• hier
Lionel Tivoli, député Rassemblement National des Alpes-Maritimes, invité de L'Interview à la une

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission vidéo de la rédaction
00:16de Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Maurice,
00:20le chef de notre édition de Nice.
00:22Bonjour Frédéric.
00:23Bonjour Denis, bonjour.
00:24Notre invité aujourd'hui Lionel Tivoli, bonjour.
00:27Bonjour.
00:28C'est le député rassemblement national de la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes.
00:32On va démarrer par l'actualité brûlante autour de l'Ukraine et de la situation internationale.
00:40Emmanuel Macron a prononcé une allocution solennelle mercredi soir.
00:45Il a pointé, je cite, la menace russe et il a expliqué aux Français que la patrie
00:51avait besoin d'eux.
00:52Qu'est-ce que vous avez pensé du discours du président ?
00:55Écoutez, c'est un discours qui fait peur.
00:58Malgré tout…
01:00Il fait trop peur ?
01:02Probablement.
01:03Probablement parce qu'en réalité il y a un agresseur et un agressé.
01:07La Russie a agressé l'Ukraine.
01:11Manifestement, ce que nous disons nous au rassemblement national depuis le début de
01:16cette guerre, à savoir qu'il faut trouver une voie de paix par la voie diplomatique,
01:22c'est ce que semble maintenant vouloir le président Macron, alors qu'au départ
01:26il voulait des voies militaires puisqu'il voulait…
01:29Il n'a jamais évoqué l'envoi de troupes au combat et sur le front ?
01:34Non, mais il avait dit que l'Ukraine gagnera la guerre.
01:37On se rend compte aujourd'hui que l'Ukraine toute seule ne peut pas gagner la guerre.
01:41Donc, je crois qu'il faut trouver des solutions pérennes pour les Français d'abord et
01:47pour les Ukrainiens.
01:48Quel type de solution ?
01:50Écoutez ce que nous disons depuis le début, c'est-à-dire qu'il faut trouver un accord
01:53de paix, un accord qui ne mette pas à mal la France.
01:57Nous nous opposons, nous au rassemblement national, à l'envoi de troupes sur le sol
02:02ukrainien.
02:03Nous avons déjà énormément aidé l'Ukraine.
02:05Y compris pour contrôler la réalité d'un cessez-le-feu ou dans le cadre du contrôle
02:14d'un…
02:15Garantie de paix ?
02:16Dans le cadre de la garantie de paix, nous sommes pour l'envoi de casques bleus sous
02:20l'égide de l'ONU, mais nous ne sommes pas pour aller en guerre contre la Russie.
02:26Si vous voulez, il faut préserver les intérêts des Français.
02:29Nous ne sommes pas prêts à faire la guerre.
02:32Il n'est pas question de partir en guerre contre la Russie.
02:36Ce qu'a pointé Emmanuel Macron, c'est le risque et la tentation de la part de Vladimir
02:42Putin d'aller plus loin que son offensive en Ukraine.
02:47Oui, c'est un risque.
02:48C'est à prévoir effectivement dans les accords de paix, dans le contrôle de cet accord
02:53de paix.
02:54Mais en revanche, il faut arrêter d'aller systématiquement avec, comme le fait le président
03:00Macron, avec des déclarations de provocation, avec des déclarations de va-t-en-guerre.
03:04Nous, depuis le début, nous sommes constants, nous sommes pour un accord de paix par la
03:09voie diplomatique, non pas par la voie militaire.
03:12Nous sommes pour la réindustrialisation de notre pays, ce qu'a proposé le président
03:16Macron hier soir, peut-être un peu trop tard.
03:18C'est ce que nous proposons, nous, depuis maintenant de nombreuses années.
03:22Il a mis huit ans à s'en apercevoir, je trouve que c'est un peu long.
03:25Ça nous donne raison.
03:26La France doit passer en économie de guerre ?
03:29Je rappelle quand même que le président Macron, je crois en 2018, son gouvernement
03:34a baissé le budget de la défense de 850 millions d'euros.
03:37Il a quasiment doublé depuis 2017.
03:40Oui, mais il a mis beaucoup de temps à s'en rendre compte.
03:44Passer en économie de guerre, évidemment que nous devons passer en économie de guerre.
03:47Mais ce n'est pas parce que nous passons en économie de guerre que demain, nous aurons
03:51tout l'armement nécessaire pour pouvoir préserver la paix, puisque l'économie de
03:57guerre, ce n'est pas dans l'idée d'aller faire la guerre, c'est d'être dissuasif
04:00et de pouvoir faire la paix.
04:01Il faut réindustrialiser notre pays.
04:03Il faut que nous puissions avoir une industrie de l'armement dans notre pays.
