• avant-hier
Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://
ow.ly/7FZy50G1rry


———————————————————————

▶️ Suivez le direct :
https://www.dailymotion.com/video/x75yzts

Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/


———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498

▪️ Instagram :
https://www.instagram.com/sudradioofficiel/

▪️ Twitter :
https://twitter.com/SudRadio

▪️ TikTok :
https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

———————————————————————

##NOEPISODE##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Et notre invité dans cette première partie est l'économiste Marc Twaty, bonjour.
00:05Bonjour Alexis, bonjour à toutes et à tous.
00:07Merci d'être avec nous pour parler de l'économie de guerre.
00:10Alors on a eu bien sûr le discours d'Emmanuel Macron face aux Français
00:14qui était censé rassurer les Français.
00:16Bon, ça n'a pas vraiment rassuré, on peut dire que ça a créé plus de panique qu'autre chose.
00:20D'abord, qu'est-ce que c'est que l'économie de guerre, ce terme qu'on entend tout le temps en ce moment ?
00:24C'est ça qui est quand même dramatique parce que, bon, n'oublions pas déjà la situation de la France aujourd'hui,
00:27une situation qui est catastrophique, c'est-à-dire les faillites d'entreprises sont sur des sommets historiques,
00:31on est quasiment en récession, l'activité est en train de s'effondrer,
00:35les indicateurs avancés montrent que la France, tenez-vous bien, est la lanterne rouge de l'économie mondiale.
00:39C'est quand même grave ce qui est en train de se passer.
00:41Et là on nous sort, il faut passer en économie de guerre.
00:44Alors c'est quoi une économie de guerre ? Je vais vous donner la définition officielle,
00:47comme ça on sera clair.
00:49C'est un type d'économie dans laquelle les besoins de la guerre sont satisfaits prioritairement,
00:56et tenez-vous bien, par prélèvements autoritaires.
00:59Prélèvements autoritaires, ça veut dire quoi ça ?
01:01Prélèvements autoritaires, ça veut dire quoi ?
01:02Ça veut dire réquisition, livraison obligatoire, et bien sûr impôts, inflation, voire ponction de l'épargne.
01:08Là on joue un jeu extrêmement dangereux.
01:11C'est-à-dire que, encore une fois, j'espère qu'on va éviter ça, moi je prépare l'économie de paix si vous voulez,
01:16ou alors la guerre économique, c'est-à-dire faire en sorte qu'on ait une économie plus dynamique.
01:21Mais là, on est en train d'entrer dans une situation très difficile, et puis surtout ne l'oublions pas,
01:25la France n'a pas les moyens.
01:27C'est-à-dire que nous sommes déjà sur-endettés, on a un dérapage des comptes publics,
01:32et là on nous dit qu'on va augmenter la dépense publique de au moins 50 milliards d'euros,
01:37voire plus, juste pour la France.
01:39800 milliards au niveau de la zone euro, de l'Union Européenne,
01:42et 50 milliards au niveau de la France, uniquement sur les dépenses militaires.
01:46Vous voyez qu'on pourrait passer à à peu près 5% de notre PIB de dépenses militaires,
01:50même pendant la guerre froide, on n'a pas connu ça.
01:53Et tout ça pour une réunion qui a mal tourné dans le bureau de la Maison-Blanche,
01:58c'est-à-dire que dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.
02:00C'est quand même un petit peu inquiétant, et ça sent un petit peu la diversion,
02:04sachant qu'on a une situation économique qui est déjà dramatique,
02:06et moi je ne comprends pas encore une fois nos dirigeants.
02:08– C'est une course en avant en fait, parce que 3400 milliards de dettes plus,
02:12c'est en avant l'endettement sans fond avec la défense,
02:15c'est pour cacher en fait le bilan calamiteux d'Emmanuel Macron ?
02:18– En partie je pense, mais surtout n'oublions pas, vous parlez de la dette publique.
02:21On est effectivement à quasiment 3400, 3500 milliards d'euros,
02:25on n'a pas encore les chiffres du 4ème trimestre mais ça va se faire sur ce niveau-là,
02:28ça c'est la dette officielle.
