Alors que la réélection de Donald Trump a ravivé les craintes d'un désengagement américain de l'Otan, BFMTV a enquêté sur la capacité de l'armée française à entrer en guerre en cas de conflit. Chars de dernière génération en nombre réduit, véhicules militaires peu adaptés, manque de poudre à canon, retard dans le programme de livraison de drones: les points faibles de la Défense nationale sont légion. Un document Ligne Rouge signé Benoît Sarrade, Juan Palencia et Nicolas Duchêne.
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00:00Casse-quai, lourdement armé, l'adjudant Benjamin Donner
00:29donne sa progression à son commandement.
00:32Je m'en pars de 41 et ensuite, je redirige mon action sur sud de 32.
00:38Il dirige un peloton de reconnaissance de l'armée française.
00:46À travers la Taïga, non loin de la frontière russe,
00:50ils doivent ouvrir une brèche dans les lignes ennemies.
00:54Mais leur adversaire est redoutable, doté de moyens aériens importants.
01:00Leur objectif est de défendre la frontière.
01:09C'est des avions ennemis. Ils nous cherchent.
01:15Leur but, c'est de nous trouver.
01:18Leur but, c'est de nous brasser le plus à couvert possible
01:20pour ne pas être repérés par leur caméra.
01:22Maintenant, on ne sait jamais si on est repéré ou si on n'est pas repéré.
01:31Mettez-moi du monde face à droite, face à droite.
01:34Mettez-moi du monde face à droite.
01:37Au Mali, en Afghanistan, Benjamin a combattu des groupes terroristes,
01:43mais jamais une armée régulière dotée de moyens équivalents
01:46ou supérieurs à ceux de l'armée française.
01:52Vous avez été repéré ?
02:02L'unité de Benjamin est tombée dans une embuscade.
02:10Les soldats français sont à peine 40 et doivent affronter un rouleau compresseur.
02:1623, cache-toi, cache-toi.
02:18Qui attaque aussi par le ciel et qui a de l'artillerie lourde.
02:25Ils ne pourront pas tenir longtemps.
02:30Ça va être un souci. On n'a pas munition illimitée, on n'est pas dans des jeux vidéo.
02:34Mais tout à coup, les combats s'arrêtent.
02:36Cessez le feu, stop.
02:38Plus de tirs et les belligérants sortent des bosquets.
02:45Tout ça n'est en fait qu'un gigantesque exercice de l'OTAN.
02:50Baptisé Springstorm, il a lieu en Estonie, pays frontalier de la Russie.
02:56C'est l'un des exercices les plus importants depuis la guerre froide.
03:0014 000 soldats venus de 11 pays s'affrontent en deux camps.
03:04Le but recherché ?
03:06Préparer les pays membres de l'OTAN à se défendre face à une armée régulière.
03:11Fondamentalement, ça change dans le volume,
03:15parce qu'il y a beaucoup plus de monde sur le terrain.
03:18Donc on est face à un ennemi qui a les mêmes capacités, le même volume.
03:23Donc on est obligé de se prévenir de plus de menaces.
03:30Pour Benjamin, le bilan fictif des exercices est lourd.
03:41J'ai perdu l'équivalent d'une vingtaine de soldats sur mes 40.
03:49Si ça avait été en vrai, c'est compliqué.
03:51D'ailleurs, ça veut dire que je ne peux pas continuer ma mission.
03:57Si aucun soldat n'accepte d'en parler face caméra,
04:01la possibilité d'affronter l'armée russe est ici dans toutes les têtes.
04:05Mais l'armée française est-elle prête ?
04:11On y va.
04:30Voici le Charles Leclerc,
04:31le seul modèle d'OTAN clours de l'armée française.
04:36Il est présenté dans ce clip du ministère des Armées
04:39armée pour vanter sa puissance de feu et la modernisation de ses composants.
04:45Les atouts du Leclerc, l'ingénieur Marc Chassillon les connaît bien.
04:49Il a participé à sa conception et lui consacre aujourd'hui des livres.
04:55L'idée, c'était de faire le meilleur char du monde.
04:57C'était ça le slogan des années, de la fin des années 80.
05:00Et factuellement, nous y sommes arrivés.
05:05Quand le char Leclerc a été conçu, nous étions dans une posture de guerre froide.
05:09On a dit, il va falloir se battre à un contre trois.
05:13Pour se battre à un contre trois, il faut tirer plus vite et il faut tirer mieux que les autres.
05:18Et une des clés de la qualité du tir du Leclerc, c'est ce canon de 120 millimètres
05:22qui perce le blindage des chars adverses.
05:26L'un des chars les plus rapides au monde, un véhicule conçu pour détruire des tanks russes,
05:32réclamé avec véhémence par les Ukrainiens.
05:35Mais la France n'a pas pu leur en livrer.
05:38L'armée française a réduit comme peau de chagrin sa flotte de chars à peu près 200 exemplaires.
05:43200 chars ne vous permet pas d'avoir de réserve.
