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00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:14Je vous emmène ce soir dans un building des Champs-Elysées.
00:18Vous savez, un de ces grands immeubles où se trouvent de luxueux bureaux d'affaires,
00:24là où voisinent importateurs et agents commerciaux,
00:27producteurs de cinéma et organisateurs de spectacles.
00:30Cinq heures de l'après-midi.
00:32L'emprésario Lanzo Baderski est en conversation téléphonique avec l'homme d'oreille.
00:39Allô ? Mais oui, mon vieux Bob.
00:41Il n'y a aucune raison, je pourrais la programmer à l'Olympia pour la rentrée,
00:44mais il faut réviser les conditions.
00:46À ce prix-là, ce ne sera pas possible.
00:49Bon, parlez-lui-en et rappelez-moi demain.
00:51OK, Bob.
00:54Ta parole, ils nous prennent pour des Américains.
00:58Mais qu'est-ce que c'est ?
01:00Ce sont des coups de revolver ?
01:02Ça vient de chez Barnier.
01:05Attends !
01:06C'est vous qui avez...
01:07Laissez-moi passer !
01:09Sale !
01:15Oh, la brute !
01:18C'est bien ici qu'on a tiré ?
01:20Oui.
01:21Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
01:23Je n'ai plus de jambe.
01:25J'étais dans le bureau du fond avec M. Barnier.
01:27On a entendu la sonnerie de la porte,
01:29le patron est allé voir et il s'est mis à parler avec un homme.
01:32Puis il y a eu deux coups de revolver.
01:34Le temps que j'accours, le type était parti.
01:36J'ai essayé de l'arrêter, mais il m'a à moitié assommé.
01:38Où est M. Barnier ?
01:40Là.
01:41Il est tombé près du comptoir.
01:43Il est mort ?
01:44Je ne sais pas.
01:45Non, le cœur bat encore.
01:47Il faut appeler tout de suite la police.
01:52Allô ?
01:53Allô ?
01:54Quoi ? Qu'est-ce qui fiche ?
01:56Allô, police secours ?
01:58Oui, un homme vient d'être attaqué dans son bureau.
02:00Il a reçu deux coups de revolver.
02:02Oui, venez vite.
02:03M. Barnier, marchand de pièces et de médailles anciennes.
02:0643 B, samedi des Champs-Élysées.
02:08Troisième étage, escalier C.
02:10Bureau 374.
02:12Oui, c'est ça, merci.
02:16Bureau 374
02:28Voyons, je suis bien ici dans les bureaux de M. Pierre Barnier,
02:31expert en pièces de monnaie et médailles anciennes.
02:34Vous, mademoiselle, qui êtes-vous ?
02:36Moi ? M. l'Inspecteur, je suis la secrétaire.
02:39Et votre nom ?
02:40Liliane Jusier.
02:41Et vous, monsieur ?
02:42Je suis le voisin de M. Barnier.
02:44Mes bureaux sont la porte à côté, le 372.
02:47Votre nom ?
02:48Lanzo Boderski.
02:49Lanzo Boderski.
02:50Profession ?
02:51Imprésario et organisateur de spectacles.
02:53Pourquoi êtes-vous ici ?
02:55Parce que je suis témoin. Le seul, d'ailleurs.
02:58Expliquez-vous.
02:59Eh bien, il était 5h, je venais de téléphoner à Londres
03:02quand j'ai entendu deux coups de feu.
03:04Je me suis dit tout de suite, ça vient de chez Barnier.
03:06Je me suis précipité dans la couloir et j'ai vu un type sortir d'ici en courant.
03:09Je lui ai crié « halte » là, mais il a foncé sur ma tête baissée
03:12et ça a été la bagarre.
03:13Malheureusement, il m'a échappé.
03:15Vous pouvez me donner son signalement ?
03:17La quarantaine.
03:19Grand, environ 1m80.
03:21Taillant en athlète, très brun et...
03:23une gueule de brute.
03:25Et vous, mademoiselle, pourriez-vous ajouter quelque chose à ce signalement ?
03:28Non, monsieur.
03:29Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, j'étais dans le bureau du fond.
03:31Sitôt après les coups de révolver, je me suis précipité,
03:33mais le bandit avait déjà fini.
03:35Oui, bien.
03:36A-t-il volé quelque chose ?
03:37C'est probable.
03:38Mais j'ai pas encore eu le temps de me rendre compte.
03:41Il y avait sur le comptoir deux tiroirs qui ont été renversés
03:43et pas mal de pièces enroulées par terre.
03:45De toute façon, on ne peut pas avoir pris grand-chose d'important.
03:47Toutes les pièces de valeur sont dans le coffre-fort.
03:49Qui n'étaient pas ouvertes ?
03:50Non.
03:51C'est une chance.
03:52Monsieur Baderski, j'aimerais rester en contact avec vous.
03:54Oui, nous pouvons mettre la main sur des suspects
03:56et dans ce cas, vous nous serez bien utiles pour identifier le coupable.
03:59Bien entendu, vous pouvez compter sur moi.
04:01Votre adresse, je vous prie.
04:0223 bis rue des Dardanelles.
04:0423 bis rue des Dardanelles.
04:05Merci.
04:06J'espère que nous aurons l'occasion de faire appel à vous dès demain.
04:09Je le souhaite aussi.
04:10Ah, voici les techniciens qui viennent relever les empreintes.
04:13Entrez, messieurs.
04:16Allô, oui.
04:18Oui, c'est moi.
04:20Allô ?
04:23Bon, bon.
04:24Merci.
04:27Oui, c'est mon second qui me téléphone de l'hôpital Beaujon.
04:29L'état du blessé est stationnaire.
04:30Il n'est pas en danger de mort ?
04:32Les médecins ne pourront pas se prononcer avant demain matin.
04:40Je vous en prie.
04:57Mlle Jusier.
04:59Bonsoir, monsieur Boderski.
05:01Pour une surprise.
05:02C'est une surprise, n'est-ce pas ?
05:04J'avoue.
05:05Mais comment avez-vous eu mon adresse ?
05:07Mais tout à l'heure, vous l'avez donnée devant moi, l'inspecteur.
05:10Ah oui, c'est vrai.
05:11Je ne vous dérange pas ?
05:12Oh, on dérange rarement un célibataire.
05:15Mais entrez.
05:16Merci.
05:18C'est charmant, chérie.
05:20Vous êtes en meublé ?
05:21Oui.
05:22Vous devez payer ça après.
05:23Ah, c'est oui.
05:24Mais asseyez-vous.
05:26Merci.
05:28Une cigarette ?
05:29Volontiers.
05:35Comment vont les affaires ?
05:36Oh, c'est dur.
05:37Je vais vous demander à Cendrier.
05:38Oh, pardon.
05:39Merci.
05:43Puis-je savoir le but de votre visite ?
05:47Monsieur Boderski,
05:49qu'est-ce que vous avez fait du Ramsès II ?
05:52Du quoi ?
05:53Du Ramsès II.
05:55Une pièce unique au monde qui remonte à l'Antiquité égyptienne.
05:59Mais vous me demandez quoi ?
06:00Ce que vous avez fait de cette pièce.
06:02Vous l'avez prise tout à l'heure sur le comptoir de M. Barnier.
06:05Moi ?
06:07Sans vous en rendre compte, naturellement.
06:09Elle était à côté du téléphone.
06:11Pendant que vous attendiez que Police Secours vous réponde au bout du fil,
06:13vous avez joué machinalement et tout aussi inconsciemment.
06:17Vous l'avez mise dans votre poche.
06:19Oh, Landon, c'est pas possible.
06:20Non, mais vous savez bien ce que je fais, tout de même.
06:22Nous étions tellement bouleversés.
06:24Quand même.
06:25Vous ne voulez pas regarder dans votre veston ?
06:27Mais si, si, bien sûr.
06:29Oui, où est-il ?
06:30Sur le dos de la chaise, là-bas.
06:31Ah, oui.
06:32Dans la poche droite.
06:33Mais...
06:35C'est que vous avez raison.
06:36Je me suis empardonné.
06:38Combien ça vaut, une petite pièce comme ça ?
06:405 000 francs, 8 000 francs ?
06:412 millions.
06:42Combien ?
06:432 millions.
06:45Cette petite pastille en métal blanc qui ressemble à un jeton de téléphone...
06:49Oui, Barnier venait de la payer 1,2 millions.
06:53Il a plusieurs acheteurs à 2 millions.
06:55Mais vous avez dit à l'inspecteur que toutes les pièces de valeur étaient enfermées dans le coffre.
