GRAND DÉBAT / #MeToo dans la culture : un rapport accablant pour faire bouger les lignes
« Le récap » par Bruno Donnet
Depuis le 22 octobre 2024, une commission d'enquête parlementaire s'est constituée à la suite du témoignage de l'actrice Judith Godrèche quant aux violences qu'elle a vécues étant plus jeune. Cette commission a pour objectif de faire la lumière sur les abus dans le monde de la culture (cinéma, spectacle vivant, audiovisuel, publicité...). Elle a rendu son rapport le 9 avril 2025 qui contient plus de 80 recommandations. Plusieurs concernent les enfants artistes : interdiction de la sexualisation des mineurs à l'écran, systématisation de la présence de « responsables enfants ». Le rapport préconise aussi un encadrement strict des castings ou encore le développement d'une filière française de « coordinateurs d'intimité » qui seraient présents pendant l'entièreté du tournage, comme c'est déjà le cas outre-Atlantique. Les députés souhaitent également rendre obligatoire le déclenchement d'une enquête en cas de dépôt de plainte pour VHSS. Ce rapport signe-t-il la fin de la « loi du silence » dans le cinéma ?
Invités :
- Erwan Balanant, député « Les démocrates » du Finistère
- Sandrine Rousseau, députée « écologiste et social » de Paris
- Anna Mouglalis, actrice
- Maître Isabelle Steyer, avocate au barreau de Paris
INTERVIEW FRANC-PARLER / Aymeric Caron : désastre humanitaire à Gaza, comment alerter ?
Le 8 avril 2025, à l'initiative d'Aymeric Caron, les députés LFI ont brandi, dans l'hémicycle, des photos d'enfants palestiniens. Depuis le début du conflit, l'ancien chroniqueur de « On n'est pas couché » a fait du soutien aux palestiniens un combat quotidien. Il a rassemblé dans un documentaire de nombreuses vidéos collectées sur les réseaux sociaux, et grâce aux photographes présents sur place, pour montrer l'horreur de la guerre. Alors que des spectateurs avaient souligné le caractère insoutenable de certaines images, il travaille sur une version actualisée après la reprise des bombardements à Gaza. Sur des sujets aussi sensibles, peut-on convaincre en choquant ?
Grand invité : Aymeric Caron, député apparenté « La France insoumise » de Paris
LA QUESTION QUI FÂCHE / Présidence LR : jusqu'où la surenchère ?
Invités :
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Claire Conruyt, journaliste politique au « Figaro »
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
« Le récap » par Bruno Donnet
Depuis le 22 octobre 2024, une commission d'enquête parlementaire s'est constituée à la suite du témoignage de l'actrice Judith Godrèche quant aux violences qu'elle a vécues étant plus jeune. Cette commission a pour objectif de faire la lumière sur les abus dans le monde de la culture (cinéma, spectacle vivant, audiovisuel, publicité...). Elle a rendu son rapport le 9 avril 2025 qui contient plus de 80 recommandations. Plusieurs concernent les enfants artistes : interdiction de la sexualisation des mineurs à l'écran, systématisation de la présence de « responsables enfants ». Le rapport préconise aussi un encadrement strict des castings ou encore le développement d'une filière française de « coordinateurs d'intimité » qui seraient présents pendant l'entièreté du tournage, comme c'est déjà le cas outre-Atlantique. Les députés souhaitent également rendre obligatoire le déclenchement d'une enquête en cas de dépôt de plainte pour VHSS. Ce rapport signe-t-il la fin de la « loi du silence » dans le cinéma ?
Invités :
- Erwan Balanant, député « Les démocrates » du Finistère
- Sandrine Rousseau, députée « écologiste et social » de Paris
- Anna Mouglalis, actrice
- Maître Isabelle Steyer, avocate au barreau de Paris
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Le 8 avril 2025, à l'initiative d'Aymeric Caron, les députés LFI ont brandi, dans l'hémicycle, des photos d'enfants palestiniens. Depuis le début du conflit, l'ancien chroniqueur de « On n'est pas couché » a fait du soutien aux palestiniens un combat quotidien. Il a rassemblé dans un documentaire de nombreuses vidéos collectées sur les réseaux sociaux, et grâce aux photographes présents sur place, pour montrer l'horreur de la guerre. Alors que des spectateurs avaient souligné le caractère insoutenable de certaines images, il travaille sur une version actualisée après la reprise des bombardements à Gaza. Sur des sujets aussi sensibles, peut-on convaincre en choquant ?
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- Claire Conruyt, journaliste politique au « Figaro »
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00:00...
00:00Bonsoir et bienvenue, je suis très heureuse de vous retrouver dans Savourgarde,
00:10ce soir, les violences dans le monde de la culture.
00:14Sexiste, sexuelle, physique, économique, le rapport de la commission d'enquête parlementaire est un électrochoc.
00:21Anatomie d'une machine à broyer les talents dans le cinéma, l'audiovisuel, la danse, le théâtre,
00:26la mode et la publicité, 86 recommandations pour sortir de l'entre-soi et de l'omerta.
00:33Grand débat dans un instant avec mes invités.
00:37La scène s'est déroulée hier dans l'hémicycle, les photos des visages de jeunes palestiniens
00:43victimes des bombardements israéliens à Gaza, initiative d'un insoumis au risque de la sanction.
00:49Il signe un documentaire sur les ravages de cette guerre dans l'enclave.
00:53Emmerick Caron est dans Franc Parler tout à l'heure.
00:55Enfin, la question qui fâche ce soir, jusqu'où ira la surenchère de Laurent Wauquiez ?
01:01Sa proposition choc d'envoyer les OQTF dangereux à Saint-Pierre et Miquelon a provoqué un tollé.
01:08Nous en parlerons avec nos chroniqueurs à la fin de cette émission.
01:11Voilà pour le sommaire, ça vous regarde, installez-vous, c'est parti !
01:15Six mois de travaux, 85 auditions, 350 personnes interrogées.
01:31La commission d'enquête sur les violences dans le monde de la culture est devenue le lieu de la libération de la parole.
01:38Des témoignages édifiants à la limite du supportable parfois qui lève le voile dans le sillage de Judith Gaudrech sur un monde opaque, hiérarchisé, où règnent omerta et impunité.
01:49Alors en quoi ces violences sont-elles particulières au monde de la culture ?
01:54En quoi ces professions sont surexposées ?
01:56Bonsoir Sandrine Rousseau, merci d'être là, vous êtes la présidente de cette commission d'enquête, députée écologiste de Paris.
02:04Bonsoir Erwann Balanant, merci également.
02:07Rapporteur de la commission d'enquête en question, député modem du Finistère, c'est vous l'auteur de ce rapport.
02:14Bonsoir Anna Mouglalis, merci d'être parmi nous ce soir.
02:18Vous êtes comédienne, actrice, vous avez témoigné devant cette commission d'enquête
02:21et vous êtes très engagée dans cette vague du MeToo dans le cinéma qui a fini enfin par déferler.
02:28Bonsoir Isabelle Steyer, bienvenue avocate au barreau de Paris.
02:31Vous défendez notamment deux femmes victimes de violences commises dans le cadre du Festival de Cannes.
02:37Vous aussi, vous étiez devant cette commission d'enquête.
02:39Avant de vous entendre, le rapport, la présentation, les images et surtout les recommandations,
02:44c'est dans le récap de Bruno Nannac qu'on accueille tout de suite.
02:51Bonsoir Bruno.
02:56Bonsoir Myriam, bonsoir à tous.
02:58Il est accablant ce rapport pour tout un secteur, la culture.
03:01C'est à une femme ou une actrice qui a eu le courage de raconter les viols et les violences
03:06qu'elle a subies dès son plus jeune âge que l'on doit le rapport parlementaire qui vient tout juste d'être rendu.
03:11Je me permets de vous demander de prendre l'initiative d'une commission d'enquête sur le droit du travail dans le monde du cinéma
03:20et en particulier ses risques pour les femmes et les enfants.
03:24C'était le 14 mars 2024.
03:28Judith Godrech appelait de ses voeux une prise de conscience politique du problème.
03:33Exaucée quelques semaines plus tard, la comédienne apparaissait en larmes dans l'hémicycle,
03:37tout comme elle l'était ce matin lorsque vous êtes arrivés,
03:40Sandrine Rousseau et Erwann Balanant, pour révéler vos conclusions.
03:44Car pour produire le rapport qui nous intéresse ce soir,
03:47les députés ont longuement entendu des témoignages, souvent poignants,
03:51des récits comme celui de Sarah Forestier, victime de violences et d'humiliations sur un plateau de tournage.
03:58Je veux simplement que mon agresseur aille en prison.
04:02Parce que frapper une femme alors qu'elle sort de l'hôpital
04:07et qu'elle ait utilisé ce moment de faiblesse pour la frapper,
04:14ça a détruit des années de ma vie.
04:21Ce rapport de 313 pages a donc mobilisé 31 députés.
04:27Il a nécessité 6 mois d'enquête, 85 auditions et 118 heures d'échange avec 350 professionnels de la culture.
04:35Un long travail au terme duquel une liste de 86 recommandations a été établie
04:40pour assainir et sécuriser la création artistique.
04:43Vous proposez notamment qu'il y ait un droit de regard sur les scènes de nudité,
04:48une obligation de publier les chiffres des violences,
04:51mais également de beaucoup mieux protéger les mineurs.
04:54On souhaite pro-ibé la représentation sexualisée des mineurs à l'écran et dans les photographies de mode.
05:00– Car les conclusions que vous dressez sont totalement édifiantes.
05:07Vous évoquez un modèle français de création artistique qui doit être assaini et sécurisé,
05:12mais surtout une machine à broyer les talents dans laquelle la loi du silence, Myriam, est devenue la règle.
05:18– Et un espace est décrit dans cette enquête comme particulièrement opaque et problématique.
05:25– Oui, c'est celui des castings.
05:26Il est décrit comme propice aux violences, notamment à l'égard des débutants et des plus jeunes,
05:31mais pas seulement, comme vous l'avez confirmé, Anna Mouglalis, lors de votre audition ici même.
05:36– J'ai vécu des castings dans lesquels on a pu me demander de me glisser dans des tenues en latex.
05:46Et je ne vois pas ce que la tenue en latex va permettre de découvrir sur ma capacité à jouer en tant que comédienne.
05:55– Alors quelques voix se sont tout de même élevées pour critiquer ce rapport.
05:59Elles sont rares, j'en ai recensé 19.
06:0119 avocats qui publient une tribune dans les colonnes de Marial,
06:04dans laquelle ils vous accusent, vous Sandrine Rousseau et vous Erwann Balanant,
06:08de fouler au pied la présomption d'innocence.
06:11Vous les avez renvoyées ce matin à la réalité politique,
06:14car, tenez-vous bien, vous avez révélé un chiffre absolument sidérant,
06:18celui des contrôles.
06:20Entre 2020 et 2024, l'inspection du travail n'a effectué, d'après votre rapport,
06:26que six interventions, six contrôles en quatre ans
06:29dans le secteur de la production des films et des programmes de télévision.
06:33– Merci beaucoup, merci Bruno.
06:34Il y a beaucoup de choses dans votre récap ce soir.
06:36Je voudrais qu'on reste un instant sur le diagnostic
06:38avant de venir à ces propositions.
06:42Sandrine Rousseau, violence persistante, endémique et donc systémique
06:47dans le monde de la culture.
06:48Expliquez-nous le choix de ces mots.
06:50Vous avez même dit ce matin qu'il existait une incurie des employeurs
06:54du monde de la culture.
