Le mois de Ramadan bouleverse nos rythmes de vie : fatigue, stress, sommeil perturbé, surcharge mentale… Pourtant, avec les bons réflexes, il peut devenir un levier d’équilibre et de transformation. Dans cette émission, Meryem Coach décrypte les effets du jeûne sur le corps et l’esprit et propose des stratégies concrètes pour préserver son énergie.
Invitée: Meryem Lahlou DG de compétence plus
Invitée: Meryem Lahlou DG de compétence plus
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00:00Et bien le bonjour chers auditeurs, nous sommes ce matin, pour ceux qui nous rejoindraient
00:12à l'instant même, nous sommes avec Merym Lihlou, que vous connaissez sur notre antenne
00:16qui est déjà de compétences plus et qui est business coach.
00:19Bonjour, bonjour.
00:20Bonjour Badal, bonjour les auditeurs et Ramadan Karim.
00:23Bon c'est pas la première fois qu'on fait cette émission dans ce climat là, c'est
00:29vrai que c'est un peu différent, on a une autre énergie pendant que le corps s'abstient,
00:35que l'esprit est quelquefois difficile à rendre présent parce qu'effectivement il
00:45faut maintenir une forme de conversation, de concentration qui dans les périodes actuelles
00:52quelquefois sont difficiles, c'est difficile en effet d'être dans les meilleures conditions
00:56et ça va être aussi un des aspects que nous allons traiter durant notre émission
01:00ce matin.
01:01Alors j'imagine qu'il y a des façons de faire ou des façons d'être qui sont susceptibles
01:09de permettre aux uns et aux autres d'être plus adaptés, mieux dans son corps et dans
01:15son esprit.
01:16On a évoqué un volet nutritionnel hier avec notre invité, il y a beaucoup d'aspects,
01:20il y a le sommeil, il y a aussi des pratiques spirituelles puisque c'est un mois sacré,
01:27il y a différentes façons qu'on a d'être mieux présent au monde pendant ce mois de
01:32ramadan.
01:33Merci pour cette belle introduction, effectivement les rituels changent parce que déjà venir
01:42sur le plateau, ne pas avoir sa petite bouteille d'eau, son café, pour les accros et les
01:47addicts du café, désolé de situer ce sujet aussi tôt le matin, ça va peut-être les
01:53exciter ou les énerver un peu plus.
01:55Surtout ceux qui sont en train de conduire.
01:57Surtout ceux qui sont en train de conduire, mais vraiment c'est ça, c'est que le mois
02:01de ramadan, j'aime bien le dire, c'est un mois de reset absolu, c'est un mois de switch
02:07absolu, on passe de nourriture et de plaisir extérieur à une forme de nourriture et de
02:11plaisir intérieur et cette transition, on est au tout début du ramadan, on est la première
02:18semaine, on a passé à peine trois jours de jeûne, on est le quatrième jour de jeûne
02:23de ramadan et c'est vrai qu'il y a des modifications intenses que l'on sent au niveau de notre
02:28corps, de notre esprit, de notre présence, avec des difficultés qui varient d'un individu
02:33à l'autre.
02:34Je te dirais qu'on n'est pas égaux.
02:35Comme je l'ai dit dans une autre émission, on n'est pas égaux face au stress, on n'est
02:39pas égaux face à la pression, on n'est pas égaux dans des situations de vie différentes
02:43même si on est des frères et sœurs de la même famille, du même père et de la même
02:46mère.
02:47De la même façon, nous ne sommes pas égaux face au jeûne parce que nous n'avons pas
02:51les mêmes pratiques de sommeil, nous n'avons pas les mêmes habitudes alimentaires, nous
02:55n'avons pas la même résistance, la même agilité, etc.
02:59Mais bien sûr, si on est en bonne santé, le jeûne est hautement préconisé aujourd'hui
03:04par des études scientifiques mondialement connues, de la Russie à l'Allemagne en passant
03:09par la Suisse.
03:10Pas seulement dans la tradition musulmane où c'est une obligation.
03:14C'est préconisé dans beaucoup de traditions, beaucoup de civilisations, les orthodoxes
03:18jeunes, les catholiques jeunes, les musulmans jeunes.
03:21Bien sûr, il y a des variantes, on ne jeûne pas de la même façon, mais le principe est là.
03:27Le principe de l'abstinence est le même et j'aime beaucoup à dire ça.
03:31Très intéressant, dans une autre émission, on a parlé de conduite de changement, de
03:35flexibilité et d'adaptabilité et le jeûne et le mois de Ramadan pour nous, les musulmans,
03:41ça nous enseigne justement la flexibilité et l'adaptabilité et la résistance, l'endurance.
03:48Je sais qu'on a parlé aussi beaucoup et je le compare un petit peu à un sport d'endurance,
03:53le Ramadan, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon.
03:55C'est pour ça qu'il est très important d'installer des très bonnes habitudes à
03:59la fois mentales, émotionnelles, alimentaires après le coucher du soleil, des bonnes habitudes
04:06de sommeil, de récupération, des habitudes spirituelles pour ceux qui le souhaitent parce
04:11que c'est quelque chose de complet, d'holistique et on ne peut pas l'aborder d'une seule et
04:16unique manière.
04:17On parlera beaucoup de psychologie ce matin, on parlera beaucoup d'accompagnement pour
04:22le bien-être parce que ton émission elle s'intitule « Bien-être pendant ce mois
04:26et au-delà » mais pendant ce mois, la dimension bien-être revêt une dimension très importante.
04:32Le mois sacré, pendant ce mois effectivement, il en est qu'il se rapproche davantage de
04:39la vie de l'esprit et les rituels et la vie de l'esprit, quelquefois ce sont deux
04:44choses qui vont très bien ensemble.
04:47De ce point de vue, c'est aussi une attente quelquefois de ceux qui ont la pratique régulière
04:57du mois sacré de ramadan, une attente annuelle, on attend quelquefois ce moment même s'il
05:03y a ces changements qu'on appréhende plus ou moins bien parce que c'est vrai que dans
05:08la pratique, quelquefois nous avons une tentation de céder à la pulsion puisque dans la pratique
05:21de la rupture du jeûne, on peut parfois effectivement concepter des pratiques alimentaires des
05:26files d'attente, on en parlait hier, considérable au niveau des boulangeries, les boulangeries
05:32on ne fait pas nécessairement que du bien à son corps mais quelque part on peut dans
05:39cet aspect plus global peut-être faire du bien à son esprit et de ce point de vue,
05:44on peut quelquefois essayer d'améliorer parce que chaque individu il peut sentir dans ce
05:50mois sacré qu'il est tel ou tel aspect dans sa pratique ou dans ses rituels ou dans sa
05:54façon d'aborder le ramadan qu'il peut améliorer et je crois que c'est peut-être l'esprit
05:59qu'on voudrait donner à notre conversation aujourd'hui. S'il fallait, Marème Lihelou,
06:04rendre compte d'une expérience en la matière et qui sait d'une progression dans la façon de
06:10vivre ce mois de ramadan, quels seraient les points les plus immédiats, les plus saillants
06:15que tu voudrais partager ce matin avec ceux qui nous écoutent ? Vraiment tu fais bien de le dire
06:21parce qu'effectivement c'est une conversation qu'on fait à quatre mains, c'est un mois d'hygiène de
06:28vie. Tu sais dans d'autres émissions, dans plein d'émissions qu'on a fait, on part de la relation
06:33entre l'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, qu'est-ce que l'entreprise peut
06:37faire pour nous dans différentes situations d'accompagnement, qu'est-ce qu'on peut faire
06:40pour l'entreprise et moi je dirais que le ramadan est une période de bilan. Tu sais, nous avons la
06:48chance de vivre une période de bilan, une période de recul parce que les horaires de travail sont
06:53aménagés, c'est le cas de beaucoup d'entreprises bien évidemment dans plusieurs pays musulmans et
06:58compris dans notre pays et cet aménagement-là, cette flexibilité-là en termes d'horaires, que ce
07:04soit même pour les horaires d'école, que ce soit pour les horaires de travail, que ce soit pour...
