Ce 14 janvier 2025, à l'Assemblée nationale, François Bayrou prononce sa déclaration de politique générale. Le nouveau Premier ministre, nommé après la censure du gouvernement Barnier, expose sa feuille de route, ses priorités, devant un hémicycle divisé. Au coeur de son action : un dossier urgent, le vote du budget, mais aussi le souhait de remettre en chantier des négociations sur les retraites, ou encore la réforme du scrutin législatif, en vue d'une représentation des partis à la proportionnelle.
La rédaction de LCP revient sur les moments phares des lois examinées ces derniers mois.
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00:00« Il y a eu un peu de mélange dans mes pages. C'est parce que je suis un néophyte. Et donc, je suis bien obligé d'apprendre ce métier. »
00:22Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des Grands Débats. Pendant une heure, nous allons revivre des séances importantes
00:29ici à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, la déclaration de politique générale de François Bayrou.
00:35Alors ce discours n'est pas une obligation constitutionnelle. C'est plutôt une tradition républicaine qui permet au nouveau locataire
00:43de Matignon de dévoiler les grandes lignes de son action ou encore de fixer un cap. Quelques mois après Michel Barnier,
00:51François Bayrou affronte à son tour la représentation nationale. Nous sommes le mardi 14 janvier ici à l'Assemblée nationale.
00:59Il y a du monde, de l'agitation dans les couloirs. À 15h03 précisément, François Bayrou prend la parole dans l'hémicycle.
01:08Les huées se mêlent aux applaudissements.
01:11En vérité, contrairement à ce que beaucoup pensent, la situation de ce gouvernement présente un avantage considérable.
01:22Sur ces bancs, même parmi ceux qui sont violemment hostiles à ce que nous pensons ou à ce qu'ils croient que nous pensons,
01:33pas un ne trouve notre position enviable. Et 84% des Français jugent, paraît-il, que le gouvernement ne passera pas l'année.
01:45Et il m'arrive même de me demander où les 16% restants trouvent la source de leur optimisme.
01:56Eh bien, au risque de vous surprendre, je crois que cette situation est un atout.
02:06Parce que quand tout va bien, on s'endort sur ses lauriers. Et quand tout paraît aller mal, on est contraints au courage.
02:14Il y a un deuxième atout décisif. C'est le besoin, l'exigence, l'injonction que le pays nous assigne, retrouver la stabilité.
02:29Tout le pays, tous les Français en ont besoin. Ils comprennent bien que nous ne sommes pas d'accord sur tout.
02:36Mais ils nous enjoignent, je le crois, de joindre nos forces pour forcer les issues.
02:44Quand tout va mal, on est contraints au courage. Les mots de François Bayrou en introduction de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale.
02:53Le Premier ministre qui entre ensuite dans le vif du sujet avec une préoccupation numéro un, la dette publique française.
03:02Véritable épée de Damoclès au-dessus de la France.
03:06Un grand pays, un pays digne de ce nom, est un pays capable de regarder en face ses chances.
03:14Et nous croyons qu'elles sont grandes, et ses difficultés qui ne le sont pas moins.
03:20Les sujets d'inquiétude sont innombrables, mais il en est un toutefois qui émerge avec une force criante, c'est le surendettement de notre pays.
03:32Et nos compatriotes, surtout les plus fragiles, savent ce qu'est le surendettement.
03:44Quelles incertitudes et difficultés cette situation suscite.
03:50Depuis la guerre, mesdames et messieurs les députés, la France dans son histoire n'a jamais été aussi endettée qu'elle l'est aujourd'hui.
03:59Et j'affirme qu'aucune politique de ressaisissement et de refondation ne pourra être conduite si elle ne tient pas compte de cette situation de surendettement,
04:11et si elle ne se fixe pas comme objectif de la contenir et de la réduire.
04:17Depuis la guerre, mesdames et messieurs les députés, la France dans son histoire n'a jamais été aussi endettée qu'elle l'est aujourd'hui.
04:26Et j'affirme qu'aucune politique de ressaisissement et de refondation ne pourra être conduite si elle ne tient pas compte de cette situation de surendettement,
04:38et si elle ne se fixe pas comme objectif de la contenir et de la réduire.
04:43Tous les partis d'opposition demandant à cette tribune sans cesse des dépenses supplémentaires
04:50ont dansé aussi le tango fatal qui nous a conduit au bord de ce précipice.
05:05Cette dette est une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social,
05:12et ceci est d'autant plus grave que nous avons basculé dans un monde nouveau et dangereux.
05:22Nous sommes passés du monde de la force de la loi au monde de la loi de la force.
05:30Le 24 février 2022, au vu et au su de la planète et avec l'indulgence d'un certain nombre des courants d'opinion,
05:41une des principales puissances du monde, puissance géographique et militaire, la Russie, de Vladimir Poutine,
05:49a jeté son dévolu sur un pays souverain, l'Ukraine, pour l'annexer.
05:54Un pays de la taille de la France, ce qui est un fait sans précédent sur le sol européen depuis 75 ans.
06:02Cette agression a été un signal. Celui du règne de la force brutale s'était rampant, s'est aujourd'hui affiché.
06:12Et immédiatement et significativement, l'Iran, la Corée du Nord sont entrés dans le soutien à l'agression de Vladimir Poutine.
06:21Ce sont les autres maillons de cette chaîne de puissance décidés à ne plus se laisser arrêter par des règles que nous respections
06:29et dont ils contestent désormais la légitimité même.
06:34Et naturellement, les dirigeants chinois ne sont pas en reste. En faisant l'éloge d'un monde multipolaire, à juste titre,
06:41la Chine tisse en réalité le réseau de sa domination économique, technologique, diplomatique et militaire.
06:50L'excédent commercial chinois vient de franchir ce mois-ci.