05:45Pour des raisons stratégiques, on ne pouvait pas se défaire du peu de capacités dont nous disposions.
05:51L'armée française observe le front ukrainien et se compare.
06:04Les Russes perdent quotidiennement cinq chars avec environ 220 blindés lourds.
06:10L'armée française serait à court de tanks en 44 jours et incapable de remplacer ceux perdus.
06:18La ligne de production des Leclerc a fermé en 2008.
06:23Ce manque de moyens, on le retrouve dans toutes les branches de l'armée française.
06:28Air, terre, mer, au point qu'un journaliste l'a qualifié d'armée bonsaï.
06:37C'est-à-dire qu'elle a tous les attributs d'une grande, mais en version miniature.
06:42On a un peu de tout, c'est de très bonne qualité, mais on n'a pas beaucoup.
06:46Ce qu'on constate sur ce tableau, c'est qu'au cours des trente dernières années,
06:52de 1991 à 2021, le format de l'armée a été extrêmement réduit.
06:59Comment est-on passé de 1349 chars à 222, ou de 686 avions de combat à 254 en 30 ans ?
07:11C'est l'héritage d'une période commencée avec la fin de la guerre froide.
07:16C'est l'héritage d'une période commencée avec la fin de la guerre froide.
07:18C'est l'héritage d'une période commencée avec la fin de la guerre froide.
07:20Merci beaucoup.
07:24Monsieur Gorbachev a ouvert cette porte.
07:32Monsieur Gorbachev a cassé cette mur.
07:36Après la chute du mur de Berlin et donc la fin de la menace soviétique,
07:47la France, comme tous les pays occidentaux, a cru que le risque de guerre en Europe était terminé,
07:54qu'on pouvait tranquillement encaisser les dividendes de la paix
07:58et que la mondialisation heureuse faisait disparaître cette menace.
08:03Ça explique la réduction globale du parc dans tous les domaines,
08:08que ce soit les chars, les avions ou les navires de surface.
08:14Commande annulée, baisse des effectifs dans l'industrie de l'armement,
08:18c'est aussi le moment où le service militaire est abandonné.
08:23En 1993, près de 100 000 nouvelles de France vont devoir apprendre à vivre sans leur régiment
08:28ou sans leur établissement d'armement.
08:33Jusqu'en 1989, on dépensait à peu près 3% de notre produit intérieur brut pour la défense.
08:38En 2015, nous étions tombés à 1,4%, donc division de moitié.
08:43Il était normal de reconfigurer les choses, on ne pouvait pas rester avec la même armée,
08:47ça aurait été absurde.
08:49On avait besoin d'une armée, on va dire expéditionnaire,
08:53une armée plus réduite, une armée professionnelle,
08:56de meilleure qualité en termes de compétences
09:01et disponible au coup de sifflet pour pouvoir être engagé
09:06dans les Balkans, au Moyen-Orient, en Afghanistan, en Afrique.
09:13C'est l'époque des OPEX pour opérations extérieures.
09:22Les plus importantes ont lieu après le 11 septembre 2001,
09:25avec notamment l'opération Pamir en Afghanistan.
09:31Hartman en Libye et Serval au Mali.
09:37L'ennemi n'est pas un État, mais un groupe terroriste ou une milice.
09:46Nous avions la supériorité aérienne, des moyens bien supérieurs
09:50et nous arrivions à obtenir des résultats avec des pertes limitées.
09:54Face à la puissance de feu française, l'ennemi recourt à la guérilla.
10:01Des bombes artisanales enterrent et explosent
10:05au passage des blindés français.
10:09Ça, c'est une période de l'histoire qui a duré 30 ans.
10:12Et on a eu l'armée dont on avait besoin durant ces 30 ans.
10:16Cette période, elle se termine.
10:18Elle s'est terminée, je pense, avec l'invasion de l'Ukraine.
10:31C'est le retour des guerres entre puissances militaires,
10:34des guerres dites de haute intensité.
11:01La compétition et le jeu-jeu sont beaucoup plus compliqués,
11:05risqués et potentiellement sanglants.
11:07C'est le contraire des OPEC et c'est une guerre d'une violence
11:11qui peut rappeler celle des précédentes guerres mondiales.
11:15Deux jours avant l'invasion russe, le député Jean-Louis Thieriot
11:19alerte dans un rapport sur l'impréparation de l'armée française
11:22à ce type de guerre.
11:24Mais il n'est pas écouté.
11:27On pensait encore que par la diplomatie,
11:31on serait en mesure d'empêcher la Russie
11:36de succomber à son vertige impérial.
11:39Très clairement, c'était une erreur d'analyse.
11:42On ne voulait pas voir.
11:43Les armées, les dirigeants n'étaient pas focalisés
11:46sur la défense du continent européen,
11:49sur la menace russe, pour dire les choses.
11:52Il y a eu une forme d'aveuglement volontaire face à la menace russe.
11:55La défense nationale, c'est comme l'assurance de sa maison.
12:00Quand il n'y a pas de sinistre, on trouve qu'elle coûte toujours trop cher.
