A quoi va ressembler la guerre des chefs chez Les Républicains ? D’un côté, Bruno Retailleau, profite de son statut de ministre de l’Intérieur pour engranger des soutiens. De l’autre, Laurent Wauquiez, longtemps vu comme le candidat naturel, joue en fait sa survie. Le début de campagne est abrasif, le patron des députés LR a été sonné par l’annonce de la candidature de son adversaire mi-février. En cause notamment, une prétendue garantie donnée à Wauquiez par Retailleau il y a quelques mois.
Même si, publiquement, les deux écuries décorrèlent ce scrutin interne du choix du candidat pour 2027, c’est une tradition à droite : celui qui s’empare de la machine partisane porte le brassard pour la présidentielle. Alors pour notamment comprendre les conséquences de ce congrès du parti Les Républicains sur la course à l’Elysée, Libération vous invite à discuter avec nos deux journalistes politiques Victor Boiteau et Lucie Alexandre.
Même si, publiquement, les deux écuries décorrèlent ce scrutin interne du choix du candidat pour 2027, c’est une tradition à droite : celui qui s’empare de la machine partisane porte le brassard pour la présidentielle. Alors pour notamment comprendre les conséquences de ce congrès du parti Les Républicains sur la course à l’Elysée, Libération vous invite à discuter avec nos deux journalistes politiques Victor Boiteau et Lucie Alexandre.
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00:00Chez les Républicains, c'est la guerre des chefs.
00:02D'un côté, on a Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
00:05qui engrange de plus en plus de soutien,
00:07et de l'autre, Laurent Wauquiez, qui a longtemps été vu comme le candidat naturel,
00:11mais qui en fait joue sa survie.
00:13Les deux vont s'affronter pour la présidence du parti lors de leur congrès en mai.
00:16Alors oui, aujourd'hui, on peut probablement considérer que les Républicains, c'est un petit parti.
00:20Et vous considérez peut-être que cette bataille pour la présidence n'est pas si importante que ça.
00:24Mais en réalité, elle pourrait avoir des conséquences assez majeures
00:27sur le jeu politique actuel et sur la course à l'Élysée.
00:30Alors, pour comprendre les enjeux de cette guerre des chefs au sein des Républicains,
00:33je vous propose de discuter avec nos deux journalistes politiques,
00:36Lucie Alexandre.
00:37Salut !
00:38Et Victor Boiteau.
00:39Salut !
00:40Ma première question, en fait, j'essaye de comprendre.
00:42Quand Retailleau a déclaré sa candidature face à Laurent Wauquiez,
00:48en fait, il a essayé de le coiffer sur le poteau ?
00:50On peut dire ça.
00:51On peut dire ça pour comprendre, je pense, un petit peu la bisbille entre les deux.
00:54Il faut remonter quelques mois auparavant.
00:58Quand Michel Barnier est nommé à Matignon, il nomme Bruno Retailleau à l'intérieur.
01:03Et entre les deux, entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, il y a une sorte de pacte.
01:07Alors, ce n'est pas écrit comme ça et personne ne le dit aussi clairement aujourd'hui à droite.
01:11Mais entre les deux, il y a une sorte de répartition des rôles.
01:15Bruno Retailleau incarne la droite au gouvernement
01:18et Laurent Wauquiez incarne la droite au parti.
01:21Et c'est à lui de prendre le parti dans un congrès à venir.
01:27Sauf que ça ne se passe pas vraiment comme ça.
01:29Retailleau voit sa cote de popularité grandir au fil des mois qu'il passe à Beauvau.
01:35Et Retailleau sans quelque chose...
01:37Pardon, je confonds.
01:38Laurent Wauquiez sans quelque chose monté entre les deux.
01:42Il y a une concurrence.
01:43Et c'est vrai que quand Bruno Retailleau se déclare candidat,
01:46dans une lettre qu'il adresse aux militants mi-février,
01:50Laurent Wauquiez a un peu pris de court.
01:52Il se déclare dans la foulée d'ailleurs, quelques jours après.
01:55Mais comment ça a pris de court ?
01:56C'est-à-dire qu'il ne s'y attendait pas du tout ?
01:58Il s'est douté que Retailleau allait vouloir quand même se présenter.
02:05Parce que Retailleau s'est déjà présenté à la présidence du parti en 2022,
02:09où il perd face à Éric Ciotti.
02:11Donc Retailleau a toujours eu dans un coin de sa tête cette idée de s'emparer du parti.
02:17Et en voyant forcément sa popularité, sa notoriété aussi grandir à Beauvau,
02:23il l'a senti.
02:25Il y a vraiment cette idée d'accord entre les deux qui a été centrale.
02:30Et aujourd'hui, Wauquiez pense presque que Retailleau a rompu ce pacte.
02:36En tout cas, c'est ce que raconte son entourage.
02:39Comme une forme de trahison.
02:43Son entourage me racontait encore il y a quelques jours que,
02:46en novembre, Bruno Retailleau, qui est ministre de l'Intérieur,
02:50se rend en Haute-Loire pour un déplacement sur la sécurité.
02:53Il y a un aparté entre les deux, en marge du déplacement,
02:57où le ministre de l'Intérieur lui aurait dit, rapporte toujours son entourage,
03:01qu'il le soutiendrait, Laurent Wauquiez, s'il se présentait à la présidence du parti.
03:05Aujourd'hui, ils sont rivaux, donc il y a quand même une tension autour de ça,
03:08aujourd'hui, entre les deux.
03:10Et quand Laurent Wauquiez a appris que finalement il ne le soutiendrait pas,
03:14tu l'as dit depuis le début, il a été sonné.
03:17Concrètement, son entourage dit quoi du moment où Laurent Wauquiez a appris
03:21que Retailleau allait se présenter ?
03:22Ils ont voulu faire monter le récit comme quoi Retailleau allait être responsable
03:26d'une guerre des chefs qui, à terme, pouvait affaiblir le parti.
03:29Puisque pour la droite, le côté division, guerre des chefs,
03:34ils ont déjà connu ça avec Copé-Fillon.
03:37Quelle année, Copé-Fillon ?
03:382012.
03:392012, et qui a un espèce d'épisode un peu traumatique dans le parti,
03:45parce que ça avait été très sanglant.
03:47Donc, l'entourage de Wauquiez a voulu faire porter un peu le chapeau de la rivalité.
03:52À Retailleau.
03:53Après, pour revenir sur le côté surprise, tout ça, est-ce qu'ils s'y attendaient ou pas ?
03:58C'est toujours difficile de savoir vraiment s'ils s'y attendaient ou pas.
04:02Après, ce qui a pu effectivement les surprendre depuis septembre,
04:06c'est deux éléments, ce qu'on appelle la popularité de Retailleau,
04:10en dehors des histoires de sondage et tout, parce que sans élection,
04:13c'est quand même un peu difficile à évaluer.
04:15Ces deux éléments, c'est d'une part tout l'écosystème de Vincent Bolloré,
04:20de la droite très conservatrice, voire de l'extrême droite,
04:23qui s'est mis à en faire un peu son nouveau champion,
04:26à base de une, vraiment, de façon de pousser sa candidature.
04:30Il a fait la une de Valeurs Actuelles, qui décrétait déjà début février,
04:35c'est le nouveau patron de la droite.
04:37Comme s'il n'avait même pas besoin de faire le congrès, l'élection et tout ça.
04:40Donc, eux, ils ont un peu décrété que c'était ça.
