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Marseille : Des policiers, hors service et en famille, reconnus et menacés - Extrait de « Morandini Live » sur CNews

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00:00On va commencer aujourd'hui par ce qu'a révélé le préfet de police des Bouches-du-Rhône hier et qui est passé un peu inaperçu chez nos confrères de RMC
00:07puisqu'il a révélé que des policiers étaient menacés alors qu'ils étaient en civil et en service et en famille avec même leur fils ou leur mère.
00:15Ça s'est passé à Marseille. Une situation qui se répète. En quelques jours, deux policiers dans des quartiers différents ont été reconnus et menacés.
00:22Un policier a été insulté alors qu'il était en compagnie de son fils. Il a été reconnu comme étant un des fonctionnaires qui étaient intervenus
00:29lors d'affrontements qui avaient éclaté la veille à la cité de la Castellane à Marseille. Il faut dire que l'incident avait été filmé, diffusé sur les réseaux sociaux.
00:37Et c'est cette vidéo qui a permis aux agresseurs de le reconnaître. Le deuxième policier se trouvait lui en compagnie de sa mère.
00:43Il était hors service également quand il a été reconnu par des individus qui n'ont pas hésité à le suivre et à se présenter jusque devant sa porte.
00:51On va réécouter le préfet de police des Bouches-du-Rhône hier chez nos confrères de RMC.
00:56Ce que je constate, moi, c'est que les policiers que je rencontre, les policiers à Marseille, ils sont extrêmement menacés, ils font un métier extrêmement dangereux.
01:04Cette semaine encore, on a deux policiers qui ont été menacés jusque devant chez eux, l'un avec son enfant, l'autre avec sa mère.
01:12Donc ils font un métier dangereux, ils sont menacés. On a encore eu cette nuit un policier blessé sur une interpellation.
01:18Donc voilà, moi, j'ai confiance en eux parce que je sais qu'à Marseille, ce sont des policiers extrêmement engagés et j'ai toute confiance dans leur capacité à faire face.
01:26Voilà, et c'est vrai que c'est très inquiétant quand même cette situation d'être en direct avec Sébastien Gréneron qui est secrétaire départemental du syndicat Allianz des Bouches-du-Rhône.
01:34Bonjour, merci d'être avec nous. C'est vrai que ce que dit le préfet, c'est assez inquiétant parce qu'aujourd'hui, votre métier, il est difficile, il est dangereux quand vous êtes en service.
01:44Mais plus ça va, plus on s'aperçoit qu'il est aussi dangereux quand vous êtes hors-service et y compris quand vous êtes en famille.
01:51Oui, bonjour. Bien évidemment, déjà, je salue le préfet pour son soutien. Il faut quand même le rappeler parce qu'on n'est pas soutenu tous les jours par certains.
01:59Moi, nous, on ne fait pas de politique politicienne. Pour autant, il faut saluer quand même ces propos tenus par monsieur le préfet de police des Bouches-du-Rhône,
02:06qui a bien conscience, parce qu'il voit les policiers au quotidien, de leur implication, de leur travail et des risques qu'ils encourent.
02:13Quand, effectivement, comme vous venez d'en faire part, des policiers sont repérés, je dirais, voire suivis, suite à des interventions et à travers cette plaie,
02:22parce que c'est une plaie, ces opérations de police qui sont systématiquement filmées et diffusées sur les réseaux sociaux Snapchat et autres,
02:33et qu'on en arrive à des situations qui peuvent tourner au drame, des policiers qui sont identifiés grâce à ces réseaux, déjà qu'ils encourent des risques
02:41parce qu'ils ne se trimbalent pas à cagouler à longueur de journée, et qu'on vient les menacer, les insulter en présence de leurs enfants,
02:48ou bien avec leur maman jusque devant leur porte. A préciser, je ne sais pas si vous aviez cette information, que les individus qui ont suivi le policier jusque devant sa porte,
02:58les les gars qui l'avaient suivi ont été interpellés en possession de cannabis. Bon, on avait à refaire encore avec ce genre de voyous qui, non seulement,
03:09vont poursuivre un policier pour aller le menacer et mettre la pression sur lui et sur sa famille, mais en plus, en étant porteurs de résine, de cannabis.
03:17Bon, voilà, vous avez compris le décor, vous le connaissez. À Marseille, la situation, elle est catastrophique. On a des policiers engagés, on a des policiers agressés tous les jours,
03:25et de plus en plus, on a en plus des policiers qui sont suivis, et maintenant, jusque devant leur propre porte, devant leur domicile.