12:03Quand il y a une énorme fuite et qu'il faut refaire les murs à neuf,
12:07on est content d'être bien assuré.
12:10Ce risque de confrontation avec l'armée russe,
12:13c'est l'accident que n'avait pas prévu l'état-major français.
12:25Cinq mois après le début de la guerre en Ukraine,
12:28les plus hauts gradés sont auditionnés à huis clos,
12:31à l'Assemblée nationale.
12:35D'ordinaires si réticents à évoquer leur faiblesse,
12:38les généraux décrivent ici sans filtre l'état de leurs troupes.
12:44Pas aptes à conduire une guerre de haute intensité.
12:48Vingt années de conflits asymétriques ont réduit certaines capacités.
12:53Comme la défense solaire, les drones, les feux,
12:56le renseignement ou les moyens de franchissement.
12:59Il faudrait un plancher de 225 avions
13:01afin de pouvoir remplir sereinement nos missions.
13:05Depuis 1945, la marine française n'a jamais été aussi petite qu'aujourd'hui.
13:10Nos stocks, notamment de missiles RR, ne sont pas à un niveau suffisant.
13:14Nous arriverions assez rapidement à bout de chargeurs.
13:18Une armée à l'os,
13:20et les chiffres donnent le vertige face à la menace russe.
13:25La France produit 100 000 obus par an,
13:29ce que tire parfois la Russie en trois jours sur le front.
13:36Ce qu'on constate, c'est que la masse, le volume, ça compte.
13:41Combien vous êtes capable de mettre d'hommes sur le terrain ?
13:44Combien vous êtes capable de fournir de coups d'artillerie par jour ?
13:50On n'avait jamais imaginé de tirer des milliers d'obus par jour.
13:57On raisonnait en milliers.
14:00En Ukraine aujourd'hui, on compte en centaines de milliers.
14:04On est passé d'un rapport de 1 à 100.
14:08Un manque critique de masse humaine aussi.
14:10Actuellement, la Russie mobiliserait 420 000 combattants en Ukraine.
14:17La force opérationnelle terrestre française, elle, est de 77 000 soldats.
14:23Mais en cas de conflit, en raison des rotations,
14:26l'état-major dit pouvoir projeter environ 20 000 hommes seulement.
14:31L'armée pourrait ainsi tenir 80 km de front,
14:34par exemple pour défendre la Pologne.
14:37Car selon des projections militaires,
14:39il faut 5 000 hommes pour tenir 20 km de front.
14:44C'est des plans officiels.
14:454 brigades, une brigade 20 km, 4 fois 20, 80.
14:50Voilà, c'est aussi arithmétique que ça.
14:52Ça fait mal parce que se dire que l'armée française
14:55tiendrait 80 km sur un front qui en fait plus de 1 000,
14:59on se dit, oh là, c'est pas génial.
15:03C'est clair que l'armée française toute seule
15:05n'arrêtera pas l'armée russe si elle perce le front ukrainien.
15:11Mais la France ne serait pas seule face à la Russie.
15:14Elle interviendrait au sein de l'OTAN,
15:16une organisation militaire puissante,
15:19capable de mobiliser plus de 300 000 hommes
15:22et mieux équipée que la Russie.
15:27La France est aussi le seul pays de l'Union européenne
15:30à disposer depuis les années 60 de l'arme ultime.
15:35La bombe nucléaire.
15:37La France a un état doté, un état doté d'armes nucléaires
15:41et qu'en fait, la dissuasion est au cœur de nos stratégies de défense.
15:44Et ça, il ne faut jamais l'oublier.
15:46Pour se défendre, la France n'a pas besoin de faire tuer 500 000 hommes.
15:50Avant, elle a une dissuasion.
15:53Une fois qu'on a dit ça, est-ce que la dissuasion nucléaire suffit
15:57pour répondre à toutes les menaces,
16:00à toutes les situations dans lesquelles on pourrait se trouver ?
16:03La réponse était évidemment non.
16:05On peut se trouver confronté à des dizaines de situations
16:08dans lesquelles on a besoin de matériel, d'armement
16:12qui ne soit pas de l'armement nucléaire.
16:14Croire que ça nous protège de tout, mais c'est de la folie.
16:18Un constat qui a amené le président Macron
16:21à réclamer une montée en puissance de notre armement.
16:34L'invasion russe
16:43Juin 2022, 5 mois après l'invasion russe.
16:47Le chef des armées, le président Macron,
16:50exhorte les industriels de la défense à passer à la vitesse supérieure.
16:55Mesdames et messieurs, les dirigeants d'entreprises,
16:58nous entrons dans une économie de guerre,
17:00ce qui est un changement pour beaucoup d'entre nous.
17:02Et c'est un changement, voyons lucide,
17:04qui va nous obliger à investir davantage pour les États,
17:08à être plus exigeants avec les industriels pour ces derniers,
17:11à être encore plus innovants, plus rapides.
17:14Tout a changé.
17:16Deux ans après ce discours, est-on entré en économie de guerre ?