02:30Mais si vous ajoutez ce qu'on appelle le hors-bilan,
02:32ça veut dire les engagements de l'État qui ne sont pas comptabilisés dans la dette,
02:35par exemple le paiement des retraites des fonctionnaires,
02:37c'est une dette de l'État de demain mais on ne la met pas dans les comptes.
02:40Vous savez on a combien de dettes publiques en France ?
02:427500 milliards, chiffre de la cour des comptes, je n'invente rien,
02:46vous savez moi je source toujours effectivement mes chiffres,
02:49c'est important de dire, et quand on me dit on va vendre,
02:52vous voyez même l'épargne des Français c'est 6000 milliards,
02:54donc ça ne rembourse même pas toute la dette,
02:56puis c'est l'épargne privée des Français,
02:58donc on n'a pas le droit de prendre du privé pour financer du public.
03:00– Alors on n'a pas le droit mais en économie de guerre si,
03:02c'est ça justement la magie, non ?
03:04– C'est ça qui est dramatique.
03:05– Parce qu'on va dire qu'en ce moment l'Union Européenne et Emmanuel Macron
03:07lorgnent sur l'épargne des Français.
03:09– C'est ça qui est dramatique, c'est que malheureusement en économie de guerre,
03:11tout devient permis.
03:13L'exemple qu'on a évidemment, parce que c'est la seconde guerre mondiale,
03:15là c'est une vraie guerre évidemment, dramatique,
03:17au-delà des aspects humains bien sûr,
03:19aux États-Unis à l'époque, le taux d'imposition maximale
03:23est passé à 94%.
03:25– Ah oui c'est ça.
03:26– Taux d'impôt sur le revenu, vous vous rendez compte ?
03:28– On n'en est pas loin en France ceci dit, sans économie de guerre,
03:30on est à combien aujourd'hui ?
03:32– On est autour des 50%.
03:33– C'est énorme déjà.
03:34– Oui je suis d'accord, c'est déjà énorme,
03:36mais toujours est-il que là, ça devient quand même énorme,
03:38et surtout ce qui est dangereux c'est que,
03:41ça me fait penser beaucoup au Covid,
03:43c'est-à-dire qu'on me dit, on ne maîtrise plus rien,
03:46donc c'est très dangereux, c'est presque la fin du monde,
03:48donc si évidemment on se dit ça, on m'en dit allez-y,
03:50sauf que non, j'espère qu'on va éviter évidemment d'en arriver là,
03:53mais surtout, moi je pense, je vois tous les jours
03:55mes chefs d'entreprise que je conseille, etc.,
03:58les épargnants et autres si vous voulez,
04:01qui sont extrêmement inquiets,
04:03donc pourquoi mettre de l'huile sur le feu, ça va déjà mal.
04:06Et au lieu d'essayer d'arranger la situation,
04:09on voit que M. Trump, M. Poutine et même M. Zelensky
04:13essayent de faire la paix, et nous non, on veut aggraver la guerre.
04:16– Pourquoi ? Quel est le but ? – Je ne sais pas,
04:18c'est-à-dire qu'il faudra leur poser la question,
04:20mais en plus il y a un aspect un petit peu magique,
04:22c'est-à-dire qu'on l'a vu dans le discours de M. Macron,
04:25et qui a été relié par Bayrou, etc.,
04:27il nous dit en fait, on va augmenter les dépenses,
04:30mais sans augmenter les impôts.
04:32– Oui, alors ça c'est la phrase magique.
04:34– Alors comment on va faire ?
04:35– Mais avec des efforts et des choix difficiles.
04:37– Alors c'est quoi ces efforts ? Et ces réformes ?
04:39Il parle de réformes.
04:40– C'est ça, c'est-à-dire que quand tout allait bien,
04:42on n'arrivait pas déjà à faire des réformes.
04:44– Mais justement, c'est l'occasion de faire passer des réformes
04:46impossibles aux Français en disant que c'est la guerre,
04:48exactement comme pour le Covid.
04:50– Oui, oui, tout à fait, mais moi je pense que là,
04:51les Français ne se laisseront pas faire.
04:53Et n'oublions pas que quand on parle de l'épargne,
04:55on ne parle pas de l'épargne des ultra-riches,
04:57que cette épargne elle n'est plus en France déjà.
04:59Elle n'est plus là, cette épargne des ultra-riches,
05:01elle est déjà en Suisse, où vous voulez, etc.
