Invités cette semaine, Eleonore Caroit, députée apparentée à "Ensemble pour la République" des Français de l'étranger face à Fabien Gay, sénateur communiste de la Seine-Saint-Denis.
Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.
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#LCP #assembleenationale #Politique
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🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:02...
00:09Bonjour à tous.
00:10Heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro
00:13de Parlement hebdo.
00:14L'émission qui vous fait vivre les temps forts
00:16de la semaine au Parlement.
00:18Comme chaque semaine, un débat entre un député et un sénateur.
00:21Aujourd'hui, c'est une députée.
00:23Bonjour.
00:24Vous représentez les Français établis hors de France
00:27et vous êtes députée apparentée au groupe Ensemble
00:29de la République.
00:30Nous accueillons Fabien Guay.
00:32On ne vous présente plus, sénateur communiste de Seine-Saint-Denis.
00:36Merci d'être avec nous.
00:37Vous débattrez de la justice des mineurs.
00:39L'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi
00:42portée par Gabriel Attal, qui durcit les règles judiciaires
00:45envers les mineurs délinquants et leurs parents.
00:48Le Sénat a terminé l'examen du projet de loi d'orientation agricole
00:51censé résoudre la crise que vivent nos agriculteurs.
00:54Des débats tendus dans l'hémicycle,
00:56alors que la majorité de droite du Sénat
00:58a refusé les normes environnementales.
01:01Mais d'abord, la justice des mineurs,
01:03le texte de Gabriel Attal, a été adopté.
01:06Compte-rendu de séance, Marco Pommier.
01:08Musique rythmée
01:11Pour 125, contre 58.
01:14L'Assemblée nationale a donc adopté.
01:17Jeudi, dans l'hémicycle de l'Assemblée,
01:19les députés adoptent la proposition de loi de Gabriel Attal
01:23avec un objectif, durcir la justice des mineurs.
01:27Est-ce qu'on croit vraiment que les jeunes de 2025
01:31sont les mêmes que ceux de 1945 ?
01:34Alors que les mineurs, aujourd'hui,
01:37sont deux fois plus représentés dans les affaires de coûts et blessures
01:40que la population ?
01:41Le texte, soutenu par le gouvernement,
01:44reprend une série de mesures annoncées au printemps
01:46par l'ancien Premier ministre.
01:48Elles sont concernées les mineurs de plus de 16 ans,
01:51avec la création d'une procédure de comparution immédiate
01:55et surtout, la fin de l'atténuation des peines
01:58pour les auteurs de faits graves et multirécidivistes,
02:01sauf décision motivée par le juge.
02:03Lever l'excuse de minorité existe déjà.
02:06Les magistrats ont la liberté de le faire.
02:08Vous contraignez les juges pour enfants.
02:10La gauche a tenté de faire adopter une motion de rejet sans succès,
02:15fustigeant un texte dangereux qui court après l'extrême droite.
02:18Monsieur Attal, vous voici donc accueilli ici,
02:21dans l'orchestre de Mme Le Pen,
02:22en mauvais flûtiste, mais en bon élève,
02:25puisque de l'aveu même de l'extrême droite,
02:29votre proposition irait, je cite,
02:31dans le bon sens.
02:32Une proposition de loi au goût inachevé
02:34pour le Rassemblement national,
02:36qui pointe du doigt un déni de réalité de la gauche.
02:39Comme à son habitude, l'aile gauche
02:42préfère les postures idéologiques à la réalité des faits.
02:45Dans une stratégie assumée du désordre
02:48et des possibles qui laissent espérer...
02:51Le texte doit maintenant être examiné au Sénat.
02:54La séance est levée.
02:55Et Léonore Caroua, est-ce qu'avec ce texte,
02:58Gabriel Attal et le Bloc central
03:00courent après l'extrême droite, le Rassemblement national,
03:04comme l'affirme la gauche ?
03:05Certainement pas.
03:06Il faut faire la différence entre ce que prévoit ce texte
03:10et les objectifs qu'il s'est fixés
03:12et la façon dont, ensuite, on parle du texte.
