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  • 01/04/2025
Au programme de cette édition, nous revenons sur cette incursion des juges dans la vie politique française. La condamnation de Marine Le Pen sidère bien au-delà des rangs du Rassemblement National qui se voit privé de sa candidate pour la prochaine présidentielle. Le député européen Virginie Joron nous livrera ses inquiétudes face à ces procédés de plus en plus fréquents au sein des institutions bruxelloises.

Aux Etats-Unis, demain mercredi c’est le jour de la libération. Les nouveaux tarifs douaniers imposés par Donald Trump font trembler les bourses… De quoi dessiner les contours d’une nouvelle guerre commerciale.

Et puis de retour en France, nous évoquerons le projet de réforme de l'Education nationale porté par François Bayrou. Une nouvelle copie qui consiste avant tout à détricoter les réformes des 15 dernières années.

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Transcription
00:00Générique
00:14Madame, Monsieur, bonsoir, je suis très heureuse de vous retrouver.
00:18Comme chaque soir, je me permets de vous rappeler combien je compte sur vous
00:21pour diffuser nos émissions.
00:22Alors prenez une petite seconde pour cliquer sur le pouce en l'air.
00:26C'est tout sauf anodin, ça dope littéralement notre visibilité.
00:29C'est aussi le cas quand vous nous écrivez juste en dessous,
00:32dans la rubrique des commentaires.
00:33Tous ces gestes sont vraiment très importants.
00:36Alors je compte sur vous.
00:38Au programme de cette édition, nous revenons bien sûr
00:40sur cette incursion des juges dans la vie politique française.
00:43La condamnation de Marine Le Pen sidère bien au-delà
00:47des rangs du Rassemblement national
00:48qui se voit privé de sa candidate pour la prochaine présidentielle.
00:52Le député européen Virginie Joron nous livrera ses inquiétudes
00:55face à ces procédés de plus en plus fréquents
00:58au sein des institutions bruxelloises.
01:01Aux États-Unis, demain mercredi, c'est le jour de la libération.
01:04Les nouveaux tarifs douaniers imposés par Donald Trump
01:07font trembler les bourses,
01:08de quoi dessiner les contours d'une nouvelle guerre commerciale.
01:12Et puis de retour en France, nous évoquerons le projet de réforme
01:15de l'éducation nationale portée par François Bayrou.
01:18Une nouvelle copie qui consiste avant tout
01:20à détricoter les réformes des 15 dernières années.
01:23Les juges devenus arbitres politiques.
01:30Alors que les infractions judiciaires dans le jeu démocratique
01:32se multiplient au sein de l'Union européenne,
01:35la décision d'empêcher Marine Le Pen de se présenter
01:38à l'élection présidentielle de 2027 devant les Français
01:42dépasse de loin nos frontières.
01:43Le point tout de suite.
01:45Le gouvernement des juges est-il supérieur à celui du peuple ?
01:48À cette question cruciale en démocratie,
01:51la magistrature semble avoir décidé de répondre par l'affirmative.
01:55Lundi, par l'énoncé de la condamnation de Marine Le Pen
01:58dans l'affaire dite des assistants fictifs,
02:01les juges ont donc décidé d'éliminer d'office la favorite
02:05de la prochaine élection présidentielle française.
02:08Une décision très grave pour Laurent Jacobelli,
02:10le vice-président du groupe RN à l'Assemblée nationale.
02:14L'élection, c'est une personne, une rencontre entre un candidat
02:18et le peuple, et clairement les juges ont voulu
02:20que ce ne soit pas Marine Le Pen.
02:23Ils ont voulu les priver de leur candidate naturelle
02:25et peut-être d'une prochaine élection présidentielle.
02:27C'est très grave.
02:28Une décision qui repose sur le prononcé de l'exécution provisoire
02:33de la peine d'inéligibilité de 5 ans.
02:35Pour être plus clair, dans ce cas de figure,
02:38l'appel ne suspend pas la peine.
02:40Un cas de figure qui viendrait presque battre en brèche
02:43le principe fondamental de la présomption d'innocence
02:46que l'on accorde à tout justiciable
02:48faisant appel de son jugement de première instance.
