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  • 25/03/2025
Pendant ce temps-là à Auray en Bretagne, plutôt que de laisser les coquillages de l'industrie agro-alimentaire finir dans les poubelles, Sandrine et Laurent en font des lunettes.

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Transcription
00:00Donc là, c'est le modèle Saint-Jacques avec de la coquille Saint-Jacques
00:03qu'on a collectée en partenariat avec la ville de Trouville-sur-Mer en Normandie,
00:07auprès des pêcheurs-restaurateurs du port.
00:10Lui, c'est Laurent et elle, c'est Sandrine.
00:12Et pendant ce temps-là,
00:15chez eux, à Orée, en Bretagne,
00:18voilà comment, à partir de ces rebuts de coquillages,
00:20ils fabriquent des lunettes de soleil.
00:25Donc, c'est un déchet de production de l'industrie agroalimentaire.
00:28En fait, les coquilles sont utilisées comme contenants
00:30pour en faire notamment des plats surgelés comme la Saint-Jacques à la Bretonne.
00:33Donc, une fois collectées, nous, on les réduit en poudre.
00:36Donc, il faut savoir que c'est des coquilles qui sont destinées à être enfouies ou incinérées.
00:40Et on ne peut pas les remettre en mer.
00:43Et une fois réduites en poudre, on les valorise dans nos plaques.
00:45On fait nos propres rendus matière avec des développements couleur
00:50en vue d'en faire, en fait, des lunettes.
00:53Leur entreprise, c'est Friendly Frenchy.
00:55Ils l'ont créée ensemble en 2016.
00:57Depuis, c'est plus d'une tonne de coquilles d'huître, de moule ou de Saint-Jacques
01:01qui ont été transformées en près de 3000 lunettes au lieu d'être jetées.
01:05On s'est dit, on voulait faire des lunettes
01:07parce qu'on voulait créer un produit indispensable pour le bord de mer.
01:11Et les lunettes de soleil, évidemment, c'est un indispensable.
01:14Et sauf qu'on voulait les faire différemment.
01:16Et on a remonté la filière de la lunette en France.
01:20Et moi, d'où mon passif avec les coquillages.
01:23Dans ma famille, on travaillait les coquillages.
01:26Et je voulais aussi travailler un défait.
01:29Et Laurent, il voulait un lien avec la gastronomie.
01:31Et finalement, les coquillages, ça a été un point d'une évidence pour nous
01:34pour faire des lunettes en coquillage.
01:36En fait, on ne ramasse pas les coquillages sur la plage.
01:38Nous, on fait les poubelles.
01:39On fait les poubelles de l'industrie agroalimentaire
01:43ou des cabanes de dégustation des hauts agriculteurs, par exemple.
01:46On a fait un truc un peu fou cette année, c'est qu'on a collecté du homard.
01:52Donc celle-ci, c'est la coquillage écrustassée,
01:57qui a été assez compliquée à travailler,
02:00puisqu'on a récupéré les poubelles de l'industrie agroalimentaire
02:06pour qu'ils font des homards surgelés.
02:08Et alors là, l'odeur, je ne vous raconte pas.
02:13Une fois qu'on a traité nos coquillages, qu'on les a nettoyés, micronisés,
02:16on les valorise dans nos matières.
02:18Ces matières, pour ce processus de fabrication en fait main,
02:20on en fait des plaques en vue d'être usinées.
02:22Et c'est dans ces plaques qu'on vient découper nos formes
02:26pour créer les lunettes, aussi bien les branches que les faces.
02:31Ça, tu peux me dire, il y a quelques mois, ce que c'était ?
02:34Ça, c'était de la palourde.
02:36Et on a tout de même une touche de Saint-Jacques-et-Duitre associée.
02:38Mais c'est majoritairement de la palourde qu'on a collectée à Locke-Mariaker
02:42sur le golfe du Morbihan, à côté de chez nous.
02:44Il faut savoir que les coquillages, on ne peut pas les remettre en mer.
02:46Pour des régions sanitaires, c'est interdit.
02:49Donc, nous, on travaille vraiment le déchet coquillé.
02:52Donc là, on a eu de la palourde.
02:53Ici, on a de l'huître de l'étampteau.
02:56Là, on a de l'huître rose.
02:57On a travaillé un autre rendu.
02:58On travaille avec un autre agriculteur qui s'appelle Tarbourièche,
03:01qui est pareil à Marseillan, qui fait une huître d'exception.
03:05Dans ces plaques, il n'y a pas que de la coquille.
03:08C'est un mélange entre la poudre des coquillages et des matières biosourcées,
03:12de l'huile végétale ou de la cellulose de bois.
03:15Une fois usinées chez ce fabricant de lunettes,
03:17les paires sont vendues sur leur site Internet
03:19et chez des opticiens, entre 80 euros et 265 euros
03:24pour des modèles faits main, comme les paires en homard.
03:27Donc là, on est sur tout ce qui est finition manuelle des lunettes,
03:30avec le polissage final, l'ajustement des branches, aux faces.
03:35Tout ça, c'est des étapes manuelles qui font la singularité de la fabrication française
03:41et la valeur ajoutée du savoir-faire à la française.
03:44C'est notre nouveauté qu'on lance, c'est des lunettes avec des pépins de raisin.
03:49Donc on a découvert ce matin chez le lunetier.
03:54Donc c'est des pépins de raisin.
03:55On travaille finalement dans le même procédé que le coquillage
03:59pour en faire des montures vigneronnes.
04:01Donc là, on a associé le coquillage et la vigne.
04:06Pourquoi ? Parce que les anciens travaillaient aussi la coquille
04:08pour amonder les sols ou pour lutter contre le milieu.
04:11Donc il y a un lien entre la coquille et ça nous permet aussi d'être entre terre et mer.
04:15Et finalement, de défendre un art de vivre à la française
04:18parce que l'oenologie, la gastronomie, tout ça, c'est lié.
04:21Et nous, c'est des valeurs qui nous tiennent à cœur.
04:23Mon métier, je le présente comment ?
04:27Moi, je suis madame poubelle, on me dit souvent.
04:33Ce n'est pas du tout à l'horizon.
04:35C'est sexy, c'est vendeur, ça, je pense.
04:37Ça, c'est vendeur.
04:38Là, on est bon.
04:39Claque de fin.

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