07:09C'est une période de prise de conscience et vraiment j'insiste sur ce point-là, une période de prise
07:14de conscience. Déjà la première chose c'est de surveiller les changements qui s'observent sur le
07:19plan de notre corps. On ne se réveille pas de la même façon, on a peut-être plus de bouffée de
07:24chaleur, moins de bouffée de chaleur, on a peut-être un sommeil qui est agité, on se réveille
07:29plusieurs fois la nuit parce que justement on boit de l'eau, du thé, des cafés, des boissons, des jus
07:34tout au long de la nuit donc nous partons à l'espace pour adapter plus souvent et donc
07:42effectivement c'est vraiment redevenir acteur, actrice de sa vie et observer les changements à
07:48la fois superficiels que je viens de constater mais aussi les changements plus profonds qui
07:52s'installent et se dire que qu'est-ce que je dois faire de différent parce que que ce soit sur le
07:57plan spirituel ou là que ce soit sur le plan personnel, les grands changements de notre vie
08:03nous incitent à cette réflexion qu'est-ce que je peux changer dans ma vie, qu'est-ce que je dois
08:07changer de ma vie, à quoi je dois renoncer et finalement qu'est-ce qui est positif aussi chez
08:11moi. Ce n'est pas forcément toujours changer quelque chose, c'est se dire sur quoi je dois
08:16capitaliser dans ma vie, si c'est ma famille, si c'est Salat Rahim, si c'est mes amis, si ça me fait
08:21du bien ces moments de convivialité, de partage autour du Ftour, je les cultive, je passe plus
08:28de temps avec ma famille et je me nourris intérieurement, émotionnellement de ces relations
08:33là qui deviennent je dirais plus belles et plus solides pendant le mois de ramadan peut-être que
08:38au bout d'un moment il y aura des tensions de l'héritabilité c'est tout à fait normal mais
08:43disons que nous avons et les scientifiques constatent et les psychologues constatent un
08:49changement au niveau de notre cinq sens. Nous n'appréhendons plus la réalité de la même
08:54manière quand on est jeûneur que quand on ne l'est pas. Nous avons peut-être nos sens qui
09:00deviennent plus aguisés avec le temps tout au long de la journée et d'ailleurs on recommande
09:04d'ailleurs de faire les réunions les plus importantes ou les réflexions les plus importantes
09:09le matin plutôt que l'après-midi là où l'énergie baisse. Nous recommandons aussi d'observer des
09:13pauses plus régulières, pas une pause longue de midi mais plusieurs pauses disséminées au cours de
09:18la journée pour permettre au corps et à l'esprit qui est très sollicité de se recharger et de faire
09:24des breaks. Choisir les personnes que je fréquente aussi c'est la bonne période, les personnes qui me
09:30tirent vers le haut, éviter peut-être les personnes qui dont déjà mon énergie je dois la gérer autant
09:36que je la gère au mieux avec des personnes qui m'inspirent, qui m'élèvent, qui me donnent du peps
09:42et qui n'arrêtent pas à rabâcher tout au long de la journée, qui sont énervés, stressés, en colère
09:46etc. ça peut disons influencer en grande partie déjà que ça nous influence en temps normal je
09:54dirais mais ça va nous influencer encore plus pendant cette période et peut-être décider de
09:59développer des nouvelles compétences. Moi je vois plein de gens pendant le ramadan qui décident
10:03justement d'installer des nouvelles habitudes dans leur vie. Pour certains ils commencent à faire
10:07taraweh par exemple tous les jours en partant à la mosquée pour faire l'aïcha etc. ça leur permet
10:14en psychologie, l'appartenance à un clan, à une communauté est très importante pour sécuriser le
10:20mental humain, pour sécuriser les émotions et pour nous procurer de la joie. C'est quelque chose qui
10:27accroît le sentiment qu'on a de puissance et ce sentiment d'appartenance il est de nature à
10:35décupler cela et en ce sens il ne peut qu'avoir des effets bénéfiques. Et plusieurs scientifiques
10:41je t'assure, on n'a pas attendu que l'occident nous dit ça, on n'a pas attendu que les recherches
10:46en Russie nous dit ça mais pour ceux que ça intéresse il y a des reportages fabuleux d'Arte
10:50comme quoi le jeûne est une thérapie pour le corps et pour l'esprit parce qu'il y a un certain
10:55nombre de maladies mentales, un certain nombre je répète de maladies mentales qui peuvent être
11:00guéries ou mieux accompagnées grâce à la pratique du jeûne. Grâce à la pratique du jeûne parce que
11:07effectivement les scientifiques ont noté avec des recherches exhaustives sur plusieurs patients
11:12sur une durée très longue, ils ont noté qu'il y avait une réduction des inflammations dans le
11:19corps déjà. Une réduction des inflammations dans le corps et on le sait en psychologie qu'il y a un
11:23certain nombre de maladies qui sont dites somatiques. Ça veut dire que sur la base d'émotions
11:27négatives, d'un cumul de stress, d'un cumul de tension, de stress post-traumatique, d'expériences
11:34douloureuses vécues, il y a des choses qu'on emmagasine dans le corps. Le corps a une mémoire
11:38et il a été prouvé que le jeûne aidait à libérer ses mémoires et ses émotions négatives emprisonnées
11:46dans notre corps et aidait à mieux réguler nos émotions sur le temps pour se sentir en contrôle
11:53davantage. Donc en fait le jeûne nous donne une impression de liberté et de contrôle et de
11:58dépassement de soi et c'est ça ce qui est intéressant sur le plan psychique c'est quand
12:02l'être humain se dit je ne suis pas passif, je suis actif et acteur et je suis en mesure de me
12:09contrôler du matin au soir et vous savez que ça donne un sentiment de satisfaction intense. L'être
12:15humain a besoin de ressentir la satisfaction et la fierté. Et encore une fois c'est un sentiment
12:20de puissance si je suis addict et que je m'impose cette rigueur là pour effectivement me conformer
12:28à une règle que je considère intangible et que je la respecte pendant 30 jours et en effet c'est
12:36quelque chose qui de nature me donnait le sentiment d'avoir la main et le contrôle sur ma vie donc
12:42c'est un sentiment encore une fois de puissance. Alors on essaie d'avoir le contrôle mais modérément
12:47dans cette émission puisque nous avons aussi des moments musiques dont on essaie de profiter. Ce sont
12:52des courtes pauses dont tu parlais. Les fameuses courtes pauses. Avant de reprendre notre émission
12:59ceux qui souhaitent participer à la conversation même si je sais que les auditeurs sont plutôt
13:02économes de leur énergie pendant ce mois sacré, n'hésitez pas à nous contacter c'est de 10h jusqu'à
13:0911h30 et c'est au 05 22 95 36 70 ou 80. Les experts sont sur Atlantique. C'est vrai que bon quand on
13:24s'intéresse au bien-être c'est l'autre nom de ce que tu appelais la vision globale et holistique.