03:14On parle du texte comme un texte
03:17qui va renforcer la justice des mineurs,
03:20sans préciser qu'en réalité,
03:22ce texte vise très précisément les mineurs de 16 ans,
03:26donc vraiment cette tranche des mineurs les plus âgés,
03:29récidivistes, dangereux,
03:31et qu'il a surtout pour vocation de responsabiliser les parents,
03:35de s'assurer qu'il n'y ait pas ce sentiment d'impunité
03:39qui est souvent dû au décalage entre le moment où les faits sont commis,
03:42les auteurs des faits sont arrêtés,
03:46et le jugement, donc toute cette période de latence
03:49dans laquelle il y a parfois des faits de récidive
03:52qui sont particulièrement inacceptables,
03:54et donc il s'agit finalement d'un aspect assez précis,
03:57concret, sur des mineurs plus âgés et qui sont récidivistes.
04:01C'est important de faire la part des choses
04:04et pas rentrer dans un débat politicien
04:06alors qu'il s'agit d'apporter des réponses concrètes
04:09à des faits attendus par les Françaises et les Français.
04:12Fabien Guay, l'actualité a été marquée par la mort du petit Elias,
04:1514 ans, tué à Paris par deux mineurs de 16 et 17 ans.
04:18Les parents d'Elias ont salué ce texte.
04:20Faut-il, au regard de cette affaire, durcir la justice des mineurs ?
04:23D'abord, il faut dire, je pense que tout le monde sera d'accord,
04:27qu'un crime odieux, et nous pensons évidemment aux parents,
04:31et solidarité totale.
04:34Une fois que nous avons dit ça, je pense, et nous avons raison,
04:37il faut établir les faits.
04:39J'ai entendu M. Attal.
04:40Est-ce qu'un enfant de 1945 est le même qu'un enfant en 2025 ?
04:45Je vous dis qu'un enfant reste un enfant.
04:48Evidemment, nous ne vivons pas les mêmes périodes,
04:51nous ne sommes pas confrontés aux mêmes défis,
04:53aux enjeux climatiques, sociaux, de sécurité,
04:56mais un enfant reste un enfant.
04:58Nous sommes ici toutes et tous parents,
05:00donc je crois qu'il faut d'abord redire ça.
05:02Deuxièmement, il faut s'appuyer sur les faits, pas sur les ressentis.
05:06Les faits, quand on les analyse précisément depuis 10 à 30 ans,
05:09c'est que la part des mineurs dans les crimes et délits diminue
05:13en nombre et en pourcentage.
05:15En pourcentage, par exemple,
05:17on était à 22 % dans les années 90,
05:20on est à 12 % aujourd'hui,
05:22et lorsqu'on regarde le nombre de crimes et délits
05:25sur une dizaine d'années, on était à 200 000 il y a 10 ans,
05:28on est à 122 000.
05:29Une fois que nous avons dit ça, qu'est-ce qu'il se passe ?
05:32Vous m'interrogez sur un fait de société,
05:35et un crime odieux, je le redis.
05:36Mais aujourd'hui, peut-être plus qu'il y a 30 ans,
05:39nous avons des chaînes d'information,
05:41pardonnez-moi, de désinformation,
05:43qui mettent ces faits de société en lumière
05:46et organisent le débat politique autour de ça,
05:48au lieu d'avoir des grands enjeux.
05:50Ce qui a comme effet, il faut le dire,
05:52un glissement vers l'extrême droite.
05:55C'est là où nous avons un débat politique,
05:57c'est que nous devons-nous légiférer
05:59sous le coup de l'émotion ?
06:01Et aujourd'hui, pardonnez-moi, depuis Nicolas Sarkozy,
06:05nous légiférons sous le coup de l'émotion.
06:07Et donc, nous ne nous appuyons plus sur les faits,
06:10mais sur des ressentis, et je le dis tranquillement
06:14comme la députée, oui, à courir après l'extrême droite,
06:17qui, d'ailleurs, se réjouit du texte,
06:19et dit que c'est encore une victoire idéologique,
06:22l'excuse de minorité est en train de sauter.
06:24Une fois que vous aurez couru après l'extrême droite,
06:27elle nous avalera toutes et tous.
06:29C'est ça, le réel.
06:30Est-ce que, comme le dit le sénateur,
06:33ce texte s'appuie sur des ressentis ?
06:35Est-ce qu'on légifère sous le coup de l'émotion ?
06:37Il faut aussi regarder la trajectoire de ce texte.