03:32Donc, il va falloir vraiment qu'on réagisse. On en a mort chez Alliance de tirer la sonnette d'alarme. Il va falloir légiférer ces contrôles systématiquement filmés.
03:41Ça doit être sanctionné. Les policiers doivent faire leur travail. Je vous rappelle que, là, on est encore sous le choc dans l'affaire Nahel de notre collègue,
03:49qui est mise en examen. Les faits ont été qualifiés de meurtre, comme si ce policier était un meurtrier, c'est-à-dire qu'il avait l'intention de tuer.
03:57Je ne veux pas changer de sujet, mais on est toujours un peu à vif. Et voilà. Donc, à un moment donné, il va falloir vraiment que les policiers soient protégés,
04:03que ce soit juridiquement, physiquement et administrativement. Voilà ce que je pouvais vous dire.
04:08– Mais Sébastien de Redon, ça veut quand même dire qu'aujourd'hui, les policiers se retrouvent en danger quand ils sont hors service,
04:13quand ils sont dans la rue, quand ils sont avec leur famille. Là, c'est vrai qu'en plus, un des policiers était avec son fils, l'autre était avec sa maman.
04:21Donc, on imagine la peur en plus du policier pour ses proches, parce que peur pour lui, bien évidemment, mais en plus, quand on a ses proches avec soi,
04:28j'imagine que la peur est encore plus forte. Et si je comprends bien ce que vous dites, vous, vous aimeriez, par exemple, qu'on interdise de filmer les policiers
04:35quand ils sont en train de faire leur travail ? C'est bien ça qu'il y avait dans vos propos ?
04:40– Oui, par exemple, c'est une idée. À un moment donné, on ne peut pas stigmatiser systématiquement. Vous vous rendez compte, on n'est déjà pas en sécurité.
04:47Vous imaginez le traumatisme pour ces policiers qui, eux-mêmes, ont l'habitude de prendre les risques, c'est leur métier,
04:53et quand ils rentrent dans la police, ils en prennent la mesure. Mais quand vous trouvez que votre enfant, en bas âge, est agressé, insulté, menacé,
05:02ou une maman, il faut rappeler qu'à la base, on est des êtres humains. Donc, vous rendez-vous, moralement, comment vous pouvez, le lendemain,
05:09aller travailler dans des conditions normales, classiques, quand il vous arrive ce genre de choses ?
05:15Moi, je vous parle du téléphone portable parce que c'est une plaie. Chaque intervention de police, chaque contrôle d'identité qui s'opère sur la ville,
05:22sur le département, et j'irais même dire dans la France entière, parce que c'est devenu monnet courant, est systématiquement diffusé sur les réseaux sociaux.
05:31Donc, tout ça, ça attise. Et si, par malheur, un policier demande à vouloir travailler en sécurité à ce qu'une personne arrête de filmer,
05:39c'est limite à lui qu'on va lui reprocher. Donc, c'est une idée, c'est un exemple. Mais tout ça pour vous dire que ça développe ce sentiment toujours
05:47de violence qui se décuple. Et à travers les réseaux, c'est très bien au niveau de la communication, mais ça véhicule également des risques supplémentaires
05:58pour nous, les policiers, ainsi que pour nos familles. Et ça, c'est catastrophique et c'est pas acceptable.
06:04— Effectivement. Merci beaucoup, Sébastien Greneron. Pendant que vous parliez, on revoyait ce tableau-là avec, justement, ces deux policiers
06:10dont parlait le préfet de police des Bouges-du-Rhône. Le premier policier, donc, est dans des lieux différents, à des moments différents.
06:16Donc c'est vraiment deux histoires différentes. Le premier policier qui a été reconnu, insulté, alors qu'il était avec son fils.
06:22Donc on imagine la peur ressentie par ce policier. Deuxième policier. Et c'est pareil. Il est reconnu. Il suivit chez lui alors qu'il est avec sa mère,
06:29alors qu'il est dans la rue avec sa mère, Gilbert Collard. C'est terrible, en fait.
06:32Je veux dire que ça va au-delà. C'est un signal qui est donné aux policiers. Et c'est un signal mafieux qui signifie
06:43« On vous repère quand on veut et on frappe quand on veut ». Si j'ai 30 secondes, je donne mon expérience du milieu.