06:58Sauf celle-ci, qui était restée sur le comptoir.
07:01Mon patron l'avait montrée à deux clients au cours de l'après-midi
07:03et il attendait une visite importante en fin de soirée.
07:06Mais en quoi est-elle ?
07:07En argent.
07:08Ça vaut 2 millions, c'est même pas en or.
07:11En tout cas, je m'inquiète pour mon état de santé.
07:13Avoir fichu ça dans sa poche sans s'en apercevoir.
07:15Non mais, il faut que je vois un psychiatre.
07:17Mais vous me semblez en effet assez nerveux.
07:19Mais...
07:20Pourquoi ne m'avez-vous pas réclamé immédiatement cette pièce ?
07:23Parce que.
07:24Parce que quoi ?
07:26Tenez, reprenez-la.
07:27Non.
07:28Vous ne voulez pas la reprendre ?
07:30Non.
07:31Mais pourquoi ?
07:33Cher M. Boderski,
07:35est-ce que ça vous intéresserait de gagner 12 millions ?
07:38Oh, moi toujours !
07:40Mais, de quelle façon ?
07:42En faisant exécuter 12 pièces comme celle-ci.
07:45Par un faussaire ?
07:47Oui.
07:48Je connais un type sensationnel.
07:5012 pièces à 2 millions, ça fait 24 millions.
07:52A 50-50,
07:54nous gagnons chacun 12 millions.
07:56Ah, vous m'avez l'air d'une drôle de petite bonne femme.
07:58On se défend.
08:00Mais pourquoi me proposez-vous cette affaire à moi ?
08:03Pour deux raisons.
08:04Primo,
08:05une femme seule ne peut pas mener à bien une affaire de ce genre.
08:08Solvig est un grand artiste, mais il me trapule.
08:10Il est capable de me doubler.
08:12S'il voit qu'il y a un homme dans le coup,
08:14un gars prêt à ne pas se laisser faire,
08:16il sera régulier.
08:18Et vous, vous êtes la seule ?
08:20Je sais que vos affaires marchent très mal,
08:22que vous êtes à la côte,
08:24et que pour vous renflouer, vous êtes prêt à beaucoup de choses.
08:27Votre passé me répond de votre avenir.
08:29Ah !
08:31Parce que vous connaissez mon passé ?
08:33L'année dernière, j'ai beaucoup fréquenté un ex-copain à vous
08:36qui m'a tout dit sur votre compte.
08:38Charmant.
08:40Alors ?
08:41Alors quoi ?
08:42Cette affaire,
08:44c'est une affaire d'amour.
08:46C'est une affaire d'amour.
08:48Alors quoi ?
08:49Cette affaire,
08:50on la fait tous les deux,
08:52ou on la fait pas ?
08:54Laissez-moi réfléchir.
08:55Il n'y a pas une seconde à perdre.
08:57Vous me laissez bien jusqu'à demain.
08:58Soit.
08:59Passez me voir au bureau avant midi.
09:01Et pas plus tard.
09:03Entendu.
09:19Évidemment, au point où tu en es, Lanzo,
09:22l'affaire est diablement intéressante.
09:2512 millions.
09:27C'est pas mauvais à prendre, hein ?
09:29Les affaires vont si mal,
09:31et les échéances sont si lourdes.
09:33Couche-toi donc.
09:35La nuit porte conseil.
09:39Bonjour, chère mademoiselle.
09:40Bonjour, monsieur Baderski.
09:42Vous m'avez l'air bien affairé.
09:44Depuis ce matin, je fais l'inventaire avec le conseil juridique de monsieur Bargouin.
09:47Il est allé déjeuner.
09:49Alors ?
09:51Vous avez réfléchi depuis hier soir ?
09:53Oui, je suis d'accord.
09:54Je savais bien que vous étiez intelligent.
09:56Ce soir, on peut dîner ensemble ?
09:57Avec plaisir.
09:58Bon, on se retrouve chez moi à 7h30.
09:59J'y serai.
10:00Après le dîner, on ira chez Solvig.
10:01Je vais lui donner un coup de fil.
10:02Entendu.
10:03Et, a-t-on des nouvelles de Bargouin ?
10:05Assez alarmante.
10:06Il est toujours dans le coma.
10:12Bonjour.
10:13Bonjour, inspecteur.
