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On pourrait l'écouter parler cinéma pendant des heures… L'immense Costa-Gavras est dans le Vidéo Club. Il a travaillé avec les plus grands et nous raconte plein d'histoires. Le papa de Romain Gavras rend hommage à son fils, nous fait réviser nos classiques et évoque ses rencontres avec les légendes du cinéma comme Clint Eastwood.

Le Dernier Souffle est en salles et il recevra la semaine prochaine un César d'honneur pour récompenser toute son œuvre.
Transcription
00:00Ça nous a donné des moments extraordinaires.
00:02On a commencé à claqueter sur le trottoir.
00:05Ah ben Fellini, Fellini c'est le grand italien.
00:07Bon écoutez, lui j'en connais rien.
00:10C'est le film de mon fils.
00:11Podolides, pour moi c'est un grand acteur.
00:13Enfin, c'est peut-être le plus grand.
00:14J'étais un tout petit peu triste l'autre jour
00:16parce que Coppola tapait le film qu'on a fait.
00:18Ça m'a un peu déplu.
00:19Même beaucoup déplu.
00:20Dictateur.
00:21Je pense que c'est un film à voir absolument.
00:23Nous volons beaucoup au cinéma.
00:24On voit plein de gens.
00:25Vous voyez tout ce qu'il y a ici.
00:31Bienvenue, Costa dans un des deux derniers
00:34Vidéoclubs de Paris.
00:35Vous, vous avez commencé votre carrière
00:36il y a maintenant quelques années.
00:38Oh attendez, je ne ai pas une carrière.
00:39Carrière c'est pas ça.
00:41Moi, c'est mon déjeuner.
00:42Je suis flippant.
00:43Je suis hyperflippant.
00:44Pas des couples de danse, pas de films pas de...
00:48Pas de promos, pas de troupes, pas de...
00:50Pas de théâtres, pas de temps.
00:52Il me ressemble.
00:53Je suis hyperflippant et...
00:55Mais c'est que je suis flippant.
00:56Moi je suis hyperflippant.
00:57C'est le perfecto.
00:57Attendez, je ne fais pas de carrière, carrière, c'est les militaires, c'est je ne sais pas, les officiels, etc.
01:03J'ai une passion, c'est le cinéma.
01:05Alors j'ai fait des films.
01:06Très bien.
01:06Eh bien, cette passion du cinéma, est-ce qu'elle a un lien quelque part aussi avec l'objet physique, le DVD?
01:12Est-ce que c'est quelque chose qui est important pour vous?
01:14C'est devenu important.
01:16Moi, je pense qu'il faut voir surtout les films sur le grand écran.
01:19C'est ça, la règle d'or pour voir des films.
01:24Bon, évidemment, beaucoup de gens ne peuvent pas aller au cinéma,
01:27ils n'ont pas les moyens, ils n'ont pas les cinémas auprès d'eux.
01:29Alors le DVD, c'est essentiel parce qu'il y a la qualité,
01:34mais que les autres procédés qu'il y avait avant.
01:37Et aussi, on peut l'avoir facilement quand on veut.
01:38Vous, vous êtes arrivé en France à 19 ans, si je ne me trompe pas.
01:42Quel était votre rapport, vous, justement, au cinéma, à la salle avant d'arriver en France?
01:47La salle, il n'y avait que des salles, et puis les salles d'été à Athènes,
01:51mais il n'y avait que des films un tout petit peu particuliers.
01:53C'est un régime très, très, disons, conservateur.
01:57Vous ne pouvez pas dire plus.
01:59Et quand vous voyez que des films d'action, des cow-boys,
02:02tous les films d'action américains, essentiellement, très peu de films français,
02:05très peu de films venant d'ailleurs.
02:07On peut commencer par les films dont vous vouliez nous parler.
02:09Je crois qu'il y en a un, justement, qui a été important
02:10lors de votre arrivée à Paris, juste derrière vous.
02:13Ah oui, en effet, oui, oui, oui, Les Rapaces.
02:21Je l'ai découvert à la Cinémathèque avec d'autres amis.
02:23D'ailleurs, on n'avait vu à l'époque qu'une partie du film
02:25parce qu'il était massacré par la MGM qui avait produit le film.
02:28Ils avaient fait une version de trois ou quatre heures.
02:31J'en avais fait une de deux heures, à peu près deux heures.
02:34Et l'Anglois nous l'a présenté en parlant très mal de tous ces coupes.
02:37Et il nous a expliqué le film. C'était fascinant.
02:39C'était une tragédie, finalement, comme une tragédie.
02:41Pour la première fois, j'ai découvert qu'au cinéma,
02:43on pouvait faire autre chose que des films d'action.
02:45On pouvait faire des films d'action, on pouvait faire des films d'action,
02:48qu'au cinéma, on pouvait faire autre chose que des films d'action
02:51avec des rapiades en plus, parce qu'il n'y avait pas de rapiades.
02:55Il y avait une scène dans le désert absolument extraordinaire
02:58et en même temps effrayante.
03:00Des gens qui s'entretuent comme ça avec une soif terrible
03:03dans le désert californien.
03:04C'est un film qui m'a touché profondément, oui.
03:07C'était muet, noir et blanc, naturellement,
03:10avec une photo absolument extraordinaire dans les intérieurs,
03:13avec un personnage énorme comme ça, blond,
03:16au début, qui travaille dans une mine d'or
03:19et sa mère lui propose de partir et de suivre un dentiste ambulant.
03:25Pour devenir dentiste, il devient dentiste.
03:27Après, il commence une série d'aventures
03:29et ça serait trop long à les raconter toutes.
03:31J'ai découvert cet homme aussi qui ne joue pas,
03:33Eric von Stroheim, qui est un personnage étonnant
03:35que j'ai vu en 1957 au studio de Biancourt
03:40où il tournait un film de Raymond Bernard.
03:43L'histoire qu'on racontait, c'était que
03:45il n'était pas payé pour tous les films,
03:48il était payé tous les matins.
03:49Il arrivait et on le payait la journée,
03:53il faisait son film et il repartit sans relever.
03:56Il était silencieux comme ça, il regardait les gens comme cela
03:59et c'était assez impressionnant.
04:00Mais il avait trouvé une chose formidable
04:03en arrivant à Hollywood assez jeune,
04:05de se raser la tête et il est devenu une star grâce à ça.
04:08Il a fait des dizaines et des dizaines de films
04:10comme le grand chauve, c'est ça.
04:12Ah ben Fellini, Fellini c'est le grand italien.
04:15J'ai beaucoup aimé ce film.
04:27J'aime les autres films de Fellini,
04:29surtout la deuxième période de Fellini.
04:31Là, je l'aime beaucoup parce qu'il y a une scène formidable,
04:34il y a un type sur l'arbre et il dit
04:36« voglio una donna, voglio una donna ».
04:38Et c'est bouleversant, c'est comique à la fois et bouleversant.
04:41« Voglio una donna ! »
04:44Ce qui est étonnant, quand je suis allé en Italie,
04:47j'ai parlé beaucoup de Fellini et des critiques me disaient
04:50« mais vous aimez Fellini en France, mais pourquoi ? »
04:52C'était une question qui m'avait stupéfait.
04:54Parce qu'en Italie, ils ne sont pas...
04:55Un peu moins, ça dépend, les grands,
04:57comment les considérons en France.
04:58Je pense que depuis, il a retrouvé sa place.
