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Linda Kebbab, policière et secrétaire nationale du syndicat UN1TÉ Police, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Linda Kebab, et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes policière et secrétaire nationale du syndicat Unité.
00:07Vous êtes aussi l'auteur du livre remarqué intitulé « Gardienne de la paix et de la révolte ».
00:12Je voudrais tout d'abord, Linda Kebab, évoquer avec vous, bien sûr,
00:15les dernières informations au sujet du meurtre de la petite Louise.
00:18Ce sont désormais trois personnes qui sont en garde à vue.
00:21On a appris dans la nuit qu'un troisième suspect a été interpellé,
00:24mise à part la mère et son fils.
00:26La mère, je le rappelle, pour non-dénonciation de crime,
00:29on reste toujours prudent à l'heure actuelle, malgré tout,
00:31l'un des suspects de 23 ans, SDF, serait connu des services de police,
00:35dit-on pour de la petite délinquance.
00:37Le choc est immense, évidemment, depuis la découverte du corps de la fillette.
00:41Qu'est-ce qu'on peut dire, qu'est-ce qu'on peut dire ce matin aux parents de France
00:45qui ont peur que leurs enfants rentrent tout simplement de l'école comme Louise
00:50et qui ont perdu une forme d'insouciance si encore elle existait ?
00:54Écoutez, je pense que comme l'ensemble de nos compatriotes,
00:57on a évidemment une pensée pour les parents et la famille de cette petite Louise,
01:01mais également une pensée pour ses camarades de classe
01:04et tous ceux aujourd'hui qui restent traumatisés
01:06et pour lesquels on espère les collectivités locales, en tout cas autour de la commune,
01:10mais également l'État, débloqueront les moyens nécessaires
01:13pour les protéger psychologiquement, les assister
01:16et permettre à leur famille d'être un petit peu plus serein pour les années à venir
01:20parce que malgré tout, il va falloir garantir à l'ensemble de nos concitoyens
01:24que oui, ce fait est dramatique.
01:26La vie d'un enfant a été horriblement enlevée.
01:30Il faut évidemment se poser la question de comment c'est arrivé.
01:33Vous savez que je ne commente jamais les faits aussi dramatiques soient-ils,
01:36mais néanmoins, l'enquête va permettre de comprendre comment on en est arrivé là.
01:40Le profil, faire un lien avec le profil de l'auteur,
01:43si c'est celui qui est actuellement en place en garde à vue ou un autre.
01:46Et en tout cas aussi, et je pense que c'est important
01:49et c'est peut-être ce qui nous manque dans notre pays, comment on aurait pu l'éviter.
01:52Et là où peut-être notre pays pêche, c'est qu'on ne réfléchit jamais à cela.
01:56C'est-à-dire que l'on traite les affaires courantes, certains diront des faits divers,
02:00et puis on passe à autre chose sans jamais remettre en question notre système.
02:04Et peut-être c'est là que le bas blesse, et c'est peut-être là où les parents
02:07de ces millions d'enfants qui peuplent notre pays
02:10attendent des réponses de la part de l'État.
02:12Comment faire en sorte que demain un parent n'aura pas l'inquiétude
02:15de savoir que son enfant sera tué horriblement ?
02:17C'est très important ce que vous dites, apporter des réponses.
02:19Sinon il y a un risque, je veux dire on y pense tous, et il faut lutter contre ça,
02:23c'est de se faire justice soi-même, c'est de s'armer soi-même évidemment
02:27pour se protéger et protéger ses proches.
02:29Est-ce que la policière que vous êtes, vous êtes en première ligne Alina Kabab,
02:32il pense, est-ce que c'est un risque, est-ce que ça peut arriver en France ?
02:35Bien sûr que ça peut arriver à tout instant.
02:38Vous savez, moi je pense à mes collègues, ceux qui ont évidemment découvert,
02:42fait cette découverte dramatique et macabre.
02:45On ne sort jamais indemne de cette découverte, et j'en sais quelque chose.