10:14Voilà l'homme dont j'ai besoin.
10:16Monsieur Boderski, je vous emmène à l'APJ.
10:18Moi ?
10:19J'ai sélectionné un certain nombre de photos que j'aimerais vous montrer.
10:22L'agresseur de monsieur Barnier est peut-être parmi ces gars-là.
10:25Je vous mettrai également en présence de trois individus qui correspondent au signalement que vous m'avez donné.
10:29Bien, allons voir ça.
10:31Je vous suis.
10:336h du soir.
10:35Alors, Lanzo ?
10:37Tu as passé l'après-midi dans les bureaux de l'APJ à examiner des centaines de photos.
10:42Et sur aucune, tu n'as reconnu l'agresseur de Barnier.
10:46Il est vrai qu'à la fin, devant ce diorama ou ce sujet,
10:49tu as l'impression qu'il y a quelqu'un qui te regarde.
10:52C'est vrai.
10:53C'est vrai.
10:54C'est vrai.
10:55C'est vrai.
10:56C'est vrai.
10:57C'est vrai.
10:58C'est vrai.
10:59C'est vrai.
11:00C'est vrai.
11:01Dans ce diorama où se succédaient toutes ces têtes de face et de profil,
11:05tu finissais par ne plus réagir.
11:08Et puis, on t'a fait entrer dans une pièce où des projecteurs éclairaient violemment trois prisonniers.
11:14Aucun ne ressemblait à la brute qui t'avait assommé.
11:196h du soir.
11:22Tiens, en sortant de l'APJ,
11:25tu veux gagner le pont neuf par la place Dauphine.
11:29Après tout, pourquoi pas.
11:32Attention, il y a quelqu'un derrière un arbre.
11:37Bonsoir, monsieur Boderski.
11:39Qui êtes-vous ?
11:40Vous ne me reconnaissez pas ?
11:42C'est vous le...
11:43Oui, le gars que vous avez essayé d'arrêter hier.
11:46Qu'est-ce que vous voulez ?
11:48Tu sais qu'on n'a pas de veine, ni toi ni moi.
11:51Parce que ?
11:52Il y avait 90 chances sur 100 pour qu'on ne me voie pas sortir de chez Bernier.
11:56Et puis juste, il a fallu que tu sois là.
11:58Et alors ?
12:00T'es le seul à pouvoir me reconnaître.
12:02T'es le seul à pouvoir aider la police.
12:04T'es devenu mon ennemi public numéro un.
12:06Ce qui veut dire ?
12:07Que je vais te descendre.
12:09Pas plus tard que tout de suite.
12:10Vous êtes fou ! Je vous jure que je ne dirai rien.
12:12C'est une blague.
12:13Et puis quoi ? Qu'est-ce que vous craignez ?
12:15Je viens d'avoir des nouvelles de Bernier. Il est sauvé.
12:17C'est pas vrai.
12:18J'ai téléphoné à Beaujon. Je lui ai dit que j'étais de l'APJ.
12:20On m'a répondu qu'il passerait pas la nuit.
12:22Allez, hop !
12:24Prends derrière cette bagnole.
12:25Là, on y voit goût, personne ne pourra nous repérer.
12:27Et puis n'aie pas peur.
12:29Deux balles dans la tête, tu souffriras pas.
12:31Salaud !
12:39Cavale toujours. Je te retrouverai, sale mouchard.
12:58Bonsoir.
12:59Bonsoir, mon petit.
13:00Alors, cet après-midi à l'APJ.
13:02Vous avez repéré des suspects ?
13:04Non, mais en sortant, je me suis trouvé nez à nez avec l'assassin.
13:06Ou il a voulu me descendre. Je lui ai échappé de justesse.
13:08Mon Dieu.
13:09Je viens de rentrer.
13:10Je l'ai téléphoné à la police quand vous avez sonné.
13:12Vous voulez téléphoner à la police ?
13:14Naturellement.
13:15Mais pour quoi faire ?
13:16Comment pour quoi faire ? Mais pour qu'elle me protège, pardi.
13:18Tant que ce bandit sera en liberté, je ne donne pas cher de ma peau.
13:21Si la police vous protège, elle va vous coller un garde du corps.
13:24J'espère bien.
13:25Mais alors, on ne va plus pouvoir aller chez Solvig.
