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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast ici des Archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:57Georges vient soudain de décider qu'il était temps de mettre un terme au comportement stupide de sa femme Laura.
01:06Comportement totalement dénué de sens.
01:10« Laura, arrête de boire s'il te plaît ! »
01:14Laura tourne la tête vers lui.
01:17Son teint pâle et ses cheveux blonds emmêlés lui donnent l'air d'un canari décoloré.
01:24Sans l'entendre, Laura continue de boire son verre de whisky.
01:32« Laura, je crois bien que tu ne m'aimes plus.
01:35Si tu t'ennuies tant que ça, au lieu de boire, pourquoi est-ce que tu ne relis pas un de mes romans ou un livre quelconque ?
01:41Tiens, en voici un qui va te divertir un peu.
01:44Ce sont des documents criminels authentiques.
01:47Celui-là parle de l'affaire de Verne, tu te souviens ?
01:51Les assassinats à la hache.
01:53Tu n'as jamais rien lu sur le sujet, Laura, n'est-ce pas ?
01:56Alors attends, je te raconte l'histoire.
01:58Le Verne est un pauvre ouvrier d'une fabrique de conserve, cinquante ans environ.
02:03Il devient subitement enragé.
02:05Toute sa vie, ça a été un type doux et gentil, mais voilà que soudainement, il prend une hache, tue sa femme,
02:12puis monte au premier étage où dorment sa belle-mère et ses deux enfants, et les tue également.
02:18Mais ce qui est encore plus incroyable, c'est l'opinion de l'auteur du bouquin.
02:22Comment se fait-il, c'est ça la question qu'il pose,
02:25comment se fait-il qu'un homme respecté de son entourage, bon époux et bon père,
02:30puisse se changer soudain en démon meurtrier ?
02:35Tu ne vois pas de raison à ça, évidemment.
02:38Eh bien, moi, si.
02:40Je me suis d'ailleurs fondé sur cette affaire pour un de mes livres.
02:43De Verne avait des mobiles à revendre, vois-tu ?
02:46J'arrive d'ailleurs avec cette question de mobile à quelque chose d'intéressant.
02:50Tout le monde connaît le vieil adage « Trouvez le mobile et vous aurez l'assassin ».
02:56Laura, arrête de boire !
03:00Tu sais que tu es en train de devenir alcoolique ?
03:03Tu ne peux pas te contrôler, hein ?
03:05Moi, je l'ai fait, tu te souviens ?
03:07Tu te souviens, il y a trois mois, quand il me fallait mon verre avant le petit-déjeuner ?
03:10Je tombais dans l'ivrognerie.
03:12Dès que je m'en suis aperçu, j'ai stoppé.
03:15Laura, tu sais ce qui m'a fait arrêter de boire ?
03:19Je vais te le dire.
03:21Quand j'avais réellement mon compte,
03:24je perdais le contrôle de ma volonté, de ma conscience.
03:28Je me réveillais avec la gueule de bois, sachant que j'avais fait certaines choses,
03:31mais sans avoir le moindre souvenir de ce que j'avais fait.
03:35Tu te rappelles, il y a trois mois, quand j'ai eu la main cassée ?
03:38Ça a dû être dans une bagarre.
03:40J'ai peut-être blessé quelqu'un.
03:44Ou j'ai pu frapper du poing contre un mur sans m'en rendre compte.
03:47Je ne me souvenais de rien.
03:50Et il n'y a rien de plus terrible que quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il a fait.
03:55C'est pourquoi, moi, j'ai cessé de boire.
04:00Laura se verse un autre verre de whisky et l'avale goulûment.
04:05Elle regarde dans l'âtre, le feu.
04:10Sa bouche tremble un peu, sans plus.
04:14Quoi ? Tu m'écoutes ?
04:17Elle fait signe que oui, d'un air triste.
04:21Laura, je vais te dire quelque chose qui devrait exciter ta sensibilité.
04:27D'abord, quelle heure est-il ? Deux heures du matin ?
04:30Oui.
04:32Sais-tu ce que j'ai fait ce soir, Laura, quand je suis sorti à neuf heures ?
04:37Eh bien, je suis sorti et j'ai tué un homme.
04:42Si, si.
04:44Tu sais pourquoi je t'en parle, Laura ?
04:46En dehors de vouloir te distraire un peu.
04:49D'abord, parce que tu n'y crois pas.
04:51Ensuite, parce que, même si tu y croyais, tu ne le dirais à personne.
04:57Parce qu'une femme ne peut pas témoigner contre son mari.
05:02Oui, Laura, je suis sorti à neuf heures ce soir et j'ai tué un homme.
05:07Je suis rentré à dix heures, ça m'a pris moins d'une heure, tu te rends compte ?