04:43Et en fait, ils n'aiment pas du tout Wauquiez, parce qu'ils ne lui font pas confiance et tout ça.
04:48On ne connaît pas encore trop les détails de pourquoi, vraiment,
04:51Wauquiez n'a pas réussi à les séduire.
04:53Mais en tout cas, oui, ils ont fait leur choix.
04:55Et du coup, comme aujourd'hui, Vincent Bolloré et tout cet écosystème
04:58est assez puissant médiatiquement, ça a été assez visible.
05:02Ils ont vraiment fait une campagne, surtout depuis début janvier, pour Retailleau.
05:05Donc, il y a eu ça.
05:07Et le deuxième élément, qui est aussi, pour le coup, très, très surprenant,
05:11c'est le soutien dont Retailleau a bénéficié de la part du camp macroniste,
05:16qui est totalement contre-intuitif, parce qu'il est censé être d'une droite
05:20très conservatrice sur les questions sociétales.
05:23Il est encore plus conservateur que Laurent Wauquiez,
05:25qui déjà n'est pas très progressiste.
05:28Et Retailleau, du coup, on ne pouvait pas vraiment s'attendre
05:32à ce que les macronistes...
05:34C'était censé être vraiment la figure un peu repoussoire.
05:37Et finalement, les macronistes préfèrent que ce soit Retailleau plutôt que Wauquiez.
05:41Ils poussent un peu Retailleau contre Wauquiez.
05:44À un moment donné, moi, j'avais fait un espèce de sondage
05:46juste avant la nomination de Bayrou,
05:50dans lequel je demandais à des députés, donc Renaissance,
05:53enfin EPR, Ensemble pour la République,
05:55c'est le groupe macroniste à l'Assemblée,
05:57est-ce que ça leur poserait problème si Retailleau était nommé Premier ministre ?
06:01Et la plupart d'entre eux, à part quelques-uns,
06:04étaient vraiment...
06:06Enfin, ça ne leur posait pas de problème.
06:07Ce n'était pas une ligne rouge.
06:09Et Macron et Retailleau aussi s'entendent très bien.
06:11Donc ça, ça a pu surprendre Wauquiez parce que ce n'était pas forcément évident.
06:14Entre Wauquiez et Retailleau, sur le fond,
06:17est-ce que c'est vraiment différent ?
06:18Ce qui est sûr, c'est que c'est deux figures très droitières du parti.
06:21Quand Wauquiez se présente à la présidence du parti en 2017,
06:27il affronte Maël Decalan, qui est un jupéiste,
06:30qui a été après président du Finistère,
06:32et Virginie Calmel, ce qui était aussi,
06:35parce qu'on ne l'entend plus aujourd'hui,
06:36mais une figure de la droite libérale.
06:38Aujourd'hui, c'est des gens qui ont quasiment disparu chez LR.
06:42Et donc, on se retrouve avec un scrutin où Retailleau et Wauquiez,
06:46c'est vrai que c'est deux figures très dures,
06:48très à droite sur les sujets sécuritaires,
06:51liés à l'immigration, à la sécurité.
06:54C'est assez dur de...
06:57Je ne sais pas ce que tu en penses, Lucie,
06:58mais c'est assez dur d'établir une différence de ligne entre les deux.
07:02Sur le plan régalien, ils pensent sensiblement la même chose,
07:06qu'il faut contrôler drastiquement l'immigration,
07:08qu'il faut vraiment durcir les règles en matière de sécurité.
07:16Sociétalement, ils pensent aussi à peu près la même chose.
07:19Laurent Wauquiez l'a redit ce week-end dans une interview sur LCI.
07:23Il a voté contre le mariage pour tous en 2013.
07:26Retailleau aussi était très engagé dans cette loi-là.
07:30Il y a peut-être une différence économiquement
07:33où Wauquiez, par le passé, a eu des accents plus souverainistes,
07:37plus états protecteurs, qu'un Retailleau
07:41qui fait figure de plus libéral sur ces questions-là.
07:45Oui, c'est plus vraiment des différences de gré que de nature.
07:52C'est vrai que c'est des figures très droitières du parti.
07:57Sur l'économie, ce qui est un peu compliqué,
07:59c'est que sur l'économie,
08:00Retailleau remandique d'être vraiment très, très libéral.
08:02Et en ça, c'est pour ça qu'il peut bien s'entendre avec Macron,
08:04en tout cas sur les sujets économiques.
08:06Là où Wauquiez a été très critique du macronisme depuis 2017,
08:10sur le plan aussi libéral parfois.
08:12Et comme il est élu d'un territoire rural,
08:15peut-être en s'adaptant à cet électorat-là,
08:17qui est un peu celui de son bastion,
08:19il a pu, à certains moments, avoir des mots
08:21qui se rapprochaient un peu de la rhétorique de Marine Le Pen
08:24sous l'angle un peu patriotisme économique,
08:26souveraineté économique, tout ça.
08:28Ce qui n'est pas vraiment le vocabulaire de Retailleau,
08:31qui se revendique vraiment du libéralisme,
08:33voire de l'ultralibéralisme.
08:35Et du coup, il y a cette petite nuance.
08:38Sauf que Wauquiez, ce qui n'est pas très clair,
08:40c'est que sa doctrine économique a la tendance un peu à varier
08:44parce qu'il se rend compte que c'est aujourd'hui compliqué
08:47d'être de droite tout en ayant un discours
08:49un peu comme ça, qui se rapproche du RN.
08:52Donc, en fait, il a pu changer d'avis.
08:54À un moment donné, il fait une interview au Point
08:55où il dit en fait, Macron, ça va,
08:57ce n'est pas si mal ce qu'il a fait.
08:59Ce qui alimente un peu son image d'insincérité, quoi.
09:02Parce qu'en fait, on ne sait jamais trop ce qu'il pense
09:04et il développe des choses et après, il change d'avis.
09:07Et après, juste, il y a un autre point de divergence un peu.
09:11Retailleau est plus conservateur que Wauquiez quand même
09:19dans son parcours.
09:20C'est-à-dire que malgré l'image de Wauquiez,
09:22Retailleau a démarré avec Philippe Devilliers
09:25comme directeur artistique du Puy du Fou en Vendée
09:28et on raconte que son entourage est encore plus à droite que lui.
09:32Je ne sais pas si c'est vraiment le cas.
09:33Mais en tout cas, lui, franchement, historiquement,
09:35il ne vient pas de la tradition sarkoziste
09:38de la droite classique de l'UMP.
09:40Il était dans un autre parti avant,
09:43qui était le parti de Philippe Devilliers.
09:46Alors que Wauquiez, paradoxalement,
09:49malgré son image dure aujourd'hui,
09:51il a démarré du côté des centristes
09:55parce qu'au Puy-en-Velay,
09:57l'homme politique qui l'a fait rentrer en politique
10:00au Puy-en-Velay, c'était Barreau,
10:03le père aujourd'hui de l'actuel
10:06ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barreau.
10:09Et donc, c'est la démocratie chrétienne,
10:12le modem et tout ça.
10:13Et donc, Wauquiez a commencé là.
10:14Et voir à Sciences Po,
10:15il était même plus proche du Parti socialiste à l'époque.
10:18Donc, il a démarré au centre-gauche,
10:21puis au centre pour finir par aller à droite.
10:24Et là, c'est peut-être une différence assez nette avec Retailleau.