06:56Le cap, écoutez bien, des mille milliards de dollars d'excédent. C'est une stratégie programmée depuis dix ans
07:08et dont le but, la conséquence et la visée est purement et simplement de remplacer notre industrie.
07:18Dans la défense de ces règles bafouées, nous avions un grand allié, c'était les États-Unis.
07:23Or ceux-ci ont choisi par d'autres voies, heureusement pas la violence, la même politique de puissance et de domination.
07:33L'offensive monétaire, la captation de la recherche mondiale, la poursuite de l'application extraterritoriale de leurs droits,
07:46la domination technologique par des entreprises de taille planétaire et le pouvoir que tout cela donne d'intervenir dans la vie démocratique d'autres États.
07:59Ce nouvel ordre mondial, ou plutôt ce nouveau désordre mondial qui menace tous les équilibres et toutes les règles de la naissance,
08:07il y a un certain nombre de figures qui l'incarnent sans complexe, comme celle de monsieur Elon Musk.
08:14Mais le président réélu des États-Unis lui-même fait inédit article des menaces d'annexion de territoires souverains, le Greenland, le canal de Panama et même le Canada.
08:30Il est temps de regarder ces choses en face, ces grandes puissances. C'est à nous de leur signifier qui nous sommes.
08:39Et si nous ne sommes pas capables d'exprimer notre détermination, elles l'oublieront et le négligeront.
08:47Je suis là.
08:50Il y a eu un peu de mélange dans mes pages.
09:08Dans ce nouveau monde, c'est parce que je suis un néophyte et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
09:18Dans ce nouveau monde de la force brutale, la France a ses atouts, sa diplomatie, la force et la présence de son armée,
09:30et c'est l'engagement de ces militaires auxquels je veux rendre hommage.
09:44Ils nous protègent collectivement dans un monde brutal.
09:49Et c'est à ce moment l'occasion d'évoquer le sort de nos otages retenus par le Hamas ainsi que celui de tous nos otages dont nous exigeons la libération.
10:10Mais pour que la France fasse vivre son trésor de civilisation et continue de le partager au monde,
10:17l'Europe doit devenir une communauté stratégique, une puissance politique et de défense,
10:24à la dimension de la puissance économique qu'elle devrait être,
10:28une seule condition qui est que nous acceptions de nous définir et de nous affirmer ensemble.
10:35La première annonce de cette déclaration de politique générale porte sur la réforme des retraites,
10:41la plus attendue bien sûr au cœur de toutes les négociations, de toutes les attentions.
10:46Alors François Bayrou a décidé de remettre le dossier en chantier,
10:50il donne trois mois aux partenaires sociaux pour renégocier cette réforme.
10:54Mais attention, il ne s'agit pas du tout de la suspendre, bien au contraire,
10:59car si les négociations échouent, eh bien c'est tout simplement la réforme Borne qui s'appliquera.
11:07La réforme des retraites est vitale pour notre pays et pour notre modèle social.
11:16Bien des gouvernements successifs s'y sont engagés,
11:20depuis Michel Rocard jusqu'aux efforts courageux du gouvernement d'Elisabeth Borne.
11:27Je note dans ce débat passionnel un progrès considérable.
11:32Plus personne ne nie qu'il existe un lourd problème de financement de notre système de retraite.
11:40Et en même temps, nombre des participants à ces discussions,
11:49notamment les organisations du dialogue social, les organisations syndicales,
11:54ont affirmé qu'il existait des voies de progrès et qu'on pouvait obtenir le même résultat par une réforme plus juste.
12:02Je choisis donc de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux,
12:09pour un temps bref et dans des conditions transparentes, selon une méthode inédite et quelque peu radicale.
12:16La démarche s'appuiera sur un constat,
12:24et des chiffres indiscutables.
12:26Je vais demander à la Cour des comptes, en une mission flash de quelques semaines,
12:31de nous donner l'état actuel et précis du financement du système de retraite.
12:38Et ce résultat, le gouvernement le communiquera à tous les Français.
12:43La loi de 2023 a prévu que l'âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026.
12:57Une fenêtre de tir s'ouvre donc.
13:00Je souhaite fixer une échéance à plus court terme, celle de notre automne,
13:07où sera discutée la prochaine loi de financement de la sécurité sociale.
13:13Nous pouvons, j'en ai la conviction, rechercher une voie de réforme nouvelle,
13:19sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l'âge de la retraite,
13:23à condition qu'elle réponde à l'exigence fixée.
13:27La seule exigence fixée est que nous ne pouvons pas laisser dégrader l'équilibre financier
13:33que nous cherchons et sur lequel presque tout le monde s'accorde.
13:37Ce serait une faute impardonnable contre notre pays.
13:42Plusieurs des partenaires sociaux ont indiqué qu'ils avaient identifié des pistes
13:47pour que la réforme soit socialement plus juste et cependant équilibrée.
13:53Ces pistes méritent toutes d'être explorées.
13:57Toutes les questions doivent pouvoir être posées.
14:01Chacun des partenaires sociaux aura le droit de faire inscrire à l'ordre du jour
14:05de ces discussions et négociations les questions qui le préoccupent.
14:09Rien n'est fermé.
14:12Une délégation permanente sera donc créée.
14:16Je la réunirai dès vendredi.
14:19Je proposerai aux représentants de chaque organisation de travailler autour de la même table,
14:24de s'installer dans les mêmes bureaux ensemble pendant trois mois,
14:29à dater du rapport de la Cour des comptes.
14:32Si au cours de ce conclave, c'est ce qu'on dit quand on ferme les portes,
14:38si au cours de ce conclave, cette délégation trouve un accord d'équilibre et de meilleure justice,
14:43nous l'adopterons.
14:46Le Parlement en sera saisi lors du prochain projet de loi de financement ou avant,
14:56et si nécessaire, par une loi.
