Yannick Neuder, ministre de la Santé, était l'invité de Maxime Switek, dans le 20H BFM.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Pour le dossier du 20h BFM, avec un chiffre que je voulais tout de suite vous montrer ce soir.
00:04Regardez, en janvier, 13 personnes sont mortes en France d'infections à Mélingocoque, dont des méningites.
00:10C'est-à-dire, une infection des méninges, c'est l'enveloppe de notre cerveau.
00:1413 morts, la hausse est flagrante. Pourquoi cette recrudescence et comment s'en protéger ?
00:20Bonsoir, monsieur le ministre.
00:21Bonsoir.
00:21Merci beaucoup d'être avec nous, Yannick Nodder, ministre chargé de la Santé et de l'accès aux soins.
00:2513 décès en janvier. Vous êtes vous-même médecin. Est-ce que vous arrivez à expliquer cette hausse à ceux qui nous regardent ce soir ?
00:33Alors, on a chaque année à peu près 600 méningites à Mélingocoque. Nous en avons plus cette année.
00:41Ça fait suite à souvent un épisode de grippe qui est intensif, ce qui a été le cas cette année.
00:46Mais c'est vrai que depuis cet été, on a une cinquantaine de décès du fait de méningites et de Mélingocoque.
00:54Donc, ça interroge et en tout cas, ça nous invite effectivement à rappeler un certain nombre de choses.
01:00On va le faire ce soir, évidemment.
01:01C'est-à-dire que la vaccination, effectivement, est obligatoire pour les nourrissons depuis le 1er janvier.
01:07Donc, j'appelle vraiment, c'est aussi un message qui n'est pas un message d'inquiétude.
01:11Le Mélingocoque, nous en sommes tous porteurs. Donc, c'est un germe qui nous habite,
01:16mais qui peut parfois provoquer ces méningites qui peuvent être assez rapides, foudroyantes.
01:21Donc, c'est la recommandation de dire qu'il faut vacciner tous les nourrissons.
01:25Donc, tous les enfants, c'est obligatoire depuis le 1er janvier.
01:28Donc, tous les nourrissons jusqu'à l'âge de un an.
01:31Et puis, il y a des rattrapages avec le médecin, l'infirmière, le pédiatre jusqu'à l'âge de deux ans.
01:36Et puis, de pouvoir aussi dire qu'on peut rattraper aussi en lien avec l'éducation nationale.
01:42Et c'est ce que nous souhaitons faire.
01:43On peut se vacciner jusqu'à quel âge ?
01:44Alors, on peut se vacciner, entre guillemets, il n'y a pas d'âge.
01:47Mais les endroits où c'est plutôt important de se vacciner, c'est toujours pareil.
01:51C'est les extrêmes de la vie.
01:52Donc, les personnes âgées et particulièrement les jeunes.
01:55Donc, c'est pour ça que nous allons organiser, je vous le disais,
01:58avec l'éducation nationale Elisabeth Borne qui est mobilisée sur ce sujet-là,
02:02un rattrapage de vaccination à l'âge de 11 ans vers les collèges,
02:07l'entrée en collège ces années-là, vers la cinquième en général.
02:10Les parents vont être prévenus qu'il y aura cette campagne dans les collèges ?
02:14Je crois qu'il faut vraiment intensifier la vaccination en France,
02:18particulièrement sur la méningite, le méningocoque.
02:22Et puis, de lier aussi ce rattrapage vaccinal au papillomavirus,
02:27dont on ne parle pas assez, et de permettre aussi l'éradication.
02:31Là, c'est autre chose.
02:32Donc, vaccination papillomavirus pour les garçons et les filles
02:36avec aussi des impacts très directs.
02:38C'est l'éradication du cancer du col de l'utérus qui est à la clé
02:42puisque c'est à peu près 1 600 décès par an.
02:45On voit que ce sont souvent des jeunes qui sont touchés,
02:48des jeunes adultes ou des enfants, parfois des enfants très jeunes.
02:51Je sais que vous vous êtes rendu dans la Drôme
02:53après le décès d'un petit garçon, me semble-t-il,
02:56de 3 ans, mort il y a quelques jours d'une méningite.