05:03Là, ce qui est concerné, c'est l'épargne de la classe moyenne,
05:06c'est-à-dire des personnes qui ont mis toute leur vie
05:08pour accumuler un petit peu d'épargne pour leur vieux jour,
05:11pour leurs enfants, pour leurs petits-enfants,
05:13et donc là on dit, même si on prend une partie minimum,
05:18mais néanmoins, attendez, de quel droit ?
05:20Donc on n'en est pas là, bien entendu.
05:22– On voit que c'est le chemin.
05:23Éric Lombard, le ministre de l'Économie,
05:25a dit qu'il allait avoir un rendez-vous à Bercy,
05:27le 20 mars, avec les investisseurs privés,
05:29les services de l'État, le ministère des Armées,
05:32pour voir comment créer justement un outil d'investissement
05:34dans la défense.
05:35– Et les banques également.
05:36– Et les banques.
05:37Qu'est-ce qui va se passer ?
05:38Vous avez des infos sur ce rendez-vous à Bercy ?
05:40– Pour tout vous dire, je n'ai jamais été aussi inquiet
05:43sur l'avenir de l'économie française.
05:45J'en ai vécu des crises, mais là, si vous voulez,
05:48je me dis, on marche sur la tête.
05:50C'est-à-dire que nos dirigeants aggravent la situation.
05:53C'est ça que je dis, m'inquiète, parce que moi,
05:55je pense encore une fois au patron de PME,
05:57aux salariés des entreprises qui se disent,
05:59mais attendez, comment on va s'en sortir ?
06:01C'est déjà compliqué.
06:02Donc là, on va nous rajouter encore, alors des impôts peut-être déguisés,
06:05ou alors on va flécher l'épargne.
06:07Ça veut dire que l'épargne qui était sur le livret A,
06:09on peut dire, ben non, finalement, on ne va pas le mettre
06:11pour l'engagement social, on va le mettre pour l'effort de guerre, etc.
06:14Comprenez ?
06:15Et alors, ce qui est fou, c'est qu'on a l'impression
06:17qu'on n'a pas de dépenses militaires.
06:19Sachant qu'au niveau de l'Union Européenne,
06:21vous avez aujourd'hui, c'est le chiffre tout à fait officiel
06:24de l'Institut de Stockholm, pour la paix d'ailleurs,
06:26qui s'appelle comme ça, mais bon,
06:28qui montre qu'en fait, les dépenses militaires
06:30de l'Union Européenne, c'est à peu près 320 milliards de dollars.
06:34C'est donc la deuxième puissance mondiale
06:36derrière les Américains, où ils sont à 900 milliards.
06:38Et tenez-vous bien, depuis 2014,
06:40donc en un peu plus de 10 ans,
06:42ces dépenses militaires de l'Union Européenne
06:44ont augmenté de 80%.
06:46Donc on est en train de...
06:47— Donc alors, pourquoi nous faire croire qu'on est à la traîne ?
06:49— Voilà, on est en train de nous faire croire
06:51qu'on n'a plus de moyens, etc.
06:53C'est bien surprenant.
06:54Idem pour la France, encore une fois,
06:56on est autour des 50-60 milliards d'euros
06:58de dépenses militaires.
07:00N'oublions pas qu'on a aussi la dissuasion nucléaire,
07:02justement, qui est faite pour éviter
07:04justement d'augmenter trop ces dépenses militaires.
07:06Donc c'est ça qui, moi, m'inquiète aujourd'hui.
07:08Je ne vois pas où nous voulons aller.
07:10— À la guerre, visiblement.
07:12— Alors, c'est peut-être plus grave que ça.
07:14C'est-à-dire qu'il y a Anguis ou Roche.
07:16Quand on voit, par exemple, hier,
07:18la Commission, donc l'Union Européenne,
07:20qui a lancé un plan de plus de 800 milliards d'euros,
07:23très bien, en nous disant
07:25« Aucune mesure de financement ».
07:27Il n'y a aucune mesure de financement.
07:29Alors ça, c'est très dangereux, parce que
07:31qu'est-ce qui va se passer ?
07:33On va nous refaire le coup du Covid,
07:35c'est-à-dire on va faire actionner la planche à billets
07:37de la Banque centrale européenne,
07:39sauf que là, elle a déjà beaucoup été actionnée,
07:41donc on n'a plus la même marge de manœuvre.