14:59Je souhaite que cet accord soit trouvé, mais si les partenaires ne s'accordaient pas,
15:04c'est la réforme actuelle qui continuerait à s'appliquer.
15:12L'autre grande priorité pour François Bayrou, c'est bien sûr le budget.
15:16La censure a interrompu la procédure législative en cours.
15:20Une loi spéciale permet actuellement d'assurer la continuité de l'Etat et de payer les fonctionnaires.
15:27Mais cela ne suffit pas.
15:28Ce plan de secours est provisoire.
15:30Il faut un budget et François Bayrou négocie âprement avec les partis politiques
15:36pour tenter de donner à la France un projet de loi de finance pour 2025.
15:40C'est la mer des batailles, la mission numéro un de François Bayrou
15:45qui va tenter de faire adopter son budget sans se faire censurer.
15:49L'adoption d'un budget est indispensable pour les Français,
15:55pour l'action de la France, pour son image et pour son crédit.
16:00Cette orientation vers un retour à l'équilibre qui sera nécessairement pluriannuel
16:06et respectueuse de nos engagements européens passera nécessairement par des efforts de l'Etat lui-même.
16:12Nous ne changerons pas l'objectif de retour aux 3% de déficit en 2029.
16:20Cette contrainte se présente dès à présent.
16:23Les prévisions de croissance, à la suite en particulier de la crise née du vote de la motion de censure,
16:31ces prévisions de croissance ont toutes été revues à la baisse.
16:36Nous ne voulons pas ignorer ces avertissements.
16:42Nous ne voulons pas ignorer ces avertissements.
16:44Le gouvernement a donc décidé de revoir sa prévision de croissance pour 2025.
16:50Elle était de 1,1% avant la censure.
16:54Nous la fixons à 0,9% conformément aux prévisions de la Banque de France.
17:00Il sera proposé de fixer le déficit public pour 2025 à 5,4% du PIB.
17:09Des économies importantes seront proposées.
17:11Pour la suite, c'est un puissant mouvement de réforme de l'action publique qu'il faut conduire.
17:17Il faudra trouver des méthodes d'organisation de l'Etat qui ne requérant pas d'augmentation de nos dépenses publiques.
17:26Il nous faut repenser tous nos budgets à partir non pas du prolongement de ce qui se faisait l'année précédente,
17:34augmenté d'un pourcentage d'inflation, mais de ce qu'exige le service ou l'action à conduire.
17:41Ces budgets redéfinis, repensés,
17:44je demanderai à tous les ministres de les préparer dès le printemps.
17:48C'est un effort dont personne ne devra s'exclure, chacun à sa manière, dans l'exercice de ses missions.
17:56Cet exercice devra interroger notre organisation.
18:00Est-il nécessaire que plus de 1.000 agences, organes ou opérateurs exercent l'action publique ?
18:07Nous connaissons le rôle précieux de plusieurs d'entre elles, comme France Travail,
18:18mais ces 1.000 agences ou organes, sans contrôle démocratique réel,
18:23constituent un labyrinthe dont un pays rigoureux et sérieux peut difficilement se satisfaire.
18:30Les parlementaires seront pleinement associés à cet effort d'organisation et de rationalisation.
18:37C'est la fonction du Parlement qui s'exprimera à son degré le plus éminent, contrôlé et évalué.
18:45Cet effort devra être prolongé et inventif.
18:50Cet effort devra être soutenu dans le temps, parce que, souvent, la réforme prend du temps et, au début, coûte cher.
18:59J'annonce la création d'un fonds spécial, entièrement dédié à la réforme de l'Etat,
19:05financé en réalisant une partie de ses actifs, en particulier immobiliers qui appartiennent à la puissance publique,
19:14de façon à pouvoir investir, par exemple, dans le déploiement de l'intelligence artificielle dans nos services publics.
19:22Ces sommes ne pourront pas être utilisées pour des dépenses courantes, pour abonder tel ou tel budget.
19:34Elles resteront donc uniquement consacrées à ces efforts de réorganisation.
19:41François Bayrou, qui cherche la voie étroite du compromis sur ce budget 2025, lors de son discours,
19:48le Premier ministre a aussi remis au goût du jour deux idées,
19:51l'instauration de la proportionnelle pour les prochaines élections législatives,
19:56mais aussi un projet qui est un peu un serpent de mer,
19:59la création d'une banque de la démocratie pour financer les partis politiques.
20:05Je suis un défenseur des partis politiques et des syndicats.
20:09Je souhaite que les partis politiques, comme les syndicats,
20:14puissent être reconnus un jour comme des mouvements d'utilité publique.
20:18Je souhaite qu'ils puissent se financer sans avoir besoin de passer par des stratégies de contournement.
20:27C'est pourquoi je souhaite la création d'une banque de la démocratie
20:33pour que le financement des partis politiques et des campagnes ne dépendent plus de choix de banques privées,
20:40mais puissent éventuellement, et en recours, être le fait d'organismes publics placés sous le contrôle du Parlement.
20:54Je suis partisan quand je vois l'état de la démocratie américaine,
21:01que nous échappions à cette contrainte de voir la vie politique tenue par l'argent.
21:09Je pense que l'argent a sa place, notamment dans le monde des affaires,
21:13mais l'argent ne doit pas diriger les consciences,
21:16et l'argent ne doit pas prendre le pas sur la libre volonté des citoyens.
21:21Mais je pense aussi qu'il faut que chacun puisse trouver sa place au sein de la représentation nationale,
21:28à proportion des votes qu'il a reçus.
21:31C'est la seule règle qui permettra à chacun d'être lui-même authentiquement,
21:36sans être prisonnier d'alliances insincères.
21:40Je propose que nous avancions sur la réforme du mode de scrutin législatif.
21:47Chacun exprimera alors sa position,
21:50mais il y a une option à prendre sur ce principe et une discussion à avoir sur ses modalités.
21:57On voit bien quels sont les principaux choix.
