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Au milieu de la diagonale du vide, un rappeur fait bouncer le décor. Loin des caricatures de rappeurs de campagne, Leo SVR est à prendre au sérieux.
Il lui aura fallu moins de 3 ans pour se placer sous les radars des médias spécialisés et oreilles attentives à la nouvelle scène rap français.

Leo SVR fait partie d’une nouvelle génération de rappeurs qui veut allier le fond et la forme, la technique et le divertissement et grâce à ses choix de prods, il est en passe de réussir à jumeler Saint-Vincent-de-Reins à Détroit.

Dans Processus, il nous parle de la campagne, d’être loin de tout, de son amour du rap d’hier et d’aujourd’hui et de son ambition de mélanger les deux et du moment où en regardant Star Wars, il a réalisé à quel point le monde était cruel.

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Musique
Transcription
00:00:00Je viens de la campagne, je n'ai pas poussé à Paris.
00:00:02Quand j'arrive au moment de faire SVR Effect, j'ai envie de jouer avec les deux époques.
00:00:05La Détroit, c'est la bomba pour un deux fois plus vite.
00:00:07D'où c'est vrai que si c'est ton activité principale,
00:00:09comment tu fais pour à côté aussi te nourrir d'autres choses ?
00:00:12Parce que ma musique, c'était un peu mon échappatoire dans le truc.
00:00:14J'aime impliquer des gens dans mes projets.
00:00:16J'aime trop que les victoires soient partagées.
00:00:18Quand j'ai découvert Aurel San devant mon ordinateur...
00:00:20Tu as senti ce sentiment d'appartenance un peu et ce truc ?
00:00:31Salut, je suis Sandra Gomès,
00:00:32chef de la rubrique musique chez Konbini,
00:00:34passionnée par tous ceux qui font vivre cet art
00:00:36et en perpétuelle quête du son de demain.
00:00:39Vous écoutez Processus, votre nouveau podcast musique
00:00:42qui révèle les rouages qui ont amené les artistes invités jusqu'à moi.
00:00:46Au sommaire de cet épisode,
00:00:47on va retracer les débuts dans la musique de mon invité,
00:00:50le moment charnière de sa carrière,
00:00:52à quoi ressemble le quotidien d'un artiste,
00:00:54ses inspirations et quelques surprises au milieu.
00:00:58L'artiste que je reçois aujourd'hui fait partie d'une nouvelle génération de rappeurs
00:01:01qui veut allier le fond et la forme, la technique et le divertissement.
00:01:05Bien qu'originaire de ce qu'on appelle la diagonale du vide,
00:01:08il est en train de gagner du terrain sur la map du rap français
00:01:11et grâce à ses choix de prod,
00:01:12il en passe de réussir à jumeler Saint-Vincent Drins à Détroit.
00:01:16Salut Léo Esver, comment ça va ?
00:01:18Ça va super et toi ?
00:01:19Trop bien, je suis très contente de te recevoir.
00:01:21Est-ce que tu es prêt à revenir sur tout le Processus qui t'a amené jusqu'ici ?
00:01:25Avec grand plaisir, trop chaud !
00:01:26Trop bien, on va commencer tout de suite avec ça.
00:01:44C'est le morceau « Hidalgo » sorti en juillet 2022
00:01:47et c'est ce qui apparaît comme ton premier son sur les plateformes.
00:01:51Bien qu'il ne soit plus dispo sur les plateformes,
00:01:52moi j'ai une première question à te poser,
00:01:54est-ce que c'est Anne qui a fait « Strike » le son ?
00:01:56Non, même pas, ce que je me disais en l'écoutant,
00:01:59je me disais heureusement que c'est plus moi mon RP, surtout maintenant.
00:02:01Pourquoi ?
00:02:02Ça a bien changé, c'est la première phrase du « Strike » que j'avais zappée.
00:02:04Heureusement que ça a changé en quelques années, c'est cool.
00:02:07T'es mieux entouré maintenant.
00:02:07Mais non, Anne Hidalgo ne nous a pas fait chier en vrai.
00:02:12Quand tu sors ce son du coup « Hidalgo »,
00:02:14ça fait combien de temps que tu fais de la musique ?
00:02:17Quand je sors ce son, je sors d'un laboratoire,
00:02:20en gros un petit peu,
00:02:21où j'ai fait de la zik avant avec des potos
00:02:24avec qui j'ai constitué le groupe, avec qui je suis encore d'ailleurs maintenant.
00:02:27Un genre de petit collectif qui s'appelle TM Corp.
00:02:29Et on a fait du son, je ne sais pas,
00:02:30on a fait notre petit labo pendant 2-3 ans, un truc comme ça.
00:02:34Mais c'était très… comment dire ?
00:02:35On expérimentait plein de trucs.
00:02:37Ouais, tu es amateur encore.
00:02:38Ouais, voilà.
00:02:39Amateur, et puis histoire de se trouver, tu vois,
00:02:41tu ne peux pas rentrer dans un truc et direct trouver ta patte,
00:02:43ce que tu as envie de faire, ce que tu as envie d'être via les gens.
00:02:45Comment tu fais ta singularité aussi.
00:02:48Et en fait, je sors ce track,
00:02:49en gros, c'est le premier track où je le sors et je me dis,
00:02:53ok, là, je fais un truc que moi j'écoute et qui me correspond.
00:02:56C'est le premier morceau, la première brique, c'est vraiment ça.
00:02:59Ok, et c'est quoi le déclic justement qui fait que tu as envie de faire les choses bien, tu vois ?
00:03:04Parce que si ça fait quelques années avant déjà que tu commences la musique,
00:03:07qu'est-ce qui fait qu'à ce moment-là, tu le sors avec un clip,
00:03:10tu le sors avec certaines ambitions ?
00:03:12Ouais, en vrai, je pense que c'est déjà ce que j'écoutais à l'époque,
00:03:16parce qu'il y avait un petit vent de fraîcheur sur le rap français.
00:03:20J'en écoutais beaucoup à cette époque, plus que du rap qu'un riz.
00:03:23Et il y avait, je pense, cette envie déjà de base,
00:03:25en vrai, sans se mentir, de faire partie d'une genre de mouvance, tu vois ?
00:03:28Parce que je voyais les autres autour de moi qui s'activaient,
00:03:30qui faisaient plein de trucs.
00:03:31Je me disais, en vrai, moi, je peux le faire.
00:03:33C'est ce que je kiffe faire de base.
00:03:35Et en fait, pour la petite anecdote, c'est des tracks comme ça, comme Ida le Gauche.
00:03:38J'en faisais plein, toutes les semaines.
00:03:40Et les potos, ils me disaient, ils sont éclatés, ils sont rincés de fou.
00:03:43Ça, c'est nul, c'est chaos et tout ça.
00:03:45Et moi, j'étais en mode...
00:03:46Non, en vrai, c'est...
00:03:47Moi, je crois que c'est là où je peux faire mon trou.
00:03:49Et c'est là, en fait, où je me sens le plus à l'aise, tu vois ?
00:03:52Et j'ai l'impression d'avoir une nouvelle version de moi-même, c'est là-dedans.
00:03:54Et du coup, j'ai dit, vas-y, go, moi, je sors ça.
00:03:56Et puis, par contre, j'avais vraiment pas trop de plans, tu vois ?
00:03:59Je n'ai pas sorti ça en mode, vas-y, il y a la DA, un son par mois et tout.
00:04:03Non, j'ai sorti ça, il fallait une image cool.
00:04:06Il se trouve que j'avais Erwin dans ma team déjà, on était très proches,
00:04:10on se voyait souvent, lui faisait des clips, il avait la DA, donc on s'est dit, vas-y,
00:04:13t'es chaud, je suis chaud, on fait des clips, on fait des visuels.
00:04:15C'est pour ça que ça allait un peu vite aussi, tu vois ?
00:04:16Pas besoin de courir après un réel et tout, on faisait des clips vite fait,
00:04:19on trouvait une idée cool.
00:04:20On a fait ça dans une laverie, tu vois, à l'époque, c'était cool.
00:04:22C'est le passage obligatoire, le clip dans la laverie.
00:04:25Je crois, en vrai, si tu fais du rap et que t'es français,
00:04:27je pense que t'es obligé de passer par la laverie, de ouf.
00:04:30OK, du coup, il n'y avait pas vraiment une vision de carrière très précise ?
00:04:33Je ne crois pas, non, je ne crois pas.
00:04:35Et toi, dans quel environnement tu grandis ?
00:04:38Est-ce que tu as la musique qui est présente chez toi dès le début ?
00:04:42Ouais, sur ce coup-là, j'ai vraiment beaucoup de chance
00:04:45parce que j'ai des parents qui ne sont pas du tout musiciens,
00:04:47mais par contre, qui ont toujours écouté énormément de musique, tu vois ?
00:04:51Et ils ont écouté beaucoup de tout.
00:04:53C'est-à-dire, moi, ce serait un grand mytho de dire que j'ai écouté les classiques,
00:04:57du rap français avec mes darons, absolument pas.
00:05:00Mais par contre, plein de choses alternatives.
00:05:03OK.
00:05:03Et ça, c'est galerie parce que je ne sais pas ce que ça veut dire actuellement dans la musique
00:05:07parce qu'elle n'est pas si alternative que ça.
00:05:08Mais en tout cas, mes darons, ils adoraient ce truc-là, tu vois ?
00:05:11Ouais, c'est une ouverture d'esprit, surtout.
00:05:12Je pense que, ouais, ça se traduit surtout pour ça, en vrai.
00:05:14Et surtout dans le rock français, genre des groupes comme Berruyer Noir,
00:05:19plein de trucs comme ça, tu vois, vraiment des choses très politisées,
00:05:24essentiellement, en vrai.
00:05:25Pas mal de reggae, de la variété et même un peu de rap, tu vois.
00:05:29Mais que des trucs, je ne sais pas, enfin, il y avait vraiment beaucoup de choses, quoi.
00:05:34C'était cool.
00:05:35Donc, j'ai vraiment baigné dans la musique tout le temps, dans la voiture, à la maison.
00:05:38Partout, il y avait de la musique.
00:05:39Ma daronne, pour l'anecdote, elle est allée m'emmener au concert de Alpha Blondie quand elle était enceinte.
00:05:44OK.
00:05:45C'était rigolo, à Lyon, tu vois.
00:05:46Ouais, c'est rigolo.
00:05:46À Lyon ?
00:05:47Ouais.
00:05:47OK.
00:05:48Je ne l'ai pas précisé parce qu'on va croire que je fais du lobbying encore,
00:05:50mais c'est vrai que tu es de la région Lyonnais.
00:05:52L'émission, elle ne s'appelle pas Rap Lyonnais.
00:05:54Non, ça aurait pu, mais on ne va pas laisser l'autorisation ici à Konbini.
00:05:59Justement, dans cette intro, je te disais que dans l'émission, il y avait des petites surprises,
00:06:04des petites interventions externes et je fais participer des auditeurs.
00:06:09OK.
00:06:09Et j'ai une auditrice qui a une question pour toi.
00:06:13Hello, je voulais savoir si le fait de ne pas avoir grandi à Paris, ça avait été un frein pour toi
00:06:17et si oui, qu'est-ce que tu aurais aimé trouver dans la ville où tu as grandi pour pouvoir créer plus facilement ?
00:06:22Voilà, merci.
00:06:24OK, question, elle est cool.
00:06:25Ouais.
00:06:26Je parlais de ce qu'on appelle la diagonale du vide.
00:06:29Je déteste cette expression, mais c'est un peu pour expliquer que c'est juste un terme
00:06:34qui définit certaines régions de la France où il y a moins d'habitants.
00:06:37Ouais, non, mais c'est clair.
00:06:38Et toi, du coup, tu viens de Saint-Vincent-de-Reims, du SVR.
00:06:42Voilà, c'est ça.
00:06:43Et du coup, est-ce que toi, tu as ressenti certaines difficultés par rapport à là d'où tu viens ?
00:06:49En fait, je pense que c'est un peu bateau comme truc,
00:06:52mais en vrai, je pense que c'est surtout ce que t'en fais.
00:06:54Effectivement, t'es loin de tout.
00:06:57Ça veut dire que, par exemple, culturellement, si tu n'es pas dans la bonne famille,
00:07:03avec les bonnes idées, l'ouverture d'esprit sur la musique et tout,
00:07:07c'est clair que du coup, tu pars avec un petit désavantage dans le sens où, par exemple,
00:07:12je ne sais pas, peut-être que ce n'est pas le cas dans les familles, par exemple,
00:07:15tu habites en ville, peut-être que tu ne vas pas au cinéma tout le temps, mais je veux dire,
00:07:18ce qui est sûr, c'est que quand tu es à la campagne, tu n'y vas pas souvent,
00:07:21tu ne connais pas le théâtre, tu ne fais pas d'opéra, je n'en sais rien,
00:07:24tu fais une activité sportive parce que c'est déjà le déplacement de la semaine.