06:56– Oui, parce que c'est un monde où, au nom du talent, au nom de l'art,
07:01au nom de ce qu'Hérouane Balanant appelle le génie,
07:04au nom de tout cela, on oublie qu'on est dans un cadre de travail
07:09et qu'en fait, il y a des règles qui s'appliquent,
07:11qui s'appellent le code du travail.
07:13Et ce qui m'a énormément frappée dans les auditions que nous avons faites,
07:17c'est que quand des victimes réussissaient à mobiliser tout le courage nécessaire
07:23pour venir dans une commission d'enquête, et je dois quand même rappeler ce chiffre
07:27à chaque fois, c'est que pour un témoignage que nous avons eu
07:29dans cette commission, il y en avait au moins neuf que nous avions
07:32par téléphone ou par écrit, mais qui ne souhaitaient pas venir
07:36officiellement dans la commission, donc c'est pour vous dire le caractère…
07:39– Jusqu'à quelques minutes avant la conférence de presse encore.
07:42– Absolument, et donc quand les personnes arrivaient à mobiliser ce courage
07:48et à venir témoigner dans la commission d'enquête,
07:50et bien ce qu'elle disait, et Anna Mouglaïs en a été un exemple
07:54absolument tout à fait représentatif et exemplaire,
07:58c'est-à-dire qu'elle parlait de violences, mais nombreuses,
08:03c'est-à-dire que ce n'est pas juste qu'on croise une personne
08:06qui se comporte mal, c'est tout au long de la carrière,
08:10cette carrière est maillée de violences, depuis les débuts,
08:13depuis l'école, depuis les castings, jusqu'à la fin,
08:15et moi j'ai été très impressionnée par une grande actrice
08:18dont je ne peux pas dire le nom ici, mais qui est quand même
08:20une des actrices hyper connues et vraiment majeures
08:24du cinéma français, et qui a décrit des violences
08:26qui s'étaient produites il y a quelques semaines, quoi.
08:29Et en fait, quel est ce système qui protège à ce point-là
08:33les agresseurs, les auteurs de ces violences,
08:37et qui finalement utilisent ces violences pour faire de l'art ?
08:41Et c'est là qu'à mon avis, il y a quelque chose à dénouer,
08:44c'est qu'on ne fait pas de l'art si on violente les personnes.
08:47Alors quel est ce système, Erwann Balanant,
08:50où vous parlez de mécanisme de silenciation
08:53qui joue à plein dans la culture, une forme de déni,
08:57de minimisation permanente, tout au long d'une carrière,
09:00et jusqu'à encore aujourd'hui, alors que le MeToo doit passer.
09:04Ce qu'on dit dans le rapport, c'est aussi que ce monde
09:08de la culture est le reflet de notre société,
09:11de notre société encore sexiste et encore bâtie
09:14sur cet héritage patriarcal.
09:17Il n'y a pas de spécificité ?
09:18Si, il y a des spécificités après dans le monde du cinéma,
09:22dans le monde du spectacle vivant, du théâtre,
09:24c'est qu'il y a des facteurs aggravants
09:25et qui rendent les situations encore plus difficiles.
09:29Et il y a un facteur qui est particulièrement aggravant,
09:32c'est dans ce pays, nous avons la chance
09:33d'avoir une exception culturelle, c'est une grande chance.
09:36Mais il y a cette excuse du génie qui s'est mise en place
09:39petit à petit.
09:40Et parce que vous avez du pouvoir,
09:41parce que vous êtes un grand comédien,
09:43parce que vous avez un pouvoir d'argent,
09:44mais aussi un pouvoir parfois de charisme,
09:47entre guillemets, artistique,
09:49on vous pardonne tout.
09:51Et des productions oublient tout simplement
09:53qu'il y a un code du travail dans notre pays
09:55et aussi qu'il y a un code pénal.
09:57Et que le code pénal est le code de la définition
10:01de nos interdits dans cette société.
10:03Et c'est parfois oublié sous prétexte de créer une œuvre.
10:08Moi, j'ai la certitude qu'on peut parfaitement créer
10:11des belles œuvres dans un cadre où chacun trouve sa place
10:15et où surtout chacun a le respect de sa personnalité,
10:19de sa personne aussi, de son intimité.
10:21Parce que c'est ça qu'on a vu.
10:22Ce sont des jeunes femmes, des jeunes hommes,
10:24mais moins souvent, des jeunes femmes
10:26qui ont eu leur intimité bafouée
10:29par des pratiques de casting,
10:32par des pratiques de tournage mal encadrés.
10:35Et c'est ça qu'il faut stopper aujourd'hui
10:37parce que le monde de la culture
10:40doit être exemplaire pour justement être prescripteur
10:44d'une société plus inclusive,
10:46d'une vraie société de l'égalité
10:48entre les femmes et les hommes.
10:50On va y revenir à ce que vous appelez
10:51l'excuse du génie avec le cas de Depardieu
10:54dans un instant, un amouglaliste.
10:56Judith Gaudrech, elle a cette phrase,
10:58elle dit le cinéma est une grande famille incestueuse.
11:02Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
11:04Oui, je suis d'accord avec elle
11:06dans la mesure où tout le monde parle
11:08de la famille du cinéma,
11:10c'est-à-dire que c'est un tout petit milieu.
11:13Donc tout le monde se connaît,
11:17tout le monde sait,
11:19mais personne ne parle.
11:21Quand j'entends,
11:22il y a des personnes qui veulent absolument garder
11:26une forme de neutralité,
11:29la neutralité en matière de violence sexiste et sexuelle,
11:34de violence au travail,
11:35la neutralité n'a pas lieu d'être.
11:37Être neutre, c'est être du côté des violents
11:40et du côté des agresseurs.
11:41Et c'est la grande majorité encore aujourd'hui ?
11:43C'est la grande majorité encore aujourd'hui.
11:45Moi, je veux vraiment célébrer le travail
11:48qui a été fait par la commission
11:50parce que la plupart du temps,
11:52nos récits,
11:55nos témoignages,
11:56certaines portes-plintes,
11:58sont isolés.
12:01Et à chaque fin,
12:01la personne qui prend la parole pour parler
12:03est délégitimée
12:05par l'ensemble de la profession.
12:08Et voilà,
12:09on la traite de folle.
12:10Alors là,
12:11on aura pu remarquer
12:12qu'il y a énormément de folles.
12:14et que ce sont des folles
12:16qui, en plus,
12:17sont folles depuis longtemps.
12:19Qui, pour autant,
12:20sont respectées.
12:21Pour certaines,
12:23travaillent beaucoup.
12:25D'autres,
12:25il y a d'autres
12:26qui ont vraiment perdu
12:27complètement leur travail.
12:29Mais,
12:30c'est un...
12:31Maintenant,
12:32moi,
12:32je pense qu'il s'agit vraiment
12:34d'une affaire
12:34de responsabilité collective.
12:38– Oui.
12:38On va y venir,
12:39mais quand même,
12:39pour prolonger,
12:41pour tous ceux
12:41qui n'ont pas vu ces témoignages,
12:43vous avez témoigné publiquement.
12:45Le huis clos était possible
12:46et même la liste
12:47des actrices
12:48qui sont venues vous voir
12:48n'est pas officielle.
12:50Certaines n'ont même pas voulu dire
12:51qu'elles venaient.
12:53Vous-même,
12:53à 19 ans,
12:54vous avez connu des castings
12:56où votre intimité a été violée.
12:58Vous avez connu des plans.
13:00Vous avez dit non
13:00à certains plans serrés
13:03de scènes d'intimité,
13:05de sexualité.
13:06Et on ne vous a pas écouté.
13:09C'est-à-dire que vous vouliez
13:10absolument vérifier
13:11ce qui était montré.
13:13Et on vous a manipulé.
13:15– Alors,
13:15enfin,
13:16ce n'est pas exactement ça.
13:18C'est-à-dire que,
13:19oui,
13:19j'ai été manipulé.
13:21On m'a dit
13:22qu'au moment où je bougeais,
13:24la caméra allait monter
13:25sur mon dos
13:26et la caméra n'est pas du tout
13:27montée sur mon dos.
13:28Donc,
13:28le plan qui a été tourné
13:30est un plan
13:30qui n'avait pas lieu d'être.
13:33J'ai tout enclenché.
13:35J'ai demandé à mon agent
13:36d'intervenir.
13:37J'ai immédiatement saisi
13:38la script
13:39qui a noté sur son rapport
13:40que je ne voulais pas
13:41de ce plan.
13:42On a changé l'axe.
13:44J'ai tout fait.
13:46Le plan est dans le film
13:47et dans la bande-annonce.
13:49Donc,
13:49quand je parle
13:50de responsabilité collective,
13:53mais aussi de solidarité
13:55dans le cadre du travail,
13:57je parle de ça.
13:58Pourquoi est-ce que je suis seule
14:00à ce moment-là ?
14:00Toutes les lois existent.
14:03Alors,
14:04Isabelle Steyer,
14:04l'avocate,
14:06cette solitude des actrices,
14:08malgré...
14:08Parce que toutes n'ont pas
14:09le courage de dire non,
14:11de dire plusieurs fois non,
14:12je ne veux pas de ce plan
14:13et on ne les écoute pas.
14:15À 19 ans,
14:15c'était une autre histoire
14:16puisque vous étiez
14:17dans un casting
14:18où on vous a fait faire
14:20des choses
14:21que vous ne vouliez pas faire.
14:22Un homme de 50 ans,
14:23vous l'avez raconté
14:24dans votre entrejambe.
14:26Mais d'abord,
14:28regardez,
14:29cette parole se libère
14:30à l'Assemblée nationale
14:31et pas devant la justice.
14:34Qu'est-ce que ça dit déjà ?
14:36Écoutez,
14:36lorsque les victimes
14:38parlent devant la justice
14:40et notamment
14:40dans des dossiers
14:42d'il y a une vingtaine d'années,
14:44les dossiers étaient
14:45systématiquement classés sans suite.
14:48Et on entendait,
14:51y compris de la part
14:52des magistrats,
14:53que finalement,
14:54elles avaient accepté
14:55ces scènes
14:57puisque, sur le moment,
14:59elles n'auraient,
15:00soi-disant,
15:01pas réagi.
15:03Et la question
15:03de l'intégration
15:05de la sexualité
15:08obligée
15:11dans la vie
15:13de la victime,
15:15c'est quelque chose
15:15qui était partagé,
15:17y compris par la magistrature
15:19et y compris
15:20par certains inspecteurs
15:22de police,
15:23évidemment.
15:24Donc,
15:24on se trouvait
15:25dans une situation
15:25qui était impossible.
15:28Et lorsque,
15:28d'ailleurs,
15:30des actrices
15:30parlaient,
15:32eh bien,
15:34en faisant sorte
15:35qu'il y ait des non-lieux,
15:37en faisant sorte
15:38de laisser penser
15:39qu'elles pouvaient
15:40être prostituées...
15:40Donc,
15:40le système,
15:41il est au-delà
15:42du monde de la culture.
15:43Vous le dites au fond
15:44et les acteurs
15:45même de la justice
15:46sont partagés prenantes.
15:48Il n'y avait pas de relais
15:49et en face,
15:51et c'est le seul dossier,
15:52les seuls dossiers
15:53dans lesquels
15:54on m'a proposé
15:55de l'argent
15:55pour ne pas défendre
15:57les actrices.
15:58Ce sont les seuls dossiers.
16:00Qui fait pression
16:01dans ces cas-là ?
16:02Ce sont les avocats
16:03de la défense.
16:05Pour ne pas aller en justice.
16:07Exactement.
16:08Pour renoncer au procès.
16:09Exactement,
16:09parce que ce sont
16:10des hommes célèbres,
16:12parce qu'il y a souvent
16:13autour des hommes
16:14de pouvoir
16:15et que,
16:16par conséquent,
16:17si une,
16:18deux,
16:18trois commencent
16:19à parler...