02:51Cette décision peine à trouver un fondement en matière juridique
02:54dans la mesure où la disposition est normalement prévue
02:57dans le cas de risque de récidive.
02:59Dans le cas présent, Marine Le Pen n'étant plus
03:02ni députée européenne, ni présidente du RN,
03:06l'argument peine à convaincre.
03:08Le délibéré fait toutefois état noir sur blanc
03:10d'un risque de récidive caractérisé.
03:13Il peine d'autant plus à convaincre quand il est mis en parallèle
03:15des propos de la juge chargée du dossier,
03:18laquelle a très bien saisi la portée de son jugement,
03:21comme le rappelait le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy.
03:24Elle explique que l'exécution provisoire est motivée par le site,
03:28j'ouvre les guillemets, le trouble à l'ordre public
03:31que représenterait la candidature de Marine Le Pen à la présidence.
03:34Des propos qui semblaient donc lever le doute
03:36quant aux intentions de la justice.
03:39Une justice bien chahutée depuis cette décision.
03:42En effet, la portée démocratique ou antidémocratique de la décision
03:46fait en toute logique ressurgir d'autres casseroles de la magistrature.
03:51Ainsi, comment ne pas se souvenir de l'éviction ?
03:54Éclair avec une mise en examen tout aussi véloce en 2017.
03:58Cette fois, la cible n'était autre que François Fillon,
04:01candidat des Républicains considéré par l'essentiel des sondages
04:05comme celui qui pourrait contrecarrer l'ascension au pouvoir
04:09d'un certain Emmanuel Macron.
04:11Faut-il également rappeler que le syndicat de la magistrature,
04:14auquel n'adhèrent certes pas tous les magistrats,
04:16mais une part non négligeable,
04:17avait pris position par communiquer dans l'entre-deux-tours
04:21des dernières législatives pour appeler à faire barrage,
04:24je cite, à l'extrême droite pour défendre l'état de droit.
04:28Un laïus totalement assumé par une partie de l'extrême gauche,
04:32à l'image de la patronne des Verts, Marine Tendelier.
04:35Le syndicat de la magistrature,
04:37quand il dit qu'il ne souhaite pas que le RN arrive au pouvoir,
04:40c'est parce qu'ils sont juges et qu'ils protègent la justice
04:44et qu'ils savent que ce parti est hostile à l'état de droit.
04:47L'extrême droite hostile à l'état de droit.
04:50Un vieux fantôme qu'affectionnent les juges pour jouer à se faire peur.
04:53Une démonstration est d'ailleurs faite dans la deuxième motivation
04:57quant à l'exécution des peines.
04:58En effet, le tribunal estime qu'en plus du prétendu risque de récidive,
05:04il y aurait un risque de trouble majeur à l'ordre public démocratique.
05:09Plus explicitement, les juges estiment qu'il y aurait un danger
05:12à voir Marine Le Pen candidate ou même élue présidente de la République
05:17si elle était condamnée.
05:18C'est donc avec cette intime conviction qu'ils décident
05:21en lieu et place des Français en l'excluant des élections.
05:25C'est donc bien ce point qui a provoqué l'indignation
05:27bien au-delà des rangs du RN.
05:30Même l'inénarrable Jacques Attali a estimé
05:33que ce n'était pas une bonne nouvelle pour la démocratie.
05:36Du côté de l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy,
05:39Henri Guaino ont proposé une solution pour sortir de cette situation dangereuse.
05:44Il y a une solution.
05:47Quelle solution ?
05:47La solution qui est juridiquement parfaitement acceptable,
05:52qui est constitutionnelle.
05:54Cette solution s'appelle l'article 17 de la Constitution.
05:57C'est la grâce présidentielle ?
05:58Elle donne au président de la République le droit de grâce.
06:01Une grâce d'Emmanuel Macron.
06:04Au-delà du principe qui ressemblerait à un baiser de la mort,
06:07accréditant les thèses selon lesquelles le système au pouvoir
06:10se sert de Marine Le Pen pour se maintenir,
06:12cette hypothèse serait envisageable uniquement
06:15en cas de condamnation définitive de Marine Le Pen.
06:19En d'autres termes, il faudrait que la candidate désormais empêchée
06:23ne fasse pas appel et reconnaisse sa culpabilité
06:26pour ensuite espérer bénéficier d'une grâce macronienne.
