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  • il y a 4 jours
Les invités de cette émission : La snowboardeuse Noémie Equy, championne du monde de freeride dès sa première saison au plus haut niveau – La biathlète grenobloise Maya Cloetens, 8ème des derniers championnats du monde pour... la Belgique et le wingsuiter un peu rêveur Freddy Montigny qui a dompté le tapis volant d'Aladdin...

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00:00:00Musique
00:00:24Allez, respirez à fond, c'est Grand'Air, le magazine de la montagne et des sports de pleine nature
00:00:29de Télégrenoble. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'avoir sur ce plateau deux championnes, une biathlète, Maya Clotinz. Bonjour.
00:00:36Bonjour.
00:00:37Bienvenue, 23 ans, huitième de l'épreuve de sprint et quatorzième de la mastard des derniers championnats du monde.
00:00:43À côté de vous, une freerideuse, Noémie. Bonjour Noémie.
00:00:46Bonjour.
00:00:47Bienvenue, 24 ans, vous un tout petit peu plus âgée que Maya, championne du monde de snowboard cet hiver en freeride.
00:00:55Vous n'êtes pas venue avec votre trophée, mais on a des belles images de cet hiver de compétition à montrer dans cette émission.
00:01:02Vous êtes toutes les deux iséroise, vous ne vous connaissez pas forcément.
00:01:05Pas forcément, oui, juste non.
00:01:07Sport d'hiver, mais dans des univers quand même assez différents. Et puis on a avec nous également Freddy Montini. Bonjour Freddy.
00:01:14Bonjour.
00:01:15Alias Aladin, Skylab sur les réseaux sociaux, une sorte de freerider du vol libre finalement.
00:01:21Peut-être des passerelles entre les deux disciplines. Wingsuiter créatif qui s'est fait connaître sur les réseaux sociaux par cette petite vidéo.
00:01:31On en voit un court extrait. Vous avez fait comme le héros des contes des mille et une nuits volés sur un tapis volant.
00:01:38Vous allez nous expliquer au cours de cette émission la genèse de ce projet et votre rapproche en mode un peu recyclage de la Wingsuit.
00:01:46Mais avant de s'envoler, on va mettre les pieds dans la neige ou plutôt sur le snowboard.
00:01:51Noémie, un peu comme pour le Wingsuit, le freeride, c'est une discipline qui demande un peu d'engagement.
00:01:56Oui, c'est une discipline qui demande de l'engagement, mais je pense que c'est toujours pareil.
00:02:00Quand on est interne à la discipline, on se dit ça va. Peut-être toi tu te dis pareil.
00:02:04Et quand on est externe, on se dit c'est engagé. Moi, je me dis ça de sa discipline.
00:02:10Alors, vous avez fait vos premiers virages au Sept-Lots, à la station des Gorges-le-Blanc, avec celle de Chamrousse, dans la vallée du Grès des Volants.
00:02:17Vous commencez direct par le snowboard ou on démarre par le ski ?
00:02:20J'ai démarré un peu par le ski et puis mon grand frère faisait du snowboard.
00:02:24Et du coup, j'ai étané mes parents pour faire comme lui et faire du snowboard.
00:02:28Donc, j'ai commencé le snow à 9 ans et le ski, je ne sais pas, vers 5-6 ans, je pense.
00:02:33C'était un bon choix de partir vers le snowboard puisque vous avez très vite brillé et vous avez commencé par le slopestyle,
00:02:39qui est une discipline un peu particulière, on va dire à l'opposé presque du freeride.
00:02:46Là, on est sur des parcs fermés, sur des modules artificiels à enchaîner des figures.
00:02:50Oui, c'est ça. Donc, slopestyle, il y a donc les barres en fer, comme on peut voir sur la vidéo,
00:02:57où il faut faire des figures, où on appelle ça des kickers, les boss, où pareil, il faut faire des figures.
00:03:04Vous avez été membre de l'équipe de France de slopestyle ?
00:03:07Oui, pendant plusieurs années en slopestyle. Et donc, quand j'étais plus petite, je faisais du slopestyle,
00:03:13un petit peu de border cross, un peu de poudreuse quand j'en avais.