02:48On n'oublie jamais ce type d'intervention.
02:51Je pense à ceux qui sur la voie publique ont découvert,
02:53je pense à ces services d'investigation et à ces policiers enquêteurs
02:56qui aujourd'hui ont placé en garde à vue trois personnes et qui,
03:00je ne vais pas rentrer dans le détail de l'enquête,
03:02parce qu'il n'est pas question de donner des éléments,
03:04mais tout le monde sait, à travers notamment la téléphonie et la vidéosurveillance,
03:08vont tenter de détricoter les événements étape par étape jusqu'à confondre les auteurs.
03:14J'ai une pensée pour ces policiers, parce que quand on a la multitude de policiers,
03:21et j'en fais partie, et déjà intervenus sur un homicide,
03:25sur une personne dont la vie a été horriblement et injustement retirée,
03:29non seulement on n'en sort pas, mais on a l'intime envie et l'intime conviction
03:33que l'on peut faire mieux.
03:35Je vous dis sincèrement, Madame Mabrouk, qu'en tant que policier,
03:39on aimerait parfois ne pas avoir à intervenir là et se dire,
03:42« Oh, comme j'aurais aimé que l'État fasse en sorte que le policier
03:45ne soit jamais un acteur de cet événement. »
03:47Alors qu'à chaque fois, à chaque fait divers, qu'il s'agisse par exemple
03:50de faits de multiréitération, de faits criminels sur des enfants,
03:54de pédocriminalités suivies de meurtres sur des enfants,
03:57trop souvent on apprend que les auteurs étaient déjà connus pour des faits similaires,
04:01pour des homicides déjà commis, pour des viols déjà commis,
04:04des crimes qui sont prévus par des peines d'emprisonnement extrêmement longues,
04:08dix, vingt ans parfois la perpétuité, et pourtant on découvre trop souvent…
04:11Alors que ces auteurs sont dehors.
04:13Et là, vous parlez de ce continuum, de cette terrible série,
04:17parce qu'on a connu évidemment le drame de Thomas, il y a ensuite celui d'Elias,
04:22et malheureusement c'est une série qui est trop longue à énumérer.
04:26Les politiques affirment à chaque fois l'Inde à Kébab qu'ils ne laisseront rien passer.
04:30Aujourd'hui, le garde des Sceaux va recevoir les parents d'Elias,
04:34mais que peut-il leur dire ?
04:36Qu'est-ce qu'un responsable politique aujourd'hui, face au drame abyssal
04:40de parents qui ont perdu un enfant, tuer l'ardet de coup de couteau, peut promettre ?
04:44Il ne peut absolument rien promettre, on va se dire les choses,
04:47parce que un, ils n'en ont pas les moyens, et deux, ils ne mettent pas en œuvre ces moyens.
04:51Ils sont bloqués en… Alors déjà, souvent quand j'entends, je vous avoue que c'est assez effrayant,
04:56parce que beaucoup de nos concitoyens pensent la même chose,
04:58mais quand on entend des politiques, ils seront lourdement sanctionnés,
05:01nous ne les laisserons pas s'en sortir.
05:03En fait déjà, un, il y a l'indépendance de la justice,
05:05donc le politique là-dessus n'a absolument pas son mot à dire.
05:07La seule chose sur laquelle le politique peut agir, c'est la prévention,
05:10et éviter que les événements arrivent.
05:12Et donc à chaque fois qu'un événement de ce type arrive,
05:14la seule chose que le politique devrait dire, c'est
05:16« nous avons failli et nous devons travailler à faire en sorte que ça n'arrive plus ».
05:19« Nous avons failli ».
05:20Oui, bien sûr.
05:21Donc faillite collective.
05:22Bien sûr, c'est une faillite.
05:23Vous savez, quand des faits qui portent atteinte à des enfants,
05:25dans un pays aussi pacifié, aussi riche, aussi développé que le nôtre,
05:29arrivent, c'est qu'il y a une faillite collective.
