La ministre de la Culture, Rachida Dati, a présenté les archives du général de Gaulle, qui ont été préemptées par l’État alors que la maison de ventes Artcurial a dispersé ses écrits et souvenirs personnels en décembre dernier. Sur les 372 lots proposés à la vente, 140 ont fait l’objet d’une préemption par l’État. Une enveloppe de 1,5 million d’euros a été mobilisée pour ces acquisitions, avec le soutien de plusieurs mécènes, permettant ainsi à la Bibliothèque nationale de France et aux Archives nationales d’enrichir leurs collections.
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00:00Sur les 372 lots proposés à la vente des souvenirs du général de Gaulle en décembre
00:09dernier, 140 ont fait l'objet d'une préemption par l'État.
00:13Ce sont 1,5 million d'euros qui ont été mobilisés en appui des préemptions de la
00:18Bibliothèque nationale de France et des archives nationales, grâce au soutien de plusieurs
00:22mécènes.
00:23Il était impératif pour la Bibliothèque nationale de France de pouvoir acquérir ces
00:48lots.
00:49Ils ont acquis beaucoup, une trentaine, des lots extrêmement importants grâce à la
00:54mobilisation du ministère de la Culture et des mécènes.
00:56Pourquoi ? D'abord, un impératif historique et mémoriel, il s'agit quand même du général
01:01de Gaulle.
01:02Ensuite, réellement un impératif patrimonial.
01:05Pourquoi ? Parce que depuis les années 1950, le général de Gaulle avait lui-même décidé
01:10d'une partition, d'une sorte de yalta de ses documents, expliquant que tout ce qui
01:16relevait de son écriture littéraire, de son écriture de jeunesse, de ses années
01:21de formation, devait aller à la Bibliothèque nationale de France, alors que tout ce qui
01:26avait un rapport direct avec l'exercice formel du pouvoir politique allait aux archives
01:32nationales, dont nous avions des documents à compléter.
01:36La Bibliothèque nationale de France, c'est un lieu de recherche, c'est un lieu qui doit
01:40encourager la recherche, qui doit permettre et stimuler la recherche.
01:45Grâce à l'acquisition d'un certain nombre de documents, dont des inédits, des inédits
01:49de l'entre-deux-guerres, des textes qui étaient jusqu'alors par définition pas connus ou
01:55peu connus, nous allons pouvoir susciter une recherche nouvelle sur le général de Gaulle,
02:01sur les années, sur le contexte politique de l'installation par exemple du général
02:06de Gaulle à Londres, ou sur sa pensée, sa pensée stratégique durant l'entre-deux-guerres.
02:11Pour la Bibliothèque nationale de France, nous étions trois présents et je pense que
02:17cette vente restera longtemps dans nos mémoires.
02:19Une vente hors normes, déjà par sa durée, qui a duré jusqu'à 9h30 du soir, par le
02:26nombre de lots qui étaient dispersés, par l'intérêt du public, il y avait une foule
02:31très importante de collectionneurs, d'hommes politiques aussi, énormément d'institutions
02:37publiques présentes pour éviter que tous ces documents ne soient dispersés et pour
02:43permettre surtout de les mettre à la disposition des chercheurs.
02:47Les institutions publiques exercent le droit de préemption, c'est-à-dire qu'elles ne
02:51participent pas aux enchères et une fois que l'adjudication a eu lieu, elles peuvent
02:57intervenir en disant que c'est sous réserve du droit de préemption de l'État au bénéfice
03:03de telle ou telle institution.
03:05Nous, nous avions prévu de préempter un certain nombre de lots et nous avons pu tous
03:10les acquérir, puisque grâce à tous ces généraux mécènes, nous avions un budget
03:15assez confortable qui a permis ces acquisitions.
03:19C'était notre reportage au ministère de la Culture.
03:22Tout de suite, on passe à l'interview de la semaine.