05:12Quand je suis sorti, j'ai commencé par marcher sans but précis.
05:15Ce que je savais, c'est que j'allais tuer la première personne, homme ou femme, que je rencontrerais.
05:22J'ai passé le croisement, puis j'ai pris le sentier qui passe derrière les pavillons de Rainbow, en bordure du lac.
05:29Avec cette pluie, il n'y avait personne.
05:31Avec cette pluie, il n'y avait personne.
05:34Finalement, j'ai vu ce type qui descendait le sentier.
05:39Laura, arrête de boire !
05:44Laura essaie de se mettre debout, mais son ivresse la fait s'effondrer sur son fauteuil.
05:50Ça n'est pas un sujet de roman que je suis en train d'imaginer, Laura !
05:54Je l'ai fait !
05:57Et sais-tu qui j'ai tué, Laura ?
06:00Non ?
06:02Eh bien, moi non plus.
06:04J'en ai pas la moindre idée, et c'est ça le point important, tu vois ce que je veux dire.
06:09Tuer quelqu'un sans aucun mobile, ni jalousie, ni haine, ni argent, ni intérêt.
06:15Et ce n'est pas non plus la folie qui m'a dicté mon acte, même si, comme il est probable, tu préférerais que je sois fou.
06:24Laura ne semble pas très passionnée par ce que lui raconte son mari.
06:30Laura boit.
06:33Pour oublier certainement, mais oublier quoi ?
06:37Et pourquoi George insiste-t-il ainsi ? A-t-il vraiment, comme il le prétend, commis un crime ?
06:45C'est ce que vous saurez dans quelques instants.
06:54Laura et George ne s'aiment plus.
06:56Le couple vit isolé dans un petit village de montagne.
07:01George est auteur de romans policiers, et sa femme, Laura, qui s'ennuie à mourir, s'est mise à boire depuis un certain temps.
07:10George lui reproche son alcoolisme.
07:13Il a failli sombrer lui-même, d'ailleurs, voici quelques mois, mais il s'est repris de justesse.
07:18Ce soir, pour la distraire, vers deux heures du matin, il lui raconte que dans la soirée, il a commis un crime.
07:28Un crime sans mobile, sans motif, pour le seul plaisir de tuer.
07:35J'adore les excentricités, Laura.
07:38Je trouve ce mot plus juste, mieux adapté que le mot folie.
07:42En tout cas, voilà un meurtre sans témoin, sans indice, sans mobile.
07:47Un meurtre rare, Laura.
07:50Rien n'est banal quand on le fait soi-même, la première fois, à titre d'expérience.
07:55C'est un peu comme l'amour.
07:58L'amour, Laura.
08:00Tu te rappelles ?
08:04Arrête de boire, Laura !
08:07Tu te rappelles ?
08:10Arrête de boire, Laura !
08:15Et te voilà maintenant avec mon meurtre sur la conscience, Laura.
08:20Ta sécurité est menacée.
08:22Qu'arriverait-il si j'étais pris ?
08:25Bien sûr, ça n'arrivera pas.
08:27Je vois que tu ne crois pas ce que je te raconte, hein ?
08:29Tu y croiras quand la radio ou la télévision le relateront.
08:35C'est probable.
08:38Laura serre sa robe de chambre autour de sa taille et reprend la bouteille de whisky.
08:45Sa main tremble et elle fait tomber de l'alcool sur le devant de son peignoir.
08:51Vois-tu, Laura, cet homme était pour moi, et il l'est toujours d'ailleurs, un parfait étranger.
08:56Un parfait étranger.
08:59Comme moi pour lui.
09:02Écoute bien.
09:04J'ai marché derrière lui après qu'il m'eût dépassé dans le sentier.
09:08Je me suis caché dans les buissons et je l'ai frappé à la tête avec une pierre.
09:12Il est tombé la tête en avant dans la boue.
09:14Je l'ai frappé encore plusieurs fois jusqu'à ce qu'il soit mort.
09:19J'ai jeté la pierre dans le lac et la pluie a lavé toutes les traces.
09:24Ah, Laura, cesse de boire, pour l'amour de Dieu !
09:28Tu deviens vraiment alcoolique, Laura.
09:31Pas d'erreur, tu ne peux pas t'arrêter.
09:34Tu ne peux pas t'arrêter parce que tu ne sais pas pourquoi tu bois.
09:37Il faut se comprendre soi-même pour pouvoir se contrôler.
09:39Moi, je me comprends.
09:44Vois-tu, je trouve ça assez amusant de tuer un homme comme ça, pour rien.
09:51Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ?
09:54Tu penses qu'il faudrait avoir une bonne raison pour tuer quelqu'un ?