13:35L'hygiène de vie, l'hygiène vitale c'est l'autre nom de la naturopathie. Oui oui c'est vrai qu'on
13:42en a parlé récemment de la naturopathie, de ce qu'on met comme aliment dans notre corps et du
13:48moment où on les mange et des combinaisons et des mélanges qu'on fait. Et l'hygiène de vie si tu
13:53te rappelles dans la naturopathie on a parlé d'hygiène de vie alimentaire mais il y a aussi
13:58l'hygiène de vie sur le sommeil, il y a l'hygiène de vie sur le plan physique donc sportif et de
14:03mouvements, il y a l'hygiène de vie relationnelle et l'hygiène de vie spirituelle. Et c'est vrai
14:08que ça aide dans la vie. En fait un champ complète l'autre si tu veux. Si on parle du mois sacré de
14:15ramadan, là aussi je parle sous couvert de l'expérience et de l'expérience depuis des
14:21centaines d'années et pas seulement d'expérience, mon expérience ou celle de notre communauté
14:25présente. Des activités soutiennent d'autres activités. Peut-être que le jeûne peut sembler
14:31difficile. Les fameux cercles vertueux. Exactement. Peut-être que s'abstenir de manger et de boire
14:38pendant toute la journée ou de fumer pour certains à qui je souhaite bon courage et qui
14:44fument etc. S'abstenir et faire cette résistance par rapport à un certain nombre d'addictions et je
14:51sais ce que je dis puisque pour ceux qui consomment plus de 3, 4, 5 tasses de café par jour et qui fument
14:57un certain nombre de cigarettes par jour ou de thé, ça peut être une épreuve beaucoup plus
15:02difficile que pour ceux qui ne le font pas. Mais là aussi la foi et la foi rentrent dans
15:08la psychologie. On parle de la quête de sens et on parle de l'importance de se connecter à quelque
15:14chose qui est plus grand que soi pour nous sécuriser, pour nous donner le sentiment de
15:18sécurité et de gratitude. Cette connexion-là permettra effectivement aux jeûneurs de jeûner
15:25à la fois plus efficacement mais aussi plus sereinement mais aussi avec plus de résistance
15:30face aux challenges. Parce qu'on le dit c'est un mois de challenge, c'est un mois de défis
15:34individuel et collectif. On essaie de ne pas trop se disputer avec son voisin, on essaie de rester
15:40respectueux quand on conduit malgré des incivilités qu'on peut observer, on essaie de sauvegarder sa
15:46langue et sa parole aussi souvent que possible bien évidemment. Ça devient plus compliqué à la fin de
15:51la journée je l'avoue. Mais certains sont plus talentueux pour y parvenir. On utilise l'humour
15:57des fois. Je peux te garantir que la veille une personne m'a empêché le passage, elle avait
16:05largement... Je raconte cette anecdote-là parce qu'on devient comme ça, on devient plus rigide
16:09des fois. Et une personne pouvait stationner sa voiture et moi je pouvais stationner aussi ma
16:15voiture mais elle a préféré ne pas bouger malgré l'espace. Elle me disait moi je ne bouge pas.
16:21Je commençais à rigoler, je pouvais me disputer avec elle mais il n'était que midi. Donc je me
16:26suis dit si je m'engage dans une dispute de l'agressivité, qu'est-ce qui m'en restera
16:32comme énergie jusqu'à 18h30 ? Donc c'était ça ma question. Et heureusement je n'ai pas toujours
16:37cette prise de conscience. Des fois justement on est très réactif face à l'agressivité ou face à
16:42de la provocation. Ça peut arriver mais ce n'est pas la faute du jeûne. On le disait à la pause,
16:47beaucoup de gens disent ouais mais parce que c'est ramadan tu vois...
16:51Certains des auditeurs vont attendre la fin de l'anecdote.
16:53Les choses sont insupportables etc. Donc non c'est pas la faute du jeûne. C'est souvent
16:58cette adaptabilité, cette transition, le fait de passer de certaines addictions,
17:04de certaines habitudes à d'autres habitudes. Mais aussi c'est la faute du sommeil parce
17:07qu'on le prouve et les études le prouvent. Vu que notre sommeil est grignoté en amont et en aval,
17:13pour ceux qui se réveillent à 5 heures du matin pour prendre leurs souhauts, le fait que ce sommeil
17:19là soit grignoté ou haché tout au long de la nuit, et bien il y a un effet de cumul. Il y a
17:23un retard de sommeil qui s'observe. Plus d'irritabilité. Donc les gens ne sont pas
17:29irrités à cause du jeûne mais ils sont irrités à cause de leurs problématiques de sommeil parce
17:34qu'ils ne respectent pas leur temps de sommeil suffisamment. Et parfois aussi en raison de la
17:38difficulté à s'adapter par rapport effectivement aux restrictions. Parce que c'est vrai que la
17:42personne qui est addict se fait davantage violence pour respecter ce qu'elle considère être le plus
17:48important. C'est pour ça la question du sens est très importante. La question du sens c'est de se
17:53connecter à quelque chose qui est au-delà de la tradition mais qui est quelque chose, et dont
17:57j'espère cette émission va en parler, qui apporte beaucoup de vertu, beaucoup de bienfaits sur le
18:02plan psychique et physique. Ce n'est pas Karim Drôné qui va nous contredire et on ne va non
18:07plus pas grignoter son temps de parole. On va l'écouter pour le flash d'information qui nous
18:12présente à 10h30 mais également dans un peu moins d'une heure à 11h30 et on se retrouvera pour
18:18la suite de l'émission dans quelques minutes. Les experts sont sur Atlantique, jusqu'à midi.
18:23Sur ce titre on reprend le fil de notre conversation ce matin. On s'est naissé de s'intéresser au
18:30bien-être durant ce mois sacré et le bien-être ce sont des choses vraiment très très variées. On
18:36disait la vie de l'esprit, la vie du corps et de petites choses peuvent avoir de grandes incidences
18:41sur l'humeur et sur la façon avec laquelle on peut aborder cette expérience vécue du mois
18:48sacré du ramadan. Alors on était au chapitre sommeil. On était au chapitre sommeil parce qu'on
18:55a... C'est drôlement perturbé parce que aussi avec la pratique des écrans notre attention est
19:01sur sollicité et nos ancêtres n'avaient pas de temps de sur sollicitation durant ce moment-là,
19:12avec les lumières, les écrans et parfois effectivement les séries, les épisodes qu'on
19:22peut enchaîner et effectivement ça change quelque peu ce rapport qu'on a tout simplement à la façon
19:31de vivre ce mois sacré. Alors si on parlait que du chapitre du sommeil, évidemment qu'on va parler
19:36d'autres choses mais pour redémarrer cette émission, la question de la concentration et de la
19:41performance et de l'efficacité se pose. Il y a plusieurs rapports et plusieurs constats quand on
19:48parle avec les chefs d'entreprise ou les managers qui nous disent il y a une baisse de la productivité.
19:52Il y a même des gens qui nous disent je me sens beaucoup moins productif. Mais vraiment la
19:58question revient effectivement à ce que vous faites entre le moment du ftour et ce que vous
20:02faites au moment du sahur. Pourquoi ? Parce qu'effectivement nos grands-parents, nos parents
20:06ne vivent pas de la même manière que nous et ne vivent pas aussi comme nos enfants. Si on
20:12passe beaucoup de temps devant les films et les séries, ce qui peut être un plaisir de regarder
20:16une série pendant 30 minutes, je ne dis pas de renoncer à tous les plaisirs, mais si on passe à avaler
20:21comme ça plusieurs, à avaler c'est nos yeux qui avalent malheureusement plusieurs séries télé ou
20:27plusieurs films, certains de qualité, d'autres pas, mais jusqu'à des heures tardives le soir,
20:32évidemment que le matin, le lendemain matin, notre performance, notre concentration ne sera
20:37pas la même. Il n'y a pas de miracle. Et les dettes de sommeil s'accumulent. C'est sûr qu'on
20:45peut être résistant. Je parle de dette de sommeil évidemment. On peut être résistant très bien les
20:50premiers jours, la première semaine, mais si on continue d'enchaîner comme ça le rythme, le
20:54mauvais rythme face aux écrans la deuxième semaine, si on joue au plus pour les plus jeunes
20:58d'entre nous, les adolescents qui aiment jouer aux jeux vidéo, la deuxième et troisième semaine,
21:02quel va être notre état de fatigue ? Je pose ça la question, mais les gens connaissent très bien
21:06la réponse, parce qu'on a des expériences des années d'avant. Évidemment, mais quel sera
21:13notre état de fatigue au fur et à mesure que le mois s'accrée et avance ? Évidemment la réponse
21:18est claire. Donc il faut faire des choix. Il faut faire des choix, mais ce qui s'opère comme
21:24motivateur inconscient dans notre vie ou dans notre façon de vivre ce ramadan, c'est que quelque part,
21:33il est une contrainte qu'on accepte, qu'on fait sienne, parce que c'est une règle religieuse.