00:03:17Et de mes 18 à 21 ans, je n'ai fait que du slopestyle.
00:03:21Qu'est-ce qui vous a fait changer radicalement ? Parce que même si on reste sur un snowboard,
00:03:25je vous disais, c'est deux univers très différents, un parc fermé et puis le freeride, où là, il n'y a plus de limite.
00:03:32Oui, je dirais la seule chose qui peut un peu se ressembler, c'est le côté aérien aux figures en freeride.
00:03:37On va essayer de retrouver ça aussi.
00:03:39Mais j'ai décidé de changer de discipline parce que j'avais fait le tour justement des parcs fermés
00:03:48et que j'avais un peu moins de motivation.
00:03:50J'ai fait le circuit coupe d'Europe et je n'avais pas forcément la motivation ni le niveau de faire le circuit coupe du monde.
00:03:55Donc, j'avais envie de quelque chose de nouveau et quelque chose qui me ressemblait plus.
00:03:59Et finalement, moi, ce que j'aime dans ma discipline, c'est d'être en montagne, cette notion de liberté.
00:04:04C'est pour ça que du coup, maintenant, je fais du freeride.
00:04:07Le passage s'est fait facilement d'une discipline à l'autre.
00:04:12Parce qu'en freeride, il faut une connaissance de la montagne qu'on n'a pas besoin d'avoir forcément en slopestyle.
00:04:17Oui, clairement, c'est sûr qu'il faut une connaissance de la montagne.
00:04:20Même si je faisais du freestyle encadré en équipe de France, j'ai toujours eu un peu ce côté montagne.
00:04:27Dès que je pouvais faire du splitboard avec justement ma famille, par exemple.
00:04:32J'ai toujours eu un peu un pied là-dedans des connaissances.
00:04:35Et depuis trois ans, je fais partie d'un club de freeride dans la vallée des Belles-Villes.
00:04:40C'est aussi grâce à ce club, au coach, que tu t'acquierres des connaissances qui te permettent après de performer et de pouvoir être en sécurité au maximum.
00:04:50Vous venez d'une famille de montagnards.
00:04:52Vous avez un grand frère qui est lui en train de préparer le diplôme de guide de haute montagne.
00:04:57Il doit avoir certainement peut-être influé aussi un peu sur vos choix.
00:05:02Bien sûr, c'est sûr.
00:05:04Ça me donne envie de...
00:05:06Ça me rapproche un peu plus de la montagne.
00:05:08Il peut m'apporter ses compétences.
00:05:10Je peux aussi lui apporter un regard qui est différent parce qu'on a un peu un regard différent.
00:05:13Lui veut aller vite à la montée.
00:05:15Moi, je veux aller vite à la descente.
00:05:17Mais c'est hyper complémentaire et hyper intéressant.
00:05:19Il s'appelle Samuel Eki.
00:05:20On a eu le plaisir de le recevoir dans cette émission il y a deux ans puisqu'il avait été champion du monde.
00:05:26Pas de snowboard.
00:05:27On le voit là sur ces images.
00:05:28Il fait du ski alpinisme.
00:05:29Effectivement, on court à la montée.
00:05:32On va vite à la descente aussi.
00:05:34Il faut un gros cardio.
00:05:36Ça peut se pratiquer en snowboard, cette discipline ?
00:05:39Oui, complètement.
00:05:40C'est ce qu'on appelle le splitboard.
00:05:41Après, il n'y a pas de compétition de splitboard.
00:05:43Je pense que si on ferait dans la même catégorie en termes de manip en haut des montagnes,
00:05:48ça serait un peu compliqué en splitboard.
00:05:50Un petit peu plus long en tout cas.
00:05:52Deux champions du monde dans une même famille, ça doit être assez rare dans deux disciplines différentes.
00:05:58Le freeride, on est en pleine montagne.
00:06:01On doit composer avec le relief.
00:06:03Un milieu naturel qui peut être piégeux.
