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Secondé par des internes, le docteur Jamal Abdel-Kader court chaque jour entre les différents services de l'hôpital Beaujon de Clichy, des urgences à la réanimation en passant par la gastro-entérologie et la gynécologie obstétrique. Porté par ses convictions, ce psychiatre d'origine syrienne s'efforce d'apaiser les souffrances de ses patients en créant les conditions d'un véritable échange, y compris avec leurs proches. Il y a là Aliénor, percutée par un train et multiamputée ; Vincent, en proie à des phobies d'impulsion, qui redoute les fenêtres ouvertes ; Windy, un jeune patient atteint de pancréatite, éprouvé par la solitude et d'intenses douleurs physiques.
Transcription
00:00Vous avez des personnes qui peuvent vous aider un peu ou pas du tout ?
00:04Non, il est tout seul.
00:06Moi j'ai très peur que vous puissiez livrer à vous-même et être en danger.
00:10J'aimerais bien que progressivement, que vous puissiez expier, mais en sublimant,
00:17comme vous faites là.
00:18Vous savez, c'est ce que font les artistes.
00:19Il arrive.
00:20C'est vrai qu'il est tout seul dans l'hôpital, avant on avait un cerveau de psychiatrie,
00:26et là il est tout seul.
00:27Attendez, j'ai l'impression d'être dans une matrix.
00:32Ouais, c'est un peu le cas.
00:33Je voulais faire quelque chose qui s'inscrive dans une dimension peut-être plus politique,
00:39plus sociale.
00:40Et la psychiatrie, c'est exactement ça, je crois.
00:44Tu vois, ce qu'on fait là, c'est une métaphore de la société, en fait.
00:50Je suis lié à toi, et quitte à arriver un truc, je peux pas détourner le regard.
00:53À faire tenir un truc qui conduit à ce que les gens viennent à l'hôpital et qu'ils
01:02meurent, dans notre absence de moyens de les aider, je me dis, est-ce que je suis pas complice
01:08d'un truc qui est fou, tu vois ?
01:09Tout seul, on peut pas tenir.
01:10Tout seul, il faut être un surhomme pour faire ça.

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