• le mois dernier
GRAND DÉBAT / Retraites : l'heure des négociations

« Le récap » par Marco Paumier

La Cour des comptes a dévoilé les conclusions de sa « mission flash » sur la « situation financière et les perspectives du régime des retraites » à la demande du Premier ministre. Ce rapport, rédigé par la juridiction financière présidée par Pierre Moscovici, examine l'état de la caisse des retraites et prévient que les perspectives sont « préoccupantes ». D'ici 2035, le déficit des régimes de pension pourrait atteindre entre 14 et 15 milliards d'euros. Le système deviendra, par conséquent, de plus en plus déficitaire au cours des vingt prochaines années. Cet état des lieux marque le début d'un « conclave » réunissant les partenaires sociaux pour remanier la réforme de 2023. Quelles sont les solutions pour remédier au déficit du système des retraites ?

Invités :
- Hadrien Clouet, député « La France Insoumise » de Haute-Garonne
- Stéphanie Rist, députée « Ensemble pour la République » du Loiret
- Marc Vignaud, journaliste économique à « L'Opinion »
- Denis Gravouil, secrétaire confédéral CGT en charge des négociations sur les retraites

GRAND ENTRETIEN / Nicolas Thierry : PFAS, le vote d'une loi ambitieuse

Lors de la niche parlementaire du parti écologiste, le jeudi 20 février, le Parlement a définitivement adopté une proposition de loi qui impose l'interdiction de la « fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché » de certains produits contenant des PFAS (polluants éternels). Le rapporteur du texte, Nicolas Thierry, s'en est félicité : « La France s'est aujourd'hui dotée d'une des lois les plus ambitieuses au monde sur les PFAS ». Il s'agit d'une législation qui cherche à protéger la population de ces molécules chimiques polluantes et cancérigènes présentes dans l'eau, l'air et les sols. À partir de 2026, les produits cosmétiques, le fart pour les sports d'hiver et les textiles d'habillement vendus en France ne pourront plus en contenir. Comment l'application de cette mesure sera-t-elle contrôlée dans les points de vente ?

Grand invité : Nicolas Thierry, député « écologiste et social » de Gironde
LA QUESTION QUI FÂCHE / Face à la guerre en Ukraine, une union nationale en France est-elle possible ?

Invités :
- Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de « Politis »
- Paul Melun, écrivain

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00Générique
00:02...
00:06Bonsoir et bienvenue.
00:08Je suis ravie de vous retrouver dans Le Savour.
00:10Regarde ce soir le financement des retraites.
00:13Pierre Moscovici,
00:14le 1er président de la Cour des comptes,
00:17a remis son rapport à François Bayrou ce matin.
00:19Pas de déficit caché, mais un diagnostic préoccupant.
00:23Dans 5 ans, il manquera 15 milliards d'euros
00:25pour financer les retraites, le double dans 20 ans.
00:29Le tout malgré la réforme contestée de 2023.
00:32Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
00:33Le retour à 62 ou même à 63 ans est-il raisonnable ?
00:38C'est notre grand débat ce soir sur ce plateau.
00:41Ils sont dans les vêtements, les poils antiadhésifs,
00:44la peinture, les cosmétiques ou encore les emballages alimentaires,
00:48les pifas, ces polluants éternels qui contaminent l'eau,
00:52le sol et l'air et nuisent gravement à la santé.
00:56Notre invité vient de faire adopter une loi d'interdiction
01:00qu'il qualifie d'historique.
01:02L'écologiste Nicolas Thierry sera avec nous tout à l'heure.
01:05Enfin, la question qui fâche ce soir,
01:08l'Union nationale derrière Emmanuel Macron,
01:11est-elle possible face à la menace de la Russie ?
01:14Après les propos chocs de Donald Trump sur l'Ukraine,
01:17le chef de l'Etat recevait toutes les forces politiques.
01:20A l'Elysée, nous en parlerons avec nos chroniqueurs
01:22à la fin de cette émission.
01:23Voilà pour le sommaire. Installez-vous.
01:26C'est parti.
01:27Musique rythmée
01:30...
01:39Il devait faire la vérité sur les chiffres
01:41après des semaines de controverse
01:43sur l'ampleur du déficit des retraites.
01:45Le rapport plus qu'attendu de Pierre Moscovici
01:48a été dévoilé ce matin à Matignon.
01:50Sans surprise, les comptes sont dans le rouge,
01:53même avec l'allongement de l'âge de départ à 64 ans.
01:56On va se pencher dans le détail ce soir sur ce rapport
01:59et sur les projections qu'il propose.
02:01C'est la base de travail sur laquelle vont s'appuyer
02:04les partenaires sociaux qui commencent leur round
02:06de négociation à la fin du mois.
02:09Pour en débattre ce soir, Stéphanie Rist, bonsoir.
02:12Merci d'être là.
02:13Députée Ensemble pour la République,
02:15c'est le camp présidentiel, députée du Loiret
02:17et rapporteur de la fameuse dernière grande loi
02:20sur les retraites.
02:21On va en débattre avec Adrien Clouet.
02:23Bonsoir. Merci.
02:24Députée La France insoumise de Haute-Garonne,
02:26spécialiste du dossier des retraites,
02:28également, Denis Gravouille, bonsoir.
02:31Secrétaire général de CGT en charge des négociations...
02:34-"Confédéral". C'est Sophie Binet.
02:36-"Confédéral", bien sûr. C'était écrit sur ma fiche.
02:39Vous vous en prenez légèrement.
02:41Vous connaissez largement ce dossier
02:43puisque vous négociez sur les retraites dans ce conclave.
02:46Marc Vignot.
02:47Merci de votre fidélité, journaliste économique,
02:49et d'opinion spécialiste de ce dossier.
02:52Avant de vous entendre, on va regarder ce qu'il y a dans ce rapport.
02:55Les chiffres clés, c'est dans le récap de Marco Pommier.
03:08Bonsoir, Marco.
03:09Bonsoir, Myriam.
03:11Rarement, un rapport de la Cour des comptes
03:13aura été aussi attendu.
03:14-"La vérité des chiffres sur le système des retraites,
03:17c'est la question des sages de la rue Cambon,
03:20mandatée par François Bayrou, le Premier ministre,
03:23qui a reçu ce matin, vous le voyez à Matignon,
03:25à des mains de Pierre Moscovici, le président de l'institution,
03:29les conclusions de la mission Flash.
03:3195 pages avec un constat.
03:34Il y a un déficit immédiat de 6 milliards
03:38qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien,
03:41dérivera vers 30 milliards.
03:43Plus de 30 milliards d'euros de déficit à l'horizon
03:472045, 15 milliards dès 2035.
03:51Un tableau très préoccupant, avec des prévisions
03:54proches du Conseil d'orientation des retraites,
03:57mais bien loin du déficit avancé par François Bayrou mi-janvier.
04:01A l'époque, le Premier ministre parlait de 55 milliards d'euros
04:05de déficit à l'horizon 2030.
04:07Pourquoi un tel écart et qui a raison ?
04:09Les deux, mon capitaine.
04:11Dans son calcul, le Premier ministre
04:13prend en compte le financement des retraites des fonctionnaires,
04:16mais le seul régime en déficit
04:18et que l'Etat doit compenser à l'europrès, c'est la loi.
04:21La Cour des comptes a tranché,
04:23la juridiction refuse de mélanger régime public et privé.
04:27C'est la présentation du rapport qui, vous le verrez,
04:30ne retient pas l'hypothèse d'un déficit caché.
04:33Je crois que c'est un rapport qui remplit la mission
04:36qui nous était impartie,
04:37c'est-à-dire de faire un Etat des lieux indiscutable.
04:40Etat des lieux indiscutable, les bases de travail
04:43pour les syndicats.
04:44C'est le début du fameux conclave entre les partenaires sociaux.
04:47Ils se retrouveront chaque semaine pendant trois mois.
04:50Objectif, retoucher l'impopularité,
04:53l'impopulaire plutôt réforme borne de 2023,
04:56qui a décalé l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
05:00Et si la Cour des comptes se garde bien
05:02de faire des recommandations sur l'avenir du système,
05:05elle donne des pistes de travail, en chiffrant, par exemple,
05:09l'impact d'un recul de l'âge légal,
05:11l'impact d'une modification de la durée de cotisation,
05:14d'une sous-annexation des retraites.
05:17Autre sujet, la pénibilité ou encore l'égalité femmes-hommes
05:21des syndicats qui sont prêts à passer aux choses sérieuses.
05:24L'idée, aujourd'hui, c'est de travailler
05:27sur cette réforme de 2023, qui est injuste,
05:30qui nous a été présentée comme la réforme du siècle
05:34qui allait résoudre tous les problèmes.
05:36Aujourd'hui, on a la démonstration que c'était du pipeau.
05:39Le sujet, c'est le financement de l'abrogation
05:41de la retraite à 64 ans. C'est le premier sujet.
05:44Une fois qu'on aura fait cela,
05:46nous sommes disponibles pour parler du reste.
05:48Nous, on n'est pas là pour parler de quelques paramètres
05:51et revenir sur le sujet dans 5 ans.
05:53On veut redonner confiance au modèle social.
05:55Comment assurer l'équilibre du système
05:58ou trouver les milliards, comme la Cour des comptes ?
06:00Je me garderai bien de faire des propositions
06:02ou des recommandations.
06:04Dommage. Merci beaucoup, Marco Pommier.
06:07L'évaluation de la situation, par Pierre Moscovici,
06:10il a ce mot, préoccupant.
06:12Est-ce que c'est un euphémisme, Stéphane Éryste ?
06:15Quand on regarde, malgré tout,
06:16il y a déjà 6 milliards de déficit,
06:1915 dans 5 ans, 30 dans 20 ans.
06:20Votre réforme, elle est caduque.
06:22Elle était censée quand même revenir à l'équilibre.