00:06:06Vous n'êtes pas tombé dans le piège cette saison.
00:06:10C'était votre première au plus haut niveau.
00:06:12Vous avez décroché le titre mondial.
00:06:14On revoit sur ces images quelques-unes des étapes de cette coupe du monde.
00:06:18Quatre victoires en six courses.
00:06:20Vous n'avez pas laissé beaucoup de marge à vos concurrentes.
00:06:23Oui, vraiment très contente de ce résultat.
00:06:26Le classement général, c'est les quatre meilleurs résultats.
00:06:30C'est un peu un sans faute.
00:06:32C'est assez chouette.
00:06:33Comment vous expliquez cette réussite express, puisque vous découvriez ce circuit ?
00:06:38Peut-être un peu l'insouciance, cette motivation,
00:06:42parce que c'était un circuit qui était nouveau pour moi.
00:06:44C'est assez difficile, même très difficile, de se qualifier sur le circuit mondial du Freeride World Tour.
00:06:50Sur le circuit européen, en dessous, il n'y a qu'une seule place en snowboard femme.
00:06:54L'année dernière, j'ai eu cette place.
00:06:57Je me suis un peu dit cette année, profite, ride comme tu sais faire.
00:07:01Tu ne te mets pas là, on s'en fiche du résultat.
00:07:03Juste profite.
00:07:05Je pense que c'est ça qui a marché, parce que dans ce sport,
00:07:08souvent quand on prend du plaisir, ça se voit après dans la façon dont on ride.
00:07:13Là, on voit un petit best-of de votre saison sur des faces engagées.
00:07:20On le voit notamment sur ces images.
00:07:22Je crois que c'est en Suisse à Verbier.
00:07:24On peut rappeler, pour ceux qui ne connaissent pas forcément le fonctionnement d'une compétition de Freeride,
00:07:30comment ça se passe ?
00:07:32Oui, bien sûr.
00:07:33Une compétition de Freeride, on n'a pas le droit de rider la face avant.
00:07:38On n'a pas le droit d'aller dans la montagne un mois avant.
00:07:41Moi, toutes les étapes que j'ai faites, je ne les avais jamais ridées.
00:07:45Le jour d'avant, tous les compétiteurs se mettent au pied de la face,
00:07:50la montagne où il y a la compétition.
00:07:52On a les jumelles, on regarde la ligne qu'on veut faire.
00:07:55L'organisation nous envoie des photos, des vidéos pour qu'on puisse avoir d'autres repères.
00:08:00Tu choisis ta ligne dans ta tête que tu as construite.
00:08:05Le jour de la compétition, tu arrives là-haut, c'est à vue et tu fais ton passage.
00:08:09C'est un sport de notation.
00:08:11Il n'y a pas du tout de chronomètre.
00:08:13C'est sur 100 points.
00:08:15On part tous avec 50 points.
00:08:16Pour gagner des points, il faut rider vite, être fluide, sauter, plus ou moins gros.
00:08:22Plus tu sautes des grosses bas rocheuses, plus tu as de points.
00:08:24Faire des figures.
00:08:26A l'inverse, tu perds des points si tu vas trop doucement,
00:08:28si tu t'arrêtes en haut d'une petite clif parce que tu t'hésites un peu sur le chemin que tu as choisi.
00:08:36Tu as décidé de prendre ou que tu tombes.
00:08:39Tu perds les points.
00:08:41On voit sur ces images qu'il y a des traces des autres concurrents qui sont passés avant vous.
00:08:44On a le droit de les suivre, de s'en inspirer ?
00:08:46Oui, bien sûr.
00:08:48C'est vrai que des fois, ça peut être un avantage d'avoir des traces.
00:08:51Mais à la fois, ton regard se focalise là-dessus alors que toi, tu avais prévu d'aller sur un caillou.
00:08:56Il n'y avait pas de traces.
00:08:57Il faut plutôt faire abstraction de ça.
00:08:59Après, ça dépend des conditions.
00:09:01Il y a des compétitions où il y a de la poudreuse et c'est cool.