04:07Il faut que le Green Deal, qui baisse nos investissements dans le nucléaire, soit supprimé.
04:14Nous avions raison à la fois à l'Assemblée nationale et à la fois à l'Europe avec
04:17cette demande de suppression du Green Deal.
04:19Cette question, Denis, n'est pas légère.
04:21L'économie de guerre, ce n'est pas juste mettre de l'argent dans la défense, c'est
04:26aussi faire des sacrifices sur tout le reste des dépenses.
04:28Est-ce que le Rassemblement national est prêt à ces sacrifices, à ces efforts-là ?
04:33Si vous voulez, je n'ai peut-être pas répondu sur le bon terme.
04:36Je crois qu'il faut évidemment augmenter le budget alloué à la défense.
04:40Il faut que notre défense soit davantage prise en compte.
04:43Il faut que notre industrie soit meilleure dans le cadre de la défense et surtout que
04:48l'on privilégie les commandes européennes dans l'armement de la France.
04:52Ça, c'est une importance capitale.
04:54Pour bien clarifier les choses, on va écouter Raphaël Glucksmann, qui était l'invité
04:59de BFM TV mardi.
05:01Si vous voulez, je vous propose d'écouter le député européen et coprésident de Place Publique.
05:05Il y a partout en Europe et en France, c'est représenté par Marine Le Pen à l'Assemblée
05:10nationale, des pseudo-patriotes qui viennent à la tribune.
05:14Marine Le Pen, elle vient à la tribune.
05:17Donald Trump plante les Européens, plante les Ukrainiens, décide de 25% de taxes douanières
05:23sur nos productions, sur les viticulteurs français, sur les productions françaises.
05:29Et pas un mot, pas un mot de Marine Le Pen pour dénoncer l'attitude de l'administration
05:36américaine.
05:37Pas un mot.
05:38Et ça ne fait que confirmer ce que je vois depuis six ans, jour après jour au Parlement
05:41européen, c'est à dire ces patriotes de pacotille qui, en réalité, refusent de défendre
05:46les intérêts de nos nations, les intérêts européens et qui, à chaque fois, se couchent
05:50à plat ventre face à des idéologues étrangers qui frappent au cœur nos productions, qui
05:55frappent au cœur nos intérêts vitaux.
05:58Le NPD, est-ce que vous appartenez au camp des patriotes de pacotille ?
06:01J'appartiens au camp des patriotes.
06:03Je n'appartiens pas au camp de ce monsieur dont le parti a gouverné pendant de nombreuses
06:10années sous François Hollande, qui a bradé notre pays, qui a bradé notre industrie,
06:15qui a bradé notre souveraineté et qui vient aujourd'hui nous donner des leçons.
06:20Nous n'avons aucune leçon à recevoir de ce type de personne.
06:23Quand même, sur Trump, quand il dit qu'il n'y a pas un mot sur Trump, c'est vrai, il
06:26n'y a pas eu un mot lundi à l'Assemblée Nationale de Marine Le Pen sur Trump.
06:29Alors, elle s'est rattrapée dans l'interview du Figaro de mercredi, certes, mais naturellement
06:33on pourrait s'imaginer avec toutes les alliances fracassantes de Donald Trump, qu'au moins
06:36une déclaration de la chef de file des députés règne à ce sujet.
06:41Mais écoutez, Marine Le Pen est là pour défendre les intérêts des Français.
06:44Marine Le Pen n'a pas été de celles qui ont appelé à l'élection de Donald Trump.
06:50On a été assez réservés parce que Donald Trump, effectivement, est là pour défendre
06:55l'intérêt des Américains, il a été élu pour ça, et nous, au Rassemblement National
07:00avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, nous sommes là pour défendre les intérêts des
07:03Français.
07:04Donc, nous avons fait des propositions en ce sens-là, nous n'allons pas commenter
07:08systématiquement quand un chef d'État fait des déclarations, elle a d'ailleurs dit
07:12que Donald Trump n'a pas eu de réaction, qu'il engage l'Europe.
07:18C'est quand il annonce 25% d'augmentation des droits de douane sur les produits issus
07:22de l'Union Européenne, ça va nous impacter.
07:25C'est une conséquence de son élection, et c'est pour ça d'ailleurs que nous sommes
07:29bien réservés d'appuyer son élection, Donald Trump est là pour défendre les intérêts
07:34des Américains, il fait sa politique, il augmente les taxes douanières de 25%, c'est
07:40son droit, à nous de répliquer, et à nous de nous armer économiquement pour réindustrialiser
07:47la France et ne plus dépendre des États-Unis ou ne plus dépendre d'autres pays.