06:26Déjà, ce rapport est vraiment important
06:28parce qu'il va permettre de partager le diagnostic
06:31qu'il y a bien un déficit de notre système de retraite,
06:34que la réforme était donc nécessaire
06:36et surtout qu'on multiplie par 4 en 20 ans ce déficit.
06:42Mais pour expliquer aux gens, et tout le monde a ce bon sens-là,
06:47c'est-à-dire que dans la situation démographique
06:50dans laquelle nous nous trouvons,
06:52dans un système par répartition,
06:53c'est-à-dire les gens qui travaillent,
06:56qui payent pour les retraités en cours,
06:58quand vous avez moins de gens qui travaillent
07:00et plus de retraités, tant mieux,
07:02quand la bonne santé augmente,
07:04vous avez un système qui entraîne un déficit.
07:08Il y a des dérogations qui étaient accordées
07:11dans votre réforme.
07:12Est-ce que, finalement, elles ont pas coûté trop cher
07:15pour que ça ne suffise pas déjà ?
07:17Il y avait les carrières achetées, les femmes,
07:20il y avait les carrières longues.
07:22On se dit, pourquoi...
07:23On a l'impression, les Français se disent,
07:26il va falloir travailler encore plus longtemps.
07:28C'est ça qu'ils reçoivent, s'il y a un tel déficit.
07:32Sans la réforme, et c'est montré
07:34dans le rapport de la Cour des comptes,
07:36le déficit multiplié par quatre
07:38interviendrait pas dans 20 ans, mais dans 10 ans.
07:40On a éloigné de 10 ans...
07:42Il y a un effet positif de 10 milliards
07:44à l'horizon 2030.
07:45La réforme était importante en ce sens.
07:48Ensuite, il y a aussi un impact,
07:50puisque vous augmentez mécaniquement
07:52le nombre de gens qui travaillent,
07:54sur les recettes pour les finances publiques,
07:57qui sont de 27 milliards.
07:58C'est ce rapport de la Cour des comptes.
08:01Il n'y a pas de quoi...
08:02Travailler, mais au moins...
08:04On a beaucoup entendu, pendant la réforme,
08:06qu'il n'y avait pas de déficit.
08:08Quand on a fait la réforme,
08:10tout le monde avait accompli ça.
08:12C'est indiscutable.
08:13Il ne s'est pas compté, François Bayrou,
08:15ce déficit caché ?
08:17Il a fait quoi ? Une erreur de calcul ?
08:19Tous les ans, l'Etat a mis, en 2022,
08:2340 milliards pour payer les retraites
08:26des fonctionnaires et de l'Etat.
08:28C'est important de le dire aussi en France,
08:31aux Français, même si ce n'est pas
08:33dans le système de retraite
08:34tel que présenté par la Cour des comptes,
08:37c'est aussi des retraites payées par l'Etat
08:39et par les Français, quel que soit le tuyau.
08:42Adrien Clouet, votre évaluation,
08:44c'est préoccupant, quand même.
08:45Vous le reconnaissez ?
08:47Reprendrez-vous le mot de Pierre Moscovici ?
08:49Cette situation financière
08:51est préoccupante ?
08:52Les politiques macronistes sont préoccupantes
08:55depuis le temps qu'elles s'appliquent.
08:57Les caisses de retraite subissent les conséquences
08:59de ces politiques.
09:01Il y a un débat philosophique de fond.
09:03Est-ce qu'on pense qu'il y a un problème
09:05du côté des dépenses ?
09:07Les gens et les pensionnés coûtent trop cher ?
09:09Ou est-ce qu'il y a un problème
09:11du côté des recettes ?
09:12Celles et ceux qui pourraient contribuer plus.
09:15Je fais partie de cette seconde école
09:17des cotisations sociales.
09:19Je fais partie de ceux qui pensent
09:21qu'aujourd'hui, beaucoup de gens
09:23ne contribuent pas aux caisses de retraite.
09:25Il y a un chiffre intéressant dans le rapport.
09:28C'est une discussion pas trop technique.
09:30C'est page 76. Vous l'avez sous les yeux.
09:32Je m'en doutais.
09:33Il y a un chiffre vraiment intéressant.
09:36Ce chiffre nous dit que si on augmente de 1 point,
09:391 % les cotisations patronales sur les salaires,
09:421 %, on lève 6 milliards d'euros tout de suite.
09:44On lève 6 milliards d'euros.
09:46Et après, à 5 ans ?
09:47Si on lève 6 milliards d'euros avec 1 point de cotise,
09:50il y aura plus l'année prochaine.
09:52Avec l'inflation, les salaires montent.
09:55Vous augmentez le chômage,
09:56parce que vous baissez les cotisations.
09:58C'est intéressant ce que vous dites.
10:01Depuis 1945, on a triplé les cotisations.
10:03Vous avez le sentiment qu'on a triplé le chômage ?
10:06Non, il n'y a pas de lien entre les cotisations et l'emploi.
10:10Je finis ce que je voulais dire.
10:11Il est écrit, page 76, que 1 minuscule point de cotisation
10:15patronale rapporte 6 milliards d'euros.
10:17Ce rapport nous dit qu'en 2030,
10:19il y aura un manque à gagner de 6 milliards d'euros
10:22pour les caisses de retraite.
10:23Vous pensez que c'est une bonne solution ?
10:26Je pense que c'est une bonne solution
10:28que de se dire que dans ce pays, les pensionnés,
10:31pour faire en sorte que tout le monde vive bien,
10:33on peut contribuer à 1 % du côté des rémunérations.
10:36On va venir sur vos propositions.
10:39Déjà, votre évaluation,
10:41au regard de ces chiffres de la Cour des comptes,
10:45votre collègue Marie-Lise Léon de la CFDT dit
10:48que ce n'est pas catastrophique,
10:50mais elle reconnaît un problème de déficit.
10:52Déjà, on va parler de justice sociale,
10:54et on est juste après deux chiffres,
10:56parce que déjà, le rapport,
11:00il démontre que la réforme n'a rien réglé.
11:03En gros, il dit que dans les premières années,
11:05on gagne, le temps qu'on recule de 62 à 64 ans,
11:08et ensuite, on aura le même problème.
11:10On a repoussé le problème.
11:11Je rejoins Adrien Cloé sur le fait qu'on a un problème de recette
11:15et que cette réforme est injuste.
11:17Elle n'a jamais été votée, elle s'est née à coup de 49-3.
11:20Le 49-3, il est dans la Constitution.
11:22Ce gouvernement mort n'a pas été renversé.
11:24Il a été imposé à 80 % des Français.
11:26Il a été imposé à 80 % des Français.
11:29Il n'y a pas eu de vote.
11:30A chaque fois qu'il y a une tentative pour le voter,
11:33il y a des artifices pour qu'il n'y ait pas de vote.
11:36Ils nous ont saboté une journée entière
11:38à empêcher d'examiner le texte.
11:40C'est pas la même chose que le 49-3.
11:42Le 49-3, c'était un artifice pour que ce ne soit pas voté,
11:45et ce n'est jamais été voté.
11:47Donc, chiche, est-ce que François Bayrou aura le courage
11:50de présenter, quelle que soit l'étude de la concertation,
11:53un texte qui permettrait au Parlement de voter ?
11:56Et à l'Assemblée.
11:57Sur l'affaire des déficits cachés, ça aurait tué tout le conclave.
12:01Vous n'auriez pas négocié.
12:02Le déficit caché s'est pris une tôle.
12:04Il s'est pris la porte dans la figure
12:06avec l'histoire du déficit caché.
12:08Personne n'y croit.
12:10Le Corps a voulu contourner le Conseil d'orientation
12:13des retraites, qui est pourtant présidé par Gilles Berset,
12:16qui a remplacé Pierre Louisbras.
12:18Pierre Louisbras, le président du Corps,
12:20a dit que la réforme n'a rien changé.
12:22C'était un économiste...
12:23Il n'a pas du tout dit ça.
12:25Il a dit que la réforme ne résout pas
12:27le problème du déficit à long terme.
12:29C'est ce qu'il a dit en juin.
12:31C'est pour ça qu'il a été viré.
12:33Du coup, on a mis Gilles Berset qui a dit qu'il n'y a pas
12:36de déficit caché.
12:37Donc, le déficit caché, c'était...
12:39D'abord, il n'y avait rien de caché.
12:41Dans les comptes publics, il y a bien les dépenses de l'Etat
12:45pour compenser.
12:46Pourquoi les régimes des fonctionnaires
12:48ont dû avoir cette contribution ?
12:50On a supprimé un grand nombre de postes de fonctionnaires,
12:53on a gelé le point d'indice et on a remplacé.
12:56Dans les établissements comme La Poste,
12:58on n'a plus que des contrats actuels.
13:00C'est tout ça qui est arrivé.
13:02On va regarder les projections de la Cour des comptes
13:05pour comprendre les pistes.
13:06Ce que nous dit la Cour des comptes,
13:09Marc Vigneault, c'est que si on revient
13:11à l'âge légal de 63 ans, ça va s'afficher,
13:13le déficit augmente de 4,3 milliards d'euros par an,
13:18sachant que, donc, en plus des 15 milliards,
13:20d'ici cinq ans,
13:22et si le report de l'âge légal passe à 65 ans,
13:24alors là, on fait une économie, vous le voyez en vert,
13:27de 8,4 milliards d'euros par an.
13:31Les déficits, donc, ne seraient plus que de 7 milliards.
13:35Et si on aboulit les retraites ?
13:36Je les retrouve dans les projections.
13:39On peut aussi mettre à 95 ans.
13:40Vous avez déjà évoqué la piste
13:42sur les cotisations patronales.
13:44Qu'est-ce qui vous semble le plus intéressant dans ce rapport ?
13:47Il faut prendre un peu de hauteur
13:49et regarder combien la France consacre
13:52à ses dépenses de retraite par rapport au PIB.