10:27En tout cas, c'est aussi ce que dit
10:29aujourd'hui l'entourage de Retailleau,
10:31c'est que Wauquiez a pu changer d'avis
10:34et de ligne de manière assez radicale
10:37dans toute sa carrière politique.
10:39Sur l'Europe notamment,
10:40il a eu des grands écarts assez impressionnants.
10:43Là où un Retailleau,
10:44si aujourd'hui il est toujours très dur,
10:47ça fait 30 ans qu'il dit la même chose.
10:49Ça, ça distingue peut-être les deux.
10:51Si on parle un petit peu plus de Bruno Retailleau,
10:54bon, il y a un peu l'éléphant dans la pièce.
10:56L'évidence, c'est sa proximité idéologique
10:59avec le Rassemblement national.
11:01Et à ce titre, dans le chat,
11:03t'as Asrarne qui vous pose une question.
11:05Est-ce qu'on a déjà eu un front républicain
11:08aussi proche du Rassemblement national
11:11depuis la création de cette droite républicaine ?
11:13C'est quoi la question ?
11:14Est-ce qu'on a déjà eu une ligne du front républicain
11:17aussi proche du RN depuis la création ?
11:19En gros, est-ce que la ligne politique
11:24que représente Bruno Retailleau,
11:25qui pourrait devenir président des Républicains,
11:30est-ce qu'on a déjà eu une ligne aussi proche
11:33du RN, des idées de l'extrême droite ?
11:35Chez LR, oui.
11:36Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a jamais quelqu'un
11:38comme lui qui vient d'une autre famille politique,
11:41de la famille gaulliste.
11:43Comme l'a dit Lucie, lui, il vient du MPF,
11:45donc du Mouvement pour la France,
11:46qui est le mouvement historique de Philippe Devilliers,
11:49qui aujourd'hui est aussi proche
11:53de prendre la main sur le parti.
11:55Il a toujours eu ces idées-là, on l'a déjà dit.
12:01Ensuite, est-ce que c'est déjà arrivé ?
12:03Éric Ciutti a pris la présidence du parti en 2022
12:07avec une ligne très tracée droite,
12:09à peu près sur les mêmes positionnements
12:12que Retailleau aujourd'hui,
12:14sur la sécurité ou l'immigration.
12:16Peut-être qu'on en reparlera tout à l'heure,
12:18mais là où c'est intéressant,
12:19c'est que le RN aujourd'hui est très inquiet
12:21de voir Retailleau monter en popularité.
12:25Il l'attaque énormément sur son bilan à Beauvau
12:29depuis quelques mois.
12:30Peut-être qu'il sent qu'il grappille du terrain
12:33sur ces sujets-là.
12:35En tout cas, qu'il est capable,
12:37ou qu'il va être capable dans les années à venir,
12:39de faire revenir un électeur à droite parti au RN
12:42dans l'escarcelle de LR.
12:44En tout cas, c'est toute la stratégie de Retailleau
12:46aujourd'hui qui théorise ça.
12:50Mais justement, tu parlais d'Éric Ciutti.
12:53Au moment où Ciutti a proposé l'alliance des droites
12:56avec le RN,
12:57il y a eu un grand mouvement de cette droite républicaine.
13:00En fait, nous, on ne veut pas.
13:02On maintient un fonds républicain,
13:04une forme de cordon sanitaire,
13:05et pour nous, une alliance avec le RN,
13:07ce n'est pas possible.
13:08Juste là-dessus, il y a peut-être
13:10une grosse clarification à avoir.
13:12Effectivement, Éric Ciutti a décidé
13:16de faire alliance avec Marine Le Pen
13:18pour les législatives anticipées.
13:21Et des personnalités comme Wauquiez et Retailleau,
13:24à l'époque, n'ont pas voulu franchir le Rubicon
13:27et partir faire l'alliance avec le RN.
13:29Est-ce que c'était pour des raisons de convictions
13:31politiques et de valeurs ?
13:33Non.
13:34Et d'ailleurs, il ne s'en cache absolument pas.
13:36Laurent Wauquiez, en ce moment,
13:37il est en train d'expliquer sur des plateaux,
13:39et il l'expliquait déjà avant la dissolution,
13:41qu'il n'a pas de problème moral
13:43avec la ligne du RN,
13:45qu'il la partage,
13:46et que le problème avec le RN,
13:47c'est qu'ils ne vont pas conquérir le pouvoir,
13:49qu'économiquement, ils sont nuls,
13:51et que voilà.
13:52Donc, en fait, Laurent Wauquiez et Retailleau,
13:54il ne le dit pas de façon aussi frontale,
13:56mais on va dire que son entourage
14:00et Ademimo, etc.,
14:01c'est exactement la même chose.
14:03Retailleau, il dit que c'est juste
14:05une question de stratégie politique.
14:07Ce n'est pas comme ça qu'on prend le pouvoir.
14:09Ce n'est pas une question de fond, en fait.
14:10Aujourd'hui, quand on leur demande,
14:12à l'un ou à l'autre,
14:14dans différentes interviews,
14:15s'ils seraient capables de gouverner
14:17avec le Rassemblement national en 2027,
14:19aucun répond clairement non.
14:22Ils répondent plutôt que
14:24si Alliance doit se faire,
14:27c'est entre les électeurs de droite.
14:29C'est leur grand narratif.
14:30On doit récupérer tous les électeurs
14:32de droite partis chez LR depuis 2017,
14:35donc à la fois celui qui est parti chez Macron
14:37et à la fois celui qui est RN.
14:38Une fois qu'on a dit ça,
14:40ça ne veut pas dire grand-chose
14:41parce que Ciotti disait à peu près
14:43la même chose jusqu'à l'Alliance avec Le Pen.
14:46C'est vrai qu'ils ne sont pas très clairs là-dessus.
14:48On a d'ailleurs une remarque
14:50de Watchmaker dans le chat
14:52qui n'arrive même plus à voir la différence
14:54entre la droite et le Rassemblement national.
14:56Ça vous inspire quelque chose ?
14:58C'est une critique
15:00et un constat assez ancien maintenant chez LR
15:03qui, depuis 2017,
15:06enchaîne les défaites.
15:09Depuis François Fillon en 2017,
15:12après avec Valérie Pécresse en 2022,
15:15les scrutins locaux,
15:16les scrutins nationaux et européens.
15:19De fait, ils ont glissé
15:21sur un certain nombre de sujets
15:23vers le discours de l'extrême droite.
15:26C'est vrai que sur beaucoup de sujets aujourd'hui,
15:28il n'y a pas de différence notable
15:30entre les deux discours et les programmes.
15:32Il existe encore des différences
15:34un peu sur l'économie,
15:35puisque le RN, la ligne économique,
15:37elle est variable
15:39et globalement opportuniste aujourd'hui
15:41puisqu'il y a deux lignes,
15:42deux discours qui se superposent,
15:44c'est-à-dire un discours
15:45qui est celui historiquement de Marine Le Pen,
15:47un peu destiné aux classes populaires,
15:48et Bardella qui est dans une stratégie
15:50un peu plus de conquête du patronat.
15:54Donc, ils sont capables de dire
15:55sur un certain nombre de sujets
15:56des trucs complètement contradictoires.
15:58Là où LR, ils sont vraiment
16:00sur un peu cette ligne historique,
16:04libérale, liée au milieu économique.