02:59Qu'est-ce que vous pouvez dire justement aux parents
03:01qui seraient inquiets et qui nous regardent ce soir ?
03:03Je crois que c'est de rappeler aussi la symptomatologie, les symptômes.
03:08C'est souvent des épisodes de température, de fièvre.
03:11Et puis parfois des signes cutanés, des érosions cutanées, des plaques cutanées.
03:16Donc naturellement, il faut consulter.
03:19Et c'est des infections qui se traitent
03:23puisqu'il faut mettre un traitement antibiotique.
03:25Mais il faut aussi constater que c'est des infections qui sont graves.
03:29Et sur les chiffres qu'on a dans à peu près un peu plus de 10 % des cas,
03:32ça peut être mortel.
03:33Donc il y a une vraie question à se poser de pouvoir,
03:37au vu de la véracité de ces méningites,
03:40et notamment depuis le mois de janvier,
03:42de réinterroger la Haute Autorité de Santé.
03:44C'est ce que j'ai fait avec mon ministère pour se poser la question
03:47de s'il faut effectivement rendre obligatoire la vaccination.
03:51Qu'est-ce que vous dites vous ?
03:52Sur le 2-11 ans.
03:53Je dis que ça dépend un peu des circonstances.
03:58Je pense que chaque parent doit en parler avec son médecin,
04:01avec son professionnel de santé.
04:04Et je pense qu'à titre individuel, on a plutôt envie de recommander.
04:08Vous êtes plus dans la recommandation que dans l'obligation pour l'instant.
04:10Oui, bien entendu.
04:11Parce que l'obligation, elle est claire.
04:14L'obligation, elle est pour les nourrissons.
04:17Donc ça, on est très clair.
04:18Parce que là, il est clairement montré qu'il y a des pertes de chances
04:22si l'enfant, le nourrisson, n'est pas vacciné.
04:24Après, il est fortement, clairement recommandé de le faire à partir de 11 ans.
04:31Sur le 11-14 ans.
04:32Et c'est pour ça que nous le couplons avec la vaccination du papillomavirus
04:36pour pouvoir effectivement éradiquer le cancer du col
04:40et puis d'autres types de pathologies cancéreuses
04:44qui se développeront dans quelques années.
04:46Et puis sur la tranche du 2-11 ans,
04:49je crois que c'est vraiment, il n'y a pas de recommandation claire.
04:53J'ai réinterrogé la Haute Autorité de Santé dans une mission très flash
04:57pour savoir si effectivement, nous devons intensifier
05:00et rendre obligatoire cette vaccination.
05:02Pour l'instant, ce n'est pas le cas, mais elle est recommandée.
05:05Mais il y a une réflexion qui est en cours.
05:07On profite de votre présence, M. le ministre,
05:08pour poser trois questions d'actualité.
05:10D'abord, Amélie Rosic.
05:11Oui, question d'actualité, notamment sur les PFAS.
05:15Le Parlement français a adopté une législation.
05:18Donc les PFAS, on va quand même le rappeler,
05:20ce sont ce qu'on appelle des polluants éternels
05:22qui proviennent notamment de l'industrie,
05:24je le rappelle notamment pour bon nombre de téléspectateurs.
05:26Il y en a par milliers, ils se retrouvent dans l'air,
05:28ils se retrouvent jusque dans notre sang.
05:30Le Parlement français a restreint l'utilisation de ces PFAS,
05:34en particulier dans les produits cosmétiques,
05:36le fart pour les skis et les vêtements,
05:38mais pas ailleurs, pas pour les poils, par exemple.
05:41Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
05:43Et comment on fait pour aller plus loin,
05:44sachant que c'est un élément qui pollue à peu près tout
05:47et qui ne se dégrade pas dans l'environnement ?
05:49Bien sûr.
05:50Je crois que le Parlement a bien travaillé.
05:53On dit souvent quand le Parlement a mal travaillé.
05:56Là, le Parlement a bien travaillé en accord avec le gouvernement.
05:59C'est que dans un certain secteur, vous l'avez dit,
06:01cosmétiques, textiles,
06:04quand il y a des substitutions à l'utilisation de ces produits,
06:08on peut les interdire.