13:57C'est un des niveaux les plus élevés,
13:59même en corrigeant du fait que certains systèmes
14:03sont un étage de répartition et un étage de capitalisation.
14:06Même si on ajoute ces deux systèmes,
14:08on regarde par rapport aux autres pays européens,
14:11en termes de retraite, on voit que la France
14:14consacre le plus de dépenses à ses retraites.
14:16On a la transition écologique,
14:18on a la guerre aux portes de l'Europe,
14:20on a un problème incroyable de compétitivité dans l'industrie.
14:25Et on nous dit qu'il va falloir consacrer...
14:27Ceux qui nous disent qu'il est possible
14:30de ne pas reculer l'âge, alors que la démographie se dégrade,
14:35nous disent qu'on peut financer ça sans problème.
14:38On va être le seul pays à consacrer
14:40les retraités sur le dos des actifs,
14:42car quand on augmente les cotisations,
14:44on diminue le revenu des actifs,
14:46soit la rentabilité des entreprises
14:48et donc leur capacité à investir,
14:50soit le salaire net des actifs.
14:54Moi, je n'ai pas envie de payer
14:58pour des gens qui ont accumulé le patrimoine
15:01pendant des années, qui sont partis
15:03pas si tard que ça à la retraite,
15:05car on a fait les réformes très tard en France
15:07de recul de l'âge.
15:08Et donc, il y a une génération,
15:10plusieurs générations, qui sont quand même passées
15:13un peu entre les mailles du filet.
15:15Et donc, je ne vois pas en quoi les actifs
15:18devraient payer...
15:19Il y a un élément très important qu'il faut rajouter,
15:22c'est que pourquoi le déficit n'augmente pas
15:25tellement plus que les 30 milliards
15:27qu'on évoque à l'horizon 2045 ?
15:29Parce que les retraites, le niveau des retraites
15:32va se dégrader par rapport à celui des actifs.
15:34Parce qu'elles sont indexées sur la hausse des prix
15:37et sur les salaires.
15:38Les salaires des actifs progressent plus vite que les prix,
15:42sauf en période de grosse inflation.
15:44Et donc, tous les politiques s'appuient sur le fait,
15:47et tous les syndicats et les organisations patronales,
15:50qu'en fait, on a organisé par les précédentes réformes
15:53un gigantesque baisse de niveau de vie relatif
15:56des retraités par rapport aux actifs.
15:58Est-ce que les politiques vont laisser faire ça ?
16:01Vous l'avez vu, la piste dans le rapport.
16:03Il faudra trouver d'autres solutions.
16:05Il y a un immense effort à faire sur les retraites.
16:08Pour vous, c'est l'âge légal, la durée de cotisation
16:11ou le niveau des pensions.
16:12On ne peut pas faire sans ces 3 leviers.
16:15On peut aussi évoquer, excusez-moi,
16:17on fait à peu près 14 %, les retraites,
16:19c'est 14 % de notre produit intérieur brut,
16:21de notre richesse.
16:23On a un produit intérieur brut par habitant
16:25qui est 23 % inférieur à celui du Pays-Bas,
16:27qui est un pays auquel on peut se comparer.
16:30On ne vit pas dans des conditions
16:32particulièrement différentes de nous.
16:34Il faudrait augmenter un peu le Pays-Bas par habitant,
16:37cette richesse par habitant,
16:39pour pouvoir, en dépensant toujours la même chose,
16:42les 14 % qu'on consacre à nos retraites...
16:44C'est-à-dire qu'il y a d'autres moyens.
16:46On supprime les 35 heures ?
16:48On agit sur le taux d'emploi.
16:50On supprime un jour par jour ?
16:51Sur ces mesures-là, je ne crois pas.
16:54Sur le taux d'emploi, on sait qu'on a un sujet
16:56sur la filière senior.
16:58Il faut faire la réforme de l'assurance-chômage
17:00qu'on avait portée avec Gabriel Attal.
17:03Il faut absolument, dans notre pays,
17:05qu'on ait un taux d'emploi...
17:07On augmente le nombre d'actifs et on fait baisser le chômage.
17:10Si la France travaillait plus richesse...
17:12Pour augmenter le taux d'emploi,
17:15on a beau dire, la France a un des taux d'emploi
17:18les plus faibles des seniors, donc peu de gens au travail,
17:21car elle avait un âge de la retraite plus faible que les autres.
17:25Quand on est dans la catégorie
17:26qui nous a autorisés à partir à la retraite de 60 à 64 ans,
17:30les gens sont moins au travail
17:31que dans les autres pays.
17:33On a moins de cotisations pour financer le système social.
17:36On ne peut pas gagner sur les deux tableaux.
17:38Si on veut que les seniors travaillent plus
17:41et faire rentrer de l'argent dans le système social,
17:44il faut trouver un moyen de laisser les seniors en emploi.
17:47Il faut travailler sur la prévention de la pénibilité.
17:50On se demande ce que les partenaires sociaux font.
17:52On a un négociateur dans ce conclave, Denis Gravouille.
17:55Dans quel état d'esprit vous entrez dans cette négociation ?
18:00Est-ce que vous pouvez nous dire,
18:02on peut trouver une solution avec les trois paramètres
18:05qu'on a cités pour éventuellement revenir sur les 64 ans ?
18:09Il y a beaucoup d'autres paramètres.
18:11Il y a une erreur dans le rapport qui dit
18:13que la France consacre 14 % de son PIB aux retraites
18:16et l'Allemagne seulement 10.
18:17Il n'est pas compté les régimes complémentaires en Allemagne
18:21qui ne sont pas obligatoires.
18:22Il reste plus d'un point de différence.
18:25C'est un choix politique.
18:26Le rapport dit aussi qu'en Allemagne,
18:28il y a deux fois plus de retraités pauvres.
18:30On peut faire des choix politiques...
18:32La démographie de l'Allemagne est moins bonne que celle de la France.
18:36C'est quand même un petit détail.
18:38Sur la question, là, on nous parle
18:40de rééquilibrer les questions entre retraités et actifs.
18:43Les actifs ne devraient pas payer plus pour les retraités.
18:46Il y a un éléphant dans le magasin de porcelaine,
18:49un éléphant au milieu de la pièce.
18:51C'est les transferts au capital.
18:53On a eu une augmentation des dividendes
18:55et des rachats d'actions montés à 100 milliards
18:57pour les entreprises du CAC 40 en 2024.
19:00Il y a des moyens de mettre à contribution.
19:02Même si on veut un système basé sur la cotisation,
19:05on peut trouver 10 à 24 milliards en faisant sauter la flat tax.
19:08Il n'y a pas de majorité dans cette assemblée.
19:11Il y aura peut-être des majorités
19:13des côtés syndicals.
19:14Faire payer les ultra-riches ou les capitalistes,
19:17ça ne marche pas.
19:18Vous avez fait un budget.
19:19On a des propositions...
19:21Pourquoi vous ne dites pas ça quand ils disent des trucs
19:24minoritaires ?
19:25Vous me demandez ce qu'on va proposer
19:27en tant que négociateur.
19:29Il y a plein de propositions.
19:30On augmente les salaires.
19:32Vous voulez augmenter le partage de la valeur.
19:34Augmentons les salaires.
19:36Ils n'ont jamais été augmentés.
19:38Le SMIC est revalorisé au minimum.
19:40On a des gros problèmes de salaire en France.
19:42Deuxièmement, on a le moyen de battailler
19:45contre les inégalités femmes-hommes.
19:47Le rapport met quatre lignes sur le fait
19:49qu'il y a 38 % d'écart entre les retraites des femmes
19:52et des hommes.
19:53Elle a aggravé, elle a fait perdre...
19:55-"La réforme des retraites ne peut pas récupérer
19:58l'ensemble des inégalités de toute une carrière."
20:01-...en faisant perdre, par exemple,
20:03le bénéfice de la majoration de trimestre pour enfants.
20:06Comment vous les trouver ?
20:08On augmente les salaires des femmes au niveau des hommes.
20:11C'est 6 milliards.
20:12On a demandé cette évaluation et on aura la confirmation.
20:15On met à contribution, ce qui n'est pas mis à contribution,
20:18les intéressements par type passion bénéfice
20:21qui sont exemptés.
20:22Ca a tellement explosé qu'en deux ans,
20:24notre évaluation est passée de 2,2 à 4 milliards.
20:27Ca permettra de générer des droits pour ceux qui seraient concernés.
20:30On prend des cotisations, on ouvre des droits.
20:33On a un grand nombre de cotisations, de propositions.
20:36On est en mesure de trouver 30 à 40 milliards,
20:38c'est-à-dire d'abroger la réforme des retraites,
20:41de régler les problèmes de déficit.
20:43-"On reviendrait aux 62 ans et c'est finançable pour la CGT."
20:47Réponse Stéphanie Riste.
20:48Je pense qu'il y a deux choses importantes.
20:50Je ne veux pas préempter le débat qui va avoir lieu
20:53avec les partenaires sociaux.
20:55Il est important et nous verrons bien.
20:57La Cour des comptes, dans son rapport...
20:59Mais en tout cas, l'impact de la réforme de 2023,
21:02dans ce rapport de la Cour des comptes,
21:04il est chiffré, et encore une fois,
21:06à 10 milliards en 2030 de pire s'il n'y avait pas eu cette réforme,
21:10et surtout aux 27 milliards aussi d'impact sur les finances publiques.
21:15Donc moi, je veux bien tout entendre.
21:17Je crois qu'on arrive, pour ma part,
21:19à une démographie qui nous demande, peut-être,
21:21d'avoir cette réflexion avec un pas de côté
21:24et de voir comment on peut faire
21:26notre transformation de notre modèle social.
21:29Je crois beaucoup plus à une démarche
21:31qui va vers augmenter le taux d'emploi, le travail,
21:34qu'augmenter un coût du travail,
21:36qui est déjà, dans notre pays, l'un des plus élevés.
21:39Pour le coût du travail, ça, c'est votre composition.
21:42Le chômage a augmenté, déjà.
21:44Les plus de 62 ans au chômage, chiffre fin 2024 de France Travail,
21:48pour les plus de 62 ans.
21:49Bravo, la réforme de l'assurance chômage.
21:51Si on taxe le travail, on risque de notre influence sur l'emploi.
21:55Non, mais d'abord,
21:56parce que c'est pas une taxe, c'est une cotisation.
21:59Je voudrais répondre au bloc macroniste,
22:01celui qui a un mandat et celui qui n'en a pas.
22:04Il y a quelque chose d'extrêmement cynique.
22:06On nous dit, à l'instant,
22:08qu'il faut faire travailler plus les gens
22:10pour que les plus aisés contribuent.
22:12Mais si vous reportez l'âge de départ à la retraite,
22:15ce sera celles et ceux qui ont bossé de nuit, de week-end,
22:18à l'hôpital et qui n'auront que 5 ou 6 ans de retraite.
22:21Les gens, c'est sur les chantiers.
22:23Le seul pays d'Europe qui ne peut pas faire
22:25de prévention de pénibilité, reconvertir les gens...
22:28Le seul pays d'Europe...
22:30Peut-être qu'il fallait maintenir les critères de pénibilité.
22:33Il fallait pas les supprimer.
22:35On peut raconter n'importe quoi,
22:37mais la question, c'est qui est en vie, à quel âge ?
22:40Et plus on avance dans l'expérience de vie, c'est normal.
22:43On sait ce qu'on connaît.
22:45Non, elle est gelée.
22:46En bonne santé, je l'ai dit.
22:48C'est un âge d'annulation de la décote.
22:50Les gens ne parlent pas tous au même âge.
22:52Vous devriez vous focaliser sur le fait
22:55que c'est un des paramètres les plus inégalitaires du système.
22:58Je combats, je combats.
23:00Améliorer l'égalité du système de la décote.
23:02Une pause des 43 annuités, c'est bien le problème.
23:05On peut faire juste une phrase ?
23:07Les autres, on peut tenir une phrase en entier.
23:09Il y a d'abord quelque chose
23:11qui est contradictoire.
23:12Si vous repoussez l'âge de départ à la retraite,
23:15les plus aisés vont mourir avant de partir à la retraite.
23:18Deuxièmement, on nous dit que le PIB doit croître.
23:21C'est le cas. Depuis 2017, le PIB par habitant,
23:23c'est-à-dire les richesses produites par habitant,
23:26a augmenté de 14 % par tête. Ils sont où, ces 14 % ?
23:29Où sont-ils ? Je pense, pour bonne partie,
23:31dans des revenus financiers ou actionnariaux.
23:34Troisièmement, on nous dit, à l'instant également,
23:37qu'on dépense 14 % de nos richesses pour 25 % des gens.
23:40Ça me semble pas choquant de mettre 14 % des richesses du pays
23:43pour 25 % des gens.
23:44C'est leur donner moins que leur part dans la population.
23:47On fait des comparaisons internationales.
23:50Ils dépensent moins en Allemagne, en Roumanie, en Bulgarie.
23:53Tant mieux qu'on dépense plus.
23:55C'est important.
23:56Vous voulez qu'on ait comme en Allemagne
23:58des seniors qui fouillent les poubelles
24:01pour récupérer le verre et le refiler pour faire 2 euros.
24:04En ce moment même, dans l'hémicycle,
24:06il y a la taxe Zucman qui est discutée.
24:08Vous pouvez pas dire qu'en Allemagne,
24:10ils fouillent dans les poubelles.
24:12Vous dites que c'est faux.
24:13Ce soir, les pensions de retraite allemandes
24:16sont supérieures aux françaises.
24:18Il y a en Allemagne plus d'un tiers des retraités
24:21sous seuil de pauvreté.
24:22Il y a partout des gens qui fouillent les poubelles.
24:25Une comparaison France-Allemagne.
24:27Sur l'argument de la gauche et des Insoumis,
24:30en ce moment, les écologistes défendent dans l'hémicycle
24:33la fameuse taxe Zucman, non pas à l'échelle mondiale,
24:36mais sur l'ensemble du patrimoine des ultra-riches.
24:39On parle de 1 800 contribuables.
24:42100 millions d'euros.
24:43100 millions d'euros de patrimoine en tout.
24:45Ca rapporte entre 15 et 25 milliards.
24:48Qu'est-ce que vous dites ?
24:49On taxe l'entreprise et l'outil de travail.
24:51Les biens professionnels sont à l'intérieur de la scène fiscale.
24:55C'est important dans cette proposition de loi
24:58qui est encore une fois tellement démagogique.
25:00Evidemment qu'on a envie de taxer des gens qui gagnent des milliards.
25:04OK, on peut se retrouver là-dessus.
25:07Mais la façon...
25:08Vous mentez aux gens en le faisant qu'en France.
25:11Ca financera les retraites.
25:12On a déposé des amendements avec notre groupe
25:15pour que ce soit fait à l'échelle au moins européenne,
25:18comme on l'avait fait pour les GAFA.
25:20Donc jamais.
25:21Je voudrais vous soumettre...
25:23On va parler à présent, si vous le voulez bien,
25:26des propositions au choc de la CPME.
25:28Il y a un nouveau patron et il s'est dit prêt
25:31à étudier la question des 64 eaux.
25:33Avant cela, prenons la température des jeunes actifs.
25:36Clément Perreault a promené son micro
25:38sur le parvis de la Défense.
25:39Il n'a pas trouvé...
25:41C'est vrai que c'est une population active de cadres,
25:44salariés dans des entreprises.
25:45Il n'a pas trouvé un seul salarié qui a confiance
25:48en notre système de répartition.
25:50La seule solution, à leurs yeux, vous allez les entendre,
25:53c'est la capitalisation.
25:55Musique douce
25:57...
26:00Quartier d'affaires de la Défense.
26:02Ici, la plupart des jeunes actifs gagnent déjà plutôt bien leur vie
26:06et n'ont pas attendu pour penser à leur retraite.
26:09Justin, 24 ans, met déjà tous les mois 20 % de son salaire net
26:12sur un compte d'épargne-retraite.
26:14On a un système de retraite qui est ce qu'il est aujourd'hui,
26:18qui nous garantit que ce sera le même dans 20, 30, 35 ans.
26:22Donc je préfère ne pas reposer sur ce qui va changer à l'avenir,
26:25que je ne maîtrise pas.
26:27J'ai aussi la capacité de pouvoir épargner, donc j'en profite.
26:30Son cas est loin d'être isolé.
26:32Pour les jeunes actifs qui travaillent dans le quartier,
26:35capitaliser pour ces vieux jours semble déjà tenir du réflexe.
26:39J'essaie de capitaliser un peu,
26:40vu comment la situation est actuellement,
26:43comment seront les retraites quand je serai à l'âge de partir ?
26:46On ne sait pas encore si on va en avoir une
26:49ou quand on aura la retraite.
26:50C'est important de déjà prévoir en avance.
26:53C'est compliqué.
26:54Je préfère avoir mes précautions moi-même
26:56et me dire que j'ai une garantie, une sécurité à côté,
26:59parce qu'on n'est jamais sur de rien.
27:01Le but, c'est de pouvoir partir plus tôt si possible,
27:05comme ça, avoir assez d'argent de côté
27:08pour pouvoir me dire que je fais uniquement ce que je veux.
27:11Si je veux arrêter de travailler pour voyager, j'arrête.
27:14Une enquête IFOP de 2024
27:17montre que désormais une majorité des 18-24 ans
27:20préférerait un système mixte
27:22entre capitalisation et répartition
27:24pour financer sa retraite.
27:26Pour maintenir leur niveau de vie quand ils ne travailleront plus,
27:30les jeunes misent désormais plus sur des placements bancaires,
27:33financiers ou immobiliers que sur leurs futures pensions.
27:37Ces chiffres sont sans appel pour le système par répartition
27:40qui ne semble pas inspirer confiance aux nouvelles générations.
27:44C'est une espèce de nouvelle appréhension de leur part
27:47qu'on observait moins chez les générations plus âgées.
27:50Ils ont soif de maîtriser ce qui se joue pour eux.
27:53Ils sont nés, de toute manière, dans un monde incertain,
27:56instable, et ils ont conscience des enjeux qui se jouent.
28:00Compter sur soi-même plutôt que sur la solidarité nationale,
28:03une façon sans doute d'anticiper les déficits
28:06de plus en plus lourds de notre système de retraite.
28:09Voilà, Stéphane Erris,
28:11c'est un phénomène qui est en constante augmentation.
28:13Il y a 30 millions de Français déjà qui font une épargne,
28:17la capitalisation, soit par un plan d'épargne-retraite.
28:20Ce qui m'amène aux propositions du nouveau patron de la CPME.
28:24Il s'appelle Amir Reza Tofighi,
28:26et il dit, au fond, sans prononcer le mot de capitalisation,
28:30qu'il faudrait supprimer trois jours fériés par an
28:32pour financer la retraite par capitalisation
28:35via un fonds qui serait piloté par les partenaires sociaux.
28:39Ce serait une forme d'épargne populaire collective
28:42qui permettrait, en combinant d'autres mesures,
28:47de toucher aux 64 ans.
28:49Qu'est-ce que vous lui répondez ?
28:51Deux choses. J'ai été frappée par le sentiment
28:54d'insécurité des jeunes de notre pays.
28:58Moi, je suis très attachée au système par répartition.
29:02C'est pour ça qu'il faut regarder les chiffres en face.
29:05Ce rapport nous permet de regarder le déficit en face
29:08et de pouvoir avancer.
29:10Avec notre groupe Ensemble pour la République,
29:13Gabriel Attal a lancé un travail qu'on est en train de faire
29:16en ce moment sur les retraites pour voir,
29:19comme je le disais tout à l'heure,
29:21en prenant un pas de côté,
29:22pour pouvoir rassurer, justement,
29:24ces Français qui font de la capitalisation.
29:27C'est plus un gros mot, ça l'était il y a quelques années.
29:30On a le droit de parler de capitalisation.
29:33Il n'y a pas que 25 % des Français.
29:35C'est un quart des Français qui font de la capitalisation.
29:38C'est un chiffre important.
29:40Les gens ont du bon sens.
29:41Cette idée d'un fonds qui serait géré par les partenaires sociaux,
29:45en gros, vous travaillez trois jours de plus
29:47sur les jours fériés, et au fond, c'est l'employeur
29:50qui verse l'argent dans un fonds qui serait...
29:53Votre argent.
29:54L'argent du salarié.
29:55Donnez votre argent à votre patron qui vous le rend.
29:58Non, mais dans un fonds géré, piloté par les partenaires sociaux
30:02pour compléter la retraite.
30:04Et à ce moment-là, on pourrait toucher aux 64 ans.
30:07Qu'en pensez-vous ?
30:08Il y a plein d'exemples pour montrer que ça ne marche pas.
30:11Le système français, ça ne marche pas.
30:13Par exemple, la crise d'Essop-Prince, en 2008,
30:16les fonds de pension américains se sont écroulés
30:18et des Américains n'ont pas eu de retraite.
30:21Il n'y a pas de placement.
30:22Il s'agit tout simplement de...
30:24Il y a des placements des fonds de pension.
30:27Ce serait piloté par les partenaires sociaux.
30:29Il y a un exemple que nous amène le patronat.
30:32Le patronat nous amène, par exemple,
30:34le système qui existe dans la fonction publique,
30:36qui a été imposé, où on met 20 % des primes des fonctionnaires,
30:40puisqu'une partie du salaire, des rémunérations,
30:42ne sont pas en salaire, et le résultat, on l'a.
30:45On l'a, c'est que ça fait baisser le niveau de retraite
30:48de ceux qui sont concernés.
30:50Il faut 26 ans, en moyenne, à la retraite.
30:52Il faut avoir passé 26 ans à la retraite pour que ce soit rentable.
30:56Là, c'est une histoire de placement individuel.
30:58C'est plus un système par répartition.
31:01Ca veut dire que si on meurt avant 26 ans à la retraite,
31:05on a perdu son argent.
31:07Et comme la moyenne à la retraite, c'est 24 ans,
31:10ça ne marche pas.
31:11C'est un système injuste, et là, on l'a bien vu,
31:14on est devant la défense.
31:16On est pour ceux qui peuvent se permettre...
31:18Même eux vont perdre de l'argent, et les autres ne pourront pas.
31:22Vous faites le même constat ?
31:23Je crois que la capitalisation, c'est pas la recette miracle.
31:27Si on voulait avoir un étage de capitalisation,
31:29il faudrait amorcer le système.
31:31Il faudrait un moment où on paie les retraites actuelles
31:34et en même temps, qu'on amorce le fonds de capitalisation.
31:38Ca, c'est un problème.
31:39Par contre, je trouve ça savoureux de nous expliquer
31:42que les entreprises françaises s'en mettent plein les fouilles
31:46et servent des dividendes trop élevés,
31:48et dire, attention, pour les gens,
31:50s'ils étaient actionnaires de ces boîtes-là, ils y perdraient.
31:53Il y a quelque chose qui ne va pas dans le raisonnement.
31:57La progression des valeurs des dividendes
31:59n'est pas supérieure à la des salaires.
32:01Il n'y a pas de problème de dividendes en France.
32:04Pourquoi il ne faut pas faire ce genre de choses ?
32:06Ca a été dit.
32:08Je pense que Microtrottoir vaut ce qu'il vaut.
32:10Je peux aller au siège du MEDEF.
32:12J'ai précisé qu'il ne s'agit pas de n'importe quel salarié.
32:15C'est vrai que Clément Pernod nous a remonté
32:18le fait qu'il n'y avait personne qui ne faisait pas de capitalisation.
32:22Il n'y a pas que des cadres.
32:23Le système est encouragé fiscalement.
32:26Remonter la CSG sur la société,
32:28c'est la CPME.
32:29Ca pose une série de problèmes.
32:31Je pense qu'il ne faut pas pour trois raisons.
32:33D'abord, il y a un risque sur le montant.
32:35Une fois que vous avez placé votre argent,
32:38il y a des placements qui sont liés à des crises financières.
32:41Parfois, il y a des placements qui sont gérés au moins bon.
32:44Vous pouvez garder de l'argent de côté
32:46pour lisser sur plusieurs générations.
32:49En 2008, il y a eu des disparitions
32:51en République populaire de Chine, au Royaume-Uni ou en Allemagne.
32:54Tout le monde a fait des conneries.
32:56Vous voulez exposer votre argent aux conneries des autres ?
32:59Deuxièmement, il y a un problème de valeur.
33:02Dès lors que vous jetez sur le marché
33:04un plus grand nombre soit d'actions, soit de liquidités à investir,
33:08vous avez un risque de baisse des valeurs de chacune.
33:10Vous avez un système où vous avez une rentabilité
33:13encore moindre que celle de la répartition
33:16qui avait justifié le détour.
33:17Je vous laisse le mot de la fin,
33:19parce que c'est vous qui rentrez à la fin de la semaine
33:23dans ce conclave.
33:24Nous, on est très laïcs.
33:25On va rentrer en négociation, en concertation.
33:28La CPME, vous avez vu ses propositions au choc.
33:31Rien ne vous va.
33:32Il y a remonté la CSG,
33:33réduit des retraités.
33:36Et Pierre Moscovici qui dit, et là, c'est dans le rapport,
33:40la désindexation des pensions de retraite pourrait être une piste.
33:44En 2025, si on sous-indexait d'un point
33:46les pensions par rapport à l'inflation,
33:48ça permettrait 3 milliards d'euros d'économie.
33:51Est-ce que ça peut trouver écho à votre oreille ?
33:54Pour payer le système des retraites,
33:56il faudrait que les retraités soient moins indemnisés.
33:59Les salaires ne sont pas indexés.
34:01Les salaires augmentent,
34:02il y a des augmentations de salaires.
34:04On n'a même plus, sur l'indexation,
34:06l'indexation sur les salaires.
34:08On est passé à l'indexation sur l'inflation,
34:11et on ne voudrait plus l'indexation sur l'inflation.
34:14Des réformes fiscales, pour ceux qui ont un gros patrimoine,
34:17on a 10 % de retraités en dessous du seuil de pauvreté.
34:20Là, là-dessus, c'est pas possible.
34:22On n'a pas les pistes qu'il faudra avancer.
34:24Apparemment, le monsieur de la CPME
34:26ne connaît pas tout, il confond des choses importantes.
34:30Marc Vignot.
34:31On peut poser une question à Denis Gravouille ?
34:33Je voudrais savoir s'il craint que la CFDT
34:36s'entende avec les organisations patronales
34:38pour amender un peu la réforme
34:41et qu'il y ait une forme de consensus à la fin
34:43que vous n'accepteriez pas.
34:46Je ne crains pas que les organisations syndicales
34:48n'arrivent pas à se parler.
34:51Evidemment, ils se murmurent
34:52qu'il peut y avoir des compromis à 63 ans.
34:55On est sur la déclaration de l'intersyndicale
34:57qui dit abrogation de la réforme des retraites.
35:00C'est ce que veut 80 % des Français.
35:02Allons-y.
35:03Ca n'est que le début, puisqu'elle va commencer cette négociation.
35:07Selon François Bayrou, vous aurez le mot de la fin à l'Assemblée.
35:10Il s'est engagé à reprendre les conclusions
35:13dans un projet de loi.
35:14Les conclusions, elles sont unanimes.
35:16On connaît le truc.
35:17Dans une salle,
35:18vous mettez 10 personnes pour et 10 personnes contre.
35:21On va laisser les syndicats travailler.
35:23Et ils ont un vote au Parlement.
35:25Absolument. En tout cas, il s'y est engagé.
35:27C'était peut-être le prix de la non-censure des socialistes.
35:31On verra comment ça va se...
35:32On va voir comment ça va se dérouler.
35:34C'est sûr que le rendez-vous de mai sera très politique.
35:38Je vous remercie d'être venu débattre sur LCP.
35:41Et bonsoir, Nicolas Thierry.
35:42Vous êtes mon invité.
35:44Franck Parley, dans un instant,
35:45vous avez évoqué votre proposition de loi
35:48sur l'interdiction des PIFAS, ces polluants éternels
35:50que l'on trouve un peu partout,
35:52dans l'air, dans le sol, dans les eaux.
35:56Vous estimez que votre proposition de loi,
35:59c'est une des plus ambitieuses au monde.
36:02Alors, vraiment, on en parle juste après l'invitation de Marion Becq.
36:08Si on vous invite, Nicolas Thierry,
36:10c'est pour votre combat contre les PIFAS.
36:13Vous venez de gagner une première étape à l'Assemblée
36:16avec l'adoption définitive de votre proposition de loi,
36:20avec le soutien du gouvernement.
36:22La proposition de loi est adoptée. M. le rapporteur.
36:25La loi, c'est le fruit du travail de deux ans et demi
36:28de travail sans relâche,
36:30durant lequel on a dû surmonter beaucoup d'obstacles,
36:33d'arguments fallacieux,
36:34construits artificiellement par un certain nombre de lobbys.
36:39Député écologiste de Gironde, depuis 2022,
36:42vous êtes engagé depuis l'adolescence
36:45contre les pesticides et pour l'environnement,
36:47un combat qui devient politique en 2007.
36:50Votre cible, les PIFAS,
36:52ces polluants éternels responsables de cancers,
36:56de la baisse de la fertilité, de problèmes de thyroïdes
36:59ou encore de cholestérol,
37:01que l'on retrouve dans l'eau, le sol et l'air,
37:04sans pouvoir les détruire.
37:06Désormais, ils seront interdits dans les produits cosmétiques,
37:09les textiles ou encore les chaussures,
37:12mais pas dans les poêles et les ustensiles de cuisine.
37:15Lors de l'examen du texte l'année dernière,
37:18Seb, le principal industriel français,
37:21s'était mobilisé...
37:23-"On veut défendre nos emplois."
37:25Nous sommes là pour demander ce retrait de loi.
37:29-...et avait réussi à convaincre les députés
37:31de retirer les poêles de la liste des interdits.
37:34-"Les PIFAS, elles sont nécessaires, indispensables,
37:37notamment, on en a parlé tout à l'heure,
37:39dans les ustensiles de cuisine.
37:41On ne peut pas les supprimer comme ça,
37:43sinon, vous ruinez ce qu'il reste de l'industrie française."
37:47-"Pour faire adopter votre loi rapidement,
37:49vous avez préféré renoncer à faire interdire
37:52les PIFAS dans les poêles.
37:53Alors, Nicolas Thierry, allez-vous poursuivre le combat
37:57contre cette famille des PIFAS et ses plus de 12 000 composés ?"
38:01Et bienvenue sur ce plateau, Nicolas Thierry.
38:05Pour revenir dans la précision des choses,
38:08ils sont un peu partout, ces PIFAS.
38:10En plus, ils sont éternels,
38:12donc il va falloir les interdire pour l'avenir.
38:14Mais ceux qui sont là, dans les vêtements, les poêles,
38:17les cosmétiques, on ne pourra pas s'en séparer.
38:20C'est quoi, les PIFAS, précisément ?
38:22-"Les polluants éternels", c'est une chaîne de carbone-fluor,
38:25ce qui se fait de plus stable dans la chimie.
38:28Ca a été inventé à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale
38:31et, peu à peu, ça s'est répandu dans tous les objets du quotidien.
38:35Ils ont été créés pour résister à l'hélicoptère,
38:38à la chaleur, c'est très résistant.
38:39Quand on les a dans le corps et dans l'environnement,
38:42ils jouent leur rôle, ils sont indestructibles
38:45et posent des problèmes de santé.
38:47C'est cancérogène, précisément, sur le consensus scientifique ?
38:51Oui, alors ça pose des problèmes liés à certains cancers,
38:54hausse du cholestérol, faible poids à la naissance pour les enfants,
38:58maladie théroïdienne, donc c'est une litanie de pathologies
39:01qui sont aujourd'hui très bien documentées,
39:04mais on parle de 12 000 substances,
39:06parce que PIFAS, c'est une famille,
39:07mais ils ont tous un point commun.
39:09Ils combattent tous nos siphs.
39:11Ils ont tous un point commun, ils sont tous hyperpersistants.
39:15Et ça, pour les scientifiques, ça suffit
39:17pour les caractériser comme des substances problématiques.
39:20Alors, il faut donc les interdire,
39:22pour, finalement, arrêter de les fabriquer.
39:26C'est ce que propose votre texte.
39:28On arrête les fabrications industrielles.
39:31Vous êtes seulement sur trois secteurs,
39:33et ça peut être étonnant par rapport à tout ce que vous nous dites.
39:37Vous partaquez seulement avec cette loi,
39:39aux vêtements, c'est déjà pas mal,
39:41les cosmétiques et les fartes de ski.
39:43Pourquoi ces trois secteurs ?
39:44Il y a une explication politique.
39:46J'ai fait avec le rapport de force politique,
39:49et j'ai fait avec la majorité à l'Assemblée et au Sénat.
39:52Justement, le site de cuisine,
39:54j'ai pas pu trouver de majorité parlementaire.
39:56On parle des poils. Pourquoi ?
39:58Parce que le groupe Seb, par exemple,
40:00a fait un lobby assez grossier en avril dernier.
40:03On a perdu une dizaine de voix.
40:04L'oreille du Bloc central et du gouvernement ?
40:07Oui, à l'époque de M. Lescure.
40:09Ancien ministre de l'Industrie.
40:11Du Bloc central, du Rachamand National.
40:13Du coup, j'ai fait le choix...
40:15De retirer ?
40:16De retirer l'usence de cuisine
40:18pour préserver les immenses avancées
40:20qu'on a pu gagner aujourd'hui.
40:21Le textile, par exemple,
40:23à lui seul, il représente 30 et 40 % de la pollution.
40:26C'est pas rien du tout.
40:27C'est énorme.
40:28Les cosmétiques, il y a un sujet.
40:30On voit les jeunes filles qui se maquillent
40:32sous l'effet des réseaux sociaux,
40:34de plus en plus jeunes.
40:36Les pifases sont aussi des perturbateurs endocriniens.
40:39Pendant la période de puberté,
40:41ça a un effet sanitaire désastreux.
40:43C'est des avancées majeures qu'on a eues.
40:45Mais il faut aller plus loin que cette loi.
40:47Il faut comprendre comment ça va se mettre en oeuvre,
40:50puisqu'elle a été adoptée,
40:52avec les voix du Bloc central
40:54et de la ministre Agnès Pannier-Rudaché.
40:58Donc, vous allez interdire les pifases.
41:00C'est très large, cette interdiction.
41:02Puisqu'en fait, on ne pourra plus,
41:04concernant les vêtements, les cosmétiques,
41:07on ne pourra plus à la fois les fabriquer en France,
41:10on ne pourra plus les importer en France
41:12et on ne pourra plus les exporter depuis la France.
41:16Et tous les textiles, comme les rideaux,
41:18ce sera pour 2030.
41:20Le reste, c'est pour tout de suite.
41:22Comment vous allez faire respecter tout ça ?
41:25C'est simple. On a raisonné par usage.
41:27On a regardé avec les industriels
41:29quand ils avaient une alternative.
41:30On a un peu bousculé les choses en disant
41:33qu'il y a un problème sanitaire.
41:35La politique reprend sa place.
41:36On vous donne une date, 1er janvier 2026,
41:39et vous changez vos lignes de production.
41:41Comment on va contrôler ?
41:42On a un système, la DGCCRF...
41:44-"La répression des fraudes".
41:46Ils ont assez d'agents de contrôle.
41:48Ils leur faut plus de moyens,
41:50mais dans le passé, ils ont montré,
41:52il y a peu, qu'ils sont capables de le faire.
41:54Je vous prends deux exemples sur le dioxyde de titane,
41:57un colorant qui s'appelle E171.
41:59C'était dans les darins alimentaires.
42:01Ils ont réussi, avec des contrôles aléatoires,
42:03parce que les amendes pour les industriels sont très lourdes,
42:07à éliminer ces substances.
42:08Quelque chose de plus connu par le grand public,
42:11le bisphénol A, vous avez entendu parler.
42:13La direction des fraudes, la DGCCRF,
42:15a réussi à faire des contrôles et à éliminer du marché.
42:19Pourquoi on a intégré l'importation ?
42:21L'idée, c'est de protéger les Françaises.
42:23Qu'est-ce qui va empêcher un consommateur
42:25d'aller sur Amazon pour s'acheter un imperméable
42:28bourré de pifasse ?
42:29La DGCCRF contrôle la vente en ligne.
42:31Elle fait aussi des contrôles aléatoires en ligne.
42:34Exactement. Mais vous savez,
42:36ils ne peuvent pas absolument tout contrôler.
42:38Mais l'amende est telle, si vous mettez un produit
42:41sur le marché qui contrevient à la loi,
42:43qu'en fait, les industriels,
42:45on l'a vu sur le bisphénol, sur le dioxyde de titane,
42:48c'est assez dissuasif.
42:49Il n'y a aucun passage possible, je ne dirais pas le contraire,
42:53mais en tout cas, ça va changer grandement les choses.
42:55Vous placez une redevance pour sanctionner
42:58les industries polluantes sur le principe du pollueur-payeur.
43:01On pense à Arkema, qui a été déjà dans de nombreux procès,
43:04c'est la vallée du Rhône, les usines chimiques.
43:07100 euros par 100 grammes de pifasse rejetés dans l'eau,
43:10est-ce que vous n'allez pas tuer la filière industrielle ?
43:13Il faut avoir conscience qu'aujourd'hui,
43:15on a une pollution massive de l'eau potable.
43:18Même si la loi n'a pas été passée,
43:20l'Europe va imposer, en 2026,
43:21que le contrôle de l'eau potable en France soit obligatoire.
43:25Il ne dépasse pas certains types de normes.
43:27Des dizaines de milliers de communes en France
43:30vont se retrouver dans des situations
43:32où leur eau ne pourra plus être distribuée
43:34à leurs habitants dans les communes.
43:36C'est compliqué, on ne sait plus quoi faire.
43:39On nous dit qu'on filtre, il peut y avoir des problèmes.
43:42On le voit sur les eaux en bouteille,
43:44vous avez raison, par exemple.
43:46Il y a un vrai sujet en cours.
43:47En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'épifasse,
43:50ça va engendrer des coûts monstrueux
43:52en termes de dépollution.
43:53Il y a deux solutions.
43:55Soit on se dit que ça se répercute sur la facture du consommateur.
43:58C'est ça, le risque ?
43:59Sauf que là, l'idée de la taxe, c'est de dire
44:02que les industriels qui rejettent de l'épifasse dans l'eau,
44:05ils vont contribuer à la dépollution.
44:08On a mis 100 grammes...
44:09La dépollution est payée par le pollueur.
44:12On a mis 100 grammes pour ne pas toucher les TPE-PME.
44:14On a mis ce seuil pour toucher que les grands groupes.
44:17Vous avez cité Arkema, on pourrait citer Solvay,
44:20on pourrait citer BASF,
44:21qui font des milliards de bénéfices.
44:23Ca ne va pas du tout mettre la filière en danger,
44:25mais ça va aider grandement.
44:27Il y a d'autres problèmes de plan social,
44:29dans la chimie, par exemple.
44:31Ils sont liés à la concurrence asiatique, par exemple.
44:34La grande question, vous l'avez évoquée,
44:36c'est les répercussions sur le prix.
44:38Qu'est-ce qui nous garantit, au fond,
44:40que l'industriel, parce que ça va lui coûter,
44:43même s'il existe des alternatives,
44:45sur les vêtements, par exemple,
44:47ne fasse pas augmenter l'imperméable,
44:49le K-Web, on n'a pas le cité ?
44:51Sur les imperméables, par exemple,
44:53on a déjà beaucoup de marques
44:54qui, depuis plusieurs années,
44:56on ne va pas les citer ici,
44:58se sont déjà passées de PIFAS.
44:59Le Gore-Tex, par exemple, va citer ça.
45:01On est capables de le faire sans PIFAS.
45:04Pour le même prix ?
45:05Pour le même prix.
45:06C'est aussi de l'OCDE qui a essayé de mesurer l'impact
45:10et elle n'est pas vraiment...
45:12On a ciblé les produits dans l'APPL,
45:16et d'ailleurs, les industriels du textile
45:18disent, sur la proposition de loi,
45:20qu'ils étaient pour une adoption conforme.
45:22Ils savent que c'est jouable.
45:24Les alternatives sur les vêtements existent déjà ?
45:27Les quatre secteurs, les cosmétiques,
45:29les vêtements, les chaussures, les fardes de ski,
45:32il y a des alternatives jouables d'ici le 1er janvier.
45:35Mais après, on le disait, les PIFAS sont partout.
45:37C'est des usages non essentiels,
45:39mais il y a d'autres sujets compliqués.
45:42Par exemple, la santé,
45:43vous en avez dans les pacemakers, dans le Prozac.
45:46Parce que le bénéfice est plus important.
45:48Et un sujet en zone grise, la transition écologique.
45:51Il y en a dans les composants électroniques, dans les batteries.
45:54Est-ce qu'on accélère l'électrification
45:56en décarbonant, mais en mettant plus de polluants éternels,
46:00ou est-ce qu'on se dit qu'on veut cesser les polluants éternels ?
46:03C'est un débat qui ne concerne pas l'APPL,
46:05mais il y a un débat citoyen et politique à avoir.
46:08Qu'est-ce que vous dites à ceux qui nous écoutent,
46:11qui vont acheter des vêtements ?
46:13Quoi ? Du 1er janvier 2026 ?
46:15Ils seront sûrs de pouvoir s'habiller sans pifasse ?
46:19Oui. Sur les vêtements du quotidien,
46:21comme vous et moi, ils auront la garantie,
46:23que la loi les protégera,
46:25et que les industriels se sont engagés à ne plus mettre
46:28de polluants éternels.
46:29Ils ont le temps ?
46:30Oui, ça, c'est évidemment, parce qu'on sait faire autrement.
46:34Il y a pas mal d'alternatives possibles.
46:36Et ils seront prêts.
46:37Vous savez, ils ont déjà entamé le virage
46:40depuis déjà deux ou trois ans,
46:42parce qu'ils avaient anticipé, on y travaille depuis 2022.
46:45C'est une grande victoire des ONG,
46:47ce qu'on appelle les actions de groupe,
46:49des avocats, parce qu'il y a eu beaucoup de procès,
46:52y compris à l'étranger, aux Etats-Unis.
46:54Vous leur dites merci ?
46:55C'est assez rapide, ces interdictions.
46:57Ca fait seulement deux ans qu'on parle de pifasse.
47:00Depuis deux ans et demi, j'ai fait que ça.
47:02Je me suis concentré uniquement là-dessus.
47:05J'ai consacré mes trois dernières années de ma vie
47:08à m'occuper des polluants éternels.
47:10C'est la raison de parler de groupe,
47:12parce que c'est le travail d'une coalition.
47:14J'ai élaboré une proposition de loi avec des scientifiques.
47:17On a travaillé avec des ONG,
47:19comme Génération Futur,
47:20contre le cancer, des activistes comme Camille Etienne,
47:24qui ont travaillé, on a travaillé collectivement
47:26depuis trois ans.
47:27C'est ça qui a fait qu'on a gagné,
47:29parce qu'on a fait le choix de le sortir des murs de l'Assemblée,
47:33de le porter dans le débat public.
47:35Quand on a eu le rapport de force, on est revenu dans l'Assemblée.
47:38C'est la clé de la réussite.
47:40La France prend les devants,
47:42car il y a une législation en préparation.
47:44Exactement. Elle sera plus ambitieuse.
47:46On va se hisser au niveau du Danemark.
47:48Il y a une législation ambitieuse.
47:51On est les deux pays qui sont les plus en avance
47:53contre les polluants éternels.
47:55Le RN vote contre. Pourquoi ?
47:57Ils ont une grande perméabilité avec les lobbies industrielles.
48:00Merci, Nicolas Thierry.
48:02On reviendra pour vérifier comment ça se passe.
48:05Quand vous voulez.
48:06Directement pour les consommateurs.
48:09On termine avec La question qui fâche.
48:11On accueille nos chroniqueurs.
48:13Générique
48:14...
48:21Un tir croisé, ce soir, entre Pierre Jacquemin,
48:24bonsoir, rédacteur en chef de Politis,
48:26et Paul Melun, bonsoir.
48:27Ravi de vous retrouver, CIST, écrivain.
48:30Préparez vos arguments, messieurs.
48:32Voici La question qui fâche,
48:33signée ce soir par Maëté Frémont.
48:36-"La question qui fâche concerne le conflit ukrainien.
48:40Et cette tentative de pédagogie et de rassemblement,
48:44amorcée aujourd'hui par Emmanuel Macron."
48:47-"GAB sur TikTok."
48:49-"Ce soir, sur sa chaîne YouTube,
48:51le chef de l'Etat se prête au jeu des questions-réponses
48:54avec les internautes."
48:55-"Monsieur le président, sommes-nous réellement prêts à agir
48:59si la Russie vient à devenir agressive avec l'Europe
49:02toute entière ?"
49:04C'est une bonne question.
49:06C'est celle qui a derrière tout ce qu'on fait.
49:09Je vais vous dire,
49:10la Russie est déjà agressive avec l'Europe toute entière.
49:13On rentre dans une nouvelle ère.
49:15On n'est plus sûrs d'avoir les dividendes de la paix.
49:18-"Les citoyens, et puis, ce midi,
49:20cette réunion à l'Elysée avec les chefs de parti."
49:23-"On est tous d'accord là-dessus, c'est que la situation
49:26est préoccupante."
49:28-"Pourtant, à la sortie, chacun y va de sa vision."
49:31-"Pas d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN,
49:34pas d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne."
49:38-"On commence, petit à petit, en France,
49:40à prendre conscience d'une forme d'aveuglement atlantiste
49:43dans lequel le pays s'est enfermé ces dernières années."
49:46-"Aujourd'hui, sur la scène internationale,
49:49Macron n'existe plus, il en est à faire des réunions."
49:52-"Invité à une célébration conservatrice à Washington,
49:55Jordan Bardella n'était pas présent à l'Elysée,
49:58mais le président du RN était représenté par Louis Alliot.
50:02De quoi déplaire aux écologistes.
50:05-"Ces patriotes de Pakotie, qui nous donnent des sons
50:08de patriotisme toute la semaine, sont, en France,
50:11les représentants de Poutine et de Trump.
50:13On va discuter de la sécurité nationale.
50:15J'ai un petit doute sur le fait d'en parler avec eux à la table."
50:19-"La question qui fâche ce soir, la voici.
50:21Face au rouleau compresseur diplomatique de Donald Trump,
50:25l'union nationale en France est-elle possible ?"
50:29On sent tout ce que le monde est en train de basculer.
50:32Est-ce que nos forces politiques sont capables de s'unir
50:35face à l'enjeu ? A votre avis, Pierre Jacquemin.
50:37Dans le contexte dans lequel on est,
50:39le monde bascule, il faudrait qu'il y ait une union
50:42des forces nationales pour porter une voix qui soit la même.
50:45Encore faut-il que la voix de la France
50:47soit entendue à l'échelle européenne et même au-delà.
50:50Vous l'avez vue, cette union ?
50:52Non, et je pense qu'elle est difficile.
50:54Elle est même quasiment impossible.
50:56Des partis comme le RN ont des liens,
50:58ne serait-ce que parce qu'ils ont des emprunts bancaires
51:02avec la Russie.
51:03On a vu des membres du parti de M. Ciotti
51:05discuter avec M. Poutine.
51:06On a vu des membres du RN aller à l'investiture de M. Trump.
51:10Ce que l'on ne voit pas aussi beaucoup derrière ce conflit,
51:13le conflit ukrainien, la guerre de la Russie contre l'Ukraine,
51:16c'est que derrière la guerre, la conquête de territoires,
51:20ce nouveau monde expansionniste,
51:22ça va du Groenland et du Canada pour M. Trump,
51:24par l'Ukraine, par M. Poutine.
51:26Cette guerre de conquête de territoires,
51:28c'est la question des valeurs.
51:30Ce qui unit Trump et Poutine aujourd'hui,
51:32c'est la détestation aujourd'hui de l'Occident,
51:35qui serait décadent, comme l'avait dit M. Poutine.
51:38C'est ça, aujourd'hui, on entend des voix.
51:40Trump et Poutine sont de moins en moins,
51:42ils ont de plus en plus de soutien à l'échelle de l'UE.
51:46Est-ce qu'ils sont à la hauteur, nos politiques,
51:48de l'enjeu ou ont-ils raison de faire entendre leurs différences
51:52sur la question de l'envoi de troupes au sol,
51:54de l'atlantisme ? On voit bien que c'est très compliqué.
51:57Le RN, sa présence à l'IAO a gêné une partie de la gauche.
52:00Est-ce qu'ils sont à la hauteur ou sont-ils dans leur droit
52:03de se diviser malgré l'enjeu ?