09:59Si j'avais tué un homme pour l'amour d'une femme, pour toucher une assurance ou une raison de ce genre,
10:04tu me croirais, n'est-ce pas ?
10:06Mais que je n'ai aucune raison valable, tu ne peux pas comprendre, ma pauvre Laura.
10:11D'ailleurs, comment le pourrais-tu ?
10:14Tu restes là à vautrer et à faire macérer tes petites cellules grises dans l'alcool.
10:18Mais moi, je sais pourquoi j'ai tué cet homme, il y a quelques heures.
10:23Mais mes raisons sont complètement subjectives et personnelles, vois-tu.
10:27Je suis donc le seul qui puisse les comprendre.
10:32Laura, tu veux savoir quel était mon mobile ?
10:35Je vais te le dire.
10:38Pour le plaisir.
10:40Pour rien d'autre que le plaisir, parce que je suis honnête avec moi-même.
10:44Si on veut faire quelque chose, Laura, si on le veut de toutes ses forces, il faut le faire.
10:50Si tu savais, Laura, si tu savais quel soulagement ça peut être d'être honnête avec soi-même.
10:57Moi, par exemple, j'ai toujours voulu tuer quelqu'un,
11:00mais je ne m'en suis pleinement rendu compte qu'en devenant petit à petit un ivrogne.
11:05Je buvais en quelque sorte pour oublier cette idée.
11:09Dès que j'en ai été convaincu, j'ai cessé de boire.
11:12Je me suis mis à penser au meurtre, au meurtre de n'importe qui.
11:17Et de ce jour, je n'ai plus touché à un verre d'alcool.
11:22C'est la grande différence entre moi et beaucoup d'autres, Laura.
11:26Moi, je me connais, je me comprends.
11:30Je suis honnête avec moi-même.
11:32Georges allume une cigarette et écoute la nuit en regardant le feu dans la cheminée.
11:38Il commence à être un peu là de se parler à lui-même.
11:43Il se demande quand l'excitation de la nuit se sera assez dissipée pour qu'il puisse enfin dormir.
11:51Soudain, il se rend compte qu'il n'y a plus qu'une seule chose à faire.
11:55L'excitation de la nuit se sera assez dissipée pour qu'il puisse enfin dormir.
12:02Soudain, il se dresse brusquement certain d'avoir somnolé.
12:05Laura !
12:08Laura est toujours assise près de lui, le visage caché dans ses mains.
12:13Laura, as-tu entendu quelque chose ?
12:16Il me semble qu'on a claqué une porte de voiture.
12:20Ah, Laura, on dirait que nous avons de la visite.
12:26Le heurtoir de bois résonne.
12:29Georges va à la porte, l'ouvre et sourit au petit homme, tout trempé, qui se tient sur le seuil.
12:38Tiens, shérif Dabson. Entrez donc, shérif.
12:43Bonsoir, madame Martin. Bonsoir, monsieur Martin, dit-il en entrant.
12:50Eh bien, shérif, quel bon vent vous amène en pleine nuit par ce froid.
12:53Shérif, un peu de sherry pour vous réchauffer ?
12:56Non, merci, monsieur Martin, je ne bois pas.
13:00Des ennuis, shérif ?
13:02Une visite si tardive par ce temps a sûrement sa raison.
13:06Mais vous nous faites plaisir, ôtez votre manteau et asseyez-vous près du feu pour vous sécher.
13:13Nous n'aurons pas le temps, monsieur Martin.
13:17Ah bon ?
13:19Il y a longtemps que je voulais vous voir, shérif, pour avoir le point de vue du professionnel que vous êtes sur mon dernier livre, L'esprit de meurtre.
13:28Voyez-vous, il s'agit d'un shérif de campagne qui…
13:30Je l'ai lu, monsieur Martin, je l'ai lu.
13:34C'est une très bonne idée, ce type accusé de meurtre, acquitté, et qui admet ensuite sa culpabilité parce qu'il sait qu'on ne peut pas le juger deux fois pour le même crime.
13:46Seulement, je vais vous dire, monsieur Martin, le seul type qui paraissait humain dans votre livre, c'est celui qu'on a tué.
13:55Merci, shérif, je le pense aussi, d'ailleurs.
13:58À partir de maintenant, j'espère que vous lirez tous mes livres.
14:00J'apprécie beaucoup une critique honnête et constructive.
14:05Vous êtes certainement capable d'imaginer un tas de moyens de tuer les gens, monsieur Martin.
14:12Oui, shérif, à vrai dire, le meurtre, pour moi, c'est un art.
14:18Vous auriez bien dû vous en tenir à la fiction, monsieur Martin.