05:32Alors oui, l'humain est capable du pire et du sordide,
05:34mais comment est-ce que des individus qui sont connus des services de police
05:37et de justice parviennent à commettre des faits pareils,
05:40sans qu'ils n'aient été sérieusement pris en charge,
05:42sans que les moyens n'aient été mis en œuvre ?
05:45Vous savez, j'avais écrit pour le journal Le Parisien,
05:49à l'occasion des 80 ans de cette rédaction,
05:51un article pour lequel j'avais auditionné un docteur,
05:54un professeur des services psychiatriques de la PHP.
05:57Et pourquoi j'avais tenu à écrire cet article ?
06:00Parce que je disais qu'à chaque fois qu'il y a un événement,
06:03au bout duquel on découvre que le profil de l'auteur
06:06fait place à des troubles psychiatriques,
06:09eh bien, on est tous émus de découvrir la mort,
06:12mais personne ne s'interroge sur comment cet individu
06:15a pu se retrouver dans la rue et commettre ce fait.
06:18Et en fait, je pense que c'est une question générale,
06:21la question de la justice, de la coercition, de la sanction,
06:23mais également de la prise en charge psychiatrique.
06:25On ne peut pas, d'un côté, dire à longueur de temps
06:27qu'il ne pouvait rien y faire, qu'il souffre de troubles psychiatriques,
06:30et en même temps, fermer des liens psychiatriques.
06:32Ça n'a pas de sens.
06:33Et c'est ce qui révolte en grande partie les Français.
06:35Ultra-rajeunissement des profils, ultra-violence de ces plus jeunes,
06:38c'est ce qui s'est passé notamment lors d'un affrontement de territoire,
06:41rappelons les choses comme cela, à Damary-les-Lys,
06:43pendant un match de foot.
06:45Ce sont des assaillants, en fait, qui se sont pris à l'une des équipes.
06:48Un jeune de 18 ans était sérieusement, là encore, blessé au couteau.
06:51Il y a un ensemblagement de la société à déclarer le garde des Sceaux.
06:54« Le droit ne protège plus les Français », dit le ministre de l'Intérieur.
06:57Quand même, les mots sont forts, prononcés par des ministres eux-mêmes aux responsabilités.
07:01Je le disais, vous, les policiers, vous êtes en première ligne.
07:04Qu'est-ce qui a changé en quelques années ?
07:06Linda Kebab, vous êtes secrétaire nationale, vous êtes aussi sur le terrain.
07:10Qu'est-ce qui a changé en quelques années pour que tous ces faits de société se multiplient ainsi ?
07:14Alors la première chose, je tiens juste, je ne commente pas habituellement les paroles politiques,
07:17mais là, quand on dit que le droit ne protège plus les Français,
07:20le droit, il n'est pas tombé du ciel, il a été rédigé par le législateur.
07:23Et quand les politiques font eux-mêmes partie du législateur,
07:26je rappelle que le législateur, c'est l'Assemblée nationale et le Sénat, donc le Parlement.
07:29Et quand ce droit-là a été mal rédigé, il faut aussi être en capacité de reconnaître qu'il y a eu des erreurs.
07:34Qu'il y a eu des erreurs de rédaction, de compréhension, de prise en compte des besoins de nos concitoyens.
07:38Et donc oui, si le droit ne protège pas. Dans ces cas-là, il faut le changer.
07:41Ça, c'est la première chose. On ne peut pas se contenter de faire un diagnostic sans proposer de stratégie derrière.
07:45Ça n'a pas de sens.
07:46La deuxième chose, je vous en ai parlé depuis de nombreuses années, madame Abbrouk,
07:49sur votre plateau, parfois, j'ai été ciblée notamment par l'extrême-gauche
07:53qui estimait que j'avais un discours trop réac.
07:55Et pourtant, notre pays connaît depuis 1972,
07:58eh bien, un développement assez néfaste de la violence des atteintes aux personnes
08:03et également des tentatives d'homicides et des homicides.
