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Transcription
00:00En soi-même, tu deviens parent, c'est déjà un truc de dingue, c'est la claque de ta vie.
00:03Christian Robinson, qui est joué par Frédéric Stuckini dans le film,
00:06ça ressemble vraiment très fort à quelque chose que j'ai vécu dans ma famille,
00:08à savoir un grand-père, mais moi j'étais plutôt le rôle de mon fils,
00:12mais un grand-père complètement adoré, qui fascine tout le monde
00:16parce qu'il a un goût de l'aventure extraordinaire et qu'il est allé loin,
00:20qu'il a osé aller là où personne n'allait dans les années 70 et tout,
00:23mais en même temps, qui n'était pas un père très présent, etc.
00:26Et comment chaque membre de la famille, en fonction de là où il se situe,
00:29autour de cette étoile, s'est construit ?
00:33Je pense que c'est ça qui est intéressant dans le fait d'avancer dans le temps,
00:38dans son rapport à ses parents.
00:40Enfin, si ça, ça ne se fait pas, en tout cas c'est un peu triste,
00:42parce que si tu restes sur la même idée que tu as de tes parents,
00:45on dit toujours qu'il faut tuer nos parents, sinon on ne peut pas, etc.
00:48Mais moi je trouve que c'est plutôt, effectivement, on les tue vers 20 ans
00:52et puis après, on se met à voir à quel point faire ce chemin,
00:55c'était un chemin quand soi-même tu deviens parent.
00:57Je veux dire, c'est déjà un truc de dingue, c'est la claque de ta vie.
01:00Tout d'un coup, tu remets tout en perspective,
01:01tu te rends compte que c'était hyper difficile
01:04ou que c'était beaucoup plus compliqué que ce que tu t'étais imaginé.
01:09Puis aussi, c'est intéressant, je trouve,
01:12quand toi tu changes ton rapport avec tes parents,
01:14quand tu deviens vraiment adulte et que tu te mets à devenir,
01:17en quelque sorte, amie avec tes parents, c'est un moment, c'est génial.
01:21Tu peux commencer aussi à être une épaule pour eux.
01:24J'espère que je vais être suffisamment maligne
01:28pour bien m'entendre avec mes enfants jusqu'à ce qu'ils aient besoin de moi
01:31et jusqu'à ma mort, si c'est possible,
01:35parce que j'aimerais vraiment être leur amie quand ils deviendront grands.
01:38Et j'imagine qu'à un moment, bien sûr, ils vont en avoir marre à l'adolescence
01:42et j'en prendrai mon parti.
01:44Mais moi, je viens d'une famille vachement aimante, mélangée, reconstruite
01:49parce que j'ai des parents qui se sont séparés,
01:50j'ai eu des beaux-pères, des belles-mères.
01:52Mes parents ont refait des enfants, il y a eu des nouveaux dans la famille.
01:55Donc moi, je trouve que c'est génial quand ça fonctionne, la famille,
02:00mais c'est pas forcé, ça demande pas mal de boulot.
02:03Je pense qu'il faut aussi vouloir s'y atteler parce que c'est pas une évidence.
02:07C'est vraiment un truc qui s'entretient.
02:08J'ai une grand-mère qui a toujours tout fait pour qu'on reste ensemble,
02:14pour organiser des réunions familiales, pour ne pas oublier de se retrouver.
02:18Il y a des moments où je trouvais ça un peu pénible.
02:19En fait, maintenant, je comprends avec le temps
02:21qu'effectivement, sinon, ça fait très rapidement,
02:24c'est vite fait de s'éloigner.
02:26En tout cas, ce que je peux dire en tant que mère,
02:28c'est que je trouve ça bien de sentir que mes enfants
02:33n'ont pas comme unique repère affectif leur papa et leur maman,
02:37mais qu'ils sont aussi sécures avec leurs grands-parents,
02:40mes sœurs, mes frères.
02:43Et que donc, ces repères affectifs, plus il y en a,
02:47plus ça leur donne confiance dans le monde.
02:48Dans la famille, ça doit tout le temps...
02:53Il n'y a pas de limite.
02:54Ce n'est pas que ça n'a pas de limite,
02:55c'est que plus c'est grand, plus c'est bien.

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