06:53Bon, j'ai été l'avocat de pratiquement tous les grands voyous de Marseille. Bon. Jamais je n'ai vu un policier menacé. Jamais. Pourquoi ?
07:05Et c'est là où on touche quand même à l'essentiel du problème. Parce qu'à l'époque, le milieu travaillait dans les bars.
07:13Il n'y avait pas un proxénète, il n'y avait pas un trafiquant, il n'y avait pas un bar. Et dès qu'il se comportait mal, on savait où aller taper.
07:23On fermait le bar. Aujourd'hui, aller pénétrer dans une cité, aller pénétrer dans une banlieue... Il y a un gardien de prison qui m'a raconté
07:33qu'il est chargé d'installer les bracelets électroniques. Il est à la retraite et on demande aux retraités de faire ça maintenant.
07:40Il m'a dit que lorsqu'il arrive à l'entrée de la cité, il ne peut pas rentrer. Il ne peut pas poser le bracelet. Alors, pour arriver à poser le bracelet,
07:49il faut qu'il négocie en expliquant qu'il ne le pose pas. Ça va avoir des conséquences. Alors on fouille la voiture, on le fouille, on l'accompagne quasiment...
07:59— Et quand vous dites « on », c'est les dealers, pour qu'on soit très clairs. — Non, non, non. Mais bien sûr. Non, non. Mais pour qu'on soit très clairs pour les gens qui nous écoutent.
08:04— Effectivement, on lui mettrait une cagoule. — Bien sûr, bien sûr. — Pour qu'il ne voit pas les lieux. Bon, je veux dire qu'il faut quand même le faire.
08:09— Mais il y a l'époque qui a changé. Là, vous voyez, on attaque des policiers quand ils sont avec leur fils ou leur mère. Ça n'existait pas. Il n'y a plus de règles.
08:15On parlait de code d'honneur à Marseille. En particulier, on a beaucoup parlé de code d'honneur même. Mais ça reste des bandits, ça reste condamnable, etc.,
08:21tout ce qui a été fait. Il y a eu des morts. Il y a eu des morts. Non, mais justement, je suis en train de ne pas le glorifier, justement.
08:27— Le code d'honneur, le code d'honneur... — Non, non, non. — On s'attaquait assez peu aux familles quand on avait des policiers.
08:31— Mais on a une vidéo de Lucien Aimé Blanc, que vous avez dû connaître, Lucien Aimé Blanc, qui était le patron de la brigade anti-gang et de la brigade des stups à Marseille.
08:39Et on lui posait la question comme ça. On lui dit « Mais qu'est-ce que vous feriez, vous ? ». Il dit « Moi, à l'époque, j'aurais demandé à mémé Guérini d'aller régler le problème ».
08:47— Oui, c'est ça. C'est ça. Mathias Leboeuf, c'est dramatique pour les policiers aujourd'hui parce que c'est leur famille, aujourd'hui, qui est en danger.
08:55Il y a plusieurs choses. Garantir l'anonymat des policiers, effectivement, notamment quand ils ne sont pas en service et quand ils sont...
09:03— Même en service, alors ? — Oui, même en service. Mais en service, en général, effectivement, la plupart du temps, maintenant, on voit souvent qu'ils sont cagoulés,
09:09c'est-à-dire qu'ils sont protégés. — Et là, vous voyez, le premier policier, il avait été reconnu parce que quelqu'un l'avait filmé alors qu'il n'était pas... C'est terrible, quoi.
09:16— C'est indispensable. Je vais y venir. Donc ça, c'est la première chose. Bien évidemment, il faut tout faire. Il faut trouver des dispositifs pour garantir l'anonymat
09:23et faire en sorte que les policiers ne soient pas reconnus, après, dans la vie civile. Après, moi, je m'étonne quand même d'un truc. C'est que vous tombez de l'armoire
09:32et vous faites mal à bon compte. C'est-à-dire que... Oh là là ! On s'aperçoit que le métier de policier est un métier difficile. C'est ce que nous dit...
09:40— Non, non, non. On parle du hors-service. On est hors-service. — Non mais j'ai bien compris. Mais ils sont pas...
09:47— Excusez-moi. Vous croyez que le policier... Quand vous devenez policier, vous pensez que vos enfants risquent la vie, que votre mère...
09:54— Tout d'un coup, vous apprécierez que... — Non mais vous vous trouvez normal qu'on aille frapper à la porte du domicile d'un policier qui est hors-service ?