00:07:28Tout ça, ça va avec l'osée.
00:07:30Je ne dis pas que les gens qui habitent en ville, ils ont forcément plein de trucs.
00:07:32Mais tu as moins accès quand même au monde culturel.
00:07:35Tu as moins accès au monde culturel.
00:07:36Et ce qui est sûr, c'est que tu n'as surtout pas d'exemple proche de toi.
00:07:43Donc, on a eu de la chance d'avoir Internet.
00:07:45C'est clair que moi, si j'étais né dans les années 70, je ne sais pas si j'aurais fait de la musique.
00:07:49Parce que c'est Internet qui m'a mis le pied à l'étrier, en vrai, sur plein de trucs d'ailleurs.
00:07:53Mais je pense qu'à ce niveau-là, au niveau des exemples,
00:07:58moi, je ne connais aucun rappeur.
00:07:59Aucun, je n'en ai jamais croisé.
00:08:01Il a fallu que je bouge à Lyon pour en rencontrer et tout.
00:08:04Mais sinon, je ne connais aucun mec qui a fait une prod,
00:08:06je ne connais aucun mec qui a fait un concert, je ne connais aucun mec qui a...
00:08:09Et tu vois, c'est surtout sur ce truc-là où je me dis,
00:08:12ça ne peut être qu'un avantage de rencontrer des gens comme ça et de grandir avec des gens
00:08:15qui partagent quelque chose ou qui ont déjà vécu des expériences.
00:08:18Mais sinon, c'est tout.
00:08:19Et après, il faut en faire une force parce que moi,
00:08:21j'ai eu de la chance de bouger pour des études assez tôt.
00:08:24Tu vois, mine de rien, j'ai quitté chez moi en troisième,
00:08:27fin de troisième pour aller à Lyon d'abord, tu vois.
00:08:29J'ai fait l'internat à Lyon pendant trois ans, donc j'ai rentré les week-ends.
00:08:32Déjà, Lyon, ça m'a déjà beaucoup apporté.
00:08:34Bien sûr, oui.
00:08:35Parce que Lyon, qui dit Lyon, tu embrasses des gens de partout.
00:08:38T'as la banlieue lyonnaise, t'as des gens qui venaient de l'Ain,
00:08:42d'un peu du sud, tu vois, t'as plein de trucs.
00:08:43Donc en vrai, j'ai eu de la chance sur ce niveau-là.
00:08:46Mais sinon, ouais, non, en vrai, ça m'a autant apporté que du coup, bah,
00:08:49péché un peu sur ce niveau-là.
00:08:51Ça peut motiver aussi.
00:08:52Il peut y avoir aussi un côté de challenge.
00:08:54Ouais, de ouf.
00:08:55Non, non, franchement, ouais.
00:08:56Et puis, c'est cool d'arriver comme ça.
00:08:57Après, quand t'es arrivé à la ville, je sais pas, t'es à la ville.
00:09:01Enfin, comme des compagnards, il n'y a pas de souci, t'inquiète.
00:09:03Mais voilà, t'as ce truc-là, t'as ce bagage et c'est intéressant aussi.
00:09:05Ouais, justement, tu vois, au-delà du côté pratique,
00:09:07est-ce que t'as quand même ressenti,
00:09:08je te dis ça, je me permets cette question parce que moi, je viens de Lyon
00:09:16et j'ai un regard un peu méprisant sur ce que peut être le rap en dehors de Paris.
00:09:20Marseille rayonne depuis des années, donc n'a pas souffert de ça,
00:09:24bien que parfois c'est le cas.
00:09:26Mais c'est vrai qu'on a, est-ce que t'as ressenti un truc de,
00:09:31on te regarde un peu de travers parce que tu viens de tel endroit ?
00:09:34Alors, ouais, mais dans des cas vraiment rares et c'est vraiment peu arrivé.
00:09:40En vrai, moi, je trouve que c'est un peu, pas une idée reçue, tu vois,
00:09:43mais la plupart des gens, je sais pas, j'ai jamais senti ça vraiment
00:09:48comme une différence de fou et puis il y a des trucs bien plus graves surtout.
00:09:53Genre, en vrai, OK, d'accord, on va te vanner, on va te faire une vanne,
00:09:55tu sais pas, t'es de la campagne et tout, mais en vrai, la vérité,
00:09:58c'est que je reste privilégié, je suis un babtou, tu vois,
00:10:02c'est con, mais j'ai pas de problème, il n'y a pas de racisme,
00:10:04j'ai de la chance déjà à ce niveau-là, donc...
00:10:06Ouais, c'est même pas un truc qui va forcément te...
00:10:08Moi, j'ai l'impression que c'est plus dans la vanne, tu vois,
00:10:10on m'a jamais refusé un emploi, tu vois ce que je veux dire ?
00:10:13Genre, c'est pas des problèmes graves en vrai.
00:10:14Ouais, donc être vu comme potentiellement un ringard,
00:10:16c'est pas trop un problème.
00:10:18Mais non, c'est pas grave, faut jouer, même limite à la rigueur, tu vois,
00:10:21et puis après, c'est parfait, quoi.
00:10:22T'as tout capté, je suis très d'accord avec ça.
00:10:26Ensuite, en avril 2023, tu sors ton premier EP, Manita.
00:10:29Ouais.
00:10:30Qui commence à faire parler, il y a certains médias spé qui te repèrent,
00:10:32qui commencent un certain bouche à oreille, j'ai l'impression.
00:10:36Mais selon moi, la confirmation, ça se passe avec le projet suivant,
00:10:39SVR Effect, et notamment un morceau en particulier
00:10:43que je vais lancer tout de suite.
00:11:01C'est le morceau Placebo, que je trouve très réussi,
00:11:04qui est aussi ton morceau le plus trimé à l'heure où on parle,
00:11:08puisque quand on enregistre, Sun Chaser n'est pas encore sorti.
00:11:10Oui.
00:11:12Dans ce morceau, on peut entendre deux samples.
00:11:15Un sample du morceau Septième Sens du groupe ATK.
00:11:18Je le reprécise, groupe de rap français des années 90,
00:11:21qui ont sorti un album qui est devenu classique avec le temps,
00:11:24je dirais, qui s'appelle Heptagone,
00:11:27qui était qualifié un peu de rap alternatif par moment,
00:11:30et aujourd'hui, il n'y a plus trop ces catégories qui sont nécessaires, je pense.
00:11:35En tout cas, c'est un disque important.
00:11:38Et tu rajoutes un sample aussi de la Scrape Connection sur le morceau Parti de Rien.
00:11:44Oui.
00:11:45Moi, je le trouve intéressant, ce morceau,
00:11:47parce que ce n'est pas des groupes les plus souvent cités,
00:11:49les plus souvent référencés, malgré ce qu'ils ont pu apporter au hip-hop en France.
00:11:54Et pour moi, surtout, tout à l'heure, tu parlais du fait
00:11:57qu'il y a un truc qui t'a motivé particulièrement,
00:11:59c'est que tu arrives en même temps que plein d'autres rappeurs,
00:12:03et j'ai l'impression qu'il y a eu une génération post-2020
00:12:06où il y a plein de jeunes rappeurs qui ont pop,
00:12:09et un morceau comme ça, il va faire le pont entre deux générations
00:12:11qu'on met souvent en opposition, à tort,
00:12:14comme si les jeunes rappeurs qui testent des trucs,
00:12:18ou peu importe, les jeunes rappeurs n'auraient pas forcément la science
00:12:23ou les connaissances de ce qui a été bâti avant eux.
00:12:27Et je pense que c'est un morceau qui peut aussi permettre d'élargir un public,
00:12:32mais au-delà de ça, c'est surtout, tu vois, un peu un tampon de...
00:12:37Je connais mes classiques, même si je pense pas qu'il a été fait dans ce sens-là,
00:12:40mais toi, c'était quoi ta vision quand tu as fait ce morceau-là ?
00:12:43En vrai, t'as bien résumé les choses, parce que...
00:12:46Quand je te dis tout à l'heure qu'au tout début, là, en 2022,
00:12:49quand je sors le premier single et tout, j'ai envie de m'inclure dans une mouvance,
00:12:53je sais que c'est con, mais j'ai pas les...
00:12:55Enfin, les mêmes personnes qui font le truc à l'heure actuelle,
00:12:59ou en 2022, machin, on n'est pas pareil.
00:13:02Genre, je sais de base qu'on n'est pas pareil.
00:13:03Il y a quand même ce truc, voilà, je viens de la campagne,
00:13:06j'aime ma culture à moi, j'ai pas poussé à Paris, j'ai pas les mêmes codes,
00:13:10j'ai jamais fait de freestyle à 12 ans, tu vois.
00:13:11Genre, c'est con, mais j'ai pas tous ces trucs-là.
00:13:14Donc, de ce biais-là, quand j'évolue un peu musicalement,
00:13:17quand j'arrive au moment de faire Reservé Reflect,
00:13:19moi, j'ai envie aussi d'inclure moi ce que je kiffe,
00:13:23et de me dire en vrai, j'ai pas 19 ans, j'ai pas 40 ans non plus,
00:13:28j'ai envie de jouer avec les deux époques, les deux codes, tu vois.
00:13:32En fait, c'est assez simple, parce qu'à ce moment-là,
00:13:34juste moi, je suis un bousillard de rap français,
00:13:37donc je connais l'Ascréco, je connais ATK,
00:13:39mais en même moment, je kiffe trop la scène à Détroit,
00:13:43et du coup, j'ai dit, en fait, c'est quoi, la Boom Bap, c'est quoi, en fait ?
00:13:46C'est...
00:13:47Enfin, la Détroit, c'est la Boom Bap en deux fois plus vite, tu vois, c'est juste ça.
00:13:50Tu rajoutes des drums Détroit sur un sample de l'Ascréco,
00:13:54sur de l'ATK, pardon, t'as rien à faire, en fait, tu vois.
00:13:56Et le morceau, il est cool, j'ai dit, vas-y, on fait ça.
00:13:59Et après, par contre, je sais plus comment c'est venu de mettre les voix de l'Ascréco
00:14:04sur le pont de la prod d'ATK avec les batteries Détroit.
00:14:09Je sais pas, je crois que j'avais en tête ce jour-là,
00:14:10je sais pas, j'ai dû l'écouter, ou je me suis dit, OK,
00:14:12j'ai eu de la chance d'avoir leur validation, des deux groupes, d'ailleurs, surtout.
00:14:16Trop bien, t'as été comment, du coup, t'as été en contact avec eux pour...
00:14:19Ouais, c'est ça, je suis passé par des personnes qui les connaissaient,
00:14:22et ils ont validé les deux, de toute façon,
00:14:23moi, je pouvais pas sortir ça sans leur accord, c'était une...
00:14:26Enfin, c'était mort, tu vois.
00:14:28Et je voulais absolument qu'ils valident, quoi.
00:14:29C'est trop bien.
00:14:30Ce qui est trop cool, c'est que ça s'est fini à la Boule Noire, tu vois.
00:14:33J'y étais, j'y étais, j'allais t'en parler, justement.
00:14:37Mais moi, c'est trop bien, c'est trop bien.
00:14:38Non, parce que justement, je te parle de ce morceau
00:14:39parce que pour moi, c'est un peu un moment,
00:14:42je dirais important quand même, tu vois, pour le public,
00:14:44pour, tu vois, dans la manière dont ils vont appréhender la musique que tu fais.
00:14:48Mais il y a un autre moment que je trouve important,
00:14:50qui est ce concert à la Boule Noire, tu vois,
00:14:52parce que, bon, la Boule Noire, je suis vraiment un cliché de moi-même,
00:14:55mais c'est un peu ma salle préférée parce que j'aime trop les artistes émergents
00:14:59et j'aime trop voir la naissance, tu vois, d'une carrière.
00:15:03Et c'est souvent à cet endroit-là que ça se fait, tu vois.
00:15:06Et moi, il y a un truc qui m'a impressionné à la Boule Noire,
00:15:09c'est que j'avais l'impression que tu voulais aller au maximum de l'expérience d'un concert.
00:15:16Tu vois, t'as loué la salle et là, je veux faire le max que je peux faire, tu vois,
00:15:20dans la prise d'espace, dans les invités que tu vas recevoir,
00:15:23dans les surprises que tu vas faire et tout.
00:15:25Et franchement, ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti un truc comme ça.
00:15:30Et en plus, il y a un côté un peu de proximité qui crée un truc assez intime dans cette salle,
00:15:34qui est trop, trop bien.
00:15:36Et du coup, effectivement, il y a Moklès et Koma de la Skritt Connection qui sont venus.
00:15:41C'était fou, comment tu l'as vécu ce moment-là ?
00:15:43Bah déjà, merci beaucoup.
00:15:44Ça fait trop plaisir parce que c'est vrai que j'ai vraiment, vraiment trop kiffé
00:15:48faire ce concert-là, on l'a préparé pendant longtemps et tout ça.
