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En déplacement à Grenoble ce vendredi 14 février, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est revenu sur l'attaque à la grenade qui a touché un bar associatif dans la soirée de mercredi.

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00:00— Bien. Je vis à Grenoble aujourd'hui. Ça fait plusieurs semaines que j'avais choisi de présenter à Grenoble notre nouvelle stratégie
00:10contre la criminalité organisée, contre le narcotrafic. Mais évidemment, ma visite prend une tournure particulière,
00:18puisque mardi, tout près d'ici, à quelques pas d'ici, il y a eu cet attentat, cette grenade qui a été lancée dans un café associatif.
00:27Ce que je veux dire, c'est que toutes les limites sont désormais dépassées. Évidemment, ce qui s'est produit ici est absolument inadmissible,
00:35inacceptable. Les limites sont dépassées en termes de violence. Les limites sont dépassées parce qu'on voit bien qu'on a des jeunes délinquants
00:45qui sont là aussi de plus en plus jeunes. On me rappelait il y a quelques instants à la préfecture qu'il y a à peu près un tiers
00:52de la délinquance ici sur Grenoble avec un âge de moins de 19 ans, entre 15 et 19 ans. Un tiers. Et on le voit d'ailleurs de façon beaucoup plus générale
01:02en France en matière de narcotrafic qu'il y a à la fois un rajeunissement des victimes et un rajeunissement des auteurs.
01:10Là, on est sur une opération criminelle inédite, puisqu'on a utilisé des techniques de guerre. Une grenade très spécifique qui a un double effet
01:20avec 3 000 petites billes, faites plutôt d'ailleurs pour blesser que pour tuer, et un effet blast, ce qui a provoqué beaucoup de dommages.
01:2915 personnes ont été hospitalisées. Hier, 6 personnes étaient blessées très grièvement. Et bien entendu, il faut se mobiliser.
01:39Il faut dénoncer ce genre d'actes. Il y a ici, vous le savez, un contexte de trafic, un contexte de criminalité organisée.
01:49C'est la raison pour laquelle je suis venu à Grenoble, pour que je puisse présenter notre nouvelle doctrine, parce que compte tenu de cette hyper-violence,
01:58compte tenu de ce que nous ne luttons pas toujours à armes égales, il faut revoir de fond en comble notre approche pour qu'on puisse précisément
02:07se battre à armes égales et pour qu'on puisse avoir un certain nombre de résultats. Je veux signaler aussi les efforts de la police, de la gendarmerie nationale,
02:17qui sont sur le pied de guerre, qui payent un lourd tribut aussi. L'an dernier, je veux simplement rappeler qu'il y a eu 300 policiers blessés ici, en Isère.
02:26150 gendarmes. 450, donc, gendarmes et policiers. Ce n'est pas rien. C'est un tribut qui est très très lourd. Et je veux aussi dire à nos forces de l'ordre,
02:37qu'elles soient police nationale ou gendarmes nationales, notre admiration, notre fierté. Je veux aussi dire au procureur général de la République,
02:46l'autorité judiciaire qui nous accompagne, le fait que ce continuum de sécurité qu'on invoque souvent, c'est aussi le fait que ministères de la justice,
02:56ministères de l'Intérieur sont au service de mêmes objectifs en termes de rétablissement de l'ordre public. Et nous nous mobilisons notamment avec 20 enquêteurs,
03:0810 enquêteurs qui sont du cru d'ici, de Grenoble. Nous avons fait appel à un renfort sur Lyon, un renfort de notre unité aussi nationale,
03:17ce qui fait qu'il y a 20 enquêteurs qui sont dédiés spécifiquement à cette opération. Nous retrouverons bien entendu celui ou ceux qui ont fait cela.
03:28Et j'espère qu'il sera châtié à la juste mesure. Je veux simplement quand même indiquer et donner une information qui, pour le moment, n'a pas fait l'objet d'une publication.
03:38C'est que dans une procédure particulière administrative d'un CODAF... Les CODAF sont des comités départementaux antifraude qui se réunissent régulièrement
03:48sous la double autorité de la justice, de l'autorité judiciaire et de l'autorité préfectorale. Cet établissement avait fait l'objet de recherches, d'investigations.
03:58Et un certain nombre de trafics avaient pu être décelés. Et il était sous le coup d'une procédure de fermeture qui n'avait pas encore été annoncée.
04:08Mais on voit bien qu'il y a là encore un contexte qui est particulier, qui doit nous mobiliser. Il n'y a jamais, jamais de hasard. C'est ce que je voulais dire.
04:19Et j'annoncerai cet après-midi la nouvelle doctrine de lutte contre le narcotrafic, parce que là encore, il faut tout changer.
04:28Et il faut avoir une stratégie beaucoup plus globale, plus durable aussi en matière de durée d'action, d'occupation de l'espace public.
04:39Et là encore, mieux articuler entre les forces de sécurité et l'autorité judiciaire. Mais ça, je le présenterai très précisément cet après-midi.
04:48— Vous attendez des réponses. Quelles sont les réponses que vous avez apportées au maire de Grenoble aujourd'hui ?
04:54— Moi, ce que j'attends comme réponse, c'est qu'il y ait une collaboration entre ce qu'on appelle le continuum de sécurité.
05:01Le continuum de sécurité, c'est bien sûr les forces de sécurité intérieure, police, gendarmerie, mais aussi la police municipale, mais aussi la vidéosurveillance.