07:51C'est ce que nous réclamons depuis des années, et on se rend compte que ce qui se
07:57passe avec Donald Trump, c'est ce que nous avions prévu depuis des années, nous avons
08:02perdu tout dans notre industrie, nous sommes en rupture de médicaments, nous sommes en
08:06rupture dans l'armement, nous ne sommes plus qu'un pays de service, donc réindustrialisons
08:13la France.
08:14Les États-Unis de Donald Trump, ça reste des alliés, ce sont des adversaires aujourd'hui,
08:19c'est un traître Donald Trump ?
08:21Non, ce n'est pas un traître, c'est un président qui oeuvre pour son pays, c'est un président
08:26qui prend des choix stratégiques pour son pays, c'est un traître.
08:31Au détriment de tout ce que ça peut provoquer comme catastrophe par ailleurs ?
08:34Et quelle catastrophe ça va provoquer ? Il a pris une décision, c'est le seul président
08:39à l'heure actuelle qui a réussi à peut-être faire plier Volodymyr Zelensky pour pouvoir
08:44trouver encore des faits.
08:45Faire plier le plus faible des deux, ce n'est quand même pas très glorieux, c'est plutôt
08:47Poutine.
08:48Mais c'est quand même le plus fort des deux, c'est quand même Poutine, ce n'est pas Zelensky.
08:51Il n'y a rien de glorieux.
08:52Et alors on va faire quoi ? On va aller en guerre contre Volodymyr Poutine qui faisait
08:56l'armée nucléaire ? Il faut trouver une voie diplomatique, je crois qu'à un moment
08:59donné, c'est ce que nous demandons au Rassemblement National depuis le début, une solution diplomatique.
09:04Il y a un constat, l'Ukraine ne peut pas gagner la guerre.
09:07L'Ukraine ne peut pas gagner la guerre.
09:09La paix ne va pas être durable sans garantie.
09:10Nous, nous ne voulons pas de l'Ukraine dans l'OTAN ni dans l'Europe, et par conséquent
09:17je crois que le mieux est d'avoir un accord de paix qui a été initié, et je crois que
09:21la France doit retrouver ici sa place dans le concert des nations, cette place que nous
09:26avons perdue.
09:27Nous n'avons plus la voie.
09:28Ce n'est pas en ménageant ni Poutine ni Trump qu'on va forcément davantage se faire
09:32respecter.
09:33Des gens qui ne connaissent que le rapport de force.
09:35Mais on ne ménage ni l'un ni l'autre.
09:37Il y a un constat, nous en sommes là.
09:39La Russie agresse l'Ukraine, nous, nous devons trouver une équidistance entre ces pays, c'est-à-dire
09:47ce qu'avait, d'ailleurs, c'était l'esprit de ce que voulait le Général de Gaulle.
09:52Nous ne voulons pas entrer en guerre, donc il faut à un moment donné que les esprits
09:57se calment d'un côté et de l'autre.
09:59Une dernière question sur le sujet, Volodymyr Zelensky, c'est un problème aujourd'hui ?
10:02Écoutez, je ne sais pas si c'est un problème Volodymyr Zelensky, ça ce sont les Ukrainiens
10:08qui en décideront, il est président de l'Ukraine, il a été élu.
10:14Oui, il reste légitime.
10:15Là, à l'heure actuelle, si vous voulez, c'est le président de l'Ukraine, donc nous ne contestons
10:22pas sa présidence de l'Ukraine.
10:24Alors, on va s'intéresser à la politique intérieure.
10:27Après avoir fait tomber le gouvernement Barnier, le Rassemblement National laisse pour le moment
10:32sa chance au produit François Bayrou.
10:35Qu'est-ce qu'il a de mieux que son prédécesseur ?
10:38Ce qu'il a de mieux, c'est peut-être qu'il respecte davantage nos électeurs.
10:42C'est un Premier ministre de centre-mou, c'est un Premier ministre qui est quand même l'émanation
10:52des magouilles entre les LR, LFI et le parti présidentiel lors du second tour des élections
11:00législatives parce qu'il faut quand même rappeler, je crois que c'est important de
11:02le rappeler, que s'il n'y avait pas eu ces magouilles, nous étions donnés entre 260
11:07et 330 sièges à l'Assemblée Nationale.
11:09Et malgré le gros portrait que vous dressez, vous lui laissez sa chance.
11:14Oui, parce qu'en fait, nous sommes des élus responsables, nous sommes conscients que nous
11:19n'avons pas gagné l'élection législative.
11:22Si nous avions gagné, nous serions au pouvoir et comme nous ne sommes pas au pouvoir, nous
11:26choisissons le moins pire.
