• hier
"Pour que ça sorte, c'est qu'il y a une taupe. J'ai eu des présidents qui sont fous de rage. Ils se sentent trahis par la publication de ces documents. Le lien de confiance est rompu"
Daniel Riolo sur la réunion explosive des présidents de Ligue 1 en juillet dernier.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Que s'est-il passé aujourd'hui ? L'équipe, d'abord dans l'après-midi,
00:03et ensuite, Complément d'Enquête et France Télévisions, dans le journal de 20h,
00:07ont publié des extraits d'une réunion qui date du 14 juillet dernier.
00:12Réunion qui réunissait une quarantaine de personnes,
00:16président de club, représentants des familles du foot,
00:19avec comme sujet principal le choix du diffuseur.
00:22Rappelez-vous, on était là au début de l'été à se dire « On a toujours pas de diffuseur, qu'est-ce qui se passe ? »
00:26C'était la fin de l'Euro.
00:29Dazone était dans les tuyaux, on était sur le point de conclure,
00:32et les discussions étaient...
00:35Nous, on n'avait pas tous les détails des échanges,
00:38mais on savait que c'était tendu entre présidents.
00:41Alors, je vais vous donner quelques punchlines dans ma voix tout à l'heure,
00:45mais écoutez quelques moments de cette réunion.
00:52Donc là, il faut vous imaginer que tout le monde est en visio.
00:54Chacun est chez lui, donc en plus France Télévisions a les images.
00:57C'est un zoom call, en fait, où il y a tout le monde qui est...
01:00Donc certains floutent l'arrière-plan pour pas qu'on voit leur intérieur chez eux,
01:04d'autres sont au soleil avec des lunettes de soleil à chemise ouverte,
01:07enfin c'est un peu à l'avenant.
01:09Tous les présidents de club sont là.
01:10Une réunion aussi importante que ça se fasse en visio avec des mecs au bord de la piscine,
01:14c'est un truc de malade.
01:15C'est le 14 juillet.
01:16Rien que ça, c'est fou.
01:18Tiens, en préambule, Vincent Labrune, qui évidemment est présent,
01:22délivre un message.
01:24Voilà, parce que là, à ce moment-là,
01:26Bein Sport met 100 millions d'euros pour un match.
01:29Mais évidemment, on n'explique pas ce que sont les 100 millions.
01:32Moins 20, moins...
01:34Bon, mon Dieu.
01:35Alors, tout ça a été dans le journal de 20h tout à l'heure de France 2.
01:37D'ailleurs, bravo pour ce coup éditorial de complément d'enquête.
01:42Complément d'enquête qui prépare d'ailleurs une spéciale d'Arl Reineffi.
01:46Je ne sais pas quand c'est programmé, en général, ils ne disent pas trop.
01:49Il est aux abois, le gars.
01:50N'importe où, ça arrive.
01:51T'as pas le cul propre, à un moment.
01:53Alors, bon, ça c'était le petit propos introductif.
01:56Autre extrait.
01:58Extrait, vous allez le voir, d'une passe d'armes
02:02entre Nasser Arrelaifi et Joseph Ougourlian.
02:05Et on le dit depuis des semaines que Joseph Ougourlian
02:07est un des rares présidents qui, en gros,
02:12mène la contestation, développe ses arguments, se laisse pas faire.
02:15Il a même quitté le conseil d'administration,
02:17rappelez-vous, il y a quelques mois avant les nouvelles élections.
02:21Sans doute saoulé par le fonctionnement.
02:24Mais là, bien évidemment, il a donné son avis,
02:26et il donne un avis de stratège des médias.
02:28Faut quand même rappeler que Ougourlian,
02:31c'est le patron du groupe Prisa en Espagne,
02:32qui est le plus gros groupe de médias en Espagne.
02:34C'est énorme, hein.
02:35Donc il connaît un peu le dossier, quand même.
02:37Vous l'avez compris, c'est très tendu.
02:38Entre les deux, donc les...
02:41Je vous retraduis pour ceux qui n'ont pas de fili,
02:44laisse-moi finir Nasser, t'as parlé trois fois,
02:46voilà, tu dois respecter les autres.
02:49Voilà, et il dit « you're bullying, tu intimides tout le monde ».
02:51Il dit « you're bullying, tu intimides tout le monde ».
02:54Voilà, et vous voyez que Nasser Al-Rafi monte le tour en disant
02:56« tais-toi, toi tu comprends rien aux médias ».
