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00:00Petit débrief quand même sur notre ami Arthur Delaporte, Philippe Guivert.
00:10Oui, j'ai été surpris de son entrée par un critère quasi-ethnique.
00:14On ne peut pas définir la France et l'identité française par le fait d'être sans mêlée.
00:21C'est très bien.
00:22Ça a été les premiers mots et ça nous a tous étonnés.
00:24Bien qu'il soit historien, j'ai trouvé qu'il avait du mal à faire le lien.
00:30Vous savez, les historiens, allez voir dans les classes les différents profs d'histoire.
00:34Vous savez, dans le métier de journaliste, on dit qu'il y a autant d'avis qu'il y a de journalistes.
00:38Les profs d'histoire, c'est un peu pareil.
00:40Mais bon, sur l'âge d'or, j'ai trouvé un peu surprenant qu'ils ne trouvent pas une période,
00:44moi j'aurais dit le début de la Troisième République pour être de gauche.
00:48Et puis, troisième remarque, l'islamisme.
00:50La gauche qui a été beaucoup dans la colonisation aussi.
00:53On n'a pas le temps de tout raconter.
00:55C'est divisé.
00:56Clément Soir enversé Ferry sur ce sujet.
00:58Mais le troisième point surtout, c'est la difficulté à aborder le sujet de l'islamisme,
01:03de l'intégrisme, qui est quand même une menace pour notre pays.
01:06Pas pour notre pays, d'ailleurs, pour d'autres pays européens.
01:09On a bien vu qu'il marchait sur une ligne de crête notre ami de la Porte
01:12en voulu poser la question.
01:13Et ça me fait plaisir que ce soit vous d'ailleurs qui lui a posé la question.
01:16Je suis en train de lire Richard Amalka, qui est un homme de gauche,
01:20dont l'adversaire est vraiment l'islamisme.
01:22Et je m'étonne que la gauche n'arrive pas à comprendre,
01:25même la gauche modérée, n'arrive pas à comprendre cette nécessité.
01:28Je m'en étonne moins.
01:30Cela dit, si je peux me permettre, puisqu'on a fait référence à la Cinquième République,
01:33à la conception traditionnelle de la nation en France,
01:36j'aimerais citer, vous me pardonnerez, en témoignant de mon chemin, le général de Gaulle.
01:39De Gaulle, en 67, vient au Québec, vous le savez peut-être,
01:42c'est le fameux discours du « Vive le Québec libre ».
01:44Et lorsqu'il s'adresse aux Québécois,
01:46on dit à l'époque aussi des Canadiens et Français, il s'adresse aux Québécois,
01:49il dit « Vous qui êtes un morceau du peuple français ».
01:53Et il ajoute « Français de part et d'autre de l'Atlantique
01:56travaillent ensemble dans une même oeuvre française ».
01:59Pourquoi je donne ça ?
02:00Parce que la conception du peuple de De Gaulle,
02:02donc il faut comprendre les Canadiens et Français à ce moment-là,
02:04les Québécois sont sous domination britannique depuis deux siècles.
02:06Et puis ils sont de nationalité canadienne.
02:08Mais pour De Gaulle, les Français d'Amérique étaient encore du peuple français
02:13deux siècles après la séparation.
02:15Alors si je peux me permettre, le général de Gaulle,
02:17qui est le fondateur de la Vème République,
02:19n'avait pas une conception strictement civique de la nation.
02:21Il avait une conception existentielle, historique et charnelle.
02:24De la même manière, quand De Gaulle dit,
02:27c'est dans ses « Conversations rapportées avec Peyrefitte »,
02:29il parle de l'huile et du vinaigre en disant globalement,
02:32ce ne sont pas les miens, vous mettez les Français et les Arabes ensemble,
02:35inévitablement ils vont finir par se séparer
02:37parce qu'ils ne sont pas faits pour vivre ensemble dans le même pays,
02:39dit-il à l'époque, dit-il.
02:41Ça c'est De Gaulle en 67.
02:43Alors De Gaulle, lorsqu'il dit ça, il n'y a pas une conception très civique républicaine.
02:46On dirait aujourd'hui de la nation.
02:48Donc pourquoi je dis ça ?
02:49C'est que la Vème République n'est pas fondée, quoi qu'on en dise,
02:51sur la fiction d'une nation strictement républicaine,
02:54mais une conception charnelle, historique, identitaire de la nation,
02:57qui était celle du général De Gaulle.
02:59Et de ce point de vue, quand on demande ce que veut dire s'assimiler aujourd'hui,
03:02ça ne veut pas dire, parce qu'on peut être de toutes les origines
03:04de devenir Français ou Québécois ou Danois, ça je n'en doute aucunement,
03:07mais c'est une assimilation individuelle à un peuple.