16:08Donc, c'est vrai que comme le RN
16:11tend à devenir de plus en plus libéral
16:13sur l'économie pour séduire le patronat,
16:15et LR est de plus en plus dur
16:17sur le régalien,
16:18en fait, c'est les deux
16:19qui progressivement se rapprochent.
16:22D'où le fait qu'effectivement,
16:23Retailleau puisse être maintenant
16:25considéré comme le potentiel candidat
16:30d'un espace où les barrières
16:32sont un peu tombées,
16:33d'autant si Marine Le Pen
16:35pouvait ne pas se présenter
16:37à l'issue de son procès
16:39non délibéré le 31 mars.
16:41Après, la droite a toujours fait
16:43la course à l'échalote
16:44derrière le RN
16:45sur les sujets régaliens.
16:48Si on remonte un peu
16:49aux années Chirac-Pasqua,
16:51les discours étaient très durs,
16:53très à droite,
16:54copier-coller à ceux du RN
16:56parce que la droite aussi déclinait
16:58et perdait des électeurs.
17:00Celui qui stoppe ça en 2007,
17:02c'est Nicolas Sarkozy,
17:03qui commence sa campagne
17:05quelques années avant,
17:07quand il est au ministère de l'Intérieur.
17:08Donc ça, ça rappelle Retailleau
17:10et qui assume d'aller très à droite
17:12sur un certain nombre de...
17:13Enfin, d'aller très à droite
17:14sur beaucoup de sujets
17:15pour faire revenir à la maison
17:18l'électeur à LR
17:19qui avait voté en masse
17:20pour Jean-Marie Le Pen en 2002.
17:23La droite LR essaie de faire ça
17:25depuis quelques années.
17:27Pour l'instant,
17:28ça ne marche pas vraiment.
17:29Il y a un truc que j'aimerais
17:30essayer de comprendre
17:31et qui fait écho
17:32à une question que j'ai vue
17:33dans le chat.
17:34Dr Subtile vous demande
17:35« Que reste-t-il de l'influence
17:36des anciens chefs
17:37Sarkozy, Copé, Fillon, etc.?
17:39Est-ce que Retailleau et Wauquiez
17:41se situent dans la continuité
17:43d'un clan passé ? »
17:44Ça, c'est pour la question
17:45de Dr Subtile,
17:46mais moi, je voudrais
17:47vous ajouter quelque chose,
17:48c'est, de ce que je comprends,
17:49Wauquiez n'est pas hyper aimé
17:50des Républicains.
17:51Il est plus aimé de ses militants
17:53que des Républicains eux-mêmes,
17:57il est beaucoup plus apprécié
17:58des Républicains.
17:59Comment est-ce que tout ce jeu
18:01au sein des Républicains
18:02s'exprime ?
18:04Juste sur la notion
18:05de popularité avant,
18:06ça va vraiment être central
18:07dans ce scrutin
18:08parce qu'on ne l'a pas dit,
18:09je crois, on parle
18:10d'un corps électoral
18:11très réduit.
18:1243 000 électeurs aujourd'hui,
18:14ça va pouvoir monter
18:15parce que le but
18:16est de faire des cartes
18:17pour faire revenir
18:18des adhérents.
18:19Ça reste un petit segment.
18:24Wauquiez a quand même gardé
18:26des accroches avec le parti,
18:28donc avec les militants
18:29qu'il a toujours vus.
18:30C'est dur aujourd'hui
18:31de dire s'il est vraiment aimé
18:32ou pas.
18:33Ce qui est sûr,
18:34c'est que Rotaïo, lui,
18:35il y a un effet Rotaïo indéniable
18:38parce que c'est assez simple,
18:40le militant à l'air
18:41a besoin de voir un chef,
18:43a besoin de voir dans des médias
18:45quelqu'un de droite
18:46parler fort sur plein de sujets
18:48comme c'est aimé.
18:51Ensuite, sur les barons,
18:53Wauquiez...
18:54Quand tu parles des barons,
18:55c'est les barons des Républicains.
18:56C'est ça.
18:57On parle de Fillon, Sarko, etc.
18:58C'est ça.
18:59Et d'autres cadres,
19:01députés, sénateurs
19:03ou élus et élus régionaux.
19:07Wauquiez, il s'est mis
19:08beaucoup de monde à dos
19:10dans le parti.
19:11Ça date des années
19:13où il était président du parti,
19:15donc 2017-2019,
19:16mais même avant.
19:18Donc, il a quelques soutiens,
19:19mais beaucoup moins
19:23qu'un Rotaïo
19:24qui, lui, peut s'appuyer
19:26sur quasiment tous les sénateurs LR
19:28parce qu'il a été président
19:30du groupe LR
19:31pendant presque dix ans.
19:35Ensuite, est-ce que...
19:37C'est difficile à dire
19:38les soutiens des grands barons
19:39Sarkozy, Fillon.
19:40Fillon, c'est quelqu'un
19:41qu'on n'entend plus
19:42dans le débat public.
19:43Il soutient entièrement Rotaïo.
19:44Il le soutient,
19:45mais qu'est-ce que pèse encore
19:47la Fillonie à droite ?
19:49C'est moins important
19:51qu'il y a quelques années.
19:55Et cette bataille des soutiens,
19:56c'est un peu ce qu'on a écrit
19:57dans notre papier aujourd'hui,
19:59elle va être centrale,
20:00mais...
20:03Qu'est-ce que les soutiens
20:05des grands barons LR
20:06peuvent apporter aux adhérents ?
20:08Est-ce que les adhérents suivent
20:09encore ces grands soutiens ?
20:10Ce n'est pas forcément sûr.
20:13Et du coup, juste sur cette
20:14histoire de barons
20:15et de filiation,
20:16parce que la question,
20:17je crois qu'elle est un peu
20:18sur la filiation,
20:19ce qui est,
20:20pour ceux qui ne sont pas
20:21familiers avec l'histoire
20:22de la droite,
20:23des précédentes guerres
20:24des chefs, etc.
20:25Ce qui est assez paradoxal là,
20:27c'est que les anciens camps
20:29d'avant ne sont pas
20:30complètement reconstitués,
20:31dans le sens où
20:33il y a une grande majorité
20:35de figures de droite
20:37qui soutiennent
20:39Retailleau,
20:40là où Wauquiez
20:41est un peu plus isolé
20:42des grands noms.
20:43Et parmi les gens
20:44qui soutiennent Retailleau,
20:45il y a donc Jean-François Copé,
20:47qui avant,
20:48était l'adversaire de Fillon,
20:50sachant que Retailleau,
20:51il a commencé avec
20:52Philippe de Villiers,
20:53mais ensuite,
20:54il devient le fidèle
20:55de François Fillon.
20:56Et c'est vraiment
20:57fidèle parmi les fidèles.
20:58Il a hérité de son parti,
21:00Force républicaine,
21:01qui est le parti de Fillon
21:02après 2017.
21:03Il a récupéré
21:04l'argent de ce parti-là,
21:06tout un espèce
21:07d'écosystème
21:08de soutien,
21:09etc.
21:10Donc, vraiment,
21:13la Fillonie,
21:14on ne sait plus trop
21:15ce que ça représente,
21:16mais néanmoins,
21:17du coup,
21:18c'était ce camp-là.
21:19C'est-à-dire que Copé-Fillon,
21:20à Retailleau,
21:21à l'époque,
21:22il n'était pas encore
21:23complètement investi
21:24auprès de Fillon,
21:25mais c'est censé
21:26être ce camp-là.
