• il y a 18 heures

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00:00Nous l'avons appris il y a quelques instants en Seine-Saint-Denis, à Duny, un homme porteur de couteaux a été tué par la police.
00:05C'est une annonce de la préfecture de police de Paris. Il s'était jeté sur un équipage de policiers. Les faits ont eu lieu vers 7h ce matin.
00:13L'homme était porteur d'un couteau.
00:16Il s'est donc jeté. On voit la difficulté d'ailleurs. On va être avec Reda Bellage dans un instant, qui est porte-parole du syndicat de police
00:22unité SGP Île-de-France. On voit la difficulté d'être policier. C'est-à-dire que vous quittez votre maison
00:28et vous ne savez pas si vous allez rentrer le soir. Alors, lorsqu'on est un acteur, c'est déjà quelque chose, comme un policier.
00:35Mais je pense à la famille du policier, parce que, d'une certaine manière, la crainte est toujours ou presque plus grande
00:42pour l'entourage que pour soi-même.
00:45On est avec Reda Bellage. Bonjour Reda.
00:48Bonjour.
00:49Et chacun vous connaît, vous intervenez régulièrement sur Antenne d'Europe 1 ou de CNews. Les faits ont eu lieu vers 7h ce matin.
00:55Les policiers locaux sont intervenus pour un homme assis à un arrêt de bus, porteur d'un couteau, dans chaque main.
01:01Est-ce que vous avez des informations à nous donner sur ce qui s'est passé précisément ?
01:07Écoutez, mes collègues ont été appelés tôt, vers 7h du matin, sur les lieux, sur la commune d'Uni.
01:13Ils sont tombés nez à nez avec cet individu qui était porteur de deux couteaux.
01:17Les collègues ont voulu neutraliser, ont essayé de neutraliser l'individu au moyen d'un pistolet à impulsion électrique.
01:23Malheureusement, ça n'a pas fonctionné.
01:25L'individu a continué d'avancer et s'est dirigé vers les collègues.
01:28Un de mes collègues a fait usage de son arme de service et malheureusement, l'individu a été impacté et décédé.
01:36Un massage cardiaque, je lis, a été prodigué jusqu'à l'arrivée des pombiers.
01:39Dites une source, en dépit des soins portés, l'homme est décédé. Est-ce que vous avez des informations sur cet homme ?
01:46Écoutez, les premières infos, mais c'est toujours au conditionnel, il semblerait qu'il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.
01:53J'ai envie de vous dire, comme régulièrement, on a un sentiment de colère parce que c'est quasiment maintenant toutes les semaines.
02:05Il y a encore mi-février, vous aviez le même type de fait avec un individu qui était porteur de deux sabres sur la commune de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.
02:14Un de mes collègues a dû faire usage de son arme de service.
02:17On a eu aussi cette fameuse affaire avec ce morceau de miroir devant la préfecture de police où l'individu voulait prendre l'arme d'un de mes collègues.
02:24Les collègues ont réussi à l'interpeller, mais bon, il y a eu des blessés.
02:27Et on a eu aussi cette affaire sur Gare de l'Est, juste avant les JO, mi-juillet, avec cet individu qui était défavorablement connu des services de police,
02:37qui était connu pour un homicide et qui avait été reconnu irresponsable pénalement.
02:42Donc, ça commence à faire vraiment beaucoup et c'est de plus en plus régulier.
02:45Donc, on a vraiment un sentiment de colère dans nos troupes.
02:47Et puis, il y a eu cette affaire à Mulhouse, ce week-end, avec un homme, un OQTF, qui avait un couteau et qui a tué une personne qui s'interposait pour défendre un policier municipal, Redjabella.
03:03Oui, tout à fait, c'est ça. Et en fait, maintenant, on est devenu la cible privilégiée.
03:09Bon, ça, ça a toujours été des terroristes, malheureusement.
03:12On est la cible privilégiée des délinquants aussi.
03:14Puis maintenant, c'est malheureux, mais on a l'impression que c'est dans l'air du temps et c'est plus qu'inquiétant.
03:21Je pense que je ne sais pas qui, mais en tout cas, il faut que des personnes prennent leurs responsabilités.
03:26Nous, on arrive à interpeller, neutraliser, à mettre à disposition de la justice.