02:58Ben Ougourlian, il comprend un peu quelque chose aux médias,
03:00le gars il est patron de médias,
03:01donc s'il y a bien quelqu'un qui comprend quelque chose, c'est lui.
03:03– Surtout, il y a un truc qui est clair.
03:05Comment voulez-vous que le patron d'un club,
03:08qui est également le patron d'un média,
03:10puisse avoir une parole normale, mesurée, objective,
03:14quand il s'agit de savoir ce qu'on va faire des droits télé ?
03:18– Évidemment que Nasser Al-Rafi, avec les deux casquettes,
03:21ne peut pas être neutre.
03:23Il doit donner à manger à sa chaîne,
03:25il doit donner à manger à son club,
03:27déjà qu'il a cassé la répartition.
03:30Et l'autre, il dit, parce qu'il faut expliquer
03:32pourquoi Ougourlian disait ça, c'est qu'il disait
03:35« si on donne toute la Ligue 1 à Dazone… »
03:38– En fait, lui, il pense à long terme.
03:39– À long terme, il dit « il y aura peut-être plus,
03:41ça facilitera les abonnés parce que tu auras…
03:44– Évidemment.
03:44– … l'entièreté du produit.
03:46C'est toujours été comme ça que ça fonctionnait.
03:49– D'autres sont sur la même ligne.
03:51En fait, dans ces réunions, ce qui est fou,
03:53c'est que t'as l'impression qu'ils pensaient qu'à la thune
03:54à prendre tout de suite et que personne ne réfléchissait
03:56stratégiquement avec le diffuseur.
03:57– Non mais Gilbert, il y a autre chose.
03:58– Les seuls qui en ont parlé, c'est Ougourlian,
04:01Prudhomme, Leunay et Marc Keller, les seuls.
04:03– Il y avait des voix dissonantes dès le départ,
04:05et d'ailleurs c'était des cas isolés.
04:07Et aujourd'hui, parce que ça commence à sortir dans la presse,
04:10il y a beaucoup de présidents qui sont en train de retourner leur veste
04:12parce qu'ils flippent de leur image,
04:14ils flippent des conséquences qui peuvent arriver.
04:16Mais moi, parce que dans tout ce qui est sorti médiatiquement
04:20depuis aujourd'hui, et ça va sortir encore demain,
04:23il y a quelque chose, moi, qui m'interpelle
04:25et qui m'interroge fortement, c'est que dans l'appel d'offres,
04:29il y avait quand même un autre télédiffuseur qui était présent
04:32et qui était une contre-proposition par rapport à Dazone.
04:36– On l'apprend dans ces discussions.
04:37– Mais à aucun moment ils en parlent dans le conseil d'administration.
04:40– Si, on comprend qu'il s'agit de Disney.
04:42– On comprend qu'il s'agit de Disney, mais à aucun moment
04:44il traite de Disney pendant les 2h15 que dure la Réunion,
04:47comme si c'était scellé entre 3-4 personnes le deal.
04:51– Tu as compris qu'à un moment de la Réunion, il y a Ben Morel
04:54qui était l'Assemblée Ouvrière.
04:55– Lui, il a travaillé pour la Ligue et tu as vu les menaces qu'il a reçues ?
04:59– Qui lui sous-entend qu'il faut réfléchir parce qu'il y a peut-être d'autres offres et tout,
05:02et en fait, Nasser El-Rafi…
05:03– Il le menace derrière.
05:05– En gros, il ne veut pas entendre parler de ce diffuseur-là.
05:06– Il lui dit carrément, c'est toi qui seras responsable de ce fiasco
05:09et il y aura des conséquences.
05:10– Il allume publiquement Ben Morel dans sa Réunion.
05:13– C'est gravissime ce qui s'est passé ce 14 juillet.
05:15– Autre extrait, John Textor, qui lui est là et qui n'a pas sa langue dans sa poche.
05:21– Et qui prend un petit peu de temps à intervenir, qui écoute les gens et qui…
05:24– Et qui rigole d'ailleurs, il prend ça avec de la bière et tout.
05:26– Et au bout d'un moment, il craque, il se dit « c'est quoi, c'est fou ou est-ce que je suis arrivé ? »
05:28– Heureusement qu'on est en France.
05:29– Nasser, il s'énerve, il l'insulte, il dit « tu comprends rien du tout, tais-toi »
05:32et il n'arrête pas d'appeler Vincent.
05:33– Vincent intervient, et Jean-Pierre et Vincent, « allez-y les toutous, allez bouffer l'Américain ! »
05:41Non mais c'est délirant, mais c'est incroyable !
