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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast ici des Archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:57Moi, Craig Robertson, présumé saint de corps et d'esprit,
01:04vous demande, chers auditeurs, de vous souvenir de l'histoire que je vais vous raconter.
01:09Ma propre histoire.
01:11Cela au cas où vous apprendriez que j'ai trouvé la mort dans des conditions suspectes.
01:17Et j'ai quelques raisons de croire qu'il peut en être ainsi.
01:21La semaine dernière, j'ai participé à une soirée des anciens étudiants sortis de l'université
01:27où j'ai fait mes études il y a environ une dizaine d'années.
01:31Installé sur un haut tabouret, je sirote mon verre de whisky,
01:35me laissant gagner par l'euphorie ambiante.
01:39Je prends conscience que quelqu'un est assis sur le tabouret à côté de moi
01:44lorsque j'entends mon nom.
01:46Lorsque j'entends mon nom.
01:48« Craig ! C'est Craig ! Craig Robertson ! »
01:53Je tourne la tête.
01:55Le son de cette voix me fait tressaillir en même temps que le regard du type.
02:00Son visage, qui a mûri, est méconnaissable,
02:05mais l'homme a conservé le timbre de voix et le regard bleu de l'adolescent dont je garde le souvenir.
02:12À vrai dire, c'est son regard que j'ai reconnu.
02:15Un regard à la fois terne, arrogant, impénétrable et sans merci.
02:21Il se méprend sur la cause de mon air absent tandis que nous échangeons une poignée de mains.
02:26« Nick ! » se présente-t-il avec chaleur.
02:30« Nick Murdock ! Alors vraiment, tu ne te souviens pas de moi ? »
02:34« Ah si, si, si, bien sûr, je me souviens de toi, dis-je aussi cordiellement que je peux.
02:41Mais comment pourrais-je oublier ? »
02:44Depuis le jour où j'ai commis ce meurtre, j'ai essayé de me convaincre que ce n'était qu'une tentative
02:51et qu'elle avait échoué, bien que je sache pertinemment le contraire.
02:55Nick Murdock est bien mort, et pourtant il est là, à mes côtés.
03:02Il irradie une aura de cruauté jointe à l'indomptable énergie qui le caractérisait déjà au temps de notre prime jeunesse.
03:12Je n'ai jamais acheté l'annuaire des étudiants,
03:15et je n'ai regardé que d'un oeil distrait la liste des participants à cette soirée des anciens de l'université.
03:22De toute façon, même si j'avais remarqué le nom de Murdock,
03:26il ne me serait jamais venu à l'idée que ça puisse être Nick, puisque sa mort remonte à quelques années.
03:34« Eh bien, Craig, raconte-moi ce que t'es devenu depuis tout ce temps. »
03:39Nous bavardons si normalement que je pourrais être convaincu que cette inoubliable nuit qui remonte à dix ans en arrière n'a été qu'un mauvais rêve.
03:50Nous échangeons des nouvelles de nos familles réciproques, mais quand je lui demande des nouvelles de son frère, il semble surpris.
04:00« Jerry ? Comment ça ? Mais t'es pas au courant ? Il a été tué. Mais ça remonte à loin maintenant. »
04:10« Tué ? » dis-je d'une voix troublée.
04:14« Mais oui ! Il est mort dans un accident, brûlé vif. Tu te souviens de cette tante que j'avais montée derrière la maison ? Eh bien, elle a pris feu. »
04:24Ainsi, j'ai bel et bien tué quelqu'un. Mais ma victime n'a pas été Nick Murdock. Celui que j'ai tué par méprise, c'est Jerry, son frère cadet.
