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00:00Et à quasiment 9h20 sur Europe 1, nous accueillons Jean-Christophe Buisson du Figaro Magazine.
00:08Bonjour Jean-Christophe.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue dans l'équipe.
00:11Jean-Christophe, vous vouliez revenir ce matin dans votre édito sur la mauvaise passe actuelle
00:14de la France insoumise.
00:15Oui, depuis une semaine, le parti d'extrême gauche va de déception en déconvenu et accumule
00:20les faux pas qui lui font perdre sa crédibilité.
00:22Cela a commencé dimanche dernier, souvenez-vous, avec la lourde défaite de Louis Boyard au
00:26second tour de l'élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges.
00:28Ce n'était qu'un début.
00:29Les jours suivants ont été une succession de ratés ou de dérapages.
00:33C'est d'abord Jean-Luc Mélenchon lui-même qui, dans un amphi de l'université de Toulouse,
00:37perdait ses nerfs face à des étudiants pourtant acquis à sa cause.
00:40Il faut dire que les impudents avaient osé rigoler durant le discours du leader Maximo,
00:44un crime de lèse-majesté impardonnable aux yeux du boomer septuagénaire.
00:48Le lendemain, c'est Sébastien Delogu qui, à l'Assemblée nationale, se faisait éparpiller
00:52façon puzzle par la députée mahoraise Estelle Youssoupha, puis ses Mathilde Panou, tentant
00:57piteusement d'éteindre la polémique née de la diffusion sur X d'une affiche du groupe
01:01parlementaire qu'elle préside, assimilant Olivier Faure à Marine Le Pen après le refus
01:05des socialistes de voter la censure.
01:07Et je n'insisterai pas sur ces images terribles et inquiétantes d'Herzilia Soudet tentant
01:12avant-hier au Palais Bourbon de battre le record du monde du nombre de battements de
01:15pupitres à la minute.
01:16Alors Jean-Christophe, les provocations, les dérapages, on les connaît chez LFI quand-même.
01:20Oui, mais elles étaient jusque-là savamment organisées et relayées dans un ballet cohérent
01:24suivant les règles de base de l'agit-prop cher à l'extrême-gauche.
01:27Ce qu'on a vu ces derniers jours, ce sont des moments de débandade, ce que l'opinion
01:31publique, parfois séduite par les beaux discours de Mélenchon ou l'implacabilité de certains
01:35arguments, a bien senti.
01:36Par exemple, la manière dont LFI, au lieu de reconnaître sa défaite à Villeneuve-Saint-Georges,
01:40a cherché à présenter cet échec comme une grande victoire du mouvement populaire.
01:44Une pirouette orwellienne qui a troublé jusque dans les rangs de compagnons de route du parti
01:48comme François Ruffin.
01:49De même que l'affiche Faure-Le Pen a choqué jusqu'à Alexis Corbière, autre compagnon
01:54de route historique, ou Sophie Binet, secrétaire générale de CGT.
01:57Avant, ses proches de LFI se contentaient de rester silencieux dans ces moments-là.
02:01Aujourd'hui, ils affichent publiquement leur désapprobation ou leur désarroi.
02:04C'est nouveau, ce n'est pas bon signe et ce n'est pas sans impact sur l'électorat
02:08traditionnel de LFI.
02:09Alors comment vous expliquez-vous, Jean-Christophe, cet affolement soudain chez LFI ?
02:13Il me semble que depuis les lendemains de la dissolution marquée par la difficulté d'Emmanuel
02:17Macron à former un gouvernement, puis la censure de ce même gouvernement, Jean-Luc Mélenchon
02:21a basé sa stratégie sur la tenue d'une élection présidentielle anticipée.
02:24Or, l'habileté du Madré Bayrou à constituer un socle parlementaire suffisant pour assurer
02:30sa pérennité, au moins pour les mois à venir, a mis à bas cette stratégie.
02:33Pire, l'opinion publique, encore elle, se dit satisfaite de voir la situation politique
02:38stabilisée grâce au rejet de la motion de censure posée par LFI contre le gouvernement.
02:42C'est donc un petit mouvement de panique qui est en train de s'emparer du Mélenchonistan.
02:47A se demander si pour LFI, où l'on chante volontiers l'international, ce ne serait
02:51pas le début non pas de la lutte finale, mais de la chute finale.

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