06:40Ca fait un an qu'il est en préparation,
06:42il y a des demandes de magistrats et d'avocats,
06:45et ce n'est pas un texte général qui remet en cause
06:48le droit fondamental des enfants, de la charte des enfants,
06:51à être jugés différemment,
06:53parce qu'ils n'ont pas le même développement qu'un adulte.
06:56Ca répond à un besoin...
06:58Un besoin, parce que les magistrats
07:00veulent aussi des moyens.
07:01Ce texte ne répond pas.
07:03C'est pour ça que je suis particulièrement choquée
07:05d'entendre la France insoumise, les partis de gauche,
07:08qui n'ont pas voté la loi de programmation de la justice
07:11de l'an dernier, qui a augmenté de manière historique
07:14les moyens de la justice, qui s'y sont opposés
07:17pour des raisons politiciennes,
07:19aujourd'hui venir dire que ce texte n'est pas nécessaire.
07:22Je ne dis pas qu'il faut remettre en cause
07:24le droit des enfants, le droit pénal des enfants,
07:28qui doit être différent,
07:30qui doit marquer cette exception que sont les enfants.
07:33C'est les Français.
07:34Non, international, sur le fait que les enfants
07:37doivent être jugés de manière différente,
07:39c'est la charte internationale des enfants.
07:42Mais sur la question précise des mineurs récidivistes...
07:45On est un enfant, absolument.
07:47L'excuse de majorité continue d'exister.
07:49La question, c'est...
07:51L'excuse de minorité.
07:52L'excuse de minorité était finalement employée
07:55dans 1 % des cas.
07:56Il faut la protéger, vous voulez garder ça.
07:58Evidemment qu'il faut la garder.
08:00Absolument pas.
08:01Ce que ce texte propose aussi,
08:03c'est de rendre les parents responsables.
08:06Lorsqu'on a des enfants,
08:08ça amène un certain nombre de responsabilités.
08:10Il faut aussi regarder la réalité.
08:12Tout le monde ne peut pas les assumer de la même manière.
08:16Lorsqu'on a des mères célibataires
08:17qui ont elles seules la charge d'éduquer leurs enfants,
08:21de venir aux convocations des juges
08:23et qu'elles ne peuvent pas y faire face,
08:25ce texte apporte cette nouveauté,
08:27qui est de rendre les parents solidairement responsables.
08:30Il faut trouver les moyens de faire en sorte
08:33que ces dispositions du texte soient dans les faits appliqués.
08:36Est-ce qu'il faut les responsabiliser ?
08:38Pardon, madame la députée.
08:40Le Code pénal, déjà en vigueur,
08:44responsabilise les parents
08:46et permet déjà aujourd'hui
08:48que des enfants qui sont devant la police judiciaire
08:51de la jeunesse ou traînés devant les tribunaux
08:54pour un crime ou un délit soient responsables.
08:56Ne laissons pas courir l'idée
08:59que nous déresponsabiliserions les parents.
09:02C'est pas vrai.
09:03Nous sommes, vous êtes parents, je suis aussi,
09:06et nous sommes responsables de nos enfants, de leur éducation.
09:09Je vous ai pas coupé, madame la députée.
09:11Je vais au bout de mon raisonnement.
09:13Vous pourrez me répondre avec des arguments
09:16pour me contredire.
09:18Je le dis, déjà, celles et ceux qui nous écoutent,
09:20allez voir le Code pénal, ça existe déjà.
09:23La deuxième chose, c'est ne laissons pas courir le bruit,
09:26et je reviens à la déclaration du Premier ministre Attal,
09:29en disant est-ce que les enfants d'aujourd'hui
09:32sont les mêmes que 1945, comme si nous n'aurions pas touché
09:35et qu'ils seraient le même que 1945 ?
09:37L'ordonnance de 1945,
09:39combien de fois elle a été...
09:40Sur la justice des mineurs.
09:42Oui, combien de fois ? 51 fois.
09:44Le réel, c'est que 51 fois, depuis 1945,
09:48nous avons adapté déjà nos droits.
09:50Et la dernière chose...
09:51Donc c'est ce qu'on fait.
09:52Oui, mais la dernière chose, et j'en viens,
09:55et vous avez raison de le redire,
09:57c'est est-ce que nous donnons les moyens,
10:00ensuite, à la PGJ, à l'ensemble des équipes...
10:03La Protection judiciaire de la jeunesse.
