Michel Onfray : «Emmanuel Macron veut cette guerre. Un chef de l'État doit préserver son peuple», sur CNEWS.
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00:00Non, le Général de Gaulle, il voulait une Europe française, donc il n'était pas question de dire...
00:05D'abord, il ment. Il a déjà dit, il y a quelques temps, qu'il voulait partager les codes avec l'Allemagne.
00:10Je me rappelle, il est le siège à l'ONU. Donc voilà quelqu'un qui nous dit...
00:12– C'est les Allemands qui le réclamaient, en tout cas.
00:14– Oui, il a dit qu'il fallait... Il était pour, lui. Il a simplement compris...
00:16– C'est pas ce qu'il dit aujourd'hui.
00:17– Il a compris que ce n'était pas facile avec les Français, donc il est un peu revenu là-dessus.
00:20Mais je veux dire, c'est la logique du « en même temps ».
00:22Il y a quelques temps, il nous disait « on va partager nos codes »,
00:24ça veut dire qu'en gros, Angela Merkel, elle avait le bouton, elle aussi.
00:27Et là, aujourd'hui, il dit « ah mais non, c'est nous, c'est pas du tout le même choix ».
00:30Mais ça marche comment ? On mutualise la bombe atomique,
00:32mais c'est lui qui appuie sur le bouton. – C'est ça.
00:34– C'est-à-dire que s'il y a 15 pays qui décident, alors il faut quoi ?
00:37Il faut que les 15 pays décident à l'unanimité qu'on balance une bombe sur la tête de qui ?
00:40Qui nous l'aura déjà envoyée sur la tête, de toute façon.
00:43– Moscou, c'est très clair.
00:44– Mais évidemment. Donc Lavrov fait savoir que c'est dangereux.
00:47Et bien sûr que ça va devenir dangereux, la Russie, pour la France,
00:50avec des comportements comme ceux-là.
00:51Mais c'est lui qui crée la dangerosité.
00:53La dangerosité, c'est de dire « nous avons une bombe atomique ».
00:56Mais cette bombe atomique, il faut la penser.
00:58C'est un objet philosophique, en même temps que vraiment une bombe au sens premier du terme.
01:03C'est-à-dire que ça marchait à une époque où deux blocs s'opposaient,
01:07l'Union soviétique et puis les États-Unis,
01:09et où la France ne voulait être mangée ni par l'un ni par l'autre.
01:11Aujourd'hui, c'est quoi, la logique ?
01:13Ça sert à quoi, la dissuasion nucléaire,
01:15quand il s'agit de gagner une bataille en Afghanistan, par exemple, ou au Mali ?
01:18Ça sert à quoi quand la guerre qui existe dans nos murs,
01:21avec justement tout l'islamisme qui aujourd'hui dit « allez-y, des coups de couteau,
01:27des voitures béliers ou ce genre de choses »,
01:30ça sert à quoi d'avoir la dissuasion nucléaire ?
01:32Donc il y a un moment donné où il faut se poser la question de l'usage de la bombe atomique,
01:36simplement avec les têtes nucléaires qui sont les nôtres.
01:38Si peut-être d'ailleurs l'Iran est en train de fabriquer sa bombe,
01:41peut-être d'ailleurs l'Iran peut dire qu'il y a une ou deux ou trois ogives nucléaires,
01:46on n'en sait rien, qu'est-ce qu'on va faire ?
01:48On va envoyer des bombes sur la tête en sachant que l'Iran s'en servirait comme un moyen de djihad
01:52et que c'est formidable de faire 20 millions de morts,
01:54puisque de toute façon ça vous ouvre les portes du paradis,
01:56et il faut repenser la bombe atomique, c'est fini l'époque Union soviétique et Amérique.
02:00Elle ne sert à rien, la bombe atomique, dans des conflits comme ceux-là.
02:05Est-ce qu'il s'en est servi Macron ? Pardon, Poutine.
02:10Poutine il a juste dit « je m'en servirai si vous mettez en péril notre propre territoire ».
02:14Ça n'a pas encore été fait, ça a été un peu tenté,
02:16on envoie une bombe, on regarde comment ça marche, etc.
02:20Mais jusqu'où va-t-il aller Macron dans ce déclenchement de guerre ?
02:23Il veut cette guerre, il a envie de déclencher cette guerre.
02:26C'est une injurosité extraordinaire, un chef de l'État doit préserver son peuple.
02:30D'abord je rappelle que quand on a perdu toutes les élections,
02:33sauf les élections présidentielles qu'il gagne dans les conditions qu'on sait,
02:36avec une mobilisation générale de toute la presse, etc.
02:39Quand on est si précaire, qu'on n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
02:42est-ce qu'on peut décider tout seul d'une guerre ?
02:45L'autre jour, il y a quelque temps, du moins,
02:47il disait « je vais bientôt vous redemander un certain nombre de choses ».
02:50Tout le monde a dit « oh il va bientôt y avoir un référendum ».
02:52Je dis « il n'y aura jamais de référendum, sauf un référendum qui dirait
02:55« est-ce que vous voudriez qu'Emmanuel Macron quitte le pouvoir ? ».
02:57Ça oui, il le gagnerait grandement ce référendum, qu'il le fasse d'ailleurs, je l'invite.
03:01Mais il pourrait très bien faire un référendum sur cette question.
03:03Après des constitutionnalistes ont dit « oui mais non, ça n'est pas possible,
03:06tous ces référendums sont impossibles donc ne les faisons pas,
03:09puisqu'on aurait l'avis du peuple et qu'on ne veut pas de l'avis du peuple ».
03:12C'est au peuple, puisque c'est l'argent du peuple.
03:14La bombe atomique, c'est l'argent du peuple.
03:16Cette bombe atomique, elle est fabriquée avec l'argent du contribuable.
03:19Non, c'est trop important, une guerre, pour qu'on puisse la déclarer de cette manière-là.
03:23Est-ce que nos intérêts vitaux sont en jeu en Ukraine ?
03:25Est-ce que notre destin se joue en Ukraine, comme nous l'a dit François Bayrou ?
03:28Oui, bien sûr, sottise totale.
03:30Lui c'est un européiste, donc lui aussi il fait avancer le calendrier de Macron,
03:34il n'est pas par hasard son Premier ministre.
03:36Il y a juste un moment donné où il faut arrêter de penser qu'on peut jouer à la guerre comme ça.
03:40C'est grave la guerre.
03:42Sous-titrage Société Radio-Canada