Le secrétaire départemental Alliance police Isère, Yannick Biancheri prend la parole sur la scène de guerre dans un quartier à Grenoble : «On escalade beaucoup à Grenoble mais on n’arrive pas à trouver le sommet».
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00:00Oui, c'est le village olympique, à proximité de la ville neuve, c'est un lieu connu et reconnu du narcotrafic.
00:07Alors, est-ce que c'est en lien ou pas, l'enquête le déterminera.
00:10Mais de toute façon, c'est malheureux à dire, mais n'importe quelle barre dans Grenoble est à proximité immédiate du narcotrafic.
00:17La ville entière est gangrenée. Donc, si c'est ce que vous voulez savoir, je peux vous répondre directement.
00:22Oui, tout à fait, c'est intéressant de savoir. Et vous, en tant que policier, quand vous avez entendu ce qui s'est passé,
00:27c'est-à-dire quand vous avez entendu cet homme armé d'une Kalashnikov qui rentre dans le bar, qui jette une grenade,
00:32ça évoque quoi pour vous, en tant que policier, qui connaissait les lieux ?
00:37De la stupéfaction, comme à chaque fois que je passe sur votre plateau ou sur d'autres plateaux.
00:42À chaque fois, on est étonné, mais à force d'être étonné, finalement, on ne l'est plus.
00:47J'ai été étonné quand on exhibait des armes dans un clip de rap.
00:51J'ai été étonné en 2010 quand on trouve des stands de tir sous certains quartiers grenoblois.
00:56J'ai été étonné quand on attaque un fourgon blindé à l'arme de guerre.
00:59J'ai été étonné quand on jette une grenade dans un bar.
01:04Voilà, à un moment donné, il faut arrêter d'être étonné, et il faut prendre la sécurité des grenoblois à bras-le-corps,
01:10parce que sinon, ça sera l'escalade.
01:12Le problème, c'est qu'on escalade beaucoup, mais on n'arrive pas à trouver le sémé.
01:16On est dans une situation où est-ce qu'il y a, selon vous, un risque de réaction ?
01:20Est-ce qu'il peut y avoir des conséquences derrière ?
01:24Des conséquences ?
01:26Tout dépend, je ne peux pas vous dire si c'est un règlement de compte.
01:28Est-ce qu'il y aura des conséquences dans notre groupe ou dans notre gang ?
01:33Là, je ne peux pas. C'est trop tôt pour vous le dire.
01:35Après, j'espère qu'il y a une conséquence, moi, directement liée sur la sécurité des concitoyens.
01:41Demain, on a M. Rotaio qui vient sur Grenoble.
01:44J'espère qu'il viendra dans sa valise avec des annonces fortes et notamment une plus-value d'effectifs.
01:50On est à moins 70 policiers à Grenoble, mais bien plus largement que ça.
01:54Vous savez, le 4 février, devant l'Assemblée nationale, on a dénoncé un budget trop peu conséquent,
01:58mais notamment sur le plan sécuritaire et sur le ministère de l'Intérieur.
02:02Il nous manque des policiers, 70 à Grenoble, 400 à Lyon, sur tout le territoire.
02:06Si on n'a pas un budget rectificatif, comment on peut mettre le discours de M. Rotaio en corrélation avec le budget ?
02:13Là, pour l'instant, on n'y est pas, donc il nous faut des moyens.
02:15Et double peine, Grenoble, double peine, c'est qu'on a une mairie qui n'est pas du tout dans un jeu sécuritaire.
02:20Et encore hier, on le voit dans la déclaration de M. Piolle qui dit de lui-même
02:24« je m'en fous, on banalise, ça se tue à Grenoble, ça se tue de partout ».
02:28Il y a une forme de banalisation.