17:20Autrement dit, notre industrie de l'armement
17:23produit-elle beaucoup plus, beaucoup plus vite et moins cher ?
17:27Le secteur regroupe plus de 2000 entreprises.
17:30Leur activité se structure autour des commandes
17:33passées par les dix géants de l'armement,
17:36parmi lesquels Naval Group, qui produit les sous-marins,
17:40Dassault, le constructeur du Rafale,
17:43ou KNDS, qui fabrique à Bourges tous les canons de l'armée française,
17:48à partir de ses tuyaux d'acier.
17:50Vous avez ici du 30 mm, quelqu'un d'autre,
17:53du 20 mm qui est décliné pour des applications
17:56hélicoptères ou tourelles marines.
17:58Vous avez ici du 40 mm qui équipe notre fleuron, le Jaguar, actuellement.
18:07Détenu à 50 % par l'État,
18:09le groupe franco-allemand KNDS a acquis une renommée internationale
18:13grâce à ce canon.
18:17Une fois installé, il ne reste plus qu'à le fabriquer.
18:21Une fois installé sur un camion, il prend le nom de canon César.
18:2530 ont déjà été livrés aux Ukrainiens.
18:28Un calvaire pour les Russes.
18:36Il peut tirer 6 coups sur des cibles à 40 km en moins de 3 minutes
18:40et quitter les lieux,
18:42rendant les tirs de contre-batterie quasi inefficaces.
18:51Les soldats ukrainiens ont eu un coup de foudre pour ce canon,
18:54au point de lui déclarer leur flamme.
18:57Je t'aime. Je t'aime. Oui, je t'aime.
19:18Pour livrer les Ukrainiens et l'armée française,
19:21KNDS a quadruplé sa production de César,
19:24passant de 2 à 8 par mois.
19:27Mais actuellement, la France ne dispose que d'une soixantaine de César,
19:31loin des 5000 canons russes qui seraient actuellement déployés sur le front.
19:37On est très, très bon en France en termes d'industrie de défense.
19:40Mais cette industrie, elle a été, depuis 30 ans,
19:42formatée pour produire presque comme de l'industrie du luxe.
19:47On produit des choses d'extrêmement bonne qualité, très chères.
19:53Lentement et en relative petite quantité, comme l'industrie du luxe.
19:58Et tout d'un coup, on se dit, il faut changer de modèle,
20:01il faut repasser à un modèle, on va passer du luxe au prêt-à-porter.
20:09Sur un autre site, voici la machine qui produit les munitions de 155 mm du César.
20:16Elle tourne 24 heures sur 24.
20:20L'objectif, c'est de faire 100 000 obus par an
20:23sur l'ensemble des 3 unités que nous avons sur le site de KNDS Amo-France.
20:3020% de ces obus sont destinés à l'armée française.
20:33Le reste partira pour l'Ukraine.
20:36De quoi tenir 4 jours sur le front.
20:39Pas de quoi livrer une guerre de haute intensité.
20:42Si vous voulez monter à 500 000 obus, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
20:46Multiplier par 5 toutes les installations qu'on a chez nous sur le site.
20:50Ça c'est possible ?
20:51Tout est possible, mais encore une fois, c'est une question d'investissement et de financement.
20:58KNDS a déjà dépensé 300 millions d'euros pour augmenter ses capacités de production,
21:03mais refuse d'investir davantage sans financement de l'État.
21:08À cette impasse financière s'ajoute une autre difficulté.
21:11L'industrie peine à recruter.
21:17Vous avez des postes vacants ?
21:19A peu près 18-20 postes qui sont vacants à date,
21:21et sur lesquels on a des difficultés à trouver du personnel qualifié,
21:25dans le domaine de la mécanique notamment.
21:28Une fois usinés, ces obus doivent être chargés en poudre à canon.
21:33Nouvel obstacle, comme les masques pendant la Covid,
21:36la France découvre qu'elle a abandonné cette production,
21:39et qu'une des composantes essentielles de la poudre à canon vient de Chine.
21:44Hier, sans conséquence, on réalise que la défense de notre territoire
21:48dépend aujourd'hui d'un allié majeur de la Russie.
21:54Comme c'est un produit à faible valeur ajoutée,
21:57qu'on ne s'attendait pas à avoir à produire en masse,
22:00on s'approvisionnait tranquillement en Chine.
22:02Aujourd'hui, la guerre en Ukraine commence.
22:05Curieusement, les Chinois ont cessé quasiment totalement de nous en vendre.
22:14Surpris une nouvelle fois, l'exécutif dans l'urgence
22:18tente de relocaliser cette production.
22:21En avril 2024, le chef des armées pose la première pierre
22:25d'une usine de poudre en Dordogne.
22:32Cette usine sera terminée au premier semestre 2025.
22:36Au de 2017 à 2030, on aura doublé la production
22:42et on aura doublé le budget de la défense,
22:44ce qui est absolument considérable.
22:47Malgré les slogans et un effort financier sans précédent
22:51depuis la fin de la guerre froide,
22:53on ne transforme pas un outil industriel complexe en quelques mois.