13:27Et notre affaire est dans le lac.
13:28Allez-y toute seule.
13:29Je vous répète qu'il faut qu'il y ait un homme dans le coup.
13:31Lanzo, il faut absolument que vous veniez avec moi.
13:33Pour servir de cible vivante à mon énergumène, merci bien.
13:36Pour commander les pièces à Solvig, on peut bien attendre un peu, non ?
13:39Impossible.
13:40Il faut agir tout de suite.
13:41Mais pourquoi ça ?
13:42Barnier n'avait pas eu le temps d'inscrire le Ramsès II sur ses livres.
13:46Mais il avait dit à son conseil juridique qu'il avait l'intention de l'acheter.
13:50Tôt ou tard, en vérifiant le rapport,
13:52on va voir qu'il avait fait l'opération et que la pièce a disparu.
13:55Si tôt que Solvig aura copié une première pièce, je la glisserai dans la collection.
13:59Personne ne se doutera de rien et nous pourrons monnayer les deux autres en toute tranquillité.
14:04C'est pas bête.
14:05Non, Solvig nous attend.
14:06Allons-y tout de suite.
14:07Votre voiture est en bas ?
14:08Oui.
14:09Bon, alors venez.
14:10Vous avez la pièce ?
14:11Oui, dans mon portefeuille, enveloppée d'un papier de soie.
14:13Parfait.
14:14Non, une seconde.
14:15Une seconde, j'aimerais téléphoner à Beaujond pour avoir des nouvelles de Barnier.
14:17Si vous voulez.
14:18Nous vous en donnons peut-être pas, hein ?
14:21Je dirais que je suis de la police.
14:25Allô ?
14:26Allô, Beaujond ?
14:28Donnez-moi le bureau, je vous prie.
14:30Oui, pour avoir des nouvelles d'un malade.
14:33Allô ?
14:34Allô, ici l'inspecteur Marshall de la police judiciaire.
14:37Oui, bonjour, madame.
14:38Je voudrais avoir des nouvelles de M. Barnier, M. Pierre Barnier.
14:42Oui, je vous entends.
14:43Oui, je vous entends.
14:44Oui, bonjour, madame.
14:45Je voudrais avoir des nouvelles de M. Barnier, M. Pierre Barnier,
14:49que nous vous avons amené hier en fin de journée.
14:51Vous savez, il a reçu deux balles de revolver.
14:53Oui, oui, c'est ça.
14:56Ah.
14:58Ah bon, je vous remercie.
15:01Il est mort.
15:02Oh.
15:03Oh, le pauvre vieux.
15:05Bon, eh bien, raison de plus pour pas perdre une seconde.
15:07Allez, venez vite.
15:08On file chez Solvig, on lui passe la commande,
15:10et je pars cette nuit me planquer à la campagne,
15:11le temps qu'on mette la main sur l'assassin.
15:13Bonne idée.
15:27Ma voiture est là.
15:28Pardon, monsieur.
15:29Excusez-moi.
15:30Je suis chômeur.
15:31Si vous pouvez me donner de quoi m'acheter un morceau de pain.
15:34Ah, tenez.
15:35Tenez, voilà toute ma monnaie.
15:36Je n'ai pas autre chose.
15:37Oh, merci bien, monsieur.
15:39Allez, Liliane, montez vite.
15:44Ouf.
15:47Alors, faites une tête.
15:48Je voudrais vous voir à ma place.
15:50Parce que je ne vous cache pas que j'aurai la fausse
15:52tant que ce type-là sera en liberté.
15:53Il veut ma peau,
15:54mais je sais moi qu'il fera tout pour l'avoir.
15:56Rolando, regardez.
15:57Quoi ?
15:58Dans votre viseur,
15:59il y a une voiture qui nous suit.
16:01Vous êtes sûr ?
16:02Pouvez-vous voir la tête du conducteur ?
16:04Bon Dieu, c'est lui.
16:05Accélérez.
16:07Je tourne à droite.
16:13Il a tourné aussi.
16:15À gauche, vite.
16:19Il nous suit plus ?
16:20Non.
16:21Si.
16:22Le voilà.
16:24Essayez de prendre de l'avance.
16:27Ça ouvre.
16:30Il est arrivé au plus rouge.
16:32Non, il a brûlé le feu rouge.
16:34Tenez, là, il y a une petite rue.
