• il y a 12 heures
Avec « On ira », Enya Baroux signe une première réalisation lumineuse dans le grave. Rencontre avec une graine prometteuse du cinéma français.
Transcription
00:00Ma grand-mère me disait, moi je suis malade et j'en ai marre et en fait je suis fatiguée,
00:04quand est-ce que ça s'arrête ?
00:04Mamie Simone, de son nom, était vraiment ma meilleure pote.
00:09On était très proches, très fusionnelles toutes les deux.
00:11Il n'y avait pas de phrases comme, ma grand-mère elle est trop vieille, elle ne comprend pas,
00:15ou elle, elle se dirait, Enya elle est trop jeune, elle ne comprend rien.
00:17Non, je crois qu'il y avait une vraie volonté d'apprendre chacune de nos générations différentes.
00:22Beaucoup de nourriture, beaucoup de repas, beaucoup de pommes de terre sautées,
00:25beaucoup de musique aussi.
00:27On était toutes les deux fans de Charles Aznavour, on écoutait beaucoup Charles Aznavour ensemble.
00:30Beaucoup de rires.
00:32Ma grand-mère a eu une longue maladie et je me suis beaucoup occupée d'elle lors de sa fin de vie.
00:37La fin de vie c'est un sujet dont on parlait toutes les deux.
00:40Malgré son grand âge, elle a été très moderne.
00:41Un jour, on regardait un documentaire justement sur une femme qui avait recours au suicide assisté en Suisse
00:46et je me souviens qu'elle m'est dit, moi je comprends les gens qui font ça,
00:50je préférerais faire ça que de finir comme un légume.
00:54Elle était pour la liberté de choisir sa fin de vie,
00:57mais pour autant elle n'avait pas fait de démarche pour elle-même.
00:59Je pense qu'il y a quand même parfois un fossé entre ce qu'on imagine de sa fin de vie
01:06et les démarches qu'on applique pour vraiment avoir une fin de vie différente.
01:10Ma grand-mère en l'occurrence, dans l'idée elle était pour, mais elle n'a jamais rien fait.
01:13Donc elle a eu une fin de vie finalement assez triste, à l'hôpital, assez diminuée.
01:21Et je me suis dit, si on en avait peut-être plus parlé,
01:25peut-être qu'on serait allé faire ces démarches-là.
01:28Et donc quand elle est partie, je me suis dit,
01:30tiens j'utiliserais bien la magie de l'écriture pour corriger cette fin de vie et lui en écrire une autre.
01:35Et donc je lui ai écrit une fin de vie dans laquelle elle aurait eu le choix.
01:37Il faut être à l'écoute de nos parents, de nos grands-parents, de personnes en fin de vie,
01:41il faut être à l'écoute absolument.
01:43Que ce soit la mort, la fin de vie, la maladie, il faut qu'on communique, qu'on soit capable d'en parler.
01:47Et je pense que si on est capable d'en rire, on est capable d'en parler.
01:50Donc essayons peut-être d'en rire.
01:52Ça paraît fou de rire de ça, mais l'humour est une arme fatale.
01:55Et je pense que passer par le rire, ça permet d'aborder plein de choses.
01:59Et je souhaite qu'on aborde ces sujets-là.

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