22:58L'économie de guerre telle que l'a enclenchée par exemple la Russie,
23:01on en est loin.
23:05L'usine de poudre de Bergerac produira 120 tonnes de poudre par mois,
23:10de quoi charger environ 7500 obus.
23:17Un volume à des années-lumière des productions russes,
23:21environ 250 000 obus par mois.
23:24Nous ne fabriquons plus seul,
23:29ni en quantité suffisante l'intégralité du matériel militaire
23:33dont notre armée a besoin.
23:36Encore plus préoccupant,
23:38les nouveaux équipements en train d'être livrés à nos troupes
23:41sont pour certains inadaptés.
24:04En grande banlieue parisienne,
24:06Eurosatory, l'un des plus importants salons de l'armement.
24:14Des chefs militaires des quatre coins du globe
24:17sont venus faire leurs emplettes.
24:23Et voici ce qu'ils peuvent acheter.
24:28Des hélicoptères de combat,
24:30des missiles,
24:32des drones suicides,
24:34auprès de 1700 exposants
24:36venus de 62 pays.
24:42Pour se vendre, l'industrie peut compter
24:44sur nos militaires reconvertis en VRP de l'armement.
24:48Et même, en acteurs,
24:50pour vanter les qualités des blindés légers de l'armée française,
24:53une sorte de télé-shopping
24:55où le griffon,
24:57le cerval
24:59et le dernier venu, le jaguar,
25:01sont présentés
25:03comme des bêtes de combat.
25:19Des véhicules conçus pour des guerres asymétriques,
25:22les fameux OPEX.
25:24Selon Léo Périllat-Peynier,
25:26spécialiste des politiques d'armement.
25:28Si on se met comme ça, vous êtes dans un angle pas trop mal,
25:30sur les 3 véhicules.
25:32Ils sont inadaptés pour les vraies guerres type Ukraine.
25:35Le principal transport de l'armée terre
25:37qui va être donc le griffon.
25:39Vous le voyez, on a un véhicule de transport qui est assez haut
25:41parce qu'il a été pensé pour résister d'abord
25:43à la principale menace rencontrée
25:45par les armées en Afrique,
25:47à savoir les explosifs improvisés placés sur la route
25:49qui sont donc ce qu'on appelle les IED.
25:51Donc le véhicule est très haut
25:53parce que le souffle d'une explosion qui arriverait sous le véhicule
25:55va pouvoir s'évacuer sans blesser l'équipage.
25:57C'est très important.
25:59On retrouve sur le Jaguar,
26:01on retrouve sur le Serval,
26:03c'est un des éléments constitutifs.
26:05C'est envisagé pour un terrain qui va être sec,
26:07un terrain qui va être très chaud,
26:09maintenant le fait est qu'aujourd'hui,
26:11ce qu'on voit depuis 2 ans en Ukraine
26:13montre que les besoins sont peut-être un peu différents.
26:15Sur un terrain qui va être bouleversé par de l'artillerie,
26:17rempli de shrapnel,
26:19confronté à des explosions sur les côtés
26:21plutôt qu'en dessous si vous voulez,
26:23ça va être un petit peu plus difficile
26:25mais ça n'a pas été pensé pour.
26:29Une incompatibilité vérifiée
26:31sur le front ukrainien.
26:33La France a livré une quarantaine
26:35d'AMX RC-10 à l'Ukraine,
26:37l'ancienne génération de nos blindés légers.
26:39Un désastre selon
26:41ce militaire ukrainien cité par Le Point.
26:43Envoyer ces véhicules
26:45à l'attaque est inutile
26:47car cela met en danger l'équipage.
26:49Leur blindage léger
26:51les rend inadaptés à l'attaque.
26:55Pourquoi
26:57notre matériel militaire répond-il
26:59aux guerres d'hier mais pas d'aujourd'hui ?
27:01Pour le comprendre,
27:03allons sur le stand du ministère des Armées.
27:05Ici,
27:07on prétend concevoir les équipements de demain.
27:11Au milieu trône
27:13ce drone, le patrouleur
27:15avec ses 18 mètres d'envergure.
27:17Un drone tactique destiné
27:19à guider les troupes au sol.
27:21Commandé en 2016,
27:23il devait être livré 2 ans plus tard.
27:25Mais il n'est finalement
27:27entré en service qu'en 2024.
27:33Un programme qui a déjà coûté
27:35300 millions d'euros.
27:37Ce qui plonge un peu dans l'embarras
27:39l'officier chargé des évaluations de ce drone.
27:41Il est très critiqué
27:43et je le comprends puisque
27:45en termes de délai,
27:47en termes de ce qu'on attendait,
27:49de ce qu'on aurait voulu avoir,
27:51on l'aurait eu
27:53s'il n'y avait pas eu de problème.
27:57Entre autres son crash
27:59lors d'un essai en 2019
28:01dont aucune image n'a fuité.
28:03Le programme est alors
28:05mis à l'arrêt puis relancé
28:07alors que la guerre en Ukraine éclate.
