Un mur d'expression est dévoilé à l'hôpital d'Aubenas ce lundi matin dans la salle d'attente des urgences pour dénoncer les violences conjugales !
L'hôpital s'engage un peu plus encore contre les violences sexistes et conjugales.
L'hôpital s'engage un peu plus encore contre les violences sexistes et conjugales.
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00:00Il est 7h44, l'hôpital de Bena dévoile ce matin un mur d'expression dans la salle d'attente des urgences.
00:09L'hôpital en effet s'engage un peu plus contre les violences sexistes et conjugales.
00:13Emmanuel Champal nous en parlons avec son directeur ce matin.
00:16Bonjour Julien Sestre, c'est quoi précisément ce mur d'expression, ça se présente comment ?
00:24Alors c'est un mur d'expression qui est présent aujourd'hui dans le hall des urgences de 9h à 14h dans la salle d'attente.
00:30Et c'est un mur sur lequel les patients, les soignants, les visiteurs sont invités à poser leur main, une main violette sur les peintures, sur un grand panneau
00:37pour vraiment affirmer leur refus des violences sexistes et conjugales.
00:41Ça sert à quoi très concrètement ?
00:44Alors à la fois c'est une action symbolique évidemment de communication mais c'est surtout pour forcer les professionnels,
00:50les patients, les visiteurs, toute personne qui veut s'engager à se le montrer.
00:54Aujourd'hui on a des chiffres qui sont extrêmement importants et qui le montrent,
00:57plus de 450 plaintes en 2024 en Ardèche pour violences conjugales, 261 plaintes pour violences sexuelles
01:03et on sait que ce sont des chiffres qui sont bas.
01:06Il y a une sous-déclaration, des personnes physiques qui s'engagent, quel que soit leur statut,
01:10je pense que c'est un signal fort pour aider les populations et les victimes à sortir elles-mêmes et à être accompagnées.
01:16Si vous l'avez installée aux urgences, ce mur d'expression, ce n'est pas un hasard évidemment ?
01:21Tout à fait, c'est important parce que le service des urgences c'est la vitrine de l'hôpital, c'est la porte d'entrée
01:26et c'est souvent ici que les victimes franchissent un premier seuil,
01:29ce n'est pas évident pour elles mais le service des urgences a été formé à cela,
01:33ainsi que le service de gynécologie du centre hospitalier Le Bonheur
01:36et ce sont des services dans lesquels les premiers recueils peuvent être effectués par des professionnels formés.
01:40Justement, la formation elle est suffisante aujourd'hui ou est-ce qu'on peut mieux faire encore ?
01:45On peut toujours faire mieux, encore une fois, c'est un travail du quotidien,
01:50c'est de la sensibilisation, c'est la préoccupation de tout un chacun
01:53mais à l'hôpital d'Aubenas, les professionnels qui se sont engagés pleinement dans ce dispositif
01:57sont formés et sont prêts à accueillir les victimes
02:00et sont tout à fait en capacité d'écouter leurs difficultés et de relayer ces violences malheureuses.
02:07Julien Sestre, dans votre hôpital, l'hôpital d'Aubenas,
02:10quand on a identifié une victime, comment est-ce qu'elle est prise en charge derrière ?
02:15Le repérage qui peut se faire au niveau des services
02:19peut amener la possibilité pour la victime de déposer plainte directement à l'hôpital
02:23sans être obligée d'aller au commissariat.
02:25C'est un dispositif qui existe, un partenariat entre les services de l'État, la police nationale et l'hôpital depuis 2021.
02:31Ça aussi c'est rassurant pour les victimes,
02:33elles ne sont pas obligées de se déplacer dans un lieu qui est porteur peut-être aussi d'émotions.
02:39À l'hôpital, il y aura un déplacement des services de police pour recueillir la plainte.
02:43Ça fait donc 3-4 ans que ça existe, si on vous entend bien.
02:46Est-ce que ça porte ses fruits, cet accueil et ce témoignage possible dès l'hôpital ?
02:52Est-ce qu'il y a de plus en plus de plaintes ?