05:01Mais à l'époque, c'était comme ça.
05:03Et alors du coup, pourquoi on aime autant Fellini selon vous ?
05:06Parce qu'il a renouvelé le cinéma complètement
05:08avec ce film, avec la façon de le faire,
05:11avec ce qu'il racontait sur la société.
05:13C'était étonnant.
05:15Une société italienne qu'on avait appris à voir d'une manière
05:19assez comique, vraie et comique.
05:22Lui, il a été dans une troisième ligne,
05:23tout à fait différente, la fellinienne.
05:25Et il a fait des films qui,
05:28je pense qu'ils nous ont en tout cas en France,
05:29beaucoup, beaucoup influencés.
05:30Je vous ai mis un film, quand on parle du rayon italien,
05:33de Corbucci.
05:34Oui.
05:35Derrière vous, là, vous pouvez regarder « Le grand silence ».
05:38Un acteur important pour vous ?
05:40Eh oui, il y a Trintignant.
05:48Trintignant, avant que vous tourniez avec lui, par ailleurs.
05:50Oui, absolument.
05:50Mais il était connu en France.
05:51Il avait déjà fait des films, il était très connu.
05:54Et c'était un acteur assez étonnant.
05:56Et il fallait lui expliquer tout pour le personnage.
05:59Et il proposait autre chose.
06:00Il y avait cette relation assez étonnante.
06:04Mais c'était bouleversant.
06:05Le film est un très beau film, mais très difficile.
06:07On en sortait épuisés, complètement.
06:10Il n'a pas été beaucoup vu, malheureusement.
06:12Mais c'était un beau film.
06:14Non, Trintignant, c'était un personnage silencieux et observateur.
06:19Et il disait des choses, par moments, énormes.
06:21Sur le cinéma, sur lui-même, sur la vie.
06:24Mais il était bouleversant dans la mesure où tout ça, c'était franc.
06:30Ce n'était pas une invention comme...
06:32Il y a parfois des personnes qui essayent d'être particuliers,
06:35de faire différemment que les autres.
06:37Non, il était comme ça, jusqu'au bout.
06:38Je travaillais une première fois dans mon comportement naturel,
06:40qu'il acceptait de faire un petit rôle.
06:42Et après, dans Z, naturellement, il a explosé complètement.
06:45Il a eu le prix à Cannes.
06:46Il ne parlait que de lui ailleurs, en Amérique, notamment, etc.
06:49Il y a des acteurs comme cela.
06:51Il y en a toujours.
06:52C'est vrai ?
06:52Oui.
06:53Des grands acteurs.
06:54Pocahontas, pour moi, c'est un grand acteur en France.
06:56Peut-être le plus grand.
06:57C'est vrai ?
06:58Ah oui.
06:58Parce qu'il l'intériorise, complètement.
07:00Ses sentiments ne sont pas au visage.
07:02Ils sont à l'intérieur.
07:03Et on les aperçoit au visage d'une manière délicate,
07:07très, très personnelle.
07:09Et j'aime beaucoup ça.
07:10C'était là.
07:18On parle ici du mouvement des femmes.
07:20Elle a commencé.
07:21Elle a commencé avec Akoyanis.
07:23Parce que c'était la femme qui était libre, complètement,
07:26d'aller avec qui elle voulait, de faire ce qu'elle voulait.
07:33Et comme c'était un film d'un petit pays comme la Grèce,
07:35avec pas de grand cinéma, etc.,
07:38évidemment, il a été à Cannes,
07:39mais il a passé presque inaperçu.
07:41Mais ça mérite d'être vu.
07:43Parce qu'elle avait commencé avec Mithou.
07:44Une grande actrice.
07:46De manière générale, le cinéma grec,
07:48pour les gens qui ne connaissent pas,
07:49vers quoi il faut se diriger, selon vous ?
07:50Par quoi il faut commencer ?
07:51Il y a une période miode qui est très intéressante.
07:54Il y a deux ou trois films qui sont importants.
07:55Et après, on vient...
07:56Après, ça...
07:58Pendant le...
07:59Pendant le...
08:00Pendant le...
08:01Pendant le...
08:02Pendant le...
08:03La libération, après l'occupation,
08:06il faut commencer par ça.
08:07Par celui-là.
08:08Je vous propose qu'on aille du côté des classiques hollywoodiens ?
08:10C'est sur votre gauche, là.
08:11C'est là.
08:12Exactement.
08:13C'est lui, là.
08:14Pour commencer.
08:15Jack Lemmon.
08:16Écoutez, c'était une belle aventure,
08:17parce que quand on a fini le scénario de Missing,
08:20il y a eu une grande réunion à l'Universal,
08:23avec tous les patrons, enfin tous les gens.
08:24Wasserman, qui était le président.
08:26Et on a commencé à parler, comment on allait faire le film.
08:28Et l'essentiel, c'était, quel casting ?
08:31Ils m'ont dit, qui voyez-vous pour le premier rôle ?
08:33Je dis, Jack Lemmon.
08:35Ça, j'étais un froid terrible.
08:40Pourquoi ?
08:41Le directeur, il m'a dit,
08:43Costard, on fait un film comique ?
08:45Je dis, non, pas du tout.
08:46Il m'a dit, mais Jack Lemmon, on a un film dramatique, etc.
08:49Je lui ai dit, mais vous avez vu la garçonnière ?
08:51Mon nom est C.C. Baxter.
08:53C pour Calvin, C pour Clifford.
08:54Peu importe comment les gens m'appellent.
08:56Il m'a dit, oui, bien sûr.
08:57Je lui ai dit, ce n'est pas un rôle comique qu'il fait.
08:59C'est un rôle grave, sérieux.
09:01Et puis, encore deux ou trois films.
09:03Save the Tiger, par exemple.
09:04Ils n'ont pas voulu.
09:05Ils ont dit, on en reparlera.
09:07Ils font toujours ça.
09:08Ils déplacent pour pouvoir discuter en privé, etc.
09:12Et ça a continué comme ça pendant 3 ou 4 semaines
09:16avec des discussions, des rediscussions, des retours.
09:18Jusqu'au jour où le bâton, Roy Serman et le producteur, Eddie Lewis,
09:22ils se sont réunis et ils ont dit,
09:24bon, donnez-le lui, on verra bien ce qu'il doit faire.
09:26Parce qu'ils avaient un contrat,
09:28ils avaient signé un contrat où je devais avoir le montage,
09:33le scénario et le casting.
09:36Bon, je ne faisais pas carrière à Hollywood.
09:38Je pourrais très bien partir.
09:40Et j'ai fait aussi, pour le film américain que j'ai fait,
09:42la post-production en France avec les chefs opérateurs et le son français.
09:47Ils avaient accepté tout cela.
09:49Alors, finalement, ils ont accepté aussi le casting.
09:51Et croyez-moi, après, ils étaient très contents.
09:53Parce que Jacques a des prix un peu partout, à Cannes et ailleurs.
09:56Et il est extraordinaire.
09:59Mais on peut en parler d'un autre acteur, parce qu'il y a d'autres acteurs
10:01comme Jacques qui sont considérés comme des comiques.
10:04Et je leur ai demandé de faire autre chose.
10:06C'est ce qu'ils font d'habitude.
10:07Oui, c'est ce que je voulais en parler dans le rayon français.
10:09Mais oui, c'est le cas de Gad Elmaleh, José Garcia, Kad Merad.