08:05En 2022, notre pays, depuis 50 ans, a passé les 4 000 tentatives d'homicides
08:10et les 1 000 homicides sur une année.
08:12Et quand je dis 1 000 homicides et 4 000 tentatives,
08:16la plupart des vies ont été sauvées par le fait du développement de la médecine
08:19et seulement pour cette raison-là.
08:21Et malgré tout, aujourd'hui, les atteintes aux personnes sont très peu sanctionnées.
08:25Quelles que soient les personnes, vous savez, il y a quelques semaines,
08:27il y a un événement qui a révolté.
08:29On a vu une vidéo d'un jeune homme en scooter qui a foncé délibérément sur un policier.
08:35Ce jeune homme, il a écopé d'une peine de 150 euros,
08:38c'est-à-dire l'amende dont vous écopez
08:42si vous venez à l'idée de pêcher une truite dans la rivière d'un domaine privé.
08:47C'est-à-dire que la vie d'un policier vaut 150 balles.
08:50C'est la même chose, il y a un an ou deux,
08:52lorsque à Nantes, un jeune qui avait volé une voiture
08:55et qui avait percuté un policier et a manqué de le tuer,
08:59un policier qui aujourd'hui souffre d'une infirmité permanente,
09:01a écopé de quelques heures de travaux d'intérêt général.
09:04En réalité, c'est une question de réponse pénale,
09:07une question de politique pénale, de moyens judiciaires et de réponse de la justice.
09:11En fait, ce n'est pas le droit qui ne protège pas les Français.
09:14C'est ceux qui font le droit.
09:16C'est le système qui le fait appliquer et les moyens qu'on lui donne.
09:19C'est très intéressant.
09:20Léna Kébab poursuit notre entretien sur CNews Europe 1.
09:22C'est le courage de changer les choses.
09:24Une proposition de loi sur la justice des mineurs arrive demain à l'Assemblée.
09:27Selon notre sondage CSA pour CNews Europe 1,
09:30une majorité de Français d'abord souhaitent une refondation de la justice des mineurs.
09:34Et à la question, comment faut-il punir les mineurs coupables de crimes graves ?
09:39Une majorité, vous allez le voir sur le sondage qui va s'afficher,
09:43une nette majorité veut que ces mineurs soient jugés comme des adultes.
09:48Est-ce que vous le dites également ?
09:50J'entends tout à fait cette réponse.
09:52Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, notre pays qui n'a pas connu la guerre depuis des décennies,
09:55qui a, même s'il est toujours perfectible évidemment,
09:58une politique plutôt avancée en matière sociale, d'éducation
10:02et en tout cas d'accompagnement des mineurs,
10:04avec cette promesse républicaine, même si elle est toujours critiquable évidemment,
10:07mais en tout cas qui permet à des enfants de pouvoir accéder librement à l'école,
10:10eh bien malgré cela, on a aujourd'hui des mineurs qui commettent des crimes d'adultes.
10:14Non pas pour des raisons vivrières, il ne semble plus à l'époque des misérables,
10:19mais parfois gratuitement, pour des raisons futiles.
10:23Il y a la question des mineurs, mais il y a aussi la question de l'environnement du mineur.
10:26Ce qui revient souvent dans le débat, mais qui en réalité n'est jamais traité,
10:30parce que c'est un sujet qui est polémique et qui éveille les passions,
10:34c'est la question de la parentalité.
10:36On va se dire les choses, Madame Mabrouk.
10:38Ce sont des jeunes hommes qui s'entretuent,
10:41je ne vais pas du tout être politiquement correcte,
10:44mais en fait on a des schémas familiaux qui accordent une éducation très stricte aux filles,
10:48des filles qui d'ailleurs souvent s'en sortent très bien du fait de cette éducation stricte,
10:51mais qui positionnent leur enfant comme un enfant roi,
10:54au point même qu'il n'a plus aucune limite.
10:56Et donc du coup la sanction des mineurs et la sanction des parents,
10:59j'en parle, ça crée polémique, le politique en parle, ça crée polémique,
11:02ça fait des passions, des débats, et à la fin on n'a plus rien.