00:09:03Il y en a d'autres où c'est un peu plus technique, un peu plus gelé.
00:09:06Mais ça fait partie du sport et de la montagne.
00:09:09C'est quoi la durée moyenne d'un run ?
00:09:11Il y a un point de départ, un point d'arrivée qu'on voit là-bas au fond.
00:09:13Après, on fait comme on veut.
00:09:14C'est ça.
00:09:15J'imagine que c'est quand même un peu calibré dans la durée.
00:09:17C'est à peu près deux minutes en moyenne.
00:09:20Mais tu as des phases qui peuvent être très longues.
00:09:22Il y a un peu l'aspect physique aussi qu'il faut prendre en compte.
00:09:24Surtout quand il y a des mauvaises conditions.
00:09:26Et puis, il y en a d'autres qui sont assez rapides.
00:09:28Finalement, tu fais trois, quatre actions.
00:09:31On parle d'un saut, d'une barrocheuse.
00:09:34Il y avait une étape en France cette année.
00:09:37Ce n'est pas fréquent que la France accueille une étape du monde.
00:09:40Je ne sais plus combien d'années.
00:09:42Mais ça faisait pas mal d'années qu'il n'y avait plus d'étape en France.
00:09:45Là, c'était à Val Thorens.
00:09:47Dans la station où vous êtes aujourd'hui basée.
00:09:50C'est un avantage de courir à domicile sur une montagne que vous deviez connaître ?
00:09:56Je la connaissais.
00:09:57Mais malheureusement, pour moi, je ne l'avais pas tant ridée que ça les années auparavant.
00:10:01Et vu qu'en plus, un mois avant la compétition, on ne peut pas y aller.
00:10:05Du coup, je n'ai pas du tout pu y aller en début de saison.
00:10:07Mais c'est un avantage et un inconvénient.
00:10:09Parce qu'il y a un peu plus de pression à gérer, je pense.
00:10:12Mais je l'ai pris aussi comme un avantage d'avoir encore plus d'amis.
00:10:17Et la famille qui était là pour nous encourager.
00:10:20Souvent, en haut de la face, on entend un peu le public.
00:10:23Et c'est assez motivant.
00:10:25Parce que ce n'est pas facile à suivre une compétition de freeride.
00:10:27On ne peut pas être là au bord de la piste.
00:10:29On ne sait pas où vous allez passer déjà.
00:10:31Oui, c'est sûr que ce n'est pas le truc le plus facile à suivre.
00:10:34Mais c'est assez impressionnant aussi de le voir en vrai.
00:10:36Et de vraiment se rendre compte de la taille des choses.
00:10:39De la montagne aussi.
00:10:41Oui, de la pente.
00:10:42Parce que c'est vrai que sur les images, on voit bien qu'il y a beaucoup de poudreuses.
00:10:45Pour le coup, sur cette étape de Val Thorens.
00:10:47Mais on ne mesure peut-être pas trop l'inclinaison de certains passages.
00:10:51Oui, par exemple à Verbier, où c'est assez raide.
00:10:54C'est vrai que je n'avais jamais été à Verbier avant, ni au Bec d'Eros.
00:10:58Et je savais qu'il y avait cette réputation.
00:11:00Mais quand je suis arrivée le jour pour, on appelle ça, les face checks avant la compétition.
00:11:05Je me disais, oui, cette montagne est quand même bien raide.
00:11:08Et tu ne te rends pas forcément compte en vidéo ou en photo.
00:11:12Pas le droit d'y aller un mois avant, mais il y a des gardes tout autour qui contrôlent ?
00:11:16Ou c'est plutôt tacite ?
00:11:18Non, c'est plutôt tacite, oui.
00:11:21Fair play, on va dire.
00:11:23Vos points forts, Noémie, pour remporter aussi facilement le circuit mondial dès votre arrivée ?
00:11:30Je pense que je suis assez contente de la façon dont j'ai géré ma pression cet hiver.
00:11:35J'ai essayé de vraiment faire abstraction du résultat, etc.