10:12C'est quelque chose que vous aimez bien aller chercher des gens
10:14qui sont connus pour la comédie et les emmener ailleurs.
10:16L'intérêt, c'est de leur demander de faire autre chose.
10:18Parce qu'un comique a une façon d'approcher les situations
10:22avec un certain type de rythme tout à fait différent des autres acteurs.
10:26Et quand ils acceptent, il faut qu'ils changent beaucoup.
10:29Et s'ils acceptent ces changements, tout d'un coup, on découvre un autre monde.
10:32Il faut qu'ils acceptent et qu'ils suivent.
10:34Eh bien, on a des très bons résultats.
10:36Et je viens de le voir avec Kad, qui au début était très méfiant.
10:39C'est vrai ?
10:39Oui, parce qu'il disait je ne sais pas faire ça.
10:41Et puis il l'a fait et il l'a fait très, très bien.
10:44Je vous ai mis un film de Sergio Leone,
10:45là bon, les bruts et le truand,
10:46parce que vous avez un lien quelque part avec Clint Eastwood.
10:49Clint Eastwood, écoutez, c'est l'égrant là.
10:51Je l'ai vu de près,
10:53d'autres fois à la Cinémathèque, mais je l'ai vu pour la première fois
10:57quand on était pour l'Oscar à Los Angeles.
11:01Il y avait le coproducteur algérien Jacques Perrin et moi.
11:05On a discuté, etc.
11:06On disait, si il y a un Oscar, etc.
11:08Je vais vous le donner.
11:10Il m'a dit même, probablement, vous en aurez au moins un, etc.
11:13Et moi, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu.
11:15Je vais vous le donner.
11:16Il m'a dit même, probablement, vous en aurez au moins un, etc.
11:18Et donc, c'est Clint Eastwood qui a remis l'Oscar au producteur algérien.
11:22Absolument.
11:22Le gagnant est Algérie pour Zee.
11:28Le film était fait grâce à eux, grâce à Jacques, naturellement,
11:30qui les connaissait et qui a déplacé tout Alger pour faire le film.
11:35Et ça s'est passé très bien.
11:36C'était passé très bien.
11:37Take care, it's my... Oh, my bus!
11:44Ah oui, Citizen Kane.
11:52Ma génération, étudiant du cinéma à l'IDEC,
11:56on a vu, revu et étudié ça quand même.
11:58D'abord pour la technique extraordinaire,
12:01extraordinaire de Orson Welles,
12:03qui était 26 ans, 27 ans quand il a fait ce film.
12:05Il a fait le scénario et le film.
12:08Et il a fait une chose que personne ne faisait avant,
12:10c'est tourner et voir les plafonds.
12:13On pouvait voir là-haut.
12:14Tandis qu'avant, on évitait les plafonds
12:15parce qu'il y avait les projecteurs et il y avait tout cela.
12:17Et lui, il a tourné dans tous les sens.
12:19Et ça a été bouleversant l'idée que c'était possible.
12:22Bon, il y avait ça, évidemment.
12:24Et puis, il y avait lui qui a joué jeune.
12:26Il a fini très âgé et c'était parfait.
12:29Et il y a aussi quand même ce qu'il racontait,
12:30l'unité de la richesse et de la célébrité et tout cela.
12:35Voilà, qui s'est réduit à une toute petite chose à la fin,
12:37un tout petit désir qui vous tienne jusqu'à la fin.
12:40On finit avec ça.
12:42Et ça, c'était bouleversant.
12:45C'était fini avec les Happy End.
12:46C'était la révolution.
12:48Une vraie révolution pour le cinéma hollywoodien,
12:51comme on l'appelait, américain.
12:53Et qui faisait plus ou moins la même chose dans certains domaines
12:58et touchait surtout pas à autre chose
13:00qu'à des choses aussi importantes dans la vie comme il a fait lui.
13:04Ceci dit, il n'a pas eu beaucoup de chance
13:05parce que le film n'a pas marché très bien.
13:07Mais ça a été quand même le film qui a guidé des milliers et des milliers de cinéastes.
13:10Mais c'est ça, parfois, il faut prendre, avoir le courage
13:14de faire des choses que les autres ne veulent pas faire.
13:17Et heureusement, il y avait des producteurs qui ont accepté.
13:20C'était la qualité de Orson Welles, qui était un parleur formidable.
13:23Il vous emportait complètement.
13:25J'ai eu la chance de le voir deux fois
13:27quand il était en France, qu'il avait vécu en France.
13:29Une fois avec, on a déjeuné avec lui, avec Saint-Proulx.
13:32Georges Saint-Prince, comme on dit en français,
13:35et Yves Montand.
13:36Et ça a été des moments formidables.
13:38Vous avez mis, le titre là est en anglais,
13:40mais juste à droite de Citizen Kane, il y a un autre DVD.
13:42Je crois que le titre français, c'est le danseur du dessus, Top Hat.
13:45Ça nous a donné des moments extraordinaires.
13:54Les danseurs américains, uniques au monde.
13:57Fred Astaire, Gene Kelly, aussi plus tard.
14:00Et on avait voulu tous être danseurs.
14:04Faire des claquettes et tout cela.
14:06Parce qu'on entrait dans le cinéma, peut-être un peu sombre.
14:09On a sorti heureux.
14:12Et on commençait à claqueter sur le trottoir.
14:17Et on n'oubliait pas tout de suite.
14:18Et d'ailleurs, je n'en ai jamais oublié puisque j'en parle toujours
14:20et j'ai envie de les voir toujours.
14:22Chaque fois qu'une occasion se présente, je vois les films.
14:24C'est vrai ? Vous continuez à les aimer ces films-là ?
14:26Absolument.
14:27C'était la grandeur du cinéma américain.
14:30Parce que c'était beau, formidablement bien fait.
14:34Et aussi, ça vous donnait comme ça, ça vous élevez complètement.
14:37Sur lequel ? Parce qu'il y a 15 ans.
14:45Il y a 15 ans, qui était grec lui aussi.
14:48Mais à part ça, c'était l'histoire elle-même et Brando.
14:51Brando qui était génial.
14:54Il ne se faisait rien du tout, il sortait.
14:56Il y avait des coups d'œil à gauche, à droite, puis la caméra.
15:01Et on se disait, voilà l'acteur qu'il faut.
15:05Et c'est vrai, c'est un acteur extraordinaire jusqu'au bout.
15:08Et le film aussi, de ce dont il parlait, c'était aussi assez bouleversant
15:11parce qu'il parlait d'un problème social profond et d'une manière très particulière.
15:16Parce qu'il y a 15 ans, qui plus tard, a pris des positions sociales tout à fait différentes.
15:22On se demandait comment on pouvait passer de ça à ce qu'il a fait avant.
15:26Enfin ça, c'est la vie.
15:28Ça n'appelle ce qu'il était un grand metteur à scène quand même.
15:30Il y a un dernier film dans ce rayon-là dont vous vouliez parler,
15:32qui était juste à côté de Sur lequel, justement ?
15:34Les Dictateurs.
15:44En général, ce qu'on ne sait pas, parce qu'on l'a vu après la guerre,
15:48la libération, c'est qu'il l'a fait en 1940.
15:51C'est-à-dire, Hitler était là.
15:52Il n'avait pas encore commencé avec ses fous au crematoire.
15:54Et lui, il avait senti déjà que c'était le danger absolu.
15:57Et il avait fait ce film que les Américains producteurs ne voulaient pas faire.