00:15:50En fait, quand je produis de la musique,
00:15:54je n'arrive pas à ne pas penser au live.
00:15:56Ça veut dire que les deux sont vraiment inclus dans le processus créatif, tu vois.
00:16:00Quand je fais un morceau, si je vois qu'il est galère à rapper,
00:16:02bah je vais changer le flow, tu vois, parce que je sais que ça va être compliqué ou
00:16:06du moins, je vais faire en sorte de pouvoir réfléchir à une solution de le faire en live.
00:16:09Tu penses au live tout le temps, ok.
00:16:10Ouais, un petit peu tout le temps en tout cas.
00:16:12Parce que, je ne sais pas, les concerts, c'est là où, je ne sais pas,
00:16:16ta musique, elle prend envie vraiment.
00:16:19C'est des morceaux, tu les vois complètement différemment.
00:16:21C'est trop intéressant de voir des artistes.
00:16:23Moi, j'ai toujours kiffé voir des artistes en live,
00:16:24parce que tu saisis des moments à eux, même dans les erreurs, tu vois.
00:16:28C'est là que tu vois les failles, c'est là que tu vois les trucs.
00:16:30Et moi, j'aime trop, ça permet de voir beaucoup plus loin.
00:16:33Et du coup, maintenant, La Boule Noire, incroyable, ils sont venus.
00:16:37C'était un truc de fou parce que ça s'est fait genre la semaine d'avant.
00:16:42Louise, à qui je fais un bisou, elle m'a mis en contact et tout ça avec eux.
00:16:47Elle m'a dit, viens, on va aller voir la boutique de l'Ascréco et tout.
00:16:50On y est allé, c'était trop marrant parce qu'on était dans le bureau
00:16:53et puis on regardait un petit peu comment on allait faire en live,
00:16:56comment on allait faire la transition et tout.
00:16:57En final, tout s'est fait sur YouTube.
00:16:59Ils m'ont dit, OK, tu vois là, ton morceau Placebo sur YouTube.
00:17:02Vas-y, attends, je le lance, vas-y, après, tac, je le mets direct.
00:17:04Alors moi, j'avais pensé à un truc.
00:17:05Je disais, mais non, t'inquiète, envoie les pistes, je vais faire un truc, machin.
00:17:09Ils ont dit, vas-y, tu lances le son.
00:17:10À la cool, ouais.
00:17:12Et en fait, c'est comme ça que c'était, c'était mieux.
00:17:13C'était trop bien.
00:17:14Et c'était rigolo.
00:17:15Parce que surtout, c'était marrant parce qu'il y a des petites anecdotes
00:17:18sur leur venue à la boule noire.
00:17:20On ne peut pas parler, malheureusement, mais c'était très rigolo.
00:17:23Ce sera pour la légende.
00:17:24Ouais, mais les légendes ont été respectées en tout cas.
00:17:26J'en doute pas.
00:17:27Mais c'était chanmé parce que vraiment, le fait qu'ils viennent
00:17:30et qu'ils prennent aussi le temps de faire un ASO
00:17:33aux rappeurs de la nouvelle génération, tu vois.
00:17:35Incroyable, non, trop.
00:17:36Ça, c'est vraiment un truc important.
00:17:38Et malheureusement, je trouve que c'est trop facile de réduire les jeunes rappeurs
00:17:41où vous ne connaissez pas vos classiques parce qu'ils ne vont pas les citer.
00:17:44Parce que tu vois, au final, là, tu l'as fait à travers un morceau en samplant.
00:17:47Mais je veux dire, t'es pas obligé de le faire non plus.
00:17:51Tu vois, c'est cool de le faire.
00:17:52C'est cool qu'il y ait ces hommages, mais ce n'est pas non plus,
00:17:54je pense, un passage obligatoire.
00:17:56Ouais, c'est clair.
00:17:56Mais tu vois, il y avait aussi une dimension vraiment,
00:18:00j'aime pas trop le mot, mais un peu pédagogique dans le sens où
00:18:03quand tu écoutes Placebo qui passe, je ne sais pas, dans ta radio Spotify
00:18:06ou je ne sais pas où,
00:18:09et que t'as, je ne sais pas moi, 19 ans, 18 ans, 20 ans.
00:18:12En vrai, il n'y a rien si tu ne connais ni l'un ni l'autre,
00:18:15si tu connais juste le son de Léo Ezever.
00:18:17C'est clair.
00:18:17Mais moi, ce que je kiffe, c'est justement, je voulais que les gens le sachent.
00:18:21Ouais, je trouve qu'avec le live, ça te permet
00:18:24d'expliquer aux gens ton processus aussi.
00:18:27Là, les gens, ils ont capté, tu vois.
00:18:28Et je pense que dans la salle,
00:18:29il y avait quelques personnes qui connaissaient la Scredco.
00:18:31Non, mais c'est clair, t'as un public quand même relativement jeune.
00:18:34Mais la plupart, je pense vraiment, un bon gros 70 %,
00:18:37je pense que soit ils connaissaient deux noms.
00:18:38Mais en tout cas, ils n'avaient pas forcément capté que c'était eux sur le pont.
00:18:42Ce n'est pas le même groupe que le sample de ATK.
00:18:44OK, d'accord.
00:18:45Parce que déjà, c'est bizarre de mélanger deux morceaux.
00:18:47Moi, j'étais un peu un peu chelou, tu vois.
00:18:49Donc, en vrai, ça fonctionne bien et je trouve que c'est cool
00:18:51parce que même mes darons, je te disais, ils étaient en mode branché
00:18:54courant alternatif quand ils étaient jeunes.
00:18:56Ils ne connaissaient pas la Scredco.
00:18:57Ouais, ils sont en boucle.
00:18:59Ils ont découvert la Scredco à ce moment là.
00:19:00Il n'est jamais trop tard.
00:19:01Il n'est jamais trop tard.
00:19:02Ça aurait été marrant qu'ils soient, t'sais,
00:19:04imagine les deux groupes étaient super en embrouille et tu proposes ça et ils disent
00:19:08jamais de la vie, tu mets mon son sur ces paroles.
00:19:11J'aurais été dans la merde.
00:19:12Heureusement, ça s'est bien passé.
00:19:13En tout cas, c'est aussi dans ce morceau que tu dis que
00:19:16tu viens de là où ta grand-mère est plus connue que Booba.
00:19:20Ouais.
00:19:21Bah, juste S.O. à ta grand-mère.
00:19:23Big S.O.
00:19:23Elle tenait un restaurant, en fait.
00:19:25Trop bien.
00:19:26Et un restaurant...
00:19:27J'ai compris tout de suite.
00:19:28Quand tu viens d'un petit village, je comprends tout à fait
00:19:29que ta grand-mère puisse être plus connue que Booba.
00:19:31En fait, quand t'es commerçant dans la région,
00:19:33mais en fait, surtout, elle faisait vraiment de la bonne bouffe.
00:19:36Il y avait des gens de Lyon qui se déplaçaient pour griller.
00:19:39Ouais, c'était un bistrot.
00:19:40Une figure locale.
00:19:41Exactement.
00:19:42Mais il ne faut pas qu'on m'attrape.
00:19:43Booba est très connu quand même, dans ma région.
00:19:45Très, très connu.
00:19:46À savoir Sandrin, c'est moins sûr.
00:19:48On va dire qu'ils sont autant connus.
00:19:49Autant connus.
00:19:50Comme ça, pas de galère.
00:19:54Récemment, t'as posté une story où tu disais que t'as enfin pu quitter ton job
00:19:59pour vivre à 100% de la musique.
00:20:01Est-ce que c'était un objectif que t'avais en tête depuis un certain moment ?
00:20:06Comment ça s'est passé, ce cap-là ?
00:20:09Ouais, alors c'est récent, en vrai.
00:20:11Fin 2024, là, c'est fini, j'ai lâché mon taf.
00:20:14Et en vrai, c'est le seul plan que j'avais dans ma tête.
00:20:18Mais ce n'est pas un plan, je ne savais pas combien d'années ça allait prendre et tout.
00:20:21C'est vraiment le truc que je souhaitais le plus au monde.
00:20:24Et du coup, en vrai, c'est bête à dire, mais j'ai travaillé pour lâcher la musique.
00:20:29Genre, vraiment, j'y pensais tout le temps.
00:20:31Mais en même temps, tu ne peux rien avoir sans rien.
00:20:33Et moi, je ne m'imaginais pas...
00:20:35Parce que du coup, j'ai dû monter à Paris pour un job dans la continuité de mes études.
00:20:39Donc, j'étais déjà en mode...
00:20:41Je faisais les allers-retours, mais je veux dire, j'étais quand même plus sur Paris que chez moi.
00:20:45Donc, en vrai, ça a pris du temps.
00:20:50Genre, ça fait quatre ans que je travaille dans la même boîte, etc.
00:20:54Mais sur l'échelle de ma carrière, entre grosses guillemets, naissante,
00:20:59en vrai, ça s'est fait assez rapidement.
00:21:01Oui, ça va super vite.
00:21:02Parce que tu parles d'Hidalgo 2022, tu vois, fin 2024, je lâche mon taf.
00:21:05En vrai, c'est un truc de fou.
00:21:07Et ça, c'est grâce au concert.
00:21:09Tu penses ?
00:21:10En fait, là, j'ai quitté mon job, on va faire la minute juridique, tu vois,
00:21:14mais j'ai quitté mon job pour être intermittent du spectacle.
00:21:16C'est le moment, justement, où on essaye de rentrer dans cette partie-là,
00:21:20parce que pour beaucoup d'auditeurs, ils ne savent pas.
00:21:24Et même, tu vois, il peut y avoir beaucoup de fantasmes derrière l'économie du rap.
00:21:28Tu vois, t'as l'impression qu'il y a plein d'argent, alors que vous ne le savez pas,
00:21:32mais il y a plein de rappeurs, vous regardez leurs clips,
00:21:34les clips, il y a des millions de vues, ils ont des tafs à côté.
00:21:37Et ça, il faut le savoir, donc c'est intéressant, c'est sympa.
00:21:39Non, non, moi, j'ai quitté mon job pour être intermittent du spectacle.
00:21:43Et c'est grâce au nombre de cachets que tu fais dans une année, en fait,
00:21:47il faut que tu atteignes un certain seuil.
00:21:49Et je trouve que je l'ai atteint et que j'avais les personnes autour
00:21:51pour m'aider à monter un dossier et tout.
00:21:53Ça a été accepté. Et du coup, voilà quoi, vraiment intermittent.
00:21:57Mais oui, c'est clair que les gens, ils ne peuvent pas savoir aussi.
00:22:00Mais c'est aussi de la faute un peu des rappeurs, parce que les rappeurs,
00:22:03ils disent n'importe quoi.
00:22:05Je veux dire, soit ils n'en parlent pas, soit ils omettent le fait, soit...
00:22:07Après, quand tu fais de l'égotripe, parler de ton statut d'intermittent du spectacle,
00:22:11tu peux comprendre, ça le fait, c'est pas trop un flex, tu peux voir.
00:22:14Mais en vrai, c'est bien qu'il y ait des espaces comme ça.
00:22:17On a reçu aussi Okis, qui était à ta place il n'y a pas longtemps,
00:22:20qui me parlait de ça aussi, justement, parce que lui, il était dans la même partie de sa vie.
00:22:24Il avait réussi à avoir son statut d'intermittent.
00:22:27Et moi, quand même, ça me tient à cœur que les gens captent
00:22:30derrière les enjeux aussi qu'il peut y avoir.
00:22:32Ce n'est pas caricatural, genre si tu passes, si tu as des clips,
00:22:38si tu commences à faire du bruit, ça veut dire que tu as signé.
00:22:40Ça veut dire qu'il y a plein de chemins qui sont différents.
00:22:42Et c'est intéressant quand même d'en parler.
00:22:46Non, par contre, moi, je ne sais pas, c'est vrai que les gens,
00:22:48ils sont même un peu confus des fois entre les trucs de label, d'indépendance et tout.
00:22:52Et moi, c'est vrai que c'est un truc qu'on a construit, par contre, en indé.
00:22:54Donc ça, c'est aussi cool.
00:22:56Genre juste, on est signé dans un label pour sortir de la musique.
00:23:00C'est une distribution qui s'occupe de la sortie.
00:23:02Et ensuite, sur le tour, j'ai un contrat avec une boîte de booking, tu vois.
00:23:07Mais j'ai mon label à côté, machin truc.
00:23:09On a quand même monté nos structures et tout.
00:23:11C'était un souhait dès le départ de rester honnête de ce que tu fais.
00:23:16Quand même, en vrai.
00:23:16Mais sans dire fuck le système, voilà.
00:23:19Non, en vrai, c'est quand même un souhait parce qu'à la fin, si tu réfléchis,
00:23:23OK, ça te coûte peut-être plus de tale au début, machin.