21:39Alors on essaie de desserrer la contrainte par rapport au plaisir de manger, par rapport au
21:44plaisir qu'on a à être diverti, à ne pas sentir le temps passer. C'est comme si, lorsqu'on perd le
21:54sens de la contrainte qu'on s'impose, on va chercher inconsciemment, entre guillemets,
22:00à compenser d'une autre façon, c'est-à-dire au plaisir qui n'a pas nécessairement d'incidence
22:10la meilleure sur notre bien-être, sur notre énergie vitale, sur notre performance. Même si
22:17le terme, je peux le mettre entre guillemets parce que je peux aussi entendre que, durant ce mois,
22:23certains attendent ce mois-là pour relâcher la pression et pour mettre au premier rang des
22:31pratiques religieuses ou d'autres aspects de la vie autres que la performance, la productivité ou
22:39effectivement ces choses-là qui peuvent avoir leur importance dans la vie ou au travail.
22:43Justement, je vais te surprendre, c'est paradoxal. Le jeûne en lui-même, qu'il soit intermittent tout
22:52au long de l'année, parce qu'il y a plein de gens qui jeûnent ce qu'on appelle le lundi et le jeudi,
22:56les jours de pleine lune, etc. C'est même dans nos traditions religieuses, mais hors religieuse
23:01aussi, le jeûne, par des preuves scientifiques, booste l'énergie et la bonne humeur. Donc,
23:07contrairement à ce qu'on peut penser, le jeûne ne diminue pas l'énergie, il augmente l'énergie.
23:13Contrairement à ce qu'on peut penser, le jeûne ne crée pas la mauvaise humeur, au contraire,
23:18il crée la bonne humeur. Mais c'est quoi les conditions et le contexte et l'environnement
23:23dans lequel on est qui peut favoriser les effets positifs du jeûne ou qui peut les enlever ? C'est
23:28ça la question. Mais tu sais que chimiquement parlant et intestinalement parlant et si on
23:34dispose d'un... parce que les biologistes ou en tout cas les recherches se sont intéressées aux
23:38effets du jeûne sur le corps, il a été montré qu'il y a un phénomène d'hyperfagie. C'est quoi
23:45ce phénomène-là ? Il y a un effet exceptionnel sur la santé dans le sens où les cellules mortes,
23:50les cellules vieilles, les cellules usées sont mangées littéralement parce qu'il y a ce mécanisme
23:56de combustion intérieure. Et même il y a une forme de réduction d'inflammation, d'augmentation du
24:02tonus, de boost de l'immunité. Tout ça parce qu'on produit davantage trois hormones qui sont
24:09l'hormone d'adrénaline, qui sont l'hormone du glucagon et l'hormone de croissance qui
24:12boostent davantage notre immunité pendant qu'on jeûne. Donc cette mobilisation en fait de nos
24:19réserves, le fait qu'on utilise les glucides immédiates comme combustibles, le fait qu'après
24:25le corps, une fois qu'il a mangé les glucides, il s'attaque aux lipides, le fait qu'on ne touche
24:30pas aux protéines de notre corps nous permet quand même d'être en excellente santé physique et
24:36mentale. Donc c'est pour ça que je dis attention à ne pas se tromper de, j'allais dire de coupable,
24:42même s'il n'y a pas de coupable dans cette histoire. La faute très souvent revient à quoi ?
24:46Revient à des phénomènes de stress. On a parlé du sommeil évidemment et je pense que c'est assez
24:51clair pour tout le monde, mais aussi à nos habitudes comportementales au quotidien. Si par
24:56exemple les gens me disent ouais je suis très stressée pendant le mois de ramadan parce que je
25:00cuisine, je fais etc. On sait que c'est un mois de surconsommation pour beaucoup de ménages. C'est
25:05pas dit que ce soit comme ça. C'est dit que ce soit un mois de solidarité, c'est dit que ce soit
25:09un mois d'abstinence. Ça a été écrit nulle part que ça doit être un mois de surconsommation ou
25:14d'excès alimentaire. C'est nous qui le choisissons. Un autre des titres possibles pour notre émission,
25:21c'est ce que je viens d'entendre, c'est pas dit que ce soit comme ça. Mais c'est pas dit que ce soit
25:26comme ça. Je dis simplement autrement, c'est que quand on aborde ce mois-là comme étant une
25:34contrainte qu'on subit parce que c'est une règle intangible, on ne comprend pas le sens. C'est pas
25:39la même chose que si on profite de ce moment-là pour le vivre pleinement, de se dire que c'est
25:50une autre façon qu'on a d'aborder le temps, d'aborder l'alimentation et qu'il est une richesse
25:56dans l'expérience vécue que de vivre ces choses de cette façon-là. Et quand on subit, en effet,
26:02on est beaucoup plus sensible aux sirènes du plaisir immédiat et aux sirènes aussi de
26:09l'assouvissement immédiat des pulsions, des plaisirs qui se sont apportés quand on va faire
26:16ses courses, quand on va préparer pour accueillir, disons, sa famille, sa famille, mais parfois des
26:26présences qui effectivement nous demandent quelquefois beaucoup d'énergie en raison aussi
26:32des contraintes qu'on s'imagine ou qu'on choisit de se mettre. Tout à fait. Voilà qu'on accepte
26:38de subir, entre guillemets. C'est peut-être l'expression... Tu sais ce qui revient souvent,
26:43Badr, quand je discute avec les clients ou les clientes ou les gens, ils me disent je n'en peux
26:49plus de des courses au supermarché après le travail, je n'en peux plus de la circulation qui
26:54devient ou des pics de circulation ou de trafic qui devient intense, je n'en peux plus de terminer
26:59le travail et de courir vers la maison pour préparer l'offre-tour et de rester debout. Donc
27:04effectivement, la surcharge est là. Je dis pas qu'elle n'est pas là. Même s'il y a un aménagement
27:10des horaires professionnels, même s'il y a un aménagement, une prise en conscience de la
27:14productivité, mais des fois très souvent aussi les gens trouvent que c'est beaucoup plus efficace
27:19de travailler après le tour et tant mieux pour eux. Mais la question c'est ça, c'est comment
27:24j'organise ma journée. En fait dans tout. Comment je gère mes priorités, comment j'organise ma journée.
27:29Si je suis stressé parce que je vais à la boulangerie tous les jours et avoir des files
27:33d'attente pas possible et courir vers la maison, et bien à ce moment-là peut-être que je fais toutes
27:37mes courses une fois par semaine au lieu de les faire comme ça quotidiennement et diminuer
27:42justement mon niveau de stress si la file d'attente me stresse. Et ceux qui nous écoutent ce matin
27:48vont nécessairement se demander, a-t-elle quelques recettes secrètes qu'elle s'appliquerait à elle
27:56même ? Parce que quand on a l'impression de subir, on est beaucoup plus sensible ou en attente
28:03de recettes miracles en la matière. Et je ne suis pas certain que la formule existe en dehors de
28:13ses attentes, de ses désirs à soi-même. C'est-à-dire ce sont nécessairement des choses personnelles qui
28:20peuvent faire en sorte qu'on aborde peut-être la pression qu'on s'impose différemment.
28:26Il y a plein de techniques, d'astuces comme celle que je viens de dire par exemple de faire ses
28:33courses une fois par semaine au lieu de les faire quotidiennement, de sortir en décalage par rapport
28:37aux autres que ce soit plus tôt ou plus tard du travail, de déléguer certaines tâches, de préparer
28:42des repas une fois par semaine ou une fois tous les trois jours, d'acheter autant que possible et
28:47je parle aux femmes bien évidemment qui se reconnaissent, des femmes actives qui sont
28:51actives à la fois dans leur vie professionnelle et dans leur vie personnelle, de solliciter l'aide
28:56de certaines personnes quand c'est possible, quand on a un conjoint sympa, compréhensif et moderne
29:01qui peut aussi aider dans la maison, des enfants aussi qui peuvent aider dans la maison. Il y a
29:06tout un tas de choses qui bien évidemment ne démarrent pas avec le mois de ramadan, qui doivent
29:10démarrer avant. L'entraide démarre avant, la solidarité démarre avant et si quelqu'un me parle
29:16de solidarité pour aider les autres que ce soit de manière pécuniaire ou là que ce soit des dons
29:20à des associations ou autres, moi je dis que la solidarité démarre à la maison. Si vous voulez
29:25être solidaire, on dit très souvent, on dit très souvent, voulez être solidaire avec l'étranger,
29:32soyez solidaire avec déjà les gens qui sont très proches de vous en lavant la vaisselle par exemple
29:37après le repas. C'est une phrase de Rousseau qui disait, défiez-vous de ces philosophes qui vont chercher au loin.
