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00:00Tout de suite, l'édito international d'Europe 1 avec Vincent Herouet. Bonjour Vincent.
00:04Bonjour à vous, bonjour à tous.
00:06Vous revenez sur l'attaque de Donald Trump contre Zelensky, qu'il traite de dictateur.
00:11Alors voilà dit, mais Zelensky n'est pas le premier allié que Washington sacrifie.
00:14Il y a une farandole de fantômes au département d'État, des Asiatiques, des Latinos, des Arabes.
00:20L'Empire n'a pas d'état d'âme avec ses vassaux.
00:22Mais c'est sans précédent un réquisitoire aussi brutal qui vienne directement du président.
00:28Il y a un côté règlement de compte.
00:29Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait demandé en vain de l'aide à Zelensky
00:34pour prouver la corruption de Biden péréfice.
00:37Ça lui a évalué sa première procédure de destitution.
00:41Et il a ensuite observé combien le clan Biden a choyé le régime de Kiev.
00:45Mais à l'écouter attentivement, on voit que Donald Trump ne s'abandonnait pas hier à la colère contre Zelensky.
00:53Il n'y avait rien de personnel, c'était plutôt la loi des affaires.
00:56C'est-à-dire Vincent ?
00:57Le secrétaire au Trésor, Scott B. Sands, était à Kiev la semaine dernière avec un projet de contrat confidentiel.
01:03Les Américains réclament 500 milliards de dollars pour se rembourser de l'aide qu'ils ont fournie.
01:09C'est davantage que les réparations imposées à l'Allemagne par le traité de Versailles.
01:13C'est quatre fois le montant de l'aide octroyée depuis trois ans.
01:17Donc un tarif d'usurier et des clauses abusives qui prévoient la prise de contrôle du sous-sol,
01:23mais aussi des ports, du pétrole, du gaz, des infrastructures.
01:26Et en prime, la moitié de ce qui sera vendu à l'avenir, le tout régi par la loi de New York.
01:31Zelensky a renaclé, il l'a fait publiquement, Donald Trump s'est dit déçu.
01:37Et il l'est d'autant plus que les accords discutés avec les Russes, notamment sur l'exploitation de l'Arctique,
01:43représentent des centaines de milliards de dollars, un enjeu autrement plus important.
01:48Zelensky est donc sacrifié sur l'autel de la réconciliation russo-américaine.
01:52Il a endossé le rôle de résistant suprême en enfilant son costume kaki.
01:56Il avait été élu comme président du peuple, il est devenu le père la victoire.
02:00Et depuis trois ans pile, il sillonne la capitale occidentale, la Sibyl à la main,
02:04et il se fait applaudir par les parlementaires debout en se présentant comme le rempart de l'Occident.
02:09À partir du moment où Américains et Russes discutent au-dessus de sa tête d'un cessez-le-feu,
02:14sa mise à mort était programmée.
02:16Ce qui trouble, c'est que Donald Trump reprenne l'argumentaire du Kremlin.
02:20Il le traite de dictateur parce que son mandat a expiré depuis un an.
02:24Comme les Russes qui ont gardé de l'époque soviétique un juridisme parfaitement hypocrite,
02:28ainsi Vladimir Poutine accepterait de négocier avec Zelensky,
02:31mais il prétend qu'il ne pourrait pas signer d'accord avec un interlocuteur dont la légitimité est contestable.
02:37Donald Trump, à son tour, s'indigne de la loi martiale qui empêche de nouvelles élections.
02:42Il prétend que 4% seulement des Ukrainiens soutiennent Zelensky,
02:47un chiffre aussi douteux que les 57% d'approbation que revendique le pouvoir.
02:52En revanche, la semaine dernière, la justice ukrainienne a inculpé de haute trahison
02:58les principaux adversaires de Zelensky, dont l'ancien président Poroshenko.
03:02Zelensky, visiblement, couvre ses arrières.
03:04Donald Trump l'accuse aussi d'avoir provoqué la guerre, en n'ayant pas conclu d'accord avec Moscou.
03:09C'est évidemment accuser les Ukrainiens d'être responsables de leur malheur.
03:13La part de vérité, peut-être, c'est que Zelensky a été élu en 2019 pour faire la paix.
03:17Avec le Kremlin, il avait convenu d'un plan prévoyant le retour du Donbass,
03:22la fin de la querelle linguistique, un référendum et à la clé, la neutralisation de l'Ukraine.
03:27Il n'a pas réussi à l'imposer aux ultra-nationalistes de Maïdan, aux furieux du bataillon Azov.
03:34Et à partir de ce moment-là, les Russes l'ont lâché et lui a tout misé sur l'OTAN.
03:38Erreur fatale.
03:40Édito signé Vincent Hervouet.
03:42Merci Vincent !