03:09Ce n'est pas la désurance des valeurs.
03:11Monsieur Delaporte manifestement n'a pas les mêmes valeurs que M. Bardella.
03:14Pourtant les deux sont français.
03:15Alors qu'est-ce que ça veut dire s'assimiler à un peuple, à des mœurs,
03:18à une culture, à une langue, à une identité ?
03:21Quand on censure ça pour mentionner seulement de manière très évanescente
03:24les valeurs de la République,
03:25on se condamne dans l'effet à ne pas être capable d'assimiler.
03:28Thieb Guibert ?
03:29Mathieu, la prochaine fois, je vous amène les textes de la France Libre
03:32qui font un appel à la France musulmane pendant la Seconde Guerre mondiale.
03:36Mais bien sûr, je sais très bien, je connais mon histoire de France.
03:38Mais le fait est qu'il y a une différence entre l'allié de circonstance
03:40et la définition du peuple français selon le général De Gaulle.
03:43Parce que De Gaulle n'était pas au départ très favorable à la décolonisation.
03:47Il est devenu par pragmatisme.
03:49Oui, par pragmatisme démographique.
03:51Pas uniquement, parce qu'il a compris que géopolitiquement,
03:53ce n'était pas possible pour la France
03:55et qu'il fallait tourner la page de l'Empire,
03:57comme les autres pays européens.
03:59Mais la Ve République ne me paraît pas ancrée dans une vision ethnique de la nation.
04:05Je ne veux pas dire que j'ai dit identitaire, charnel, historique.
04:08Oui, les textes de référence de la Ve République,
04:10c'est les déclarations des droits de l'homme,
04:12c'est les grandes lois fondatrices de la République,
04:14celles de la Troisième République
04:16et c'est le préambule de 46,
04:18héritier du Conseil National de la Résistance,
04:20dont on parlait tout à l'heure.
04:22Je ne crois pas que la Ve République donne cette définition.
04:25Pour De Gaulle, la France était un pays chrétien.
04:28C'est incontestable.
04:30Mais la question, en fait,
04:32n'est pas tant chrétien-musulman.
04:34La question est de savoir si aujourd'hui,
04:36on a les capacités ou pas
04:38d'intégrer et d'assimiler
04:40deux nouveaux venus.
04:42Et dans quelle proportion ?
04:44Je vous poserai la question que j'ai posée à notre ami.
04:46Puisque vous n'êtes pas politique,
04:48vous allez pouvoir répondre.
04:50Si demain, la France devenait
04:52la majorité musulmane,
04:54est-ce que la France sera encore la France ?
04:56On est à 10 %.
04:58Vous étiez à 0 % il n'y a pas si longtemps.
05:02Si le Danemark devenait
05:04la majorité suédoise,
05:06est-ce que ce sera encore le Danemark
05:08ou la Suède ?
05:10Evidemment qu'un tel bouleversement
05:12de la population aura des conséquences
05:14sur l'identité du pays.
05:16C'est évident.
05:18Vous posez quand même une question.
05:20C'est un des points où j'étais un peu d'accord avec lui.
05:22Vous êtes aujourd'hui
05:2411,6 millions de musulmans,
05:2611 % de musulmans
05:28dans la population française.
05:30Pensez que ça peut passer à 50 %
05:32à l'horizon d'hommes.
05:34J'ai dit au bout du siècle.
05:36Même au bout du siècle,
05:38ça fait vraiment rêver.
05:40Prenez le prénom sérieux de mon hypothèse.
05:42Si les Américains nous envahissent,
05:44ce serait une catastrophe aussi.
05:46Puisque l'enjeu n'est pas là exactement,
05:48puisque l'enjeu aujourd'hui c'est quand même,
05:50pour apprendre les mots de François Bayrou,
05:52qui est un centriste honorable,
05:54la submersion,
05:56le sentiment d'insécurité,
05:58le sentiment de dépossession,
06:00le sentiment d'insécurité,
06:02le sentiment d'islamisme.
06:04Aujourd'hui c'est le sentimentalisme.
06:06Ils voient des sentiments partout.
06:08Imaginons qu'on prenne ça au sérieux.
06:10C'est pas complètement inimaginable
06:12à l'échelle de l'histoire non plus.
06:14C'est déjà arrivé à Bruxelles, à Londres.
06:16Imaginons que ça arrive demain en France.
06:18Est-ce que la France serait encore la France ?
06:20Je suis complètement d'accord sur le fait
06:22qu'il y a une menace de l'islamisme.
06:24C'est une doctrine de l'islamisation.
06:26Si je peux terminer Mathieu,
06:28l'islamisme est en train de gagner dans l'islam.