06:30Difficile à imaginer et peu souhaitable pour l'intéresser donc.
06:34Les perspectives sont donc bien maigres pour Marine Le Pen,
06:37malgré l'affichage d'une certaine combativité
06:40lors de son intervention lundi soir.
06:42En effet, l'hypothèse selon laquelle le jugement en appel
06:45puisse avoir lieu avant les échéances des dépôts de candidature
06:48et de signature pour la présidentielle est très peu probable.
06:52De plus, il faudrait encore que l'appel revienne sur l'exécution provisoire
06:56et donc que des juges acceptent de prendre à revers
06:59la décision de leurs collègues.
07:01Là encore, bien peu probable.
07:04Une situation qui pourrait bien se multiplier au sein de l'Union Européenne
07:07comme le confie le député européen du RN Virginie Joron,
07:11véritablement révolté.
07:13Je suis assez révoltée par cette décision nationale
07:16puisqu'on voit bien que c'est une décision de politique
07:19et pas du tout de justice,
07:21puisqu'on voit bien que tout est fait pour tuer politiquement
07:24notre leader Marine Le Pen.
07:26C'est effectivement le lien avec ce qu'on a vu en Roumanie,
07:29parce qu'effectivement, c'est le laboratoire aujourd'hui de la démocratie.
07:33Ils ont utilisé un outil qui s'appelle le DSA, le Digital Service Act,
07:37avec des arguments fallacieux
07:40au regard d'une utilisation abusive de TikTok pour annuler des élections.
07:46Ça, c'était déjà la première alerte.
07:47Et la seconde, c'est d'empêcher des candidats comme Georges Escou
07:51et l'autre Diana Sosokas,
07:53parce qu'en fait, ils ne représentent pas les valeurs dites de l'Union Européenne.
07:57Il y a eu, depuis deux ans, des alertes autour des élections.
08:01Notamment, on a vu une tentative d'assassinat en Slovaquie contre M. Fico.
08:07Je comprends l'exemple du Réformement national
08:09où on nous a empêchés avec des fermetures de comptes bancaires.
08:11On a vu toujours des campagnes de dénigrement lors des second tours.
08:15On le voit en Hongrie avec des attaques contre Viktor Orban.
08:19On l'a vu en Italie avec Matteo Salvini,
08:21où ils ont tenté aussi de le mettre en prison
08:25avec ces décisions qu'il avait prises autour de l'immigration
08:27quand il était ministre de l'Intérieur.
08:29Donc on voit bien qu'il y a un cycle, un cycle contre la démocratie,
08:32mais en fait, un cycle contre une voix du peuple qui ne leur plaît pas.
08:40Mercredi, c'est jour de libération pour les États-Unis.
08:43Le 2 avril symbolisera le lancement de la grande offensive douanière de Donald Trump.
08:48Alors sommes-nous face à un tournant de l'économie mondiale ?
08:51Réponse avec Olivier Frèrejac.
08:53C'est le début du jour de libération en Amérique.
08:59Le jour de libération, c'est ainsi que Donald Trump a nommé la journée du 2 avril,
09:03à partir de laquelle les États-Unis prévoient d'imposer des droits de douane réciproques,
09:07une mesure visant à rééquilibrer les échanges avec les partenaires commerciaux
09:11accusés de pratiques déloyales.
09:14Cette annonce, qui fait suite à des mois de tensions économiques,
09:17propulse lors un sommet historique de 3127,92 dollars l'once,
09:23tandis que les marchés financiers mondiaux vacillent.
09:26Depuis son retour à la Maison-Blanche,
09:28Donald Trump a fait des droits de douane son arme de prédilection.
09:31Dès le mois de février, il a imposé des taxes de 25% sur l'acier et l'aluminium,
09:36suivies de 20% sur les produits chinois et de 25% sur les importations automobiles,
09:41effectives dès le 2 avril.
09:43Ces mesures, qui s'ajoutent à des surtaxes contre le Canada et le Mexique,
09:47visent à réduire le déficit commercial américain,
09:49qui a atteint 1 200 milliards de dollars en 2024.
