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Les 66 députés socialistes ont signé la motion de censure déposée ce lundi 17 février contre le gouvernement. Un texte qui n'a aucune chance d'aboutir sans l'appui des élus RN.

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Transcription
00:00Les socialistes ont déposé hier soir leur motion de censure dite spontanée contre la politique du gouvernement de François Bayrou, elle devrait être mise au vote demain. Pourquoi font-ils ça ?
00:08Alors les socialistes qui n'ont pas censuré le budget de l'État ni celui de la Sécurité sociale ont déposé, oui, ce qu'on appelle une motion de censure spontanée permise par l'article 49 alinéa 2 de notre Constitution.
00:20Alors officiellement, il s'agissait de protester contre la, ouvrez les guillemets, « trumpisation » du débat public. Officieusement, c'était pour montrer qu'ils sont toujours dans l'opposition.
00:29C'est donc une motion de censure essentiellement à usage interne, à destination de leurs députés, de leurs militants et du reste de la gauche qui ne leur pardonne pas d'avoir discuté et même négocié avec le gouvernement de François Bayrou.
00:38Mais comment la justifie-t-il ? Contre quoi ils protestent ?
00:40Voilà, on avait hâte de voir comment ils allaient justifier cette figure pour le moins acrobatique. Il suffit de lire du coup le texte qu'ils ont déposé hier, ça fait trois pages, trois pages de motion de censure.
00:49Vous aimez le gloubi-boulga ? Sortez les assiettes, il y en aura pour tout le monde.
00:53Les socialistes qui sont passés mettre dans l'art de la synthèse et du fourre-tout programmatique protestent contre l'absence de culture de compromis de ce gouvernement qui cède par ailleurs aux passions tristes de l'extrême droite,
01:03la sortie de Bruno Rotailleau sur l'état de droit qui était ni tangible ni sacré, la proposition de loi Attal sur la justice des mineurs qui tourne le dos à l'esprit de l'ordonnance de 1945,
01:12mais aussi la remise en cause du pacte vert, la fin de l'autonomie des agences sanitaires, la dépénalisation des atteintes à la biodiversité, la stigmatisation des personnes étrangères.
01:21Vous savez, c'est la petite phrase de François Bayrou sur le sentiment de subversion migratoire.
01:24La remise en cause du droit du sol de Gérald Darmanin, la passivité coupable du gouvernement face à l'accaparement des réseaux sociaux, tiens, la réforme de l'audiovisuel public,
01:32et même pour faire bon poids, le devoir d'exemplarité des élus en général et de François Bayrou, en particulier dans l'affaire Betarame.
01:39Il manque juste, en fait, l'avenir des orques du Marineland et la disparition des fingers, des rayons de Superman.
01:44Vraie question quand même, Mathieu.
01:46Tout ça, Mathieu, sert à quoi ?
01:48Normalement, une motion de censure, ça sert à faire tomber un gouvernement à condition de trouver une majorité de députés pour la voter.
01:54Et même là-dessus, ils ne sont pas tous d'accord.
01:56La semaine dernière, sur notre plateau, François Hollande expliquait que s'il y avait un risque, les socialistes devraient prendre leur responsabilité pour ne pas aller d'exil de François Hollande dans cette manœuvre.
02:05Rendez-vous compte, les socialistes en sont donc à se demander comment ils vont éviter de tomber dans un piège qu'ils ont eux-mêmes posé.
02:11Et ils ont donc inventé la gauche pichenette.
02:13Pour parer à cette éventualité, ils ont pris soin de truffer leur texte d'attaque contre l'extrême droite et le Rassemblement National,
02:19allant même jusqu'à évoquer les mots funestes de Jean-Marie Le Pen, histoire d'être certains que les députés RN ne voteraient pas le texte.
02:26Alors, ça devrait marcher, les députés RN ne devraient pas le voter.
02:29Mais le PS, qui se targuait d'avoir redoré son image de parti de responsabilité, pardon, de parti de gouvernement,
02:35renoue avec des réflexes dignes d'une assemblée générale d'un syndicat étudiant, j'ai envie de dire.
02:40Pas sûr qu'il soit compris, ni qu'il s'en sorte grandi aux yeux des Français.

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