06:10C'est ce qui sera fait au 1er janvier 2026.
06:13C'est naturellement de renforcer les contrôles,
06:16puisqu'à partir du 1er janvier, dans les analyses d'eau,
06:19ces PFAS seront donc dosés.
06:23Et puis surtout, c'est de pouvoir remettre aussi un principe
06:26dans les secteurs où ce n'est pas possible pour l'instant
06:28de se passer de ces composés,
06:31de pouvoir remettre un principe pollueur-payeur
06:34qui vont permettre aussi de pouvoir amorcer des fonds,
06:38qui vont permettre notamment souvent aux collectivités locales
06:41de pouvoir faire les travaux nécessaires sur le réseau d'eau
06:44parce qu'ils sont surtout aussi dans l'eau,
06:47et de pouvoir permettre qu'on puisse les capter.
06:50Il y a un certain nombre de mesures qui sont onéreuses,
06:53mais qui permettent de neutraliser ces PFAS.
06:56Le Parlement a bien bossé.
06:58On a été alerté par un certain nombre de téléspectateurs
07:00qui se plaignent d'une chose toute bête, M. le ministre,
07:02un peu partout en France, les parkings des hôpitaux
07:04sont devenus payants. Vous aviez promis de faire un geste.
07:07Quel geste ?
07:08C'est en cours.
07:09C'est des parkings.
07:11Souvent, les hôpitaux ont passé des marchés
07:13avec des sociétés qui gèrent les parkings.
07:16Il faut mettre de l'humanité dans la prise en charge
07:19des familles auprès de leurs patients,
07:22et que dans un certain nombre de pathologies
07:24qui seront définies, il peut y avoir des abonnements
07:27ou des forfaits, ou des exonérations,
07:29qui doivent être proposées quand vous accompagnez
07:31un proche en soins palliatifs,
07:34dans des services de cancérologie, d'hématologie.
07:36Mais d'une façon générale, il faut accompagner
07:38naturellement ses parents,
07:40que le parking ne soit pas quelque chose
07:42qui aggrave la situation économique des familles,
07:46et qu'il ne soit pas non plus une solution,
07:48parce qu'on parle beaucoup des transports,
07:51et pas que quelqu'un qui prendrait sa voiture
07:54se retrouverait à payer de façon importante,
07:58alors qu'il pourrait faire acte de civisme
08:02en demandant ne pas faire acte de civisme,
08:05et demander un transport.
08:07Donc il faut que tout ça soit équilibré,
08:09et j'attends des propositions très concrètes
08:11des hôpitaux qui vont nous les faire.
08:13Encore une question très courte sur le Paracetamol Challenge,
08:16ce jeu stupide qui consiste à ingurgiter
08:19le plus de paracétamol possible.
08:21On en voit des exemples qui viennent de l'étranger,
08:23sur les réseaux sociaux.
08:24C'est extrêmement dangereux.
08:25On commence à avoir des cas en France,
08:26quatre en une journée dans un hôpital d'Occitanie,
08:28c'est ce que dit Centre Presse ce soir.
08:30Est-ce que vous avez les mêmes remontées ?
08:32Est-ce que vous commencez à voir apparaître
08:33ce genre de cas en France ?
08:34En tout cas, ce que je peux redire,
08:37c'est que le paracétamol est un médicament
08:41qui est très efficace pour la douleur,
08:43pour la fièvre, mais attention, il y a des doses,
08:45il ne faut pas dépasser certaines doses,
08:47puisque, de souvenir, le cardiologue que je suis,
08:49sait que ça donne des atteintes hépatiques,
08:51notamment ça donne des insuffisances hépatiques
08:53quand on dépasse un certain dosage,
08:56donc naturellement, je ne peux que recommander
08:58de prendre le Doliprane quand on a besoin,
09:01selon les doses qui ont été prescrites.
09:02Et pas pour un jeu, évidemment.
09:03Mais pas pour un jeu,
09:04mais on ne joue pas avec les médicaments.
09:05Merci M. le ministre d'avoir été avec nous ce soir.