09:54Le président américain justifie ainsi ces mesures en affirmant
09:56que son pays a longtemps été dépouillé par ses partenaires.
10:00Nous avons été détruits pendant des années et nous ne serons plus détruits.
10:03Dans son style toujours très tranché,
10:05le président américain a provoqué des secousses boursières.
10:08Le S&P 500, un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés
10:13cotées sur les bourses aux Etats-Unis, a chuté de 7%.
10:16En un mois, Tokyo a perdu 4%, le 31 mars,
10:20et les bourses européennes ont suivi la tendance.
10:22L'inflation menace, portée par la hausse des coûts des importations,
10:25ce qui favorise l'or, valeur refuge par excellence.
10:28Les banques centrales inquiètent, accumulent le métal jaune,
10:32tandis que les incertitudes géopolitiques, notamment avec la Russie,
10:35accentuent cette ruée vers l'or.
10:38Pour l'Europe mais également pour l'Asie,
10:39l'industrie automobile risque aussi de subir ces mesures
10:43et c'est précisément ce secteur que le président américain vise.
10:47Donald Trump espère ainsi réindustrialiser les Etats-Unis,
10:59mais les effets à court et moyen terme demeurent incertains
11:02et il faudra probablement passer par une perte de compétitivité
11:05et une flambée des prix pour les consommateurs américains.
11:08Les pays visés préparent, eux, des représailles à l'image de la Chine.
11:12Le Japon et l'UE pourraient aussi suivre,
11:24d'autant que Bruxelles a été spécifiquement ciblée par le président américain.
11:38Paradoxalement, cet offensif pourrait accélérer le libre-échange ailleurs,
11:42comme entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
11:44Le président américain semble déterminé
11:47et des secteurs économiques entiers pourraient en subir les conséquences,
11:50notamment dans le domaine de l'alcool,
11:52qui pourrait connaître des taxes à hauteur de 200%
11:55et couper net les exportations du vieux continent vers les Etats-Unis.
11:59À l'aube de ce jour de libération, le monde retient son souffle.
12:03Entre bluff et détermination, Donald Trump joue une partie risquée
12:07dont les répercussions pourraient transformer durablement l'économie américaine,
12:11mais aussi celles de ses partenaires et concurrents.
12:17Encore une réforme de l'éducation nationale.
12:20Après avoir fait le constat de la dégringolade de l'école française,
12:24François Bayrou présente de nouvelles pistes, pas si nouvelles.
12:27Explication Renaud de Bourleuf.
12:28François Bayrou retourne à l'école.
12:30Le Premier ministre a présenté son plan de refondation de l'école
12:33à l'occasion d'un déplacement dans un établissement scolaire
12:36de Roymal Maison dans les Hauts-de-Seine
12:37avec le ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne.
12:40Il n'est pas du tout dans notre esprit de faire
12:44ces grandes lois de réforme qui changent tout,
12:48madame la directrice de l'enseignement scolaire.
12:56Il est dans notre esprit de répondre précisément aux problèmes que nous identifions,
13:01d'y répondre avec volonté
13:06et en même temps avec l'humilité nécessaire
13:10parce que si c'était facile, ça se saurait.
13:13Un sujet que François Bayrou connaît bien,
13:15il a été ministre de l'Éducation nationale de 1993 à 1997,
13:19soit le passage le plus long de la Vème République.
13:21J'ai quitté le ministère de l'Éducation nationale il y a de longues années,
13:28avant l'an 2000, et que depuis 25 ans,
13:35le niveau des élèves a continuellement été mesuré en chute
13:43puisque entre cette période et maintenant,
13:46à l'échelon d'une génération, entre 2000 et 2025,
13:50le niveau des élèves mesuré par les enquêtes nationales et internationales
13:57a connu une baisse supérieure à un an.
14:03Dire que le niveau de cinquième il y a un quart de siècle,
14:10c'est l'équivalent du niveau de quatrième aujourd'hui.
14:14Un constat d'échec faisant notamment référence au classement PISA.
14:17En effet, tous les trois ans, le programme international
14:20pour le suivi des acquis des élèves classe 81 pays selon leur niveau scolaire.
14:24Dernier classement de 2023,
14:26une véritable douleur froide pour la rue de Grenelle.