11:28Et c'est vrai qu'entre un Michel Barnier qui ne respectait pas nos électeurs, qui
11:33ne respectait pas nos maires puisque dans son budget c'était 5 milliards d'euros de
11:36baisse de dotation pour nos communes, et bien il y a François Bayrou que nous n'avons pas
11:41censuré pour son budget parce qu'à un moment donné, il faut être responsable et ça aurait
11:44mis énormément d'entreprises et de Français dans la difficulté de le censurer à cette
11:48date-là.
11:49Et pourtant, il y a des gens qui disent que le budget est pire celui de François Bayrou
11:51que celui de Michel Barnier.
11:52Ce n'est pas votre avis alors ?
11:53Je ne dis pas que le budget...
11:55En fait, si vous voulez, ces bonnets blancs et blancs bonnets ce sont globalement...
11:58Oui mais il y en a un que vous laissez gouverner et pas l'autre.
12:00En fait, vous n'avez pas le sentiment d'avoir fait une bêtise en censurant la première
12:03fois et vous vous êtes dit cette fois-ci il faut arrêter parce que les gens...
12:05Non, parce que nous avons obtenu des avancées entre le précédent budget sur nos lignes
12:09rouges, notamment les 5 milliards d'euros de dotation aux collectivités et nous avons
12:15également obtenu, quand on sait qu'un tiers des Français n'arrivent plus à se soigner,
12:19l'annulation du déremboursement de certains médicaments.
12:22C'était deux de nos lignes rouges, deux choses que nous avons obtenues.
12:25Donc nous savons que nous n'avons pas la majorité à l'Assemblée Nationale et par conséquent
12:30nous sommes responsables et nous faisons en sorte, tant bien que mal, que nous tenions
12:34jusqu'en 2027 et l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen.
12:37Bruno Retailleau prend la lumière au ministère de l'Intérieur, il tient des lignes fermes
12:42notamment sur des sujets liés à l'immigration, est-ce que ce n'est pas de lui que vient le
12:48plus grand danger pour le Rassemblement National aujourd'hui ?
12:51Je crois que ce n'est pas un danger pour le Rassemblement National.
12:54Bruno Retailleau fait de la politique depuis 1982, Bruno Retailleau a soutenu Nicolas
13:00Sarkozy qui nous avait promis le Karcher et qui nous a amené Kouchner, ou Fadela Amara.
13:06Je crois qu'on peut peut-être aller lui prêter une once de sincérité, mais en réalité
13:12les faits sont là, il a un bilan, le nombre de coups de couteau par jour n'a pas diminué,
13:19il propose une nouvelle loi immigration, il faut savoir ce que ça a fait avec M. Darmanin,
13:26son prédécesseur, qui pareil a mis de la poudre aux yeux aux français en disant on va durcir les
13:30conditions d'accueil, on va augmenter les expulsions d'OQTF qui étaient à 6,5%, c'est-à-dire que les
13:36obligations de quitter le territoire français ne sont effectuées qu'à 6,5% et en réalité on a vu
13:41ce que ça a donné, c'est-à-dire que c'est allé au Conseil Constitutionnel et que bien cette
13:45proposition de loi immigration qui était censée durcir un minimum les capacités d'accueil et en
13:52tout cas les expulsions a été retoquée par le Conseil Constitutionnel et avec les mêmes causes
13:58produisent les mêmes effets. C'est ce que fera exactement M. Retailleau à l'Assemblée Nationale.
14:03Et sur l'Algérie c'est la bonne méthode M. Retailleau ? Mais M. Retailleau, le Algérie ?
14:07Sur le bras de fer qu'il engage vis-à-vis de l'Algérie ? Mais en fait c'est de la poudre aux yeux aussi,
14:11il n'engage pas de bras de fer avec l'Algérie. Si on veut engager un bras de fer avec l'Algérie,
14:16et bien on dirait, on dit par exemple que les hauts dignitaires algériens ne puissent plus
14:21venir se soigner ici, que nous ne délivrerions plus aucun... C'est-à-dire qu'il va le faire en négociant les accords de santé ?
14:26D'accord, mais il va le faire comment avec le désaccord ? C'est-à-dire que quand Emmanuel Macron aura signé
14:30la fin de la récré, et bien il se rangera. Certains disent que sa déclaration de guerre à l'Algérie
14:37c'est en fait une déclaration de candidature aux présidentielles de 2027. Vous pensez que c'est le cas ?
14:42Je ne sais pas, mais nous ce qui nous intéresse aujourd'hui ce sont les faits. Il a déclaré soi-disant la guerre.
14:47Nous ne déclarons pas la guerre à l'Algérie, c'est au gouvernement algérien.
14:50Un gouvernement algérien qui nous méprise et... Regardez les faits. Il déclare la guerre au gouvernement algérien
14:57mais accepte que pour le Ramadan, des imams algériens viennent prêcher sur le sol français.