21:27Et aujourd'hui,
21:28le camp d'en face,
21:29c'est-à-dire Copé,
21:30ou quelqu'un
21:31comme Xavier Bertrand,
21:32qui est à priori
21:33sur la ligne,
21:34ou même Valérie Bécresse,
21:35même si elle n'a pas
21:36encore donné officiellement
21:37son soutien,
21:38je crois.
21:39Pas encore, non.
21:40Non, elle n'a pas donné
21:41encore officiellement,
21:42mais à priori,
21:43elle est plutôt défendante
21:44de Retailleau.
21:45Tous ces gens-là,
21:46en fait, soutiennent Retailleau,
21:47alors qu'avant,
21:48ils étaient dans le camp d'en face,
21:51parce qu'on a écrit
21:52dans le papier
21:53une espèce de barrage
21:54antivoqué
21:55qu'une reconstitution
21:56des camps d'avant.
21:57Par contre,
21:58Sarkozy soutient
21:59Retailleau aujourd'hui.
22:00Bon, il ne l'a pas dit
22:01publiquement,
22:02mais en fait,
22:03Sarkozy, lui,
22:04donc Retailleau,
22:05ce n'est pas son truc
22:06du tout de base
22:07vu qu'ils étaient,
22:08donc,
22:09c'était le camp en Fillon.
22:10Mais en fait,
22:11Sarkozy défend
22:12depuis 2022
22:13que la Macronie
22:14et la droite
22:15se mettent ensemble
22:16pour faire une coalition
22:17très large.
22:18Et en fait,
22:19c'est un peu
22:20une coalition très large.
22:21Et du coup,
22:22il est tellement content
22:23que Retailleau
22:24valide ce truc-là,
22:25soit rentré dans ce truc-là,
22:26là où Wauquiez
22:27incarne la volonté
22:28de maintenir
22:29une sorte de barrage
22:30entre les deux camps,
22:31que du coup,
22:32on sait
22:33que maintenant,
22:34les relations
22:35entre Sarkozy
22:36et Retailleau
22:37se sont vraiment
22:38apaisées
22:39et ils se voient beaucoup.
22:40Donc,
22:41et même
22:42dans un proche
22:43de Sarkozy,
22:44tout ça,
22:45il a vraiment fait aussi,
22:46et c'est grâce à Sarkozy
22:47que Macron et Retailleau
22:48se sont rapprochés.
22:49Sarkozy aussi a théorisé
22:50quand il est passé
22:51à l'intérieur
22:52que le seul moyen
22:53d'être visible
22:54et de pouvoir être
22:55entendu en politique,
22:56c'était d'être dans
22:57l'action gouvernementale.
22:58Sarkozy l'a très bien compris,
22:59il a tout de suite
23:00accepté l'offre
23:01de Michel Barnier
23:02en septembre,
23:03et surtout,
23:04il a fait une campagne
23:05assez active
23:06après la censure
23:07de Michel Barnier
23:08pour rempiler à Beauvau.
23:09Ce que Wauquiez
23:10n'a pas totalement perçu,
23:11en tout cas,
23:12ça n'a pas été
23:13sa stratégie
23:14d'aller au gouvernement.
23:15Et ce que fait
23:16Retailleau,
23:17c'est typiquement
23:18qu'il a fait
23:19une campagne
23:20qui a été très active
23:21pendant ses années
23:22à l'intérieur,
23:23où il fait
23:24des médias
23:25matin, midi et soir,
23:26une annonce
23:27ou un mot,
23:28une parole
23:29plus fracassante
23:30les unes que les autres
23:31qui s'enchaînent.
23:32Donc, je pense que oui,
23:33Sarkozy peut aussi
23:34se retrouver là-dedans.
23:35Et alors,
23:36pourquoi est-ce que
23:37Laurent Wauquiez
23:38est détesté
23:39par son propre camp ?
23:40Qu'est-ce qui s'est passé ?
23:41Alors,
23:42Wauquiez s'est fait
23:43beaucoup d'ennemis.
23:44Il faut voir aussi
23:45que LR,
23:46c'est devenu
23:47un petit clan,
23:48avec un peu
23:49toujours les mêmes gens,
23:50pas beaucoup
23:51de nouvelles personnalités
23:52qui sont venues.
23:53C'est un peu étouffant
23:54comme atmosphère,
23:55ça ne respire pas trop.
23:56Donc bon,
23:57les gens avec qui
23:58vous vous êtes brouillés
23:59il y a dix ans,
24:00ils sont toujours là
24:01et il n'y en a pas trop
24:02des nouveaux.
24:03Donc, il y a aussi
24:04ce truc-là où
24:05le passé est assez lourd
24:06dans ce parti.
24:07Ce qu'on n'a peut-être
24:08pas rappelé tout à l'heure,
24:09c'est que Wauquiez,
24:10il a été lui-même
24:11président du parti
24:12après la défaite
24:13de François Fillon.
24:14Il devient du coup
24:15président du parti
24:17en fin 2017,
24:18début 2018.
24:20Et il le reste
24:21jusqu'à la seconde
24:23défaite massive,
24:25même si maintenant
24:26ils sont habitués
24:27de DLR,
24:28qui sont les européennes
24:29de 2019,
24:30où c'est Bellamy,
24:31François Octavie Bellamy,
24:32qui tombe à 8%,
24:33ce qui à l'époque
24:34est vraiment un score
24:35très bas pour le parti,
24:36même si maintenant
24:37ils sont habitués.
24:38Et à ce moment-là,
24:39du coup,
24:40il y a tous les barons
24:41qui demandent la tête
24:42de Wauquiez
24:43et qui le poussent
24:44à la démissionnée
24:45de la présidence du parti.
24:46Et c'est pour ça qu'il part
24:47et il fait une espèce
24:48de traversée du désert.
24:49Donc, il est revenu
24:50peu à peu
24:51et définitivement,
24:52cet été,
24:53en redevenant député
24:54de Haute-Loire.
24:55Il redevient...
24:56Enfin, il était
24:57président de région
24:58et donc,
24:59il se concentre
25:00sur sa région
25:01et voilà.
25:02Et en fait,
25:03de cette période-là,
25:04lui, il a gardé
25:05des griefs très importants
25:06contre tous ces barons
25:07qui ont demandé sa tête,
25:08qui sont des gens
25:09comme Pécresse,
25:10comme Bertrand,
25:11etc.
25:12Et après,
25:13plus globalement,
25:15il a une méthode...
25:16Ouais, peut-être
25:17qu'on peut s'arrêter là-dessus.
25:18La méthode de Retailleau,
25:19c'est d'avoir
25:20une ligne politique
25:21très dure,
25:22mais par contre,
25:23d'être très conciliant.
25:24Il a été président
25:25du groupe LRE au Sénat,
25:26dans lequel il faut faire
25:27alliance avec les centristes
25:28parfois,
25:29et dans lequel
25:30il y a plein de sensibilités.
25:31Et Retailleau,
25:32il a pour habitude,
25:33même si lui,
25:34il a sa ligne un peu dure,
25:35d'essayer de faire
25:36plaisir à tout le monde
25:37quand quelqu'un
25:38n'est pas content,
25:39d'un peu arrondir
25:40les angles et tout ça.
25:41Et c'est pour ça
25:42que ça se passe bien aussi
25:44le fait qu'il a une ligne dure.