02:55Oui, c'est vrai que c'est un gros plus de toute façon
02:58puisqu'à partir du moment où la personne va commencer à faire part de ses difficultés,
03:03que le recueil va être fait par les professionnels,
03:05c'est plus facile quand tout peut s'enchaîner dans un lieu sécurisant,
03:08donc les chiffres augmentent.
03:10Je n'ai pas précisément le nombre là,
03:12mais il est évident que ces dispositifs sont beaucoup plus favorables dans un cadre accueillant
03:16que la démarche personnelle de se rendre dans un commissariat de police,
03:20même si les professionnels de la police nationale savent le faire également.
03:23Le cadre, justement, c'est important, l'anonymat est essentiel.
03:27Vous avez une salle dédiée au sein du centre, au sein de l'établissement ?
03:32Oui, de toute façon ce sera dans un lieu isolé,
03:35ça n'est pas au milieu de tous,
03:37ce n'est pas au milieu de l'accueil des urgences,
03:40qui est quand même un service où il y a beaucoup de passages.
03:42Les choses sont bien faites, c'est au sein de l'hôpital,
03:44c'est facilitant pour la victime,
03:46mais en prenant évidemment toutes les attentions pour qu'elle ne soit pas exposée.
03:51Le message que vous passez ce matin à toutes les femmes et toutes les personnes
03:54qui peuvent être victimes de violences sexistes, de violences conjugales,
03:57c'est finalement, venez nous voir, vous verrez,
04:00c'est franchir la porte qui est le plus difficile finalement.
04:04La première étape, c'est celle-là,
04:06c'est d'être capable d'exprimer ce qui s'est passé, ce qu'on ressent,
04:10et de savoir qu'il y aura des professionnels qui ne jugent pas,
04:13qui aident, et qui vont accompagner tout au long du parcours.
04:16Ça démarre à l'hôpital,
04:18et c'est un engagement très fort du Charme envers les populations du Fuy-Lardèche.
04:21Autre chose, Julien Sestre,
04:23vous êtes le nouveau directeur de l'hôpital de Bena.
04:26Depuis début janvier, les patients de cet hôpital
04:28peuvent, s'ils le souhaitent, se rendre à pied au bloc opératoire,
04:31et pas sur un brancard.
04:33Pourquoi vous l'avez mis en place, et qu'est-ce que vous en pensez de cette démarche ?
04:36C'est un dispositif qui se développe de plus en plus dans les hôpitaux,
04:40c'est lié à ce qu'on appelait la réforme de l'ambulatoire.
04:43Vous savez qu'un certain nombre d'interventions chirurgicales
04:45ne nécessitent plus une hospitalisation non plus complète de quelques jours.
04:50Donc certains patients ont la possibilité d'aller eux-mêmes se rendre au bloc.
04:53C'est aussi une dynamique qui favorise et qui diminue les craintes finalement
04:58pour l'intervention au bloc.
05:00En capacité de se déplacer soi-même, on a un parcours.
05:03Ce sont des plus en termes d'accès aux soins finalement,
05:07et ça favorise également l'appréhension qui peut exister
05:10quand on va subir une opération chirurgicale.
05:12Ça diminue les craintes ?
05:13Est-ce que ça libère aussi du temps de soignant finalement,
05:15pour le dire différemment ?
05:17C'est beaucoup plus facilitant évidemment dans nos organisations,
05:19c'est quelque chose qui permet de répondre encore mieux aux besoins.
05:23Les blocs opératoires ont des plages très serrées,
05:25et c'est vrai que cela permet aussi de favoriser d'autres interventions,
05:28parce que le gain de temps avec des professionnels soignants très mobilisés,
05:32le patient qui se rend de lui-même, même si cela est très cadré,
05:35il n'est jamais complètement seul,
05:37c'est un gain de temps, c'est un gain d'optimisation,
05:39mais c'est surtout un plus en termes de prise en charge pour tout le monde.
05:41Julien Sestre, le directeur du centre hospitalier d'Ardèche-Méridional,
05:45ce matin sur ICI Dromardèche.
05:47Bonne journée à vous !
05:49Je vous remercie, bonne journée à vous !