14:28La France est 26ème en mathématiques et en sciences
14:30et surtout 29ème et en dessous de la moyenne en compréhension de l'écrit.
14:34L'écrit est donc au cœur du plan de refondation de l'école.
14:37En vérité, il n'y a pas de réussite, en tout cas scolaire et universitaire,
14:43s'il n'y a pas la capacité de maîtriser la lecture et l'écriture.
14:51Alors c'est vrai, évidemment, pas seulement pour ce qui est lettres,
14:55mais pour ce qui est chiffres et sciences.
14:58Et donc la reconquête de l'écrit dans toutes les classes,
15:03dans tous les niveaux de notre école primaire et secondaire,
15:07doit être considérée pour nous tous
15:11comme une exigence à laquelle nous ne devons pas échapper.
15:15Anne Coffinier, présidente de l'association Créer son école,
15:17revient sur ses effets d'annonce.
15:19C'est fondamental de mettre l'accent sur la maîtrise de l'écrit
15:23C'est le terme un peu belliqueux, reconquête de l'écrit,
15:28pourquoi pas, nous sommes en guerre,
15:30et assez judicieux vu la gravité de la situation.
15:34Maintenant, pour l'instant, on ne sait pas grand-chose
15:36de son fameux plan de reconquête de l'écrit.
15:39Les mesures plus précises vont être annoncées pour l'été,
15:42et un groupe de travail est monté autour de l'écrivain Eric Orsena.
15:46Donc on en est à des considérations générales,
15:49on est plus à l'affirmation d'une volonté
15:52de remettre la maîtrise de l'écrit,
15:54que ce soit d'ailleurs le calcul, mais aussi l'expression orale
16:01et l'expression écrite avec l'orthographe, la conjugaison, la grammaire,
16:06au cœur des préoccupations de l'école,
16:08ça c'est à peu près une bonne chose,
16:10mais le détail du plan est encore parfaitement inconnu.
16:14Donc il faut voir comment ça se traduit,
16:17c'est pas exclu que sans formation continue,
16:20les professeurs ne donnent rien du tout.
16:23La formation des enseignants, second plan de la réforme,
16:25est justement le seul sujet sur lequel des annonces précises ont été faites.
16:28Concrètement à partir de 2026,
16:30les professeurs du premier comme du second degré
16:32seront recrutés après une licence,
16:34donc à Bac plus 3 et non plus à Bac plus 5 comme actuellement.
16:37Les enseignants devront recevoir après le recrutement
16:39deux ans de formation professionnalisante.
16:41C'est tout à fait une réforme qui va dans la bonne direction,
16:44il était temps.
16:45Recruter à Bac plus 5, c'est une absurdité totale.
16:48En fait, on est en train de réinventer l'école normale,
16:51mais en moins bien.
16:52L'école normale, c'est une école où on recrutait en 3e,
16:55ou ensuite au niveau du Bac,
16:57avec une approche intégrée pendant 3 ans,
17:01pluridisciplinaire et polyvalente.
17:03Et on avait donc des élèves qui avaient une formation
17:07à la fois pédagogique, morale et disciplinaire très poussée,
17:12et qui savaient pourquoi ils étaient là,
17:13ils étaient là pour renseigner.
17:14Et là, on est en train de faire une sorte d'école normale,
17:17mais on recrute quand même des Bac plus 3,
17:21et auxquels on va rajouter deux ans.
17:23Donc on va de toute manière se retrouver avec Bac plus 3,
17:25plus deux ans.
17:26L'amélioration, c'est de créer une licence pluridisciplinaire,
17:31donc de réinventer une sorte d'école normale.
17:33Ça, c'est quand même une amélioration,
17:35mais ça ne suffira pas,
17:36parce qu'il faut aussi relever le niveau du Bac,
17:39et ça, ce n'est pas fait.
17:40Parce que si on recrute des professeurs qui ont déjà des normes lacunes,
17:44ce n'est pas trois ans d'enseignement pluridisciplinaire.
17:47Entrecoupés de stages qui leur permettront de les combler.
17:49Donc c'est bien, mais ça ne suffit pas.
17:51Il faut changer le Bac, le rendre plus exigeant.