00:23:25Mais en vrai, c'est un mal pour un bien, parce qu'après, tu récupères tes masters.
00:23:28Tu récupères tes sons et ils t'appartiennent vite.
00:23:30Mais en vrai, pour revenir sur ce qu'on disait avant sur l'intermittence.
00:23:33Je me souviens d'une vidéo qui est intéressante.
00:23:34S'il y a des gens qui veulent approfondir le sujet, je crois que c'est Luigi.
00:23:37Mais Luigi, qui est un beat-rapper français, c'est un gars qu'ils ne connaissent pas du coup.
00:23:41Tout le monde doit connaître Luigi, je pense, mais bon.
00:23:44C'est chez Camino, peut-être qu'il en parle.
00:23:45Il y a un monde.
00:23:46En fait, il dit que voilà, je trouvais ça trop intéressant.
00:23:49Il explique le fait que je passe à la théorie des mille fans, je crois.
00:23:51Oui, bien sûr, c'est ça.
00:23:53Ça permet de comprendre.
00:23:54Je trouve que c'est un des gars qui l'a expliqué le mieux, de manière simple, tu vois.
00:23:57Bien sûr, c'est le principe de dire que voilà, si tu as pour vraiment engrossir le trait,
00:24:03tu peux avoir la quantité de personnes qui vont t'écouter.
00:24:08Fais pas ta qualité de vie derrière et même tout simplement la rémunération que tu vas avoir.
00:24:14Parce que derrière, il y a toute une économie qui se développe aussi, tu vois.
00:24:16Il y a les concerts, comme tu disais.
00:24:18Il y a le merch, il y a les ventes de physique, tu vois, d'albums, etc.
00:24:22Donc, c'est clair qu'effectivement, il y a plein de...
00:24:26Il y a une imagerie autour du rap et de l'argent qui coule à flot et tout.
00:24:30La réalité est bien autre.
00:24:32Et en vrai, je pense que de plus en plus, les gens commencent à le capter, tu vois.
00:24:36Que ce soit des prises de parole directes des artistes ou des beatmakers aussi beaucoup,
00:24:40tu vois, parce qu'ils sont un peu les dindons de la farce dans cette économie en général.
00:24:44Mais c'est intéressant en tout cas.
00:24:45Et puis, il y a de plus en plus de jeunes artistes qui vont vers cette option-là de rester indépendants.
00:24:50C'est clair.
00:24:51Après, il n'y a rien qui nous aide, qui aide les auditeurs, je trouve, dans le sens où...
00:24:56Tu vois, dès que tu tombes sur le profil d'un artiste,
00:24:59en tout cas sur une certaine plateforme, directement, tu as son nombre d'auditeurs.
00:25:02Ouais. Qu'est-ce que tu en penses ?
00:25:04Bah, ça aide pas.
00:25:05Parce que du coup, tu peux rien comprendre dans le sens où...
00:25:09Je sais pas, mais ça veut dire que...
00:25:11En fait, tu sais pas, mais peut-être un mec qui a 30 000 auditeurs ou je sais pas...
00:25:14Bah, peut-être qu'il vit déjà de sa musique,
00:25:15peut-être qu'il est arrivé à faire en sorte que ses 20 000 auditeurs,
00:25:18et bah en fait, ils se déplacent tous faire...
00:25:20Je sais plus, je crois que c'est Rilo qui avait fait une cigale, je crois, ou un Olympia, je sais plus.
00:25:25Une des deux dates, mais il a fait une...
00:25:27Bref, une date trop stylée à Paris.
00:25:29Et le mec, tu vois, c'est pas des gars qui ont des centaines de millions d'auditeurs.
00:25:34C'est clair, c'est clair.
00:25:34Et pourtant, il fidélise des publics et tout.
00:25:36Et ça, je trouve, c'est incroyable.
00:25:37Et les gens, ça, tu le vois pas quand tu tombes sur la page.
00:25:39Je sais pas comment dire.
00:25:39Et ce truc des chiffres, je trouve, ça commence à prendre beaucoup d'importance.
00:25:42Là où c'était un peu confidentiel, un truc un peu d'artiste, de label et tout,
00:25:47maintenant, les gens, ils commencent à...
00:25:47Enfin, en tout cas, sur certains réseaux sociaux, les gens commencent à parler en auditeur, par moi.
00:25:52Ouais, je me pose même la question de l'intérêt pour une plateforme, tu vois,
00:25:55de mettre ses chiffres à disposition,
00:25:57parce que c'est vrai que ça peut faire un peu un classement de qui est le plus écouté.
00:26:01Moi, j'avoue, je suis pas fan des datas,
00:26:04mais ça peut me donner parfois des indications sur la notoriété d'un artiste
00:26:07ou où est-ce qu'il est dans sa carrière, tu vois.
00:26:10Mais c'est vrai que je comprends, en tant qu'artiste,
00:26:12ça peut être un peu frustrant de voir afficher ces chiffres-là
00:26:16parce que t'as l'impression d'être...
00:26:18Tu vas être un peu jugé là-dessus, alors qu'en vrai, c'est pas ça qui fait...
00:26:22Ouais, c'est ça.
00:26:23Mais du coup, je me demandais si c'était vraiment un truc qui...
00:26:27Je suis pas sûr, en tout cas, que ça aide les gens à comprendre, tu vois,
00:26:29surtout quand on parle de comment un artiste y vit,
00:26:31comment est-ce qu'il est sorti de...
00:26:34Complètement, mais après, globalement, j'ai l'impression qu'il y a eu un moment
00:26:38où le public a voulu avoir beaucoup d'informations, tu vois,
00:26:41sur justement les contrats, comment ça se passe.
00:26:44Moi, c'est un truc qui m'a jamais intéressée, cet aspect-là,
00:26:47parce que moi, j'écoute de la musique, je suis passionnée de musique, tu vois,
00:26:50mais aujourd'hui, il y a quand même un public qui est friand de ces questions-là aussi, tu vois.
00:26:54Ouais, c'est vrai.
00:26:55Mais je pense qu'on a fait le tour d'un cycle
00:26:58et il faut revenir à un moment où la musique redevient centrale, tu vois.
00:27:01C'est aussi le problème de regarder les chiffres de vente première semaine,
00:27:05midweek ou des trucs comme ça, ça veut rien dire, c'est hyper frustrant.
00:27:09Et à côté de ça, t'as des gens qui font des super gros scores de vente,
00:27:13mais c'est parce que quand t'achètes une place de concert,
00:27:16t'as l'album qui va avec ou...
00:27:18Tu vois, il y a plein d'astuces, chacun joue avec les règles du jeu, tu vois.
00:27:22Ouais, ouais, c'est clair.
00:27:22Mais c'est vrai qu'en tout cas, il faut pas se baser là-dessus
00:27:25et c'est aussi pour ça qu'il y a des émissions comme celle-là
00:27:27où on invite des gens qu'on trouve intéressants et qu'on kiffe,
00:27:31peu importe le nombre d'auditeurs, en fait.
00:27:34C'est surtout le propos qui est important.
00:27:35C'est trop cool.
00:27:36C'est important, ouais.
00:27:37Et le fait de toi, justement, d'être passé à cette étape-là
00:27:40où maintenant t'es full sur la musique,
00:27:41est-ce que ça change un peu ta vision de ta carrière ou des choix que tu vas faire ?
00:27:46Est-ce que t'as l'impression que ça va influencer quand même les choix que tu vas faire ?
00:27:49Ben en vrai, j'y ai beaucoup pensé
00:27:51parce que je savais à peu près quand j'allais mettre fin à mon taf, etc.
00:27:54Donc c'est un truc que j'ai eu le temps de gamberger et m'y préparer, tu vois.
00:27:57Et en vrai, c'est surtout sur la charge mentale.
00:28:02Dans le sens où moi, je faisais un job qui était...
00:28:05Dans ma tête, il y a un peu deux genres de jobs.
00:28:07Tu sais, t'as le job où tu commences à 8h et tu finis à 18h, genre usine.
00:28:11Et tu rentres le soir, t'as rien à faire.
00:28:12Et je dis pas que c'est pas épuisant, mais je veux dire, c'est plus de la fatigue physique.
00:28:16Ouais, tu poses ton cerveau en tout cas.
00:28:18C'est ça, un petit peu.
00:28:19Et t'as les autres tafs où, OK, tu vas être un peu là
00:28:21et tu vas faire du télétravail, des choses comme ça, des trucs comme ça.
00:28:23Mais derrière, tu reçois des mails à 20h, tu fais un truc, machin.
00:28:27Et il n'y a pas trop de week-end et tout.
00:28:29Et c'est ce genre de truc, c'est surtout sur la charge mentale
00:28:32que ça va pouvoir m'enlever pour l'envoyer que dans la zik, tu vois.
00:28:35Ça, ça tue.
00:28:37Et pour ta créativité, tu vas avoir ça tout le temps disponible.
00:28:40Exactement. Donc ça, c'est trop cool.
00:28:43Et il y a simplement même le temps que tu peux consacrer à des choses.
00:28:49Genre là, le lundi, je peux faire du studio.
00:28:51Je pense que c'était pas le cas avant.
00:28:53Je peux faire une session jusqu'à 2h du matin sans me demander.
00:28:56C'est con, mais en fait, je ne suis pas un pirate de base.
00:29:00Ça veut dire que je n'arrivais pas à faire deux choses en même temps.
00:29:04Je ne pouvais pas faire le taf.
00:29:06Enfin, je l'ai déjà fait, mais je veux dire, ce n'était pas mon train de vie.
00:29:08De sortir du taf à 18h, aller faire session jusqu'à 5h du matin,
00:29:11me réveiller le lendemain, non.
00:29:12Je voulais avoir plutôt quelqu'un de frileux et de sécuritaire, tu vois.
00:29:16Je comprends.
00:29:17Et maintenant que c'est fait, en vrai, j'ai le taf et la musique.
00:29:20Et il y a aussi ce truc-là qu'on a parlé avec des frérots
00:29:22et je n'avais pas trop réalisé.
00:29:24Un frérot qui m'a dit, en vrai, maintenant, ta passion, c'est ton travail.
00:29:28Et j'avoue, ça m'a fait cogiter, c'était il y a quelques mois.
00:29:31Et ce n'était pas en mode, OK, maintenant, je cherche de nouvelles passions
00:29:34parce que ça reste un métier passion, du coup.
00:29:38Mais du coup, c'est vrai que si c'est ton activité principale,
00:29:41comment tu fais pour, à côté aussi, te nourrir d'autres choses ?
00:29:43Parce que ma musique, c'était un peu mon échappatoire dans le truc.
00:29:46Maintenant, voilà, ça reste un échappatoire principal.
00:29:49Mais je veux dire, il faut que je trouve, enfin, il faut que j'ai deux trucs à côté, tu vois.
00:29:52Et c'est en bonne voie.
00:29:54C'est cool.
00:29:54Ouais, il faut toujours rester...
00:29:56C'est ça aussi, c'est des moments qui peuvent être un peu compliqués aussi
00:29:59parce qu'effectivement, si tu as beaucoup d'ambition,
00:30:01tu veux mettre tout ton temps dans la musique, tu vois.
00:30:04Mais il faut quand même rester...
00:30:05Et puis il faut vivre pour faire de la musique.
00:30:06Ouais, c'est ça.
00:30:07C'est surtout ça, le truc.
00:30:08Il faut rester assez libre pour avoir de l'inspiration.
00:30:10Mais de fou. En plus, ça dépend quelle musique tu fais.
00:30:12Donc moi, il y a des artistes que j'écoute,
00:30:16je n'ai pas forcément besoin qu'ils vivent mille trucs,
00:30:17qu'ils peuvent me répéter les mêmes choses en boucle.
00:30:19Ce n'est pas très grave parce qu'ils ont le style, ils ont le truc et ça tue.
00:30:22Moi, je n'en fais pas partie.
00:30:24Enfin, je m'auto-estime que je n'en fais pas partie
00:30:26et que j'ai besoin de vivre des choses,
00:30:28d'en ramener de nouvelles idées un petit peu dans chaque morceau,
00:30:30même si ce n'est pas révolutionnaire, tu vois.
00:30:31Mais au moins, moi, je vis des trucs.
00:30:33Et du coup, il faut que je vive des choses pour faire de la musique.
00:30:35Et du coup, il va falloir que je me laisse le temps un petit peu, tu vois.
00:30:37Mais c'est cool.
00:30:39Je suis béni de ce truc en tout cas, pour avoir de la musique.
00:30:42S'il y a des gens qui m'écoutent et qui m'ont streamé jusqu'ici,
00:30:45c'est en partie grâce à eux.
00:30:46Donc je les remercie beaucoup.
00:30:48Tu pourras les remercier en concert.
00:30:49Il faut les remercier en concert.
00:30:50Tu vas leur rendre la pareille.
00:30:51Justement, toi, tu parlais de la création.