04:39« Eh, mais ça va pas, Craig ? Tu te sens pas bien ? »
04:43« Si, si. Mais quelle chaleur ! On étouffe ici. Mais ça va passer. Ça m'a fait un tel choc d'apprendre la mort de Jerry. Excuse-moi. L'accident a dû se produire juste après que nous avons quitté la ville, ma famille et moi. »
04:59« Je suppose que oui, » répondit l'air pensif. Surmontant ma répugnance, je lui pose la question attendue. « Dis-moi, on a trouvé la cause de l'incendie ? »
05:15« Non. Enfin, du moins, pas exactement. Mais tu te rappelles que j'avais équipé la tante au pétrole, hein, Craig ? Oui, oui, il y avait plusieurs lampes, un réchaud et même un poêle pour l'hiver. »
05:28« Nos y voilà ! Et j'ai stocké dans la tante un bidon de réserve contenant quatre litres de pétrole seulement. C'est dangereux, ces appareils, si on ne prend pas un minimum de précautions, hein ? Et Jerry ignorait les consignes les plus élémentaires de prudence. J'ai toujours pensé qu'il avait dû renverser le foyer en voulant régler la flamme et… »
05:52Mes peaux mais mon front sont moites. C'est à peine si j'entends encore Nick. Ma pensée est seule occupée par deux souvenirs indélébiles, ce que Nick a fait à ma sœur Hélène et ce que moi j'ai fait à son frère Jerry.
06:11Je me dois d'ouvrir une parenthèse. Et tout d'abord, je tiens à dire qu'à l'époque, j'ai agi, ou plutôt réagi, sous le coup d'une grave provocation. Je ne suis pas meurtrier par nature. Nick a un tempérament différent, lui. Pour lui, il faut toujours vaincre ou mourir, il n'entrevoit pas d'alternative.
06:36Une des grandes passions de Nick était cette tente dont j'ai parlé. Il y vivait plus que dans sa chambre ou dans sa maison. À certaines heures de la journée, Nick acceptait notre visite, à Jerry et moi.
06:49Durant cet été, ma sœur Hélène sort avec Nick, ce qui suscite pas mal de jalousie dans son entourage, car les Murdochs sont riches, très riches. Mon père n'est que l'ingénieur d'entretien dans l'une des usines de M. Murdoch, père.
07:03Hélène passe pour la fiancée de Nick, en fait pour la seule promise qu'on lui ait jamais connue. Il semble évident qu'il l'épousera à son retour des Marines, où il s'est engagé.
07:19Mais un soir, au début de septembre, Hélène n'est pas rentrée à la maison après son rendez-vous avec Nick. La colère de mon père, à une heure du matin, en ne voyant pas sa fille rentrée, me réveille. Il téléphone au Murdoch et c'est Nick qu'il a à l'appareil. Le jeune homme lui dit qu'après une dispute stupide avec Hélène, elle l'a plantée sur place. Il ignore absolument où elle peut être à cet instant.
07:46Mon père a appelé la police et le lendemain matin, il a eu une nouvelle conversation téléphonique avec Nick. Ma sœur n'a plus jamais reparu vivante. Le surlendemain, les plongeurs découvrent son corps dans la rivière.
08:02Quand l'autopsie révèle qu'Hélène est enceinte, tout le monde comprend ce qui s'est passé. Jamais Nick n'aurait épousé Hélène. Le mariage était incompatible avec sa nature belliqueuse et intempestive, et jamais ma sœur n'aurait osé avouer à mes parents qu'elle était enceinte, alors elle a préféré mourir. Et elle s'est suicidée.
08:29Pour moi, Nick Murdoch a toujours été responsable de sa fin tragique. J'ai bien évidemment tout de suite rêvé de vengeance, quel garçon de quinze ans n'aurait pas ruminé la moindre pensée vindicative en pareil cas.
08:43Mes parents sont inconsolables. En novembre, ils décident de quitter la ville. Ils ne peuvent plus supporter de vivre au même endroit, et mon père ne veut plus travailler pour M. Murdoch. Je suis plutôt satisfait de déménager, sauf qu'en mettant de la distance entre Nick et moi, ma vengeance est reportée au calende grec.
09:07Mon père a prévu que l'on passe la nuit qui suit le déménagement au motel. Après le dîner, l'envie me prend d'aller faire un tour en ville, pas pour aller faire mes adieux aux amis, c'est déjà fait. Ma pensée est toute à ma défunte sœur.
