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00:00Interrogeons-nous un petit peu sur cette nomination. Emmanuel Macron, le Président de la République, a le droit de proposer un nom pour le Président du Conseil Constitutionnel.
00:17Il propose l'ancien Président de l'Assemblée Nationale, Richard Ferrand, qui est un fidèle parmi les fidèles, fidèle de la première heure d'En Marche.
00:26Nous avons également Yael Brown-Pivet qui propose Laurence Wyschniewski et Gérard Lachez qui propose Philippe Bas.
00:35Alors, non pas pour le poste de Président du Conseil Constitutionnel, mais pour des membres du Conseil Constitutionnel.
00:41Ce qui va se passer maintenant, c'est qu'il y a des auditions parlementaires. Et là, c'est moins sûr que ça passe, parce qu'il faut que tout le monde soit d'accord.
00:50Cela dit, sur le principe, je disais tout à l'heure en conférence de rédaction, Emmanuel Macron choisit sa télécommande.
00:57Donc il va pouvoir avoir sa petite télécommande pour, si jamais il y a une loi qui ne lui plaît pas, il y a toujours, là il y avait l'or en Fabius, on l'a vu à quelques fois.
01:09Sur une loi, par exemple, je me souviens très bien où il y avait toute une série de dispositions qui ne lui plaisaient pas, notamment les APL pour les étudiants qui devaient être supprimés.
01:19Je me souviens très bien que dans une grande émission télévisée, il avait dit, vous savez, cette disposition-là, moi je ne suis pas sûr non plus, on verra ce qu'on verra.
01:28Puis comme par hasard, quelques jours plus tard, le Conseil Constitutionnel a été saisi, et puis justement la question des APL pour les étudiants a été mise au goût du jour.
01:35Qu'est-ce que vous pensez de tout cela, M. Hérault ?
01:38Évidemment, dans l'idéal, il vaut mieux que le Président du Conseil Constitutionnel ne soit pas un proche ou un très proche du Président de la République.
01:47En tous les cas, il vaut mieux qu'on ne le sache pas trop, pour lequel M. Ferrand s'est su, de tous.
01:53Surtout dans le cas, à mon avis, d'un Président de la République qui a tendance à peut-être utiliser tous les articles constitutionnels les uns après les autres,
02:02et à manier cet outil, la moelle épinière de notre démocratie, avec peu de précautions, en tous les cas, à mon sens.
02:08Pour prendre un cas, par exemple, très concret, on parle beaucoup de droit du sol en ce moment.
02:12Marine Le Pen propose un référendum sur le droit du sol. Il me semble que ça, c'est impossible.
02:16Mais en revanche, une proposition de loi qui viserait à supprimer le droit du sol, c'est tout à fait possible.
02:20Mais c'est soumis, in fine, à l'appréciation...
02:23Marine Le Pen, elle a aussi une échéance judiciaire.
02:26Tout à fait, elle a l'intérêt d'accélérer les choses, mais ce n'est pas là que je voulais en venir.
02:29Ce que je voulais en venir, c'est que tout ceci, à la fin, finira dans les mains du Conseil constitutionnel,
02:34puisque ce sera, lui, il peut tout à fait apprécier le droit du sol, qui n'est pas inscrit dans la Constitution, je le rappelle,
02:40mais comme un principe fondamental de la République française.
02:43Ce genre d'interprétation-là change tout, et peut parfaitement, comment dire, modeler notre République.
02:49Donc, il est, à mon avis, un très mauvais signal que de nommer un très bon ami à ce rôle-là.
02:54Si le contraire eût été...
02:56Surprenant.
02:57Surprenant de ne pas nommer un proche.
02:59Joseph, qu'est-ce que vous en pensez de cette histoire ?
03:01Il y a proche et proches.
03:03S'agissant de M. Richard Ferrand, c'est-à-dire qu'il y a quand même un certain nombre...
03:07Son nom a été mêlé à un certain nombre d'affaires.
03:10Je rappelle qu'il n'a dû son salut judiciaire, parce qu'il y avait quand même classement par prescription.
03:16Alors que... et sans, j'insiste, je souligne, sans qu'il y ait conclusion sur le fond des affaires.
03:23Donc, ce n'est même pas des casseroles que M. Ferrand a derrière.
03:27Il fait un bruit de batterie de cuisine.
03:29Donc, déjà, ça c'est le premier point, qui n'est pas...
03:34On parle de droit, hein.
03:36Au Conseil Constitutionnel, c'est la dernière.
03:38D'où les auditions parlementaires.
03:40D'où les... bon.
03:41Il y a d'abord ce point. Ensuite, la connaissance.
03:44Alors, je me réjouis, parce que ça va permettre à M. Richard Ferrand de poursuivre ses études de droit
03:50que, jusqu'à présent, il n'avait pas rattrapé, lorsqu'il était étudiant.
03:54Donc, ça fait deux éléments.
03:56Donc, vous voyez, il y a une sorte de...
04:00D'ailleurs, les électeurs ne s'y sont pas trompés.
04:03Parce qu'il est très rare, dans nos institutions,
04:06quand le Président de l'Assemblée Nationale se représente et est battu aux législatives.
04:11C'est très très rare.
04:12Et bien là, c'était le cas de Richard Ferrand.
04:13C'est-à-dire que les électeurs, eux-mêmes, ne s'y sont pas trompés.
04:16Donc, franchement...
04:18C'est vraiment...
04:20Je suis au-delà de l'étonnement.
04:24J'ai même du mal, des difficultés, à trouver les adjectifs.
04:28Je ne vais pas prendre le mot « baroque ».
04:30Je ne vais pas prendre le mot « baroque », parce que le mot « baroque » a quand même un côté noble.
04:34Donc, je ne prendrai pas le mot « baroque ».

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