00:30:54Est-ce que tu as une certaine routine de création,
00:30:57un entourage particulier, précis avec qui tu travailles ?
00:31:00Comment tu crées ?
00:31:02Comment je crée ?
00:31:04La plupart du temps, ça part quand même de ma chambre, en vrai.
00:31:08Je ne suis pas un artiste studio, ou du moins,
00:31:12surtout pour faire des connexions, des sessions avec des beatmakers,
00:31:15peut-être des featurings, des faux, etc.
00:31:17Mais sinon, je crée beaucoup tout seul.
00:31:19Tout seul, ouais.
00:31:20Et j'écris pas mal.
00:31:22J'écris pas mal.
00:31:25J'ai un truc de...
00:31:27J'ai une appli de notes, tu vois, que je remplis au fur et à mesure.
00:31:30Et c'est un peu genre, quand il n'y a plus de place...
00:31:31Enfin, quand le verre est à ras bord, ça veut dire qu'il faut que je fasse un morceau.
00:31:34C'est un petit peu ça, le truc, tu vois.
00:31:36Je ne fous pas tout dans mes morceaux, mais en vrai, c'est un petit peu ça.
00:31:39Et du coup, ouais, et puis ça part aussi beaucoup des prods.
00:31:42J'écris un peu à blanc, mais la plupart du temps,
00:31:46j'ai quand même les beatmakers avec qui j'aime bien travailler,
00:31:49qui m'envoient des choses, que ce soit des mecs qu'on...
00:31:52qu'on déjà placé plusieurs fois pour Wham!, tu vois, que ce soit...
00:31:55Là, comme ça, je pense à Sik, à Peso, tu vois.
00:31:58Sik, Peso, Badem, c'est des gars avec qui je travaille souvent.
00:32:01Même un mec qui s'appelle Luey, le mec qui a fait Placebo.
00:32:04Là, il est sur Sunchaser aussi.
00:32:06En vrai, je tourne pas mal avec une base,
00:32:08mais j'aime bien aussi me renouveler, tenter des trucs avec d'autres gars.
00:32:13Mais surtout, ouais, ça part surtout de ma chambre.
00:32:15Je fais mes prises la plupart du temps chez Wham!
00:32:17Ça m'arrive souvent de les reposer en studio,
00:32:20parce que soit je me concentre pas trop,
00:32:22soit il y a le voisin qui fait une perceuse au bon moment.
00:32:25Et voilà, vu que j'ai pas un studio chanmé chez moi non plus,
00:32:30je dois reposer pour des questions de qualité de voix, tu vois.
00:32:33Et ça me dérange pas.
00:32:34En plus, ça me permet de pousser les morceaux plus loin.
00:32:36Parce que du coup, quand je vais au studio,
00:32:37je travaille avec un gars qui s'appelle Maxime Petit,
00:32:39que j'embrasse, qui est mon meilleur pote et mon ingé son depuis tout le temps.
00:32:43Vraiment, c'est rentable d'avoir un meilleur pote, un ingé son.
00:32:45C'est très rentable quand tu fais de la musique.
00:32:47Mais le plus rentable, c'est quand t'arrives au point où, de base,
00:32:50tu payes de ta poche, mais ensuite t'arrives à faire en sorte
00:32:53que ce gars rentre aussi dans un studio.
00:32:56Tu vois ce que je veux dire ?
00:32:57Voilà, c'est ça, tout va bien.
00:32:59Mais non, du coup, je bosse beaucoup avec lui et du coup, il me pousse beaucoup.
00:33:04Il m'apporte des idées, c'est cool.
00:33:05J'aime bien aussi cet aspect-là, de se dire, ah ouais, en fait,
00:33:07ce que t'avais fait, c'est lourd, mais vas-y, peut-être il y a un moyen de le pousser,
00:33:10peut-être pas. Et ça, j'aime bien.
00:33:12Je suis quelqu'un qui s'inspire beaucoup.
00:33:14Enfin, je demande pas mal d'avis à des moments précis, par contre.
00:33:19C'est-à-dire, je fais pas un track, je l'envoie,
00:33:21mais j'aime bien me nourrir des avis des gens.
00:33:24Et j'essaie de trouver les bons avis chez les bonnes personnes.
00:33:29Je demande pas les mêmes choses, en fait, tu vois.
00:33:31Selon le doute que tu as, tu vas aller chercher la personne qui peut t'aider.
00:33:34En gros, c'est ça. Et du coup, je fais en sorte, et au fur et à mesure,
00:33:38j'essaie d'épurer ça, d'aller vraiment chercher le truc, le bon truc.
00:33:43Parce que ça m'a aussi porté du tort.
00:33:45Quand tu demandes des avis, je trouve que c'est un peu...
00:33:48C'est un mal, enfin, c'est une balance, tu vois.
00:33:50C'est clair, c'est clair.
00:33:51Des fois, ça te porte préjudice.
00:33:52Des fois, ça peut être pire.
00:33:53Des fois, ça peut te faire douter d'un truc que t'étais archi sûr de toi.
00:33:56C'est pas sur ça que tu voulais un conseil.
00:33:58C'est exactement ça.
00:33:59Et du coup, je pense pas avoir non plus un manque de confiance en moi.
00:34:02Je pense pas que ça traduise ça.
00:34:04Mais j'ai toujours, en fait, pour moi, la musique, c'est aussi avant tout un truc de...
00:34:07Ça, ça vient depuis vraiment longtemps.
00:34:09Mais du coup, comme je te disais, à l'ancienne, j'ai vraiment commencé à faire du son de
00:34:12manière un peu sérieuse avec tout un groupe de gars qui s'appelle la TM Corp, tu vois.
00:34:18Et c'est des frérots avec qui il y en a plein, d'ailleurs, avec qui je compose plus forcément
00:34:22aujourd'hui.
00:34:23Mais on se fait écouter les projets, on a les trucs et tout.
00:34:25Et en fait, j'ai direct eu quand même cette vision collective de la musique et ça me
00:34:31nourrit.
00:34:32En fait, ça me ferait trop chier d'envoyer de la musique tout seul, d'être en tournée
00:34:35tout seul.
00:34:36Ouais, t'as quand même besoin d'un avis de gens qui comptent pour toi.
00:34:39Ouais, et puis aussi, quand tu demandes un avis à quelqu'un, cette personne-là, elle
00:34:42se sent impliquée.
00:34:43Et j'aime impliquer des gens dans mes projets.
00:34:46J'aime m'impliquer dans les projets des gens aussi.
00:34:48Ça, c'est vraiment un truc que j'ai toujours kiffé, que ce soit dans le sport collectif,
00:34:52dans plein d'autres trucs.
00:34:53C'est vraiment un truc que j'aime trop.
00:34:55J'aime trop le sport d'équipe, j'aime trop gagner avec des gens, j'aime trop que les
00:35:00victoires soient partagées.
00:35:01Je trouve que c'est trop des beaux moments et je m'ennuierais trop à être tout seul,
00:35:05tu vois.
00:35:06Du coup, c'est vraiment cette vision collective du truc, tu vois.
00:35:10Ok.
00:35:11Est-ce que tu ressens le besoin de faire de la musique pour un but précis ? Est-ce qu'il
00:35:16y a plus que juste ton plaisir et le kiff de faire du rap ? Peut-être que c'est venu
00:35:20avec les années aussi, avec l'expérience.
00:35:22Est-ce que tu ressens peut-être, je sais pas, le besoin de représenter quelque chose
00:35:26ou de délivrer un certain message ?
00:35:28Ouais, ouais, je crois, carrément.
00:35:30En tout cas, ça se dessine de plus en plus.
00:35:31Ok.
00:35:33Il n'y a pas un seul message, c'est pas unilatéral, en mode, je fais de la musique
00:35:37pour ça.
00:35:38Mais récemment, je m'étais exprimé un peu dessus, mais avec tout ce qui s'est passé
00:35:43politiquement, etc., c'est vrai que je me suis dit qu'en vrai, de vrai, de vrai, quand
00:35:47tu viens d'un petit village comme Asse, que tu en parles dans tes sons, que tu le mets
00:35:52dans ton blase, les OS Verts, tu vois, il faut un peu faire attention quand même parce
00:35:58que qu'est-ce que tu représentes, qu'est-ce que tu veux dire aux gens de là-bas qui t'écoutent
00:36:02qu'est-ce que tu veux dire aux gens qui ne connaissent pas cet endroit, qui vont le découvrir
00:36:05avec toi ?
00:36:06Et tout ça, c'est en train vraiment de se dessiner dans ma tête et en fait, c'est aussi
00:36:09de se dire, il y a autre chose à gratter dans ces milieux ruraux comme ça, qui sont
00:36:16plein de défauts, qui sont blindés de fermeture d'esprit, etc.
00:36:20Mais il y a aussi plein de bonnes choses là-dedans.
00:36:23Et c'est comment tu expliques un peu ce tableau ?
00:36:25En fait, c'est d'épeindre un tableau le plus honnête possible.
00:36:29Mais ce qui me ferait triper de fou, ce serait que ma musique puisse inspirer des gens de
00:36:35ces zones-là.
00:36:36À se dire, OK, il y a un type qui est arrivé à faire ça comme ça.
00:36:41Ce n'est pas parce que tu n'as pas accès à ça, que tu ne peux pas faire ça.
00:36:45Et ça, ça me régalerait de fou à se dire, OK, vas-y, on peut le faire même si on vient
00:36:49d'ici.
00:36:50Tout ça, ça me régalerait.
00:36:51Mais ça, c'est de la répétition parce que c'est un truc que moi, j'ai pris de certains
00:36:57artistes.
00:36:58Quand j'ai découvert Aurel San devant mon ordinateur...
00:37:02Tu as senti ce sentiment d'appartenance un peu ?
00:37:04J'ai eu ça.
00:37:05J'ai eu de fou.
00:37:06Je me suis dit, le mec, il rappe sur rien.
00:37:08Enfin, je veux dire, tu vois, il vient d'un endroit, je ne sais pas trop c'est quoi.
00:37:11Ça a l'air de ressembler plus à chez moi que à Paris, tu vois ce que je veux dire ?
00:37:15Bien sûr.
00:37:16Et du coup, c'est un truc qui se perpétue.
00:37:19Mais je pense qu'il y a cette dimension-là, tu vois.
00:37:21J'aimerais bien, un petit peu, si j'arrive aussi, c'est un peu ambitieux, mais de changer
00:37:26un peu certaines mentalités via des mini-projets.
00:37:29Un peu, tu sais, comme tu fais des projets un peu locaux, tu as ce truc d'impliquer
00:37:39les gens.
00:37:40Et quand je vais faire un court-métrage à SVR, à Saint-Vincent, que je vais faire participer
00:37:45des gens du village qui, par exemple, pourraient avoir des réticences dans le lot sur le rap,
00:37:50qui ont peut-être un fond de racisme en eux ordinaire, j'en sais rien, et que moi, je
00:37:55viens avec mes gars.
00:37:56Mais en fait, ça se passe très bien.
00:37:57Et les gens, ils arrivent...
00:37:58En fait, c'est des gens qu'ils n'ont jamais vus.
00:38:01Tu sais, c'est incroyable.
00:38:03En fait, le racisme, la plupart du temps, ça part de là.
00:38:05Ouais, c'est de l'ignorance, la fermeture d'esprit qui se fait.
00:38:07En fait, quand tu présentes les choses aux gens et que, en fait, les gens, ils sont
00:38:11capables de changer.
00:38:12En tout cas, moi, c'est un truc que j'aimerais bien, j'aimerais bien m'accrocher à ça.
00:38:16Je ne sais pas si c'est la vérité vraie, mais j'aimerais bien me dire que l'humain,
00:38:19il est capable de changer et d'évoluer vers le meilleur.
00:38:21Je comprends.
00:38:25Je l'ai déjà vu, certaines personnes.
00:38:26Je trouve que quand tu fais des projets comme ça, tu vois, ça change.
00:38:29En fait, ça peut paraître comme une vision un peu idéaliste du truc, tu vois, mais d'un
00:38:34autre côté, on est dans une situation aussi d'une certaine urgence qui fait que tout est
00:38:40bon à prendre.
00:38:41Mais tu peux plus te permettre de juste dire on baisse ces gens là, parce que ces gens
00:38:45là, ils représentent, je ne sais pas, 60% de l'électorat en France.
00:38:49Tu ne peux pas juste te dire on vous pisse dessus et tout.
00:38:51Tu vas où?
00:38:52En vrai, ce n'est pas possible.
00:38:53Du coup, je ne sais pas, le truc, c'est d'essayer de tempérer les choses et moi, ce serait
00:38:58super.
00:38:59Ouais, mais tu as raison.
00:39:00Et pour le coup, je l'ai pas mal ressenti dans ta musique, surtout sur le dernier projet.
00:39:04Je vois, j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus ce propos engagé et aujourd'hui,
00:39:10ce serait un peu caricatural de parler de rap conscient, etc., puisque les barrières
00:39:15se sont vachement brisées à ce niveau là.