09:25Je ne sais par quel phénomène je me retrouve derrière le jardin des Murdoch alors que j'avais plutôt l'intention d'aller me promener dans le parc. C'est à ce moment-là que l'idée de venger Hélène me passe par l'esprit.
09:41À pas de loup, je traverse la pelouse. Quelques lumières sont allumées dans la maison, mais je ne distingue personne. Je gagne l'arrière de la maison, la tente est toujours là. Elle se devine à peine depuis l'oreille du bois obscur.
09:58Mettant approché le plus silencieusement possible, j'aperçois un filet de lumière entre les interstices laissés par le pan de toile qui ferme la porte. Je m'avance encore plus près. J'imagine que Nick se trouve à l'intérieur de la tente. De quoi suis-je capable envers le responsable du suicide de ma sœur ?
10:23La porte de toile n'est tenue vers le bas que par deux bouts de ficelle mal attachés. Je me baisse et défais les noeuds sommaires. Toujours sans bruit, je me glisse sous la tente.
10:39À présent, j'y vois mieux. Je distingue successivement deux couchettes, une petite table supportant un réchaud de camping et, dans un coin, plusieurs lampes qu'on n'a pas allumées. La couchette de Nick est garnie d'un sac de couchage. À demi enfoncé dans l'épaisseur du sac, je vois la forme humaine d'un dormeur couché en chien de fusil.
11:06Apparemment, Nick est plongé dans un sommeil si profond qu'il demeure inconscient de ma présence. La lumière tremblotante que j'avais aperçue du dehors provient du poêle à pétrole posé sur le sol au centre de la tente. Ce poêle a environ trente centimètres de haut et il s'en échappe à un léger grésillement. J'estime qu'il y a un réservoir de quatre litres environ.
11:33J'ignore combien de temps je reste là, à fixer des yeux le sac de couchage occupé par le dormeur, à rallumer ma haine envers Nick en retournant le fer dans la plaie, à ruminer des idées de vengeance. Amèrement, je me dis que le moment est venu de rentrer au motel et de me résoudre à l'oubli.
11:54Je vous raconte l'histoire de ma vie, chers auditeurs, et je vous remercie de me prêter une oreille si bienveillante. Mais l'émotion qui me traverse est si forte que je vous demande quelques instants avant de poursuivre.
12:08Je m'appelle Craig Robertson. J'ai entrepris, chers auditeurs, de vous raconter un épisode tragique de ma vie. Au cours de la soirée de notre dixième anniversaire de sortie de fac, Nick Murdock m'a reconnu.
12:33J'ai blémi quand il m'a abordé car j'étais persuadé de l'avoir tué dix ans auparavant. Oh, n'en déduisez pas pour autant que je suis un tueur. Hélène, ma sœur, venait de se suicider en apprenant qu'elle était enceinte de Nick, mais qu'il ne l'épouserait pas.
12:50Un soir, je ne sais comment, je me retrouve dans la tente où vit Nick. Je suis tiraillé et effrayé par le désir que j'ai de venger notre famille. Souvenez-vous, je n'ai que quinze ans à l'époque.
13:10Alors que je me décide à quitter la tente, subitement, sans réflexion, mue par une impulsion chargée de haine inassouvie, je fais volte-face, soulève le poil qui grésille et le précipite à terre, juste devant la couchette de Nick. L'explosion est aveuglante. Tout de suite, les flammes entourent le sac de couchage. Je m'élance vers la sortie.
13:33Je n'ai fait qu'une dizaine de bonds lorsque des cris aigus viennent me poursuivre dans la chaleur intense du brasier qui, déjà, rayonne jusqu'à moi. Le rougeoiement de l'incendie et les hurlements affreux me propulsent en enfer. Je marche comme un automate. Je me retrouve le long de la route qui mène au motel. Tout cela n'a pas eu lieu, dis-je. Il ne s'est rien passé.