15:03Je rappelle qu'à Marseille, deux imams algériens ont été menacés d'expulsion parce qu'ils ont prôné la lapidation
15:09des femmes à la mairie des Bleuets par exemple. Donc son action n'est pas conforme avec son objectif.
15:15Il fait sa politique depuis 1982, il a été soutien de Nicolas Sarkozy. On a vu ce que ça a donné Nicolas Sarkozy
15:21qui avait pareil employé les mêmes mots que lui et qui finalement a fait pchit.
15:26Donc en réalité, Gérald Darmanin, M. Retailleau, c'est un mini Nicolas Sarkozy qui produira les mêmes effets.
15:34Qu'est-ce qui passera-t-il si l'inéligibilité de Marine Le Pen est confirmée en appel le 30 mars
15:39et qu'elle n'est donc pas en capacité de se présenter à l'élection présidentielle de 2027 ?
15:44Quelle sera l'attitude du RN ? Quelle sera la réaction ?
15:46Écoutez, au RN, nous avons de la continuité. Ce n'est pas l'homme ou la femme, c'est le programme que nous portons.
15:53Marine Le Pen, je l'espère et je pense, ne sera pas condamnée et en tout cas, je ne fais pas de politique-fiction sur cela.
15:59Alors un mot sur le RN dans les Alpes-Maritimes. Vous avez, l'année dernière, été écarté de la direction départementale du parti.
16:08Est-ce que Alexandra Masson, qui a repris votre poste, est plus efficace que vous aujourd'hui ?
16:13Alors je n'ai pas été écarté. Il faut savoir que ce sont des mandats de 5 ans.
16:17Ça faisait 10 ans que j'étais délégué départemental. Donc j'avais aussi le souhait de freiner.
16:23Je suis conseiller régional, je suis député d'une circonscription de 72 communes dans laquelle j'ai énormément de travail,
16:29énormément de temps de trajet. Je vais à la rencontre des citoyens et par conséquent, c'était aussi mon souhait.
16:34Est-ce qu'elle est plus efficace ? C'est la continuité, c'est une autre méthode.
16:39Elle travaille avec Brian Masson qui était également mon adjoint. On travaille ensemble également.
16:45On ne voit pas concrètement ce sur quoi ça débouche. On voit qu'il y a des réunions, on voit qu'il y a des communications sur les réseaux sociaux,
16:51mais on ne voit pas concrètement des transformations au sein de l'URN.
16:54C'est la continuité de mon action, écoutez.
16:57Donc, sans grandes actions, si vous voulez dire.
16:59Mais qu'est-ce que vous appelez des grandes actions ? Nous, en fait, ce que nous préparons ici au Rassemblement National des Alpes-Maritimes,
17:04ce sont les échéances électorales. Nous préparons les élections municipales.
17:09C'est là que ça va se faire.
17:10Évidemment, c'est là que ça se fera. Nous avons des actions régulières sur le terrain.
17:14Nous avons une campagne, par exemple, d'opposition au Mercosur, que nous allons distribuer dans toutes les communes du département.
17:21Et en tout cas, le travail est fait à la fois par mon secrétaire de circonscription, par Alexandre Hamasson, et par la direction du RN06.
17:28Je ne sais pas ce que vous appelez de grandes actions, mais en fait...
17:32Non, ce que je veux dire, et ça a toujours été le cas, mais sous votre mandat aussi, c'est-à-dire qu'on n'a pas l'impression que le parti s'enracine.
17:38Il a bénéficié de vagues électorales qui ont permis l'élection de trois députés, ça c'est incontestable, mais qui étaient des vagues nationales.
17:43En revanche, localement, alors qu'il y a un terreau extrêmement fertile électoral,
17:47on n'a pas l'impression que ça se transforme en actions concrètes, avec des militants sur le terrain.
17:51Il y en a quelques-uns parfois, mais pas à la hauteur des résultats électoraux du RN.
17:54Alors là, je crois que vous vous trompez. Nous sommes...
17:57Ils sont super discrets, alors. Très timides.
18:01Non, ils ne sont pas timides. Nous sommes sur le terrain régulièrement.
18:03Je crois d'ailleurs que nous sommes un des seuls partis à avoir autant de militants sur le terrain.
18:07C'est quelque chose qui fait même notre force.
18:09Par conséquent, je crois qu'on ne peut pas dire ce que vous dites, que nous n'avons pas de militants sur le terrain.
18:13Moi, quand je vais sur les marchés, je vois beaucoup de nos militants.
18:16Je ne vois pas de LR ni encore moins de PS.
18:19Et...
18:21Alors, pour revenir maintenant sur votre circonscription en particulier,
18:23tous les lundis, vous le savez, Nismata accorde une interview à un maire.