14:24Soudain, le shérif Dabson sort son calibre 38 et le pointe sur Georges.
14:33Monsieur Martin, je vous arrête. Il vaudrait mieux que vous vous habillez.
14:38Ne faites surtout pas l'idiot, mes deux adjoints m'attendent dans la voiture.
14:43Allons, allons, shérif, qui suis-je censé avoir tué ?
14:49Oh, ça ne sert à rien d'épiloguer là-dessus, monsieur Martin.
14:53Habillez-vous et suivez-moi.
14:55Soudain, Laura sort de sa torpeur et s'écrit.
15:01Est-ce que c'est Jim, shérif ? Dites-moi, est-ce que c'est Jim ?
15:08Le shérif Dabson lui jette un regard embarrassé.
15:12Oui, madame Martin, c'est Jim.
15:17Jim ? Mais quel Jim, shérif ?
15:20Mais quel Jim, shérif ?
15:23Monsieur Martin, pourquoi jouer la comédie ?
15:27Je parle de Jim Foote qui travaille pour Mac Williams au Rainbow, celui qui s'occupait des bateaux,
15:33celui que vous avez frappé à mort avec une pierre ce soir.
15:37Oh, voyons, shérif, je n'ai jamais entendu parler de ce Jim Foote.
15:43Ne faites pas l'imbécile, monsieur Martin, ça ne vous servira à rien.
15:47Il y a trois mois, des tas de gens vous ont vu rôder la nuit tombée du côté de la cabane de Jim Foote.
15:52Et il y a un autre type qui s'appelle Sloan, il vous a vu battre Jim dans le chemin derrière la taverne de l'élan, il y a deux mois.
16:01Jim a demandé à Sloan de ne rien dire et je crois que personne ne l'a su,
16:05à part Jim, bien évidemment, Sloan, vous et votre femme, je suppose.
16:12Je crois que madame Martin a tout de suite su que son ami avait été battu par vous.
16:21Mais maintenant tout le monde sait que vous l'avez tué.
16:27Oui, pense George, qui en a soudain la nausée.
16:34Oui, tout le monde le sait, même moi.
16:38Adossé au mur, il écoute Laura gémir doucement comme un chien blessé.
16:43Laura, Laura qui a si bien menti, si bien joué la comédie,
16:48Laura qui a été si convaincante dans son rôle de femme fidèle qui s'ennuie.
16:55Et dire que pendant tout ce temps-là, elle avait un amant.
17:02Jim Foote.
17:07George ressent une douleur à la main droite et il considère les cicatrices de son point fermé.
17:15Amnésie alcoolique totale, personnalité multiple, tout cela, il le sait, n'est-ce pas ?
17:20Il sait tout de lui.
17:23Enfin, presque.
17:27Naturellement, Laura n'a jamais pu dire la vérité à George sur sa main blessée,
17:32ni comment cela lui était arrivé.
17:35Elle savait, elle l'a dit à Jim, que George, une fois dégrisé,
17:38ne se souvenait absolument pas de ce qu'il faisait sous l'influence de l'alcool.
17:42Donc elle ne pouvait lui parler de sa jalousie meurtrière.
17:46Et quand il a cessé de boire, Laura et Jim ont sans doute espéré qu'il ne se souviendrait jamais plus de rien.
17:53Et c'est vrai.
17:55George n'a conservé aucun souvenir conscient.
17:58Heureusement, ou peut-être malheureusement, l'inconscient n'oublie jamais rien.
18:06Tout le monde était au courant de la liaison de votre femme et de Jim Fouts, M. Martin.
18:15George s'habille lentement, s'appliquant à empêcher ses mains de trembler.
18:21Le shérif Dobson le surveille du seuil de la porte.
18:25Ivre, George a été un homme très différent.
18:29Jaloux, haineux, faible, vulnérable.
18:32Ivre, il a été soupçonneux, il a suivi, espionné, battu un rival stupide,
18:38sur qui il n'aurait même pas craché, étant dégrisé.
18:43Ivre, il a aimé Laura passionnément.
18:48Dégrisé, il a tué Jim Fouts.
18:54Il sait pourquoi maintenant.
18:57Parce que derrière tout cela, il n'est, lui, qu'un pauvre être humain,
19:03faible et maladroit, aveugle et sentimental.
19:08Oui, sentimental.
19:12Il aimait Laura.
19:14Il aimait passionnément Laura.
19:17Passionnément.
19:20Au point de tuer.
19:25Lorsqu'on vient de chercher dans sa cellule de condamner un mort pour le mener à la chaise électrique,
19:30George demande une bouteille de whisky.
19:34Pour oublier.
19:37Pour oublier qu'il a tué.
19:41Pour oublier qu'il va mourir.
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