13:55Durant les dix années qui suivent cette nuit-là, je me livre constamment à l'autosuggestion pour me persuader que ce n'est pas moi, que je ne suis pas passé à l'acte, malgré l'envie qui me tenaillait.
14:10Peu de jours après notre installation dans notre nouvelle ville, ma mère reçoit une lettre qui provoque un certain émoi. « Les Murdoch, dit ma mère, ont été durement éprouvés. » Je ne supporte pas d'en entendre davantage. Je me jette sur mon lit tandis qu'une sueur froide m'envahit. Mon Dieu, j'ai bien commis un meurtre.
14:36Et voilà que maintenant, après toutes ces années, le hasard a voulu que cette soirée d'anciens étudiants me remette en présence de l'homme qui aurait dû périr de ma vengeance, et dire que nous sommes là, trinquant ensemble et parlant comme d'autres parleraient du bon vieux temps.
14:55En dépit de mes tentatives pour détourner la conversation, Nick en revient toujours à Jerry, comme si cette soirée nocturne le hantait autant que moi. « Mais tu te souviens de mon frère ? » insiste Nick, alors que, perché sur nos hauts tabourets, nous descendons whisky sur whisky.
15:18« Il était du genre d'une petite frangin qui veut faire tout ce que fait son frère aîné. » « Oui, oui, je me souviens, oui. »
15:27Jerry s'était mis en tête de camper la nuit dans cette sacrée tente. Je lui avais toujours refusé jusque-là. Nos parents sont intervenus en sa faveur et j'ai failli par craquer. Je lui ai rappelé les dangers que présentait l'usage des lampes à pétrole en lui disant que la tente n'était pas la chambre idéale l'hiver pour un gamin de son âge. Hélas, les événements m'ont tragiquement donné raison.
15:51Oui, Nick, tu avais raison. Ma mère m'a demandé d'installer un poêle pour qu'il ne fasse pas trop froid dans la tente. J'ai juste eu le temps d'en acheter un avant la fermeture des magasins.
16:03Quand je suis rentré à la maison, j'ai fait le plat du réservoir à pétrole et j'ai installé l'appareil de chauffage sous la tente. Puis je l'ai allumé et réglé pour une nuit froide. Jerry était aux anges. Après le dîner, nous avons tous défilé dans la tente pour l'embrasser et lui souhaiter une bonne nuit.
16:25Nick tourne vers moi ses yeux bleus pâles, au regard impénétrable. Son visage est de marbre. Lorsque je l'ai entendu crier, j'étais dans la salle de séjour. Le temps que j'arrive à la porte, j'ai vu une forme humaine transformée en torche vivante sortir en chancelant de la tente en flamme.
16:50Puis Nick se met à rire. Un rire glacial.
16:56« Tu as dû me haïr, Craig. »
17:02Je tressaille, mais je fais semblant de ne pas comprendre.
17:08« Comment ça, te haïr ? Mais pourquoi voudrais-tu que… »
17:11« Non, mais tu le sais très bien, Craig. Pas plus que moi, tu n'as pu oublier, n'est-ce pas ? Tu te souviens parfaitement des ragots qui me rendaient responsable de la situation embarrassante où s'est tombée ta sœur. »
17:26Peu à peu, je sens une tension d'un autre ordre monter en nous.
17:33Beaucoup d'eau est passée sous les ponts depuis Nick.
17:37« Peut-être, Craig. Peut-être, oui. Mais je conçois que tu dois me haïr. À ta place, j'aurais saisi la première occasion pour venger ma sœur. »
17:52« Devine comment je m'y serais pris, Craig. »
17:57« Sincèrement, Nick, ça m'intéresse guère de l'apprendre. »
18:00« Eh bien, Craig, entre autres possibilités, j'aurais pu mettre le feu à l'attente afin que Nick Murdock y meure carbonisé. Et dans ce cas, j'aurais pu faire périr par erreur Jerry Murdock. »
18:18« Ah, tu dérailles, Nick. Laissons-la le passé. Tout ça remonte à trop loin. »
18:23« Peut-être, peut-être, Craig. Mais pour moi, c'est comme si c'était hier. »
18:31Les manières de Nick restent amicales et il ébourge même un sourire.