05:44Mais Vincent, la brune ne sert à rien, mais c'est même pas que c'est un laquet,
05:48il est en-dessous du… c'est quoi en-dessous du laquet ?
05:50C'est quoi en-dessous du laquet ? Il y a quoi en-dessous ?
05:54Le domestique, c'est quoi ? Je sais même pas ce qu'il y a en-dessous.
05:58– Laissez-moi traduire l'échange.
05:59Donc là, John Texter, qui a patienté, dit « bon, il serait peut-être temps que quelqu'un d'autre
06:05que Nasser El-Rafi prenne la parole », donc lui, il veut prendre la parole,
06:07et il commence à développer… voilà, il dit « Nasser, tu es un tyran ! »
06:11Et là, donc là, Nasser El-Rafi dit « John, John, John, John, John, arrête de parler ! »
06:14Il dit « de toute façon, toi, tu ne comprends rien, on ne sait pas d'où tu viens, tu es un cow-boy,
06:18et on ne sait pas de quoi tu lui parles, tu ne comprends rien », donc en gros, il le dégage…
06:20– Mais t'es un cow-boy, t'imagines si l'autre lui dit « toi, t'es un vendeur de tapis ou de chameaux ? »
06:24– Oui, non, effectivement… – Mais c'est un délire, quand même !
06:27Mais d'où il lui dit ça, l'autre ?
06:29– Et là, je continue l'échange, je traduis, John Texter joue l'ironie,
06:33et il dit « ah oui, c'est vrai, moi, je suis un étranger, donc je suis un idiot,
06:35donc je ne comprends rien », en gros, c'est ça que tu veux dire, quoi.
06:37Et là, Nasser El-Rafi dit « Jean-Pierre, je sors de cet appel,
06:41parce que vraiment, je vais me fâcher, je perds mon temps, machin ». Voilà l'échange.
06:46– Non, mais… – Et sans arrêt, le…
06:48– Non, mais ça, on dit long, cela… – Vincent, Vincent, mais interviens !
06:51– Tu parles en fait du gourlian avec Texter, les échanges qu'ils jouent avec Nasser El-Rafi,
06:54mais on peut rajouter aussi d'autres présidents qui ont pris la parole,
06:57comme Jean-Pierre Rivière… – Alors après, il y a le cas Jean-Pierre Cayot.
07:00– Comme Cayot, exactement, franchement…
07:03– Alors, une nouvelle fois, bravo à France 2, complément d'enquête,
07:07il y a d'autres extraits que publie l'équipe, et bravo à eux aussi.
07:11– Alors, il faut quand même, petite parenthèse à ce stade,
07:14bon, évidemment, moi, quand il y a la vérité, je suis très content qu'elle sorte,
07:20maintenant, il faut quand même dire que… – Mais est-ce qu'il y aura des conséquences, Agnès ?
07:22– Le fait que, on en voit y venir, le fait que tous ces éléments sortent,
07:26montre quand même que, bon, c'est au-delà du bordel à la Ligue,
07:30parce que pour que ça sorte, ça veut dire qu'il y a une taupe.
07:32Ça veut dire qu'il y a quelqu'un, et moi, je vous tiens informés, tu vas compléter,
07:37il y a des présidents, que j'ai eus, qui sont fous de rage,
07:42il y a des présidents qui sont enragés, ce soir, de voir qu'ils sont trahis,
07:47que ces documents sortent, ça veut dire qu'ils ne croient plus en personne,
07:52que le lien de confiance est rompu, ils se disent, mais est-ce qu'on se rend compte
07:56que sur la télé publique, une réunion qui est privée, une visio, sort ?
08:01Ça veut dire que c'est forcément quelqu'un qui a participé à cette réunion, qui a balancé.
08:06– Ça veut dire qu'il avait des doutes. – Ça en dit long sur l'ambiance.
08:10– Je peux vous apporter quelque chose, j'ai de l'eau.
08:11– Parce que nous, jusque-là, depuis cet été, tout ce qu'on racontait, c'est le off,
08:15mais que quelqu'un arrive et prend le document et dit « vas-y, tenez, balancez »…
08:18– On avait de fortes présomptions, on a des preuves.
08:21– Là, c'est quand même incroyable.
08:22– Je vous apporte quelques éléments concrets là-dessus.
08:24Bon, nous déjà, toutes les infos qu'on donne depuis des mois maintenant dans l'after,
08:28c'est évidemment des gens qui participent aux réunions, qui nous les donnent.