06:30Oui, ça je suis d'accord.
06:32Oui, c'est pour ça que...
06:34C'est particulièrement visible dans toutes les enquêtes
06:36qu'on fait sur les Français,
06:38dans les jeunes générations.
06:40C'est visible aussi quand vous allez vous balader
06:42de l'autre côté de la Méditerranée.
06:44La croissance démographique vient de là ?
06:46Oui, elle est faible la croissance démographique.
06:48Notre problème est double à mon avis sur ce sujet.
06:50Il est qu'on accueille trop d'immigrés.
06:52Moi je suis pour de l'immigration,
06:54mais beaucoup moins d'immigration.
06:56Une immigration contrôlée et pas des gens
06:58qui arrivent dans des conditions hyper précaires
07:00et qui vont nourrir parfois
07:02des réseaux délinquants.
07:04C'est l'évidence, on le constate,
07:06notamment les réseaux de trafiquants de drogue.
07:08Et le deuxième sujet,
07:10c'est la crise au sein de l'islam
07:12qui fait que l'islamisme est en train de prendre le dessus
07:14et devient l'idéologie dominante
07:16au sein de l'islam.
07:18Et ça c'est complètement contraire,
07:20le fanatisme est contraire complètement
07:22à l'ADN de la France.
07:24Pour moi l'identité de la France c'est le Panthéon.
07:26C'est à dire un endroit qui est une ancienne église
07:28qui est toujours une croix dessus
07:30et où on a mis pour le rendre hommage
07:32les grands hommes de la République.
07:34Je me permets de référer,
07:36parce que ça me semble être la donnée centrale
07:38évacuée aujourd'hui de la pensée politique
07:40et pas qu'en France.
07:42Si par je ne sais quelle circonstance
07:44le Japon était peuplé à majorité
07:46de chinois,
07:48le Japon deviendrait une province de Chine.
07:50Si demain le Québec...
07:52Vous allez faire pour les pays Mathieu ?
07:54Si le Québec s'anglicisait complètement,
07:56le Québec ne serait plus le Québec.
07:58Ça se deviendrait l'extension du Canada anglais.
08:00Je pense qu'on néglige complètement
08:02la notion du substrat démographique
08:04identitaire culturel d'un peuple
08:06qui fait en sorte qu'on le définit simplement par des valeurs
08:08et on ne se rend pas compte que la seule assimilation
08:10qui fonctionne c'est lorsqu'on prend
08:12les traits culturels du peuple que l'on rejoint.
08:14Mais encore une fois ce peuple ne doit pas s'invisibiliser.
08:16Mais les valeurs elles s'incarnent
08:18dans des institutions et des modes de vie et des morts.
08:20La discrétion religieuse par exemple
08:22le fait de ne pas être prosélyte
08:24ce sont des morts français
08:26qui sont héritiers aussi d'une évolution politique.
08:28Mais moi je suis frappé
08:30par le fait qu'au bout de 40 ans
08:32d'immigration on a 11% de musulmans
08:34et que votre inquiétude soit
08:36qu'il y ait 50% de musulmans un jour.
08:38Il faut vraiment aller très très loin.
08:40Mon inquiétude c'est la façon identitaire d'un pays
08:42mon inquiétude c'est l'accélération de l'histoire aussi comme on le voit.
08:44Je redoute parce que j'aime passionnément ce pays
08:46je redoute que ce pays connaisse un destin belge
08:48ou un destin londonien.
08:50L'évolution de la Belgique c'est inquiétant.
08:52On aurait dit ça de la Belgique
08:54c'est inimaginable. Et de Londres.
08:56On aurait dit c'est inimaginable.
08:58Il n'y a rien d'inimaginable qui finisse par se produire.
09:00C'est très compliqué de lutter contre l'islamisme en Belgique.
09:02Les gens qui veulent le faire sont censurés.
09:04De l'islamisme, écoutez
09:06Manuel Bompard c'était hier
09:08au grand rendez-vous européen
09:10CNews Les Echos. Yoann Uzay de CNews
09:12lui demande
09:14à Manuel Bompard
09:16la menace de l'islamisme en France. Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:18Vous me posez des questions et moi je vous réponds
09:20avec mes mots et je n'ai pas besoin
09:22de reprendre les mots des autres pour dire ce que j'ai envie de dire.
09:24D'accord ? Donc si vous me posez la question
09:26de savoir si le terrorisme peut être
09:28une menace pour la France, et vous me posez
09:30la question que vous voulez et moi je vous réponds
09:32à la manière avec laquelle j'ai envie de vous répondre.
09:34Je réponds précisément
09:36exactement.