16:20Là,
16:21ça ne m'est pas arrivé
16:21récemment,
16:22mais ça m'est arrivé
16:23il y a quelques années
16:24où,
16:25effectivement,
16:27dans la mesure
16:27où moi,
16:28je ne l'acceptais pas,
16:29qu'est-ce qu'on faisait ?
16:30Vous savez,
16:31dans les dossiers pénaux,
16:32il y a l'adresse
16:33de tout le monde
16:34et le dossier pénal,
16:37il est donné
16:37à la défense
16:39qui,
16:40lui,
16:40peut l'avoir.
16:41Moi,
16:42je n'avais pas le droit
16:43jusqu'au 30 septembre
16:442024,
16:45je n'avais pas le droit
16:46d'avoir le dossier,
16:48de donner le dossier
16:49à ma cliente.
16:50Donc,
16:51eux l'avaient,
16:52ils avaient toutes les adresses.
16:53Là,
16:53vous faites référence
16:54à vos clients
16:55dans le cadre
16:55du Festival de Cannes ?
16:56C'est ça,
16:57parce que le Festival de Cannes,
16:58on a l'impression
16:59que tout est permis.
17:00Tout est permis,
17:01mais elle pouvait
17:02ne pas l'être aussi.
17:03Mais ils faisaient
17:03le tour des popotes,
17:05des maisons
17:06de ces femmes-là,
17:07pour tenter
17:08de faire en sorte
17:09de conclure
17:10des contrats
17:12pour acheter
17:13leur silence,
17:15pour donner
17:16quelques dommages
17:16d'intérim,
17:17et qui les trois fois rien.
17:18Et alors,
17:18pourquoi ne pas accepter ?
17:19Puis de toute façon,
17:20en justice,
17:20quand vous êtes violés,
17:21vous avez aujourd'hui
17:2320 000 euros.
17:25Donc,
17:25effectivement,
17:26ils peuvent proposer
17:26beaucoup plus
17:27pour acheter le silence.
17:28Donc,
17:29le pouvoir de l'argent,
17:30on le voit là.
17:30Si la justice
17:31n'est pas extrêmement
17:32ferme à poursuivre,
17:34à être aux côtés
17:35des partis civils,
17:36à expliquer
17:37ce qu'est un viol,
17:38à condamner
17:39et à condamner
17:40à des dommages d'intérêt
17:41à hauteur de la fortune
17:42de celui
17:43qui est dans le box
17:44ou qui va y être,
17:46eh bien,
17:46ça n'a pas de sens.
17:48Un euro symbolique
17:49n'a pas de sens,
17:50le 10 000 euros
17:50n'a pas de sens.
17:51Il y a beaucoup de choses,
17:52d'ailleurs,
17:52des propositions
17:53de plaintes anonymisées,
17:56de tentatives,
17:57justement,
17:57de recréer un lien
17:58de confiance
17:58pour qu'au fond,
17:59ces mondes circulent.
18:01Parce que vous avez fait,
18:02je crois,
18:02des articles 40
18:03avec ce rapport.
18:05Vous allez aller
18:06devant la justice.
18:07Ce n'est pas nous,
18:08mais on a signalé.
18:09On a signalé
18:10le théâtre du soleil.
18:12Un article 40
18:12sur le théâtre du soleil.
18:14On a fait plusieurs parjures
18:15et on a fait
18:15un signalement
18:16à l'autorité
18:17de la concurrence
18:18sur les agents
18:18parce que c'est un des nœuds,
18:20un des endroits
18:21de verrou
18:22de la parole des victimes.
18:23On va y venir
18:24aux propositions
18:25dans le détail.
18:26Mais justement,
18:28je le disais,
18:28ce culte du génie
18:29qui excuse tout,
18:30le talent tout-puissant
18:31qui autorise
18:32tous les abus
18:32et nourrit
18:33ce sentiment d'impunité,
18:34il renvoie évidemment
18:35au cas de Gérard Depardieu,
18:38jugé pour des faits
18:38d'agression sexuelle.
18:39Le verdict est attendu
18:40pour le 13 mai.
18:41Dario Borgogno.
18:42C'est la chute
18:49d'un monstre sacré
18:50du cinéma
18:51devenu un ogre.
18:52Fin mars,
18:53Gérard Depardieu,
18:5476 ans,
18:55se retrouve à la barre
18:56accusé d'agression
18:57et de violence sexuelle
18:58sur un tournage
18:59en 2021.
19:00Premier procès
19:01de ce qu'on appelle
19:02l'affaire Depardieu.
19:04Quatre jours d'audience
19:04marqués entre autres
19:05par la défense
19:06de son avocat,
19:07plaidoirie aux trancières,
19:09à la limite
19:09de l'injure.
19:10C'est des folles,
19:11c'est des hystériques.
19:12On a entendu ça
19:13aussi dans le tribunal.
19:14La star est visée
19:15par quatre plaintes
19:16pour viol ou agression sexuelle,
19:18mis en cause
19:18par une vingtaine de femmes,
19:20actrices, journalistes
19:21ou membres d'équipes
19:22de tournage.
19:23La parole se libère
19:24dans un monde d'omerta.
19:25J'ai tellement à perdre
19:27en fait si je l'ouvre
19:28parce qu'on est dans un milieu
19:29où ceux qui parlent
19:30on les dégage en fait.
19:32Et en plus,
19:33je suis troisième assistante
19:34donc je suis le plus bas
19:36de la hiérarchie.
19:36Je n'ai aucun signe
19:38qui me dit
19:38que je peux me confier
19:39à quiconque.
19:39Tout le monde le sait
19:40que Gérard est comme ça
19:42et personne ne dit rien.
19:43Face à ce silence si pesant,
19:45celles qui osent prendre la parole
19:46sont alors suspectées.
19:47Comme Charlotte Arnoux,
19:49la première à avoir brisé le tabou,
19:51affirmant avoir été violée
19:52deux fois chez lui.
19:53Devant la commission d'enquête,
19:55la voici presque accusée
19:56de ce qui lui est arrivé.
19:57Les cours de théâtre,
19:58on les fait dans des cours de théâtre.
20:00On ne va pas à domicile
20:01chez un acteur.
20:05En plus,
20:06on connaît Gérard Depardieu,
20:07il y a des bruits.
20:08Donc,
20:09elle y est allée deux fois,
20:11on m'a dit.
20:12La commission d'enquête
20:12a dénoncé
20:13ce qu'elle appelle
20:14l'excuse de génie,
20:15venue parfois
20:16du plus haut sommet de l'État
20:17après la diffusion
20:18d'un documentaire
20:19sur l'acteur.
20:20Je suis un grand admirateur
20:21de Gérard Depardieu
20:22et je le dis
20:23en tant que président
20:23de la République
20:24et en tant que citoyen,
20:26il rend fier la France.
20:27La Légion d'honneur
20:27est un ordre
20:28dont je suis le grand maître
20:29qui n'est pas là
20:30pour faire la morale.
20:30Gérard Depardieu
20:32à ce jour
20:32a toujours
20:33la Légion d'honneur
20:34et se dit victime
20:35d'un tribunal médiatique.
20:37Anna Mougal,
20:37est-ce que vous voyez
20:38comment l'avocat
20:40de Gérard Depardieu
20:41a retourné
20:41l'accusation
20:42contre les victimes
20:43en les traitant de folles ?
20:45Les victimes qui disent
20:45celles qu'il parle,
20:47on les dégage.
20:47Est-ce que c'est encore vrai
20:49aujourd'hui ?
20:51C'est comme ça
20:51que ça se passe
20:52aujourd'hui ?
20:53En fait,
20:55c'est un métier aussi,
20:56un milieu
20:57dans lequel
20:58tout repose sur l'argent.
20:59Tout se traduit
21:00par l'argent.
21:01Donc,
21:02le capitalisme,
21:03c'est ça,
21:04celui qui vaut le plus
21:05de pouvoir.
21:08Et puis,
21:08il y a des gens interchangeables.
21:11C'est-à-dire,
21:11c'est là où on déshumanise
21:13complètement
21:14des techniciennes.
21:16Voilà,
21:17là,
21:17il s'agit de techniciennes
21:18dans votre reportage.
21:21Voilà,
21:21elles ne sont pas
21:22qui que ce soit
21:23elle ou une autre.
21:25Ce n'est pas très grave.
21:26Donc,
21:26s'il y a un problème,
21:27bien sûr que c'est
21:28elle-là qui saute
21:28et qu'après,
21:29on ne va pas les réengager.
21:31D'ailleurs,
21:31il y avait dans
21:32l'audition
21:34de M. Bessner
21:35un moment
21:36où il disait
21:36avoir fait lui-même
21:38l'objet d'un signalement.
21:40J'aimerais vraiment
21:40savoir ce qui est arrivé
21:41au garçon
21:42qui a fait le signalement,
21:43s'il a été réembauché.
21:45Parce qu'on parle de ça
21:46avec cette commission d'enquête.
21:48Erwan Malanon,
21:48cette excuse de génie
21:49est particulièrement forte
21:51avec Gérard Depardieu.
21:52quand on entend
21:53Dominique Bessner
21:54dire au fond
21:55que c'est de leur faute,
21:56elles n'ont pas
21:57à répondre au rendez-vous,
21:59que ce soit
21:59à l'hôtel
22:00ou chez le réalisateur.
22:03C'est de leur faute.
22:05Comment vous avez reçu
22:06cette audition-là ?
22:07Elles l'ont bien cherchée,
22:10au fond.
22:10Cette audition-là,
22:11moi, je l'ai un peu mal vécue.
22:13À un moment donné,
22:13je me suis dit
22:14que je suis dans un sketch,
22:16ce n'est pas possible.
22:17Et j'avais l'impression
22:18d'être...
22:20C'était un ancien monde,
22:22en fait.
22:23Mais sauf que ce n'est pas
22:24tout à fait l'ancien monde.
22:25C'est ça qui est terrible.
22:26C'est vraiment pas l'ancien monde.
22:27C'est exactement le même.
22:29C'est ça qui est terrible.
22:29C'est-à-dire qu'il y a
22:30énormément de pouvoir
22:31encore aujourd'hui.
22:32Mais moi, j'avais...
22:35Enfin, j'avais...
22:36C'était terrible
22:36parce que pour les victimes,
22:38se faire...
22:40Se porter la responsabilité
22:41des violences
22:42qu'elles ont portées,
22:43cette sorte de renversement
22:45de la responsabilité,
22:46c'est terrible.
22:47Le responsable,
22:47c'est la personne
22:48qui a commis les violences.
22:50Et c'était le moment...
22:51C'était un des moments
22:52un peu terribles.
22:54Il y en a eu d'autres,
22:55mais voilà.
22:56Après, moi, j'avoue
22:58que ce témoignage...
23:00En effet, c'est un système
23:01qui se défend bien encore.
23:02C'est ça ?
23:03Oui, qui se défend bien.
23:04Oui, qui se défend bien.
23:05Mais alors, un système...
23:06Moi, peut-être,
23:07c'est mon côté bisounours.
23:09J'ai l'impression
23:10qu'il y a une prise de conscience.
23:13Quand même,
23:13le CNC a mis des choses en place
23:14qui vont dans le bon sens.
23:16Conditionnent les aides, c'est ça ?
23:17Conditionnent les aides.
23:18Il faudra amplifier.
23:19Il faudra encore faire mieux.
23:21C'est évident.
23:22Mais moi, j'espère...
23:23C'est mon côté positif.
23:25Je me dis que ce qu'on a pu faire
23:27aussi dans cette commission d'enquête,
23:29c'est aussi parce que ça change.
23:31Ce n'est pas que parce que
23:33les gens ont pu venir
23:33à l'Assemblée nationale.
23:35C'est aussi peut-être
23:35parce que certaines personnes,
23:37progressivement, se disent...
23:38Peut-être qu'en collectif,
23:39on se met à parler.
23:40C'est ce que vous disiez,
23:41Mme Gladys.
23:42C'est surtout que notre parole
23:44était sacralisée.
23:47La plupart du temps,
23:48elle est bafouée.
23:49Et là, le fait qu'elle soit
23:50écoutée, recueillie
23:53au sein de l'Assemblée nationale,
23:56la sacralisait.
23:57Et en plus,
23:57on venait toutes et tous,
24:00les unes après les autres.
24:02C'était collecté.
24:03On savait qu'un travail serait fait,
24:05que ce ne serait pas envoyé
24:07sur un placard.
24:08Et c'était très important.
24:09Sandrine Rousseau.
24:11Et ensuite, on parle des propositions.
24:11J'ai quand même été impressionnée
24:12par une audition dont on parle peu,
24:14mais qui étaient ces femmes
24:16qui ont souhaité être auditionnées
24:19à huis clos,
24:20qui n'ont pas souhaité avoir
24:21de compte-rendu
24:22et qui n'ont même pas souhaité
24:24nous dire aux rapporteurs
24:26et à moi leur nom,
24:27de sorte que nous avions
24:28une vingtaine de femmes face à nous
24:30qui s'appelaient Mme A,
24:31Mme B, Mme C, Mme D, Mme E.
24:33Et moi, je donnais la parole
24:34en disant Mme F, Mme I.
24:37Et en fait, ces femmes étaient
24:38des techniciennes,
24:40des assistantes réalisatrices,
24:41des jeunes comédiennes,
24:43des femmes,
24:44parce qu'il y avait essentiellement
24:45des femmes,
24:46il y avait deux hommes de mémoire,
24:47mais il y avait surtout des femmes
24:47qui étaient dans une précarité économique,
24:51dans une précarité de vie
24:52qui ne leur permettait pas
24:54de le faire.
24:54Et pourtant,
24:55elles ont eu le courage de venir
24:56et pourtant,
24:57il y avait ce moment
24:58tout à fait lunaire
25:00où moi,
25:01je donnais la parole
25:01à des lettres.
25:02Et en fait,
25:03c'était pour moi très choquant
25:05parce que ça disait la terreur.
25:06Et je voudrais juste
25:07rajouter quelque chose.
25:08C'est qu'on a auditionné
25:11le grand maître,
25:12enfin, on a auditionné
25:13le responsable
25:14des Légions d'honneur
25:15et moi,
25:16vous voyez bien
25:18le message
25:19qui est passé
25:20quand le président
25:22Emmanuel Macron
25:23dit
25:23de Gérard Depardieu
25:25qu'il fait honneur
25:26à la France.
25:26Vous voyez bien
25:27le message
25:28qui est passé
25:28quand le président
25:29de la République
25:30invite Yacine Bellatar
25:31dans un de ses voyages officiels.
25:34Et en fait,
25:35aujourd'hui,
25:36c'est lui
25:36qui bloque.
25:37et donc,
25:37vous voyez bien
25:38que quand nous parlons
25:39d'un système
25:40qui protège
25:42les agresseurs,
25:43vous voyez que c'est
25:44un système
25:45qui est extrêmement puissant
25:46puisqu'il va
25:46au sommet de l'État.
25:48Et c'est cela
25:48qu'il faut.
25:49Alors,
25:49on va avancer sur...
25:51Éric Briand
25:52qui vient d'être décoré,
25:53qui est quand même...
25:54MeToo a commencé
25:56par balance ton porc
25:57grâce à Sandra Muller.
25:59On vient de décorer
26:00avant-hier.
26:02L'homme...
26:02Et boutonnat et...
26:04Bon, voilà.
26:04Alors,
26:05on va essayer
26:05d'avancer
26:06sur les propositions,
26:07Isabelle Steyer.
26:08Une proposition forte
26:09qui peut-être
26:10aurait pu changer
26:11les choses
26:11dans l'affaire
26:12Depardieu,
26:13c'est d'inscrire
26:14dans le code
26:15de procédure pénale
26:16une obligation
26:17pour les employeurs
26:18de signaler
26:19à la justice
26:20les faits de violence
26:20portés à leur connaissance.
26:22C'est une forme
26:23d'article 40
26:24dans le cinéma.
26:26C'est-à-dire,
26:27vous êtes témoin
26:28si vous ne signalez pas
26:30alors que vous saviez,
26:31ça peut se retourner
26:32contre vous.
26:33C'est ça.
26:34Vous pouvez être sanctionné
26:35de n'avoir rien dit.
26:36Ça peut tout changer, ça ?
26:37Oui, ça peut tout changer
26:38et puis ça peut permettre aussi
26:39à ces femmes-là
26:41ou ces hommes-là,
26:42d'ailleurs,
26:42d'être accompagnés
26:45et donc ne pas être seul
26:47dans ce signalement-là
26:48et faire le premier pas
26:49quand on a son employeur
26:51à ses côtés,
26:52son supérieur hiérarchique.
26:53Ce n'est pas rien
26:54parce qu'on est entendu
26:55et on est protégé.
26:58Et donc,
26:59l'obligation de signaler,
27:02pour moi,
27:02elle est déterminante.
27:04Il faudrait qu'elle existe
27:05aussi pour les violences
27:06sur les mineurs
27:06de façon globale
27:07ou les violences faites
27:08aux femmes
27:09parce qu'elle permet
27:10de faire en sorte
27:11que la société
27:12défende de façon systémique
27:15les violences,
27:17enfin,
27:17les victimes de violences.
27:19Là,
27:19on a un système
27:20qui défend les agresseurs
27:21on l'a vu
27:22jusqu'au haut sommet
27:23de l'État
27:23et par le biais
27:24de l'article 40,
27:25on pourrait avoir
27:25un système
27:26qui défend les victimes.
27:27L'article 40,
27:28pour ceux qui nous regardent,
27:28c'est quand vous êtes
27:29dépositaire de l'autorité publique
27:30comme les élus,
27:32vous vous devez,
27:32c'est une obligation
27:33dans le code pénal
27:34de faire ce signalement
27:35à la justice.
27:36Voilà.
27:36Et ce qui change aussi,
27:37c'est que lorsque l'on a
27:38un article 40 ou 43,
27:40le parquet demande
27:41d'enquêter.
27:42Donc,
27:42on a des vraies enquêtes
27:43préliminaires,
27:45on a des vraies investigations,
27:47on a des vraies auditions,
27:48on a des expertises.
27:49Donc ça,
27:49vous prenez,
27:50il faudrait une loi,
27:50j'imagine.
27:51Sur les castings,
27:53Erwann Balanant,
27:53on avance,
27:54parce qu'il y a beaucoup
27:54de choses dans votre rapport,
27:55on ne va pas parler
27:56des 86,
27:57rassurez-vous.
27:57Les castings,
27:58les agents,
27:59le scénario.
28:01Il faut que le scénario
28:02sur ce qu'on appelle
28:03les scènes intimes
28:04de sexualité
28:05soit clair et précis.
28:07Vous insistez là-dessus,
28:09on ne peut plus
28:09improviser au tournage ?
28:11Oui, il faut que ça soit
28:11un élément contractuel,
28:14en fait.
28:15Aujourd'hui,
28:15le scénario,
28:16c'est scène d'amour,
28:17ils font l'amour.
28:18Avec ça,
28:19vous êtes plus avancé.
28:20Et moi,
28:21ce que je pense
28:22qu'il faut faire,
28:23c'est que ça soit
28:24mieux détaillé,
28:26que ça soit
28:26quand un des protagonistes
28:29de la scène
28:29le souhaite
28:30obligatoirement accompagné
28:32d'un coordinateur
28:33ou d'une coordinatrice
28:34d'intimité,
28:35que ces scènes
28:36soient scénarisées
28:38et qu'elles soient
28:38quelque part
28:39contractualisées.
28:41Et pour répondre
28:41à Mme Mougladis,
28:44qu'elle puisse,
28:45dans un cas
28:45comme elle a vécu,
28:46dire non,
28:47j'ai un droit de regard
28:48et je peux dire non
28:49sur cette image
28:51parce que ce n'est pas
28:52ce que...
28:52Elle a dit non,
28:53mais on n'a pas écouté.
28:54Mais là,
28:54ça passerait par le contrat.
28:55Sur les scénarios ?
28:57Le scénario
28:57et le contrat
28:59que signe
29:00le comédien,
29:02ces scènes seraient
29:03en réalité
29:04contractualisées.
29:05Alors,
29:06j'ai déjà entendu
29:06des gens qui me disent
29:07la liberté de la création,
29:09mais la liberté de la création
29:10ne peut pas
29:12s'affranchir
29:12du consentement
29:14des partenaires
29:16de cette scène.
29:17On nous a décrit...
29:18Tout le monde est gêné
29:19dans le cinéma
29:20quand il y a des scènes d'amour.
29:22Tout le monde,
29:22visiblement...
29:23Certains, visiblement,
29:24ont plaisir à se rincer l'œil,
29:25on a bien cru comprendre ça,
29:27mais tout le monde est gêné
29:28au moment du tournage,
29:29que ce soit les acteurs
29:30ou les actrices.
29:32Et parfois,
29:33les réalisateurs
29:33ne savent même pas
29:34comment faire.
29:34Donc,
29:35la coordination d'intimité
29:36permettrait
29:37de mieux coordonner
29:39ces scènes.
29:40Qui imagine
29:41une scène de cascade
29:43sans coordinateur
29:44de cascade ?
29:45Aujourd'hui,
29:46plus personne.
29:46D'accord avec ça,
29:46Anna Mouclalis.
29:47Ça arrive,
29:48il paraît,
29:48vous nous en avez parlé.
29:50Mais aujourd'hui,
29:51il y a un flou
29:52qui est entretenu.
29:53On ne dit pas les choses
29:54noir sur blanc
29:54dans le scénario
29:55pour pouvoir ouvrir
29:57le champ des possibles
29:57au tournage ?
29:58Mais non,
29:59non,
29:59c'est pas...
30:00On n'en est pas
30:00à ce point-là ?
30:01Non,
30:02c'est pas...
30:02Mais bon,
30:03c'est pas mieux.
30:05C'est qu'on les écrit
30:07pas parce que...
30:09Ça viendrait peut-être
30:11éventuellement aussi
30:12forcer la pudeur
30:13du scénariste
30:14parce qu'on verra
30:16sa façon
30:17de se représenter
30:19la sexualité,
30:20par exemple.
30:22Alors oui,
30:24tout le monde
30:24force sa pudeur
30:26pour représenter
30:27quelque chose
30:28qui fait partie
30:29de la vie
30:30de tous les êtres humains.
30:32Je pense qu'il faut
30:34que la représentation
30:36de la sexualité
30:36puisse exister
30:37dans les films
30:38mais de façon
30:40encadrée
30:41et plus on sait
30:42ce qu'on doit faire
30:44avec son partenaire,
30:46plus on peut même
30:47en fait
30:48jouer,
30:50jouer,
30:51pas être juste
30:52tétanisé
30:53à se demander
30:53ce qu'on va faire,
30:54à être gêné,
30:56à ne pas supporter
30:56un geste
30:59du partenaire.
31:02Parce que généralement,
31:03ce qu'on nous dit,
31:04c'est quand on dit
31:04mais alors je fais quoi ?
31:05Dans quelle position ?
