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  • 25/03/2025
Lidl, Supreme et Tesla ont un point commun : la drop culture. Et la drop culture, c'est ça.

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Transcription
00:00Elle crée des produits uniques qui sont du coup très désirables, que les gens veulent
00:15absolument acquérir et derrière il y a toute une technique et tout un langage marketing.
00:20C'est créer de la rareté, c'est distiller des informations au compte-gouttes sur les
00:29réseaux sociaux et du coup il y a une notion d'instantanéité, on va venir dropper un
00:34produit tel jour, à telle heure, à tel endroit, que ça soit Apple, que ça soit Tesla ou
00:39que ça soit Nike ou Supreme.
00:40Donc si je fais la queue pendant deux heures devant un magasin Apple pour acheter le dernier
00:45iPhone, c'est pas juste parce que tout le monde veut l'acheter et qu'il y a une pénurie
00:50et qu'il y a un problème d'organisation ?
00:51Absolument pas.
00:52En fait c'est vraiment du storytelling, c'est du marketing qui est généré par la marque,
00:58en tout cas qui est créé par la marque.
01:00En fait Apple peut tout à fait, a tout à fait les moyens de distribuer largement ses
01:05produits.
01:06Mais qu'est-ce qu'il fait ? Il sait très bien que s'il y a une file d'attente devant
01:09ses Apple Store, ça va buzzer.
01:11Alors l'exemple le plus marquant ces dernières années, c'est Lidl qui a sorti des baskets
01:22qui valaient, je sais plus, une dizaine d'euros ou une quinzaine d'euros et qui se sont retrouvées
01:27du jour au lendemain sur les réseaux parce qu'il y a eu peu de modèles, c'était un
01:31seul point de vente en Belgique qui avait lancé ce modèle, s'est retrouvé à plusieurs
01:34centaines d'euros, voire des milliers d'euros sur les réseaux.
01:37Les baskets Lidl à 13 euros se revendent plus de 1000 euros sur Internet.
01:41C'est une forme de pression temporelle, pression en se disant c'est l'occasion jamais pour
01:47l'acheter, si je ne l'achète pas maintenant, il n'y en aura plus.
01:50Donc ça, ça fait un effet très fort au niveau du processus de décision d'achat et aussi
01:56peut-être potentiellement se dire que si je l'achète, ça peut valoir plus cher plus
02:01tard.
02:02C'est ni plus ni moins que du marketing et du coup on crée quand même une demande artificielle
02:06en lançant de nouveaux produits alors qu'on est dans un monde où on est déjà dans la
02:10surconsommation et finalement on se dit est-ce qu'on a besoin d'acheter ces nouvelles collaborations,
02:16finalement d'acheter ces nouveaux drops.
02:17Et en même temps, ça c'est le côté négatif, mais le bon côté du drop, c'est que finalement
02:22de créer de la rareté, de créer des collections exclusives dans des quantités limitées,
02:27ça permet d'avoir une consommation qui est raisonnée si je le compare à la fast fashion
02:31et à toute cette surconsommation, on va produire des milliers et des milliers de produits,
02:35sachant que derrière, ceux qui ne sont pas consommés sont détruits.
02:37Or dans la drop culture, la culture du drop et de l'édition limitée, on va produire
02:41peu, mais on est sûr que ces produits l'appartiennent.
02:56Ils ne sont pas différents de ceux qu'on va retrouver à des prix complètement usuels,
03:02une paire de baskets, ça coûte environ 100 euros, là où sur des drops, ça peut monter
03:05à 200, 300, 400, 500 et après dans les reventes, 1000, 2000, 10 000, 20 000.
03:11Effectivement, on est sur le même produit de base à produire, donc on est sur effectivement
03:14une création de valeur qui est artificielle.
03:16Du moment où on a commencé à produire en masse et à créer de nombreuses marques avec
03:23finalement peu de différences entre les unes et les autres, les marketeurs ont commencé
03:30à se dire qu'il faut qu'on trouve des techniques pour se différencier des autres.
03:34Ce qui est nouveau, c'est le fait que ça soit démocratisé à outrance, mais en fait
03:37c'est quelque chose de très vieux, c'est quelque chose qui a plus de 40 ans, qui a
03:39commencé au Japon et après ça s'est développé aux Etats-Unis avec Supreme, à Manhattan
03:44dans les années 90 et c'est également des mouvements qui ont été accompagnés de mouvements
03:49sociétaux et urbains, transgressifs, comme le hip-hop, comme la musique électronique,
03:56tous ces courants-là, toute cette street culture fait partie aussi de la drop culture.
04:00Aujourd'hui, c'est quelque chose qui est devenu presque, je dirais, le modèle de
04:06consommation des nouvelles générations.

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