18:37« J'aimerais entendre ta réponse à une petite question, Craig. Non, c'est juste par curiosité que je te demande de me répondre en toute franchise.
18:47Cette nuit-là, c'était moi qui, par vengeance familiale, étais destiné à griller ? »
18:58« Écoute, Nick. Dix ans après, on ne va pas remettre ça. »
19:03« Bon, d'accord, Craig. D'accord. Je vais varier ma question. Comment savais-tu que sous la tente, il y avait un toit à la pétrole ? »
19:14« Mais, Nick, tu viens de me... »
19:18Je m'arrête net, me souvenant que c'est moi qui ai parlé du poil en premier, c'est-à-dire avant même que Nick ne m'ait signalé son achat qu'il a effectué peu d'heures avant l'incendie.
19:32Je n'aurais donc pas dû être au courant ?
19:36« Nick, je suppose... Enfin, c'était une simple supposition de ma part. »
19:45« Tu ne supposais rien du tout, Craig. Allons, Nick, s'il te plaît, soyons sérieux. Comment veux-tu qu'après tant d'années, j'aie pu garder un souvenir précis du matériel qui équipait la tente ? »
19:56Comme je sens que Nick me défie, je lui lance la pire idiotie que j'ai jamais dite au cours de mon existence, et en fait, la phrase que je n'aurais jamais dû prononcer.
20:11« De toute façon, Nick, tu n'as aucune preuve. »
20:13« Aucune preuve ! »
20:16Nick me jette un regard aigu. Le sourire s'efface de ses lèvres. Alors seulement, j'observe qu'il transpire autant que moi.
20:29« Très juste, Craig. Très juste. » Admet-il après une courte pause.
20:38« Je ne peux fournir aucune preuve à l'appui de ce que j'avance. Pas plus que toi. Tu n'es en mesure de prouver que ta sœur était enceinte de moi. D'accord, Craig ? »
20:51Interloqué, je le dévisage en silence. Une lueur cruelle s'est allumée dans ses yeux bleus qui me semblent doués d'un pouvoir hypnotique.
21:02Soudain, il se détourne, riant à gorge déployée. « Ah ah ah ! Eh bien, mon vieux, tu devrais te voir dans une glace ! T'en fais une de ces têtes ! »
21:14« Enfin, voyons, Nick, tu m'as quasiment accusé de... »
21:18« Non, non, non. Tu as perdu le sens de l'humour, Craig. Avoue que je t'ai drôlement mis en boîte. Ou alors, tu ne comprends plus la plaisanterie. Tu as un drôle de sens de l'humour, Nick, vraiment.
21:32« Toi, en tout cas, mon pauvre Craig, t'en as jamais eu à revendre. Mais comme tu le disais tout à l'heure, comment aurais-je pu m'attendre à ce que tu saches avec précision en quoi consistait l'équipement de la tente ?
21:46« Mais si j'avais cru dur comme fer que tu étais l'assassin de Jerry, est-ce que j'aurais fait la bêtise de t'avertir en te dévoilant mes soupçons ? Non, Craig, non. Je serais directement passé à l'acte. »
22:05Nick finit son verre et descend de son tabouret.
22:09« À bientôt, Craig. »
22:11Maintenant, la situation est claire entre Nick et moi. Il m'a fait comprendre qu'il savait que j'étais le responsable de la mort de Jerry parce que j'avais voulu venger ma sœur. Il peut jouer avec moi. Il a commencé à distiller sa vengeance en usant de la torture morale, mais je ne pense pas qu'il va s'arrêter là.
22:35Et peut-être qu'un jour, vous apprendrez que j'ai trouvé la mort dans des conditions suspectes.
23:05Promotion Marie-Corpet. Au cœur du crime et disponible sur le site et l'appli Europe 1. Écoutez aussi l'épisode suivant en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute.