Trois ans après le début de l’invasion russe, l’armée ukrainienne fait face à une explosion du nombre de désertions. En 2024, au moins 30 000 soldats auraient quitté les rangs. Pour arrêter l’hémorragie, le gouvernement ukrainien a mis en place plusieurs techniques de recrutement.
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00:00Que faire lorsqu'on est un pays en guerre et que l'on manque de soldats sur le front ?
00:03C'est le problème que tente de résoudre en ce moment même l'Ukraine.
00:07Le 24 février 2022, la Russie envahit une partie de l'Ukraine
00:11et depuis le pays est engagé dans une guerre extrêmement meurtrière.
00:14En septembre dernier, le Wall Street Journal estimait que le bilan du conflit en un peu moins de 3 ans
00:19s'élevait à 80 000 morts et 400 000 blessés côté ukrainien
00:22contre 200 000 morts et 400 000 blessés côté russe.
00:25Mais si au début du conflit, de nombreux citoyens ukrainiens s'enrôlaient volontairement dans l'armée,
00:29aujourd'hui, le pays fait face à une crise des effectifs, note le Financial Times,
00:34notamment dans l'infanterie à Jodhgardian.
00:36En cause, une explosion du nombre de désertions.
00:39Selon Al Jazeera, au moins 30 000 soldats auraient quitté les rangs rien qu'en 2024.
00:44C'est plus qu'au cours des deux premières années de guerre, analyse le Financial Times.
00:48La situation est telle que l'armée ukrainienne compterait aujourd'hui 980 000 soldats,
00:53là où la Russie serait forte d'1,5 million d'hommes.
00:56Résultat, les soldats ukrainiens sont épuisés et démoralisés, rapporte Al Jazeera,
01:00qui ajoute que ces derniers se plaignent également d'être mal armés et de manquer de munitions.
01:04Pour mettre un terme à cette situation,
01:06le gouvernement ukrainien a mis en place plusieurs techniques de recrutement,
01:10la première étant la mobilisation générale obligatoire.
01:13Depuis le début du conflit, tous les hommes ukrainiens âgés de 27 à 60 ans sont mobilisables,
01:19c'est-à-dire qu'ils peuvent être appelés à rejoindre l'armée.
01:21Et depuis avril 2024, cette tâche a été abaissée à 25 ans.
01:25Mais face au refus de nombreux jeunes ukrainiens de se signaler auprès des autorités,
01:29l'armée a décidé d'envoyer directement des hommes dans les villes pour les arrêter et les enrôler de force.
01:43Cette technique est appelée en Ukraine « poussifikatia »,
01:46en référence au mini-bus appelé « poussik »
01:49dans lesquels sont jetés les jeunes soldats en vue de leur enrôlement militaire.
01:52Le dictionnaire en ligne ukrainien Mislovo a choisi le terme de « poussifikatia »
01:56comme mot de l'année 2024 à cause du débat qu'il suscite dans le pays.
02:00Mais si les vidéos de ces arrestations émeuvent,
02:03un militaire de l'armée ukrainienne a expliqué à l'agence de presse indépendante Union
02:08que la « poussifikatia » était selon lui le seul moyen aujourd'hui de soulager les soldats au front.
02:20Selon Union, en 2024, le commissaire aux droits humains ukrainien
02:24a reçu environ 4000 plaintes à cause de ces enrôlements forcés.
02:27Le problème, c'est que cette technique n'est pas très efficace et que l'armée manque encore d'hommes.
02:32Dernièrement, le gouvernement a donc opté pour une seconde méthode, plus douce cette fois, celle de l'incitation.
02:37Plus précisément, l'Ukraine a lancé une campagne de recrutement militaire
02:41ciblant les jeunes de 18 à 24 ans, explique le Financial Times,
02:45c'est-à-dire ceux qui ne sont pas concernés par la mobilisation générale.
02:49Ce programme leur offre la possibilité de rejoindre les forces armées pour un an
02:53et leur promet en contrepartie une récompense financière d'un million de krivnas,
02:57ce qui équivaut en moyenne à 23 000 euros, ainsi que de nombreux avantages sociaux.
03:01Ils seront également exemptés de la mobilisation générale pendant 12 mois après leur service.
03:06Mais cette proposition fait débat dans la société civile.
03:19Cette campagne intervient alors que les États-Unis,
03:21qui ont ouvert des négociations de paix avec la Russie,
03:24pressent aussi Kiev d'abaisser la gestion de la situation sur le territoire.
03:27Cette campagne a donc été financée par les pays autochtones.
03:31La campagne a donc été financée par les pays autochtones.
03:35Il y a encore des pays autochtones qui sont en train de faire des gestions.
03:38Il y a encore des pays autochtones qui sont en train de faire des gestions.
03:42C'est pour ça que la campagne s'appelle « La campagne des gilets jaunes ».
03:46de paix avec la Russie, presse aussi Kiev d'abaisser l'âge de la conscription à 18 ans.
03:50C'est notamment ce qu'avait suggéré le conseiller à la sécurité nationale de Trump,
03:54Michael Waltz, le 12 janvier dernier, observe le Financial Times. Une idée à laquelle Zelensky
04:00se refuse, en grande partie, par crainte de créer de futurs problèmes démographiques.