22:01Mon opinion est que le mode de scrutin doit être enraciné dans les territoires,
22:07et il faut que ne se créent pas plusieurs catégories de citoyens avec des droits différents.
22:12Cette adoption du principe proportionnel pour la représentation du peuple dans nos assemblées
22:20s'accompagnera probablement, comme l'a dit le président du Sénat,
22:24nous obligera à reposer en même temps la question de l'exercice simultané
22:28d'une responsabilité locale et nationale.
22:33Autre moment fort de ce discours,
22:35François Bayrou est revenu sur un mouvement qui a secoué la France il y a plus de six ans maintenant,
22:40le mouvement des gilets jaunes.
22:42A l'époque, pas moins de deux millions de contributions populaires avaient été déposées,
22:47mais loin d'être saisies ou même reprises par le pouvoir, elles ont fini aux archives.
22:53Alors, le Premier ministre veut reprendre l'étude de ces cahiers de doléances,
22:58il le dit face à la représentation nationale.
23:02Je voudrais m'arrêter un instant à un mouvement que nous avons tous connu
23:06et qu'à mon sens nous avons négligé, c'est le mouvement des gilets jaunes.
23:11Sur les ronds-points, il y a six ans,
23:14ils ont dénoncé l'état qu'ils ressentaient de notre société
23:20et cet état, c'était la division du pays entre ceux qui comptent et ceux qui ne comptent pas,
23:29ceux qui passent à la télévision et ceux qui sont devant l'écran,
23:33ceux qui ne sont pas dans l'écran et ceux qui ne sont pas dans l'écran.
23:40Ceux qui sont des milieux de pouvoir, des arrondissements, par exemple,
23:46centraux de Paris et les autres, qui ont la certitude d'être oubliés et d'être négligés.
23:57Je suis assuré, je suis certain que la promesse française suppose que nous puissions
24:04Et c'est la raison pour laquelle nous devrons reprendre l'étude des cahiers de doléances
24:10qui ont été présentés par les gilets jaunes,
24:13de manière que s'exprime dans notre société,
24:20j'imaginais que vous pourriez nous donner des exemples de ce qu'on peut faire.
24:27Dans notre société, de manière que s'exprime,
24:32j'imaginais que vous pouviez adhérer à cette idée,
24:35de manière que s'exprime dans notre société les attentes,
24:42souvent les plus inexprimées, qui sont celles des milieux sociaux exclus du pouvoir.
24:48Dans la deuxième partie de son discours, François Bayrou égrène les autres priorités de sa feuille de route.
24:55Immigration, travail, école, santé, sans oublier l'IA, l'intelligence artificielle,
25:01comme un inventaire à l'après-verre.
25:04Retour sur les principales annonces de François Bayrou.
25:08La misère, les conflits, les bouleversements climatiques se conjuguant,
25:14l'immigration est devenue une question brûlante sur toute la planète.
25:19Elle l'est pour ceux qui supportent les vagues migratoires
25:23et ceux qui craignent d'être menacés par de prochaines vagues.
25:28Et les réseaux sociaux attisent cette crainte tous les jours.
25:34La conviction profonde, c'est que cette immigration,
25:40qui se développe aujourd'hui sous toutes les latitudes de la planète,
25:45est d'abord une question de proportion.
25:48L'installation d'une famille étrangère dans un village pyrénéen,
25:55c'est un mouvement de générosité qui est suscité et qui se déploie.
25:59Des enfants fêtés et entourés à l'école, des parents qui reçoivent
26:03tous les signes de l'entraide, mais que 30 familles s'installent
26:08et le village se sent menacé et des vagues de rejets se déploient.
26:14La situation est exactement celle que nous connaissons à Mayotte.
26:25A Mayotte, la présence des illégaux en nombre dans des bidonvilles,
26:34au nombre de 80.000 sur 300.000, c'est exactement comme s'il y avait
26:38à Paris, intramuros, 500.000 illégaux en bidonville.
26:44Nos compatriotes de Mayotte ne le supportent pas et nier que cette
26:50immigration illégale soit un facteur de déstabilisation sur la société
26:55mahoraise, c'est se voiler les yeux et en réalité se mentir et leur mentir.
27:01Bien sûr, la différence de niveau de vie entre Mayotte et l'écomort et
27:12entre Mayotte et la métropole est considérable.
27:16Le niveau de vie au commort est dix fois inférieur en richesse par
27:24habitant qu'il l'est à Mayotte et Mayotte, c'est même quatre ou cinq
27:30fois inférieur au niveau de vie que nous avons en métropole.
27:34Mais ceci, excusez-moi de le dire, Mayotte est un département et nous
27:41n'avons pas le droit de laisser dans un département se développer un
27:45désordre aussi profond que celui qui déchire la société mahoraise.
27:49Voilà pourquoi il est de la responsabilité du gouvernement de
28:01maintenir et faire respecter l'ordre à Mayotte comme en métropole.
28:07Bien sûr, nous savons bien que dans notre humanité, c'est la misère qui
28:12pousse à fuir son pays. Nous le savons bien, les Basques, les
28:16Béarnais, les Bretons, qui avant au 19e siècle fournit tant de
28:21contingents d'émigrés. Mais la volonté de protéger et
28:25d'appliquer nos lois doit être sans faille et respectueuse de ceux que
28:31les vagues de la vie ont conduit jusqu'à nous.
28:34Respecter ces personnes, c'est les intégrer dans un ordre où tous
28:38peuvent se reconnaître. Il est donc de notre devoir de
28:41conduire une politique de contrôle, de régulation et de retour dans leur
28:46pays de ceux dont la présence met en péril par leur nombre la cohésion
28:50de la nation. Mais comment faire alors que 93%
28:57des obligations de quitter le territoire français ne sont pas
29:01exécutées? Ne laissons pas passer ces chiffres
29:05sans nous arrêter une seconde. Sur les obligations de quitter le
29:09territoire français, 140.000 prononcées tous les ans, sur ces
29:14obligations, on en exécute 7%, ce qui veut dire que 93% ne sont pas
29:22exécutées. Et leur exécution ne dépend pas
29:26principalement de la volonté du gouvernement, elle dépend
29:29principalement du refus des pays d'origine d'accueillir leurs
29:33ressortissants lorsqu'ils sont obligés de quitter notre territoire.