29:43Un peu riche. On balaie devant sa porte. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Mais ce message s'adresse
29:50vraiment pas qu'aux hommes, il a l'air très féminine ce message. Il l'est peut-être, il y a plus de
29:56solidarité envers les femmes parce qu'on sait que les femmes ont une charge mentale et émotionnelle
30:01plus forte pendant ce mois. C'est un constat. Je dis également que quand on fait sienne des
30:09contraintes qu'on accepte difficilement ou qu'on n'accepte pas au fond de soi-même, on a un rapport
30:16beaucoup plus, je le disais, contraint à la façon de vivre ce mois de Ramadan. Quand on considère
30:22qu'on va être méjugé pour, disons, quand on va dresser la table ou quand on va effectivement
30:29présenter les choses d'une certaine façon et qu'on se met une pression au-delà de ce qu'on
30:33accepte véritablement, c'est de nature à nous rendre, entre guillemets, amère cette expérience-là.
30:42Même l'expérience d'inviter des personnes aimables, des personnes chaleureuses, des personnes qu'on
30:48aime à retrouver durant ce mois sacré de Ramadan. Si on se dit qu'on veut prétendre à l'image de la
30:55perfection alors qu'on n'en a pas le désir profond, effectivement on va estimer que c'est un
31:03mois de contraintes, de surcharges et ainsi de suite. Il n'y a pas une seule réalité. Il y a
31:08plusieurs réalités. Il y a plusieurs vécues familiaux par rapport à ce mois-là et il faut
31:14le prendre en conscience. Tous les maris et tous les conjoints n'ont pas le même niveau d'exigence.
31:19Il faut le reconnaître. Il y en a qui insistent sur l'art de la table et il y en a pour qui l'art
31:24de la table est peut-être moins important. Toutes les familles ne sont pas aussi exigeantes.
31:28Je précise, quel que soit le niveau social, éducatif, bourgeois, non-bourgeois, intellectuel,
31:37non-intellectuel, vous savez la solidarité n'est pas corrélée au niveau de vie. Les valeurs ne sont
31:44pas corrélées au niveau de vie ni au niveau de salaire qu'on perçoit chaque mois. Ça reste de
31:48l'humanité. C'est un mois d'humanité et d'entraide. Donc s'il manque cet ingrédient essentiel de
31:55compassion au quotidien entre des membres proches d'une famille, et bien je... comment dirais-je...
32:02La rupture n'est jamais très loin. Pas celle du jeûne. C'est une autre rupture.
32:07Non, mais c'est important de sensibiliser sur ça parce que tout le monde est à cran. Surtout vers
32:11les dernières heures, les dernières minutes, etc. Donc si on ne prend pas soin de cette maman qui
32:17reste debout toute la journée pour nous préparer les bons petits plats, de cette conjointe qui court
32:23chercher les enfants puis court dans la cuisine sans prendre le temps de se changer pour nous
32:28réchauffer les plats, et bien c'est qu'on permet à la pression, à la charge mentale de s'installer
32:33et au côté des agréables des choses. Il faut dire les choses. On n'est pas des super-hommes.
32:37Il y a cet espèce-là des choses, mais il faut aussi parfois aider ses proches à apprendre à
32:45se ménager un peu parce qu'il en est quelques-uns qui ont le don d'accroître pour eux-mêmes la
32:51pression et d'accroître pour eux-mêmes les exigences qui ne sont pas des attentes réelles,
32:57que ce soit de ceux qui les invitent, de la perception que leurs collègues peuvent avoir
33:03dans leur travail, et ainsi de suite. Des fois, effectivement, le persécuteur il est dans son
33:09regard, dans sa façon d'appréhender le rapport aux autres. Tu sais, on autorise ou on n'autorise
33:17pas des choses. Je sais qu'il y a le poids des habitudes et des traditions, mon cher Badr.
33:22Mais effectivement, tout ce qu'on a pu autoriser, tout ce qu'on laisse permettre comme attitude,
33:28comme comportement s'installe dans le temps. Et moi, tu m'as demandé une astuce pour les
33:33gens qui nous travaillent, les jeunes actifs, les moins jeunes actifs, les seniors actifs,
33:37peu importe. C'est de lister quand même leur liste de stresseurs au quotidien pendant le mois
33:42de ramadan qui peuvent être pas les mêmes stresseurs. Pour certains, ça va être la
33:45belle-mère. Pour certains, ça va être les enfants. Pour d'autres, je ne veux pas me fâcher avec les
33:49belles-mères qui nous écoutent. Mais quand même, c'est véritablement cela. Donc, notez la liste
33:55de vos stresseurs. Essayez de voir ce que vous pouvez éliminer comme cause de stress et notez...
34:01Pas physiquement. Pas physiquement, je précise, il n'est que 10h51 du matin et nous sommes pacifiques,
34:06je le rappelle. Pour que la tentation soit... Non, non. Et notez... Non, Badr, ne me prends pas par
34:13les sentiments. Nous sommes dans un mois de pardon, je le rappelle. De pardon. Se pardonner,
34:20pardonner les autres. Et notez l'intensité des causes de stress. Et ça aussi, ça va vous permettre
34:25de relativiser un certain nombre de choses. Vous aurez... Vous allez prendre conscience que, d'abord,
34:30vous n'avez pas les mêmes causes de stress quotidiennement, que l'intensité de vos causes
34:34de stress peuvent être très minimes, pour certaines, maximales, etc. Donc, vous savez,
34:40des fois, en prenant un papier, un silo et en notant les choses qui nous challengent, ça nous
34:45permet déjà de reposer le mental, de sortir la charge mentale. C'est comme quand on avait un
34:51journal... Vous savez, on parle de journaux du manager, d'un journal de bord, de tableau de
34:56bord, de keepy eyes. Et bien, même tout un chacun peut le faire, quel que soit son niveau.
34:59Bon, Mélanie, c'est vrai qu'on peut s'autoriser de relâcher quelque peu la pression. Nous,
35:05on s'autorise de décaler la respiration musicale, mais dont on va profiter à l'instant même. Ceux
35:12qui souhaitent participer à cet échange, n'hésitez pas à nous contacter. Nous allons
35:15encore rester à l'antenne jusqu'à 11h30 et nous resterons soignables au 05 22 95 36 70 ou 80.
35:23Et bien, on reprend notre émission des experts ce matin. On s'intéresse au bien-être et c'est
35:38peut-être le domaine où l'expertise est la plus importante parce qu'elle est de nature à améliorer
35:44notre expérience vécue, particulièrement durant ce mois de ramadan où quelquefois nos priorités,
35:50l'ordre des choses qui nous paraissent importantes changent. Et en ce sens,
35:56notre regard, notre perception est évidemment et sensiblement différente. Alors des fois,
36:02il y a quelques petites choses qui ont de mauvaises incidences et nous parlions avant
36:05la respiration musicale de la liste, de cette façon qu'on a de se dégager, de réduire la
36:12pression qu'on peut ressentir au quotidien. Et de ce point de vue, c'est peut-être un conseil
36:19qu'on partage avec ceux qui sentent qu'ils croulent sous effectivement la pression, le stress, ce sont
36:28des choses qui sont très voisines. Non, effectivement, tu sais, tu évoquais à la
36:34pause effectivement que nous ne sommes pas égaux, hommes et femmes, face à la pression de ce mois
36:39de ramadan, que certains choisissent eux-mêmes de se mettre de la pression. Mais je le dis souvent,
36:43ça ne vient jamais du hasard. Quand on est très exigeant envers soi-même, c'est que cette
36:47exigence n'est pas venue de nulle part. C'est que peut-être c'était l'éducation parentale,
36:51l'éducation scolaire, l'éducation académique. Donc si on a été trop longtemps rôdés et
36:57conditionnés à la pression, on ne va pas être dans le lâcher prise du jour au lendemain. Ce n'est
37:01pas possible. On a nos zones d'habitude. On a nos zones d'habitude. On a une façon de
37:09dans laquelle on a été programmé. Des schémas, des raccourcis s'installent du coup dans notre
37:13tête, dans notre esprit. Et ces schémas et ces raccourcis-là, c'est notre mode habituel de
37:21perception du monde et d'action dans le monde. Et ça, on l'a dit dans d'autres émissions. C'est
37:27pour ça que je suis très contente, à chaque fois dans le mois sacré du ramadan, qu'on s'autorise,
37:32dans la mesure du possible, de changer des choses. De changer des choses avec soi-même. Vous savez,
37:38moi j'ai vu, et je suis très contente d'avoir vu aussi, des mosquées pleines de femmes à l'heure
37:45de Taraweh, pour les premiers jours du ramadan. Parce que je me suis dit que ces femmes-là se
37:50sont autorisées, se sont données la permission de quitter un petit moment leur obligation familiale.