17:54Et par ailleurs, il faut associer à ça une formation continue.
17:58La France est le pays dans lequel la formation continue
18:00est la moins pratiquée.
18:02Donc ça va dans le bon sens,
18:04mais on ne sait pas encore tout à fait où il faudrait aller.
18:07Les ministres savent au moins d'où ils partent.
18:09Un secteur déserté par les candidats,
18:10échaudé par les rallongements de cursus successifs
18:12depuis Xavier Darcoz ou Sarkozy,
18:14jusqu'à Jean-Michel Blanquer en 2021.
18:16Mais le problème de la formation des instituteurs
18:18remonte en réalité à la présidence Mitterrand.
18:20La motivation pour faire cette réforme,
18:22c'est de répondre à la chute de l'attractivité
18:26du métier d'enseignant et à la chute du niveau des élèves.
18:29Alors pour ce qui est d'attractivité,
18:31on se dit qu'on retombe plus tôt, on en attirera plus.
18:34Et c'est vrai, parce que ça permet d'avoir une plus grande partie
18:37de la classe moyenne en particulier,
18:38qui ne peut pas se payer des études longues et coûteuses.
18:41Et pour ce qui est de relever le niveau des enseignants,
18:44ça va dépendre de la qualité de la formation
18:46qui est dispensée pendant cette période d'études.
18:49Et là, pour l'instant, on n'a pas de raison particulière
18:51de penser que ça sera mieux fait qu'avant.
18:52Mais c'était urgent de le faire,
18:54parce que le nombre de candidats depuis la réforme Blanquer de 2021,
18:58qui a passé le reclusement de Bac plus 4 à Bac plus 5,
19:01il avait chuté de 45% dans le premier degré
19:03et de 21% dans le second.
19:05Donc on est vraiment dans une situation
19:07où on n'a plus de candidats pour devenir professeur.
19:09Donc il y avait une urgence complète.
19:11Cette réforme-là ne tourne toujours pas le dos
19:14à l'esprit de la réforme de 1989,
19:17qui était de dire, finalement,
19:18on va faire à peu près le même type de formation
19:20pour les professeurs du primaire et du secondaire.
19:22Et on est toujours dans ce carcan-là
19:25de traiter pour des questions d'égo
19:28et portées par les différents syndicats.
19:31On est toujours dans cette idée qu'il faut former,
19:33grosso modo, les profs du primaire et du secondaire
19:35de la même manière.
19:35Et ça, à mon avis, c'est une grande erreur.
19:37Ça n'a rien à voir avec la dimension disciplinaire
19:40et d'un côté la dimension polyvalente de l'autre
19:42et généraliste.
19:43Elles sont tout à fait différentes.
19:45Et tant qu'on ne tournera pas le dos à cette idée
19:47que tout ça, c'est la même chose,
19:48on ne retrouvera pas un niveau académique digne de ce niveau.
19:56Et l'on reste en compagnie de Renaud de Bourloeuf,
19:57cette fois pour l'actualité en bref.
20:02Du changement dans le budget des Français.
20:04Ce mardi, de nombreuses prestations sociales
20:05sont augmentées de 1,7% pour suivre l'inflation.
20:08Parmi elles, on retrouve le RSA,
20:10la location adulte handicapé,
20:11ainsi que les allocations familiales.
20:13Le prêt à taux zéro, et quant à lui,
20:15est tendu à l'ensemble des biens immobiliers neufs
20:16du territoire.
20:17L'an dernier, il ne concernait que ceux situés
20:19dans les zones dites tendues.
20:21L'assurance chômage, en revanche,
20:22devient plus difficile à obtenir,
20:23notamment pour les seniors.
20:25Par exemple, le calcul de l'allocation chômage
20:26se fera désormais sur 30 jours par mois.
20:29Jusqu'ici, il était basé sur le nombre réel
20:31de jours du mois,
20:31ce qui engendrera une perte sèche de plusieurs jours
20:33sur une année.
20:35Parmi les autres changements qui entrent en vigueur
20:36ce mardi, citons aussi la fin de la trêve hivernale,
20:39l'alourdissement des frais de notaire,
20:41ainsi que l'augmentation du prix du gaz.
20:44Le marché des véhicules neufs en net recul en France.
