Laurent Wauquiez a annoncé ce jeudi 13 février sa candidature à la présidence de son parti, Les Républicains, au lendemain de celle du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
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00:00Mathieu Corsando, on va parler de la droite, parce que la guerre des chefs a commencé.
00:05Oui, et elle a déjà fait un mort, le problème c'est qu'il ne le sait pas encore.
00:09Il s'agit de Laurent Wauquiez. Ce matin, il annonce sa candidature à la présidence des Républicains dans une interview au Figaro.
00:14Hier soir, il tenait pour l'occasion un meeting à Valence devant 350 personnes, comme si de rien n'était regardé.
00:21Et c'est évidemment avec vous que je suis candidat à la présidence des Républicains.
00:28Alors, c'est le sens de l'action que je mène depuis des mois, explique Laurent Wauquiez au Figaro, et c'est vrai qu'il s'est donné du mal.
00:34Il a abandonné la présidence de sa région, Auvergne-Grand-Alpes, pour reprendre la tête de son parti après la trahison d'Éric Ciotti,
00:40et revenir à l'Assemblée à la faveur de la dissolution.
00:42Le problème, c'est que le député Haute-Loire s'est fait brûler la politesse, et avoir comme un bleu par un certain Bruno Retaillez.
00:50Le ministre de l'Intérieur qui s'est déclaré lui aussi candidat à la présidence des LR, mais il y a deux jours.
00:55Oui, Laurent Wauquiez avait pourtant tout fait pour le dissuader.
00:57Un énorme coup de pression la semaine dernière, lors d'un dîner entre les deux hommes, pour lui imposer une sorte de pacte.
01:03« À toi d'incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique », disait Laurent Wauquiez.
01:07« Sinon, tu porteras la responsabilité d'allumer une guerre des chefs dévastatrice ».
01:12Et bien voilà, on y est.
01:14Même pas peur pour le ministre de l'Intérieur, qui lui réfute l'existence du moindre pacte entre les deux hommes.
01:19Alors, il y a une seconde tentative de Laurent Wauquiez, ce matin, de le dissuader dans le Figaro.
01:23« La France a besoin d'un ministre de l'Intérieur à temps plein », dit-il.
01:27Sous-entendu, on ne peut pas être à la fois haut-gouvernement et chef de parti.
01:31C'est quand même assez nouveau, ça.
01:33C'est pourtant la tradition à droite.
01:34On se rappelle que c'est ce qu'avait fait Jacques Chirac, quand il était Premier ministre et patron du RPR.
01:38On rappelle que c'est ce qu'avait fait un certain Nicolas Sarkozy, quand il était patron de l'UMP et Place Beauvau.
01:42Ce qui donne d'ailleurs des idées à Bruno Rotaillot, parce que ça lui avait pas trop mal réussi à Nicolas Sarkozy.
01:47En fait, quand on est à sortir ce genre d'argument bancal, c'est généralement que ce n'est pas bien d'engager.
01:51Laurent Wauquiez a beau se décerner lui-même ce matin des brevets de courage, de constance et de clarté, son plan a échoué.
01:57Il voulait revenir sur la scène nationale, ne pas entrer au gouvernement pour ne pas se salir les mains,
02:01prendre la tête du parti en faisant le ménage et imposer tranquillou sa candidature en 2027.
02:06Caramba, encore raté.
02:07Oui, parce que Bruno Rotaillot a émergé.
02:09Oui, et parce que le patron des députés LR...
02:13Le députeron.
02:13Le députeron, voilà.
02:15L'a sous-estimé. Il avait sous-estimé Bruno Rotaillot en quelques mois.
02:18Bruno Rotaillot, il a imposé un style, un ton, des paroles fortes.
02:22Alors, on attend encore les résultats.
02:23Mais il s'est fait connaître des Français et puis il s'impose comme un poids lourd au gouvernement.
02:28Dans tous les sondages, il écrabouille Laurent Wauquiez qui souffre depuis longtemps, lui, on le sait, d'une image d'insincérité auprès des Français.
02:34Et comme rien ne les distingue sur le fond, ils sont tous les deux partisans d'une droite conservatrice,
02:38on voit mal pourquoi les militants et les sympathisants choisiraient le moins populaire quand on leur demandera de trancher.
02:44Le match n'est pas encore plié mais Bruno Rotaillot a fait le trou, comme on dit en langage sportif.
02:49Et on voit mal comment, en 90 jours, Laurent Wauquiez pourrait le rattraper.