37:56Qui vont en couple. Pour aller, oui, beaucoup y vont en couple, évidemment. Mais ça,
38:01pourquoi c'est intéressant ? Parce qu'elles ne restent pas cloîtrées chez elles, dans leur
38:05maison. Elles s'autorisent un moment pour elles. Un moment d'élévation, de spiritualité, de lâcher
38:10prise. Et c'est un moment qui est extrêmement important et ressourçant pour la plupart des
38:14femmes. Si bien que certaines, après Taraweh, restent quelques minutes de plus, soit à lire
38:19le Coran, soit carrément à méditer. Oui, et c'est important de réduire le nombre de choses
38:24qu'on estime subir dans la vie. Et c'est une façon, bon, c'est un exemple illustratif. C'est un exemple
38:30qui illustre que nous pouvons prendre notre destin en main. Que ce soit pour aller dans des cafés,
38:35avec ses amis, au sport, pour ceux qui peuvent, ou à la mosquée. Nous, on ne subit pas les
38:41contraintes horaires. On les respecte. C'est autre chose. À l'instar de Mourad Baba qui est
38:46toujours à l'heure. Il est 11 heures. On va l'écouter pour le flash d'informations et on
38:49se retrouve dans quelques instants pour la dernière demi-heure de notre émission des
38:53experts atlantiques. Eh bien, chers auditeurs, nous parlons bien-être et c'est quelquefois le
39:08souci premier des uns et des autres. Pendant ce moment de ramadan, il y a cette phase d'adaptation.
39:12On peut peut-être s'inspirer des, disons, des façons les meilleures de vivre ce mois sacré. Et
39:18on essaie de s'inspirer de ceux qui font, quelquefois, profession de partager, non pas seulement
39:25leur expérience de vie, leur perception parfois plus aiguisée, mais qui font profession de partager
39:31des conseils. Je ne suis pas certain que ce soit tout à fait la meilleure façon de définir un
39:36business coach ou Melih Mahlouk qui est avec nous ce matin. Mais en tout cas, on a quelquefois la
39:43faiblesse de croire que les bonnes idées peuvent faire leur chemin. Et merci pour la précision.
39:48Parce qu'effectivement, les coachs ne doivent pas donner des conseils dans les séances individuelles
39:53ou collectives. Mais ici, c'est un format émission radio. Donc, j'ai beaucoup plus ma casquette de
39:58consultante et de formatrice que de coach. Et c'est vrai que des fois, juste en posant des
40:03questions aux gens ou en les invitant à faire un exercice, ils prennent conscience eux-mêmes.
40:07C'est comme l'exercice des stresseurs et de noter ses causes de stress au quotidien et de noter leur
40:14intensité sur une échelle de 0 à 10. 10 étant la note la plus élevée. Ça invite à une forme
40:18d'introspection. Quand on dit aux personnes observer votre corps et observer comment vous êtes
40:25le matin, comment vous êtes à midi, à quel moment vous vous sentez le plus performant, le plus alerte,
40:29le moins vigilant, etc. Ça invite à une forme d'introspection. Donc, c'est vraiment des questions
40:35et des invitations à laquelle on invite les auditeurs pour prendre soin de leur sommeil,
40:41pour surveiller leur alimentation et éviter certaines combinaisons, glucides et féculents
40:46en même temps. Peut-être faire bouillir aussi les dates et certains fruits secs, on le dit,
40:53si on veut consommer des féculents et de l'amidon parce que ça se digère mieux, par exemple. Et ça,
40:58c'est selon les conseils des nutritionnistes. Alors, même si j'ai pas une expérience en
41:04nutrition en tant que consommatrice, évidemment, et je m'intéresse à ce sujet-là dans le cadre
41:09du bien-être global. Et je sais très bien que plus on cumule les fritures, l'huile, l'amidon,
41:15les féculents et qu'on fait des mélanges tout à fait improbables entre des vitamines, des acides
41:20et tout cela, ça peut générer quelques soucis gastriques, quelques ballonnements et de l'inflammation.
41:24C'est formidable parce qu'il y a de la cohérence entre ce qu'on a vu hier et ce que j'entends
41:28aujourd'hui. Et quand on parle de bien-être, c'est un chapitre effectivement qu'on ne peut
41:34pas enjamber que celui de l'alimentation, ni celui du sommeil, ni celui du sport.
41:40Et j'allais venir aussi, parce que justement, comme notre corps nous parle beaucoup toute l'année
41:50et aussi pendant la période du ramadan, peut-être qu'on va être beaucoup plus sensibles à ces maux
41:54de tête, à ces vertiges, à ces douleurs musculaires, ces douleurs gastriques. Donc,
41:58bien évidemment, observez ce qui vous fait du bien, mais aussi ce qui vous ralentit en
42:03termes de digestion. Si vous voyez que consommer directement du café au moment de la rupture du
42:08jeûne ne vous convient pas, eh bien décalez la prise de café. Si vous constatez que la
42:13combinaison Harira et plusieurs sortes de friture ne vous convient pas, on sait que le Harira qui
42:19est notre boisson préférée en tant que marocain, elle ne convient pas à tout le monde, remplacez-la.
