"Je me suis habitué à la mort."
Haytham Al-Sayed a vécu l'horreur de la guerre civile en Syrie. Réfugié en France depuis trois ans, il a construit une nouvelle vie. Et il a un message à faire passer.
Haytham Al-Sayed a vécu l'horreur de la guerre civile en Syrie. Réfugié en France depuis trois ans, il a construit une nouvelle vie. Et il a un message à faire passer.
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00:00Dans ma carte d'identité, ma nationalité, c'est réfugié, puis syrien.
00:17Je peux dire que je me suis habitué à l'amour.
00:19Ça peut parfois être bizarre pour quelqu'un si je lui souris
00:23dans la rue sans raison, mais peut-être au moins dans ma tête,
00:26j'ai vu des scènes de...
00:31Mais genre, peut-être que moi, j'ai vu des scènes qui sont
00:36comme dans des films.
00:38Et je me suis dit, j'en ai marre, je veux des choses plus simples que ça.
00:49Ta famille, toute ta vie,
00:52tu mets à côté, tu te dis OK, je vais en construire une nouvelle
00:55et tu es dans un endroit où tu connais personne
00:59et où c'est tellement probable que tu sois considéré comme rien.
01:11Si j'ai choisi le travail chez Singa, c'est que ça m'a changé ma vie
01:15par rapport au fait de ne pas être seul, par rapport au fait d'encontrer des gens,
01:18par rapport au fait d'apprendre le français d'une manière
01:21à laquelle on ne s'attend pas, parce que voilà, c'est pratique.
01:23J'aime bien rencontrer souvent des nouvelles personnes
01:27et leur partager
01:30des moyens pour résoudre des problèmes,
01:33peut-être que j'ai dépassé moi ou que je connais leurs problèmes.
01:40Les migrants sont
01:43des peuples, on ne peut pas les mettre dans une seule case.
01:47Et donc, même dans une famille,
01:51on ne peut pas dire que tout le monde est pareil que l'autre.
01:56Le père, il peut être sympa, la mère méchante, le fils malin, etc.
02:01Alors, tout un peuple, c'est impossible qu'il soit jugé.
02:04Au début, j'avais du mal à aimer la France parce que la beauté
02:09des endroits est liée aux gens qui sont autour de nous.
02:12Quand on est seul, par exemple, dans un château,
02:16on voit l'impression que c'est une prison.
02:19Si on était dans un petit coin avec des gens qu'on aime,
02:22qui nous aiment, avec qui on rit,
02:24on a l'impression que c'est chez nous.