08:32– C'est illégal ou pas ce genre de procédé en fait ?
08:34– Comme dit Daniel, en off.
08:37Donc les présidents en fait, ils parlent les présidents,
08:40alors ils veulent que ce soit totalement imperméable, mais chacun a ses intérêts,
08:44chacun a un intérêt parfois à savoir faire les choses, donc les présidents parlent.
08:47Là, ce qui se passe, tout le monde est en visio.
08:49En fait, en visio, c'est très simple, t'as une petite touche, tu peux enregistrer.
08:53Et en fait, moi j'ai parlé à des participants de ce genre de réunion, souvent,
08:57ben les gens ils enregistrent parce qu'ils se disent « tiens, c'est toujours bien comme ça on garde une trace »,
09:00on sait jamais.
09:01Par exemple, dans trois mois, un tel qui a dit ça ou machin, ben comme ça, ça peut être utile.
09:08Donc en fait, tout le monde enregistre, enfin je dis pas que tout le monde enregistre,
09:10mais enfin y a beaucoup de participants qui enregistrent.
09:13Et là, y avait 40 personnes, président de club, représentants de la FED,
09:19des salariés de la Ligue, bref.
09:21Ça fait effectivement beaucoup de monde.
09:23– Est-ce que c'est légal de sortir un conseil d'administration,
09:29d'ordre privé, d'une entreprise privée, comme ça ?
09:32– Ben Manu, il faut demander à un avocat.
09:35– De toute façon, personne pourra attaquer, la source restera secrète.
09:37– Tant qu'il n'y a pas de, ce qu'on appelle, je sais plus le terme,
09:42une clause de confidentialité signée,
09:45s'il y avait une clause de confidentialité signée par tous les participants
09:48et si quelqu'un l'enfreint, je pense qu'il est effectivement attaquable.
09:51Mais s'il n'y a pas ça, je ne vois pas…
09:52– Mais s'il y a ça, si ça sort, c'est que d'une, t'as des gens qui ne sont pas d'accord.
09:55Donc déjà, ça veut dire que les gens ne travaillent pas
09:58pour le bien collectif du football français.
10:00Donc les mecs sont prêts à se tirer dessus.
10:02Les gars se détestent.
10:03Aujourd'hui, il y a des inimitiés qui sont de plus en plus fortes.
10:07Une personnalité qui se détache pour gérer le football français,
10:11mettre les gens d'accord,
10:13mais ça va être très compliqué après l'événement de ce soir.
10:15Parce que, comme ça, nous, la personne qui nous semble,
10:21de par son expérience dans les médias, de par sa hauteur, son intelligence,
10:25et effectivement, il est pas dans le camp de l'abreu et tout, c'est Joseph Ougourian.
10:29Sauf que Joseph Ougourian n'est pas aimé par tous les autres résidents.
10:32Loin de là, il y en a plein qui vont penser soit que c'est lui la taupe,
10:35soit qu'ils ne lui font pas confiance.
10:38L'homme qui va rassembler pour qu'il n'y ait plus de fuite,
10:41qu'on bosse tous et qu'on aille tous dans le même sens,
10:45ce n'est pas gagné.
10:46Là, on est au bord d'une explosion.
10:48On ne se met pas qu'on est au bord, on est dans l'explosion.
10:51Autre élément, évidemment qu'au ministère,
10:54on a pris note des éléments qui sont sortis aussi bien dans l'équipe que à la télé.
10:59Il n'y a pas des députés ou des sénateurs qui sont dessus ?
11:02Philippe Diallo, à un moment quand même,
11:05vous avez été élu président de la 3F,
11:06il va quand même falloir assumer le statut un petit peu quand même.
11:10Demain, il va recevoir un coup de téléphone.
11:12Daniel, tu sais très bien que le président de la 3F, c'est politique.
11:15Et non, à un moment, il va quand même bouger.
11:17Mais c'est lui le boss, mais ça a toujours été politique ces trucs-là.
11:21Il a prévu d'organiser une réunion.
11:23D'abord, il va y avoir un conseil d'administration le 27 février.
11:25Si Vincent Labrune ne se fait pas retourner à cette date-là,
11:27c'est que vraiment, on marche sur la tête.
11:30Dans la foulée, il va y avoir le grand espèce de grenelle du football français,
11:33animée par Philippe Diallo et la ministre.
11:36Je pense que les choses peuvent s'accélérer avec les éléments qui sont sortis.
