• il y a 18 heures

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00:00Europe 1, Pascal Prohevo, de 11h à 13h sur Europe 1 Pascal et nous revenons sur les aveux de l'adolescent qui a tué Elias à Paris.
00:08Exactement, Elias a été tué d'un coup de machette pour son téléphone portable le 24 janvier dernier.
00:14Hier nous étions avec les avocats des parents d'Elias.
00:19Ce qu'on dit, c'est les principaux suspects au journal Le Parisien et tout à fait sidérant.
00:26J'ai rentré ma lame au niveau de son épaule mais je n'ai pas tout rentré, a expliqué l'un des deux jeunes en garde à vue.
00:32Au début je voulais juste déchirer son manteau mais c'est rentré, bizarre, je n'ai pas compris dit-il.
00:37J'enlève ma lame et je le regarde en mode je ne bouge pas, je vois juste qu'il y a une sorte de buée, on dirait qu'il y a de l'eau sur la lame.
00:45Je recule un peu et je vois que la victime tombe, elle se relève d'un coup et retombe et on commence à trembler.
00:51Le Parisien a appelé les deux suspects à modifier leur nom puisque ce sont des mineurs et la loi interdit de donner leur nom.
01:00Elle a trouvé comme prénom Lucien et Joe.
01:04Lucien a demandé les codes de téléphone à la victime pendant qu'elle était au sol, il n'a pas compris que je l'avais planté, la victime a dû répondre un un.
01:13Arrive dans sa chambre, il s'est débarrassé de sa machette zombie, dite encore l'un des principaux suspects,
01:21une machette achetée quelques mois plus tôt sur internet et dont la lame dépasse les 40 centimètres.
01:26Je crois qu'on a vraiment fait une dinguerie à déclarer l'un des deux mineurs.
01:30Simon, l'ami d'Elias l'a entendu dire arrête, arrête, tiens, tiens.
01:34Il se précipite pour secourir son ami, il n'arrive pas à me parler, il a le regard vide.
01:39Il a essayé de se relever mais il est tombé. Je propose d'écouter Gérald Darmanin.
01:44D'abord j'ai reçu les parents d'Elias par respect envers le drame incroyable qu'ils subissent quand on est père et mère de famille, père d'un enfant.
01:52C'est ce qui est le plus terrible au monde.
01:54Et si leur fils est mort, c'est que l'Etat, la France n'a pas su le protéger.
01:58Et je pense qu'il faut dire les mots sur les choses.
02:00Et je leur ai dit comme je vous le dis.
02:02Je pense que la modification de notre droit, de notre façon de gérer les mineurs délinquants pourrait permettre d'éviter ce genre de drame.
02:11En effet, il n'y a pas de risque zéro.
02:13Évidemment, tous les pays du monde et les pays européens connaissent cette augmentation de violences des mineurs.
02:18Mais oui, je pense qu'une partie des dispositions que nous proposons collectivement, j'espère qu'elles seront adoptées au Sénat,
02:25pourraient empêcher des drames comme cela parce que nous devons avoir beaucoup plus de rapidité et de fermeté vis-à-vis des mineurs délinquants.
02:33Et sur l'augmentation des violences en France, un syndicaliste a commenté cette semaine l'attaque à la grenade aussi dans un bar de Grenoble.
02:40Écoutez sa réponse. Jean-Pierre Mercier qui était sur LCI.
02:44Si les gens, dans leur très très grande majorité, avaient de quoi nourrir leur famille, avaient de quoi travailler, pouvaient faire des projets de vie dans leur vie,
02:56il y aurait beaucoup moins de violences.
02:58Moi, c'est mon constat.
03:00Mettre plus de police, plus de caméras, augmenter encore les lois sécuritaires, on voit de toute façon que ça ne marche pas.
03:09Vous savez, quand vous avez des licenciements qui exposent, quand vous avez des fermetures d'usines qui se développent,
03:14quand vous avez toute une population qui s'enfonce dans la misère, il ne faut pas s'étonner derrière que l'argent facile, la drogue, le trafic de drogue, le trafic d'armes, prend de l'ampleur.
03:23Je vous propose peut-être d'être avec un auditeur, Michael. Bonjour Michael.
03:27Bonjour Pascal.
03:28Vous êtes, je crois, chauffeur routier dans l'Ardèche.
03:31Oui, je suis le caillou de l'Ardèche. Je vous l'ai déjà appelé plusieurs fois.
03:35L'Ardèche, d'ailleurs, qui n'est pas parmi les départements les plus riches de France, je pense.
03:40Ah non, c'est la ruralité, c'est la France profonde, l'Ardèche.
03:44Eh bien, malgré ce déficit, en termes financiers peut-être, et contrairement à ce que dit M. Mercier, syndicaliste,
03:52je ne pense pas qu'en Ardèche, ce soit là qu'on trouve le taux de criminalité ou de délinquance le plus important.
04:00Non, mais enfin, la criminalité des villes s'est déplacée dans nos villages.
04:08On en a eu l'exemple avec le petit Thomas l'année dernière à Crépole.
04:14Nous, on a peur de la violence des banlieues qui arrive maintenant dans nos villages.
04:19C'est ce que je vous avais dit quand je vous avais appelé pour la perte de Thomas.
04:24Il se passe des choses, même une ville comme Annonay, qu'on ne voyait pas avant.
04:28Il y a eu un règlement à la Kalachnikov. Voilà, c'est impressionnant.
04:33Moi, j'ai l'impression qu'on est arrivé dans un pays de barbares et de sauvages,
04:38car on en est là que des gens se promènent avec des hachettes en pleine ville.
04:43Moi, ça me fait penser au Moyen Âge ou au Rwanda au moment des Hutus et des Tutsis,
04:49mais pas dans un pays européen comme le nôtre.
04:54Ça fait vraiment peur.
04:56Moi, je trouve qu'on a une justice de bisounours face à des barbares et des sauvages.
05:03Franchement, notre justice est pitoyable.
05:06On a des hommes politiques qui sont pitoyables, sans courage.
05:10En fait, ils font leur spectacle à l'Assemblée nationale.
05:14J'ai vu que M. Delogu a été condamné aujourd'hui quand même,
05:17parce qu'il a frappé quelqu'un devant un lycée.
05:19Voilà, c'est l'image de nos députés d'aujourd'hui.
05:22Je suis d'accord avec vous, mais ce qui m'intéresse dans votre témoignage,
05:25c'est est-ce que vous, vous avez été victime dans la ruralité
05:29d'un fait de délinquance ou davantage même ?
05:35Est-ce que vous parliez de petits villages ?
05:37Vous habitez dans un village de combien d'âmes, Mickaël ?
05:40Moi, je suis dans un village de 1500 habitants à peu près.
05:44Et vous diriez que l'insécurité existe ?
05:49Oui, le village d'à côté, il y a un an, lors d'un match de foot,
05:53il y a de la racaille qui est montée et qui a foncé sur la foule avec une voiture.
05:57Il n'y a pas eu de mort, heureusement.
05:59Il n'y a eu que des blessés légers, mais ça aurait pu dégénérer.
06:03En fait, ça a fait des petits articles dans la presse régionale, mais basta.
06:07Voilà, c'est plein de choses comme ça qui se passent.
06:11Et puis, vous savez très bien qu'aujourd'hui, on essaye de tout étouffer,
06:15principalement dans les villes gauchistes.
06:19On ne nous dit pas tout, on nous cache la vérité.
06:22Vous voyez bien, même l'AFP n'a pas parlé de machettes.
06:26C'est inadmissible.
06:28Je sais, on l'a souligné, ce qui est tout à fait étonnant.
06:32Vous avez parfaitement raison.
06:34En plus, normalement, ils sont indépendants et en plus, ils sont payés avec nos impôts.
06:37Donc, ils sont là pour relater les faits.
06:40Non, mais on l'a souligné hier, c'est un mystère.
06:44De toute façon, dans ces cas-là, il n'y a jamais d'explication.
06:47Mais c'est vrai qu'on peut être étonné que l'AFP n'ait pas repris les termes de la lettre des parents.
06:54Et c'est ce que déploraient hier les avocats des parents d'Elias qui étaient présents dans ce studio.
07:01Moi, je pense à eux, à ses parents.
07:03Moi, je sais ce que c'est.
07:04Moi, j'ai perdu un fils dans un accident de voiture.
07:06C'est différent.
07:07Mais c'est une douleur à vie.
07:09Et eux, ils sont condamnés à vie.
07:11Mais c'est encore pire parce qu'on dit tout ça quand même, ça pourrait être évité.
07:15À notre époque, dans un pays développé, est-ce que c'est normal que des gamins de 16 ans
07:21se promènent dans les rues avec des hachettes et des machettes ?
07:25Et je ne sais pas, voire plus, des kalachnikovs.
07:29On voit certaines images de villes comme Lyon, Grenoble, Paris.
07:33Moi, je dis, heureusement que j'habite encore dans ma forêt ardéchoise.
07:37Et puis, on est stressé pour nos enfants.
07:40Moi, ma femme, elle a un fils de 20 ans.
07:42Quand il va à un stade de foot, on ne dort pas, on ne dort pas.
07:47Moi, je dis, ça fait peur quand même.
07:51Vous voyez, à Lure, l'histoire de Lure est quand même impressionnante.
07:55Alors, Lure, on rappelle ce que c'est.
07:57C'est les bouches profondes.
07:58Oui, oui.
07:59Un pianiste peut croiser des enfants à n'importe quelle heure de la journée, tranquille,
08:04depuis le mois de juin.
08:06Personne n'était au courant.
08:08Voilà, c'est normal.
08:09Et puis, alors, la totale, là, on va faire revenir des djihadistes aussi.
08:12Moi, des fois, j'ai l'impression qu'on n'est pas dans le pays
08:15où il y a eu les attentats terroristes du Bataclan, de Charlie, de Nice et bien d'autres.
08:20Parce que maintenant, tellement qu'il y en a eu.
08:22Et puis, c'est toutes ces victimes.
08:24Le nombre de victimes qu'il y a eu en France.
08:26Non, mais on est dans quel pays ?
08:29Et puis, notre justice.
08:31Alors là, moi, la justice, je ne comprends plus rien, franchement.
08:34Alors, on est fort avec les faibles et faible avec les forts.
08:37Parce que nous, l'honnête citoyen qui travaillons, qui payons nos impôts,
08:41ne vous inquiétez pas.
08:42Si vous avez des amendes, on va vous les faire payer.
08:46Moi, je sais ce que c'est.
08:48J'ai eu même des saisies sur salaire.
08:50Donc, vous voyez, à l'époque des Gilets jaunes,
08:55moi, j'ai été actif dans le nord Ardèche.
08:59Et pourtant, je n'ai rien cassé.
09:02Simplement pour occupation illégale de la voie publique
09:06Et en plus, ils sont mal tombés.
09:08Moi, je suis un défenseur de la nature et tout.
09:10C'est simplement parce que j'avais amené du bois.
09:12Donc, je n'ai jamais voulu payer ces amendes.
09:14Je ne les reconnaissais pas.
09:15Je devais rencontrer un procureur que je n'ai jamais rencontré.
09:18Et bien, ce qu'ils ont fait, au bout d'un an,
09:20on m'a fait des saisies sur salaire sans me prévenir.
09:22Voilà.
09:23Voilà l'honnête citoyen en France, comment il est considéré.
09:25Bon, Mickaël, merci de ce témoignage.
09:27J'ai envie aujourd'hui, et je poserai la question sans doute
09:30à tous ceux qui interviendront à l'antenne,
09:33de mettre peut-être un peu de légèreté aussi dans nos débats.
09:35Je ne sais pas si vous êtes en couple.
09:39Manifestement, oui, puisque vous avez parlé de...
09:41Oui, je vais au restaurant avec mon amour de femme à midi.
09:46Ah, voilà.
09:47Et puis après, balade en forêt avec les chiens.
09:49On va chouchouter nos chevaux.
09:52Ah, vous avez des chevaux ?
09:54Oui.
09:55Vous avez des chevaux, des ânes ?
09:56Oui.
09:57Ah, et alors, le restaurant, c'est le midi.
10:00C'est le midi, ce n'est pas le soir chez vous.
10:02Parce que c'était compliqué pour réserver le soir.
10:05Ah oui, mais parce que vous êtes prit tard, cher ami.
10:09Si vous étiez prit tôt...
10:13Et à quelle heure vous allez déjeuner ?
10:16On va y aller vers les midi et demi.
10:19Et donc, c'est un restaurant qui sort de l'ordinaire ?
10:24C'est un beau restaurant en pierre
10:26qui vient de s'ouvrir dans le village de mon enfance,
10:28juste à côté de notre chalet.
10:30C'est la première fois qu'on va y aller,
10:33donc on va aller voir.
10:36Qu'est-ce que j'aimerais, moi, aller dans un chalet comme ça ?
10:38On vous est en pleine campagne, là.
10:40Moi, j'aimerais ça.
10:41Je rêve de campagne, de verdure.
10:43Je vous invite, Pascal.
10:44Et je rêve de...
10:45Je vous invite à venir faire du cheval.
10:47De cheval, je ne vais peut-être pas faire du cheval tout de suite.
10:49Eh bien, de la 4L.
10:51Je vous ai dit que j'avais une 4L fourgonnette.
10:53Ça vous rappellera des souvenirs.
10:54La célèbre boucherie, bien sûr.
10:57Et alors, c'est quoi ce restaurant ?
10:59C'est un restaurant de spécialité.
11:00C'est quoi les spécialités de l'Ardèche ?
11:03L'Ardèche, c'est la crique.
11:05La crique ? C'est quoi la crique ?
11:07Oui, la râpée de pommes de terre.
11:09La caillette.
11:11La caillette, ça, c'est...
11:13Moi, je ne connais pas le mot la crique.
11:15Vous connaissez tous la crique ?
11:16Non.
11:17Mais qu'est-ce que c'est ? Je n'ai même pas compris.
11:18Parce que vous n'écoutez pas.
11:19La pomme de terre, oui.
11:21Les pommes de terre râpées, ça ne veut rien dire.
11:24C'est vous qui êtes râpée.
11:26Avec du fromage dedans ?
11:28Non, on ne met pas de fromage.
11:30On peut mettre tout ce qu'on veut.
11:32Dans d'autres pays, ça s'appelle un autre nom.
11:35La râpée...
11:36Elle s'appelle comment, votre épouse ?
11:38Florence.
11:39Florence.
11:40C'est la ville d'Italie, la plus belle ville du monde.
11:41Je suis d'accord.
11:42Florence et Michael.
11:43Et vous avez donc, si j'ai bien compris,
11:45vous avez un enfant.
11:47Ma femme a un fils.
11:49Et puis moi, j'avais un fils, Evans,
11:52qui a eu un accident de la route.
11:54C'est ce que vous nous disiez, effectivement.
11:56Et moi, je sais ce que c'est de perdre un enfant.
11:59C'est un fardeau qu'on a toute la vie.
12:01En plus, c'était un bosseur.
12:03Vous savez, il allait avoir 19 ans.
12:07Il bossait déjà.
12:09Il était mécanicien.
12:11Et le jour de sa mort, il passait le permis poids lourd.
12:13Et c'est un remontant.
12:15On ne sait pas exactement.
12:17Il pleuvait beaucoup.
12:18Voilà.
12:19Écoutez, je sais que les mots sont inutiles dans ces cas-là.
12:23Bien sûr.
12:24Donc, moi, je peux me mettre à la place des parents d'Elias, de Thomas.
12:30Et j'en oublie les noms de tous ceux qu'on entend.
12:34Moi, à chaque fois, ça me travaille.
12:36Je peux vous dire que quand j'entends ça,
12:38qu'on en est arrivé là, dans notre pays,
12:40ça fait peur quand même.
12:41Merci, Michael.
12:42Merci de votre témoignage.
12:43Il est 11h27.
12:44On marque une pause.
12:45Et si, comme Michael, vous voulez témoigner ou réagir,
12:47vous composez le 01 80 20 39 21.
12:50A tout de suite.
12:51Il est 11h27 sur Europe 1.

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