18:27Ceux de vos circonscriptions disent le plus souvent qu'ils ne vous connaissent pas.
18:30Monsieur Thibault, est-ce que vous avez le sentiment de ne pas être assez sur le terrain ?
18:35Écoutez, je ne sais pas qui dit ça...
18:38Vous voyez dans le journal, je ne l'avoue pas, vous voyez tous les lundis,
18:41très souvent, il y a des maires de votre circonscription qui disent...
18:43Ah, les maires, vous parlez ?
18:43Oui, les maires.
18:44Oui, alors il ne faut pas oublier que les maires de ma circonscription sont pour beaucoup politisés.
18:49Ah, les petits villages, ils sont politisés quand même.
18:51Ils sont politisés ou ils appartiennent, ils ne voudraient pas échapper soit à une métropole,
18:58ou à une communauté d'agglomérations.
19:00Mais ce qu'il faut dire, c'est que moi, je dis à ces maires,
19:05il y a 72 communes sur ma circonscription, je suis élu depuis 3 ans.
19:08C'est ça qu'il faut dire surtout, qu'il y a 72 communes, c'est le plus gros cirque au delà du Maritime.
19:12Voilà, j'arpente ma circonscription, j'écris dès mon élection à l'ensemble de ces maires.
19:17Certains ont déjà accepté de me rencontrer, j'ai été les rencontrer avec grand plaisir.
19:22D'autres, je n'ai pas pu encore les rencontrer, parce que ce qu'il faut voir,
19:25c'est que le travail d'un député, c'est 3-4 jours par semaine à l'Assemblée Nationale,
19:29et 2 ou 3 jours sur le terrain.
19:31Alors, je pense être beaucoup sur le terrain.
19:35C'est pour ça que vous avez créé une permanence mobile d'ailleurs ?
19:37Et c'est pour ça que j'ai créé une permanence mobile.
19:40J'étais à Valbergue, j'étais à Théodde, j'étais à Beuil cette semaine.
19:45Donc, j'essaie au fur et à mesure.
19:47Je vais régulièrement tous les étés dans l'ensemble des fêtes patronales de ma circonscription.
19:52Et ça marche cette permanence mobile, c'est original ?
19:55Je suis un des seuls en France, je crois le seul peut-être même à faire cela.
20:00Cette permanence mobile, c'est un van aménagé en bureau,
20:03parce qu'en réalité, j'avais ma permanence à Grasse.
20:05Non, je ne dors pas dedans.
20:06Si vous la conduisez, ça m'arrive de la conduire bien évidemment.
20:10Mais je crois que c'est une façon d'aller à la rencontre des citoyens,
20:15de rencontrer les personnes qui n'ont pas la chance.
20:18Et d'ailleurs, c'est ce qu'on me dit régulièrement,
20:20c'est la première fois que je vois un député dans les villages dans lesquels je vais.
20:23Et en réalité, cette permanence mobile, quand j'étais à Grasse auparavant,
20:28j'avais très peu de monde qui rentrait dans la permanence,
20:30donc j'ai décidé moi-même d'aller à la rencontre des concitoyens de ma circonscription.
20:34Des trois députés RN, vous êtes le seul en 2004 à avoir eu besoin d'un second tour pour l'emporter.
20:40Ça veut dire quoi ?
20:41Ça veut dire que vous étiez plus faible que Brian Masson et Alexandra Masson ?
20:44Non, ça veut dire que j'ai mon ancienne suppléante qui s'est présentée contre moi
20:48et qui a pris les 1,8 points qui me manquaient pour être...
20:51C'est pas faux, parce que vous avez fait 48,8 je crois au premier tour.
20:54Et donc qui a pris les 1,8%.
20:56C'est marginal, je crois que j'ai été un des députés les mieux élus de France
21:01avec 64,5%, quelque chose comme ça.
21:04Donc j'ai manqué l'élection à 1,8%.
21:08Écoutez, ça m'a permis d'aller davantage à la rencontre des concitoyens,
21:11d'avoir une semaine de campagne de plus, ce qui ne me déplaît pas.
21:14Alors Lionel Tivoli, vous avez laissé entendre que vous serez candidat aux élections municipales en 2026.
21:20Vous serez candidat où ?
21:22Écoutez, je serai candidat sur une des communes de ma circonscription.
21:27Il y en a quelques-unes.
21:28Oui, il y en a quelques-unes.
21:30Je serai peut-être candidat à tête de liste et certainement sur une liste.
21:36Ça, c'est une évidence.
21:37Tête de liste, ce n'est pas exclu.
21:39Ce n'est pas exclu.
21:39Ça pourrait être avance.
21:41Ça pourrait être avance.
21:42On voit beaucoup d'avance, paraît-il.
21:45On me voit de partout.
21:46On me voit de partout, donc je ne peux pas dire que je suis à un endroit plus qu'à un autre.
21:49Pourquoi avance ?
21:52Pourquoi vous présenteriez avance ?
21:55Il y a interrofertile et il y a...
21:57Je n'ai jamais dit que je me présentais avance.
21:59Donc, il y a d'autres possibilités, grâce, carrosse...
22:04Je ne m'interdis rien.
22:06Donc, tête de liste, ce n'est pas impossible.
22:08Et en tout cas, vous serez candidat aux municipales quelque part.
22:11Exactement.
22:13Alors, dans les apes maritimes, il y a une ville qui compte, évidemment, c'est Nice,
22:17dont on parle beaucoup déjà aux élections municipales.
22:19On n'est plus qu'à un an, effectivement, de l'échéance.
22:21À Nice, il y a quelqu'un qu'on attend beaucoup comme candidat,
22:24mais qui retarde sans cesse sa candidature, c'est Éric Ciotti.
22:28Est-ce que vous pensez qu'il perd du temps, un temps précieux,
22:30à retarder sans cesse sa candidature ?
22:32Écoutez, Éric Ciotti laboure le terrain.
22:35Il est régulièrement sur le terrain.
22:37Je le vois à l'Assemblée nationale.
22:39Je discute avec lui.
22:41Il aime profondément Nice.
22:43Je pense qu'il sera candidat sur Nice.
22:46Je ne veux pas m'avancer à sa place.
22:48C'est un vrai allié pour vous et pour le Rassemblement national ?
22:52Oui, je crois que...
22:54Ça vient pas du cœur, là, quand même.
22:56Si, je crois qu'en fait, Éric Ciotti a sauté le pas
23:00quand d'autres auraient dû le sauter.
23:02Par exemple, Bruno Retailleau, dont on parlait tout à l'heure.
23:04Et donc, il a eu cette attitude saine,
23:07il a eu cette attitude de constance dans ses idées politiques,
23:10quand d'autres ne l'ont pas eue.
23:12Si jamais il n'y va pas à Nice, qui est-ce qui aura sa place
23:14pour le bloc des Patriotes, on va dire ?
23:17On ne s'est pas posé la question.
23:19Vous dites que vous préparez ardemment les prochaines échéances.
23:23Je ne fais pas partie de la commission d'investiture au siège.
23:26Vous en parlez, entre vous, quand même.
23:29Par conséquent, je pense que ce sera Éric Ciotti qui ira.
23:33Et nous n'avons pas...
23:35Après, je ne suis pas dans les arcanes nationales
23:37de la commission d'investiture.
23:39Mais a priori, il n'y a pas de doute à ce qu'Éric Ciotti y aille.
23:42Vous nous avez dit tout à l'heure que vous aviez des objectifs
23:45pour les prochaines échéances électorales.
23:47Pour les municipales, clairement,
23:49quelles sont les villes qui sont dans votre viseur
23:52et que vous entendez obtenir dans un an ?
23:57Toujours un exercice compliqué.
24:00Parce qu'il y a Cagnes-sur-Mer,
24:03il y a Saint-Laurent-du-Var, il y a Menton.
24:06Il y a probablement des villes comme Vence
24:09que nous pouvons remporter.
24:11Donc c'est Vence, alors, où vous allez ?
24:13Je ne vais pas à Vence.
24:15Non, mais normalement,
24:17ce n'est pas parce que nous pouvons le remporter
24:20que je vais remporter la commune que je vais gagner.
24:22Vous irez sur une commune que vous ne pouvez pas gagner,
24:24c'est ça que vous voulez dire ?
24:26Je l'ai déjà fait, il ne faudra pas échapper.
24:28Absolument, c'est vrai.
24:30Pendant 10 ans, avant d'être élu,
24:32j'ai manqué 5 ou 6 élections.
24:34Ce que vous dites, je l'ai déjà fait.
24:36Philippe Verdon, c'est de l'histoire ancienne
24:38pour le Rassemblement National.
24:40Philippe Verdon a fait ses choix.
24:42C'est plutôt vous qui l'avez fait pour lui,
24:44parce que c'est vous qui l'avez viré.
24:46Moi ?
24:47Le RN, le Rassemblement National.
24:49Oui, écoutez, ça, après, il a été viré,
24:52je ne sais pas s'il a été viré.
24:54En tout cas, Philippe Verdon, aujourd'hui,
24:57n'est plus au Rassemblement National
25:00et je n'ai pas de pouvoir décisionnel sur ça.
25:03Ça risque de créer quand même une concurrence à Nice
25:06si jamais il part.
