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Mehdi Nemmouche, tueur du musée Juif de Bruxelles, est accusé d'avoir été le geôlier de quatre journalistes français en Syrie sous le règne de Daesh en 2013. Un rôle qu'il a nié au premier jour de son procès.

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Transcription
00:00Élanie Bertrand, pendant deux heures ce matin, Édouard Elias, a raconté à la barre ses dix mois de captivité, de torture et de violence psychologique.
00:11Oui, Édouard Elias, il était photographe, il avait 22 ans quand il a été enlevé avec Didier François, reporter de guerre en Syrie par les hommes de l'État islamique.
00:19Édouard Elias, il a raconté ses dix mois de captivité, de calvaire aux mains des hommes de Daech, son premier lieu de détention.
00:27Il y est resté quatre jours, enfermé, menotté à un radiateur, sans boire ni manger.
00:32« Je buvais l'eau de la cuvette des toilettes », racontait Édouard Elias, « tellement j'avais soif ».
00:36Et puis ensuite, il est placé à l'isolement. On était dans un état lamentable. « J'étais seul, j'étais en train de craquer ».
00:42Trois semaines plus tard, Didier François le rejoint dans sa cellule en chantant le chant des partisans.
00:48Et à ce moment-là, dit-il, « je savais que je n'étais plus seul », c'était vraiment très important parce que Didier, c'était mon binôme.
00:54Et on voit, on sent encore dans la salle d'audience, la complicité, le lien très fort qui unit les deux hommes.
01:00Et vous le disiez, pendant deux heures, Édouard Elias, il a raconté ses mois de captivité, ses violences quotidiennes, les coups qui pleuvent gratuitement,
01:08ses simulacres d'exécution, Kalachnikov pointé sur la tempe et aussi les privations de nourriture.
01:14On ne pensait qu'à la bouffe, dit-il, avec un petit sourire, tellement on avait faim.
01:19Leur captivité, elle va durer dix mois et on a senti vraiment qu'il y avait encore beaucoup d'émotions dans le récit d'Édouard Elias.
01:27Ça, c'est primordial. Il a identifié la voix de Médine Emouch.
01:34Oui, parce qu'Édouard Elias raconte que dans l'équipe des Joliers, comme il dit, il y avait un petit groupe de Français.
01:39Et tous les otages avaient les yeux bandés. Ils ont donc largement développé leur audition.
01:44On écoutait tout ce qui se passait, dit-il, et il y avait ce Français qui se détachait du lot, qui venait nous parler sans cesse.
01:50Il venait nous faire des quiz, nous parler de la Bosnie. Il s'y flottait, douce France, à notre oreille avant de venir nous torturer.
01:58Et cette voix, Édouard Elias, il dit qu'il n'a aucun doute. Cette voix, je suis formelle, c'est celle qui est dans ce box, dit-il, en se tournant vers Médine Emouch.
02:06Médine Emouch ne le lâchera pas des yeux pendant les 2-3 heures qu'auront duré son témoignage.
02:11Édouard Elias qui conclut, aujourd'hui, je continue à être photographe, je vis avec ça tous les jours, mais ça ne m'a pas détruit, dit-il sobrement, lui, qui est d'ailleurs retourné en Syrie le mois dernier pour son travail.

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