07:43Et parallèlement, quand on fait de la planche à billets,
07:45ça fait de l'inflation.
07:47Donc qui paye à la fin ? Toujours pareil,
07:49ce sont les ménages, les citoyens, les consommateurs.
07:51Un autre élément important,
07:53et c'est quand même très clair ça,
07:55c'est que, et c'est assez incroyable,
07:57le gouvernement allemand,
07:59monsieur Merz, il n'est pas encore complètement chancelier,
08:01donc c'est quand même la CDU,
08:03ça veut dire « la droite allemande »,
08:05a annoncé que ça y est, c'est fini.
08:07On ne regardait plus le déficit public,
08:09ni la dette publique.
08:11Donc on a augmenté les déficits et la dette,
08:13même en Allemagne.
08:15Ça veut dire que tous les pays européens
08:17se préparent à être la Grèce du futur,
08:19à soudre en disant « oui, mais nous ce n'est pas la Grèce,
08:21donc on a le droit de faire de la dette tant qu'on veut. »
08:23Oui, mais il y a quand même un petit problème.
08:25Ce qui s'est passé avec la Grèce, c'était ?
08:27Oui, mais la Grèce n'est pas pareil.
08:29La Grèce, c'était 350 milliards d'euros de dette.
08:31Nous, si on prend la France, on l'évoquait,
08:33c'est 3 500 milliards, donc il y a un zéro de plus.
08:35C'est complètement différent.
08:37Mais surtout, la position du gouvernement allemand
08:39est très importante, parce qu'on l'a vu d'ailleurs
08:41en deux jours, le taux d'intérêt de la dette publique allemande
08:43a explosé. Parce que pour financer cette dette,
08:45il y a des investisseurs qui vous disent
08:47« je veux bien vous prêter, mais à ce moment-là,
08:49je demande une prime de risque. »
08:51Donc quel est le problème ? C'est que c'est effectivement
08:53l'Allemagne qui s'endettait relativement peu par rapport à la France.
08:55Là maintenant, elle va s'endetter davantage.
08:57Donc elle va faire appel aux investisseurs.
08:59Sauf que l'Allemagne est toujours triple A
09:01en termes de notation, alors que la France
09:03est beaucoup plus bas. On est toujours double A,
09:05on va bientôt tomber à simple A.
09:07Donc que vont faire les investisseurs qui vont se dire
09:09« ah, je préfère quand même acheter la dette publique allemande
09:11que la dette publique française. »
09:13Donc ça veut dire que nous, on va avoir du mal
09:15à trouver des financements, et donc que nos
09:17taux d'intérêt qu'on paye
09:19sur la dette publique vont encore augmenter.
09:21Là aujourd'hui, on est à 3,6%
09:23sur le taux d'intérêt à 10 ans de la dette publique française,
09:25un plus haut depuis novembre
09:272011. Et ça évidemment,
09:29ça veut dire quoi ? Ça veut dire deux choses.
09:31Un, ça va augmenter le coût de la dette publique
09:33pour la France,
09:35c'est-à-dire que l'État français,
09:37on va payer cette année autour des
09:3970-75 milliards d'euros,
09:41juste de charges d'intérêt de la dette. Si ça ne s'aggrave pas,
09:43parce que si les taux d'intérêt continuent d'augmenter,
09:45on pourra bientôt atteindre les 100 milliards d'euros par an,
09:47juste de charges d'intérêt de la dette, vous vous rendez compte ?
09:49C'est-à-dire plus que le budget
09:51militaire, comprenez ? Donc,
09:53on marche sur la tête. Mais le drame, c'est que
09:55quelle est la conséquence pour nous les Français ?
09:57Au-delà que ça risque de faire encore augmenter les impôts,
09:59c'est que quand les taux d'intérêt de la dette publique augmentent,
10:01et les taux d'intérêt de tous nos crédits
10:03à nous, les entreprises, les ménages
10:05augmentent. Et donc si les taux d'intérêt
10:07augmentent, ça casse l'activité économique,
10:09ce qui n'est déjà pas génial, donc ça
10:11fait baisser la consommation, baisser
10:13l'investissement, et donc ça alimente
10:15la récession, donc ça fait du chômage,
10:17et ainsi de suite. C'est ça l'économie de
10:19guerre. C'est un jeu extrêmement dangereux.
