• il y a 11 heures
La Ligue de Football Professionnelle a assigné en référé DAZN, détenteur des droits TV de la Ligue 1, devant le tribunal de commerce de Paris pour s'assurer du paiement par la plateforme britannique d'une échéance financière due en février qu'elle menace de ne pas honorer. 

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00:00Le dossier du 20h BFM ce soir, dossier qui va s'intéresser à la fois à vos finances, c'est important, et à celle du foot français.
00:06Je vous explique, Dazone, qui diffuse les matchs de Ligue 1, n'a pas payé sa dernière traite à la Ligue, ce qui pourrait fragiliser beaucoup de clubs.
00:14Bonsoir Arthur Perrault, journaliste RMC Sport. Pour bien comprendre ce qui est en train de se passer, on va partir de ceux qui nous regardent et qui peuvent, pour certains, être fans de foot.
00:23Pour les abonnés, d'abord, eux, ils sont mécontents. Les fans de foot français, aujourd'hui, ils sont mécontents.
00:29Bien sûr, ils sont mécontents, d'abord, parce qu'il y a un nouveau diffuseur qui a fait son arrivée sur le marché français l'été dernier, qui s'appelle Dazone,
00:36qui est une plateforme britannique détenue par un multimilliardaire qui s'appelle Len Blavatnik, et qui, donc, a décidé de s'implanter sur le marché français,
00:44qui a récupéré 8 des 9 matchs diffusés chaque week-end, les matchs de Ligue 1, et avec un forfait qui n'a cessé d'évoluer au cours de la saison.
00:53On est parti à 40 euros, on est arrivé à 20 euros, et aujourd'hui, le dernier abonnement proposé par cette plateforme, c'est 39 euros par mois jusqu'à la fin de la saison de Ligue 1,
01:03qui va donc se terminer en juin prochain. Ce qui embête, c'est le prix, mais c'est aussi le traitement.
01:08C'est-à-dire que c'est cher pour un traitement qui n'est pas au top, comparé à ce qu'on a pu voir sur d'autres antennes avant.
01:14Quand vous prenez un habitué de la Ligue 1, une personne qui a l'habitude de regarder ce championnat depuis des années et des années,
01:19qui a connu les anciens diffuseurs comme Canel, plus à l'AB l'époque, comme Beansport, et qui se retrouve aujourd'hui avec un diffuseur qui fait moins d'avant-match,
01:25moins d'interviews de joueurs, moins de rencontres en coulisses dans les vestiaires chaque week-end, forcément, ça déplaît.
01:33Parce que oui, il faut payer plus cher, mais à côté, le consommateur n'a pas le produit d'une très bonne qualité.
01:38On verra dans un instant avec Amélie tout ce que ça peut coûter, ces abonnements-là.
01:42Il y a le foot, mais il y a aussi Netflix et compagnie, on va en parler dans un instant.
01:45Le résultat de ce que vous venez de dire, c'est qu'en réalité, Dazone, qui espérait 1,5 million d'abonnés, en a trois fois moins aujourd'hui.
01:51Un peu plus de 500 000. C'est le dernier point que l'on a pu relever il y a de ça quelques semaines.
01:57Oui, parce qu'il y avait un objectif de fixer par la Ligue de football professionnel, c'est 1,5 million d'abonnés au bout de deux ans.
02:05Si Dazone atteint ce chiffre, il aurait le droit à une petite enveloppe supplémentaire de la part de la Ligue de football professionnel.
02:12Sauf que le problème, c'est qu'il en est loin, qu'il y ait une clause de sortie au bout de ces deux ans.
02:16S'il n'a pas atteint ce chiffre, Dazone peut très bien dire qu'on n'a pas réussi, du coup, on abandonne.
02:21On prend cette clause de sortie. Et derrière, qu'est-ce qui se passe ?
02:24Eh bien, le consommateur se retrouve ponctuellement sans diffuseur en attendant qu'un autre décide de remettre un montant conséquent.
02:31Et ce que l'on voit, c'est que les Français, peut-être parmi ceux qui nous regardent, piratent.
02:34Piratent beaucoup et regardent sur des canaux illégaux les matchs de foot aujourd'hui.