42:24Goûtez peut-être une cuillère si ça vous fait plaisir et remplacez-la par une autre boisson qui
42:29est peut-être plus bénéfique pour vous. Et justement, si vous êtes sportif, et là c'est
42:33la transition, les sportifs doivent faire attention beaucoup plus que les autres à
42:38leur hygiène alimentaire. Pourquoi ? Pour conserver à la fois leurs capacités d'endurance, leurs
42:45muscles, leur agilité, leur tonicité, leur dynamisme, etc. Pourquoi ? Parce que certains
42:50sportifs, alors évidemment que je parle un petit peu le langage, je reprends ce que disent les
42:55médecins. D'abord faites des bilans chez un médecin, faites des bilans que ce soit sanguin
43:00ou allez faire une épreuve d'effort chez un médecin avant de vous lancer dans une activité
43:05physique dans ce mois ou dans l'absolu. Ne démarrez pas fort parce que surtout si vous faites du sport
43:12à partir de 16h45 ou 17h, ce que la plupart des gens font, et ils ont raison, pourquoi ? Pour
43:18pouvoir s'hydrater, pour pouvoir boire et consommer évidemment des glucides, des lipides, des choses,
43:24au moment de la rupture du jeûne, oui c'est conseillé de faire du sport à 16h45-17h mais pas
43:29n'importe comment et pas avec n'importe quelle vitesse. Pour ceux qui adorent courir, bien
43:35évidemment on leur recommande de courir en endurance fondamentale, c'est-à-dire un rythme
43:40cardiaque qui est serein, qui est bas et non pas un rythme cardiaque qui est élevé pour éviter
43:45certains risques cardiovasculaires, certains risques de fatigue, certains risques peut-être
43:50d'évanouissement et ça peut arriver quand on est fatigué ou avec un cumul de fatigue. Donc
43:55attention à ne pas sur solliciter votre corps, votre corps vous le connaissez, je l'espère pour
44:01vous, vous connaissez vos limites et c'est important de connaître ses limites et c'est
44:05important aussi de ne pas copier les autres. C'est pas parce que mes amis, peut-être qu'ils n'ont pas
44:09le même âge, qu'ils n'ont pas la même condition physique, qu'ils n'ont pas le même sommeil que
44:12moi, la même endurance au stress, courent plus vite que moi que je vais me mettre à courir au
44:16même rythme qu'eux en pensant bien faire. Chacun respecte son corps et son rythme. Il me semble que
44:23quand on a le souci du regard de l'autre, des fois on va s'imposer à soi-même une pression qu'on a
44:31quelquefois du mal à supporter sur la durée. Quand on a aussi le souci, disons, de compétition avec
44:39ses amis et ainsi de suite, on va avoir le goût et le plaisir de dépasser ses limites et c'est
44:46en effet ce rapport dans la perception d'autrui qu'on a vis-à-vis de soi-même, qui est de nature,
44:53à nous rend plus difficile le fait de vivre les contraintes du mois de ramadan. Des contraintes
45:01parfois heureuses et acceptées parce qu'on en perçoit le sens et des fois des contraintes subies
45:08dont on essaie de s'accommoder entre guillemets et qu'on essaie quelque part, disons, de compenser
45:17en cédant peut-être à des formes de plaisir immédiat qui ne nous permettent pas d'être mieux
45:25ou de prendre mieux soin de notre hygiène vitale au sens général du terme. C'est le point commun
45:33entre les deux exemples peut-être que je viens d'entendre, que ce soit sur le sport ou que ce
45:36soit sur la préparation, oui sur la préparation du repas qui nous permet tout simplement de rompre
45:42le jeûne. Il y en a, vous savez, nous nous sommes uniques, je vous invite à répéter intérieurement
45:51et ensemble, je suis quelqu'un d'unique, je suis différent, j'ai un code ADN unique, j'ai une façon
45:57de penser qui est unique, je partage des points communs bien sûr avec les gens, je fais partie
46:02d'une communauté etc etc mais je ne ressemble pas à tout le monde et par là même toute imitation,
46:07c'est un petit peu comme ce qui est écrit dans les prospectus des médicaments, c'est pas parce
46:12que ce médicament vous convient que vous allez le donner à quelqu'un d'autre s'il a la même
46:16pathologie. Non, c'est une erreur. Pourquoi ? On n'a pas le même corps, on n'a pas la même endurance,
46:22on n'a pas le même mental, on n'a pas le même vécu et de ce point de vue là, nous ne devons
46:28pas faire les choses pour imiter les autres ou par pression sociale parce que ça nous rendra
46:33malheureux, ça nous rendra malheureux à court ou à long terme parce que par exemple, supposons...
46:39Parfois on endosse l'habit du persécuteur vis-à-vis de soi-même. Exactement, par exemple si on ne sait pas bien cuisiner,
46:45par exemple si on ne sait pas bien cuisiner, cet exemple est tout à fait anodin et toute
46:51ressemblance avec une personne serait totalement fortuite mais si on ne sait pas bien cuisiner
46:56et qu'on se dise non je dois absolument faire des bons petits plats comme ma mère ou comme ma
47:01belle-mère ou comme ma tante ou comme ma voisine etc mais je ne sais pas le faire. Bien sûr on peut
47:05tout apprendre sur le temps et j'invite chacun et chacune à développer ses compétences dans différents
47:11domaines mais peut-être que même en développant nos compétences on ne sera pas aussi cordon bleu
47:16que notre grand-mère qui cuisinait des plats à l'air de rien parce qu'effectivement ma
47:22grand-mère je ne sais pas comment elle faisait mais elle cuisinait des choses avec une facilité
47:28c'est ça il y a des choses pour laquelle on a de l'aisance et de la facilité et des choses pour
47:34laquelle c'est un véritable effort. Alors je dis pas qu'il faut faire que les choses pour lesquelles
47:37on a de la facilité, abandonner les choses pour lesquelles on a de l'effort mais c'est un petit
47:42peu comme on faisait les tests psychométriques. Si on demande à quelqu'un de travailler pendant
47:48huit heures un job ou de faire une mission pendant huit heures de temps ou dix heures de
47:52temps au quotidien qui ne lui ressemble absolument pas sur le plan des compétences humaines, sur le
47:58plan des compétences relationnelles. C'est-à-dire on demande aux gens de l'agilité et de l'adaptation
48:04certes mais il faut au moins qu'il y ait un fit, qu'il y ait une compatibilité, qu'il y ait
48:09je dis pas qu'il y aura de l'aisance dans tout mais il doit pas y avoir de la difficulté à
48:13100%. C'est pas possible. Et donc pour revenir à ça, faites attention quand vous êtes en train
48:21d'imiter quelqu'un ou que vous êtes juste en train de faire quelque chose, de vous comparer
48:26aux autres ou de dire mais pourquoi eux ils ont ça et pas moi et pourquoi eux ils arrivent à
48:30faire le sport après le football et pas moi. Et pourquoi ils arrivent à courir plus que moi et
48:37pas moi. Chacun est là à sa juste place. Vous savez au moment où on s'accepte tel que l'on
48:47est avec ses rites, ses vulnérabilités, ses blessures, son histoire, son vécu, son présent,
48:52ses cadeaux et ses défaillances et bien on est à notre juste place. On est là où on doit être.
48:58Mais par contre la résistance à cette idée belle parce qu'il y a de la beauté à l'idée de consentir
49:05qu'il y a un ordre du monde et qu'on consent à cet ordre du monde. La résistance à cette idée là
49:12que je viens d'entendre souvent c'est le risque de la lâcheté, c'est à dire de ne pas accepter
49:17l'effort qui me permet d'être meilleur. Et c'est souvent parce qu'il y a cette forme d'exigence
49:25avec laquelle on a grandi dans la perception de ceux qu'on essaie de contenter. Souvent au premier
49:33rang desquels on pense aux parents qui veulent être fiers de leurs enfants. Et quand on est un
49:40enfant bien entendu on reçoit de l'amour, de l'affection, on peut recevoir aussi beaucoup de
49:46ressources, beaucoup d'attention, beaucoup d'efforts de ces parents qu'on sent, des sacrifices auxquels
49:52qu'on sent les parents. Et en retour on a quelquefois cette idée qui s'installe et ces schémas
49:58qui sont très courts. Je vais le dire en arabe. Et ça va parler à beaucoup de gens.
50:06C'est une forme d'acceptation de ce que j'ai, de ce que j'ai comme état de santé, de ce que j'ai
50:12comme capacité cognitive, de ce que j'ai comme statut, de ce que j'ai comme choses qui m'ont
50:17été enlevées ou choses qui m'ont été données. C'est l'acceptation de ce que j'ai en ce
50:22moment présent. Le fait que j'accepte ne m'empêche pas d'être ambitieuse et de travailler sur moi
50:31et de vouloir désirer améliorer mon état présent. Donc l'un n'empêche pas l'autre. Mais je ne peux
50:35pas être uniquement dans l'ambition sans être dans l'acceptation. Auquel cas je serai malheureuse.
50:41C'est à dire que je serai dans un rêve futur qui n'existe pas, qui n'existe pas encore en tout cas,
50:47mais je ne suis pas connectée au présent. Je refuse d'être connectée au présent parce que
50:51je n'accepte pas mes limites, mes contraintes, peut-être mes problématiques présentement.