05:10J'ai indiqué au maire que nous allions dans les mois prochains renforcer les services de police à un niveau de 16 effectifs pour honorer la promesse
05:21de mes prédécesseurs et faire en sorte que les chiffres que je lui donnerai, en toute transparence, parce que je tiens à cette transparence,
05:28c'est ce que je lui ai indiqué, mais que l'État sera au rendez-vous. Ces 16 policiers seront à la fois des enquêteurs pour la police judiciaire
05:39et seront aussi des policiers qui sont rattachés à la police des frontières. Parce que là encore, on voit bien que dans ce cadre-là,
05:48il y avait aussi un contexte où il y a du travail clandestin, en tout cas des étrangers en situation irrégulière.
05:56Donc c'est des réponses très concrètes que je lui ai déjà données. Mais j'apporterai... C'est la raison pour laquelle je suis ici, à Grenoble.
06:03À Grenoble, en 2024, vous avez vu 48 fusillades, 6 morts. Voilà. Grenoble, avec d'autres villes, fait partie de la vingtaine de villes
06:14qui nous préoccupent énormément et pour lesquelles nous avons élaboré justement une nouvelle méthode, une nouvelle modalité,
06:20une nouvelle doctrine pour passer à la vitesse supérieure, avant même d'ailleurs que le texte de loi qui était voté a l'unanimité au Sénat.
06:28Ce qui montre bien que la question de la sécurité et de l'ordre public, c'est pas une question de droite ou de gauche.
06:35Ça concerne tous les Français. Ce sont nos compatriotes, et souvent les compatriotes qui habitent des quartiers plus modestes que d'autres,
06:42qui nous demandent de rétablir l'ordre public. L'ordre public, c'est la condition pour que la devise républicaine soit concrètement incarnée.
06:51Il ne peut pas y avoir de liberté sans ordre public. Quand on n'a pas la liberté d'aller et venir dans la sécurité, ça veut dire qu'il n'y a pas de liberté du tout.
07:00L'ordre public, c'est aussi la condition de l'égalité. Quand il n'y a pas d'ordre, c'est la loi du plus fort sur le plus faible qui prévaut.
07:07Et puis l'ordre public, c'est la condition de la fraternité. Il faut l'ordre pour que règne la concorde, parce que sinon, c'est la violence qui impose sa loi.
07:16— Cette nouvelle doctrine s'adoptera-t-elle aux armes de guerre utilisées comme ici, par exemple, des grenades ? L'étape où il finit ?
07:22— Je dirai tout cela cet après-midi, chaque chose en son temps. Ce que je vous dis, ce que j'ai déjà dit, c'est que c'est la première fois en France
07:32qu'on a ce type d'attaque à la grenade. On a déjà des armes de guerre. Vous savez que la Kalachnikov est une des armes privilégiées des narco-racailles.
07:41Mais là, on est passé à un stade supérieur, puisque c'est une grenade, une grenade très spécifique avec des milliers de petites billes qui se propagent,
07:49évidemment, sous l'effet de la déflagration et avec un effet blast. Et cette grenade, elle vise à faire un maximum de dégâts corporels.
07:56Peut-être pas à tuer, mais en tout cas à blesser et à blesser grièvement, comme vous avez pu le voir avec le bilan humain qui était celui de cet attentat.
08:07En tout cas, on n'est pas, le parquet et le procureur général me le confirmaient ce matin, on n'est pas sur une nature terroriste de l'attentat.
08:14On est plutôt dans un contexte plus large, plus large, l'enquête devra le définir, de trafic et de crimes militaires organisés.
08:22— Qu'est-ce que vous auriez pu faire pour éviter toute cette attaque de mercredi avec Kalachnikov ?
08:28— Je développerais l'approche cet après-midi pour donner des réponses très concrètes, très concrètes et novatrices.
08:34— Quel est l'objectif de la circulaire sur les villes que vous avez adressées en préfecture ?
08:38— Je présenterai l'ensemble. Il y a une conférence de presse qui est prévue à la préfecture cet après-midi.
08:46Ça nécessite du temps. Ça nécessite de développer les différents points qui seront plusieurs réponses à plusieurs niveaux.
08:54Et je vais pas le faire ici, dans la rue, de façon trop précipitée.
08:58— Est-ce que vous pourriez juste commencer par faire l'échange de ce matin avec le maire de Grenoble ?
09:01— Écoutez, on a des désaccords. Et on a échangé sur nos désaccords. Voilà. On est par ailleurs des élus républicains.
09:10Voilà. Chacun connaît mes positions en matière d'ordre public, en matière de police municipale, armée, en matière de vidéosurveillance.
09:18M. Puel a aussi un certain nombre de ses convictions. On n'a pas les mêmes convictions. Est-ce que ça vous étonne ? Non. Bah voilà.
09:24— Donc vous êtes pas en train de faire la sécurité à côté des victimes ?
09:27— Non.
09:29— Est-ce que vous avez des nouvelles des victimes ? On va dire 6 blessées graves ou encore 2 ou 3 pronostics vitaux engagés ?
09:35— Non. À ma connaissance, oui. Au moment où je vous parle, il n'y a pas de pronostic vital engagé. Mais il y avait 6...
09:44Il y avait 15 personnes qui ont été hospitalisées. Sur les 15, je le répète, il y avait 6 personnes qui étaient blessées grièvement.
09:52Hier, elles étaient encore en service de réanimation. Ça veut pas dire qu'elles étaient placées sous le coma, etc., artificiel.
09:59Mais elles étaient quand même suffisamment grièvement blessées pour qu'elles aient été hébergées dans le service, justement, de réanimation. Voilà. Merci.

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