11:04Mais les Français attendent des réponses, et je vous remercie pour cette lucidité,
11:07cette sincérité, et c'est ce que vous voyez sur le terrain,
11:10mais ça veut dire aujourd'hui très concrètement, Léna Kaybab,
11:13on place un mineur en contrôle judiciaire, puis après on le laisse dans la nature.
11:16Absolument, avec cette politique de la césure qui a été mise en oeuvre par M. Dupond-Moretti,
11:19c'est-à-dire on reconnaît la culpabilité d'un mineur,
11:22on lui dit tu es coupable du fait que tu as commis,
11:24on revient dans un an, on verra ce que tu seras devenu,
11:26et potentiellement on te sanctionnera.
11:28Ça n'a absolument aucun sens, et aujourd'hui on a une multitude de mineurs
11:31qui profitent de cette politique qui a été, je rappelle,
11:34mise en oeuvre sous l'insoufflation du syndicat de la magistrature
11:38pour pousser à l'impunité des mineurs.
11:41Or, moi j'en appelle à tout l'inverse, à un choc de l'autorité de justice,
11:45c'est-à-dire notamment mettre fin au parcours délinquant
11:48avec des très très courtes peines qui ne désociabilisent pas,
11:50sur le temps des congés scolaires encore une fois.
11:52Tant de personnes le demandent, des magistrats,
11:54des maîtresses brugères et d'autres.
11:56C'est ça, et au-delà de ça, au-delà de la demande,
11:58c'est une réflexion qui est poussée, après des enquêtes, des auditions,
12:00des comparaisons, puisqu'on parle souvent d'autres pays européens
12:03pour comparer les méthodes de police et de justice entre nous,
12:07moi je vous dis qu'il y a des pays européens qui ont mis cela en oeuvre
12:09et ça fonctionne.
12:10Sauf que dès que vous en parlez avec le politique,
12:12il balaie d'une main.
12:13Et qu'est-ce qu'il y a en sujet politique ?
12:14C'est le lien entre souvent ces mineurs isolés et l'immigration,
12:18un lien qui ne peut pas être reconnu par une partie de la classe politique
12:22qui est au sujet de l'immigration justement,
12:24et en particulier l'immigration des Comores vers Mayotte,
12:26qualifiée de submersion migratoire par le Premier ministre.
12:28Vous avez mis en lumière, en vous rendant sur place,
12:30un trafic à la nationalité française mené depuis les Comores.
12:34Votre vidéo a été largement commentée, elle est édifiante,
12:38avec en bout de chaîne des millions d'euros de fraude aux prestations sociales à Mayotte.
12:43C'est un détournement du droit du sang, mais comment c'est possible
12:46avec des documents officiels ?
12:49Eh bien en fait, je fais très bref pour que les auditeurs,
12:52les téléspectateurs nous comprennent.
12:54C'est en fait des Comoriens qui, je pense,
12:56et en tout cas je m'avance avec la complicité d'agent d'état civil aux Comores,
13:00vont changer le nom de la mer et donc mettre le nom d'une Mahoraise
13:04à son insu, n'est pas au courant,
13:06et donc fort de cette filiation de la part d'une Française,
13:11prétendre droit du sang.
13:13Et donc par le droit du sang, ils obtiennent la nationalité française,
13:16des papiers d'identité française et donc des prestations sociales.
13:19Et cela sans aucun contrôle.
13:21En réalité, au bout du bout du bout, c'est qu'on va donner du crédit
13:24à des documents qui sont issus des Comores,
13:26alors même, et ce n'est pas une première, vous savez,
13:28ça a déjà eu lieu en métropole, il y a déjà eu un réseau
13:30qui avait été démantelé il y a quelques années,
13:32avec l'incapacité, vous savez, de cette fameuse diplomatie coercitive
13:35de la part de la France, que je critique souvent,
13:37qui est incapable de dire aux Comores que les documents issus de ce pays
13:41ne devraient plus être reconnus comme étant authentiques
13:44jusqu'à preuve du contraire.