29:38Si nous ne résolvons pas cette question, toutes nos déclarations
29:42d'intention seront vaines. Cette politique que doivent mener
29:46fermement le ministère de l'Intérieur et le ministre de la
29:49Justice suppose aussi l'action de tous les autres ministères.
29:54C'est pourquoi je réactiverai le comité interministériel de contrôle
29:59de l'immigration. Et je sais que les parlementaires
30:03ne manqueront pas de prendre des initiatives également.
30:06Une des fiertés de ma vie est d'avoir été un enseignant de
30:11l'Education nationale et d'avoir des enfants enseignants de
30:15l'Education nationale. Une des fiertés de ce gouvernement
30:19est d'avoir placé en premier le ministère de l'Education nationale,
30:23de l'enseignement supérieur et de la recherche, et de l'avoir confié
30:27à une femme au parcours exemplaire qui est en ce moment au Sénat, en
30:32train de lire la même déclaration de politique générale.
30:36Mais comment accepter que l'école française, qui était la première au
30:45monde, se voit classée au rang qui est le sien aujourd'hui en
30:50mathématiques comme en lecture? Les enseignants de notre université
30:56dépeignent des étudiants de première année, après 13, 14 ou 15
31:01années d'école, qui ne parviennent pas à écrire un texte simple,
31:07compréhensible, avec une orthographe acceptable.
31:11Ceci, c'est pour moi le plus grand de nos échecs.
31:17C'est le plus grand de nos échecs et c'est un échec dont sont victimes
31:20les plus faibles. Parce que ceux qui viennent des
31:24milieux qui n'ont pas les codes, qui ne connaissent personne, qui n'ont
31:30accès ni à l'influence ni au pouvoir, se voient écartés sans recours dès
31:37l'instant qu'on ne leur donne pas les armes pour affronter la traversée
31:42de ces formations supérieures. Et j'ajoute que tout cela,
31:48l'obligation d'orientation précoce, les perturbe et les met en danger.
31:54Les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils ne poussent pas tous à la
31:58même vitesse. Et vouloir sélectionner précocement,
32:06sans quémurie,
32:11vouloir sélectionner précocement, sans quémurie,
32:19sans quémurier, sans quémurier, sans quémurier, sans quémurier,
32:22sans quémurier, sans quémurier, sans quémurier, sans quémurier.
32:28Je pense que ce sont les attentes, l'esprit et les attendent.
32:34Je pense que c'est une erreur, en tout cas une faiblesse.
32:38Et je pense que dans notre système scolaire et universitaire, il faut
32:43C'est une question. C'est précisément ce que je suis
32:47en train de dire. Nous avons besoin d'ouvrir les
32:53portes, sans doute en inventant la période, l'année d'articulation
33:01entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur, ce qu'on
33:06appelait autrefois propédotique, c'est-à-dire la préparation à un
33:10éducatif. L'enseignement, dont on ne maîtrise
33:16pas jusque-là les bases et les capacités, doit être, devrait être
33:21une préoccupation pour l'organisation de notre système
33:25éducatif. Parce que ces enfants et ces
33:34jeunes, si on les écarte dès la classe de seconde, naturellement,
33:40ils ne sont pas éducatifs. Combien, sur ces bancs, étaient,
33:49lorsqu'ils avaient 13, 14 ou 15 ans, plutôt en rupture d'école qu'en
33:56succès à l'école, combien ont trouvé dans la vie des chemins
34:00jusque-là inimaginables pour eux? Je n'aime ce que je trouve
34:06d'éducatif, c'est que très tôt, les choses se jouent, trop tôt pour
34:14ceux qui n'appartiennent pas aux milieux les plus favorisés.
34:20Ma conviction est que les gisements de progrès sont du côté des
34:32enseignants. Tous, ici, nous avons devant les
34:37yeux le visage et la voix d'enseignants qui nous ont révélés
34:41à nous-mêmes, qui, parce que leur regard s'est posé sur l'enfant que
34:46nous étions, ont changé sa vie. Ces enseignants magnifiques existent,
34:52ils sont nombreux, mais notre organisation de l'Education
34:55nationale ne parvient pas à les repérer, ou les repère si peu, et
35:02nous ne pouvons pas les repérer. Ces enseignants, la pédagogie qu'ils
35:08ont élaborée, sont perdus. Je veux rappeler ici l'intuition
35:16fondatrice que le président de la République a présentée au pays en
35:202017, combattre l'assignation à résidence, l'assignation de la
35:26naissance, du quartier, de la religion, de la consonance du nom,
35:31de l'adolescence, de l'enfance, de l'adolescence solitaire, offrir à tout
35:37cela, tout au long de ma vie, de nouvelles chances.
35:44Parmi les combats à mener, la promotion de la lecture contre le
35:54monopole des écrans. Je sais qu'un chemin est possible
35:58pour les étudier, pour les préparer. Je sais les difficultés, parce que
36:03les écrans ont pris désormais le pas sur tout autre mécanisme de
36:08transmission des connaissances. Mais cet enjeu est un enjeu national
36:13et je proposerai que nous le reprenions en faisant appel à toutes
36:19les compétences qui ont pu se créer pour transmettre la lecture, par
36:24exemple à l'intelligence artificielle.
36:30Et aussi en poursuivant la grande réforme de l'enseignement
36:35professionnel qui a été engagée par les gouvernements précédents.