31:07On nous dit
31:08fais comme tu fais
31:10dans la vie ?
31:11Ben non.
31:12Donc le coordinateur
31:13d'intimité,
31:14ça, ça a commencé.
31:15Les aides sont conditionnées
31:16évidemment par le CNC.
31:18S'il y a le moindre pépin,
31:19le problème,
31:20les aides s'arrêtent.
31:21Ça, c'est mis en oeuvre.
31:23L'agent,
31:24il faut qu'il assiste.
31:25Il faut une obligation
31:29d'accompagnement
31:30parce qu'on sent
31:30que dans ce système,
31:31il peut aussi y avoir
31:32une vulnérabilité
31:33du comédien
31:34face à un agent
31:35un peu passif.
31:36L'agent,
31:36il y a deux sujets
31:37autour des agents.
31:38Le premier,
31:38c'est le fait
31:39qu'il y ait une libéralisation
31:41du statut des agents
31:42qui fait que n'importe qui
31:44peut se déclarer agent
31:45et en fait,
31:46il n'y a pas de contrôle
31:47mais ça,
31:47je laisserai
31:48Erwann Malan en parler.
31:50Mais surtout,
31:50il y a aussi
31:51un défaut de concurrence.
31:52C'est-à-dire qu'en fait,
31:53il y a deux agences
31:54qui sont énormes
31:59en termes de portefeuille
32:00de talent
32:01de sorte que
32:02si vous accusez
32:04une personne
32:05de ce portefeuille
32:07et que vous êtes
32:08vous-même
32:08dans le portefeuille,
32:10eh bien,
32:10il y a une très grande
32:11simplicité
32:12à vous sortir
32:13du portefeuille
32:14et à garder
32:15celui que vous accusez.
32:17De sorte,
32:17non mais c'est très important
32:18parce que comme la carrière
32:19de beaucoup de gens,
32:20surtout que
32:21nous avons eu
32:22des témoignages
32:22disant que
32:23quand vous,
32:24c'est un peu technique
32:25mais c'est quand même
32:26très important,
32:26c'est que quand vous vendez
32:27un talent sur un film,
32:29quand vous proposez
32:30un talent
32:31qu'il est retenu,
32:32eh bien,
32:32derrière,
32:33il y a plein d'autres
32:34rôles secondaires
32:35qui viennent de la même agence.
32:36De sorte que si vous sortez
32:38de cette agence,
32:39votre carrière
32:39est quasiment terminée.
32:41donc c'est inadmissible
32:43parce que je vais vous dire
32:44dans les auditions
32:47qui m'ont vraiment
32:48le plus énervée,
32:49je crois que celle
32:50des agents
32:51m'a singulièrement
32:53irritée
32:55parce qu'ils n'avaient
32:56aucune espèce
32:57de parole
32:58ni pour les victimes,
32:59ni sur leur responsabilité
33:01en tant qu'agent,
33:02ni sur le rôle
33:03de protecteur
33:03qu'ils pouvaient avoir
33:04ou pas.
33:05Et en fait,
33:06pour moi,
33:06ça fait partie
33:07de ces verrous
33:08extrêmement puissants
33:09dans le monde
33:10du cinéma.
33:12Je voudrais qu'après,
33:12on parle des mineurs.
33:13Allez-y.
33:13On a vu,
33:15le CNC a mis en place
33:16des formations obligatoires
33:17pour exercer
33:18le métier de producteur.
33:19Je pense qu'il faut
33:20des formations obligatoires
33:21pour exercer
33:21le métier d'agent.
33:23Et que le métier d'agent
33:24qui aujourd'hui
33:25est complètement ouvert,
33:26il n'y a plus de licence,
33:27il n'y a plus de carte
33:27professionnelle
33:28depuis la directive service
33:30qui est au niveau européen,
33:32je pense qu'il faut
33:33trouver un moyen
33:33et c'est aussi pour ça
33:34qu'on a saisi
33:35l'autorité de la concurrence
33:36pour encadrer le métier.
33:38Parce que l'agent
33:39est l'interface
33:40entre le producteur
33:41et l'acteur.
33:43Et il est l'interface
33:44qui permet aussi,
33:45s'il est formé,
33:46être en capacité
33:47parfois d'écouter,
33:49de ressentir
33:50et de dire
33:51au producteur
33:52ou de même,
33:53pourquoi pas,
33:53dire au talent
33:55écoute, là,
33:56il faut que t'ailles
33:56devant la justice
33:57et il faut que t'ailles
33:58porter plainte
33:58et aujourd'hui,
33:59ce n'est pas suffisamment le cas.
34:00Vous voulez juste dire
34:00en Belgique,
34:01c'est interdit
34:02parce que c'est assimilé
34:03et du proxénétisme.
34:04Juste pour faire un point.
34:05Alors justement,
34:06j'aimerais qu'on parle
34:06des mineurs.
34:07Il y a beaucoup de choses
34:08dans le rapport
34:08comme le cinéma a de l'argent,
34:10vous voulez aussi
34:11permettre aux victimes
34:13de davantage pouvoir signaler,
34:15aller devant la justice
34:15en demandant aux assurances,
34:17si jamais un tournage
34:18doit s'arrêter,
34:19de prendre en charge
34:20ce risque-là
34:20et ça,
34:20ça changerait beaucoup de choses
34:21sans doute.
34:23Isabelle Steyer,
34:24sur les mineurs,
34:25le rapport va loin
34:26en disant simplement
34:28une chose,
34:28il faut interdire
34:29les scènes intimes
34:30et sexuelles
34:30à tous les mineurs
34:31de moins de 16 ans.
34:33Vous saluez ?
34:34Je salue tout le rapport.
34:37Je salue tout le rapport.
34:39Je trouve qu'il faudrait
34:39transposer ce rapport
34:41aux autres institutions,
34:43par exemple la justice,
34:45le médical.
34:47Et pourquoi il est intéressant ?
34:49Parce que je trouve
34:49qu'il crée une déontologie,
34:51finalement,
34:51qui n'existait pas
34:52dans le milieu du cinéma.
34:53Nous, on est avocats
34:55soumis à une déontologie.
34:56Bon, ça marche,
34:56ça marche pas,
34:57mais elle y est.
34:57Et là, on n'avait absolument rien
34:59et ça sert à ça,
35:01finalement,
35:01la déontologie,
35:02c'est éviter
35:02les passages à l'acte.
35:04Donc, je trouve ça formidable
35:07d'avoir essayé
35:07de tisser ça
35:08et aussi de démontrer
35:10que c'est un système.
35:12Et comme les journalistes
35:13du Monde
35:14avaient démontré
35:14que le féminicide,
35:15c'est un système,
35:17là, vous avez détricoté
35:19ce qui se déroule
35:20du début à la fin
35:21pour démontrer
35:22que les victimes
35:23rentrent dans un système,
35:25dans une nasse,
35:25dont elles ne peuvent
35:27que très difficilement sortir.
35:29Et pour cela,
35:29j'ai dit bravo
35:30parce que c'est pas
35:31une simple description,
35:33mais c'est une description
35:35de la destruction
35:37et de l'entrée,
35:39comme ça,
35:39dans ce contrôle,
35:41finalement,
35:41sexuel massif.
35:42On a ouvert pas mal
35:43de tiroirs,
35:4486 propositions,
35:45je sais que, voilà,
35:46vous êtes très sollicités
35:47dans cette journée
35:48de présentation de rapport.
35:49On va vous laisser partir
35:51sur un autre plateau.
35:52Merci beaucoup.
35:53On verra,
35:54j'espère que vous reviendrez,
35:55ce qu'il en advient
35:56de ces propositions,
35:57sans doute,
35:58peut-être une loi,
35:59mais maintenant,
36:00la balle est aussi
36:01dans le camp
36:01des pouvoirs publics.
36:03Merci à vous.
36:04Et bonsoir,
36:05Émeric Caron,
36:06merci d'être mon invité
36:07franc-parler dans un instant
36:09pour évoquer Gaza
36:10et l'enfer des Gazaouis
36:12depuis la reprise
36:12des bombardements israéliens.
36:14Vous avez alerté hier
36:15dans l'hémicycle,
36:16vous avez donné les noms,
36:17mais surtout,
36:18les visages
36:19des jeunes victimes
36:21quittent à enfreindre
36:22le règlement.
36:23L'invitation de Marion Becker,
36:24interview juste après.
36:27Si on vous invite,
36:29Émeric Caron,
36:30c'est pour votre combat
36:31pour les enfants
36:32de la bande de Gaza.
36:34Hier,
36:34lors des questions
36:35au gouvernement,
36:36vous avez alerté
36:37sur leur sort
36:38en brandissant des photos,
36:40un geste interdit
36:41dans l'hémicycle.
36:42Tous les jours,
36:44des enfants palestiniens
36:45sont brûlés,
36:46écrasés,
36:47démembrés,
36:48décapités,
36:49abattus d'une batte
36:50dans la tête,
36:51amputés,
36:52sans anesthésie,
36:54comme Bissan Al-Hindi,
36:56qui a été tué
36:58dans son sommeil
36:59par un bombardement
37:00sur sa tente
37:01à Khan Nunes
37:02dans la nuit du 17
37:03au 18 mars dernier.
37:04Vous savez que c'est interdit
37:06de brandir des affiches.
37:07Regardez tous les visages
37:08autour de moi.
37:10Ce sont les visages
37:10de notre mauvaise conscience.
37:12Vous n'avez plus la parole.
37:14Que d'outrance
37:15et de caricature
37:16alors que notre diplomatie
37:17s'est mobilisée
37:18sans arrêt
37:20depuis le début
37:21pour retrouver
37:22la voie du dialogue.
37:24Ce combat,
37:24Émeric Caron,
37:26vous le portez
37:26depuis un an et demi
37:28et la riposte israélienne
37:29sur Gaza,
37:30vous,
37:31l'ex-journaliste
37:32devenu député.
37:34Il y a un an,
37:35à l'Assemblée,
37:36vous diffusiez un film
37:37sur la situation
37:38des enfants
37:39sur le territoire palestinien.
37:41Vous projeterez
37:42dans quelques jours
37:43une réactualisation
37:44dont voici
37:45quelques extraits.
37:46Des images choquantes
37:48prises par des photographes
37:50Gazaouis
37:50et des anonymes
37:51sans voix off
37:52dans ce territoire
37:54dévasté
37:55à nouveau
37:56sous les bombardements
37:57depuis qu'Israël
37:59a mis fin
37:59au cessez-le-feu
38:00il y a trois semaines.
38:02C'est sur cette situation
38:03peu médiatisée
38:05que vous voulez
38:06alerter
38:07Emric Caron.
38:09Bonsoir,
38:09Emric Caron.
38:10Merci d'être là.
38:11Près de 1500
38:12Gazaouis ont été tués
38:13selon les chiffres
38:14du Hamas
38:14depuis la reprise
38:15des bombardements
38:16israéliens.
38:17suspension de l'aide
38:18humanitaire
38:19dans l'indifférence générale.
38:21Quasi-générale,
38:22oui, on peut le dire.
38:23On entend très peu parler
38:25en réalité maintenant
38:25des victimes civiles
38:27de Gaza,
38:28très peu dans les médias
38:28et puis il y a
38:29la classe politique française
38:31qui a décidé
38:32depuis un an et demi
38:32de se désintéresser
38:34complètement
38:35des Palestiniens
38:36et le seul constat
38:37qu'on peut faire
38:38c'est qu'il y a
38:40l'idée
38:42chez beaucoup de gens
38:43dans cette classe politique
38:44que les Palestiniens
38:45ne sont pas des humains
38:47tout à fait
38:47comme les autres.