02:39Et c'est l'argument avancé par Dazone. C'est-à-dire que Dazone dit aujourd'hui à la Ligue de football professionnel,
02:43et c'est pour ça que d'ailleurs, il a décidé de saisir le tribunal de commerce pour manquement au contrat.
02:48Dazone dit, vous nous avez menti sur le nombre d'abonnés qu'il y avait sur le précédent cycle.
02:54Vous avez dit que vous alliez maîtriser le piratage. Aujourd'hui, vous n'y arrivez pas.
02:59Ça, c'est raté.
03:00On peut prendre des exemples. Telegram, c'est un problème du quotidien.
03:03Les IPTV, c'est un problème du quotidien.
03:05Telegram, c'est une application pour discuter entre nous, si on veut, etc.
03:10Sauf qu'en réalité, quand vous allez sur Telegram, vous avez plein de liens.
03:13Vous cliquez et vous regardez les matchs de foot gratuitement.
03:14La Ligue a voulu essayer de lutter contre ça. Finalement, elle n'y arrive pas.
03:17Ça continue d'exposer. Donc, Dazone dit, vous n'y arrivez pas.
03:20Nous, nous sommes mécontents. Et force est de constater que vous ne répondez pas à vos obligations.
03:25Vous ne nous défendez pas assez. Et nous sommes en droit de râler.
03:28Donc, la Ligue 1 est en danger. On verra à quel point dans une seconde.
03:31Simplement, Amélie, ça coûte un pognon de dingue, comme dirait Emmanuel Macron.
03:36Vous êtes fan de foot. Ça coûte très cher.
03:38Le foot, on vient de le voir, c'est au moins 40 euros, voire 60 sur votre premier match,
03:42voire 100 sur la Ligue des champions.
03:44Puis ça s'ajoute à tous les autres abonnements potentiels.
03:47Oui, en fait, il y a quand même un contexte.
03:50Il y a la structure et puis il y a la conjoncture.
03:52La conjoncture, c'est que depuis des années, l'offre s'est développée en entertainment.
03:57Et le foot en fait partie.
03:59Que vous ayez Netflix, Disney+, Prime Vidéo,
04:03si vous ajoutez Canal, il y a 10 ans, il y a 15 ans, ce n'était pas le cas.
04:07Et puis, c'est de plus en plus cher.
04:08Netflix avait une offre où vous pouviez partager des écrans.
04:11Puis après, vous ne pouviez plus.
04:12Aujourd'hui, il y a une offre avec pub.
04:14Pour ne pas avoir la pub, il faut payer encore plus cher.
04:16Donc, évidemment, tout ça, c'est un contexte qui joue aussi sur la zone,
04:21qui arrive à un moment donné où, encore une fois, le contexte n'est pas le même qu'il y a 5 ans ou 10 ans.
04:27En revanche, rejeter la foot sur la ligue de foot, c'est un peu facile.
04:30Il y a une remise en question aussi à faire.
04:32C'est un peu le football cheap d'Azone.
04:34Si d'Azone, pardon pour l'expression, mais ce carapate,
04:36qu'est-ce qui se passe pour le foot français ?
04:38Il y a des clubs qui peuvent mourir ?
04:40Concrètement, oui.
04:41Et c'est d'ailleurs une déclaration qui a été faite publiquement
04:43par le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo.
04:46Il y a de ça quelques mois.
04:47Il l'a dit très concrètement.
04:49Si demain, d'Azone arrête de payer, c'est d'ailleurs la menace qui est en train de se produire.
04:53D'Azone, pour l'instant, n'a payé que la moitié de sa dernière échéance.
04:55Elle a mis sous séquestre le reste.
04:57Exactement.
04:58Mais si ce versement total n'arrive pas d'ici la fin du mois,
05:01il y a des clubs qui vont faire faillite,
05:03qui ne pourront pas verser des salaires,
05:05qui ne pourront pas assumer des contrats de joueurs qu'ils viennent de recruter au cours du mercato hivernal.
05:10Très clairement, on va les citer.
05:12Montpellier, Reims,
05:14Le Havre, qui n'a recruté personne cet hiver.
05:16Pourquoi ? Parce qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses.
05:18Nantes, qui est aussi en grande difficulté.
05:20On n'en cite que 4.
05:22Concrètement, aujourd'hui, ces clubs sont dans la panique.
05:24Merci Arthur. Merci d'être venu sur le plateau du 20h BFM ce soir.

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