25:45Là où Wauquiez,
25:46la formule un peu,
25:47c'est avec lui,
25:48soit vous êtes un esclave,
25:49soit vous êtes un ennemi,
25:50c'est qu'il a
25:51cette espèce de côté
25:52où il veut que les gens
25:53soient soit avec lui,
25:54soit contre lui.
25:55Et une espèce de...
25:56Du coup,
25:57il a un côté
25:58un peu gourou,
25:59c'est-à-dire qu'on sait
26:00qu'il est très dans la séduction,
26:01il a beaucoup de fans,
26:02en fait,
26:03qui sont vraiment
26:04des fans un peu hardcore.
26:05Mais c'est vrai,
26:06parce qu'il s'est fait réélire
26:07président de région,
26:08je veux dire,
26:09c'était le mieux réélu
26:10de France et tout.
26:15C'est assez impressionnant
26:16à quel point il est populaire.
26:17Mais par contre,
26:18ceux qui ne sont pas avec lui
26:19sont contre lui
26:20et là,
26:21il est extrêmement brutal
26:22et il est capable
26:23de faire des coups
26:24de billard à huit bandes
26:25pour essayer de,
26:26en gros,
26:27se venger des gens
26:28qui considèrent
26:29comme étant ses ennemis
26:30puisqu'ils ne sont pas
26:31avec lui.
26:32C'est vraiment ça,
26:33la tradition
26:34quand on s'empare d'un parti
26:35à LR,
26:36mais aussi dans un autre,
26:37surtout quand c'est
26:38un scrutin interne,
26:39c'est quand même
26:40de s'ouvrir
26:41à l'autre courant
26:42qu'on a affronté,
26:43quand il est élu
26:44en décembre 2017.
26:45Il intègre
26:46plus ou moins
26:47Virginie Calmel,
26:48donc on a déjà parlé d'elle
26:49qui était plutôt
26:50une tenante
26:51de la ligne libérale
26:52à droite,
26:53plus ouverte
26:54sur les questions de société,
26:55etc.
26:56Il l'intègre dans l'équipe,
26:57mais très vite,
26:58elle dénonce ses méthodes,
26:59elle dénonce son management,
27:00son style brutal
27:01et il finit clairement
27:02par la limogée.
27:03Et ça,
27:04ça,
27:05ça,
27:06à droite,
27:07tout le monde a vu
27:08un petit peu
27:09ce qu'était
27:10un invoqué chef.
27:11Ça, c'est resté.
27:12Et un autre épisode,
27:13je ne sais pas
27:14si vous en souvenez,
27:15c'est en février 2018,
27:16il me semble,
27:17où Wauquiez
27:18est invité à donner
27:19une conférence
27:20dans une école de commerce
27:21à Lyon
27:22et où ses propos
27:23sont enregistrés
27:24et diffusés,
27:25il me semble,
27:26dans Cet de Quotidien
27:27et où il raconte
27:28notamment
27:29comment il se comporte
27:30dans les médias
27:31et où il dit ce mot,
27:32on raconte du bullshit
27:33dans les médias,
27:34voilà.
27:35Et là...
27:36Et il flingue des mecs
27:37aussi,
27:38des mecs de...
27:39Et il flingue des mecs,
27:40il a des mots
27:41très durs
27:42contre Darmanin,
27:43Darmanin lui en voudra,
27:44Sarkozy aussi.
27:45Et cette image-là
27:46d'insincérité
27:47de Wauquiez,
27:48elle n'est jamais
27:49vraiment passée.
27:50Son entourage,
27:51aujourd'hui,
27:52en est conscient
27:53et surtout,
27:54ses rivaux le disent,
27:55c'est très difficile
27:56de lui faire confiance.
27:57Je voudrais relever,
27:58en parlant de Wauquiez,
27:59un commentaire
28:00qu'on a reçu
28:01dans le chat.
28:02Quelqu'un qui vous demande
28:03où est-ce qu'on en est
28:04des affaires de Wauquiez,
28:05dîner,
28:06utilisation des moyens
28:07de la région
28:08pour ses ambitions présidentielles,
28:09etc., etc.
28:10Est-ce qu'il y a
28:11de l'info là-dessus ?
28:12Je ne saurais pas dire
28:13où en sont judiciairement
28:14ces affaires.
28:15Ce qui est sûr,
28:16c'est qu'au sein
28:17de l'électorat LR,
28:18ces affaires-là
28:19ont très peu de prise.
28:20L'électorat LR,
28:21tu l'as dit,
28:22LR,
28:23c'est devenu
28:24vraiment un parti
28:25microscopique.
28:26Il n'y a vraiment
28:27plus de gens
28:28et ça passe,
28:29ça glisse
28:30assez sur
28:31cet électorat.
28:32Peut-être que ça
28:33lui causera du tort
28:34en 2027,
28:35surtout si
28:36judiciairement,
28:37ça avance.
28:38Je ne suis pas sûr
28:39que c'est une incidence
28:40très forte
28:41sur ce scrutin-là.
28:42Et quand on parle
28:43d'affaires,
28:44tout début de ce stream,
28:45il y a quelqu'un
28:46dans le chat
28:47qui se demandait
28:48si on allait parler
28:49de Douglas Le Chien.
28:50Déjà, pour commencer,
28:51on va peut-être vous rappeler
28:52ce que c'est ce truc
28:53de Douglas Le Chien.
28:54C'était une enquête
28:55de Dominique Albertini
28:56en 2022
28:57ou en 2021,
28:58je ne sais plus.
28:59En 2022.
29:00Il y avait plusieurs
29:01journalistes de Libération.
29:02Il y avait plusieurs
29:03journalistes de Libération,
29:04mais effectivement
29:05enchapellés par Dominique
29:06qui couvrait la droite
29:07à l'époque.
29:09Le contexte,
29:10c'est que les Républicains
29:11ne savaient pas
29:12comment départager
29:13leurs candidats.
29:14Ils ne voulaient pas
29:15faire de primaire,
29:16mais finalement,
29:17ils font quand même
29:18une primaire fin 2021,
29:19donc décembre 2021,
29:20pour départager
29:21quatre candidats.
29:22Xavier Bertrand,
29:23Valérie Pécresse,
29:24Michel Barnier
29:25et...
29:26Philippe Juvin.
29:27Et Philippe Juvin.
29:28Il n'y avait pas Ciotti,
29:29non.
29:30Non, non.
29:31Si, il y avait Ciotti.
29:32Si, il y avait Ciotti.
29:33Et Eric Ciotti, pardon.
29:34Donc, cinq candidats.
29:35Et donc,
29:36c'est finalement
29:37Valérie Pécresse
29:38qui gagne
29:39et qui, du coup,
29:40est la candidate
29:41à la présidentielle.
29:42Et je ne sais plus
29:43exactement à quelle période,
29:44en février-mars,
29:45mais ça doit être
29:46quelque chose comme ça,
29:47non ?
29:482022.
29:49Oui, 2022,
29:50février-mars.
29:51Donc, Libération
29:52révèle
29:53une affaire
29:54sur, en fait,
29:55le corpus
29:56électoral,
29:57c'est-à-dire
29:58les adhérents
29:59qui ont pu voter
30:00ou pas à cette primaire
30:01et révèle,
30:02notamment,
30:03puisque c'est
30:04une assez longue enquête,
30:05que...
30:06qu'un chien
30:07a pu voter
30:08à cette primaire.
30:09C'est-à-dire qu'en fait,
30:10donc, ils ont...