20:46Selon la plateforme automobile,
20:48le nombre d'immatriculations de véhicules neufs
20:50a baissé de 14,5% en France sur un an.
20:53La baisse touche le groupe Celantis,
20:55en recul de 17%, Volkswagen,
20:57qui perd 4,8%, mais surtout Tesla.
21:00Sur un an, les ventes de véhicules de la marque
21:01d'Elon Musk ont reculé de 36,8%.
21:04Si la marque souffre du contexte,
21:05elle est aussi victime d'un boycott visant son PDG,
21:08devenu conseiller de Donald Trump.
21:09Le désamour des Français pour Tesla
21:11n'est pourtant rien comparé à la situation américaine.
21:13Outre-Atlantique, les ventes sont aussi en chute libre.
21:15Pire encore, des militants de gauche radicale
21:16s'en prennent aux concessionnaires de la marque
21:18à travers tout le pays,
21:19dégradant, voire incendiant, des véhicules.
21:23La guerre contre les automobilistes fait fausse route.
21:25Ce mardi, une proposition de loi transpartisane
21:27a été déposée à l'Assemblée nationale
21:29pour conditionner le permis de conduire
21:31à une visite médicale.
21:32La principale mesure consiste en l'instauration
21:34d'une visite médicale par un médecin généraliste
21:37pour obtenir son permis,
21:38mais aussi pour le renouveler.
21:39Elle serait nécessaire tous les 15 ans.
21:41À partir de 70 ans, la visite de renouvellement
21:43serait même obligatoire tous les 5 ans,
21:45alors que les personnes âgées ont tendance
21:46à arrêter spontanément de conduire
21:48lorsqu'elles n'en sont plus à force.
21:49Par ailleurs, une visite médicale ferait probablement
21:51l'impasse sur la consommation d'alcool et de stupéfiants.
21:54La drogue est pourtant responsable,
21:55non plus d'un accident mortel sur cinq.
21:58L'aile ou la cuisse, édition 2025.
22:00Lundi, le Guide Michelin a dévoilé la liste
22:01des nouveaux restaurants étoilés.
22:03Ainsi, le restaurant Christopheur Coutenceau,
22:05à La Rochelle, a retrouvé sa troisième étoile,
22:07deux ans après l'avoir perdue.
22:08Troisième étoile a aussi été attribuée
22:10à l'établissement breton Le Coquillage,
22:11du chef Hugo Rollinger,
22:13à Saint-Méloir-des-Ondes, près de Saint-Malo.
22:15La deuxième étoile a été attribuée à neuf restaurants,
22:17parmi lesquels Maison Nouvelle,
22:18ouverte il y a moins de 4 ans à Bordeaux,
22:20dans le quartier des Chartrons.
22:21Un nouveau triomphe pour son chef, Philippe Etchebest.
22:24Je voudrais te faire un petit beau coup à ma femme,
22:25qui n'est pas là.
22:28J'embrasse très très fort,
22:30et si je suis là aujourd'hui,
22:31c'est aussi beaucoup grâce à elle.
22:32Et bien évidemment, je voulais leur faire un petit cadeau,
22:36parce que c'est important.
22:37Des talents prometteurs ont aussi été récompensés
22:38à la salle de Valentina Jacobey,
22:40qui a remporté le prix Michelin du jeune chef de l'année 2025,
22:43ainsi que sa première étoile pour son restaurant Ginkgo, à Lille.
22:49Et nous poursuivons avec Olivier Frèrejac
22:51pour l'actualité internationale.
22:56Emmanuel Macron courbe les Chines devant Téboun.
22:59Lundi, Paris et Alger ont publié un communiqué commun
23:02annonçant la reprise de leur relation
23:03à la suite d'un entretien téléphonique
23:05entre les deux présidents.
23:07La question de la coopération sécuritaire
23:09est au cœur de la reprise du dialogue.
23:11Pendant plusieurs mois, Alger nous a humiliés
23:13en refusant les laisser passer consulaires
23:15ou en nous renvoyant par avion
23:16ses ressortissants clandestins expulsés.
23:18Le communiqué ne dit pas comment
23:20cette question des OQTF sera réglée.
23:23Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
23:25doit se rendre dans les prochains jours à Alger.