16:01Et il a pu le faire parce qu'il avait une liberté économique énorme.
16:06Et il a fait, c'est un grand film qui reste toujours un très grand film.
16:09Et c'est formidable.
16:10Il raconte ces deux grands dictateurs, ces monstres des dictatures,
16:15Mussolini et Hitler, d'une manière parfaite.
16:18En nous faisant rire énormément et en nous faisant serrer les cœurs en même temps,
16:23parce que ces rires-là, à côté de ces rires-là, il y a des milliers et des millions de morts.
16:27Et ça, il a réussi d'une manière parfaite.
16:29Et je pense que c'est un film à voir absolument dans la vie.
16:32Moi, je l'ai vu au collège, je l'ai vu à 13-14 ans en cours d'histoire.
16:36Non, c'est formidable.
16:37Formidable parce qu'il y a une extension extraordinaire.
16:39Ce n'est pas juste le film, ce n'est pas les rires, ce n'est pas l'absurdité de ce personnage.
16:43C'est aussi l'histoire du monde, l'histoire de l'Europe.
16:48Je vous propose qu'on avance du côté rayon français, juste à côté ?
16:51Oui, allons-y.
16:52Par quoi vous voulez avancer ?
16:53C'est le pianiste.
16:54Formidable film.
16:55Tu devrais être devant un piano de concert, devant une salle bourrée à blocs,
16:59avec des spectateurs à genoux.
17:00Alors moi, je te demande qu'est-ce que tu fous ici ?
17:02Je peux pas être à deux endroits à la fois.
17:04Oh, laisse-moi rigoler.
17:05C'est avec Asnavour qu'il commençait, je crois que c'est son premier film même.
17:08Du coup, on a découvert un personnage absolument étonnant
17:11et naturellement, Trifaut aussi, qui l'a trompé.
17:15Et on était pris immédiatement et voyait ce film avec un plaisir immense.
17:19Je pense qu'il était Trifaut et quelques autres qui ont initié un nouveau type de cinéma français,
17:25sans les grands luxes américains, sans les grandes stars, sans les grands moyens aussi.
17:30Et curieusement, les gens ont été les voir.
17:32Ça, c'était la surprise.
17:34Et ça crée toute une génération et je crois que c'est ce qui a fait qu'on est là aujourd'hui.
17:39Les changements qu'on a eus jusqu'à aujourd'hui, les changements en général,
17:42notamment un changement qu'on ne pense pas beaucoup,
17:45le nombre de femmes qui font des films en France.
17:47Seul pays au monde où il y a autant de metteurs en scène femmes.
17:50C'est vrai.
17:51Et ça change beaucoup de choses.
17:53Ça change la sensibilité, etc.
17:55Mais ce qui est intéressant, c'est que quand il commence Trifaut,
17:58c'est à peu près le même temps que vous, mais vous, vous prenez pas le même chemin que Trifaut.
18:02C'est-à-dire qu'il y a un certain nombre de femmes qui font des films en France.
18:06Quand il commence Trifaut, c'est à peu près le même temps que vous,
18:08mais vous, vous prenez pas le même chemin que justement La Nouvelle Vague
18:11et tous ces cinéastes français-là. Vous allez vers autre chose, vous ?
18:14Oui, parce qu'eux, ils ont fait des films qui les concernaient directement,
18:17de leur vie propre.
18:19Moi, je suis arrivé avec une autre culture.
18:21Il fallait que je m'adapte.
18:22Je pouvais pas faire des films comme La Nouvelle Vague.
18:24C'était impossible.
18:25C'était impossible, dans la mesure où ça aurait été une imitation.
18:28J'ai voulu faire des films comme je les ressentais.
18:30Peut-être pas le premier film, Comportement Tueur,
18:33qui était presque un accident comme film.
18:35Je l'ai regardé et j'étais très admiratif.
18:38Et sans doute, beaucoup de choses dans mes films sont liées, sont imaginées, sont prises,
18:44sont volées.
18:46Parce que nous volons beaucoup au cinéma.
18:48On vole plein de gens.
18:49Voyez tout ce qu'il y a ici.
18:50Quand il y a une bonne chose, on la prend.
18:52Et La Nouvelle Vague a séquélé aussi le cinéma mondial.
18:57Partout, les choses ont changé.
18:59Beaucoup de metteurs en scène.
19:00Il y a eu un imitateur de Godard.
19:02C'était la catastrophe, évidemment.
19:04C'était une grande période.
19:06Ça s'est poussé un peu.
19:07Pas de la même manière, mais c'est dans les traces du cinéma.
19:12Elle y est toujours.
19:13De cette époque-là, j'ai mis un autre film un peu sur votre droite, de Jean Eustache.
19:16Déjà parce que c'est un grand film, mais parce qu'il y a une actrice aussi qui...
19:19Françoise Lebrun.
19:20Quel plus grand hommage peut-on rendre à un homme qu'on admire que de lui prendre sa femme ?
19:26J'ai lu mon dernier film.
19:27Elle est absolument extraordinaire.
19:29Elle est étonnante.
19:31Et d'une simplicité.
19:32Et là, j'ai hésité un tout petit peu.
19:33Au début, j'ai vu le titre du film.
19:35Le dernier souffle.
19:37Elle m'a dit, je ne vais pas être dans ça.
19:39Je ne veux pas avoir le dernier souffle.
19:41Mais elle a accepté finalement.
19:42Elle est vraiment étonnante.
19:44Rendre l'âme, je veux bien.
19:46Mais dites-moi à qui ?
19:48Pourquoi voulez-vous rendre quelque chose qui est à vous ?
19:51À quelqu'un que vous ne connaissez pas ?
19:53Écoutez, lui, je le connais.
19:55C'est le film de mon fils.
19:57Petit blanc, sale bourge.
19:59Tu ferais mieux de sortir directement avec ton chien.
20:01Regarde-moi la tête de cette fille !
20:03Sac à merde, va !
20:04Je me suis surpris à chaque fois avec ce qu'il fait.
20:06Quand j'ai vu ce film, j'ai dit, mais où il va avec ça ?
20:08Qu'est-ce qu'il veut faire avec ça ?
20:10Et après, il a fait, évidemment, l'autre,
20:12Athéna, qui était...
20:13Je ne revenais pas à ce que j'ai vu.
20:23Des choses que je n'aurais pas pu faire.
20:25Je ne saurais pas faire.
20:28Voilà.
20:29Est-ce que vous l'emmeniez sur vos tournages petits ?
20:31Est-ce qu'il a baigné un peu ?
20:33Il venait aux tournages, c'est ça.
20:35De temps en temps, quand il était libre, il venait aux tournages.
20:37Mais je l'ai poussé à faire des études.
20:39Parce que mettre en scène, ce n'est pas un métier.
20:42Il fallait un métier.
20:44Et pour immigrer,
20:46il faut que les enfants aient des vrais métiers.
20:49Il a commencé les études,
20:51et puis un jour, il a abandonné.
20:54Il n'a pas dit à moi, il a dit à sa mère,
20:56parce que sinon, je l'aurais poussé à continuer.
21:00Il s'est engagé pendant plusieurs mois
21:02à livrer de la pizza.
21:06Je lui ai dit, mais pourquoi tu fais ça ?
21:08Il m'a dit, comme ça, je vais pouvoir
21:10m'acheter les appareils pour faire du cinéma.