10:21Comment c'est possible que ces
10:23dirigeants européens fassent systématiquement des choix
10:25suicidaires comme ceux-là ? On le voit avec
10:27l'industrie automobile et tous les bâtons dans les roues
10:29qui ont été mis des constructeurs automobiles.
10:31Là, on remet le malus auto,
10:33et de l'autre côté, c'est fin de ses journées
10:35où le commissaire européen à l'industrie nous dit que
10:37oui, on va relancer la filière automobile.
10:39Là, on sait qu'on est endetté,
10:41que c'est intenable, et on propose de se
10:43sur-endetter davantage, avec la BCE
10:45en plus, qui a revu ses prévisions
10:47de croissance à la baisse pour 2025-2026.
10:49Tout va mal, tous les voyants sont rouges,
10:51et eux nous vendent la guerre.
10:53C'est une catastrophe. C'est ce que disait d'ailleurs Emmanuel Macron.
10:55Soyez fiers d'être des amateurs.
10:57Ah bah là, on est au top.
10:59Ou alors c'est des professionnels du désastre.
11:01C'est le professionnel de l'amateurisme, si vous voulez.
11:03Blague à part, c'est quand même dramatique.
11:05Je l'avais déjà dit à l'époque,
11:07effectivement, de la gestion du Covid,
11:09quand on a laissé filer la dette.
11:11Moi, je n'ai pas arrêté de dire,
11:13les trois premiers mois, on croyait que c'était la fin du monde.
11:15Mais après, on a compris que ce n'était pas le cas.
11:17Mais on a continué. Je me rappelle que la planche à billets s'est arrêtée
11:19en 2022, quand l'inflation était à 10%.
11:21Donc, on est contre
11:23le manque de discernement. Et moi, en ce qui me concerne,
11:25j'ai la meilleure conscience tranquille.
11:27Est-ce que ce n'est pas volontaire de mettre les économies européennes à genoux?
11:29J'espère pas.
11:31Il y a deux hypothèses.
11:33Soit ils sont stupides, soit ils sont machiavéliques.
11:35Ou peut-être les deux.
11:37Moi, je pense qu'il y a malheureusement les deux.
11:39Mais ce qui est clair, c'est que
11:41ce n'est pas sérieux.
11:43Je n'arrête pas de le dire, mais encore une fois,
11:45l'économie, c'est du bon sens.
11:47On est complètement en dehors du bon sens.
11:49On est complètement hors sol.
11:51Et c'est ça qui est très dangereux.
11:53C'est ce qui revient souvent dans le discours de Donald Trump,
11:55qui veut du protectionnisme,
11:57relancer l'économie américaine,
11:59relancer l'économie étrangère aux Etats-Unis.
12:01D'ailleurs, Rodolphe Sadé, le patron de CMACGM,
12:03était dans le bureau Oval hier
12:05pour annoncer 20 milliards de dollars
12:07d'investissement dans l'industrie
12:09du bateau
12:11et des containers.
12:13Aujourd'hui, Trump, en Europe,
12:15est vu par nos leaders comme
12:17un nazi, c'est ce que dit Jacques Attali
12:19je crois récemment,
12:21comme un danger public,
12:23alors que Trump veut la paix, relancer l'économie
12:25et faire une guerre économique sur les tarifs,
12:27ce qui peut être critiquable,
12:29mais à ses raisons. Pourquoi Trump
12:31n'est pas suivi par les Européens ?
12:33Moi, ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est que
12:35quand on dit les choses comme on vient de le faire là,
12:37simplement le fait de dire que la dette publique française explose,
12:39qu'on n'a pas les moyens de la financer,
12:41le fait de dire ça, on est pointé du doigt.
12:43Ah, vous êtes complotiste, vous êtes pro-Trump,
12:45pro-Poutine, pro-Macron.
12:47C'est quoi ce discours ? Nous, on est pour la France.
12:49On veut que la France s'en sorte.
12:51Or, aujourd'hui, c'est mon rôle d'économiste.
12:53J'ai vu tous les dirigeants.
12:55J'ai fait ce métier, mais je n'ai jamais vu
12:57une telle situation aussi dramatique.
12:59Et donc, c'est ça qui fait peur.