00:39:16Je pense qu'il y a de plus en plus de propos conscients dans tout type de rap, peu importe
00:39:24la prod sur laquelle tu vas poser.
00:39:26Tu peux faire un morceau hyper récréatif, comme tu as l'habitude de faire, tout en apportant
00:39:31un peu de conscience.
00:39:32Regarde ce qui se passe autour, c'est une dinguerie, tu vois.
00:39:36Et je pense que c'est important et pour le coup, je le salue aussi parce que je l'ai
00:39:40constaté.
00:39:41Ce n'est pas que dans les textes, j'ai vu que tu avais participé à pas mal d'événements
00:39:44caritatifs aussi.
00:39:46Je pense que c'est aussi une de ces valeurs-là du rap qu'il faut continuer à préserver,
00:39:50peu importe.
00:39:51Plus que de savoir est-ce qu'on a le droit d'utiliser une prod électronique, on a le
00:39:57droit d'utiliser des drums comme ça, c'est peut-être une question de valeur.
00:40:01Merci, mais du coup, la plupart des débats que les gens ont, Intel, Industry Plan, je
00:40:06ne sais pas quoi, ça en fout un peu.
00:40:09Pour moi, c'est la part si tu bosses dans un label, dans une maison de disques, je ne
00:40:14sais pas pourquoi ça t'intéresse.
00:40:15Après, ça ne sert à rien de tirer sur les gens qui ne représentent pas ou qui n'ont
00:40:18pas envie de représenter des valeurs parce qu'il y a des gens, en vrai, ils le portent
00:40:23déjà sans forcément en parler.
00:40:25Donc voilà, pour moi, c'est un peu différent.
00:40:27C'est cool.
00:40:28En tout cas, merci de ne pas me mettre dans la catégorie rap conscient.
00:40:32Déjà, ça fait plaisir.
00:40:33Franchement, non.
00:40:34Je pense qu'il n'y a même plus de raison d'appeler le rap rap conscient, tu vois.
00:40:38Oui, c'est clair.
00:40:39Mais ça n'existe plus trop.
00:40:40Enfin, respect.
00:40:41Moi, j'en écoutais beaucoup.
00:40:42En fait, moi, c'est le terme qui me dérange parce que tu vois, je le dis souvent, c'est
00:40:46toujours le même exemple, Big Up à lui, Hustle Enfoiré, c'est un de mes rappeurs
00:40:49préférés.
00:40:50C'est un rappeur conscient.
00:40:51Pour moi, il y a beaucoup de conscience dans ce qu'il fait, tu vois.
00:40:53Et autant, il fait des rimes que tu peux juger complètement débiles.
00:40:57J'aime bien cette théorie.
00:40:58Elle est bien.
00:40:59Mais son dernier album, Chef d'orchestre, je crois, un morceau sur deux, il va te dresser
00:41:04le portrait d'un mec complètement désabusé par la vie.
00:41:09C'est vrai, c'est réel.
00:41:11Les sessions de freestyle qu'il faisait, mais même l'enfoiré, l'enflure, etc.
00:41:16Les portraits qu'il dresse, il parle de gens en prison, il parle de gens dans une certaine
00:41:21misère sociale.
00:41:22Mais avec un, tu vois, la forme importe peu.
00:41:27Ouais, c'est clair.
00:41:28Je suis d'accord avec toi.
00:41:29C'est plus le fond de ce que tu racontes, parce que je trouve que c'est un peu une
00:41:32posture institutionnelle que de regarder d'en haut et de dire le rap, ça doit ressembler
00:41:39à ça.
00:41:40Le rap conscient, c'est ça.
00:41:41Sous-entendu qu'il y a en plus des différences de valeurs, tu vois, c'est mieux.
00:41:45Non, c'est juste des gens qui vivent de cette culture là, qui ont envie de la faire vivre
00:41:52en tout cas, qui s'en nourrissent et qui racontent la vie des gens autour d'eux.
00:41:56C'est pas que des multisyllabiques sur une propre bombe à poil.
00:41:58Exactement.
00:41:59Et je pense que moi, je fais grave confiance à la nouvelle génération d'artistes.
00:42:03Winter Zuko, c'est un rappeur que j'aime beaucoup et c'est très électronique, voire
00:42:08techno parfois.
00:42:09Il parle de la misère sociale, comme très peu l'ont fait au moment où il sort son
00:42:14album.
00:42:15C'est clair.
00:42:16Donc, moi, je ne mettrais personne dans la case rap ancien, tu vois, et il faut aussi
00:42:21un peu arrêter de voir ça d'une manière un peu péjorative, genre c'est l'ancien
00:42:26qui va nous faire chier avec son long discours.
00:42:28Moi, ça me fait plus rire.
00:42:29En fait, ce terme, je l'aime bien parce que je m'y attache, je le trouve un peu marrant.
00:42:32Je ne sais pas pourquoi, ça me fait un peu rire.
00:42:34Ça veut dire quoi le rap ? Il y a du rap conscient.
00:42:38Pourquoi pas ? J'ai une autre question pour toi et cette fois, ça vient d'un artiste.
00:42:43Un artiste ? Qui c'est ? Senfoiré peut-être ?
00:42:48Peut-être.
00:42:49J'espère.
00:42:50Mon petit Léo, comment tu vas ? J'espère que tu vas bien, que tout roule.
00:42:53Je te fais cette petite vidéo pour te dire déjà bravo pour ton projet.
00:42:57J'espère que tu te régales et je voulais savoir, dis-moi mon petit Lou, où est-ce
00:43:01que tu te vois dans cinq ans ? Qu'est-ce que ce serait que tu kifferais ?
00:43:07Comment tu décrirais ton année idéale en 2030 ? Je te fais un bisou et à très vite.
00:43:13Sacré Ben, incroyable.
00:43:15Ben PSG.
00:43:16En vrai, je pense qu'il est dans une aire d'autoroute ou un truc comme ça, en train
00:43:20de tourner pour la 60e date du mois de novembre.
00:43:24Il est extraordinaire en live.
00:43:26C'est un truc de fou.
00:43:27Vraiment, c'est un de mes meilleurs concerts de l'année dernière, Ben PSG.
00:43:30C'est une révélation et même si vous n'écoutez pas Ben PSG, allez voir son concert.
00:43:35Et franchement, je dirais la même chose de toi.
00:43:37Même si vous ne connaissez pas l'OSVR, allez voir un concert.
00:43:40C'est rare que je puisse dire ça, mais vraiment, ça vaut le coup de ouf.
00:43:44Ça fait plaisir de nous apposer à côté parce que moi, c'est vraiment une grosse
00:43:48baffe en live.
00:43:49J'ai eu la chance de faire sa première partie à Bordeaux et on a été mal au concert
00:43:53dans la fosse.
00:43:54En fait, tu vois, il ne fait aucune différence entre un live à Bordeaux.
00:43:59Je n'ai jamais vu à Lille, mais j'imagine une grosse date à Lille, une grosse date
00:44:02à Paname.
00:44:03Ça, c'est en disant aussi sur le message que tu veux délivrer.
00:44:06Tu vois, c'est con, mais tout le monde est dans le même panier et tu donnes la même
00:44:09énergie.
00:44:10Donc non, franchement, trop fort sur scène.
00:44:11Et pour répondre à sa question, en vrai, je me vois bien.
00:44:15Dans cinq ans, je me vois bien comme lui.
00:44:17Tu vois, je me vois bien.
00:44:20Ouais, envoyer une vidéo à un petit rappeur qui passe son truc en podcast dans une heure
00:44:25d'autoroute parce que j'enchaîne entre deux dates et tout.
00:44:28Moi, j'aimerais bien continuer.
00:44:29J'aimerais bien continuer de sortir de la bonne musique, continuer à vivre de la
00:44:32musique aussi.
00:44:33Ce serait trop bien parce que ce qu'on n'a pas dit tout à l'heure, c'est que l'intermittence,
00:44:36ça se prend, ça se gagne via les cachets, mais ça se perd aussi.
00:44:41Si tu ne fais pas le nombre de cachets dans les dix mois, moi, à l'heure actuelle, je
00:44:44suis quelqu'un de plutôt stressé.
00:44:45C'est le truc qui me...
00:44:46T'es prévoyant.
00:44:47Après, il y a la tournée, donc c'est bon.
00:44:48Mais je veux dire, j'aimerais bien être encore intermittent du spectacle avec des cachets
00:44:53plus gros.
00:44:54Peut-être ce serait super.
00:44:55Et faire toujours de la meilleure musique, j'aimerais bien.
00:44:57Et puis voilà, dans un pays avec un meilleur mood, ce serait lourd.
00:45:01Ce serait trop chouette.
00:45:02Ce serait...
00:45:03Tu vois, je demande beaucoup, mais...
00:45:04Là, franchement, tu t'en rajoutes une pour nous tous.
00:45:06Voilà.
00:45:07Mais non, j'aimerais bien.
00:45:08Tout simplement.
00:45:09Continuer les concerts.
00:45:10En vrai, oui, tourner, ça veut dire que tout se passe bien.
00:45:13C'est-à-dire qu'il y a des gens qui sont là pour toi.
00:45:15C'est-à-dire que des gens ont envie de payer un billet aussi.
00:45:18Ce serait magnifique.
00:45:19Et surtout après cinq ans.
00:45:20Ce serait trop bien que les gens, dans cinq ans, ils aient encore envie de me voir en
00:45:23concert alors qu'ils m'ont déjà vu peut-être sur d'autres projets.
00:45:25C'est clair.
00:45:26J'aimerais trop.
00:45:28Je ne me vois pas ailleurs.
00:45:29Je ne me vois pas faire le braquage et me casser, je ne sais pas.
00:45:34Ou dans un autre genre musical.
00:45:36Ouais, comme ça.
00:45:37Tu le vivrais comment si demain, tu as un hit qui pète, mais genre d'une manière un
00:45:41peu imprévue.
00:45:42Tu tombes partout.
00:45:44Je pense que c'est un truc que tu accueillerais comment ?
00:45:47Je ne sais pas si tu peux trop répondre à ce genre de questions, mais je ne sais même
00:45:51pas si les artistes à qui tu demandes, ils ne sont pas en mode...
00:45:54Ouais, je ne sais pas, c'est arrivé et je l'ai fait.
00:45:57Je me dis juste que des fois, ça peut être stressant d'avoir un énorme succès d'un
00:46:02coup.
00:46:03En fait, j'ai du mal à y penser parce que je n'arrive pas à concevoir que moi, je puisse
00:46:08avoir ce genre de type de morceau.
00:46:10Tu penses ? Moi, je pense qu'il y a un potentiel.
00:46:12Peut-être.
00:46:13Mais en tout cas, j'ai du mal à concevoir et si ça arrive, je le prendrais comme je
00:46:17prends un peu tous les trucs.
00:46:19Je pense qu'il faut avoir la tête froide, il faut rester entouré des mêmes gens.
00:46:23Moi, c'est surtout ça ce truc.
00:46:24Je pense que c'est juste ça.
00:46:26C'est intéressant.
00:46:27Si ça me tombe dessus, je deviens une vraie enflure.
00:46:30Je me casse avec un chèque.
00:46:32Je ne pense pas.
00:46:33Mais tu vois.
00:46:34Non, mais c'est bien parce que justement, cette question est intéressante de se projeter
00:46:37dans cinq ans parce que je pense qu'il y a pas mal d'artistes qui devraient plus penser
00:46:43comme ça sur le long terme, entre guillemets, parce que cinq ans à l'échelle du rap, c'est
00:46:47comme 15 ans dans la vraie vie.
00:46:49Ça va très vite.
00:46:51Ça permet de faire des bons choix aussi, de ne pas se précipiter, de savoir prendre
00:46:55son temps, savoir apprécier aussi chaque projet, chaque sortie de projet.
00:46:59Parce qu'il y a beaucoup d'artistes qui sortent des trucs, ils repartent en studio direct,
00:47:03ces concerts, ils n'ont pas vraiment le temps d'apprécier leur vie d'artiste.
00:47:07C'est vrai qu'à la vie d'artiste, c'est bizarre, ça en dit long, mais je n'ai même
00:47:12pas pensé à la vie perso.
00:47:13Après, on parle de Léo Esvert, mais c'est vrai que dans cinq ans, j'aimerais bien aussi
00:47:17avoir avancé dans ma vie perso aussi en parallèle.
00:47:19C'est vrai que ce serait cool si j'avais un petit logement à moi, peut-être pas trop
00:47:25dans une ville, pas trop loin de chez moi de base non plus, peut-être avec un jardin.
00:47:29Tu vois Pierre Ninet, ses vidéos avec Cézanne ?
00:47:31C'est un peu le goal pour toi ?
00:47:33Idéalement, c'est dans quelle région de la France ? Plus proche de Esvert ou de Paname ?