21:12Je lui ai dit, mais on peut s'arranger
21:14pour tuter les appareils.
21:16Non, je vais les acheter moi-même.
21:18Voilà.
21:19Je pense que c'était une très bonne expérience d'ailleurs
21:21de livrer des pizzas tous les soirs
21:23pendant plusieurs semaines, plusieurs mois même.
21:25Et c'est un bon fils.
21:27Il est très bien.
21:29C'est important.
21:30Mais là, vous avez des trésors formidables.
21:32Je vous ai mis un film de Jacques Audillard,
21:33parce qu'il y a un acteur qui, pareil,
21:34est important dans votre filmographie.
21:36Vous étiez à Londres pendant la guerre ?
21:38Apparemment.
21:40C'est formidable.
21:41Mathieu.
21:42Comment vous êtes venu aller chercher Mathieu pour Amène ?
21:45Comment ça s'est passé votre rencontre avec lui ?
21:47Ils habitaient dans le 13ème
21:50avec mon fils Alexandre.
21:53Je connaissais son père un peu.
21:56Et je le voyais faire des choses.
21:59Il m'intéressait beaucoup.
22:01Le plus drôle, c'est quand je l'ai proposé à Claude Berry
22:05pour faire un prêtre au Vatican.
22:08Mais il m'a dit, Claude m'a dit,
22:10mais il est juif.
22:12J'ai dit, Claude, arrête.
22:14Et on a pris.
22:15Il était vraiment étonnant,
22:16parce qu'il avait un rôle très compliqué
22:18à faire très difficile.
22:19Et il a joué vraiment avec une justesse
22:21formidable jusqu'à la fin.
22:22Non, ils ont été tués pour être tués.
22:24C'est notre devoir chrétien,
22:26le devoir de l'eau sacrée,
22:27de sauver ces milliers de gens.
22:29Je crois que vous vouliez nous parler d'un film de René Clément.
22:31Non, René Clément.
22:32J'étais un tout petit peu triste l'autre jour
22:34parce que j'ai vu l'émission avec Coppola.
22:37C'était un film qui, bien sûr,
22:39je ne pense pas qu'il soit très bon.
22:41Ah oui ?
22:42Son père se brûle.
22:43C'est fait par René Clément.
22:45Il n'a pas parlé gentiment.
22:46Non, pas trop.
22:47Pas du tout, pas du tout.
22:49René Clément est un magnifique directeur,
22:51mais c'était réalisé par un Allemand
22:54nommé Paul Graetz.
22:56Et Paul Graetz était très domineur.
22:59Et il a employé René Clément
23:02avec la provision que René Clément
23:04ne pouvait pas travailler sur le script.
23:21C'est ça.
23:22Alors que Coppola, il lui tire dessus
23:23vraiment un coup de mitraillette.
23:25Paul Graetz m'a dit
23:26« Vous avez détruit mon script ! »
23:28Comment il dit ça ?
23:29Il me dit
23:30« Je vois ce que vous écrivez ici
23:32et c'est détruire le script. »
23:34Je lui dis
23:35« Je fais ce que votre directeur veut. »
23:36Et il regarde le directeur
23:38et lui dit à René Clément
23:40« Est-ce vrai ? »
23:41Et René Clément dit
23:42« Absolument pas ! »
23:43Mais c'était la histoire de René Clément.
23:45J'ai vu le film,
23:46je n'ai pas aimé du tout.
23:47Et j'étais embarrassé
23:48parce qu'il avait mon nom.
23:49C'est un grand metteur en scène français.
23:51Il a fait des films magnifiques.
23:52J'étais assistant deux fois avec lui.
23:54« Le jour et l'heure »
23:55avec Simone Signoret.
23:56Et Stuart Whitman,
23:57un acteur qui devrait être
23:58une grande star.
23:59Et finalement,
24:00je crois que la bouse
24:01comme on dit en Amérique,
24:02ça l'a un peu marginalisé.
24:05Et puis un autre film
24:07qui s'appelait
24:08« Le Félin »
24:09avec Delon et Jane Fonda.
24:10Et on a passé des moments
24:11formidables avec Delon.
24:12On est restés d'ailleurs proches
24:13depuis, j'espère, très tard.
24:16Et Clément a fait
24:17un très beau polar.
24:19Et il a fait aussi d'autres films
24:20qui étaient très beaux.
24:21Donc, le traiter comme
24:24Francis l'a traité,
24:25c'était pas bien.
24:26Mais en parlant de René Clément,
24:27vous vouliez parler d'un film précisément.
24:28C'était « Plein soleil », c'est ça ?
24:30Allez, allez !
24:31Au revoir !
24:32Au revoir.
24:33À bientôt.
24:36J'ai fait juste deux jours
24:38« Plein soleil ».
24:39Et c'est comme ça que je l'ai connu.
24:40Après, il m'a pris
24:41pour les autres films.
24:42C'était un homme secret.
24:45Il n'était pas très aimé,
24:47disons, par la nouvelle vague.
24:48La nouvelle vague de l'époque,
24:49parce qu'il était tout à fait différent.
24:51Il venait d'une autre époque.
24:52Il faisait un autre type de cinéma.
24:54Et on le considérait un peu comme ça.
24:56Alors, entendre Coppola
24:58taper dessus comme il l'a fait,
25:01ça m'a un peu déplu.
25:02Même beaucoup déplu.
25:03Vous disiez que vous avez commencé
25:04votre carrière en tant qu'assistant réalisateur.
25:06Mais vous n'avez pas travaillé
25:07que avec René Clément.
25:08Il me semble que vous êtes réussi
25:09avec Jacques Demy.
25:11Jacques Demy, avec René Clerc.
25:13Je travaillais avec Verneuil.
25:14Romer.
25:15Oui, c'est ça.
25:16Becker aussi.
25:17Jean Becker.
25:18C'est dingue, quand même !
25:19Ah oui, j'ai eu beaucoup de chance.
25:20Je travaillais beaucoup comme assistant.
25:22Avec Rufus.
25:23Marcel, oui.
25:24Ça vous a aidé, vous,
25:25quand vous avez décidé de passer le pas
25:26et devenir réalisateur,
25:27toute cette expérience-là ?
25:28Forcément, parce que j'avais vu
25:30travailler des géants du cinéma français.
25:32Et donc, j'avais quand même des éléments
25:35techniques
25:37qui m'ont aidé sûrement à faire
25:38en tout cas mon premier film.
25:39Mais finalement,
25:40on s'aperçoit très vite
25:42à la technique,
25:43c'est quand on écrit une lettre
25:44ou un livre.
25:46Il faut mettre ces mots.
25:48Il faut mettre ces photos d'orthographe aussi.
25:51Voilà.
25:52Et tout ça,
25:53et la syntaxe,
25:54donc c'est tout à fait autre.
25:55Ça devient autre chose.
25:56Automatiquement.
25:57Sans le vouloir même.
25:58Parce qu'on revient en soi complètement.
26:00Ça n'est pas l'imitation.
26:01Ah, ben les voilà !
26:02Oui, ben voilà,
26:03ça c'est la version de Kevin Brandlow
26:05qui est la meilleure version.
26:11Il y a eu autour de 20 adaptations
26:14de la belle danse.
26:15Courtes.
26:17Parce que lui,
26:18il avait fait un film de 7 heures.
26:20Il a envoyé les 7 heures à MGM en Amérique.
26:23Les Américains l'ont pris.