13:01On a des dirigeants,
13:03notamment aux Etats-Unis.
13:05Je pense que d'ailleurs, il va un petit peu trop loin.
13:07Il fait un peu trop peur, mais ça commence à fonctionner.
13:09Ce qui s'est passé avec CMACGM,
13:11c'est incroyable. J'ai un groupe que je connais très très bien.
13:13C'est que Rodolphe Saladé,
13:15c'est un ami intime de M. Macron.
13:17Peut-être que ce n'est plus le cas,
13:19mais c'est très étonnant.
13:21Il faut quand même souligner tout ça
13:23et se dire, non, là, on joue
13:25vraiment avec le feu. Et quand on joue avec le feu,
13:27on va finir par se brûler, tout simplement.
13:29Et donc, aujourd'hui, on peut
13:31encore sauver l'économie française, mais c'est clair que
13:33si on commence comme ça
13:35à dramatiser la situation, à vouloir rentrer
13:37dans une économie de guerre et autre,
13:39à faire de la surenchère, moi, je suis quand même
13:41très inquiet. Et surtout, nous n'avons
13:43pas les moyens. Vous savez, quand on me dit,
13:45on va faire une économie de guerre,
13:47on va mobiliser, entre guillemets,
13:49l'industrie. Le problème, c'est qu'il faut avoir un appareil
13:51industriel pour ça. On n'a pas arrêté de vouloir
13:53désindustrialiser.
13:55Regardez encore, tout le discours
13:57de M. Le Maire, Mme Macron,
13:59etc., qui disait, ah, ça y est,
14:01on a réindustrialisé, ça y est, ce sont les 30
14:03glorieuses, c'est le retour du plein emploi,
14:05etc. Vous vous rendez compte ? Quelle arnaque !
14:07Les chiffres de cette semaine, encore, sur la production
14:09industrielle française qui continue de baisser,
14:11l'activité dans l'industrie, selon les directeurs d'achat,
14:13on est sur des plus bas,
14:15et la lanterne rouge de l'économie mondiale.
14:17Elle est où, la réindustrialisation ?
14:19Non, parce que ça ne se décrète pas.
14:21C'est une bonne idée, bien sûr, de réindustrialiser.
14:23Il faut le faire. L'erreur, ça avait été de
14:25désindustrialiser, justement, dans les années 80-90,
14:27sous l'impulsion, justement, de M.
14:29Attali, notamment, Mitterrand et Jean Passe,
14:31etc. C'est ça qui est incroyable.
14:33Ces personnes-là donnent des leçons, alors qu'elles sont
14:35à l'origine de la faillite
14:37de la France, si vous voulez.
14:39Donc, ce qui veut dire que le drame,
14:41c'est que malheureusement, si on veut réindustrialiser,
14:43oui, c'est bien, mais ça va prendre des années.
14:45Parce qu'en plus, on n'a pas la main d'œuvre. Et puis, il faut également les capitaux.
14:47Et puis surtout, il faut la confiance.
14:49Moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'une économie,
14:51elle peut avancer dans un état de confiance.
14:53Pour qu'une économie avance,
14:55mais ce n'est pas pour la France, c'est au sens large,
14:57il faut deux choses. La confiance,
14:59et justement, la stabilité, la sécurité.
15:01Là, on est en pleine défiance,
15:03et malheureusement, on voit que la sécurité, pas qu'internationale,
15:05mais au sein même de la France, est en train de s'effondrer.
15:07La stabilité gouvernementale, bien sûr.
15:09Instabilité sociale, politique,
15:11fiscale. Donc, attendez.
15:13Là, il faut vraiment qu'on arrête les bêtises,
15:15qu'on reprenne le taureau par les cornes,
15:17très rapidement. Le drame, c'est que je ne vois personne,
15:19aujourd'hui, qui se décide,
15:21pour remonter la France.
15:23Et c'est ça qui m'inquiète.
15:25Merci beaucoup, Marc Twaty, pour ce tour d'horizon
15:27plutôt noir.
15:29Oui, réaliste.
15:31Moi, je garde l'optimisme, parce que je pense qu'on peut encore
15:33sauver la France.
15:35Et le bon sens peut sauver la France,
15:37si on arrête avec ces bêtises, évidemment.
15:39Ça paraît lointain.

Recommandations