16:35Je la prends.
16:37Bon Dieu, c'est un cul-de-sac.
16:38Si il nous a vu, on est cuitsus.
16:39Impossible de reguler.
16:41Venez vite, descendons.
16:42Où aller ?
16:43Au fond de l'impasse.
16:45Courons vite.
16:46Il y a une boutique qui n'a pas de rideau de fer.
16:50Tant pis, j'enfonce la porte.
16:56Voilà, entrons vite.
16:58Refermez la porte.
17:00La peine est brisée.
17:01On ne peut plus.
17:02Espérons qu'il ne nous a pas vus.
17:03Regardez, le voilà.
17:05Il a vu votre voiture.
17:06Il arrête la sienne à l'entrée de l'impasse.
17:08Il descend.
17:10Il va venir par ici.
17:11Oui, il vient.
17:12Et où est-on ?
17:14Dans un centre de séance sociale.
17:16Il faut téléphoner à la police secours.
17:18Mais il y avait un appareil dans les bureaux.
17:21Bon Dieu, ils sont tous fermés en clé.
17:22Impossible de fuir.
17:24On est coincés.
17:25Regardez où est le gars.
17:27Il inspecte les maisons.
17:28Il s'approche.
17:30Dans deux minutes, il va découvrir la porte qu'on a enfoncée.
17:32Il va me descendre.
17:33Vous avez un revolver ?
17:34Mais non.
17:35Oh, Lanzo !
17:36Regardez au mur.
17:37Là, dans le coin.
17:38C'est un téléphone automatique.
17:39Il est à la disposition du public.
17:40Je suis sauvé.
17:41J'appelle la police secours.
17:42Oui, mais il faut un jeton.
17:43C'est vrai.
17:44Tiens, je vais essayer une pièce de monnaie.
17:46Oh, craignote !
17:48Mais quoi ?
17:49J'ai donné toutes les pièces à ce chômeur en bas de chez moi.
17:50Vous vous rappelez ?
17:51Oui.
17:52Vous avez la monnaie ?
17:53J'ai laissé mon sac dans la voiture.
17:54Alors, je suis foutu.
17:56Je me suis trouvé comme un idiot devant ce téléphone.
17:58Et rien pour le faire marcher.
18:00À cause de ça, je vais me faire descendre comme un lapin.
18:02Voilà le type.
18:03Il a aperçu la porte.
18:04Aidez-moi à glisser ce meuble devant la porte.
18:07Il faut trouver un moyen d'appeler la police.
18:08Mais comment ?
18:10Oh, il reste un espoir.
18:11Un seul.
18:12Quoi donc ?
18:13Le Ramsès 2.
18:14Le Ramsès 2 ?
18:15Oui, oui.
18:16Cette pièce doit avoir les dimensions et le poids d'un jeton téléphone.
18:18Mais si vous le mettez dans cet appareil, jamais on ne pourra le récupérer.
18:20Oh, mais tant pis.
18:21Mais c'est de la folie.
18:22Oh, Lanzo, je vous en supplie.
18:24Il faut trouver autre chose.
18:25Mais quoi ?
18:26Quoi ?
18:27Qu'est-ce que vous voulez que je trouve ?
18:28Attendez.
18:29La pièce n'entre pas des copains.
18:31C'est...
18:32C'est l'encre.
18:33Oh, Lanzo, je vous en supplie.
18:34Lanzo, Lanzo, je vous en supplie.
18:35Ne la laissez pas tomber dans l'appareil.
18:38Arrête ta peau, salaud !
18:40Après tout, ma peau vaut bien 2 millions.
18:42Ça marche !
18:43Un coup de téléphone de 2 millions.
18:47Allô ?
18:48Allô, allô ?
18:49Police secours ?
18:50Venez vite.
18:51Il y a un bandit qui veut nous assassiner.
18:52Oui, c'est celui qui a tué Bernier, le marchand de pièces et de médailles anciennes.
18:56Oui, nous sommes dans la passe où il y a le bureau de la Sécurité Sociale.
18:59Venez vite, sans ça, on va se faire...
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19:03Un podcast issu des archives d'Europe 1.
19:06Réalisation, Julien Tharaud.
19:08Production, Romy Azoulay.
19:10Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova et Antoine Reclus.
19:15Promotion, Marie Corpet.
19:19Le Siffleur est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
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