36:40La culture dans la promesse française joue un rôle essentiel.
36:46La défense et l'affirmation d'une politique culturelle est une politique
36:50sociale. L'émerveillement partagé devant la
36:52beauté d'un monument, d'une ville que l'on restaure, d'une pièce de
36:57théâtre, d'un concert que l'on partage, tout cela élève, rend fier
37:02et rassemble. C'est pourquoi la défense du beau,
37:05madame la ministre de la Culture, est un devoir d'Etat.
37:09Cela passe par une politique de patrimoine ambitieuse, ce patrimoine
37:13qui est l'une de nos principales fiertés.
37:17Cela passe aussi par un soutien à la création.
37:19Je veux parler dans cette promesse française des Outre-mer.
37:23Nous avons présenté le plan Mayotte debout lors de notre venue sur
37:27l'île. C'est un plan ambitieux, non
37:31seulement pour traiter de l'urgence, mais aussi pour refonder Mayotte.
37:35J'ai parlé de la crise migratoire que connaissait ce département.
37:40Le débat doit être ouvert sur ce sujet, notamment sur les conditions
37:44nouvelles d'exercice du droit du sol que vous avez évoquées, madame la
37:48présidente, dans vos voeux. Je pense aussi à la Nouvelle-Calédonie
37:52qui doit construire son avenir. Les événements de mai 2024 ont
37:56plongé ce territoire dans un profond marasme.
38:00Je souhaite que le débat sur l'exercice du droit du sol soit
38:04réunit avec les négociations qui devront aboutir à la fin de ce
38:08trimestre. J'inviterai en janvier les forces
38:12politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations, en demandant
38:16aux ministres des Outre-mer de suivre particulièrement ce dossier.
38:20Je crois que là encore, femmes et hommes de bonne volonté peuvent
38:24trouver des voies novatrices pour le pays.
38:28Je pense à tous nos Outre-mer, qui sont cette fenêtre ouverte sur le
38:32monde que nous vantons souvent et qui nous enrichissent par leur
38:36identité propre. Chacun de ces territoires a sa
38:40situation, ses chances et ses difficultés.
38:44Nous définirons pour chacun un plan de développement et de financement
38:48dans le cadre d'un nouveau comité interministériel des Outre-mer.
38:52Un autre chapitre, c'est la méthode que nous suivrons pour retrouver la
38:56production, l'innovation et l'industrie.
39:00On voudrait nous condamner sur ces sujets au déclassement, alors que par
39:04ailleurs, la Silicon Valley n'est pas la seule région de l'Ontario qui
39:08s'occupe de la production et de l'innovation.
39:13C'est pourquoi nous voulons qu'il y ait un plan de développement et de
39:17financement dans le cadre d'un nouveau comité interministériel des
39:21Outre-mer. C'est pourquoi nous voulons que,
39:25par ailleurs, la Silicon Valley déroule ses tapis rouges à nos
39:29ingénieurs du numérique et de l'intelligence artificielle.
39:33Nous sommes, nous, Français, des géants de la recherche informatique,
39:37algorithmique et automatique. Ne nous laissons pas devenir des
39:41nains de la nouvelle économie qui sera précisément fondée sur le
39:45numérique. Il en est de même pour l'espace ou
39:49l'intelligence artificielle. C'est pourquoi nous devons nous
39:53attacher à la trajectoire d'investissement dans la science
39:57définie par la loi de programmation de la recherche.
40:01La recherche dans les universités, les laboratoires, mais aussi ailleurs
40:05dans la recherche de l'entreprise. L'intelligence artificielle, dont je
40:09ne sais si elle est intelligente ou si elle est artificielle, mais dont
40:13je sais qu'elle est un changement d'être pour notre humanité, cette
40:17recherche doit entrer dans sa troisième phase.
40:21Ambitieuse pour la diffusion de l'intelligence artificielle dans
40:25l'industrie, dans l'action publique, la formation et la recherche,
40:29appuyée sur un programme d'investissement dans les
40:33infrastructures et le sommet de l'intelligence artificielle qui se
40:37tiendra à Paris en février traduira cette ambition.
40:41Dans ces domaines, il nous faut définir des politiques de filière,
40:45des politiques de filière, des politiques de filière, des politiques
40:49de filière, des politiques de filière, des politiques de filière.
40:53Produit par produit, en partant des faiblesses et des manques de notre
40:58balance commerciale. Chaque filière unira grandes
41:02entreprises sous-traitant Etats et régions autour d'un enjeu de
41:06production. Les géants mondiaux qui sont sur
41:10notre sol et qui ont nos racines chez nous, ont un potentiel de
41:14production. Nous sommes en train de développer
41:18des initiatives de production et de production.
41:22En particulier sur les secteurs d'où nous sommes absents.
41:26Retrouver la production, c'est aussi tourner nos regards vers
41:30l'agriculture. Je veux avoir un mot particulier
41:34pour les filières agricoles. Quand nous évoquons leurs crises,
41:38nous voyons ce qui saute aux yeux, la crise des revenus, le sentiment
41:42Les agriculteurs, les paysans, le monde dont je viens, avaient jusqu'à
41:50il y a peu la certitude d'être les meilleurs connaisseurs et les
41:53meilleurs défenseurs de la nature. Aujourd'hui, on les accuse de nuire
41:58à la nature. Et c'est une blessure profonde.
42:01Quand les inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter les
42:06fossés ou les points d'eau avec une arme à la ceinture dans une ferme
42:09déjà mise à cran par la crise, c'est une humiliation et c'est donc
42:15une faute. Pour notre agriculture, le principal
42:24enjeu aujourd'hui est celui de l'égalité des armes.
42:27A l'intérieur même de l'Europe, on impose à nos agriculteurs des
42:33normes et des obligations qui ne sont pas imposées à nos voisins
42:38et à nos agriculteurs. Je ne parle même pas de ceux qui
42:43sont au-delà de nos frontières, en particulier en Amérique du Sud, et
42:49la question est évidemment celui de l'accord avec le Mercosur.