11:39Ils n'ont pas le choix.
11:40La ministre va téléphoner à Philippe Diallo demain matin,
11:43va demander...
11:44Des comptes ?
11:45...jusqu'où on va s'enfoncer.
11:49Je ne sais pas, elle a un rôle à jouer la FFF,
11:51elle peut mettre sous tutelle la Ligue.
11:52C'est pour ça que je te dis qu'à un moment,
11:54Philippe Diallo va quand même falloir...
11:56Qu'il prenne ses responsabilités ?
11:57...qu'il demande à Vincent Labrune de partir
12:00et que peut-être que l'homme qu'il doit rassembler, c'est lui.
12:03Il doit prendre les deux casquettes,
12:04parce que là, la 3F, l'équipe de France,
12:07il n'y a pas grand-chose à gérer, les contrats sont rentrés et tout.
12:10Donc Philippe Diallo,
12:11on va se lever un petit peu plus tôt le matin
12:12et se coucher un peu plus tard le soir,
12:14et puis on va mettre les deux casquettes,
12:15président de la FED et de la Ligue.
12:17Et on va prendre les choses en main et on va essayer de rassembler.
12:19Et s'on n'en est pas capable,
12:20on actera qu'il n'en est pas capable.
12:22Mais là, Philippe Diallo, il faut qu'il y aille au charbon là maintenant.
12:24Et surtout, ça réhabilite Texter également.
12:27Tout le monde s'était foutu de sa gueule.
12:28Tout à fait.
12:29Alors, deux choses encore.
12:31Je vous parlais de Caillaux,
12:32mais on remarque quand même sur l'intégralité de cette réunion
12:35que finalement, Vincent Labrune parle très peu.
12:38Il parle très peu.
12:39Il n'est pas là pour ça, il ne sert à rien.
12:41Quoi ? Dans les écoutes ?
12:43Ah non, il a parlé.
12:45Il a dit tout le bien qu'il pensait de Béhine.
12:47Ça parle dans une réunion, le laquet ?
12:48Mais ce n'est même pas ça, Daniel.
12:50Il a parlé, il a même bien parlé,
12:51puisqu'au début, justement, à l'ouverture de cette audience,
12:55il a déjà mis le décor.
12:58Il y a d'autres moments un peu croustillants.
12:59Il avait la boîte avec le barane.
13:02Il y a d'autres moments un peu croustillants,
13:04notamment concernant Jean-Pierre Caillaux.
13:06Jean-Pierre Caillaux, qui est un peu sanguin,
13:08et qui dit « moi, j'ai fait beaucoup d'appels d'offres ».
13:14Il est minuit 3, il y a des gros mots.
13:15« Je peux vous dire que des branlettes,
13:17j'en ai connu dans tous les sens.
13:18J'ai connu des mecs qui étaient des génies,
13:19qui avaient toutes les idées,
13:20sauf qu'ils nous ont tous envoyés dans la merde.
13:22J'ai connu des mecs qui ont construit des stades à 50 000 places
13:24croyant qu'ils étaient Dortmund,
13:25on sait où ils sont aujourd'hui ».
13:27Je pense qu'il fait référence à Bordeaux.
13:29– C'est pas 50 000 à Bordeaux.
13:31– Je ne sais pas s'il fait à 20 000, je ne sais pas trop.
13:32– Je ne le voyais pas trop, peut-être à 10 000.
13:35Et alors après, il y a un autre moment un peu croustillant,
13:38c'est là que ça monte les rapports de force.
13:40Vous avez entendu John Textor, évidemment,
13:42parler en anglais, il ne parle pas français.
13:44Nasser Al-Railaifi parle un peu en français,
13:46puis quand le ton monte, naturellement, il parle en anglais.
13:48– Komoli, pareil.
13:49– J'attends, j'arrive.
13:50Personne dit à Nasser Al-Railaifi « s'il te plaît, parle français ».
13:53Et là, arrive Damien Komoli, qui lui, par urbanité, on va dire,
13:57parle en anglais en se disant « pour que tout le monde le comprenne,
13:59je vais parler en anglais ».
14:01Et là, Caillau, qui ne comprend pas l'anglais, s'énerve,
14:04il dit « ouais, dans la France, ici… »
14:07– Non, non, il lui dit même « tu me pètes les couilles ».
14:09– Voilà.
14:10– Ah oui, il le dit, c'est une citation.
14:11– Et en anglais, « you break my balls ».