28:13Problème, les températures sont souvent
28:15glaciales sur le flanc Est.
28:17Nouveau théâtre d'opération des forces françaises.
28:19Et ce drone déteste le froid.
28:23Il n'a pas été conçu complètement au départ
28:25pour faire face à la haute intensité à l'Est
28:27donc nous on le réadapte pour pouvoir l'employer.
28:29Il est équipé d'un système
28:31anti-givre ?
28:33Non, il n'est pas
28:35équipé de système de dégivrage
28:37donc c'est à nous
28:39d'éviter les cellules givrantes,
28:41d'éviter les zones dangereuses.
28:43Le spécialiste
28:45des systèmes d'armement est moins optimiste
28:47pour ce drone, conçu
28:49pour des opérations où nous avions
28:51la maîtrise totale du ciel.
28:53Est-ce qu'on pourrait le déployer
28:55sur le front ukrainien ?
29:01On peut.
29:03Maintenant, il va falloir accepter d'en perdre
29:05parce que, encore une fois,
29:07il est très grand, il n'est pas très rapide,
29:09il est assez repérable
29:11au vu de sa taille et de sa composition
29:13donc il risque d'être ciblé par
29:15l'adversaire qui le verra
29:17et qui pourra détecter et l'abattre.
29:21Pour Léo Péria-Pénier,
29:23une des explications du
29:25fiasco du patrouleur s'explique en
29:27trois lettres. DGA
29:29pour Direction Générale de l'Armement,
29:31l'administration militaire
29:33chargée d'équiper nos forces.
29:37Notre travail, c'est d'être expert
29:39au profit des forces.
29:41Moi, mon but, c'est d'avoir le véhicule
29:43le meilleur possible pour que...
29:45Aujourd'hui, un des gros problèmes, c'est que
29:47pour qu'un système soit acheté par les armées,
29:49il faut qu'il soit qualifié, donc reconnu,
29:51évalué par la DGA.
29:53Il y a des listes d'attente qui sont assez complexes
29:55et c'est long.
29:57Des procédures administratives qui ont
29:59ralenti le programme à chaque étape de son
30:01développement, selon cet ingénieur
30:03du patrouleur filmé en caméra cachée.
30:07C'est pour l'armée de terre, mais on est sur
30:09un objet avec des contraintes
30:11réglementaires, de certifications
30:13qui correspondent à
30:15quasiment aux standards de l'aviation
30:17commerciale, donc au fur et à mesure
30:19qu'on applique la norme,
30:21il va falloir aller un peu plus loin dans les justifications
30:23dans les détails, etc.
30:25Et à la fin, c'est du paquet, du paquet, du paquet.
30:29Une inertie qui a aussi ralenti
30:31le programme du drone européen.
30:33Un drone d'attaque qui devait
30:35notamment servir pour des frappes ciblées.
30:37Commencé en 2004,
30:39il ne sera pas livré
30:41avant 2030.
30:43La France a dû se résoudre à acheter un drone
30:45américain, le Reaper,
30:47quitte à céder une partie de notre souveraineté.
30:51Il faut bien comprendre que le drone mâle Reaper
30:53américain nécessite l'autorisation
30:55du Congrès et qu'il appartient aux Américains,
30:57que les Américains le maintiennent en état,
30:59c'est-à-dire qu'on n'a pas le droit d'ouvrir, en gros.
31:01On n'a pas le droit d'ouvrir le moteur, on n'a pas le droit de regarder ce qui se passe dedans.
31:03Les images appartiennent aux Américains
31:05et les autorisations de survol sont données par les Américains.
31:07Donc en fait, on est complètement dépendant
31:09des Américains. Donc oui, c'est un échec
31:11dans la mesure où on en est toujours aujourd'hui avec le Reaper.
31:17Ce dont nous disposons quand on lit ce tableau,
31:19ce sont essentiellement des micro-drones
31:21et des mini-drones.
31:23Le Black Hornet, dont on parle, il y en a 600,
31:25en 2025, ce sont des tout petits drones qui font l'attaque
31:27d'une libellule, qui sont utilisés notamment par les forces
31:29pour aller dans des bâtiments,
31:31pour aller voir l'état du bâtiment,
31:33s'il y a ou non des forces adverses et autres.
31:35Et quand on est sortis de ces micro-drones
31:37et des mini-drones,
31:39en fait, il ne reste plus grand-chose.
31:41Un échec systémique
31:43préoccupant.
31:45Depuis la guerre en Ukraine,
31:47les drones sont devenus des armes capables
31:49de changer le cours d'une bataille.
31:53Comme ici,
31:55où ils ont empêché la progression des forces
31:57russes vers Kiev.
32:01La France a pris du retard
32:03pour fabriquer des drones,
32:05mais aussi pour hésiter à leurs attaques.
32:13Fin mai 2024,
32:15l'armée nous accueille au 501ème
32:17régiment de chars dans le Grand Est.
32:21Cette unité de cavalerie est la première
32:23à avoir reçu des chars Leclerc rénovés.