10:00— Gilbert, bien évidemment que je trouve pas ça normal. Mais enfin le préfet, là, il dit quoi ? Il dit que c'est un métier difficile. Ils sont pas jardiniers-préserves.
10:07— Non, c'est pas ce qu'il dit. C'est pas ce qu'il dit. Il vous explique que désormais, on les attaque hors-service. — Oui, mais j'ai pas compris.
10:12— Vous pouvez comprendre qu'il y a une différence, quand même. — Non mais je comprends bien et j'entends bien. Et après, juste une chose sur la vidéo,
10:18puisqu'on parle d'interdire de filmer la vidéo ou de criminaliser ou de rendre ça comme un délit. Pardon. Mais les gens qui filment...
10:28Je voudrais juste rappeler un truc. Dans l'affaire de Nahel, la police a menti. Et le... — On laissera la justice décidée, si vous voulez.
10:37— Bah la police a menti au moins sur une chose, puisqu'on laissera la justice décidée. Mais néanmoins, il y a eu... — On dit pas « la police a menti », on dit « on verra », on verra ce que c'est.
10:44— Il y a eu des vidéos... — Comment vous savez que la police a menti ? — Parce qu'il y a eu des vidéos. Il y a eu une vidéo qui est sortie...
10:51— Mais vous les avez expertisées ? — Il est juge. — Non, non, non. Là, vous voulez pas l'entendre, ça. C'est un truc de fou.
10:58— Au contraire, je veux dire, on laisse la justice décidée. — Le parquet motive la volonté d'un culpable. — Le parquet n'est pas juge.
11:04— Le parquet n'est pas juge. — Bah voilà. Donc c'est le juge qui décide. — Le parquet n'est pas juge. — C'est pas le parquet qui décide.
11:08— Le parquet n'est pas juge. OK. Donc tant que c'est pas jugé, on peut pas en parler. — Exactement. Non, on peut en parler. Mais dites pas...
11:13— Moi, ce que je veux dire, c'est que... — Il semble que, si vous voulez... Il semble que la police ait menti, si vous voulez. Mais il est pas la police a menti.
11:18— Très bien. Il semble que... — Selon votre avis. — Il semble que... — Si je peux me permettre... — Il semble que, sur la base de vidéo, la police...
11:25— Non mais... Un mot, s'il vous plaît. Un mot. Un mot. — Et je vais vous dire une chose. La preuve en est, c'est que les deux policiers...
11:31— La philosophie, c'est le dialogue. La philosophie, c'est le dialogue. Un mot. — Les deux policiers... — Voyons ce qu'on pratique. Un mot. Un mot. Un mot. Un mot. Un mot.
11:37— Et pour le mater, Gilbert Collard, au moins, vous allez pas réussir. — Un mot. Un mot. Un mot. Un mot. — Pour dialoguer, il faut vouloir entendre.
11:42— Vous ne voulez pas entendre. — J'entends très bien ce que vous dites. J'entends tellement bien ce que vous dites que ça va m'amener à vous poser une question.
11:48Comment pouvez-vous, à partir d'un débat sur la menace que subissent des policiers chez eux, en arriver à Nahel ?
11:56— Comment ? Parce qu'il justifie... — Mais c'est ça ! — Par la question de la vidéo ! — Vous comprenez pas ? Vous comprenez pas ce qui se passe dans sa tête ?
12:02— Là, vous ne m'avez... — Ce qui se passe dans sa tête, c'est qu'il nous explique que finalement, certains policiers le cherchent.
12:06— Voilà. Voilà. Oui. — C'est ça. C'est ça, absolument pas. C'est ça, ce qu'il connaît. — Oui, oui. Bien sûr.
12:10— Vous ne m'avez pas... Vous ne m'avez pas écouté. Vous ne m'avez pas écouté. — C'est ça, la connexion.
12:14— Ce que j'ai dit, il s'agissait de la vidéo. Et j'ai dit que le fait que parfois, la police soit filmée permet aussi de mettre à jour
12:23un certain nombre de déclarations qui ne sont pas justes. — Mais ça permet aussi que des policiers soient reconnus, des policiers soient cassés,
12:29des policiers restent de l'amour. On va continuer à en parler dans un instant. On fait le CNews Info. On en parle juste après,
12:35parce que Christine et Rachida ne se sont pas exprimés sur ce sujet. Tout de suite, le CNews Info. Sommeil à la midi.

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