42:56Je veux dire que de très grandes injustices risquent aussi d'être
42:59commises dans la gestion des ressources en eau.
43:03Les agriculteurs vivent une injustice.
43:08Je suis un agriculteur qui travaille sur la surface, au pompage des nappes
43:13profondes, comme si c'était la même chose.
43:15Nos agriculteurs vivent cela comme une injustice.
43:18Sur le sujet de l'eau, j'ai dit que je souhaitais que des conférences
43:22soient organisées au plan national et régional pour définir une stratégie
43:27de long terme. Toutes ces questions seront
43:30posées par le président de la République et par le président de la
43:34République. Pour les entreprises agricoles
43:37comme pour les entreprises et les familles, nous remettions en question
43:41les pyramides de normes en donnant l'initiative aux usagers, ceux que
43:45l'on contrôle doivent avoir leur mot à dire sur les contrôles, et s'il
43:50faut des remises en cause, nous les conduirons avec eux dans un temps
43:53bref. L'obligation de revaloriser le
43:59travail et la santé de tous les bancs, je souhaite que la concertation
44:03sur le travail et les salaires, sur la qualité de la vie au travail, sur
44:07sa rémunération et sur son sens, que ces questions soient abordées, comme
44:14celle de la santé au travail, de la prévention, de la prise en charge
44:18des arrêts de travail, ainsi que la situation des travailleurs pauvres et
44:23de l'égalité salariale femme-homme. Il nous faudra que ces efforts en
44:29matière de revalorisation salariale soient conduits et poursuivis,
44:33notamment avec la mise en place de dispositifs d'épargne salariale,
44:37d'intéressement et de participation dans tous les secteurs.
44:41Enfin, la question d'un territoire français plus équilibré.
44:45En 1947, paraissait un livre qui a fait beaucoup de bruit à l'époque,
44:50qui s'appelait Paris et le désert français.
44:53Je crois qu'aujourd'hui, il y a Paris, les grandes métropoles et le
44:57désert français, avec un gouffre à chaque étape.
45:01Le reste du tissu national, éloigné géographiquement, disparaît
45:07médiatiquement et politiquement. L'aménagement du territoire est
45:11l'une des grandes questions devant nous.
45:13Elle touche aux conditions de vie de nos concitoyens.
45:17Nous avons construit un grand ministère autour de François
45:20Rebsamen. Ce ministère incarne l'objectif
45:23qui est le nôtre, que chaque personne ait sa chance, que chaque
45:27territoire ait sa reconnaissance et sa chance.
45:31Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Tant d'esprits, de volonté,
45:35d'initiatives, de capacité provinciale et des quartiers
45:39périphériques, d'initiatives, de capacités provinciales et des
45:43quartiers périphériques ont le sentiment, ou plutôt la certitude,
45:47d'être écartés et oubliés. Je veux m'arrêter sur le sujet du
45:51logement. Si l'on ne peut pas se loger, on ne
45:55peut pas se faire reconnaître. Nous avons besoin d'une politique
45:59du logement repensée et de grande ampleur.
46:02Je salue les efforts menés par les précédents gouvernements pour lever
46:06les contraintes en matière de construction de logement.
46:10Nous pouvons aller plus loin encore en réduisant les délais, en
46:14allégeant les demandes d'autorisation, en favorisant la
46:18densification, en facilitant les changements d'usage.
46:22Cela suppose de relancer l'investissement locatif et
46:26l'accession à la propriété, de soutenir les élus bâtisseurs par un
46:30système d'encouragement à l'investissement, y compris à
46:34l'investissement privé. Quant au transport public,
46:38qui est la condition même de l'égalité des droits sur le
46:42territoire, nous avons devant nous tous les défis en matière de
46:46financement des infrastructures et des équipements nouveaux.
46:50Le financement durable sera organisé avec les collectivités locales et
46:54les professionnels pour se préparer à relever ces défis.
46:58La santé est une des toutes premières préoccupations d'urgence
47:02et quotidienne. C'est une préoccupation qui
47:06s'adresse à tous. La santé est une des premières
47:10préoccupations d'urgence et quotidienne au coeur du modèle
47:14social français. Nous avons tous été confrontés,
47:18pour nous ou pour un proche, à l'impossibilité de trouver un
47:22médecin généraliste, un spécialiste, un dentiste pour se faire soigner.
47:26L'hôpital connaît aussi une crise, en particulier financière, qui est
47:31plus que préoccupante. L'absence d'une vision pluriannuelle
47:35est un des défactos de sa capacité à se doter de projets à moyen et
47:39long terme et complique ainsi sa capacité à anticiper les besoins
47:43des santés futures des Français. Il faut passer d'une logique
47:47budgétaire annuelle à une logique de financement pluriannuel.
47:51Il faut aussi retravailler sur l'enjeu clé de la démographie
47:55médicale en impliquant notamment les élus territoriaux et en menant de
47:59front la question jusqu'ici irrésolue de la formation des soignants.
48:03Je veux confirmer que la santé mentale devra être la grande cause
48:07nationale de 2025, comme l'avait décidé mon prédécesseur Michel
48:11Barnier, que j'ai soutenue et à qui j'adresse mon amitié.
48:15Dans ce cadre, pour faire face à l'enjeu de l'éducation, il faut
48:19faire face à l'enjeu de la soutenabilité de l'hôpital.
48:23Le gouvernement proposera une hausse notable de l'ONDAM, ce qui
48:27permettra d'améliorer les conditions de travail des soignants et de
48:31protéger les plus fragiles. A cette fin, la mesure de
48:35déremboursement de certains médicaments et de consultations ne
48:39sera pas reprise. Le gouvernement de l'Ontario va
48:43le fait d'améliorer les conditions de travail des soignants et de
48:47protéger les plus fragiles. A cette fin, la mesure de déremboursement
48:49de certains médicaments et de consultations ne sera pas reprise.
