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00:00Et pendant ce temps-là, les pourparlers entre hauts responsables américains et russes se sont achevés.
00:06C'était aujourd'hui, ce matin à Riyadh, en Arabie Saoudite.
00:09Alors l'objectif, je le rappelle, préparer le terrain avant la rencontre Trump-Poutine.
00:13Il n'y a pas de date à ce jour pour ce sommet très attendu.
00:16Mais surtout, c'est aussi de mettre en place les négociations pour un éventuel accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.
00:23Des Européens qui sont toujours exclus au passage de ces discussions, tout comme l'Ukraine.
00:27Je vous propose d'écouter tout de suite Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères.
00:30Il était sur France Info ce matin.
00:32Si les États-Unis veulent, par le dialogue, traîner Vladimir Poutine jusqu'à la table des négociations,
00:38ne comptez pas sur moi pour les en dissuader.
00:40Parce que c'est une bonne chose.
00:42En revanche, ce que notre expérience nous a montré, c'est que Vladimir Poutine ne répond pas au dialogue.
00:49Il ne répond qu'à la pression.
00:51J'encourage, comme nous continuons à le faire, les États-Unis à assortir leur démarche de dialogue de pression considérable.
00:59Sans quoi je crains qu'ils ne parviennent pas à leur but.
01:01Voilà Jean-Noël Barraud.
01:03Il est évident, on le voit avec ces négociations.
01:06Vous l'avez dit dans votre introduction que l'Union européenne est absente de ces négociations.
01:11Du reste, la stratégie de Mme von der Leyen était claire.
01:14Quand on parlait de défense, d'armée européenne, etc.
01:17Ou même d'autonomie, là-dessus le président de la République disait quand même des choses assez intéressantes.
01:20Elle répondait non, on est sous protection de l'OTAN.
01:22Mais il y a des divergences au son de l'Europe.
01:24Ils ne sont même pas d'accord entre eux.
01:26Personne n'est d'accord.
01:28Il y a certaines personnes, comme parmi les Allemands, ou Mme von der Leyen,
01:32qui considèrent que l'armée européenne s'appelle l'armée américaine et qu'on est sous protection de l'OTAN.
01:37Formidable.
01:38Puis un jour, il y a un gars comme Trump qui est élu, et là on n'est plus sous protection de personne.
01:41Donc non, il faudra en commencer par le renforcement des armées nationales,
01:44à commencer par l'armée française, première armée du continent.
01:47Ça me paraît élémentaire, je ne sais même pas pourquoi, parce qu'on a besoin de rappeler ça.
01:50Pour ce qui est de l'Ukraine, l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, elle change tout.
01:54Donald Trump, lui, il l'a dit pendant sa campagne, il veut dialoguer directement avec Poutine,
01:59et Poutine veut dialoguer directement avec Trump.
02:01D'un côté, vous avez la première puissance militaire du monde, les Etats-Unis d'Amérique,
02:04et de l'autre, une puissance assez redoutable et le plus grand pays du monde, la Russie.
02:07Qu'est-ce que vous voulez comme milieu ?
02:08Et au milieu de ça, t'as Volodymyr Zelensky qui dit qu'il ne reconnaîtra aucun accord conclu sans lui, sans elle.
02:14C'est une façon de parler.
02:16Oui, c'est une façon de parler, absolument, Jean-Claude a raison.
02:18C'est-à-dire qu'il va peut-être être consulté, Monsieur Zelensky,
02:20en revanche, la raison, c'est que lui, il essaie de sauvegarder l'intégrité territoriale de son pays,
02:24il se bat pour ses intérêts.
02:26Moi, je comprends plutôt bien.
02:27Après, il va se passer, c'est qu'il va y avoir un plan de partage,
02:30vraisemblablement que les républiques du Donbass et autres,
02:32elles vont être concédées à Vladimir Poutine,
02:34moyennant une discussion, un troc,
02:37la Crimée, à mon avis, c'est terminé,
02:39il va y avoir une question sur l'adhésion à l'Union Européenne de l'Ukraine,
02:42le fait que Poutine dise « ah ben pourquoi pas »,
02:44ça montre qu'il est d'accord sur cette partie-là,
02:46l'OTAN, à mon avis, c'est fini,
02:48en revanche, Donald Trump ne va pas être dans l'OTAN.
02:50Il me semble qu'on passe un peu vite sur...
02:52Jean-Claude Dacier.
02:53Au fond, ça a été le motif de la guerre,
02:55personne n'a voulu le reconnaître,
02:56mais c'est l'Amérique qui est derrière,
02:58elle a largement contribué au déclenchement...
