Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 25/03/2025
Ils se demandaient s'ils étaient les seuls à avoir vécu ça, alors ils ont fait une étude auprès de 10 000 étudiants.

Voilà la réalité des violences sexuelles dans l'enseignement supérieur.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Musique d'ambiance
00:13Dans notre association, évidemment, il y a des membres qui ont été victimes de violences sexuelles, témoins de violences sexuelles,
00:19et notre idée c'était vraiment de se dire, est-ce que c'est représentatif en fait ?
00:22Est-ce qu'on est les seuls à avoir vécu ça, ou est-ce qu'en fait c'est un problème global qu'il faut analyser ?
00:27Musique d'ambiance
00:39Une étudiante sur dix déclare avoir été victime d'agressions sexuelles.
00:43Une étudiante sur vingt déclare avoir été victime de viols.
00:47En fait c'est des chiffres qui témoignent d'une ampleur de violences qu'on ne pouvait pas imaginer.
00:52Et en plus de cela, on a remarqué également qu'il y a un grand nombre d'étudiants
00:56qui ne sont même pas à même de dire s'ils ont été victimes de violences sexuelles ou non.
00:59C'est-à-dire que la réponse « je ne sais pas si j'ai été victime » a été énormément citée dans notre rapport.
01:04Quand on s'intéresse particulièrement aux étudiants qui disent avoir été victimes ou témoins de violences sexuelles,
01:10on se rend compte que seulement 10% en ont informé leur établissement.
01:13Les raisons citées sont « ça ne sert à rien », « ce n'est pas pris en compte »,
01:17et évidemment, on le voit aussi par la suite du questionnaire, « il y a une méconnaissance d'un dispositif existant ».
01:22C'est-à-dire qu'on ne sait pas si l'établissement, dans le règlement intérieur,
01:26a une procédure pour exclure les étudiants agresseurs.
01:29Ça, on ne sait même pas si ça existe en fait.
01:31Et ce qui remonte aussi, c'est la peur du stigma, de la réputation, et aussi de détruire la carrière de l'agresseur.
01:41Il existait des études sur le sujet, aucune étude avec dix mille réponses,
01:46aucune étude qui était faite par des étudiants à destination des étudiants.
01:50On a rassemblé des professionnels de la question.
01:53On a demandé par exemple à Emmanuelle Piette, qui est présidente du collectif féministe contre le viol,
01:57on a demandé à des psychiatres, on a demandé à des psychologues, des infirmiers universitaires,
02:02on a demandé à plusieurs doyens et doyennes d'université et d'école,
02:06et bien sûr, on a demandé à des sociologues, pour la partie purement objectivité des données.
02:10On a ciblé des étudiants d'école, des étudiants d'université et des étudiants d'IUT, de DUT.
02:16Vraiment, notre cible était très large.
02:18En plus, on demandait aux étudiants leur formation,
02:20puisqu'ensuite, nous, ce qui nous intéressait, c'est de faire un split par formation,
02:23pour voir s'il y avait un type de violence caractéristique d'un type de formation,
02:27et si les réponses des répondants variaient en fonction de cela.
02:29Lors de nos premières réunions, que ce soit avec des établissements ou des groupements d'établissements,
02:32on avait vraiment le sentiment qu'ils nous prenaient pour des gamines, et le mot a été cité.
02:36Vous ne savez pas faire, vous n'êtes pas des statisticiens,
02:39vous êtes dans la capacité de rendre un travail sérieux qu'on va pouvoir prendre en compte.
02:43C'était un peu frustrant, c'est-à-dire qu'on se dit,
02:45OK, là, on est en train de lutter contre quelque chose qui est vraiment légitime pour nous,
02:48et personne ne peut nous aider.
02:50On était confrontés vraiment à des établissements qui étaient peu enclins
02:54à ce qu'on analyse la base, les racines du problème,
02:58et au fur et à mesure, je pense qu'il y a eu beaucoup de choses qui sont sorties.
03:02Il y a eu évidemment l'article de Mediapart,
03:04beaucoup d'initiatives étudiantes sur le sujet qui ont un peu émergé partout,
03:08et les établissements se sont un peu dit, OK, maintenant, si on ne le prend pas en charge,
03:12et si on n'en parle pas, c'est là que ma réputation va être entachée.
03:23On a demandé aux étudiants ce qu'ils pensaient être de bonnes solutions.
03:27Alors, les trois meilleures solutions qui sont sorties,
03:29la première est la mise en place d'une campagne de communication sur le sujet,
03:33la deuxième est la mise en place d'un accompagnement juridique pour les victimes,
03:36et la troisième solution possible est des campagnes de prévention
03:41en amont des soirées, en amont des week-ends d'intégration et au sein des associations.
03:46Ce que nous, on propose aux établissements,
03:47c'est de mettre en place des questionnaires personnalisés au sein de leur école,
03:50pour qu'ils aient vraiment une idée de l'évaluation des violences sexuelles dans leur établissement,
03:55quelles sont les violences subies par leurs étudiants,
03:57quel type de violences et quelles sont les solutions que leurs étudiants veulent voir mises en place.
04:00Maintenant qu'on a montré qu'il y avait un problème,
04:02clairement, l'inaction n'est plus une option.
04:05Il faut agir.

Recommandations