10:06...de la prévention, d'exercer leur métier.
10:08Vous ne pouvez pas tenir ce discours
10:10et en même temps, avoir voté un budget
10:13qui prévoit 250 millions de coupes franches dans les budgets,
10:16ce n'est pas nous qui l'avons dénoncé,
10:18c'est Sacha Houllier,
10:20celui que vous avez nommé président de la commission des lois,
10:23qui, dans son discours, lui-même l'a avoué.
10:25Donc, nous avons un problème, c'est que vous avez des ambitions
10:29et nous pouvons les partager.
10:31Il faut donner des moyens à la PGJ,
10:33aux mouvements associatifs pour faire de la prévention,
10:36mais vous avez des belles ambitions,
10:38mais ensuite, les faits vous donnent tort,
10:40c'est-à-dire que tous les acteurs de terrain
10:42voient bien que les moyens diminuent.
10:45Mais sur ce point, c'est très important de rappeler
10:47que l'an dernier, on a eu une loi de programmation.
10:50Elle va fixer, non pas un budget pour une année donnée...
10:53Pour la justice.
10:55Pour la justice et pour la police, à long terme.
10:57Quelle est l'évolution que nous voulons voir ?
11:00Quelles sont les réformes structurelles et profondes
11:03que nous voulons faire pour permettre à notre justice
11:06et à notre police d'avoir des moyens plus importants ?
11:09Vous ne l'avez pas votée, cette loi de programmation,
11:12alors qu'elle était demandée par les acteurs de la justice
11:15et de la police. Vous l'avez refusée.
11:17Aujourd'hui, nous sommes dans une situation budgétaire
11:20qui est contrainte, dans laquelle nous devons
11:23faire adopter un budget de compromis
11:25suite à une motion de censure.
11:27On se retrouve aujourd'hui à devoir gérer l'urgence,
11:30et c'est le cas, dans une situation budgétaire
11:32qui est difficile, mais à côté de cela,
11:34je ne comprends pas votre discours.
11:36On ne vote pas les lois de programmation
11:39qui visent à doter de moyens très importants
11:41et, sur le long terme, la police et la justice,
11:44mais on dénonce un budget dont vous savez les conditions
11:47dans lesquelles il a dû être voté, du fait de la motion de censure
11:51que vous avez proposée et votée.
11:53Motion de censure qui est légitime,
11:55puisque le gouvernement est illégitime,
11:57puisqu'il ne s'appuie pas sur le vote populaire.
12:00Vous faites de la politique politicienne ?
12:03Non, pardon, je fais de la politique.
12:05Je suis un militant politique depuis 20 ans
12:07et je suis un responsable et un parlementaire depuis 8 ans,
12:11donc oui, madame, je fais de la politique.
12:13Je ne suis pas élu pour faire des échecs ou des maths.
12:16Je suis là pour apporter des réponses aux Français.
12:19Vous êtes là pour faire de la politique.
12:21La politique, c'est apporter des réponses aux Français.
12:24Je parle de politique politicienne.
12:27C'est le pragmatisme, c'est tout ça.
12:29On revient juste sur une question.
12:31Est-ce que, oui ou non,
12:32dans le budget que vous avez adopté,
12:35par 49-3, est-ce que c'est 250 millions en moins,
12:39oui ou non, pour le budget de la justice des mineurs ?
12:42Je vous fais la même question.
12:43Vous avez voté la loi de programmation
12:46qui a été demandée par tous les acteurs.
12:48Je vous réponds non, parce qu'elle n'était
12:50pas suffisante.
12:51Répondez-moi à la question.
12:53Vous avez une trajectoire budgétaire...
12:55Il a augmenté.
12:57Je vous dis qu'il a augmenté.
12:58On peut avoir une réponse claire à un débat.
13:01Est-ce que, oui ou non,
13:03vous avez voté un budget de 250 millions en moins ?
13:05Ce que vous êtes en train de dire...
13:08Déjà, nous, on n'a pas réexaminé...
13:10Déjà, nous, on n'a pas réexaminé...
13:12Sur le sujet budgétaire, c'est important de dire
13:15qu'il a été réexaminé, le texte du budget,
13:17ici, au Sénat, où vous auriez pu l'amender,
13:20et pas à l'Assemblée nationale.
13:22On n'a pas pu réamender ce budget.