26:25Ils ont dit,
26:267 heures,
26:27plus 3 écrans à la fin,
26:29c'est impossible.
26:30On les coupe,
26:31ils en ramènent 1h40.
26:321h40,
26:331h30,
26:342h10 pour les Allemands,
26:36etc.
26:37En morceau,
26:38dans tous les sens.
26:39Et puis,
26:40des années,
26:41l'anglois,
26:42dès qu'il a commencé à 36
26:43avec la Cinémathèque,
26:44il commençait à réunir du matériel.
26:46Et c'est là où j'ai vu,
26:47pour la première fois,
26:48à la Cinémathèque française,
26:50les premiers films de danse.
26:51Et c'était fascinant.
26:52Et le plus grand que j'ai vu,
26:54c'était ça.
26:55C'est Brandlow.
26:56Écrivain et en même temps,
26:57cinéaste.
26:58Avec la musique,
26:59Carl Davis.
27:01Et la deuxième fois qu'on m'a appelé
27:03à la Cinémathèque,
27:04dès le début,
27:05j'ai dit, voilà,
27:06il faut restaurer Napoléon.
27:08Parce qu'il a été pris,
27:09même,
27:10on va en parler encore,
27:11de Coppola.
27:13Coppola avait acheté les droits
27:15à Lelouch.
27:16Enfin, c'était une histoire
27:17très compliquée.
27:18Ce n'étaient pas les vrais droits.
27:19Bref.
27:20Et il a adapté la version
27:21de Camille Brandlow
27:22en en coupant un tout petit peu
27:23pour que son père puisse
27:24casser sa musique.
27:34Il a enlevé la musique
27:35de Carl Davis
27:36pour mettre la musique
27:37de son père.
27:38Qui, à mon avis,
27:39est un peu inférieur,
27:40pour ne pas dire autre chose,
27:42Et puis, nous,
27:43à la Cinémathèque,
27:44quand je suis revenu
27:45à la présidente,
27:46j'ai dit, voilà,
27:47il faut restaurer
27:48l'original.
27:497 heures.
27:50Alors, tenez,
27:51j'ai ça, justement,
27:52pour vous.
27:53Regardez.
27:54Ah ben, voilà.
27:55Et on a trouvé,
27:56à la Cinémathèque,
27:57dans les archives,
27:58on a trouvé une chose
27:59très précieuse
28:00qui était
28:01les scénarios,
28:02on peut dire,
28:03les scénarios
28:04ou les notes montage
28:05de tous les films.
28:06Des 7 heures.
28:07Donc, il était possible
28:08de ne pas imaginer
28:09de reconstituer complètement
28:10comme il a voulu.
28:11Et on a commencé
28:12à travailler.
28:13Ça a duré
28:14plus de 14 ans.
28:15Au début,
28:16ça devait durer 3 mois.
28:17Et depuis plus de 12 ans,
28:18maintenant,
28:19nous travaillons
28:20à la restauration
28:21du Napoléon d'Abel Gance.
28:22On a fini, finalement,
28:23pour faire ce que
28:24Gance voulait faire
28:25et qui n'a jamais été fait.
28:26C'est-à-dire,
28:27faire le montage,
28:28ramasser des morceaux
28:29du film
28:30d'un peu partout
28:31dans le monde
28:32jusqu'à Lugoslavie.
28:33On a trouvé des morceaux
28:34à Lugoslavie,
28:35comme les Américains
28:36l'avaient complètement taillé.
28:37Cinémathèque française,
28:39et la fin,
28:40à Copenhague.
28:41Et puis,
28:42faire le montage.
28:43Tous les petits morceaux
28:44collectés à travers le monde
28:45qu'on a pu réunir
28:46et mettre dans une continuité
28:48pour retrouver
28:49le montage originel.
28:50Le montage,
28:51il est, à mon avis, parfait.
28:52Et puis,
28:53il fallait trouver la musique.
28:54Quelle musique pour cette heure ?
28:55Quel musicien ?
28:57Et bien,
28:58on a trouvé
28:59un homme formidable,
29:00Simon Cloquet,
29:01qui est musicien.
29:02Il a pris des morceaux de musique
29:03de tous les grands classiques
29:04et l'a placé.
29:05Et au fur et à mesure
29:06qu'on voyait
29:07la musique avec les images,
29:08on disait
29:09c'est pas possible,
29:10il a réussi.
29:11Et jusqu'à la fin,
29:12il a réussi formidablement.
29:13Et est-ce qu'au final,
29:14ce n'est pas la meilleure
29:15des versions maintenant,
29:16celle-là ?
29:17C'est la version.
29:18Je pense que c'est
29:19la unique version
29:20et il n'y en aura pas d'autres.
29:21C'est ça.
29:28J'aimerais qu'on parle
29:29d'une comédie
29:30dont vous avez voulu
29:31nous parler, vous,
29:32avec Louis de Funès.
29:33Ah, Rémi Jacob.
29:34J'adore ce film.
29:35J'aime beaucoup
29:36les metteurs en scène
29:37qui est un bon ami
29:38que j'aimais beaucoup.
29:43À Noël, chaque année,
29:44depuis plusieurs années maintenant,
29:45après le dîner,
29:46tout d'un coup,
29:47ils disent
29:48on va voir un film.
29:49Quel film ?
29:50Rémi Jacob,
29:51disent les enfants.
29:52Ils étaient petits,
29:53ils ont commencé,
29:54maintenant ils sont grands.
29:55C'est toujours Rémi Jacob.
29:56C'est vrai qu'on rit beaucoup.
29:57Il y a cette scène
29:58extraordinaire
29:59quand il regarde son chauffeur
30:00et lui dit
30:01mais tu es juif ?
30:02Vous êtes juif ?
30:04Comment ça, le roi ?
30:05Comment ça, le roi ?
30:06Vous êtes juif ?
30:09Salomon est juif.
30:10Oh !
30:11Et mon oncle Jacob
30:12qui arrive de New York,
30:13il est rabbin ?
30:14Et tout d'un coup,
30:15on découvre
30:16le sens du racisme
30:17qu'on peut avoir
30:18dans la société.
30:19Raciste !
30:20Moi, raciste !
30:21L'énorme racisme
30:22et l'incompréhension totale
30:24de raciste
30:25par rapport
30:26à un homme
30:27qui soit juif,
30:28qui soit noir,
30:29qui soit arabe.
30:30D'ailleurs,
30:31à Cinémathèque,
30:32j'ai beaucoup insisté
30:33et c'est vrai que Bono aussi
30:34pour qu'on passe
30:35tous les œuvres
30:36des funès,
30:37tous les films
30:38et faire une exposition
30:39qui a eu un succès énorme.
30:40C'est vrai, c'est vrai.
30:41On s'est fait beaucoup
30:42engueuler par certains.
30:43Pourquoi ?
30:44Parce qu'il y a des funès
30:45à la Cinémathèque.
30:46Vous voyez,
30:47l'esprit qu'on peut avoir
30:48parfois.
30:49Alors que c'est du patrimoine.
30:50Exactement, oui.
30:51Vive Rabbi Jacob !
30:53Et puis,
30:54il y a des belles choses,
30:55il dit des choses très souvent
30:56très intéressantes
30:57sur la société
30:58et sur le monde.
30:59Et il montre des choses
31:00à sa façon, bien sûr.
31:01Mais parfois,
31:02c'est vraiment très percutant
31:03et c'est très important.