03:29Mais je ne comprends pas ce que font ces individus dehors.
03:32Franchement, ça développe de plus en plus en nous un vrai sentiment de colère.
03:37Redjabella, j'étais avec nous, il est le porte-parole du syndicat de police unité SGP Île-de-France.
03:42Il est 11h08, vous écoutez Europe 1.
03:45La procédure dans ces cas-là, et c'est ça que je trouve absolument terrible, pour votre collègue qui a été obligé, si j'ose m'exprimer ainsi, de tuer cet homme parce qu'il le menaçait.
03:57Votre collègue, à l'heure à laquelle je parle, il est en garde à vue ?
04:02Pour l'instant, il semblerait qu'il ne soit pas placé en garde à vue.
04:06Néanmoins, il a la disposition de l'IGPN pour être auditionné.
04:09C'est-à-dire qu'HO, de manière systématique, on est auditionné, puisqu'il y a deux enquêtes qui sont ouvertes.
04:15Notamment une enquête qui nous concerne par rapport à l'usage de notre arme de service.
04:20Donc en fait, vous n'avez pas le temps de redescendre, si je puis utiliser le terme.
04:25C'est-à-dire que, vous savez, c'est très difficile déjà, aujourd'hui, de sortir son arme depuis l'affaire Nahel.
04:31On a peur, nous, les policiers, de sortir notre arme, parce qu'on a vu notre collègue, alors qu'il essayait de faire son travail comme il pouvait, aller en prison, en détention provisoire, pendant plusieurs mois.
04:41Donc aujourd'hui, on se pose beaucoup de questions.
04:43Et franchement, je tire mon chapeau aux collègues de Seine-Saint-Denis, parce qu'ils travaillent sur le département le plus pauvre et le plus criminogène de France.
04:51Et je pense que, comme vous l'avez dit tout à l'heure, qui plus est sur ce département, quand vous levez le matin, vous ne savez pas si le soir vous allez rentrer chez vous.
04:58Et ça, c'est très difficile.
04:59Mais je pensais qu'il y avait une procédure automatique qui faisait que lorsqu'il y avait quelqu'un de tué, celui qui était le policier, qui était responsable du tir, était immédiatement mis en garde à vue.
05:12Je pensais que c'était cela.
05:13Manifestement, vous me dites que ce n'est pas tout à fait ça.
05:15Il peut y avoir des auditions qui seront dans le temps, qui seront peut-être demain, mais il n'y a pas le système de la garde à vue qui est quand même très contraignant, disons-le.
05:25Oui, c'est très contraignant, le système de garde à vue.
05:28Vous savez, les délinquants, eux, ils ont l'habitude.
05:32Mais nous, on a fait ce métier-là pour protéger les autres.
05:36Et quand on estime que notre travail a été fait, et dans le cadre de la légitime défense, bien sûr, on le vit très mal, en fait.
05:43On vit très mal de devoir enlever ses lacets.
05:46On vit très mal d'être enfermé à un endroit et d'être mis à disposition d'un enquêteur.
05:52Mais ça fait partie, et c'est difficile, mais ça fait partie de notre travail.
05:56Et c'est le risque, malheureusement, c'est le risque du métier.
05:59Moi, ce qui m'embête, c'est que ça arrive de plus en plus souvent, parce que de plus en plus souvent, on est face à des individus qui veulent tuer du flic.
06:07Et c'est ça qui m'embête.
06:08Donc j'espère qu'à un moment, il va y avoir une vraie réponse pénale pour ces gens-là, et qu'on arrive à protéger, comme les policiers le font, que la justice arrive à protéger la société de ces individus, et surtout aussi protéger mes collègues.
06:20Bonjour, merci beaucoup Réda Belladge, porte-parole du syndicat de police Unité SGP Île-de-France.
06:25Merci beaucoup d'être intervenue à l'antenne à 11h11.
06:29Nous avons voulu commencer cette émission par ce drame qui est arrivé ce matin.
06:35Et puis, effectivement, ce drame qui a été aussi évité grâce à la qualité des policiers.
06:42Parce que je rappelle que cet homme qui était muni de deux couteaux s'est jeté sur un équipage de policiers.
06:49Et les faits ont eu lieu ce matin vers 7h du matin en Seine-Saint-Denis, à Duny.

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