50:56C'est une ligne de crête et ça demande entre guillemets de la subtilité dans la perception
51:01qu'on a de ces deux notions. La subtilité c'est le mot de mot. La respiration musicale,
51:07c'est effectivement le moment de l'annoncer. J'ai vu le petit geste de l'autre côté de la
51:13régie à juste titre. Avec un sourire, un petit geste avec un sourire. Il n'est pas militaire,
51:17il est bienveillant. Il prend en considération qu'on est un peu... Pour ceux qui ne le voient
51:23pas c'est Adil Rami. Alors je le dis très très simplement. Alors on va se retrouver pour la toute
51:29fin de notre émission après l'instant musique dont on va profiter à nouveau avec ceux qui nous
51:33écoutent et ceux qui souhaitent tout simplement prendre la parole. On sera à l'écoute c'est
51:36au 05 22 95 36 70 ou 80. Et nous sommes ce matin avec notre invitée Mélanie Méleux qui est
51:46binexcouche et qui est des jeux de compétences plus. Alors notre sujet est un sujet fleuve parce
51:51que quand on parle de bien-être c'est beaucoup de regards sur beaucoup d'aspects de notre vie
51:56et nous en évoquions également quelques-uns. Or, Antenne, la musique c'est un rythme. La voix
52:04c'est également un rythme. Elle imprègne dans l'esprit des uns et des autres. Alors quelquefois
52:11c'est un moment de présence et c'est à un moment où en effet on est invité à faire attention à la
52:17vie de l'esprit. Quand on dit on est plus attentif à une forme de spiritualité parce que le rythme
52:24de vie qu'on adopte au quotidien change. Et de ce point de vue je ne suis pas certain que
52:30l'expérience soit transmissible nécessairement par les mots. C'est souvent une invitation,
52:37c'est une invitation, une suggestion que les uns et les autres peuvent faire l'expérience. Pour
52:47peu qu'ils aient un peu de curiosité peut-être pour ces choses-là. Bravo mais je le dis souvent
52:53on n'apprend pas le crawl ou le papillon en regardant des slides PowerPoint. Si on veut
52:57nager on doit se jeter dans la piscine et apprendre à nager, faire le mouvement. C'est de
53:02la même façon tu sais en séance de coaching il se passe plein de choses et je leur dis très
53:06souvent que ce qui se passe en dehors des séances de coaching est tout aussi important voire plus
53:11important que ce qui se passe en séance de coaching. Pourquoi je te dis ça ? Parce que rien
53:15n'enlève, rien n'est plus important que la pratique des choses. On peut dire plein de choses en théorie,
53:21on peut même juger les choses sans les connaître, on peut dire ça ça me convient ça ça me convient
53:25pas. Plein de gens qui sans essayer la méditation de pleine conscience disent non non non moi je suis
53:30quelqu'un d'hyperactif tu comprends, je tiens pas en place, je gère plein de choses en même temps.
53:34C'est l'égo, on est très important, on est actif, on est rapide, on est dynamique. La méditation n'est
53:39pas faite pour moi. As-tu déjà essayé ? Non. Comment peux-tu juger quelque chose ? Ah parce que
53:44Flen qui a essayé m'a dit on s'ennuie. Non mais Flen c'est pas toi, on revient à ce principe
53:48d'imitation. Donc vous savez peut-être que j'aimerais bien parler d'une pratique aussi qui
53:54est très importante pour augmenter le bien-être pendant ce mois et au-delà, c'est la pratique de
53:59la gratitude. Alors on sait qu'il y a des livres fleuves sur la gratitude, dans notre religion on
54:04l'appelle Hamdou Choukodlillah évidemment, et c'est une énergie qui s'installe et qui attire le
54:11positif dans notre vie. Plus on est dans la gratitude, plus on attire la gratitude. Tu vas
54:16me dire c'est la loi de l'attraction et c'est effectivement une loi de l'attraction qui est
54:20scientifiquement prouvée. La gratitude, je vais m'essayer une définition. La gratitude par
54:28exemple, je te rends gratitude de m'avoir invité dans cette émission, je te remercie, c'est une
54:32forme de gratitude. Oui mais la gratitude quand je l'entends dans ce flot, j'entends disons
54:41quelquefois le sentiment d'être heureux d'avoir reçu le cadeau de la vie ou des choses de cette
54:48nature. De sentir son corps exister, vibrer avec d'autres, c'est peut-être dans ce sens-là. Mais
54:55c'est une expérience qui peut sembler disons d'une certaine étrangeté. Elle peut sembler
55:04ésotérique pour certaines. Pour les religieux, ils savent que c'est une expérience religieuse. Pour
55:09les plus spirituels, ils le savent parce que si on peut remercier quelqu'un, qu'on a reçu de Dieu,
55:15dans la religion, c'est pour ça qu'on dit rendre grâce à Dieu. Dans toutes les religions et dans
55:20toutes les spiritualités, on rend grâce à Dieu et ça nous permet en même temps de garder la
55:25tête froide parce qu'on ne tient rien pour acquis. Rien n'est permanent, rien n'est durable. Il faut
55:32jouir du moment présent bien sûr, mais se dire que ça peut être enlevé aussi à n'importe quel
55:36moment. Que ce soit en termes de faculté intellectuelle, mentale, émotionnelle, santé,
55:41etc. Et ça aussi, ça nous permet de rester dans une forme d'humilité et de continuer la gratitude.
55:46C'est-à-dire le fait de ne rien tenir comme permanent ou rien ne prendre pour acquis,
55:52ça nous permet de continuer à être dans l'écoute, dans le partage et dans l'apprentissage. Et la
56:00gratitude, il y a de nombreux livres, je t'assure certains traduits de l'anglais, de nombreuses
56:05traditions asiatiques qui nous viennent de loin, ont montré que la gratitude permet de neutraliser
56:12l'anxiété, permet de baisser le niveau de dépression, permet de lutter contre la déprime,
56:18permet même de lutter contre l'avarice et diminue l'hostilité et l'irritation.
56:27Mais les bienfaits sont ce qu'ils sont et c'est effectivement quelque chose qu'on peut percevoir
56:35dans sa causalité pour une raison très simple. C'est que si j'estime que j'ai reçu le cadeau
56:42de la vie ou que je ressens de la gratitude pour ce que j'ai, je me sens riche de quelque chose,
56:49je me sens, entre guillemets, j'ai reçu un don, le don de l'existence. Et quand je me sens
56:58effectivement cette richesse, je suis de nature, j'aurai davantage peut-être tendance à vouloir
57:02partager, donner, si je me sens effectivement...
57:07Justement, on parle de la générosité du cœur et c'est peut-être quelque chose qu'on n'a pas assez développé
57:11en termes de dimension de bien-être. Tu sais qu'en donnant aux autres et en servant les autres
57:17et en donnant de son temps, de son argent, en distribuant des denrées alimentaires,
57:21on en voit plein d'exemples au sein de notre pays, bien évidemment.
57:28Ça, c'est contagieux. C'est une énergie contagieuse. C'est-à-dire si on voit un prince, une princesse
57:36distribuer des denrées alimentaires pour les plus pauvres, ça inspire d'autres personnes
57:42qui ne l'ont peut-être pas encore fait, à se dire, ah bah oui, moi aussi, mais mince, j'ai oublié.
57:47Mais moi aussi, je peux aider le voisin, l'association.
57:50La catastrophe, le séisme, c'était effectivement quelque chose de contagieux.
57:54Mais qu'est-ce que ça fait ? Les gens ne se sentent pas seuls. En fait, c'est ça. C'est un mois, je le rappelle,
58:01où les gens, même en allant rendre visite aux gens les plus proches, les plus lointains, etc.,
58:06ça permet de se sentir unique, de resserrer les liens. Et je reviens à la gratitude.
58:11On dit très souvent regarder le monde avec les yeux d'un enfant. Et pourquoi les yeux d'un enfant ?
58:17Parce que l'enfant, il s'émerveille. Il n'est pas encore blasé, il n'est pas encore taciturne, il apprécie la vie.
58:23Selon cette définition, Karim Drôné, je suis un grand enfant, mais Karim a les yeux d'un enfant qui s'émerveillent.
58:31Je peux en témoigner à l'antenne et on peut même lui passer un câlin.
58:37Il a un beau sourire, ce matin.
58:39Regarde, enfantin, Karim. Il a gardé sa capacité d'émerveillement.
58:43C'est quand t'as un cheveu.
58:45Oui, toujours. On va écouter le flash d'information et on va annoncer notre fin d'émission avec Méléme Clou,
58:53que je remercie pour sa présence avec nous assez régulière, je dois le dire.
58:58Et je remercie les auditeurs pour leur retour quelques fois, des commentaires qu'ils peuvent nous envoyer par ailleurs.
59:04Je vous souhaite une excellente écoute sur notre antenne et on se donne rendez-vous demain pour d'autres thématiques des experts.
59:09Les experts sont sur Atlantique.