00:47:38Je ne sais pas, il faut juste qu'il y ait une gare et ce serait parfait.
00:47:42Mais dans cinq ans, j'espère que j'aurai le permis.
00:47:45Putain, t'as pas le permis encore ?
00:47:46J'ai pas le permis, même pas le code.
00:47:47Alors, excuse-moi, je peux me permettre.
00:47:49T'es un mec de la campagne, t'as pas le permis ?
00:47:51Je suis le seul de toute ma bande de potes qui a...
00:47:53J'ai encore des vannes actuelles, j'en mange une fois par semaine.
00:47:56C'est pas à Paname que tu vas passer le permis ?
00:47:58Bah si, parce que justement, c'est un des objectifs de cette année.
00:48:02En plus de sortir des bons projets, j'aimerais bien aussi passer le code et le permis.
00:48:05Avoir le permis, ça devrait le faire.
00:48:07Je l'ai passé six fois, donc je suis en train de me foutre de ta gueule.
00:48:10Six fois ?
00:48:11Ouais, je l'ai raté cinq fois.
00:48:12Bref, c'est un peu douloureux.
00:48:14Tu l'as maintenant ?
00:48:15Je l'ai, je l'ai, mais je suis à Paris, donc ça me sert à rien.
00:48:17Ouais, ouais.
00:48:18Ça me sert à rien, mais à l'époque...
00:48:19La sixième fois, ça devait être...
00:48:21C'est la libération, tu vois.
00:48:23Et justement, quand j'étais encore dans la région lunaise,
00:48:26je passais vers chez toi, Lac des Sapins, c'est pas très loin de chez toi.
00:48:29Tous les étés, avec ma petite Twingo.
00:48:31Ça m'a bien aidée.
00:48:32Incroyable.
00:48:33Pour ceux qui partent pas en vacances.
00:48:34Incroyable.
00:48:37J'ai un autre extrait à te passer, mais cette fois, t'es au courant.
00:48:41Je t'ai demandé avant l'émission de me partager un moment de pop culture.
00:48:45Un élément qui t'a inspiré, et en dehors de la musique.
00:48:48Et j'aime bien cette partie-là, parce que ça permet d'en savoir plus sur toi,
00:48:53en dehors de la musique.
00:48:54Tu vois quelles sont tes références.
00:48:56Donc, on va regarder un petit extrait, et tu vas m'en parler après.
00:49:07Y a pas le film au moment entier ?
00:49:10Si tu veux qu'on se pose pour regarder le film, on fera ça après.
00:49:13Ça peut être un concept.
00:49:14C'est un concept.
00:49:15Star Wars.
00:49:16La saga.
00:49:17Ouais.
00:49:18Pourquoi ça t'a inspiré ?
00:49:20Déjà, ta question, j'y ai réfléchi assez longtemps.
00:49:24Tu vois, c'est très révélateur.
00:49:27Parce que pas mal de gens à qui je pose la question, justement,
00:49:30ils ont du mal à trouver.
00:49:32Parce que j'ai l'impression que vous avez que la musique dans votre tête.
00:49:34Bah, t'as complété ma phrase.
00:49:35J'allais dire exactement ça.
00:49:38Tu sais, je pensais à un truc, je pensais à un truc,
00:49:40et puis ça me relie à un concert.
00:49:42Tu vois, un truc qui est en rapport avec la musique.
00:49:44Et du coup, en vrai, j'ai choisi de parler de ma deuxième ou troisième passion,
00:49:48je sais pas, genre le cinéma au terme global.
00:49:50Star Wars, c'est pas la plus grande œuvre cinématographique,
00:49:52même si je pense qu'elle est bien dans le top 5.
00:49:55Mais c'est un truc avec lequel j'ai vraiment grandit.
00:49:58T'as grandit, ouais.
00:49:59Et bon, pas cet épisode-là, précisément.
00:50:02Tu sais que j'ai très peu de référence à Star Wars.
00:50:05Mais c'est pour ça que t'as choisi cet extrait.
00:50:07Ah bah voilà, justement là, tu m'as grillé.
00:50:09Mais moi, ce que je voulais, c'est que, explique-moi la saga Star Wars
00:50:12comme si j'étais un enfant de 5 ans.
00:50:14Alors, si les gens, déjà, ils ne savent pas forcément,
00:50:18mais de base, la saga Star Wars, c'est trois épisodes.
00:50:20C'est une trilogie qui est sortie dans les années 70, 80.
00:50:26Et ça commence avec, c'est simple,
00:50:29ça commence avec Luke Skywalker,
00:50:31qui habite sur une planète très lointaine.
00:50:34Il lui arrive un pépin.
00:50:36Il devient un peu, entre guillemets, orphelin.
00:50:39Et il est en quête de son destin.
00:50:41Il se fait recueillir par un vieux sage qui lui dit,
00:50:44vas-y, viens, je vais te montrer la vie.
00:50:46Et il part voyager dans tout l'univers.
00:50:48En gros, c'est un petit peu ça.
00:50:50Jusqu'à rencontrer son créateur, son père, le confronter,
00:50:53se rendre compte des choses.
00:50:54Mais il ne sait pas que c'est son père.
00:50:55Et c'est le plus grand méchant de la saga.
00:50:57Et lui, c'est le plus grand gentil.
00:50:58En gros, ça part de ça.
00:51:00Et pourquoi j'ai choisi un extrait complètement nul ?
00:51:02En fait, non, t'as pas choisi un extrait nul.
00:51:04C'est juste que, tu vois, ça, c'est dans la deuxième saga.
00:51:07Dans la deuxième trilogie, pardon.
00:51:08La deuxième trilogie est sortie un petit peu plus tard.
00:51:10Et ça revient sur les épisodes...
00:51:13Enfin, ce qui se passe avant, tu vois.
00:51:151, 2, 3.
00:51:16Celui-là, c'est dans le 1.
00:51:17Donc, c'est le premier épisode de la deuxième trilogie.
00:51:19T'étais bon sur 20 secondes.
00:51:21C'est pas mal.
00:51:22Mais du coup, Star Wars, parce que...
00:51:25Déjà, on me l'a montré très tôt.
00:51:27C'est mon papa qui m'a montré ça.
00:51:29J'ai trop aimé.
00:51:30Et il y a ce truc de...
00:51:32Je sais pas.
00:51:33En fait, de base, c'est vraiment un gars.
00:51:34Il vient d'une planète trop, trop lointaine.
00:51:36Vraiment en campagne et tout.
00:51:37Ok, ok.
00:51:38Tu vois, déjà, il y a ce truc.
00:51:39Identification avec S.Vers, direct.
00:51:41Bah ouais, en vrai, parce que ce mec, il est là.
00:51:43Il est tout seul, tu vois.
00:51:44Il est fermier, machin.
00:51:46Genre, ça m'avait trop marqué, je m'en souviens.
00:51:49Franchement, je pense pas à Star Wars quand je pense à toi.
00:51:51Mais là, maintenant que tu me le dis, je commence à comprendre.
00:51:54Et non, et puis même pour l'aspect...
00:51:56J'aime trop l'histoire, de base.
00:51:58C'est une des autres passions que je kiffe.
00:52:01Et Star Wars, ça inspire beaucoup de la mythologie.
00:52:04Ok.
00:52:05Tu vois, grec, etc.
00:52:06Donc, ça s'est tiré de beaucoup de grands récits.
00:52:08C'est tiré de beaucoup de manières d'écriture.
00:52:12Enfin, de façons d'écrire des épopées, etc.
00:52:16Tu vois, ça reprend des grandes cases.
00:52:18Genre, je sais pas, le début, tu vois, l'aventure, machin.
00:52:21Le truc final et tout.
00:52:23Donc, ça s'inscrit dans un truc un peu classique, de base, tu vois.
00:52:27Et du coup, ça, ça m'a plu direct quand j'ai regardé petit.
00:52:31Et non, après...
00:52:33En plus, tu vois, de base, les trucs de l'espace, c'est pas trop mon délire.
00:52:36Ok.
00:52:37Mais vraiment, Star Wars, non.
00:52:39Et puis, t'sais, t'as ce truc de...
00:52:40Ce que j'aimais bien, c'est...
00:52:42La saga, elle est...
00:52:44Elle joue toujours entre le bien, le mal.
00:52:47Mais c'est jamais genre...
00:52:48Tout blanc, tout noir.
00:52:49Voilà, c'est ça.
00:52:50C'est genre, comment...
00:52:51Est-ce que tu peux tenter de l'autre côté, comment tu tentes de l'autre côté, etc.
00:52:54Et puis, moi, c'est la première fois que j'ai pleuré en voyant un film.
00:52:58C'est quand...
00:53:00Bon, je vais spoiler, ça date de...
00:53:02Tu peux spoiler.
00:53:03C'est bon, maintenant, il y a 50 ans, il n'y a que toi qui n'as pas vu Star Wars, visiblement.
00:53:06C'est vrai.
00:53:07Mais je ne mens pas, au moins, c'est la vérité.
00:53:09Quand Luke Skywalker découvre que c'est son père...
00:53:11Bah, mon daron, tu imagines bien, lui, il le savait depuis des années.
00:53:13Moi, je ne le savais pas.
00:53:14T'as pris une tarte.
00:53:15Mais un truc de fou.
00:53:16Genre, je me souviens...
00:53:17Genre, je sais qu'il va écouter l'interview, mon daron, il pourra relate, tu vois.
00:53:21Mais...
00:53:22J'étais en pleurs dans l'escalier, je n'arrivais pas à monter dans ma chambre,
00:53:25en mode, mais papa, comment c'est possible de tuer son père ?
00:53:28Et ça, ça m'avait vraiment...
00:53:29Ça t'a choqué.
00:53:30Tu vois.
00:53:31Et rien que pour les trucs...
00:53:32Ce truc-là aussi, familial, j'ai trop kiffé Star Wars.
00:53:35Franchement, je comprends.
00:53:36Je comprends.
00:53:37On a beaucoup parlé longtemps.
00:53:38Non, je comprends grave la rêve.
00:53:39Je comprends le lien, c'est important.
00:53:40Oui, il faut aussi voir de quoi est composé ton univers.
00:53:43Il y a le rap, il y a le foot aussi, malheureusement.
00:53:45Tu es supporter de l'Olympique de l'Univers.
00:53:47Ça va.
00:53:48Comme moi.
00:53:49On souffre quand même.
00:53:50Ça va.
00:53:51Oui, ça va, mais bon, on est fatigué.
00:53:53Oui.
00:53:54Sans aucune transition, pour revenir à la musique, c'est qui les artistes qui t'ont
00:53:58le plus inspiré ?
00:53:59Tu vois, j'aurais bien aimé la voir avant aussi.
00:54:03Elle est dure.
00:54:04Ah non, là, c'est un mini piège, mini piège.
00:54:06En vrai, qu'est-ce que tu as beaucoup écouté ?
00:54:08Tu me parlais d'Orelsan tout à l'heure.
00:54:10Oui, en fait, déjà, tout ce que mes parents ont écouté, ça fait partie de mes classiques.
00:54:16Tout ce qui est Berurier Noir, c'est vraiment un groupe que j'ai vraiment poncé.
00:54:19Trop bien.
00:54:20Ça n'a rien à voir avec le rap.
00:54:22Oui, mais il y a un côté revendicateur, contestataire, tu vois, beaucoup d'énergie
00:54:27aussi, beaucoup de patate.
00:54:29Oui, il y a ça.
00:54:31Après, il y a le moment où j'ai découvert le rap tout seul sur YouTube un peu.
00:54:37Et du coup, j'ai eu deux phases, j'ai eu le truc, enfin deux types de musiques un peu
00:54:43différentes, j'ai eu le truc que tout le monde a un peu écouté au collège, mais
00:54:46qui m'a beaucoup construit, c'est genre pile époque Booba, Autopsie, Lafouine, tu vois,
00:54:52les deux.
00:54:53Ça, c'est vraiment les deux qui étaient vraiment en rotation.
00:54:55Et tu as l'autre side, quand je rentrais chez WAM et que j'étais sur YouTube, je découvrais
00:54:59tout seul.
00:55:00Ça, c'est Orelsan, 75e session.
00:55:03Vraiment.
00:55:04Genre, Népal, pour le coup, c'est vraiment un artiste qui m'a énormément inspiré sur
00:55:09le message, sur la forme.
00:55:11Je ne sais pas trop musicalement, mais en tout cas, sur la manière de la brutalité
00:55:17un peu du message et de sa manière d'écrire.
00:55:20Il y avait un truc très non pudique, un peu exactement ce que j'ai pu retrouver après
00:55:25des années plus tard en écoutant Limsa, par exemple.
00:55:28Je trouve, il y a ce truc de dire des choses très poignants.
00:55:31C'est très simple, très accessible et des fois marrant.
00:55:34Et en fait, c'est ça que j'ai toujours kiffé avec la musique.