31:04Comme cette scène-là.
31:05Il y aura un dernier film
31:06dont je voulais qu'on parle
31:07parce qu'on vous connaît
31:08en tant que réalisateur,
31:09on vous connaît moins
31:10en tant que scénariste
31:11pour les autres.
31:12Moi, je ne comprends pas
31:13comment toi,
31:14qui es si méfiant,
31:15tu as tout à coup
31:16une confiance illimitée
31:17dans la poste,
31:18les chemins de fer,
31:19la bureaucratie
31:20et surtout la police.
31:21Parce que je suis
31:22un bon Français
31:23et je crois dans les institutions.
31:24J'ai co-écrit le scénario
31:25avec Franco Solinas,
31:26l'Italien,
31:27parce que je voulais faire le film.
31:28Et puis,
31:29quand on est arrivé
31:30au moment de faire le film,
31:32qui était autour
31:33de cette histoire-là,
31:34on devait le faire à Belmondo,
31:35avec Belmondo,
31:36pour tout vous dire.
31:37J'avais contacté Belmondo
31:38qui était ravi de le faire, etc.
31:40Et il avait des exigences
31:41extraordinaires
31:42sur tous les plans.
31:43Il se faisait
31:44des producteurs américains,
31:45vous savez,
31:46comme dans les années 30.
31:47Et Belmondo me dit un jour,
31:49il me demande
31:50tellement des choses
31:51à mon agent,
31:52moi, je ne vais pas accepter
31:53tout cela,
31:54donc je ne vais pas faire le film.
31:55Fais-le avec quelqu'un d'autre.
31:56Je dis non,
31:57si tu ne le fais pas,
31:58je ne le fais pas non plus.
31:59Parce que voilà,
32:00je n'ai pas le droit
32:01d'y penser.
32:02Et des noms plus tard,
32:03il est venu vers moi
32:04et il m'a dit,
32:05écoute,
32:06tu étais sur le coup,
32:07etc.
32:08Je le fais, si tu veux.
32:09Je dis écoute,
32:10on aurait fait tous les deux
32:11avec Belmondo,
32:12je ne vais pas le faire avec toi,
32:13ça ne serait pas gentil.
32:14Mais il a fait un très beau film.
32:15L'osier a fait un beau film.
32:16Il a changé surtout,
32:17c'est une scène
32:18que j'aimais beaucoup,
32:19moi,
32:20qu'il a déplacée.
32:21Il y avait
32:22un spécialiste suisse
32:23qui s'appelait Dementon
32:24qui donnait des certificats
32:25de non-juivité
32:26ou de demi-juivité
32:27qui étaient officiels
32:28par le gouvernement
32:29de l'époque.
32:30Donc,
32:31si quelqu'un avait
32:32les certificats
32:33de non-juivité,
32:34eh bien,
32:35il n'avait pas de problème.
32:36Voilà.
32:37C'était ça
32:38qui était très intéressant,
32:39qui est toujours
32:40très intéressant
32:41dans le film.
32:42– Je vous propose
32:43qu'on aille du côté américain ?
32:44– Ça reste un grand film.
32:45Ah bah oui, voilà.
32:46Non, non.
32:47Ceux qui ne savaient pas
32:48ce qui s'est passé au Vietnam
32:49et comment ça s'est passé,
32:50parce qu'on nous manipulait
32:51complètement à l'époque,
32:52on allait sauver
32:53le monde du communisme.
32:54Eh bien,
32:55il a fait ses films.
32:56– Don't look at the camera,
32:57just go by
32:58like you're fighting,
32:59like you're fighting.
33:00Don't look at the camera,
33:01it's the television,
33:02just go through.
33:03– Il a compris plein de choses,
33:04comme il a fait
33:05avec la bêtise
33:06des militaires,
33:07avec la stupidité
33:08des chefs
33:09très hauts
33:10jusqu'à la Maison Blanche
33:11qui ont dépensé
33:12des fortunes colossales
33:13pour rien finalement,
33:14pour finir
33:15dans l'humiliation totale
33:16parce que l'armée américaine
33:17n'a jamais été aussi humiliée
33:18qu'au Vietnam.
33:19C'est incroyable
33:20comme histoire
33:21et il a montré
33:22formidablement bien.
33:24– C'est un film
33:25qui est resté pour le coup.
33:26– Qui est resté
33:27et qui va rester,
33:28à mon avis.
33:29Si on veut voir
33:30ce qui s'est passé au Vietnam,
33:31on passe le film,
33:32on comprend plein de choses
33:33et après on lit évidemment
33:34et on se resseigne davantage.
33:35– Je vous ai mis
33:36un film de John Lennon.
33:37– Jump ?
33:38No chance.
33:39We won't have to jump.
33:40– Nah.
33:41– All right, sky troopers,
33:42let's go, let's go.
33:43– C'est ce qu'il y a
33:44dans ce film.
33:45– C'est ce qu'il y a
33:46dans ce film.
33:47– C'est ce qu'il y a
33:48dans ce film.
33:49– C'est ce qu'il y a
33:50dans ce film.
33:52– Parce que,
33:53peu de gens savent,
33:54vous avez un petit rôle dedans.
33:55Vous avez été aussi acteur.
33:56– Non, c'est mon ami
33:57John Landis
33:58qui pendant des années
33:59me disait
34:00il faut que tu viennes
34:01quand je tourne un jour
34:02pour voir comment je tourne
34:03etc.
34:04Mais il avait à la tête
34:05de me mettre dans le film
34:06en fait, c'était ça.
34:07Et puis il tournait
34:08en Norvège
34:09et il m'a invité,
34:10moi et Alexandre,
34:11mon fils,
34:12on a été.
34:13Et puis un jour
34:14il m'a dit
34:15voilà, tu vas jouer
34:16une petite scène,
34:17tu fais rien du tout.
34:18Tu es dans une baraque
34:19et il va y avoir
34:20une exposition
34:21et tu pars.
34:22Ils ont fait exploser
34:23les explosifs
34:24beaucoup trop tôt.
34:25On a senti le souffle.
34:29C'est un homme
34:30que j'aime beaucoup.
34:31Il a beaucoup de talent
34:32et puis il est
34:33un grand ami
34:34et on se voit,
34:35on se téléphone souvent.
34:36Et il a une femme,
34:37Déborah,
34:38qui fait une chose
34:39qui n'a jamais été faite avant
34:40pour l'université
34:41de Los Angeles.
34:42Un livre énorme
34:43de plus de 3000 pages
34:44avec des photos
34:45de ce qu'on fait au cinéma.
34:46Les wardrobes,
34:47comme on dit.
34:48Les costumes,
34:49les costumes,
34:50voilà.
34:51Ils m'ont envoyé
34:52des petites photos
34:53et c'était magnifique.
34:54Ce qui est intéressant
34:55avec les Etats-Unis,
34:56vous en parliez
34:57avec Monsieur Klein
34:58tout à l'heure,
34:59c'est que la manière
35:00de produire des films
35:01est différente.
35:02Le réalisateur a moins de place
35:03et pourtant vous avez quand même
35:04fait des films là-bas.
35:05Non, c'est différent
35:06parce qu'il y a une chose
35:07à laquelle on ne pense jamais
35:08c'est que
35:09l'Oscar
35:10qu'on donne à un film
35:11c'est le producteur
35:12qui le prend.
35:13Donc c'est le producteur
35:14qui primait
35:15quand le cinéma
35:16a commencé.
