Le ministre des Armées, Sébasien Lecornu, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "Tous le monde veut savoir".
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00:00Justement, le président de la République a réussi à faire dans notre diplomatie,
00:03c'est qu'on arrête de mettre des lignes rouges systématiquement,
00:05parce qu'au moyen de quoi, on n'avance plus.
00:07Après, on a des vraies lignes rouges,
00:08je ne vais pas forcément les donner sur ce plateau,
00:10mais elles concernent évidemment notre propre sécurité.
00:14Ce qu'on joue, ce n'est pas que la sécurité de l'Ukraine,
00:16c'est la nôtre aussi, à moyen et long terme.
00:19À vrai dire, c'est vraiment l'intérêt de l'administration américaine
00:22que de mettre les Européens, à un moment donné, autour de la table.
00:25Tout simplement parce que, j'insiste,
00:28nous sous-estimons tous dans les élites françaises, singulièrement,
00:32le pivot déterminé et quasiment irréversible
00:35des États-Unis d'Amérique vers la question chinoise.
00:39Et donc, à un moment donné, c'est tout le débat sur 2%, 3%, 4%, 5%
00:43de notre produit intérieur brut pour la défense.
00:45Est-ce que c'est la défense ?
00:46Il y a deux idées d'ailleurs qui se chevauchent à Washington.
00:49Celle qui dit, bon, puisqu'on paye pour les Européens,
00:52pas pour la France, nous on est complètement autonomes,
00:53je pourrais y revenir aussi,
00:54puisqu'on paye la sécurité des Européens,
00:56ils vont nous acheter plus d'armes.
00:58Puis une autre école à Washington,
01:00notamment dans l'entourage du président Trump,
01:01qui est encore plus radicale, mais plus sincère à certains égards,
01:04elle dit, non, non, mais la Russie, c'est l'affaire des Européens,
01:08nous on va s'occuper de la Chine.
01:09C'est comme ça que ça a encore été dit au déjeuner de ce midi de travail,
01:12devant d'ailleurs le ministre de la Défense d'Ukraine.