38:49Qui visez-vous précisément
38:50dans cette classe politique ?
38:52Tous ceux
38:52qui ont soutenu
38:53inconditionnellement
38:54l'action
38:55de l'armée israélienne
38:56alors qu'on savait déjà
38:58qu'un génocide
38:58était en train
38:59de se produire
39:00ou en tout cas déjà
39:01des crimes de guerre.
39:02Un risque de génocide
39:02parce que la Cour pénale
39:04internationale
39:04ne retient pas
39:06dans son mandat d'arrêt
39:08le mot génocide.
39:09Un des quatre grands crimes
39:11internationaux.
39:12Tous les spécialistes
39:12aujourd'hui
39:13de la question
39:13des génocides
39:14de la Shoah
39:15de différentes nationalités
39:17des spécialistes
39:18israéliens
39:19notamment
39:20utilisent désormais
39:22ce terme
39:22de génocide.
39:24Il est employé
39:25évidemment par
39:26Française
39:26qui a appris
39:27depuis très longtemps
39:29la rapporteure
39:29spécialisation des Nations Unies
39:30pour les territoires
39:30palestiniens occupés.
39:31Donc aujourd'hui
39:32il y a une forme
39:33d'unanimité
39:34parmi tous les spécialistes
39:36de la question.
39:37Alors
39:37si on n'en parle pas
39:39c'est peut-être aussi
39:40à cause du contexte
39:41international.
39:42Est-ce que
39:42je vous pose la question
39:43le chaos du monde
39:45Trump au pouvoir
39:46avec son allié
39:48Benyamin Netanyahou
39:49au fond
39:49il n'y a que lui
39:50qui l'écoute
39:51aujourd'hui ?
39:53Netanyahou n'écoute
39:54déjà que lui.
39:56Personne ?
39:57Au-delà de ça
39:58on sait que
39:59les crimes
40:00que commet
40:00aujourd'hui
40:01Netanyahou
40:01sont permis
40:02par l'Occident.
40:04Évidemment
40:04le premier
40:05de ses partenaires
40:06occidentaux
40:07c'est les Etats-Unis
40:08qui fournissent
40:09les armes
40:09qui tuent
40:10les enfants palestiniens
40:10aujourd'hui
40:11mais l'Allemagne
40:12également
40:12et la France
40:14qui elle fournit
40:16des composants
40:17avec une forme
40:17de mystère
40:18puisque vous savez
40:18qu'on a eu
40:19beaucoup de mal
40:20pour savoir
40:20réellement
40:21aujourd'hui
40:21quelles sont
40:22les pièces militaires
40:23qui sont utilisées
40:24dans les armes
40:25utilisées à Gaza
40:26Emmanuel Macron
40:27avait grandi
40:28la menace
40:28de livraison d'armes
40:30en Israël
40:30ça n'a pas suffi
40:31selon vous ?
40:32On ne fait rien.
40:34Il est en Égypte
40:35aujourd'hui
40:35il demande
40:36la reprise
40:36de l'aide humanitaire ?
40:38Hier pour la première fois
40:39il a parlé
40:39des dizaines
40:40de milliers d'enfants
40:41qui étaient victimes
40:42donc il a au moins
40:43donné un chiffre
40:44qui se rapproche
40:45de la réalité
40:45même si on a été
40:46le nombre de victimes
40:47c'est des centaines
40:47de milliers d'enfants
40:48vous savez qu'à Gaza
40:49il y a plus de 2 millions
40:49d'habitants
40:50et que la moitié
40:51de ses habitants
40:52ont moins de 18 ans
40:53et qu'aujourd'hui
40:53en réalité
40:54c'est un million d'enfants
40:55qui sont impactés
40:56d'une manière
40:57ou d'une autre
40:57et pour leur vie entière
40:58ce sont des enfants
41:00qui ont tous été déplacés
41:01depuis un an et demi
41:03ce sont des enfants
41:03qui ne vont plus à l'école
41:04ce sont des enfants
41:05qui connaissent tous
41:06dans leur famille
41:07quelqu'un qui a été tué
41:08il y a beaucoup d'enfants
41:09qui ont vu
41:10la moitié
41:11de leur famille décimée
41:12voire l'entièreté
41:13de leur famille
41:14beaucoup d'enfants orphelins
41:15aujourd'hui
41:15des dizaines de milliers
41:16et puis il y a
41:16les chiffres
41:17que j'ai rappelés hier
41:18dans l'hémicycle
41:19donner des visages
41:21c'est très important
41:22d'individualiser
41:23d'incarner
41:24parce que les chiffres
41:25c'est une chose
41:26mais vous avez souhaité
41:27au risque de la sanction
41:28puisque ça n'est pas possible
41:30à l'Assemblée
41:31c'est le règlement
41:32qui le dit
41:33cette image
41:34c'est vous qui en êtes
41:35à l'initiative
41:36racontez-nous
41:37pourquoi vous avez voulu
41:37faire ça
41:38parce que ce qui se passe
41:40à Gaza
41:40est absolument inimaginable
41:41c'est à dire
41:42qu'en gros
41:42c'est la crédibilité
41:44même de l'Occident
41:45qui est en train
41:48de s'évanouir
41:48à Gaza
41:49toutes les belles leçons
41:50que nous avons données
41:51pendant des décennies
41:52au monde entier
41:52sur les droits humains
41:53aujourd'hui nous avons décidé
41:55d'abandonner
41:55le droit international
41:57et le droit international
41:58humanitaire là-bas
41:59nous avons décidé
42:01qu'il était acceptable
42:03que des enfants
42:04des innocents
42:06se fassent massacrer
42:08quotidiennement
42:08et pas que massacrer
42:09torturer
42:09parce qu'il faut voir
42:10les images
42:10qui nous parviennent
42:12pour celles et ceux
42:13on n'est pas nombreux
42:14mais qui nous imposons
42:15de les regarder
42:16ces images tous les jours
42:16comme je l'ai rappelé hier
42:18ce sont des enfants
42:18qui arrivent aux urgences
42:20dans des états absolument
42:21déporables
42:21brûlés souvent
42:23des pieds à la tête
42:24à qui il manque
42:25une jambe
42:26à qui il manque
42:27un bras
42:28parfois quand ils sont
42:28mortes ils sont déjà
42:29décapités
42:29on les retrouve parfois
42:31sous les décombres
42:31ils ont passé des heures
42:32entières
42:33enfin c'est incroyable
42:36qu'on puisse tolérer
42:37qu'une telle chose
42:38se passe
42:39qu'est-ce que vous feriez
42:41qu'est-ce que vous feriez
42:41quand vous voyez bien
42:43que malgré
42:44il y a quelque chose
42:45que je ne comprends pas
42:45les condamnations
42:47de la France
42:47la disproportion
42:48de la riposte
42:50il ne se passe rien
42:51parce que Benyamin Netanyahou
42:52est soutenu par sa coalition
42:54je vais juste rappeler
42:55quelque chose
42:55qu'est-ce que vous feriez
42:56pour l'arrêter
42:56pour retrouver le décès
42:57les atrocités du 7 octobre
42:59qui sont impardonnables
43:02inacceptables
43:02qui nous ont
43:03toutes et tous
43:04absolument bouleversés
43:061200 morts
43:07parmi lesquels
43:08800 civils
43:09déjà ce bilan
43:11nous paraissait hallucinant
43:12quelle inhumanité
43:13perpétrait ce jour-là
43:15quelle barbarie
43:15on est à peu près
43:1650 000 victimes
43:18à Gaza
43:19parmi eux
43:19ce jour-là
43:207 octobre
43:20une quarantaine d'enfants
43:21est-ce que
43:22vous nous êtes pas dit
43:23ce jour-là
43:23mais comment est-il possible
43:24que 40 enfants
43:2440 enfants
43:25aient été tués
43:26par cette barbarie
43:28du Hamas
43:28on a tous
43:29su s'émouvoir
43:30être dégoûté
43:32condamné
43:32c'est 500 fois plus
43:34aujourd'hui d'enfants
43:35personne ne bouge
43:37effectivement
43:38pourquoi on voulait
43:39montrer ses visages
43:39parce que personne
43:40ne les montre
43:41personne ne veut les voir
43:42alors qu'est-ce qu'il faut faire
43:43il y en a des choses à faire
43:44c'est ça la question
43:45quand vous voyez
43:46qu'aujourd'hui
43:46Netanyahou
43:47qui titouit Chilton
43:48il faudrait que les ministres
43:48du gouvernement
43:49on va parler de la France
43:50un peu
43:50parce que c'est trop simple
43:51à chaque fois de dire
43:52les Etats-Unis
43:52oui bien sûr
43:53il y a toute une partie
43:54aujourd'hui
43:55de ce qui se passe à Gaza
43:56sur laquelle
43:57on ne peut pas agir
43:58directement
43:59parce qu'on sait très bien
43:59je le répète
44:00que ce sont les Etats-Unis
44:01qui arment
44:02en grande majorité
44:03aujourd'hui Israël
44:04mais il y a quand même
44:05des choses à faire
44:05nous à titre personnel
44:07en tant que nation
44:08nous avons des choses à faire
44:08déjà il faudrait que
44:09les députés de l'Assemblée nationale
44:11soient dignes
44:12il y a aujourd'hui
44:13énormément de députés
44:14aujourd'hui
44:15qui colportent
44:15la propagande
44:16du groupe
44:18El Net
44:19qui est un groupe
44:19de lobbying
44:20de l'extrême droite israélienne
44:21qui a ses relais
44:23à l'Assemblée nationale
44:24et au Sénat
44:26quel groupe
44:26relais dans quel groupe politique
44:28El Net
44:29plutôt à droite
44:30plutôt à droite
44:31mais il y en a
44:31dans la majorité
44:33de très nombreux
44:33vous avez vu
44:34qu'il y a eu par exemple
44:35un courrier
44:35qui était signé
44:36par une quarantaine
44:37de députés
44:37entraînés par Caroline Yadant
44:39qui est aujourd'hui
44:39la voix du Likoud
44:42à l'Assemblée nationale
44:42à l'Assemblée nationale
44:43c'est une députée macroniste
44:44oui absolument
44:44elle n'est pas là
44:45pour se défendre
44:46désolé
44:47je peux quand même
44:48bien sûr
44:48totalement libre
44:49de votre parole
44:50elle a quand même
44:52fait signer un courrier
44:53à 40 de ses collègues
44:54ou 42 de ses collègues
44:55pour demander
44:57que le Quai d'Orsay
44:58s'oppose à la reconduction
45:00de Francesca Albanese
45:01en tant que rapporteur spécial
45:03représentant des Nations Unies
45:04pour les territoires palestiniens
45:05pourquoi ?