14:14– Tu te remarqueras qu'il dit ça à Komoli,
14:16mais qu'il ne le dit pas à Nasser Al-Railaifi.
14:18– Bien sûr.
14:20– Ce qui est en dénonce sur les rapports de force.
14:21– Je vais te dire, Jean-Pierre Caillau,
14:24vous allez trouver ça complètement dingue,
14:26mais j'ai eu de la tendresse pour lui.
14:29Aussi bien quand j'ai entendu La Réunion
14:30que quand j'ai lu les retranscriptions.
14:32– J'ajoute une dernière punchline, il dit « j'ai beau être un routier »,
14:35parce qu'à la base, il est d'entreprise de transport,
14:36« je ne suis pas un abruti ».
14:39– Non, mais moi, j'avais de l'empathie,
14:40j'ai toujours de l'empathie pour lui, ça remonte à 1998.
14:43– Moi, je n'en avais pas.
14:44Je dois dire que j'ai eu de la tendresse pour lui
14:46parce que je pense qu'il s'est fait rouler dans la farine
14:49par Vincent Labrune depuis le départ.
14:51Que ça arrive de se faire rouler dans la farine,
14:53que je ne lui en veux pas pour ça.
14:54– Et tu vois ce qu'il a fait à Reims récemment ?
14:58– Je ne sais pas.
15:00– Il a quand même mis 7 millions,
15:01il est redevenu actionnaire majoritaire.
15:03– Moi, je pense qu'il s'est fait rouler.
15:06On lui a donné des fonctions qu'il n'aurait pas dû occuper.
15:10Il s'est fait… comment dire ?
15:13On l'a utilisé, Labrune et Nasser l'ont utilisé.
15:15– Il n'y a pas qu'eux.
15:17– Ils lui ont fait croire qu'il était plus important
15:19que ce qu'il devrait être.
15:20Il a un petit club et ce qu'il a fait dans son petit club,
15:23au fond, ce n'est quand même pas si mal.
15:25– Moi, je pense qu'il y en a d'autres également
15:27qui doivent se regarder dans la glace.
15:28– Il y a encore une semaine, il m'a dit que c'était un lacet.
15:31– Il y a deux ou trois présidents aussi
15:33qui doivent se regarder dans la glace
15:34parce que franchement, ils ne sont pas clairs et nets.
15:36– Quand je l'entends dans La Réunion,
15:39je vois bien qu'en fait, il est… comment dire ?
15:41Je ne sais pas, c'est un peu comme si on se foutait de sa gueule.
15:44Il m'a presque fait de la peine.
15:45J'ai envie d'aller avec lui, de boire un coup avec lui.
15:48– C'est le dîner de con que tu es en train de me dire ?
15:50– Ouais, quasi.
15:51J'ai envie d'aller le voir, Jean-Pierre.
15:52Et c'est marrant parce que tu sais, tu as Julien,
15:54qui est hasard, qui le connaît et qui souvent m'a dit
15:57« tu sais, je suis sûr que si tu le rencontres, c'est un mec sympa. »
16:01Je lui dis « bah ouais, mais ce qui m'emmerde,
16:03c'est qu'il se fasse rouler par les autres. »
16:04– Donc tu penses que c'est le provincial
16:06qui s'est fait avoir par des mecs qui sont des businessmen ?
16:09– Oui, il s'est fait rouler.
16:11Et quelque part, j'ai eu de l'empathie quand j'ai lu tous ces trucs-là.
16:14J'ai envie d'aller boire un coup avec lui et de lui dire
16:15« mais putain, tu veux pas te réveiller maintenant ?
16:17Tu veux pas les envoyer chier ? »
16:18– « Mais je crois qu'il va se réveiller demain matin. »
16:19– « Tu sais, ces mecs-là sont foutus de ta gueule. »
16:21« Nasser, ils sont foutus de ta gueule, il t'a pris pour un péquenaud. »
16:24« Et la brune, il te prend pour un péquenaud depuis le départ. »
16:26C'est ça que j'ai envie de lui dire.
16:27– Manu, merci beaucoup.
16:29– Bah merci les gars, c'était passionnant.
16:31Et j'ai hâte de voir le prochain épisode demain.
16:34– Oui, c'est vrai que tous les jours, il y a un truc.
16:36– Bah, Télénova, c'est ce que je vous ai dit hier, les gars.
16:38– Télénovela.
16:39– Télénovela, mais j'ai hâte, j'ai hâte de voir ce que va dire Kevin à Karen demain, tu vois.

Recommandations