32:25Autrement dit,
32:27nos blindés lourds conçus avant la guerre froide
32:29ont été modernisés pour être
32:31déployés sur les nouveaux champs de bataille.
32:33Rénovés,
32:35le Leclerc a été rebaptisé
32:37Leclerc XLR.
32:41Sur le XLR, maintenant, on a une plaque
32:43contre-UD qui a été installée sous le
32:45châssis, donc c'est une plaque qui est incurvée.
32:47Vous voulez monter ?
32:49La partie faible du char, c'est tout
32:51ce qui est 3D, donc les menaces qui viennent du haut.
32:53Les hélicoptères étaient la plus grosse menace
32:55et depuis 20 ans, on se rend compte qu'avec la
32:57montée en puissance des drones, c'est le côté faible.
32:59Vous avez un sur-blindage sur
33:01le côté latéral et vous avez
33:03ce qu'on appelle du slot armoire, c'est du
33:05anti-RPG, anti-lance-roquette.
33:07Sur le toit, il n'y a pas plus de protection que ça, pour l'instant.
33:09Il n'y a pas de sur-blindage ?
33:11Il n'y a pas de sur-blindage, pour l'instant, ce n'est pas prévu, ça sera sûrement ajouté.
33:13Ce qu'on voit en Ukraine, c'est qu'ils rajoutent
33:15des... En fait, ils bricolent
33:17leurs chars. Ils rajoutent des plaques
33:19de sur-blindage
33:21eux-mêmes.
33:23Quand le programme de rénovation du char Leclerc a été imaginé,
33:25nous étions dans une posture
33:27géostratégie complètement différente
33:29de celle que nous avons aujourd'hui. Les drones ne faisaient
33:31pas partie de la menace. Et donc,
33:33l'état-major a jugé
33:35qu'il y avait un
33:37seuil que l'on pourrait qualifier
33:39de minimal pour
33:41rénover le char Leclerc.
33:45Une rénovation
33:47limitée qui coûte pourtant
33:491,5 million d'euros par char.
33:57En cas
33:59de conflit avec la Russie,
34:01l'armée française pourrait aussi
34:03devoir se priver de plusieurs centaines
34:05de soldats, parmi les plus aguerrés.
34:27Au camp Rafaelli,
34:29les légionnaires du 2e régiment
34:31étranger de parachutistes ont le doigt
34:33sur la couture.
34:35Le chef d'état-major
34:37des armées passe en revue
34:39cette troupe d'élite.
34:41Afghanistan,
34:43Centrafrique, Mali
34:45et maintenant Europe de l'Est,
34:47cette unité est très souvent projetée
34:49pour régler des crises.
34:51Leur mission est de protéger
34:53les territoires de l'armée française.
34:55C'est ainsi que les drapeaux
34:57de la Légion étrangère
34:59se sont couverts de gloire
35:01pour la France.
35:03Il y a une nécessité
35:05de se tenir prêt à tout,
35:07y compris à l'affrontement
35:09de haute intensité.
35:11150 nationalités sont représentées
35:13dans la Légion. Parmi eux,
35:15selon les chiffres de 2022,
35:17450 russes
35:19et 710 ukrainiens.
35:25Malgré l'invasion russe
35:27en Ukraine,
35:29selon l'officier en charge du camp,
35:31la guerre n'a pas de répercussions
35:33au sein du 2e REP.
35:35C'est la magie de la Légion.
35:37Depuis la guerre en Ukraine,
35:39il n'y a pas la moindre bagarre,
35:41le moindre accrochage,
35:43et pourtant vous avez des gens
35:45qui ont des opinions différentes
35:47et qui viennent des quatre coins du monde.
35:49Mais ils ont l'habitude,
35:51depuis qu'ils sont dans la Légion,
35:53de parler de leur pays et de la zone
35:55dans laquelle ils ont pu grandir.
35:57Ils n'en font pas état en service.
35:59C'est pas un sujet au régiment.
36:03Légionnaires russes et ukrainiens,
36:05frères d'armes, donc,
36:07en toutes circonstances.
36:17Crâne tendu, regard de plomb,
36:19ce caporal-chef ukrainien
36:21raconte une toute autre histoire.
36:23Mirail Ogerdin a servi la Légion
36:25pendant 11 ans
36:27et a participé à plusieurs OPEX.
36:37Mais en juillet 2022,
36:39suite à une altercation avec un légionnaire
36:41prorusse, il est exclu de la Légion
36:43pour insubordination.
36:47Une sanction intervenue après des années
36:49de tensions au sein de la Légion
36:51entre prorusses et pro-ukrainiens
36:53que sa hiérarchie tenterait de masquer,
36:55selon Mirail Ogerdin.
36:57Ce qu'il fait, c'est juste cacher le problème,
36:59cacher le gros problème
37:01qui existe au deuxième rêve
37:03entre les légionnaires russes
37:05et ukrainiens.
37:07Il cache le problème parce qu'il voulait garder
37:09la bonne image de son régiment.