09:38Et moi je vous réponds précisément avec les mots
09:40qui sont les miens. Donc si vous me posez la question
09:42de savoir si le réseau de criminalité organisé
09:44est un problème pour la France, je vous le confirme.
09:46Si vous me posez la question de savoir si la menace
09:48terroriste est un danger.
09:50Oui, mais moi je vous parle de la menace terroriste.
09:52Eh bien vous parlez de ce que vous voulez, mais vous n'êtes pas à ma place.
09:54C'est pas vous qui posez les questions.
09:56C'est moi qui réponds, vous vous posez les questions
09:58et moi je réponds de la manière avec laquelle
10:00j'ai envie de vous répondre.
10:02Mais derrière ce mot-là, vous mettez des choses qui sont
10:04des choses extrêmement différentes et c'est la raison pour laquelle
10:06je n'ai pas envie de le reprendre à mon compte.
10:08Georges Marchais disait, vous avez eu vos questions,
10:10j'ai mes réponses. On a assisté à ça
10:12hier, médusé, avec Anne Uzay,
10:14Stéphane Dupont, au grand rendez-vous
10:16à Europe 1. C'est très étonnant,
10:18parce que pour Manuel Bompard, je comprends donc que
10:20l'islamisme n'existe pas.
10:22C'est ce qu'on a compris à la fin de cette séquence.
10:24Et donc, ça veut dire que 30, 40 ans...
10:26C'est même pas qu'il n'existe pas, c'est que c'est un
10:28fantasme de plusieurs observateurs
10:30de nous fourrions parti.
10:32Et donc ce qui s'est passé
10:34depuis la révolution iranienne,
10:36depuis l'envoi de djihadistes
10:38d'Arabie Saoudite
10:40en Afghanistan, et tout ce mouvement
10:42qui s'est emparé
10:44d'une bonne partie de l'islam, pour le dire, quand on regarde
10:46un petit peu l'évolution de ces pays,
10:48tout ça n'existe pas et n'a pas de présence
10:50en France. Et ce qu'il y a de terrible
10:52dans la réponse de Bompard, c'est qu'en fait
10:54lui, il veut juste parler
10:56de terrorisme, parce que ça il condamne, ça c'est pas bien
10:58quand même le terrorisme, mais qu'il
11:00évacue complètement le sujet de l'islamisme.
11:02Or tous les chercheurs sur le sujet
11:04disent qu'il y a un continuum
11:06entre un islamisme futile
11:08pacifique, et à l'arrivée
11:10la pointe extrême de la violence
11:12terroriste. Et quand il dit
11:14qu'il y a des gens très différents, c'est pas tout à fait
11:16vrai. Il y a des frères musulmans, il y a des
11:18salafistes, il y a d'autres courants.
11:20Ils ont des convergences très fortes
11:22sur une vision fondamentaliste
11:24intégriste de l'islam.
11:26Mathieu Bocoté.
11:28Je ne suis pas très surpris des propos de
11:30Manuel Bompard. Nous avons l'habitude de
11:32le recevoir, vous et moi,
11:34Mathieu Bocoté. Oui, bien sûr, Manuel Bompard
11:36est probablement l'apparatchik le plus doué
11:38de la France insoumise.
11:40Il est intelligent. Il y avait Gatnans
11:42à une époque aussi. Il était moins
11:44construit intellectuellement. Moi je pense que
11:46Bompard, il est très doué, il est très
11:48intelligent, et il a une ligne, il défend la
11:50ligne, mais comme autrefois, les plus brillants des
11:52bolcheviks défendaient la ligne bolchevique.
11:54Et de ce point de vue, je ne suis pas surpris
11:56de l'entendre dire cela. Tout comme je ne suis pas
11:58surpris de l'entendre rationaliser
12:00après coup, l'enthousiasme
12:02déclaré de Jean-Luc Mélenchon
12:04pour le grand remplacement,
12:06qui apparemment n'est plus une théorie
12:08rationniste et raciste d'extrême droite, mais
12:10un mouvement souhaité par Jean-Luc Mélenchon qui peut
12:12accoucher de la créolisation. Donc je ne suis
12:14pas surpris. Le fait est que
12:16le LFI aujourd'hui est un point de
12:18convergence entre une gauche radicale
12:20qui accepte cet islamisme conquérant
12:22et les deux s'accouplent
12:24et il y a un personnel politique qui est de
12:26transition, M. Bompard est là, il y a le
12:28personnel politique de demain, c'est Mme Rima
12:30Hassan et d'autres, et on voit ce que sera
12:32ce parti dans plusieurs années.
12:34En d'autres temps, il y avait d'autres mots pour parler de cet
12:36esprit de complicité avec des forces conquérantes.