48:51Le sport est, comme la culture, un puissant facteur de cohésion,
48:55d'épanouissement et de fierté. Nous avons vécu une année olympique
48:59historique, avec devant nous le projet Alpes 2030, et nous savons
49:03que c'est à l'école que se joue l'avenir du sport.
49:07Dans le cadre des parcours de soins, par ailleurs pour les maladies
49:11Nous devons proposer une nouvelle offre dans les maisons sport-santé,
49:19100.000 bilans d'activité physique pour les personnes atteintes de
49:23telles maladies. C'était évidemment le cas autour
49:26de la politique du handicap, dont nous allons fêter le 20e anniversaire
49:30avec la loi de 2005. C'est l'objet de l'école pour
49:33tous, qui est en crise et qu'il faut améliorer, alors que cette politique
49:38de l'école inclusive a atteint une masse critique.
49:42Par ailleurs, le comité interministériel du handicap sera
49:46organisé dans les meilleurs délais. Je tiens à confirmer à l'Assemblée
49:51nationale le remboursement intégral des fauteuils roulants dès 2025.
49:55Dans le cadre de la grande politique démographique qui s'impose à nous,
49:59il nous faut avancer sur la question du grand âge.
50:03L'objectif de permettre aux personnes de bien vieillir et d'avoir le choix
50:07de leur domicile quand ils vieillissent suppose l'ouverture
50:11d'un dialogue entre les personnes âgées et les personnes âgées.
50:15C'est ce que nous devons faire. C'est ce que nous devons faire.
50:19C'est ce que nous devons faire. C'est ce que nous devons faire.
50:23C'est ce que nous devons faire.
50:27L'ouverture du comité interministériel du handicap suppose
50:29l'ouverture d'un dialogue avec le Parlement et les départements.
50:33Je réaffirme aussi la priorité qui est attachée à la protection de
50:39l'enfance, avec la création du Haut commissariat à l'enfance, qui
50:43s'inscrira dans la continuité de cette politique.
50:48J'ajoute que parmi les personnes qui souffrent de précarité, il y a les
50:51C'est pourquoi la carte universitaire et le réseau des
50:58universités sont non seulement une question académique, mais une
51:02grande question sociale. Nous lancerons parallèlement la
51:06construction de 15.000 logements par an pendant trois ans, en
51:10mobilisant le foncier disponible de l'Etat.
51:14Voilà le projet que nous appelons la promesse française.
51:19Nous n'avons pas le droit, au nom de nos passions politiques,
51:23d'hypothéquer la vie de nos concitoyens.
51:27C'est des actes qu'ils attendent. Et c'est sur nos actes qu'ils
51:31jugeront de nos paroles, de nos promesses et de nos indignations.
51:35C'est sur nos actes qu'ils nous jugeront tout simplement.
51:39Le but de cette déclaration de politique générale, c'est de
51:43permettre à ces concitoyens de passer de la plus extrême inquiétude à
51:47la conviction que, même si nous ne sommes pas certains de les résoudre
51:51tous, nous traiterons tous les problèmes qui se posent avec toutes
51:55nos forces et tous nos moyens. Nous n'allons pas d'un seul coup
51:59passer de l'ombre à la lumière. Nous n'allons pas vivre le grand
52:03soir. Mais, s'il nous plaît, nous
52:07parvenons à nous faire entendre de vous, élus de la nation, alors nous
52:11pourrons passer du découragement à un espoir ténu, mais raisonnable.
52:15C'est ce projet que j'ai voulu présenter devant vous.
52:20Je connais tous les risques. Si nous nous trompons, nous nous
52:24corrigerons. Mais le risque, c'est la vie.
52:28Pierre Mendès-France, et la référence n'est pas illusoire.
52:32Le risque, c'est la vie. Le risque, c'est la vie.
52:36La référence n'est pas ici par hasard.
52:40Adi, il n'y a pas de politique sans risque, il n'y a que des
52:44politiques sans chance. C'est ces chances que nous
52:48voulons saisir. Avec foi dans le peuple français,
52:52avec foi dans ses représentants, je sais les ressources d'intelligence,
52:56de bravoure et de droiture de notre nation lorsqu'elle choisit de
53:00surmonter l'épreuve. J'ai la certitude que notre
53:04démocratie, notre démocratie européenne, n'est qu'une épreuve.
53:08Je n'en veux que deux preuves vérifiables.
53:12Nous sommes aujourd'hui le plus jeune des pays européens, en dépit
53:16du fléchissement de notre démographie, que nous aurons besoin
53:20de mesurer et de corriger. Et puis, si l'on regarde la
53:24croissance sur les 40 dernières années, sans exception, sur les 40
53:28dernières années, la France a été devant l'Allemagne, en particulier
53:32dans les 7 dernières années. Nous sommes un peuple de ressources.
53:36A la condition qu'il trouve l'unité qui, si souvent, lui manque, il l'a
53:40fait bien des fois, j'allais dire chaque fois au cours de son histoire.
53:44C'est à nous, aujourd'hui, que cette mission, cette charge et cette
53:48chance reviennent. Je vous remercie.
53:53Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
54:17Voilà pour les moments forts de la déclaration de politique générale
54:21de François Bayrou, le 14 janvier 2025, à l'Assemblée. Le Premier
54:25ministre qui a semblé vouloir donner des gages à tout le monde,
54:29tous les partis, pour mettre son gouvernement à l'abri de la censure.
54:33La suite au prochain épisode. Retrouvez la collection complète
54:37des grands débats sur lcp.fr. A très bientôt pour voir ou revoir
54:41une autre séance parlementaire. Ciao, ciao.
54:51Sous-titrage Société Radio-Canada