25:08Attention d'y aller, sinon il n'a plus d'existence.
25:10Si jamais il part contre Éric Ciotti,
25:12prochaine municipale,
25:13ça va être compliqué quand même pour Éric Ciotti.
25:15Non, je ne crois pas que ça va être compliqué pour Éric Ciotti.
25:18Je suis pour un rassemblement de toutes les forces patriotes.
25:21En revanche, si Éric Ciotti y va,
25:24je crois qu'il a ses chances de l'emporter
25:27de par son implantation,
25:29de par le fait que les niçois le connaissent.
25:31Il a été élu député.
25:33Il dispose des trois circonscriptions niçoises.
25:35Par conséquent, c'est une force politique
25:38éminemment importante à Nice.
25:40D'ailleurs, vous comprenez qu'il y ait un parti UDR
25:43en dehors du RN,
25:44ce ne serait pas plus logique que tout le monde soit RN ?
25:46Si c'est pour être allié,
25:47à quoi bon se distinguer de cette façon-là ?
25:49Non, parce qu'il ne vous aura pas échappé
25:51que nous avons avec Éric Ciotti des différences,
25:54notamment sur la réforme des retraites.
25:56Éric Ciotti est favorable,
25:58nous n'y sommes pas favorables.
26:00Nous avons des différences sur l'aspect économique du programme
26:03et je crois que sinon il aurait rejoint le Rassemblement National
26:06si nous n'avions pas ces différences.
26:08Donc, c'est une alliance,
26:10ce n'est pas une fusion de partis.
26:12Il a eu le courage,
26:14quand 90% des sujets nous rassemblent,
26:17de dire que ces sujets sont importants,
26:20de dire qu'il faut que la France ait une vraie alternance,
26:24et pas l'alternance de Retailleau et de Bayrou.
26:26Et donc, il a créé une alliance avec nous.
26:29Mais non, nous n'avons pas vocation à être dans le même parti.
26:32Alors, avant de terminer,
26:34on passe à la question perso.
26:42Au Rassemblement National,
26:44comme en politique, vous semblez souvent un peu à l'écart.
26:46Est-ce que c'est volontaire ?
26:48Qu'est-ce que ça dit de votre personnalité ?
26:50Je ne sais pas ce que vous appelez être à l'écart.
26:53Je suis sur le terrain,
26:55je suis à la rencontre
26:57des citoyens de ma circonscription.
27:00C'est vrai que peut-être
27:02je n'ai pas de phrase de choc
27:04ou je n'ai pas de coup d'éclat,
27:07comme certains le font en politique.
27:10C'est vrai que j'aime bien avoir cette réserve
27:13à titre personnel.
27:15Mais ce qui ne m'empêche pas
27:17d'être un homme de conviction, un homme constant.
27:19Je suis au Rassemblement National depuis maintenant mes 17 ans.
27:22Et cette discrétion n'a jamais fait que...
27:25Donc, ça fait 20 ans ?
27:26Ça fait 20 ans.
27:28Est-ce que vous êtes un homme heureux ?
27:30Est-ce que vous êtes un député heureux ?
27:31Est-ce que vous avez un mandat qui vous plaît ?
27:32On a parfois l'impression que
27:34c'est tellement un gros circo,
27:36c'est tellement beaucoup de choses à appréhender
27:37que parfois ça vous paraît dur
27:39et vous ne laissez pas toujours transparaître
27:40une plénitude par rapport à ça.
27:42Ah non, c'est un mandat que j'adore.
27:44C'est un mandat que j'adore
27:45mais c'est une forte responsabilité.
27:47Ce mandat, je le prends avec beaucoup d'humilité,
27:50avec beaucoup de responsabilité.
27:52Je suis quelqu'un de toujours prudent.
27:54C'est peut-être ce qui laisse transparaître.
27:58Peut-être de timide.
28:00En tout cas, c'est un mandat qui est passionnant
28:02dans une circonscription qui, je crois,
28:05est la plus belle et la plus complète
28:07en tout cas des Alpes-Maritimes
28:08parce que c'est une petite France.
28:10C'est une circonscription passionnante
28:12avec des rencontres passionnantes
28:13et c'est vrai que quand on a ce mandat-là,
28:16c'est un mandat qui est lourd de sens,
28:18lourd de responsabilité
28:20et je n'ai pas l'habitude
28:23de laisser transparaître mes émotions peut-être.
28:26Merci beaucoup Lionel Tivoli.
28:28Merci Frédéric.
28:29Merci à tous de nous avoir suivis.
28:31Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny
28:34pour la réalisation de cette émission.
28:36On se retrouve la semaine prochaine
28:38pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la Une.
28:40Bonne journée à tous.

Recommandations