13:24Sur la justice, ce que je vous dis,
13:26c'est qu'il faut augmenter les moyens
13:28et que l'on voit, en réalité, que la gauche vous dit
13:31qu'il faut donner des moyens,
13:33donc on ne va pas s'attaquer au problème,
13:35on ne va pas s'attaquer au sujet.
13:37Il faut plus de budget.
13:39Quand on propose des lois de programmation
13:41qui donnent plus de budget, ils ne les votent pas.
13:44Tout le monde aura compris que c'est oui,
13:46250 millions en moins.
13:48Vous auriez pu l'amender au Sénat.
13:51Pour beaucoup de vent et de courant d'air.
13:54Pour, au final, dire qu'il y a 250 millions en moins.
13:57Ce texte sur la justice des mineurs
13:59va arriver au Sénat et le ministre de la Justice
14:02veut aller plus loin en prévoyant des couvre-feux
14:04pour ces mineurs délinquants,
14:06en renforçant l'usage des bracelets électroniques
14:09pour ces mineurs, avec la mise en place
14:11de jurés populaires et l'honneur caroisse.
14:14Il faut aller encore plus loin.
14:16Ce texte, tel qu'il a été prévu et proposé par Gabriel Attal,
14:19il voulait répondre à une problématique importante,
14:22la récidive de ces mineurs de 16 à 18 ans.
14:25Il ne propose pas ces mesures et je n'y suis pas favorable.
14:28Fabien Legault, sur le durcissement en vue prévu par...
14:31On verra.
14:32...bracelet électronique...
14:34Si vous me demandez comme ça, je n'ai pas vu le texte.
14:37Je m'appuie sur des faits, sur des textes,
14:39et je ne réponds pas ici pour faire le buzz.
14:42Ce n'est pas ce qui m'intéresse.
14:44Quand il y aura le texte, que je l'aurai étudié,
14:47je vous dirai si je suis favorable ou pas.
14:49Une des questions pour éviter la récidive...
14:52Le texte a été voté hier.
14:54Non, mais si les durcissements prévus.
14:56Ce sont des amendements.
14:57J'essaie de suivre le débat.
14:59Une des questions posées, c'est que pour éviter la récidive,
15:03c'est un débat qui peut nous animer,
15:05peut-être qu'il pourrait nous mettre d'accord,
15:08il faut mettre des moyens dans la prévention
15:10pour éviter qu'un enfant ou un adolescent
15:13qui fait une première bêtise, peut-être moins grave,
15:17puisse ensuite rentrer dans un cycle
15:19où il en enchaîne et de plus en plus grave.
15:21Une des questions posées, notamment par l'ensemble des acteurs,
15:25c'est qu'on donne des moyens et à la prévention.
15:28Il faut que chaque peine soit aussi exécutée.
15:30Pour cela, il faudra donner les moyens
15:33et un arsenal qui puisse répondre à ces questions.
15:36Mais pas avec 250 millions, au moins.
15:38On va poursuivre ce débat en parlant d'agriculture.
15:41Le Sénat a achevé l'examen du projet de loi d'orientation agricole.
15:45Le texte du gouvernement,
15:46censé répondre à la crise actuelle que vivent nos agriculteurs,
15:50et la majorité de droite du Sénat,
15:52a fortement assoupli les normes de protection de l'environnement.
15:56Musique rythmée
15:589 mois après son adoption par l'Assemblée nationale,
16:01le Sénat a terminé l'examen du projet de loi d'orientation agricole.
16:05Ce texte fleuve, censé calmer la colère du monde agricole,
16:08érige l'agriculture au rang d'intérêt général majeur
16:11et propose des mesures sur l'enseignement
16:14ou la transmission des exploitations.
16:16Il s'agit maintenant d'aller vite
16:18afin de permettre l'entrée en vigueur au plus vite
16:21de ce texte très attendu par le monde agricole.
16:24Très attendu parce que ce projet de loi est absolument essentiel.
16:28Mais droite et centre, majoritaires au Sénat,
16:31ont largement remanié le texte,
16:33suscitant de vives passes d'armes avec les écologistes dans l'hémicycle.
16:37Point d'orgue des tensions,
16:39la dépénalisation de certaines atteintes à la biodiversité.
16:42On ne peut pas être dans le négationnisme
16:45de l'effondrement de la biodiversité.
16:47Vous avez parlé de négationnisme.
16:49C'est une honte d'utiliser ce terme
16:52qui est historiquement parfaitement redocumenté.
16:56Contre une peine maximale de 3 ans d'emprisonnement
16:59et 150 000 euros d'amende en cas d'infraction,
17:02la droite et le centre ont instauré de simples amendes administratives
17:06en cas d'atteinte à la biodiversité.
17:08La majorité sénatoriale assume.
17:10Oui, nous allons revenir et nous revenons sur certaines normes.
17:14Parce que quand on a été trop loin et que le système ne marche pas,
17:18il est bon de prouver aux agriculteurs et à la société
17:21qu'on est capable de faire marche arrière.
17:23De leur côté, les écologistes n'ont cessé de dénoncer
17:26ces détricotages de la réglementation
17:28en matière de protection de l'environnement.
17:31On a fait de la régression environnementale,
17:34mais surtout sous couvert de simplification.
17:36En réalité, on va créer de vrais problèmes juridiques par la suite.
17:40Le parcours législatif du texte n'est pas encore terminé.
17:43Le projet de loi sera voté mardi prochain au Sénat
17:46et devra ensuite faire l'objet d'un compromis entre les deux chambres
17:50lors d'une commission mixte paritaire.
17:52L'honneur Caroy à la gauche dénonce des reculs environnementaux
17:56votés par la majorité de droite du Sénat
17:58sur le développement de l'agriculture biologique,
18:00sur les pesticides, sur les atteintes à l'environnement.
18:03Est-ce que vous êtes favorable à ces votes de la droite sénatoriale ?
18:07Est-ce que c'est la défense d'un modèle agricole particulier
18:10qui vise à toujours produire plus ?
18:12Ils ont raison.
18:13S'il y a un sujet sur lequel il ne faut pas faire marche arrière,
18:16c'est justement sur ces avancées
18:18qui visent à protéger la biodiversité et l'environnement.
18:21C'est pas une question...
18:23Le fait d'assouplir et de peut-être regarder
18:26là où il y a des excès de réglementation,
18:29peut-être des contrôles qui sont faits de manière trop musclée,
18:32peut-être que les agriculteurs sont en souffrance sur ce sujet-là
18:35et qu'il faut les écouter.
18:36Et c'est ce que ce texte entend apporter comme réponse,
18:39des réponses aux carrières des agriculteurs,
18:41des réponses à la façon dont ces exploitations sont menées, etc.
18:43Tout ça, je veux bien l'entendre, et évidemment que je suis favorable.
18:46Je suis favorable à ce qu'il y ait un texte
18:48qui prenne en considération nos agriculteurs.
18:50Maintenant, sur ce que l'on a comme avancées
18:53en matière environnementale,
18:54en matière de protection de la biodiversité,
18:56il ne faut absolument pas faire marche arrière,
18:58parce que c'est extrêmement difficile
19:00de construire ce cadre-là, ce cadre juridique,
19:03ce cadre aussi sociétal,
19:05et que c'est évidemment très facile de l'effondrer.
19:07Et j'en veux pour preuve Donald Trump
19:09qui, hier, dans une déclaration,
19:11voulait revenir aux pailles en plastique
19:13et pas aux pailles en papier.
19:15Ça prend une minute de défaire ce que l'on a fait,
19:17et on sait très bien qu'on n'a pas le choix
19:19et que l'urgence climatique est là pour tout le monde.
19:21Vous êtes divisé au sein du socle du gouvernement
19:22sur cette question de l'agriculture ?
19:23Je pense que ce n'est pas une question...
19:24Enfin, on peut toujours voir des divisions partout,
19:26on peut faire de la politique politicienne encore,
19:28et on peut se dire où sont nos lignes de fracture,
19:30mais on peut aussi voir qu'il y a un intérêt
19:32qui va bien au-delà de ces divisions et de ces discussions,
19:35et que cet intérêt, c'est justement de préserver
19:37notre environnement et d'avoir un impact réduit
19:40sur notre planète.
19:41Il en va de dégénérations futures de nos enfants,
19:43et je pense que ça, ça peut au moins nous rassembler.
19:45Fabien Guay, est-ce que vous êtes d'accord
19:48avec la députée ?
19:50Est-ce que la majorité de droite du Sénat,
19:52qui a soupli de nombreuses normes environnementales,
19:55qui s'impose aujourd'hui à l'agriculture,
19:57est-ce qu'elle répond en cela aux demandes,
19:59aux revendications des agriculteurs,
20:01qui se plaignent qu'il y a trop de normes ?
20:03Je crois que madame la députée, c'est normal,
20:06n'a pas suivi les travaux,
20:08parce que c'est justement l'exact inverse
20:10qu'a fait ici la droite sénatoriale.
20:12Vous le verrez lorsque le texte va revenir en CMP,
20:14c'est-à-dire que c'est des attaques directes
20:16contre le droit à l'environnement.
20:18Moi, je pense qu'il se trompe, la droite sénatoriale,
20:21et ce n'est pas que ce texte.
20:22Il y a eu aussi la PPL Laurent Duplon,
20:24qui allait beaucoup plus loin sur les mégabassines...
20:26Sur l'environnement, c'est ça que vous voulez dire ?
20:28Oui, ici, il y a un débat...
20:30Mais oui, mais vous l'avez dénoncé...
20:32C'est pour ça que je parle de division entre les macronistes et les LR.
20:35Mais c'est ce qu'a exactement fait la droite sénatoriale.
20:37Je vais au bout.
20:38Moi, je pense que nous vivons dans la même humanité.
20:40Le réel et ce que dénonçait Yannick Jadot,
20:42à juste raison, peut-être avec des mots forts,
20:45avec des mots forts, mais à juste raison,
20:47c'est que nous vivons tous sur la même planète.
20:49Il a parlé de négationnisme.
20:50Non, mais je reprends pas ces mots,
20:52mais je vous dis, le fond de l'affaire,
20:54c'est ça qui m'intéresse, toujours le fond.
20:56On est en train de dépasser 6 des 9 limites planétaires.
21:00C'est-à-dire qu'à l'horizon 2050,
21:03nous allons dans une trajectoire si rien ne bouge,
21:06où nous allons avoir plus de 350 millions d'hommes et de femmes
21:09réfugiés climatiques, selon l'ONU,
21:11parce que les terres seront trop arides ou sous les eaux.
21:14C'est ça, le réel.
21:15Et donc, une des questions, c'est le modèle productiviste,
21:18c'est le modèle du libre-échange,
21:20c'est notre question de transport, notre consommation d'énergie,
21:23et la question de l'agriculture et de l'alimentation
21:25est intrinsèquement liée.
21:26Donc, la question n'est pas de dire
21:28« Ouh, les agriculteurs, vous êtes des mauvaises personnes,
21:31vous pourrissez la terre », c'est elles et eux qui nous nourrissent.
21:34Donc, il faut répondre à leur première urgence
21:36et à leur cri d'alarme, c'est qu'aujourd'hui,
21:38ils ne vivent pas dignement des fruits de leur travail.
21:41Donc, la première question, c'est de répondre à ça,
21:43et notamment avec la transparence des marges,
21:45on pourra y revenir.
21:46La deuxième question, c'est que la droite sénatoriale,
21:49elle oppose toujours agriculture, alimentation et normalité.
21:53En disant « Regardez, de l'autre côté de la Terre,
21:55si on prend les pays d'Amérique du Sud sur le Mercosur ou ailleurs,
21:59on est à 17 traités de libre-échange,
22:01on a deux modèles hyper-productivistes,
22:03donc pour être compétitif, il faut aller vers ça. »
22:05Et donc, abaisser nos normes, c'est se mettre un doigt dans l'œil.
22:09Si nous courons vers cela, alors nous n'arriverons pas
22:12à résoudre le problème essentiel, comment nous arriverons
22:14à nourrir massivement 6 milliards d'êtres humains
22:17en sauvant notre planète ?
22:18Donc, les reculs qui ont été ici adoptés
22:21sont intolérables, inacceptables.
22:23Par exemple, et je finis par là, les néonicotinoïdes.
22:27Ici, la science nous le dit, et personne ne peut le nier.
22:31C'est cancérigène.
22:32Et d'abord, en premier lieu, pour ceux qui aspèrent jusque-là,
22:35et donc en premier lieu, lorsque nous l'interdisons,
22:38nous nous sauvons à nous-mêmes, mais d'abord,
22:40nous sauvons les agriculteurs et les agricultrices.