00:55:38Ce n'est pas une rêve que j'ai en mode classique, mais je ne sais pas si tu connais,
00:55:42il y a un groupe, je l'ai vu plein de fois en concert avec mes darons, qui s'appelle
00:55:45Les Fatals Picards.
00:55:46Oui, je connais, je connais.
00:55:48Bref, de base, c'est plutôt de la musique marrante, entre guillemets.
00:55:52Ils nous ont représentés à l'Eurovision d'ailleurs.
00:55:55Oui, ils ont fait n'importe quoi, ils ont fait exprès.
00:55:57Et j'avoue que j'ai grandi avec ça.
00:55:59Et du coup, c'est de la bonne musique.
00:56:01Après, on aime, on n'aime pas, mais quand même de la musique marrante de base, qui
00:56:05fait des sujets marrants.
00:56:06Mais, je ne sais pas, j'ai toujours kiffé cette manière de pouvoir aussi un peu rigoler
00:56:11avec la musique et le fait que la musique, ce soit un truc, tu vois, genre, tu as le
00:56:16droit.
00:56:17Ce n'est pas que...
00:56:18Oui, ce n'est pas que sérieux.
00:56:19Et puis des fois, quand tu relis certaines rêves avec d'autres rêves, tu te rends compte
00:56:22que, ah ouais, en fait, le mieux, c'est d'être marrant.
00:56:25Et puis la phrase d'après, d'être tranchant.
00:56:26Et c'est là que tu crées des émotions chez les gens.
00:56:28De ouf, de ouf.
00:56:29Il y a beaucoup ça dans ta musique en vrai.
00:56:3175e session, je pense.
00:56:33Ouais, beaucoup.
00:56:34Et après, quand je suis arrivé à Lyon, j'ai un pote qui m'a fait écouter H24 de
00:56:40Hamza et c'est devenu mon artiste numéro un depuis des années, des années, des années.
00:56:44Je suis fan d'Hamza.
00:56:45C'est vraiment un des artistes qui n'a rien à voir avec ce que je fais.
00:56:48Ton projet préféré d'Hamza ?
00:56:50Bah, moi, je vais dire H24, mais il n'est plus sur les plateformes, on ne peut plus
00:56:55l'écouter.
00:56:56C'est triste, c'est dur.
00:56:57Mais moi aussi, j'ai une nostalgie de fou pour cette époque.
00:56:59Et en récent, je ne sais pas, soit H24, soit Paradise Deluxe.
00:57:03Bien Deluxe.
00:57:04Parce qu'il y a des morceaux vraiment gouttis dessus.
00:57:06En vrai, c'est un petit peu tout ça.
00:57:08Alors que tu prends en cité des tonnes, tu vois.
00:57:11On a dressé le portrait.
00:57:13Et du coup, ton feat de rêve ?
00:57:18Est-ce qu'un jour, il y aura un LOS vers Hamza ?
00:57:20Peut-être qu'on tend une perche ?
00:57:21Non.
00:57:22Non ?
00:57:24Mais je vais me faire boire.
00:57:26Je vais me faire avaler.
00:57:27Tu penses ?
00:57:28Ben ouais.
00:57:29Moi, je pense que ça marcherait bien.
00:57:30Tu me mets en sujet avec Hamza ?
00:57:31Franchement.
00:57:32Tu skippes mon couplet, je pense.
00:57:33Il y a beaucoup de gens qui vont regarder cette émission, qui vont écouter.
00:57:36Non, je ne sais pas.
00:57:37Hamza, je ne sais pas.
00:57:38Il y a aussi ce truc de se dire, tu sais, voilà.
00:57:42Hamza, c'est un mec vraiment, j'idolâte comme un auditeur.
00:57:45Ok.
00:57:46Tu n'as pas trop envie de te mélanger forcément.
00:57:48Ouais, je ne sais pas.
00:57:49C'est une autre approche.
00:57:50Pour moi, c'est Hamza.
00:57:51C'est Hamza.
00:57:52Je ne sais pas comment dire.
00:57:53Je ne sais pas si j'ai envie d'avoir son numéro dans mon bigot.
00:57:55Je vois très bien.
00:57:58Je n'ai pas trop envie de les interviewer.
00:57:59Je veux qu'il reste, tu vois, dans la pochette sur Apple Music.
00:58:03C'est tout.
00:58:04Mais, fide de rêve, je ne sais pas.
00:58:08En vrai, malheureusement, ce n'est pas possible.
00:58:11Mais en vrai, quelqu'un comme Nepal, c'est vraiment un gars, genre, je sais que là,
00:58:16je ferais encore un projet, peut-être deux, et je pense que je l'aurais invité.
00:58:21J'aurais essayé de faire un morceau avec lui parce que je trouve qu'il y avait trop
00:58:25de choses à relier.
00:58:26Du coup, moi, ça aurait été lui.
00:58:27Et sinon, en vrai, pour le lore, en vrai, si j'arrive à un stade un jour où c'est
00:58:34le truc et tout, pour la vanne, parce que j'ai déjà rencontré à la fin d'un concert,
00:58:38Orrelson, je pense.
00:58:39Charmé.
00:58:40Tu vois.
00:58:41Mais je ne sais pas quand.
00:58:42Peut-être qu'il aura de la barbe.
00:58:43Peut-être que j'en aurai aussi.
00:58:44C'est vrai, là, ça commence à tourner.
00:58:45Je ne sais pas, tu vois.
00:58:46Les aiguilles tournent.
00:58:47Mais voilà.
00:58:48Après, bon.
00:58:49Je pense qu'il va continuer à faire de la musique pendant encore très longtemps.
00:58:50On arrive bientôt à la fin de cette discussion et je voulais te partager mes lyrics préférés
00:58:54de toi que j'aimerais que tu m'expliques.
00:58:56C'est quand tu dis je vous prendrai sur la distance.
00:59:00N'oublie pas que j'ai un train de retard sur ton dernier projet.
00:59:04Est-ce que c'est un sentiment vraiment que c'était pour la phase ? Est-ce que c'est
00:59:08un sentiment que tu as en toi, justement, par rapport à tout ce qu'on s'est dit là
00:59:11aujourd'hui d'être un peu en retard ?
00:59:13Ouais, c'est un peu en retard.
00:59:15Enfin, en retard pour la phrase, tu vois, mais dans le sens où aussi, j'ai commencé
00:59:19tard.
00:59:20Genre, je n'avais jamais gratté un couplet avant 18 ans.
00:59:23Genre, jamais.
00:59:24Je ne sais pas.
00:59:25C'est relative.
00:59:26Encore une fois, le rap, il y en a beaucoup qui commencent très jeune.
00:59:29C'est ça.
00:59:30Mais à 18 ans, t'es encore, tu vois, encore super jeune.
00:59:33T'es encore super jeune.
00:59:34Mais quand t'es quand t'es quand t'as 18 ans à ce moment là.
00:59:37En tout cas, il y a quelques années, tu vois, il y avait déjà des types qui étaient
00:59:42déjà très chauds.
00:59:43Ouais, je comprends.
00:59:44Et du coup, c'est peut être un peu dans ce sens là et aussi le train de retard.
00:59:47Tu peux le voir sur le bagage culturel.
00:59:50Tu peux le voir sur plein de trucs.
00:59:51Tu vois, moi, en vrai, j'apprends tous les jours.
00:59:52Il y a tellement de trucs que je ne sais pas.
00:59:53En vrai, je suis refait même.
00:59:54C'est cool d'avoir un train de retard parce que du coup, ils sont chiants, les gens qui
00:59:58savent tout.
00:59:59Moi, je ne sais pas tout.
01:00:00Je suis curieux d'apprendre.
01:00:01C'est cool.
01:00:02Et ça veut dire ça aussi.
01:00:03Justement, moi, je pense que c'est une phase que j'aime bien dans un morceau que j'aime
01:00:07bien aussi.
01:00:08Mais je pense que c'est aussi une phase qui explique bien ta musique et ce que tu racontes.
01:00:14Parce qu'il y a un peu d'ego trip et c'est quelque chose que tu maîtrises très bien
01:00:18dans ta musique.
01:00:19Mais tu sais aussi faire preuve d'introspection.
01:00:21Et sur Sunchaser, justement, tu es beaucoup plus intime qu'auparavant.
01:00:25Et je trouve que c'est une phase qui combine bien la vulnérabilité et le côté ambitieux
01:00:32et challenger que je ressens aussi beaucoup dans ta musique.
01:00:34Ça fait plaisir.
01:00:35Tu l'as vu comme ça.
01:00:36Et on en parlait tout à l'heure.
01:00:37Il y a aussi un autre aspect que tu développes.
01:00:39C'est le propos engagé.
01:00:41Je pense que tout ça fait que c'est un projet à écouter.
01:00:44Il y a des jolis feats.
01:00:46Ben PLG qui nous a laissé un message là, qui fait un morceau extraordinaire.
01:00:51Michel-Ange, c'est vraiment un très, très gros morceau.
01:00:53La prod est incroyable.
01:00:54Edge aussi, un morceau qui est déjà sorti, qui a déjà beaucoup plu au public.
01:00:59Donc franchement, écoutez Sunchaser.
01:01:01Et on arrive à la fin.
01:01:04J'ai une dernière question.
01:01:05C'est quoi ?
01:01:06Je t'ai déjà demandé.
01:01:07En vrai, je le sais déjà.
01:01:08Le morceau préféré de ta discographie.
01:01:10On va l'écouter tout de suite.
01:01:20C'est le morceau « Tant qu'il sait » qui est présent sur ton dernier EP.
01:01:31Pourquoi ce morceau ?
01:01:33Pourquoi ce morceau ?
01:01:34Déjà, ça change toujours un peu chez les articles.
01:01:36C'est une question horrible, je sais.
01:01:38Mais du coup, là, ça tombe bien.
01:01:40Du coup, les surderniers projets.
01:01:42Et je pense que c'est le morceau qui ressemble le plus à ce que j'ai envie de faire.
01:01:48Moi, musicalement, j'ai envie d'être.
01:01:50C'est-à-dire que ce morceau-là, je suis à peu près sûr que je ne peux pas le retrouver chez quelqu'un d'autre.
01:01:56Et ça, ça me régale.
01:01:58C'est un truc que j'essaie d'apprendre encore tous les jours parce que ce n'est pas le cas pour tout.
01:02:01Et cette singularité, c'est une prod un peu bête, mais quand même un peu classe.
01:02:09Dessus, ce que je raconte, ça appartient vraiment à un truc très perso.
01:02:15C'est un des morceaux les plus persos que j'ai.
01:02:17Qui fait un gros big up aux meufs de ma vie.
01:02:20Qui sont ma grand-mère, ma petite soeur et ma maman.
01:02:22C'est un peu d'elles dont je parle dans le track.
01:02:24Et en même temps, ils s'écoutent juste normal.
01:02:27Je ne sais pas comment dire, c'est un peu un truc...
01:02:29Je suis content de la gueule de ce genre de track.
01:02:32Tu peux dire que c'est les O.S. Verts.
01:02:34Je pense que c'est aussi un objectif à atteindre pour beaucoup d'artistes.
01:02:39Le moment où tu as tout dit.
01:02:41Ta musique, elle ne peut pas être rappée par quelqu'un d'autre.
01:02:43Ce que tu racontes, c'est quelque chose de personnel.
01:02:46Et en même temps, si tu veux l'écouter juste comme ça en surface,
01:02:48tu peux aussi te prendre le truc.
01:02:50En gros, c'est ça.
01:02:51Il y a un truc un peu universel.
01:02:52C'est un peu genre comment tu crées la faille entre la confidence
01:02:54et le truc en même temps accessible.
01:02:56Ça, j'aime bien.
01:02:57Trop bien.
01:02:58Merci.
01:02:59Merci beaucoup à toi.
01:03:00Merci Léo d'avoir répondu à toutes ces questions.
01:03:02Sunchaser est disponible partout.
01:03:04Et tu es en tournée.
01:03:05Yes.
01:03:06Et tu seras à la Maroquinerie le 28 février.
01:03:08Je serai évidemment là.
01:03:09Magnifique.
01:03:10Trop bien.
01:03:11C'était Processus, le nouveau podcast musique de Konbini.
01:03:14C'est disponible sur toutes les plateformes d'écoute et sur YouTube.
01:03:17Abonnez-vous.
01:03:18Faites vos retours en commentaire.
01:03:19Et dites-nous qui on doit absolument inviter.
01:03:22On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode.
01:03:25Bye.
01:03:28Et ne partez pas tout de suite.
01:03:30Cet épisode de Processus est maintenant terminé.
01:03:32J'espère que vous avez passé un bon moment avec nous.
01:03:35La bonne nouvelle, c'est qu'on vous livra un nouvel épisode dans deux semaines.
01:03:38Parce que Processus, c'est tous les 15 jours.
01:03:40Un mardi sur deux.
01:03:42Abonnez-vous et mettez des cœurs en commentaire.
01:03:45Bye.

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