30:11Il y a aussi
30:12des histoires
30:13de Valérie Pécresse
30:14qui a fait voter
30:15des ressortissants
30:17chinois,
30:18non ?
30:19C'est ça ?
30:20Je ne sais plus,
30:21c'est des...
30:22Donc, il y avait un chien,
30:23tu l'as dit,
30:24il y avait une personne
30:25décédée,
30:26il y avait des personnes
30:27qui ne parlaient pas français.
30:28En fait,
30:29ce que cette enquête
30:30démontrait,
30:31c'était la formidable
30:32capacité de ce parti
30:33à gonfler artificiellement
30:34un corps électoral.
30:35C'est-à-dire,
30:36qu'il fallait,
30:37dans le jargon,
30:38faire des cartes
30:39et ensuite
30:40les inciter à voter
30:41pour le candidat.
30:42Ça, ça a été
30:43donc démontré,
30:44c'était des irrégularités.
30:45À l'époque,
30:46il faut se rappeler
30:47comment Valérie Pécresse
30:48balayait cette enquête
30:49en disant...
30:50Enfin,
30:51balayait
30:52d'un revers de main.
30:53Ça a quand même
30:54laissé
30:55des traces
30:56chez LR
30:57parce que ça a
30:58entaché
30:59la sincérité
31:00du scrutin
31:01et surtout
31:02quand
31:03Retailleau
31:04et Éric Ciotti
31:05s'affrontent
31:06pour la présidence,
31:08certains cadres LR
31:09alertent
31:10sur le fait
31:11que ça puisse repartir.
31:13Il y a une instance
31:14au parti,
31:15la haute autorité
31:16qui, normalement,
31:17est censée veiller
31:18à ces fraudes.
31:19Mais c'est devenu
31:20un petit peu
31:21une marque de fabrique
31:22à droite
31:23et dans ce parti,
31:24de faire des cartes
31:25abondamment,
31:26de ne pas être
31:27trop regardant.
31:28Mais du coup,
31:29aujourd'hui,
31:31cette primaire,
31:32elle est très
31:33observée
31:34d'un point de vue
31:35fraude.
31:36Il y a une place
31:37importante du fichier
31:38des adhérents.
31:39Est-ce que vous pouvez
31:40nous expliquer ça ?
31:41Le fichier
31:42des adhérents,
31:43comme tu dis,
31:44c'est un peu
31:45le nerf de la guerre.
31:47C'est un fichier
31:48aujourd'hui
31:49qui, selon le parti,
31:50compte
31:5143 800
31:52adhérents
31:53à jour
31:54de cotisation.
31:57Les futurs adhérents
31:58ont jusqu'à mi-avril
31:59pour réadhérer,
32:00se réengager
32:01financièrement
32:02auprès du parti
32:03pour obtenir
32:04leur carte
32:05et ensuite pouvoir voter.
32:06Donc là,
32:07on va avoir
32:08un mois et demi
32:09de course aux cartes.
32:11Ce fichier-là,
32:12aujourd'hui,
32:13il est détenu
32:14par Bruno Retailleau,
32:15qui donc a déjà été
32:16candidat pour
32:17la présidence du parti.
32:18Il est détenu
32:19aussi par les équipes
32:20Wauquiez,
32:21parce qu'il a été
32:22à la tête du parti.
32:23Officiellement,
32:24les quatre dirigeants
32:25du parti disent
32:26qu'ils sont
32:27très vigilants,
32:28qu'il n'y aura
32:29pas de débordement,
32:30pas de fraude.
32:31J'ai envie de dire
32:32qu'on verra.
32:33Peut-être Bruno Retailleau
32:34est ministre de l'Intérieur
32:35aujourd'hui.
32:36Je pense que ces équipes
32:37vont quand même être
32:38très vigilantes là-dessus.
32:39En tout cas,
32:40c'est ce qu'on peut se dire.
32:43On verra pour Laurent Wauquiez
32:45et Retailleau.
32:46Ce qui est sûr,
32:47c'est que les deux,
32:48en tout cas,
32:49se sont lancés
32:50dans une course aux cartes
32:51et ils sont dans
32:52les fédérations LR
32:54tous les jours.
32:55Enfin, pas tous les jours,
32:56mais ils vont enchaîner
32:57les réunions publiques
32:58dans les prochaines semaines.
33:01On verra,
33:02on verra, on verra.
33:03Wauquiez est un peu en difficulté
33:04parce qu'il est isolé
33:05et qu'aucun baron
33:06en presse
33:07ne le soutient.
33:08Et que du coup,
33:09tout le monde parle de Retailleau.
33:10La presse aussi soutient
33:11Retailleau.
33:12Enfin, la presse de droite
33:13et d'extrême droite.
33:14Mais Wauquiez,
33:15il a un atout,
33:16c'est que du coup,
33:17il est moins occupé
33:18que Retailleau
33:19qui est quand même
33:20ministre de l'Intérieur.
33:21Et du coup, là,
33:22ces équipes disent
33:23qu'il va faire
33:24une campagne de terrain
33:25où limite,
33:26il va aller voir
33:27chaque militant
33:28parmi les 30 000,
33:2940 000
33:30militants
33:31qu'il va y avoir.
33:32Et c'est vrai
33:33que Wauquiez,
33:34il est connu
33:35pour savoir faire
33:36des campagnes de terrain
33:37de façon un peu
33:38machine de guerre.
33:39Et surtout,
33:40il a un côté un peu
33:41compétiteur
33:42acharné
33:43de trois éléments
33:44biographiques
33:45sur le personnage
33:46qui est que quand même,
33:47il est
33:48major de l'ENA,
33:49premier à la grègue d'histoire,
33:50normalien,
33:51qu'il revendique
33:52d'avoir jamais perdu
33:53aucune élection
33:54sur son nom.
33:55Ce qui est vrai,
33:56mais du coup,
33:57ses adversaires disent
33:58qu'il ne se présente pas
33:59quand il a peur
34:00de les perdre.
34:01Ce qui est vrai aussi.
34:02Et cette fois-ci,
34:03il n'avait pas
34:04particulièrement envie
34:05d'y aller.
34:06Donc, du coup,
34:07peut-être que celle-là,
34:08c'est celle qu'il va perdre
34:09parce que c'est celle
34:10qu'il n'était pas sûr
34:11de gagner et qu'il aurait
34:12voulu s'éviter
34:13de toute évidence.
34:14Mais du coup,
34:15que ce soit du coup,
34:16quand il a gagné
34:17la mairie du Puy
34:18ou ensuite
34:19la région,
34:20il a ce côté
34:21un peu
34:22force de frappe
34:23pour créer
34:24des gens
34:25qui lui sont fidèles,
34:26qui eux-mêmes
34:27vont être
34:28déroulés d'opinions
34:29et lui,
34:30aller voir chaque personne
34:31et lui dire
34:32de le soutenir.
34:33Donc, ça va être
34:34assez intéressant
34:35à voir.
34:36Dans le chat,
34:37on a Kayo Nachi
34:38qui dit
34:39« Wauquiez-Rotaillot,
34:40on a un peu l'impression
34:41de voir un remake
34:42de la rivalité
34:43Sarkozy-De Villepin ».
34:44Vous confirmez ?
34:45Ça voudrait dire
34:46qu'il y a
34:47la présidentielle
34:48en ligne de Myr
34:49derrière pour les deux,
34:50ce qui est probable.
34:51Wauquiez,
34:52ça fait longtemps
34:53qu'il ne cache
34:54pas son envie
34:55d'être candidat
34:56à la présidence
34:57de la République.