03:00C'est pas Vladimir Poutine qui a envahi, c'est pas l'Amérique qui est derrière.
03:02Oui, d'accord, mais pour quelle raison ?
03:03Parce qu'il n'était pas concevable pour Poutine d'accepter que l'Ukraine entre dans l'OTAN.
03:08On est d'accord ou pas ?
03:09D'accord.
03:10Ah ben voilà, donc c'est l'Amérique qui a beaucoup poussé.
03:13Donc ils ont bonne mine aujourd'hui de venir expliquer,
03:15parce qu'ils ont changé de président,
03:17que la donne a changé et que c'est plus la même chose.
03:20Bon, il y a eu beaucoup de dégâts en Ukraine,
03:22beaucoup plus qu'en Russie, il n'y a pas eu grand-chose.
03:25Donc il va falloir reconstruire,
03:27les morts sont morts,
03:28Amvitam était un âme,
03:29les dégâts sont considérables,
03:31donc il faudrait peut-être,
03:33alors, je ne jette pas le manche après la cognée,
03:36il faut d'abord assurer le succès du sommet à venir entre Trump et Poutine,
03:43ça démontre déjà une chose,
03:45c'est que M. Trump sort, Poutine, de l'isolement dans lequel il était.
03:49L'infréquentable.
03:50L'infréquentable.
03:51On se retrouve, l'Europe je veux dire,
03:54l'Europe se retrouve plutôt mal,
03:56et je ne sais pas très bien quel jeu on va jouer
03:58dans ce dialogue qui est en train de s'installer entre Trump et Poutine.
04:02Avec des Européens désaccordés.
04:04Que l'Europe accueille l'Ukraine, pourquoi pas,
04:07bon, c'est un très gros morceau,
04:09ça va mettre 20 ans ou 25 ans,
04:11ce n'est pas un vrai problème,
04:12d'ici là, j'espère que la situation se sera apaisée.
04:15Mais pour le reste,
04:17l'Ukraine va devoir accepter ce qui était encore considéré par elle comme inacceptable,
04:22il y a quelques heures ou quelques jours,
04:25on va voir encore,
04:27Zelensky est à Ariadne, en Arabie Saoudite,
04:30il voit en principe demain,
04:32il voit demain je ne sais qui,
04:35avec qui va-t-il avoir le compte rendu
04:38de ce qui a été décidé,
04:40si quelque chose a été décidé,
04:42semble-t-il oui, puisque l'OTAN,
04:44tout le monde est d'accord pour,
04:45l'Ukraine n'entrera pas dans l'OTAN,
04:47peut-être dans l'Europe, on verra dans 30 ou 40 ans.
04:50Zelensky, il y a des élections présidentielles aussi qui arrivent.
04:53Mais Zelensky va être obligé,
04:55Trump exige que Zelensky obtienne une légitimité,
04:59et donc soit candidat à une présidentielle,
05:01ce n'est peut-être pas le moment d'organiser des élections présidentielles en Ukraine,
05:05on va voir.
05:06Pour l'instant, l'Europe a fait la démonstration qu'elle n'existe pas,
05:09pour ne pas qu'on se raconte d'histoire,
05:11il y a un délégué qui est chargé, je ne sais même pas qui c'est,
05:13qui est chargé de mener une, entre guillemets, politique étrangère européenne,
05:17qui n'existe pas,
05:19et il n'y a pas de défense.
05:20Encore une fois, on ne peut dire qu'une chose,
05:22pour ne pas être trop long,
05:23il faut remercier encore le général de Gaulle
05:26qui a doté la France de l'armement nucléaire
05:29et d'une armée qui ressemble à quelque chose.
05:31Mais regardez autour, il n'y a pas grand-chose de comparable.
05:34Il n'y a même rien à part les Anglais qui soit comparable.
05:36Donc merci mon général,
05:38grâce à vous, on existe encore.
05:40Et Washington qui salue à l'instant un premier pas important,
05:43après elle est pour parler avec la Russie,
05:45on le redit, pas encore de date de prévue,
05:47mais en tout cas on suivra ça évidemment sur Europe 1.
05:49Merci Paul Melun, merci Jean-Claude Dacier,
05:51c'est un plaisir de décrypter l'actualité comme chaque jour avec vous,
05:53Europe 1 13h, vous le savez,
05:54c'est tous les jours de 13h à 14h
05:56et on se retrouve demain pour de nouvelles aventures.