13:46Parce qu'aujourd'hui, on a un vrai trafic à la nationalité française
13:48qui vient pourrir, je n'ai pas d'autres termes,
13:50cet archipel de Mayotte,
13:52mais également au-delà de ça,
13:54puisque cette affaire a été découverte par des policiers à La Réunion,
13:56avec des Comoriens devenus français,
13:59et qui se sont installés à La Réunion.
14:01Je rappelle que La Réunion, qui est cette île paradisiaque
14:03que tout le monde en vit,
14:05qui est en train de sombrer aujourd'hui
14:07avec l'insouciance et l'indifférence de la classe politique,
14:12est aujourd'hui à La Réunion.
14:14Les problèmes maoris sont en train de se déplacer à La Réunion,
14:17et donc c'est là-bas que les policiers ont découvert le poteau rose,
14:20mettant en œuvre plus d'un million de préjudices
14:22sur un petit réseau, juste avec une fausse fratrie
14:24de plusieurs dizaines d'individus.
14:26Linda, votre mise en lumière de cette affaire,
14:29de ce réseau, illustre aussi notre incapacité
14:31à tordre le bras aux Comores,
14:33et aussi à d'autres pays.
14:35Je voudrais vous faire réagir,
14:36parce que c'est le cas notamment avec l'inquiétude
14:38des habitants de Lure, en Haute-Saône,
14:40qui cohabitent avec le frère d'un terroriste islamiste du Bataclan,
14:43qui est lui-même un ancien combattant de Daesh,
14:45inexpulsable.
14:48Car ni l'Algérie, ni le Maroc,
14:50dont sont originaires ses parents,
14:52n'ont délivré de laisser passer.
14:54Qu'est-ce qu'on dit à ces habitants ?
14:56Cet individu est assigné à résidence
14:58à côté de leur maison.
15:00Assigné à résidence, jusqu'à quand ?
15:02Et on sait très bien que ça ne durera pas.
15:03Advitable.
15:04On n'a aucun moyen de garantir
15:06que jamais il n'entrera en contact
15:08avec de nouvelles filières djihadistes.
15:10Et donc du coup, on ne peut pas,
15:11et encore on en revient à ce qu'on disait en début de propos,
15:13l'incapacité de la France d'assurer
15:15à ses citoyens,
15:17en tout cas de l'État français,
15:19de ceux qui gouvernent notre pays,
15:21l'incapacité à pouvoir apporter une sécurité.
15:23C'est la question de la diplomatie coercitive,
15:25encore une fois.
15:26Est-ce que, finalement, la déchéance de nationalité
15:28ne devrait pas être de facto
15:30appliquée dès lors ?
15:32Et d'ailleurs, elle est régulièrement mise en œuvre,
15:34vous savez, notamment sur les affaires de terreuses.
15:36Pour ma part, je plaide qu'elle soit aussi mise en œuvre
15:38pour les affaires de droit commun,
15:40à partir du moment où elles viennent altérer
15:42notre équilibre de société.
15:43Et puis, estimer, comme d'autres pays le font,
15:45mais sauf que nous sommes un petit peu pris en laisse,
15:47surtout par l'Union européenne,
15:48et par les règles européennes,
15:50à assumer l'idée que nous puissions
15:52expulser une personne sans tenir compte
15:54si, oui ou non, elle est acceptée par d'autres pays.
15:56Ça ne devrait pas être notre problème.
15:59Et malheureusement, nous ne sommes pas incapacités
16:01d'avoir une diplomatie coercitive.
16:03Ça ne devrait pas être notre problème.
16:04Merci, Linda Kebab.
16:05Je rappelle le titre de votre ouvrage,
16:07« Gardienne de la paix et de la révolte »,
16:09que vous tentez de canaliser courageusement
16:11sur le terrain également.
16:12Merci à vous.
16:13Bonne journée et à bientôt.

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