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  • 18/03/2025

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Transcription
00:00Alors que Bruno Retailleau veut engager le bras de fer, le Président de la République a déjà renoncé à cet outil que sont ses accords.
00:07Je crois pas qu'il ait renoncé. Je pense qu'il doit espérer... D'abord, je suis pas dans sa tête, moi je suis pas là pour expliquer ce que peut penser Emmanuel Macron.
00:15Mais comme il entre dans la riposte graduée, il ne dit pas immédiatement jusqu'où il va aller.
00:21Du point de vue tactique, je peux l'entendre. Si c'est ça, je peux l'entendre. Mais en tout état de cause, ce que je sais, c'est qu'il faut dire les choses assez clairement.
00:29Un, notre différent, et la tension qu'à mon avis il faut assumer, est une tension qu'il faut assumer avec le gouvernement algérien.
00:38Pas avec le peuple algérien, et certainement pas avec les Français d'origine algérienne.
00:44Mais avec le gouvernement algérien, qui décide, à mon sens, pour des objectifs de régulation intérieure et de régulation politique intérieure en Algérie,
00:53de tendre la donne et de désigner la France comme le responsable de tous les maux en Algérie.
00:58Et je pense que ça, nous ne pouvons pas l'accepter. Il faut probablement, je l'ai dit, mettre un terme à ces accords de 1968, puisqu'il prévoit un régime favorable et assez favorable aux Algériens.
01:14Exceptionnel. C'est un accord dérogatoire qui n'existe pas avec les autres pays du Maghreb.
01:19Il y a d'autres accords avec des pays, mais il n'y en a aucun qui soit aussi étendu.
01:21Donc vous restez sur cette ligne-là, Edouard Philippe. Il faut complètement le détricoter, en réalité.
01:26Je comprends qu'on y aille de façon graduelle. C'est probablement l'intérêt de la relation diplomatique et de la conduite des affaires.
01:34Mais je pense qu'il faut être très ferme et fixer la ligne qui consiste à dire que si l'Algérie ne respecte pas ses obligations, alors il n'y a aucune raison de lui offrir un statut plus favorable. Aucune.
01:45Vous avez été Premier ministre. Vous connaissez très bien la nature profonde de nos relations avec le régime, on le précise à chaque fois algérien.
01:52Si je vous ai posé la question sur Emmanuel Macron, la question d'ailleurs, c'est que craignons-nous ? Pourquoi la France tarde-t-elle, selon certains, à réagir ?
01:59Vous avez parlé des Français d'origine algérienne. Est-ce qu'on craint des tensions communautaires sur notre sol ?
02:05En tout cas, il n'est pas normal d'y réfléchir.
02:09Mais est-ce que c'est normal de les craindre ?
02:11Ce serait inconséquent de ne pas y réfléchir. Et donc peut-être que cela rentre en ligne de compte, s'agissant du Président.
02:17On a une histoire tellement imbriquée et une population d'origine algérienne tellement importante en France qu'on sait bien que si nous ne faisons pas les choses bien,
02:25si nous donnons le sentiment que c'est une réaction contre le peuple algérien et pas contre un gouvernement algérien qui nous désigne comme la cause de tous ces problèmes,
02:33alors il peut y avoir des crispations. Donc je pense que ce n'est pas scandaleux de le prendre en compte.
02:38Ce n'est pas une faiblesse de le prendre en compte.
02:40Ça ne peut pas être le driver de la politique française.
02:45Le prendre en compte peut-être, mais ça ne peut pas être le driver de la politique française.
02:48L'intérêt de la France, c'est de dire maintenant, ça suffit.
02:51Que le ministre de l'Intérieur ait mis en balance sa démission, c'est un bras de fer sur ce sujet n'est pas engagé.
02:56Vous le comprenez, vous le soutenez même, Bruno Rotaillot ?
02:59J'ai dit combien je me réjouissais que sur l'accord de 68, il ait pris la même position que moi.
03:05Je ne vais pas dire qu'il l'a dit le premier. En tout cas, je l'ai dit le premier, mais je suis d'accord avec lui.
03:08Très bien. Comment dire ?
03:12La démission d'un gouvernement, je considère que c'est une arme qui est à la disposition de chaque ministre,
03:17mais je ne suis pas sûr qu'il faille la mettre en scène.
03:19D'accord. Il faut l'utiliser avec parcimonie, s'il vous plaît.
03:21D'abord, on ne l'utilise qu'une fois. Et ensuite, je ne crois pas qu'il faille la mettre en scène.
03:27J'observe d'ailleurs qu'on fait dire à Bruno Rotaillot peut-être un peu plus
03:32que ce qu'il a dit réellement dans l'interview dont on a déduit cela.
03:37Je le crois plus prudent que l'interprétation qu'on a faite de ses propos.

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