23:27Quant à l'écrivain binational Boalem Sansal,
23:30emprisonné à Alger, Emmanuel Macron s'est contenté
23:32d'appeler Abdelmajid Téboun à un geste de clémence.
23:35Pour Bruno Retailleau, qui voulait faire de sa riposte graduée
23:39un moyen de montrer de l'autorité, c'est raté.
23:43L'armée israélienne ordonne l'évacuation de Rafah
23:45avant une nouvelle offensive.
23:47Tsaïl a appelé lundi les habitants de la ville du sud de Gaza
23:50à évacuer vers al-Mawassi,
23:52annonçant une opération imminente contre le Hamas.
23:55Cette décision intervient après la reprise des hostilités le 20 mars,
23:59suite à la rupture de la trêve par Israël,
24:02qui accuse le Hamas de retenir des otages.
24:04Rafah, refuge pour des centaines de milliers de Palestiniens,
24:07redevient un champ de bataille, alors que sur le terrain diplomatique,
24:10le Hamas se positionne désormais en opposant au plan de déplacement
24:14soutenu par Donald Trump et critiqué par les pays arabes
24:17et presque tous les États occidentaux.
24:20Téhéran menace de se doter de l'arme nucléaire en cas d'attaque,
24:23alors que Donald Trump a menacé dimanche de bombarder la nation perse
24:27s'il est pour parler sur le nucléaire, échoué.
24:29Le proche conseiller de l'Aït Olahramenay, Ali Larijani,
24:33a averti que l'Iran n'aura d'autre choix que de développer l'arme nucléaire
24:36pour sa sécurité si les États-Unis optaient pour une attaque.
24:39Téhéran rejette depuis longtemps les soupçons occidentaux sur ses ambitions nucléaires,
24:43affirmant que son programme est civil.
24:45Alors que Donald Trump, revenu au pouvoir aussi entre dialogue et pression maximale
24:50avec de nouvelles sanctions,
24:51l'Iran se dit prêt à des discussions indirectes,
24:54mais refuse toute négociation sous la menace.
25:01Et voilà, nous arrivons déjà à la fin de cette édition.
25:03Vous pouvez dès à présent retrouver Choc du monde.
25:05Edouard Chanot reçoit Laurent Michelon, spécialiste de la Chine.
25:09On se rend compte que si on est fonctionnaire européen ou diplomate européen,
25:14on se rend compte qu'on a été largué en race campagne par les États-Unis,
25:17qu'on a brûlé tous les ponts avec la Russie.
25:19Donc finalement, qui est-ce qui nous reste comme partenaire commercial ?
25:21Il ne nous reste que la Chine et qui, on a de la chance,
25:24malgré toutes ces années de synophobie dans les médias et dans les chancelleries,
25:29la Chine nous tend encore toujours la main pour faire du commerce.
25:32Donc, qu'est-ce qui s'est passé la semaine dernière ?
25:34Jean-Noël Barraud est venu à Pékin nous expliquer qu'il était contre la guerre commerciale.
25:39Alors que ses prédécesseurs, le maire séjourné Macron,
25:44qui disait qu'il faut dérisquer, il faut découpler,
25:47la Chine est un rival systémique.
25:49Donc voilà, on se rend compte en fait de la volte-face de l'administration française d'abord,
25:53et je pense qu'on va pas tarder à le voir du côté européen,
25:56c'est qu'en fait on n'a plus le choix.
25:57La seule décision réaliste et bénéfique à la France,
26:03et je me fiche un petit peu de l'Union européenne quand je parle de la France,
26:06c'est effectivement de se tourner vers la Chine
26:08et finalement d'accepter de commercer avec elle en bonne intelligence.
26:11Également au programme de votre soirée,
26:13le Zoom du jour, Jean-Yves Le Gallou évoque son ouvrage Mémoires identitaires.
26:18Sur la chaîne Formacourt, deux TVL,
26:19Claude Cholet fait le portrait piquant du politologue Stéphane François.
26:23Et à présent c'est le moment de se quitter, c'est déjà la fin de cette édition.
26:26Merci à tous pour votre fidélité, on se retrouve demain, bonsoir.
26:31Générique
26:34...

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