52:05Ca s'appelle la démocratie.
52:07Ca irait plus vite si on avait un Poutine vertical
52:10ou un Xi Jinping avec le Parti communiste.
52:12Là, on recevrait personne à l'Elysée.
52:14Moi, je continue, peut-être suis-je un peu candide,
52:17je continue à me réjouir qu'on consulte
52:20surtout à l'aune de décisions qui peuvent être extrêmement puissantes,
52:24extrêmement stratégiques pour la France,
52:26si tant est qu'on en ait les moyens.
52:28C'est ça, mon sujet à moi.
52:29Qu'y ait l'union nationale entre les partis français,
52:32ça me paraît, comme Pierre, assez difficile à atteindre.
52:35En revanche, que nous ayons les moyens de nos ambitions,
52:38nous, Français, et plus généralement Européens,
52:41dans un conflit qui, on le comprend bien,
52:43est en train de se polariser entre l'Union soviétique,
52:46la Russie d'un côté, et Donald Trump, Washington, de l'autre.
52:49Les Européens, qu'est-ce qui se passe ?
52:51Les Polonais n'ont aucune envie de rentrer dans une guerre,
52:54il y a le poids de l'histoire, les Allemands, même chose.
52:57Il reste Kirstarmer et Macron, fragilisés en politique intérieure.
53:01Ils seront reçus tous les deux.
53:03C'est pour ça que je les cite.
53:04Ils vont parler avec Donald Trump,
53:06ils vont certainement demander à Donald Trump
53:09de revenir sur ce qu'il a dit qu'il ferait,
53:11et il ne reviendra pas là-dessus.
53:13Ce n'est pas les Français et les Anglais, eux,
53:15qui vont envoyer 30 ou 40 000 soldats face à un million de Russes
53:19pour dire qu'ils sont les casques bleus,
53:21qu'ils feront la paix.
53:22On va parler de ce qui pourrait ressortir
53:25de cette espèce d'alliance
53:28entre les Britanniques et les Français.
53:30Il y a un plan, d'après la presse britannique,
53:32qui se prépare pour assurer les garanties de paix
53:36après qu'un accord soit négocié.
53:38Pour revenir à la politique,
53:40elle vous choque, la présence de Louis Alliaud,
53:42qui aurait pu être Marine Le Pen, à l'Elysée,
53:45quand on sait qu'il y a à peine une semaine,
53:47Marine Le Pen était à Madrid,
53:49au sommet des Patriotes, avec un Victor Orban,
53:52qui est l'allié de Vladimir Poutine,
53:54le président hongrois.
53:55Est-ce que c'est possible, au fond,
53:57à nouveau, d'essayer de tisser une union,
54:01de préparer les esprits à ce qui arrive
54:03quand on voit ces images ?
54:05En réalité, je pense qu'on l'a vu
54:06au travers des quinquennats d'Emmanuel Macron,
54:09il n'a pas réuni les forces politiques très souvent.
54:12On voit bien qu'il y a sans doute, là,
54:14la nécessité pour le président de la République
54:17de convoquer l'ensemble des forces à l'Assemblée nationale
54:20pour donner des informations extrêmement importantes
54:23dans un monde qui évolue chaque jour différemment.
54:26Le chef d'état-major était présent.
54:28C'est pour ça que la question de l'absence de Marine Le Pen
54:31interroge, dans le cadre des enjeux qui se jouent,
54:33le fait que la patronne,
54:35celle qui prétend vouloir devenir présidente de la République...
54:38Pourquoi elle vient pas ?
54:40Pourquoi elle délègue Louis Alliaud ?
54:42C'est une demande de clarification
54:44qui va être nécessaire.
54:45C'est la raison pour laquelle...
54:47Ils font le choix d'aller aux Etats-Unis.
54:49Il y a un côté presque symbolique
54:51où on donne un peu raison à Donald Trump
54:54en faisant la chaise vide d'Emmanuel Macron.
54:57On sait qu'il a la volonté de porter à l'échelle européenne
55:01une voie, qui est la voie d'une autonomie
55:04de la défense européenne.
55:05Marine Le Pen est un peu gênée aux entendures
55:08de pouvoir défendre ce projet-là.
55:10Une chose qu'on rappelle pas, c'est que dimanche,
55:12il y a des élections fédérales allemandes
55:14très structurantes sur l'allure de l'Europe.
55:17Olaf Schaaf est en mauvaise posture.
55:19Elle vient pas. Elle brille par son absence.
55:22On sait qu'en même temps,
55:24le président du parti, Jordan Bardella,
55:26est avec les conservateurs, les ultra-conservateurs trumpistes.
55:30Qu'est-ce qu'elle pense de Trump ?
55:32Sa prudence, elle traduit quoi ? Une forme de gêne ?
55:35Jusqu'à présent, elle a fait preuve d'une prudence
55:37vis-à-vis de Donald Trump, que n'a pas observé Eric Zemmour,
55:41qui était content d'aller s'afficher en smoking
55:43à l'investiture de Trump, où il avait obtenu un strapontin.
55:47Elle n'a pas eu cette stratégie,
55:49parce qu'elle veut se distinguer du trumpisme.
55:51Elle a plutôt raison. Quand vous vous dites patriote,
55:54aller courber les Chines devant le grand frère américain
55:57en faisant l'atlantiste de salon, ça convient absolument pas.
56:01Je comprends sa posture vis-à-vis de Trump.
56:03Elle est pas béate du trumpisme.
56:05Je pense qu'elle est consciente du fait que Trump va jouer
56:08les intérêts des Américains et pas ceux des Français.
56:11Si vous vous détonnez de voir des patriotes
56:13ou des gens qui se revendiquent comme tels,
56:16allez dire à Trump que vous allez faire une guerre économique,
56:19augmenter vos droits de douane, imposer nos vins, nos foies grasses.
56:23Pour la politique française, que Louis Alliot soit reçu à l'Elysée,
56:26c'est normal. Je vois pas pourquoi Mme Tondelier...
56:29Il y a des pudeurs de gazelle.
56:31Le Rassemblement national est arrivé à de nombreuses reprises
56:34au second tour de la présidentielle.
56:36Regardez la carte des élections européennes.
56:39Toute la France était bleue marine, sauf l'Ile-de-France.
56:42On ne peut pas faire ça.
56:43Il faut que Marine Le Pen ne soit pas présente.
56:46Il y a deux sujets.
56:47Quand on consulte les forces politiques jusqu'à maintenant...
56:50Sur un sujet aussi fondamental
56:52qui engage la sécurité de l'Europe et de la France.
56:55On peut s'étonner. Elle, qui est la sécurité en bandoulière.
56:58On peut poser la question de son absence
57:00ou de la présence de Louis Alliot.
57:02J'entends des voix s'élever disant que l'arc républicain,
57:06seulement l'arc républicain.
57:07Je pense que tous les partis élus et représentés
57:10à l'Assemblée en font partie, malgré les désaccords.
57:13Sur l'absence de Marine Le Pen, pour moi, la justification est là.
57:16Deuxième facteur, qui est peut-être plus de la politique,
57:19c'est que Marine Le Pen veut se représenter
57:22comme étant à la hauteur d'Emmanuel Macron.
57:24Je ne pense pas qu'être noyée dans des chefs de parti soit...
57:28Je parle de basse stratégie, je ne suis pas expert.
57:30Il y a un peu de ça.
57:32Vous doutez de l'Union nationale derrière Emmanuel Macron,
57:35même s'il reprend un peu d'oxygène,
57:37avec cette séquence internationale.
57:39Que pensez-vous de cet exercice, ce soir,
57:41sur les réseaux sociaux du président de la République,
57:44qui, carte de l'Ukraine à la main, sonne le toxin,
57:47essaie de préparer les esprits ?
57:49Je pense qu'on vit un moment qui est quand même dramatique
57:52et grave, qu'il faut préparer les esprits.
57:55On voit qu'à l'échelle des pays européens,
57:57il y a certains pays qui diffusent des guides
58:00de préparation intellectuelle et politique
58:03à ce que la guerre arrive sur le territoire européen.
58:06Je ne dis pas qu'Emmanuel Macron a fait ça,
58:08mais la vérité, c'est qu'il faut quand même
58:11renseigner les Français, essayer d'avoir un lien direct.
58:14On ne peut pas lui reprocher cet après-midi.
58:16Je ne le lui reproche pas, d'essayer de répondre
58:19à des questions qui préoccupent les Français.
58:21On voit bien qu'aujourd'hui, les gens sont très...
58:24Il y a une anxiété absolument phénoménale
58:26depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
58:29Le président de la République doit répondre...
58:31Il y a une forme de réveil des opinions,
58:33d'une prise de conscience nécessaire.
58:35En tout cas, on ne peut pas prendre ce type de décision
58:38sans au moins avoir donné l'idée qu'on consultait le peuple.
58:42Le peuple, c'est ses représentants.
58:44Il y aura un débat sans vote la semaine prochaine.
58:46C'est à l'Assemblée nationale.
58:48Pour les citoyens, j'aime bien l'exercice
58:50que pratique le président de la République,
58:53c'est-à-dire en face-à-face, même si c'est un peu biaisé,
58:56mais en face-à-face, via les réseaux sociaux,
58:59je trouve ça intéressant.
59:00Le message d'alerte et de gravité, bienvenue.
59:02La situation est gravissime.
59:04Les Français ne sont pas des imbéciles
59:06et savent que la situation est extrêmement périlleuse.
59:09On verra comment le pays reçoit tout ça.
59:12Et si cette unité nationale,
59:13si des choix stratégiques devront être faits,
59:16notamment pour notre défense, sera au rendez-vous ?
59:19Merci. On s'arrête là, monsieur.
59:21C'est la fin de cette émission.
59:22Merci de l'avoir suivie.
59:24La revoir, la chaîne YouTube d'LCP, le podcast pour la réécouter.
59:27A demain. A lui-même.

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