45:06parce que précisément
45:06depuis un an et demi
45:08Francesca Albanese
45:09dénonce ce qui se passe
45:10à Gaza
45:11il y a des voyages
45:12des voyages
45:13aujourd'hui
45:14le Rassemblement national
45:14quand le Rassemblement national
45:15va sur l'invitation
45:18du gouvernement d'Italia
45:19en Israël
45:19et se dit
45:20nos combats sont communs
45:21c'est du soutien au génocide
45:22donc nous avons aujourd'hui
45:24une Assemblée nationale
45:26qui est en majorité complice
45:27dans ce qui se passe
45:28à Gaza
45:29et donc nous
45:30en tant qu'État
45:31on aurait des choses à faire
45:32on pourrait organiser
45:33du boycott
45:34on pourrait organiser
45:34une rupture
45:35de toute relation commerciale
45:37enfin on sait faire
45:38on sait faire
45:39on sait avoir une voix forte
45:41par exemple
45:41on pourrait dire
45:42on ne reçoit pas un ministre
45:43comme c'était le cas
45:44il y a quelques jours encore
45:45un ministre du gouvernement
45:46d'Italia
45:46comme si de rien n'était
45:47on ne le fait pas
45:49alors vous trouvez
45:50qu'au fond quoi
45:51la position de la France
45:52parce que j'ai entendu
45:53quand même Jean-Luc Mélenchon
45:54reconnaître que la position
45:56de la France
45:57était plutôt
45:58ah bon
46:00non
46:01à reconnaître
46:01une certaine
46:02condamnation
46:03de la riposte
46:04on sent bien
46:05qu'Emmanuel Macron
46:06la considère
46:06comme totalement disproportionnée
46:08vous avez vu les communiqués
46:09ah oui mais ça c'est tout nouveau
46:10d'abord
46:10malheureusement
46:11Emmanuel Macron
46:11a quand même
46:13une parole
46:14qui varie
46:15d'une semaine sur l'autre
46:16et en termes de fermeté
46:17on peut quand même faire mieux
46:18quand vous lisez
46:18les communiqués officiels
46:20de la France
46:20lorsqu'on apprend
46:21que 15 secouristes
46:22ont été exécutés
46:23exécutés
46:2415 secouristes
46:25palestiniens
46:27du Croissant Rouge
46:27et un de l'ONU
46:29des Nations Unies
46:30absolument
46:30dans l'indifférence générale
46:32dans l'indifférence générale
46:33et le communiqué de la France
46:34je n'ai plus le terme exact
46:35mais c'était une forme de surprise
46:36il n'y avait absolument pas
46:39la fermeté
46:40qu'on attend
46:40d'un pays comme le nôtre
46:41alors
46:42en Israël
46:44vous avez des contacts
46:46j'imagine à Gaza
46:47vous faites un film
46:48à partir de
46:49ces courageux
46:51palestiniens
46:52qui tournent
46:53avec leur smartphone
46:54qui font relayer
46:55via les réseaux sociaux
46:57ce qui s'y passe
46:57est-ce que vous avez
46:58des contacts aussi
46:59avec la société israélienne
47:01qui n'en peut plus
47:03de Benyamin Netanyahou
47:05qui considère
47:06que c'est une fuite en avant
47:07qui demande
47:08un retour du cessez-le-feu
47:09et évidemment
47:09la libération des otages
47:11est-ce qu'il faut
47:12que cette société-là
47:13la France
47:14le député que vous êtes
47:16la soutienne
47:17pour qu'elle parvienne
47:18peut-être
47:19à faire partir
47:20son premier ministre
47:22l'Israël est en train
47:24de devenir une dictature
47:25ça c'est une réalité
47:27donc on ne peut
47:27que soutenir
47:28les voix en Israël
47:29qui appellent
47:30à un changement
47:31effectivement politique
47:32et au départ
47:33du criminel de guerre
47:34qu'est Benyamin Netanyahou
47:36d'un homme
47:36qui aujourd'hui
47:37veut faire ma base
47:37sur la justice
47:38d'un homme qui veut
47:39aujourd'hui se servir
47:40de son pays
47:41de servir de ces jeunes
47:42qu'il envoie à la guerre
47:43pour sauver sa propre situation
47:45puisqu'il est inculpé
47:46et qu'il risque très gros
47:47c'est absolument scandaleux
47:48donc bien évidemment
47:49qu'il faut soutenir
47:50tous les Israéliens
47:51aujourd'hui
47:51qui se battent
47:51pour un changement
47:52La Cour suprême
47:53d'ailleurs
47:53vient de remettre en cause
47:54le limogéage
47:55du chef des renseignements
47:57israélien
47:58voulu par le Premier ministre
47:59Bien sûr qu'il faut
48:00absolument soutenir
48:01il faut créer des liens
48:02forts avec
48:03non seulement les voix
48:04qui s'inquiètent
48:05de l'état de la démocratie
48:06en Israël
48:06mais aussi les voix
48:07de la paix
48:08qui aujourd'hui
48:09il faut quand même
48:10le reconnaître
48:10sont minoritaires
48:10parce que même si
48:11une grande partie
48:12de la société israélienne
48:12aujourd'hui manifeste
48:13parce qu'en gros
48:13dans l'opinion
48:14on considère qu'il y a
48:15à peu près 30%
48:15encore d'Israéliens
48:16qui soutiennent
48:16les derniers
48:17ou donc 70%
48:18qui veulent son départ
48:19et dans ceux
48:19qui souhaitent son départ
48:20malheureusement
48:20tous ne disent pas forcément
48:21nous voulons absolument
48:23la paix
48:24avec les palestiniens
48:26le pays est divisé
48:26nous sommes un pays très divisé
48:28mais beaucoup de ceux
48:30et de celles
48:30qui aujourd'hui
48:31réclament l'arrêt
48:32des moeurs de vent
48:33c'est principalement
48:34et ils ont bien raison
48:34sur ce point
48:35pour sauver les otages
48:36israéliens
48:36parce qu'il faut bien savoir
48:38quand même
48:38qu'on a la stratégie
48:39de Netanyahou
48:41où il y a quelque chose
48:41qui est terrible
48:42c'est le fait
48:43qu'il abandonne totalement
48:44les otages
48:45en réalité
48:46en prétendant vouloir
48:47les sauver
48:47et ça les Israéliens
48:48l'ont bien compris
48:49merci beaucoup
48:50Émeric Caron
48:51votre film sera en ligne
48:53c'est un film
48:54dernier détail
48:55vous allez le montrer
48:55aux députés également
48:56j'imagine
48:57alors c'est une nouvelle
48:57version de film
48:58ça aussi c'est assez important
48:59je pense de l'expliquer
49:00j'avais effectivement
49:02proposé un film
49:03aux députés
49:04il y a de cela
49:05quelques mois
49:05vous étiez venu d'ailleurs
49:06en parler ici
49:06juste avant la dissolution
49:08il avait été vu
49:09par 15 députés seulement
49:10personne n'avait voulu
49:10venir le voir
49:11donc on l'a mis en ligne
49:12sur une plateforme
49:12les mutins de Pongée
49:13et là on s'est rendu compte
49:15en quelques semaines
49:16quelques mois
49:16qu'il y a 500 000 personnes
49:18qui se sont connectées
49:18pour le voir
49:19vous voyez un peu
49:20le décalage qu'il y a
49:21entre la classe politique
49:22aujourd'hui
49:22et l'intérêt
49:23que les françaises
49:23et les français
49:24ont pour ce sujet
49:24et donc il a été réactualisé
49:26il sera remis en ligne
49:28lundi prochain
49:29merci beaucoup
49:30merci à vous
49:31pour votre invitation
49:31merci Émeric Caron
49:32allez tout de suite
49:33pour terminer
49:33la question qui fâche
49:34avec nos chroniques
49:35un duel de chroniqueuses
49:47ce soir
49:48Elsa Mondingava
49:49bonsoir
49:50bonsoir
49:50journaliste
49:51la chaîne parlementaire
49:51bien sûr
49:52aux manettes
49:52des questions au gouvernement
49:53tous les mardis et mercredis
49:55et bonsoir Claire Cournuit
49:56bonsoir
49:57bienvenue
49:57journaliste au Figaro
49:58en charge du suivi
50:00de la droite
50:01voici donc
50:01la question qui fâche
50:02ce soir
50:03signée Dario Borgogno
50:04la question qui fâche
50:06nous vient de cette une
50:08du JDD News
50:09découverte hier soir
50:10enfermons les OQTF
50:12à Saint-Pierre-et-Miquelon
50:13à Saint-Pierre-et-Miquelon
50:14à proximité du Canada
50:16il fait 5 degrés de moyenne
50:18pendant l'année
50:18il y a 146 jours
50:20de pluie et de neige
50:21je pense qu'assez rapidement
50:23ça va amener tout le monde
50:24à réfléchir
50:25pour ceux qui croyaient
50:26une blague
50:27en voici la confirmation
50:28quelques heures plus tard
50:29sur ces news
50:30soit vous rentrez chez vous
50:31soit c'est Saint-Pierre-et-Miquelon
50:32pas la France
50:33c'est fini
50:33pas la métropole
50:34envoyer les OQTF
50:36sur un territoire
50:36d'outre-mer
50:37de moins de 6000 habitants
50:38une proposition
50:40qui fait l'unanimité
50:41contre elle
50:42il rêve encore
50:42du banne de Cayenne
50:44ou je ne sais quoi
50:45c'est la démonstration
50:46une fois de plus
50:47du mépris
50:48de Laurent Wauquiez
50:50et de la droite
50:51plus généralement
50:51pour l'ensemble
50:52des territoires ultramarins
50:53il y a quelques jours
50:54j'entendais
50:54Laurent Wauquiez
50:55dire qu'il voulait
50:56une rupture
50:57avec le macronisme
50:57là c'est pas une rupture
50:59avec le macronisme
51:00c'est une rupture
51:01avec la République
51:02dans les rangs des républicains
51:03hors caméra
51:04on n'en revient pas
51:05pourquoi pas Fort Boyard
51:07il pète un câble
51:08je croyais que c'était
51:09un fake
51:09le député le plus concerné
51:11hésite entre colère
51:12et ironie
51:13je pense que monsieur Wauquiez
51:14il faut qu'il revienne
51:15sur terre
51:16on n'est pas dans un monde
51:17des bisounours
51:17quand on regarde
51:18le profil
51:19et le pédigré
51:20des OQTF
51:21les plus dangereux
51:22ce sont pas des gens
51:24qui vont avoir peur
51:24d'un petit 5 degrés
51:26ou de quelques abats
51:27de pluie ou de neige
51:28une proposition
51:28qui intervient
51:29en pleine guerre
51:30des chefs
51:30avec Bruno Retailleau
51:32pour la tête du parti
51:33on est dans une cour
51:34à l'échalote
51:34où chacun essaie
51:35d'être le plus ferme
51:36mais au final
51:37avec aucune solution
51:38réelle, pragmatique
51:39concrète
51:40à 5 semaines
51:41de l'élection
51:42du président des républicains
51:43jusqu'où ira
51:44la surenchère à droite ?