22:42Et donc, si nous ne leur permettons pas
22:44de sortir de ce système pour aller vers autre chose,
22:47alors l'agrobusiness continuera,
22:49parce que l'agrobusiness, lui, veut épuiser le vivant et la nature.
22:53Voilà le réel.
22:54Est-ce qu'il faut sortir de ce modèle agricole,
22:56de l'agrobusiness ?
22:57Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
22:59on a une capacité de production alimentaire sur la planète
23:03qui permettrait de nourrir tous les êtres humains,
23:06et qu'on n'a jamais eu une situation d'insécurité
23:09comme celle que l'on connaît aujourd'hui.
23:11D'ailleurs, il y aura à Paris le sommet
23:13Nutrition for Growth le mois prochain,
23:15qui justement s'intéresse à ces questions de nutrition,
23:18et que c'est une question globale.
23:20Sur le système productiviste, on pourrait en débattre.
23:23Il vaudrait mieux faire une émission consacrée à ce sujet.
23:26Je vais vous parler d'une expérience...
23:28Le système n'a pas vraiment été réformé par Emmanuel Macron.
23:31Non, mais on a un système d'agriculture
23:33qui est particulier, qui est très différent
23:35de ce que l'on voit dans d'autres pays européens,
23:37et qui permet plusieurs petites exploitations agricoles
23:40de taille moyenne, et ça dépend des filières, etc.
23:43Mais on a un système qui, quand même,
23:45peut vraiment préserver une exploitation
23:47de taille moyenne ou petite, et surtout qu'on a cette ambition
23:50de faire 20 % de production bio,
23:52qu'on a évolué avec les lois Egalim,
23:54qu'on va dans le bon sens, à mon avis,
23:56sur ce qu'est de notre modèle.
23:58Hier, j'étais à Cuba, qui fait partie de ma circonscription,
24:01pays communiste que vous connaissez peut-être, monsieur le sénateur.
24:04Je peux vous dire qu'à Cuba, aujourd'hui,
24:06et ce n'est pas une question du blocage,
24:08c'est une question des choix politiques qui ont été faits,
24:11ils importent les oeufs de République dominicaine.
24:15Alors que c'est un pays caribien.
24:17Ce n'est pas le blocus, les ananas,
24:19ce sont des choix politiques qui sont faits,
24:22d'investir dans l'agriculture,
24:24et je pense qu'aujourd'hui, notre urgence absolue,
24:27c'est d'investir dans l'agriculture
24:29pour faire ces investissements massifs,
24:31qui sont extrêmement coûteux, qui permettent aux agriculteurs
24:34de transformer leurs moyens de production
24:36pour les rendre plus vertueux et pour répondre à l'urgence écologique.
24:39On voit que des pays que vous dénoncez peut-être, monsieur le sénateur,
24:43à travers l'Inflation Reduction Act, l'IRA,
24:45ont permis finalement d'accélérer cette transition
24:48qui pourtant est nécessaire,
24:50et que nous, lorsqu'on a fait la loi Industrie verte,
24:53qui visait justement ce même objectif,
24:55ça a été bloqué, notamment par une partie de la gauche.
24:58Ce que je veux dire par rapport à ça,
25:00c'est que la question agricole est essentielle,
25:02et là où je vous rejoins, monsieur le sénateur,
25:04c'est qu'il ne faut pas opposer agriculteurs
25:06et défense de l'écologie, mais que surtout,
25:08les avancées que l'on fait en matière écologique,
25:10il ne faut surtout pas les remettre en cause,
25:12il faut accompagner les agriculteurs,
25:14il faut les aider, les subventionner,
25:16pour leur permettre de faire cette transition,
25:18mais il ne faut surtout pas revenir en arrière.
25:20En 10 secondes, Fabien Guay, pour conclure.
25:22C'est ce que la droite a fait ici, deux choses.
25:24Il y avait un objectif de 21 % en 2030 sur l'agroécologie,
25:28on l'a abandonné, et le retour des néocotinoïdes,
25:31et le retour des néocotinoïdes.
25:33Et c'est fini.
25:34Donc, je le dis, c'est extrêmement grave.
25:36Ce sera le mot de la fin.
25:38Merci à vous deux d'avoir débattu en toute courtoisie.
25:41À bientôt. Ciao, ciao.