35:17Il est vrai aussi
35:18que au long des années
35:19ça a changé
35:20parce que John Ford
35:21par exemple
35:22il est devenu très fort.
35:23Ils ont été obligés
35:24de prendre John Ford
35:25parce que les acteurs
35:26l'obéissaient,
35:27enfin le suivaient
35:28et ainsi de suite.
35:29Et puis les plus jeunes
35:30comme Coppola,
35:31enfin tous les plus jeunes
35:32ils ont changé le système,
35:33pas complètement
35:34de cette manière
35:35mais là le système
35:36a changé complètement
35:37lui-même.
35:38Les grandes compagnies
35:39ils font piquer
35:40des gros films
35:41et ils ne font que des séries.
35:42Mais il y a une époque
35:43dehors du cinéma américain
35:44quand même
35:45qui est formidable.
35:46Ils ont fait des films
35:47des oeuvres extraordinaires
35:48dans tous les domaines.
35:49Mais quand vous travaillez
35:50avec Sissy Spacek
35:51ou avec John Travolta
35:52c'est quand même
35:53une autre époque
35:54mais comment vous le vivez
35:55vous par rapport
35:56à vos premiers films ?
35:57C'est différent j'imagine ?
35:58C'est différent
35:59dans la mesure où
36:00à partir du moment
36:01où on fait le film
36:02il y a la compagnie
36:03et il n'y a plus
36:04de problème d'argent
36:05il n'y a plus de problème
36:06tout s'ouvre
36:07et les acteurs acceptent
36:08et tout cela.
36:09Donc c'est une autre façon
36:10de tourner
36:11d'être.
36:12J'ai essayé de le faire
36:13de la mienne à chaque fois
36:14comme je disais
36:15d'avoir des techniciens
36:17et les acteurs
36:18les acteurs américains
36:19enfin ceux que j'ai connus moi
36:20ils aimaient beaucoup
36:21travailler avec
36:22les gens qui venaient
36:23de France
36:24avec des Français en général.
36:25Pourquoi ?
36:26Oui, parce qu'ils faisaient
36:27un film différent
36:28de leur.
36:29Et on avait
36:30un comportement
36:31vis-à-vis d'eux
36:32différent.
36:33Il n'y avait pas
36:34d'autorité
36:35il y avait une espèce
36:36d'amitié qui s'est créée
36:37et une relation presque affective
36:38avec l'acteur
36:39ou l'actrice
36:40et chacun d'entre eux
36:41on est resté amis.
36:42Après Travolta
36:43qui était quelqu'un
36:44de très ami
36:45d'être très ami
36:46et d'être assez naïf
36:47finalement.
36:48C'est vrai ?
36:49Ah oui, très gentil
36:50ouvert, gentil et tout.
36:51Il voulait toujours
36:52vous engager
36:53pour sa religion.
36:56Il m'a donné
36:57des très belles brochures
36:59que j'ai lues.
37:01Mais ça m'a pas donné
37:02l'envie d'aller
37:03avec lui
37:04à son monde.
37:05Mais ça a été quand même
37:06un ami
37:07on est resté très copains
37:08enfin copains
37:09on était très proches
37:10très tard
37:11et quand je vais
37:12à Los Angeles
37:13parfois je l'appelle.
37:14Dernière question
37:15tant qu'on est
37:16dans le rayon américain
37:17il y a un grand cinéaste
37:18qui nous a quitté
37:19il y a quelques jours
37:20au moment où on fait
37:21cette interview
37:22c'est David Lynch.
37:23Est-ce que vous
37:24c'est un cinéma
37:25qui vous parlait aussi ?
37:26Est-ce que ce sont des films
37:27qui vous ont marqué ?
37:28Il a fait des choses formidables.
37:29Ce film
37:30c'était là
37:31une rupture
37:32avec le cinéma américain.
37:33Il était
37:34le premier
37:35de la génération
37:36disons pas la mienne
37:37mais celle d'après
37:38qui a fait un cinéma
37:39complètement différent.
37:40Il y avait
37:41les Scotses
37:42il y avait tout ça
37:43mais c'est une autre époque.
37:44Lui vraiment
37:45il a rompu tout ça
37:46complètement.
37:47Il a fait
37:48cette espèce de
37:49on peut dire
37:50un cinéma
37:51d'une autre planète
37:52avec des situations
37:53comme ça
37:54qui nous surprenaient
37:55à chaque fois aussi.
37:56Surréaliste
37:57complètement
37:58mais en même temps
37:59surréaliste
38:00mais vrai
38:01en même temps.
38:02C'est le Loul
38:03tout d'un coup
38:04quand on l'a vu
38:05on était tous surpris.
38:06Évidemment
38:07il y a les Twings
38:08et tout ça
38:09c'est des films bouleversants
38:10et chaque fois
38:11un film
38:12c'était différent.
38:13C'était ça.
38:14C'était un personnage
38:15très timide
38:16comme ça
38:17et silencieux
38:18très calme
38:19qui parlait très bien
38:20du cinéma français
38:21qui connaissait très bien.
39:13J'ai une dernière chose
39:14que je voudrais vous montrer.
39:15Regardez ce qu'on a ramené.
39:16Oh mon Dieu !
39:17Dans quelques jours
39:18vous en aurez un.
39:19J'en ai un déjà.
39:20Oui je sais.
39:21Oui.
39:22C'est un bel objet.
39:23On s'est beaucoup manqué
39:24au début.
39:25On s'est dit
39:26qu'est-ce qu'on va faire
39:27avec ce paquet là ?
39:28Quand César
39:29a fait le premier
39:30il était ridicule
39:31le premier il faut dire.
39:32C'est vrai ?
39:33Non je n'ai pas vu.
39:34Ça n'avait rien avec ça.
39:35C'est un truc avec
39:36une sorte de caméra
39:37avec des films.
39:38Non celui-là
39:39il a trouvé une solution.
39:40D'abord
39:41ça lui ressemble.
39:42C'est son travail
39:43et puis c'est différent
39:44de tous les autres
39:45qui existent.
39:46Qu'est-ce que ça vous fait
39:47ce futur César
39:48que vous allez recevoir
39:49sur votre carrière ?
39:50Vous n'aimez pas
39:51le terme carrière
39:52mais sur toute votre oeuvre.
39:53C'est une grande émotion
39:54d'autant plus
39:55que c'est une distinction
39:56qui donne la profession.
39:57La profession qui décide.
39:58Ce n'est pas
39:59un comité à part.
40:00Ce n'est pas
40:01un moment particulier
40:02comme un festival
40:03qui dure x jours.
40:04C'est la profession
40:05et il ne pense pas dans
40:06je pense
40:07il ne pense pas dans
40:08la profession.
40:09Et je pense
40:10il ne pense pas
40:11dans plusieurs mois
40:12à qui on va le donner.
40:13Je n'ai pas
40:14des réponses
40:15à ces questions
40:16mais je pense qu'il pose
40:17sûrement tous
40:18et il décide.
40:19Et c'est ça
40:20les grands honneurs.
40:21On a hâte de vous voir
40:22avec votre suivant.
40:23Merci beaucoup.
40:24Merci à vous.
40:28Ce n'est pas juste le film
40:29ce n'est pas les rires
40:30ce n'est pas l'absurdité
40:31de ce personnage
40:32c'est aussi
40:33l'histoire du monde
40:34l'histoire de l'Europe.

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