37:11Légion, il y en a des sectes russes,
37:13ça veut dire
37:15les gens qui
37:17sympathisaient aux forces russes,
37:19sympathisaient à
37:21Poutine.
37:23Quand je suis entré au bureau
37:25pour faire les comptes, demander
37:27les papiers, signer quelque chose,
37:29au bureau j'ai vu les photos de Poutine
37:31et de Staline à côté.
37:33C'est des petites photos, des grandes photos ?
37:35C'est des photos comme ça. Je ne sais pas
37:37quelle taille, mais c'est des photos bien
37:39visibles. C'est des photos format
37:41A4.
37:43D'autres légionnaires
37:45confirment l'existence de groupes
37:47pro-Poutine. Dans le bureau
37:49d'un des russes, j'ai vu
37:51qu'il y avait des photos de Poutine
37:53et de Staline aussi.
37:55Le 24 février 2022,
37:57il y a beaucoup de russes
37:59qui ont des ZAD sur les véhicules,
38:01sur les motos,
38:03sur les sacs à dos,
38:05etc.
38:07Le symbole des blindés russes
38:09engagés dans l'invasion de l'Ukraine.
38:11Le drapeau de la nouvelle
38:13Russie, symbole des visées
38:15expansionnistes de Poutine, a même
38:17été planté dans un local du camp
38:19Raffaelli. Ce serait l'oeuvre
38:21d'un soldat formé dans une
38:23académie militaire russe avant
38:25d'entrer dans la Légion. Monté
38:27en grade depuis, il est présent
38:29sur des groupes pro-Poutine, sur les
38:31réseaux sociaux russes.
38:33D'autres prennent la pose
38:35devant des drapeaux à la gloire de l'armée
38:37soviétique.
38:39Mirail Ogherdin veut alerter sur
38:41leurs agissements. Il rencontre
38:43deux de ses supérieurs hiérarchiques
38:45et enregistre leurs conversations.
39:11Objectif atteint
39:23quelques mois plus tard,
39:25après une histoire ubuesque.
39:27Alors que Mirail Ogherdin
39:29est responsable des cuisines,
39:31des pro-russes le dénoncent auprès
39:33de sa hiérarchie pour des steaks
39:35trop cuits.
39:37Steaks hachés,
39:39carbonisés,
39:41immangeables.
39:43Ses supérieurs condamnent Mirail Ogherdin
39:45à 20 jours de prison pour
39:47négligence au travail et insultes.
39:49Le para refuse d'être
39:51incarcéré, une insubordination
39:53qui conduira à son exclusion.
40:09Le commandement
40:21de la Légion n'a pas souhaité réagir
40:23sur une affaire en cours.
40:25Mirail Ogherdin espère lui
40:27toujours sa réintégration
40:29et se tient prêt.
40:40Les légionnaires russes
40:42auraient eux le droit de refuser
40:44de se battre.
40:46Cette affaire, qui pourrait sembler
40:48anecdotique, jette la lumière
40:50sur un problème bien plus profond.
40:52Il y a quand même
40:54dans la hiérarchie militaire,
40:56la haute hiérarchie militaire,
40:58une forme de, allez,
41:00de complaisance, on va dire,
41:02vis-à-vis de la Russie,
41:04qu'on ne retrouve pas forcément
41:06dans d'autres armes européennes.
41:08Du côté des renseignements
41:10militaires, on redoute
41:12des infiltrations russes.
41:14Le climat est particulièrement tendu.
41:16La DRSD qui est là pour
41:18fliquer, poursuivre, pour espionner
41:20ses propres troupes, par des moyens
41:22parfois très intrusifs.
41:24Il y a des rappels,
41:26des mises en garde qui sont faits aussi,
41:28de tous les grades, à ces questions
41:30d'influence, d'infiltration,
41:32d'espionnage.
41:34Un lieutenant-colonel français aurait ainsi
41:36transmis des informations sur l'OTAN
41:38aux services russes. Il a été mis
41:40en examen, pour intelligence,
41:42avec une puissance étrangère.
41:48Face à la menace russe,
41:50la France n'est pas la seule
41:52à remettre son armée à niveau.
41:54Les 31 autres pays de l'OTAN
41:56ont lancé des programmes de réarmement.
42:02Sur le terrain, les soldats mélangent
42:04différentes nationalités, de sorte à ne
42:06former plus qu'une seule et même armée.
42:12Les pays européens se préparent
42:14à se passer de la tutelle américaine.
42:1660 à 70%
42:18des hommes et du matériel
42:20de l'OTAN sont fournis par les Etats-Unis.
42:24Ce lance-roquettes peut faire la différence.
42:28Tu vois cette tranchée là-bas ?
42:30Je peux tirer à une certaine hauteur,
42:32ça va exploser au-dessus de la tranchée
42:34et ça va tuer tout ce qui est en-dessous.
42:42Avec Donald Trump au pouvoir,
42:44les Etats-Unis pourraient drastiquement
42:46diminuer leurs contributions,
42:48laissant la France et ses alliés
42:50européens seuls
42:52face à la Russie.