51:47Elsa Mondingava
51:47c'est la campagne
51:50la campagne interne
51:51pour le parti
51:51qui le fait monter
51:52comme ça
51:52dans la surenchère
51:55voilà un signe
51:55de fébrilité
51:56vraiment
51:57plusieurs députés
51:58nous ont dit
51:58on a dû revérifier
51:59que cette une
52:00n'était pas un fake
52:01une fausse une
52:02au sein de la droite
52:03ils se sont vraiment
52:04au début
52:04cru à une blague
52:05ils se sont dit
52:06c'est pas possible
52:06donc preuve que
52:07sa proposition
52:08il ne l'avait pas vraiment
52:09formulée auprès de ses camarades
52:11évidemment
52:12certains voient
52:12que Bruno Retailleau
52:13y bénéficie
52:15dans les sondages
52:16même si ça commence
52:17à se tasser un peu
52:17en tout cas
52:18d'avis plutôt favorable
52:19la campagne
52:20la campagne elle va être rude
52:20elle finit n'en pas longtemps
52:21donc il faut marquer
52:23les esprits
52:24selon certains
52:25voilà il veut exister
52:26mais ça démontre aussi
52:27une fébrilité
52:28parce qu'on voit
52:28que sa proposition
52:29elle a été quand même
52:30assez peu
52:31enfin à l'unanimité
52:33elle a été rejetée
52:34même Marine Le Pen
52:35il faut respecter
52:36un petit peu
52:37nos compatriotes
52:37d'outre-mer
52:38donc l'accueil
52:38a été très très frais
52:39mais ça existe
52:41et ses soutiens disent
52:42bah au moins
52:43voilà ça a fait parler
52:44c'est audacieux
52:45et au moins
52:46bah on parle de lui
52:46on parle de sa proposition
52:47d'où sort cette idée
52:49Claire Cournuit
52:49en effet il faut
52:51il faut contextualiser
52:52tout ça
52:53parce qu'il y a
52:54donc la proposition
52:55en tant que telle
52:56et il y a l'histoire
52:56qui se joue derrière
52:57et quelle est l'histoire
52:59c'est l'élection
53:00à la présidence
53:01des républicains
53:02et l'autre histoire
53:04et en particulier
53:05pour Laurent Wauquiez
53:06c'est qu'il faut
53:07percer le mur du son
53:08et quand votre concurrent
53:10est naturellement
53:11plus exposé
53:12parce que
53:13ministre
53:13et ministre
53:14de l'intérieur
53:15c'est pas que
53:16tout est bon à prendre
53:17mais il y a
53:18dans le camp Wauquiez
53:19l'idée tout à fait
53:21assumée
53:22que oui
53:23c'est une proposition
53:24choc
53:24et notons
53:25qu'elle intervient
53:26à quelques heures
53:28à 48 heures
53:29de la conférence
53:31de presse
53:31que va donner
53:32Bruno Retailleau
53:32demain
53:33où il présentera
53:34son bilan
53:35et donc
53:36ce n'est pas
53:37tout à fait
53:38un hasard
53:38donc il essaye quoi
53:39il essaye de
53:40de casser les pattes
53:41du favori
53:42Bruno Retailleau
53:43est-ce qu'en allant
53:43comme ça
53:44sur une proposition
53:45on va dire
53:46qui va parler
53:46à la base
53:46la plus radicale
53:48des militants
53:48des républicains
53:49il a une chance
53:50de remonter
53:51dans leur cœur
53:53en vue du scrutin
53:54c'est toute la question
53:55que représente
53:57la frange
53:58la plus dure
54:00si je puis dire
54:00des adhérents
54:02LR
54:02combien d'adhérents
54:03déjà les LR
54:04aujourd'hui
54:04il y a trois semaines
54:06on parlait de 70 000
54:07on commence à parler
54:08de 90
54:0893 000
54:09peut-être qu'on sera
54:10à 100 000
54:11la semaine prochaine
54:12ce qui n'est évidemment
54:14rien
54:14on fait des cartes
54:15juste avant l'élection
54:17et donc
54:17à qui cette proposition
54:19va parler
54:20est-ce qu'on considère
54:22que c'est le cœur
54:23de cible
54:23des adhérents
54:24LR
54:24et que dans la dernière
54:26ligne droite
54:26sachant que dans
54:27quelques semaines
54:27on ne pourra plus
54:28adhérer à LR
54:29c'est à eux
54:30qu'ils s'adressent
54:31est-ce qu'on considère
54:32que la frange
54:32la plus dure
54:33chez LR
54:34parmi les adhérents
54:35est déjà
54:35passée du côté
54:36du Rassemblement National
54:37en termes de vote
54:38ou alors a suivi
54:39le dernier mouvement
54:40sciotiste
54:41quand il a fait alliance
54:42avec Marine Le Pen
54:43l'été dernier
54:43c'est toute la question
54:44et c'est pour ça
54:45que ce sera très intéressant
54:46de voir si ça a marché
54:48ou pas
54:48alors on a compris
54:49l'agenda
54:49c'est clairement
54:50l'élection interne
54:51mais il s'abime
54:52ou pas Laurent Wauquiez
54:53il doit se construire
54:54en opposition
54:55par rapport à Bruno
54:56Otaillot
54:56et là où ce qui marque
54:57c'est que lui
54:58a une forme de liberté
54:59il peut dire ce qu'il pense
55:00il n'est tenu par rien
55:01donc pas par une appartenance
55:03au gouvernement
55:03ce qu'il essaye de voir
55:05c'est critiquer aussi
55:06Bruno Otaillot
55:06ce qu'il disait hier
55:07Laurent Wauquiez
55:08c'est moi au moins
55:09je propose quelque chose
55:09on voit bien que ce système
55:10des OQTF ne va pas
55:12on voit bien que les pays
55:12ne veulent pas nous les reprendre
55:13bon vous êtes d'accord
55:14vous n'êtes pas d'accord
55:15mais au moins
55:16je mets quelque chose
55:17sur la table
55:17et c'est vrai
55:18qu'il essaye de se différencier
55:20il cherche à dire
55:21que Bruno Otaillot
55:22par sa place au gouvernement
55:23qu'il l'a fait un peu
55:24exploser en popularité
55:25c'est grâce au fait
55:26qu'il est dans le gouvernement
55:27que Bruno Otaillot
55:28a un espace médiatique
55:29que les français
55:30commencent à voir
55:30qui il est
55:31Laurent Wauquiez
55:32lui il a fait le choix
55:32de rester en dehors
55:34donc il doit essayer
55:34de démontrer
55:35que ça lui procure
55:36des avantages
55:37une liberté de ton
55:38que Bruno Otaillot
55:39n'aurait
55:39Bruno Otaillot joue gros aussi
55:41parce qu'il présente son bilan
55:43mais en matière justement
55:44de laisser passer consulaire
55:45avec les étrangers délinquants
55:50sous OQTF
55:51pour l'instant
55:51on n'y est pas
55:52même si
55:52il y a un réchauffement
55:54entre Paris et LG
55:55on n'y est pas
55:56il y a la CMP
55:56la commission mixte paritaire
55:57sur sa loi
55:59narcotrafic
56:00demain
56:00il peut encore
56:03aller devant les militants
56:06avec des victoires
56:07ou ça s'arrête là
56:09son bilan
56:09ce qui est très intéressant
56:10ça va peut-être
56:12paraître un peu basique
56:13mais quand vous parlez
56:14aux militants
56:14que ce soit lors
56:15d'un meeting
56:16Laurent Wauquiez
56:18ou d'une réunion publique
56:19ou d'une réunion publique
56:20tenue par Bruno Otaillot
56:21il y a quelque chose
56:22d'assez irrésistible
56:23chez les militants
56:24c'est que
56:25et pour ceux qui sont là
56:26depuis longtemps
56:26et qui attendaient
56:28que la droite revienne
56:28aux affaires
56:29ils sont très contents
56:31en réalité
56:32d'avoir quelqu'un à droite
56:33au sein du gouvernement
56:34c'est tout l'enjeu
56:36pour Laurent Wauquiez
56:36c'est non seulement
56:38d'être le challenger
56:39mais d'essayer d'exister
56:41même s'il est un peu
56:42mis en retrait
56:42sur le dossier algérien
56:44et que pour l'instant
56:44aucun d'autres QTF algériens
56:46n'est reparti dans son pays
56:48vous avez deux manières
56:49de voir la chose
56:49soit vous faites
56:51comme les Wauquiezistes
56:52donc soit vous dites
56:53il y a une impuissance
56:55de fait
56:56soit vous êtes
56:59retailliste
56:59entre guillemets
57:00et vous
57:01vous arguez
57:03qu'on fait ce qu'on peut
57:05dans les limites
57:07que nous avons
57:08mais au moins
57:08on essaye
57:09d'agir
57:10et au moins
57:10on prouve
57:11que dans ce gouvernement
57:12on reste
57:13sur nos convictions
57:15et on ne se dédie pas
57:16je ne dis pas
57:18qu'une stratégie
57:19ou une autre
57:19va gagner
57:20on verra
57:21mais c'est deux versions
57:22de l'intrigue
57:23et on verra
57:24laquelle gagne
57:25il va y avoir
57:25comme ça
57:26d'autres annonces
57:26tonnées truandes
57:27c'est la course
57:28à l'échalote
57:28d'ici l'élection interne
57:30je pense que
57:31sur des annonces
57:31on ne peut pas
57:32non plus en faire
57:32une par jour
57:33si vous voulez
57:34ça va faire
57:34mais effectivement
57:35et on voit
57:36qu'il se construit
57:36en creux
57:37c'est à dire
57:37que Bruno Retailleau
57:38lui essaye de justifier
57:39aussi pourquoi il reste
57:40le gouvernement
57:41est quand même
57:41pas très populaire
57:43non plus dans les sondages
57:43donc il doit aussi
57:44dire qu'il existe
57:45demain il va faire
57:46une conférence de presse
57:47pour dire qu'après
57:47six mois à Beauvau
57:48il y a des choses
57:48qui avancent
57:49mais Bruno Retailleau
57:50s'il menace aussi
57:51il a menacé de démissionner
57:52sur le dossier algérien
57:53c'est qu'il commence aussi
57:54à préparer la petite musique
57:55qu'un jour
57:56ça le servira peut-être
57:57de dire
57:57je quitte ce gouvernement
57:58parce que je suis empêché
57:59parce que je ne peux pas
58:00aller jusqu'au bout
58:01donc on voit bien
58:02pour l'instant
58:02son intérêt c'est d'y rester
58:03pour l'instant
58:03son intérêt c'est d'y rester
58:04mais qui sait après
58:06si vraiment sur le dossier algérien
58:07on voit que les choses
58:08n'avancent pas
58:09comme ce qu'Emmanuel Macron
58:10veut prévoir
58:10peut-être qu'un jour
58:11dans la stratégie
58:12de Bruno Retailleau
58:13s'il est au parti
58:14il pourra avoir l'intérêt
58:15à quitter le gouvernement
58:16et les macronistes
58:17pour terminer
58:17est-ce que la coalition
58:23Emmanuel Attal
58:23à Bruno Retailleau
58:25ça peut tenir
58:26est-ce qu'avec les annonces
58:27tonitruantes
58:28de Laurent Wauquiez
58:29extrêmement décriées
58:30même Emmanuel Valls
58:32dit que ce sont
58:32des méthodes de colons
58:33le retour du bang
58:34est-ce que
58:36cet attelage politique
58:38peut tenir
58:39si on considère
58:41que Laurent Wauquiez
58:41est au centre
58:42du bloc central
58:43je ne sais pas
58:44en tout cas les LR
58:45font partie de cette coalition
58:46c'est vrai
58:47ce qui va être intéressant
58:49c'est que
58:49de toute évidence
58:50il y en a un qui se démarque
58:51en étant un peu plus dur
58:53on verra comment
58:54Bruno Retailleau
58:54évolue lui
58:55de son côté
58:55avec des candidats
58:56du bloc central
58:57en l'occurrence
58:58Edouard Philippe
58:59avec lequel il y a
59:00peut-être
59:00quelques rapprochements
59:01donc ça va être
59:03un moyen aussi
59:05de tracer sa route politique
59:06avec ou sans
59:08le macronisme
59:08avec ou sans
59:09les héritiers
59:10d'Emmanuel Macron
59:11on dit c'est qu'il ne regarde
59:12pas vers le centre
59:13c'est qu'il regarde plutôt
59:13vers sa droite
59:14et vers Marine Le Pen
59:15quand il fait ce genre d'annonce
59:16c'est pas tellement
59:17pour rassembler
59:17une grande famille centrale
59:19merci beaucoup
59:19pour ce décryptage
59:20on y voit un peu plus clair
59:21on va suivre
59:22cette campagne interne
59:23et puis ce bloc central
59:25qui va pour l'instant
59:26au gouvernement
59:28cette coalition
59:29DLR au macronisme
59:31merci à toutes les deux
59:32c'est la fin de cette émission
59:32merci à vous
59:33de l'avoir suivie
59:35pour la voir
59:35la revoir
59:35la chaîne YouTube de LCP
59:36et désormais le podcast
59:38de ça vous regarde
59:38très belle soirée