34:58Rotaillot
34:59ne le cache pas
35:00non plus.
35:01Il dit
35:02« Je n'ai pas
35:03le virus
35:04de la présidentielle
35:05officiellement »
35:06mais il dit aussi
35:07« colline après colline
35:08et on verra
35:09ensuite ».
35:10Ce qui est sûr,
35:11c'est que
35:12ce match
35:13entre deux hommes
35:14un peu forts
35:15ou qui prêtent
35:16la lumière
35:17à droite,
35:18c'est un classique.
35:19Et en général,
35:20ça finit mal
35:21ou ça finit
35:22d'une manière
35:23assez violente.
35:24Justement,
35:25en tenant sujet
35:26vous l'avez dit,
35:27les Républicains
35:28aujourd'hui,
35:29c'est quand même
35:30un petit parti.
35:31Est-ce que
35:32cette primaire,
35:33elle peut avoir
35:34un impact
35:35sur ce qui va se passer
35:36en 2027 ?
35:37Est-ce que cette primaire,
35:38ce congrès
35:39des Républicains
35:40va rebattre
35:41un peu les cartes
35:42du jeu politique
35:43actuel ?
35:44Oui,
35:45c'est sûr
35:46qu'on l'a peut-être
35:47un peu mentionné
35:48et on peut
35:49un peu plus en parler
35:50que ce soit
35:51le Bloc central,
35:52la Macronie
35:53ou
35:54le RN.
35:55Ils regardent
35:56très attentivement
35:57cette élection
35:59et toutes les personnalités,
36:00comme par exemple
36:01Édouard Philippe,
36:02qui veulent se présenter
36:03en 2027
36:04ou qui sont déclarés,
36:05sont attentives
36:06à ça.
36:07Il y a quelque chose
36:08qui vient d'arriver
36:09dans le débat public
36:10qui n'était pas trop
36:11le cas avant,
36:12qui est que certaines
36:13personnes à droite
36:14et au centre,
36:15c'est-à-dire en Macronie
36:16et chez LR,
36:17aujourd'hui,
36:18ont été converties
36:19à l'idée,
36:20alors qu'avant,
36:21il n'y avait un peu que
36:22Jean-François Copé,
36:23en gros,
36:24qu'il fallait un candidat
36:25unique de la droite
36:26et du centre
36:27en 2027,
36:28au vu
36:29de la tripartition
36:30de la vie politique
36:31qu'on a un peu
36:32observée déjà
36:33en 2022
36:34et qui s'est vraiment
36:35un peu solidifiée
36:36lors des législatives
36:37en 2024.
36:38Et du coup,
36:39qui suppose
36:40d'avoir ce bloc
36:41extra-droite,
36:42ce bloc gauche
36:43et un bloc
36:44qui est celui
36:45qui gouverne
36:46actuellement droite
36:47et centre.
36:48Et donc,
36:49il y a vraiment
36:50un débat sur
36:51est-ce qu'il faut
36:52un candidat unique
36:53?
36:54Après, là,
36:55c'est vraiment un jeu
36:56un peu tectonique
36:57des plaques, quoi,
36:58parce que
36:59toute la question,
37:00c'est si
37:01Retailleau,
37:02c'est le candidat
37:03de la droite
37:04et du centre,
37:05comme il est trop
37:06conservateur,
37:07ça va libérer
37:08un espace social-démocrate
37:09pour le PS
37:10et l'aile gauche
37:11de la Macronie.
37:12Mais en même temps,
37:13si c'est Édouard Philippe,
37:14il peut leur piquer
37:15leur espace
37:16et du coup,
37:17il n'y aura pas
37:18de place
37:19pour un candidat
37:20social-démocrate.
37:21Du coup,
37:22comment les espaces
37:23vont se configurer,
37:24quoi ?
37:25Ce qui est assez paradoxal,
37:26c'est qu'on sait
37:27et on écrit en chronique
37:28depuis des années maintenant
37:29qu'LR est mort,
37:30que c'est un parti
37:31lilliputien
37:32pour reprendre
37:33l'expression
37:34de François Hollande
37:35et qui
37:36ne pèse plus
37:37grand-chose,
37:38mais on a quand même
37:39deux candidats
37:40qui pensent
37:41tous les deux
37:42à 2027
37:43et qui ont quand même
37:44envie de s'emparer
37:45de cette machine
37:46partisane
37:47parce que derrière,
37:48c'est quand même
37:49encore des élus locaux,
37:50c'est encore
37:52ce qui est...
37:53Pour l'instant,
37:54les deux disent
37:55l'élection,
37:56cette élection interne
37:57n'est pas liée à 2027.
37:58Ça, c'est dans le discours
37:59très officiel,
38:00mais on sait aussi
38:01qu'à droite,
38:02il y a une tradition
38:03depuis
38:04des décennies,
38:05c'est que celui
38:06qui s'empare du parti
38:07est légitimement
38:08candidat
38:09pour la présidentielle.
38:10C'est Chirac,
38:11Sarkozy.
38:12On verra,
38:13c'est pour ça
38:14que l'élection
38:15entre les deux
38:16est quand même assez...
38:17va être assez disputée
38:18et surtout,
38:19chacun va y jouer
38:20un rôle
38:21assez gros,
38:22même si ça n'empêche pas
38:23après l'un ou l'autre
38:24de concourir à la présidentielle
38:25sans le parti.
38:26Bon,
38:27avant de terminer
38:28cette discussion,
38:29moi, je veux vos pronoms.
38:30Wauquiez ou Rotaïo ?
38:34Si on devait mettre
38:35une code sportive
38:36sur Rotaïo aujourd'hui,
38:37elle serait très faible.
38:38Donc, j'ai plutôt envie
38:39de prendre
38:40la colle plus haute,
38:41mais...
38:43Parole aux adhérents.
38:45Ouais, non,
38:46c'est difficile de parier.
38:48Moi, j'ai l'impression
38:49que ça peut...
38:50À l'instant T,
38:52Rotaïo gagne
38:54en l'état des choses.
38:55Après,
38:56combien de temps
38:57est-ce qu'il va rester
38:58ministre de l'Intérieur ?
38:59Est-ce que dans un mois,
39:00le RN va le censurer ?
39:01Ou avant ?
39:02On ne sait pas,
39:03on est à l'abri de rien.
39:04Il faut comprendre aussi
39:05que la vie politique
39:06aujourd'hui,
39:07elle est hyper instable
39:08et que les donnes
39:09changent hyper rapidement
39:10et que du coup,
39:11en fait, ça se trouve
39:12que d'ici une semaine,
39:13il va se passer une dinguerie
39:14ou quelque chose
39:15qui va rebattre totalement
39:16les cartes.
39:17Et à ce moment-là,
39:18d'un coup,
39:19la vapeur va un peu
39:20s'inverser.
39:21Donc moi,
39:22je crois potentiellement,
39:23pas forcément
39:24en la victoire de Wauquiez,
39:25mais en une campagne
39:27qui peut ne pas se passer
39:29tout du long
39:30comme ce qu'on attend,
39:31en fait.
39:32Et en plus,
39:33c'est une campagne
39:34un petit peu en sous-marin,
39:35dans des fédés
39:36très petites
39:37aux quatre coins de la France.
39:38Donc,
39:39le cœur des militants
39:40n'est pas forcément facile
39:41à sonder
39:42pour les observateurs.