00:11:39Et après, en termes de ride, c'est plus ma fluidité et ma technicité sur le snowboard qui m'ont permis de me démarquer, je pense.
00:11:48Les sauts de barre rocheuse, ça fait partie aussi, j'imagine, des passages obligés quand on veut gagner ?
00:11:53Oui, bien sûr.
00:11:55Les petits points verts qu'on voit, c'est le travail des notations ?
00:11:59Ça, c'est les notations, mais pas l'avis des juges.
00:12:02C'est surtout aussi pour le live, pour que le grand public puisse un peu plus comprendre.
00:12:06Mais tu as les critères que les juges vont utiliser, la ligne que tu as choisie, est-ce qu'elle est originale ou non,
00:12:13le contrôle que tu as sur ta planche.
00:12:15Air and style, c'est donc les barres rocheuses.
00:12:19Les juges qui travaillent, comme vous, à la jumelle.
00:12:22Exactement, ils font tout à la jumelle en live, donc il faut qu'ils soient très attentifs, ce n'est pas facile.
00:12:28Sport de jugement, on est d'accord ou pas d'accord ?
00:12:31Ça râle des fois un peu dans ce milieu sur les notes que les juges peuvent donner ?
00:12:36Oui, ça peut.
00:12:37Ça peut râler.
00:12:38Après, je me suis toujours dit que c'est mon choix de faire un sport de jugement, donc il faut assumer.
00:12:42Des fois, c'est à ton avantage, des fois c'est à ton inconvénient.
00:12:46Ça fait partie des règles.
00:12:48Tu sais que tu fais un sport de jugement, donc si tu n'es pas content, tu peux râler.
00:12:52Mais à la fois, c'est toi qui as choisi ce sport, donc voilà.
00:12:56Vous parliez de Verbier, qui est un peu la mec du freeride.
00:13:00C'est une phase, comme les autres, qu'on remonte parfois à pied pour l'appréhender.
00:13:06Il n'y a plus vraiment de dépose des riders en hélico aujourd'hui dans ce type d'épreuve ?
00:13:11Ça dépend des compétitions, mais certaines, si.
00:13:13Par exemple, à Baccarat, ils ont changé de spot pour la compétition au dernier moment,
00:13:19puisque la phase qui était à côté des remontées n'était pas accessible.
00:13:23Il n'y avait pas de neige, donc par exemple là, c'était une dépose en hélico.
00:13:27Mais globalement, sur le freeride Vendretour, c'est à l'aide des remontées mécaniques et un peu à pied.
00:13:33Le Bec des Rosses, c'est la montagne qu'on vient de voir en Suisse.
00:13:38C'est un peu la mec pour le monde du freeride ?
00:13:41Oui, complètement.
00:13:43Qu'est-ce qu'elle a de particulier ?
00:13:45Le freeride Vendretour est né là-bas.
00:13:48Ça fait quand même vraiment beaucoup d'années que des compétitions ont lieu sur cette montagne.
00:13:54Il y a un public qui est vraiment présent.
00:13:57On sent qu'à Verbier, c'est quelque chose d'important, le freeride Vendretour et cette étape.
00:14:01Et cette montagne est vraiment très belle et très impressionnante.
00:14:05Grosse pente, des passages à 5 ans d'arrêt.
00:14:08Là, c'est vous en caméra embarquée pendant votre run de cet hiver.
00:14:13Un run gagnant.
00:14:15À quoi on pense dans ces moments-là ?
00:14:18Beaucoup de choses comme pas grand-chose.
00:14:21C'est-à-dire que dans notre tête, le jour d'avant, le soir, on a tellement préparé sa ligne
00:14:25que dans sa tête, on sait exactement où on veut passer.
00:14:28Vous savez exactement où vous allez passer ?
00:14:29Parce qu'on a l'impression d'un peu d'un labyrinthe au milieu des barrocheuses.
00:14:32Non, on sait quand même. Mais après, à la fois, il y a toujours de l'adaptation.
00:14:36Et la capacité d'adaptation, c'est aussi une qualité qui est très importante dans ce sport.
00:14:42Mais on essaie vraiment de se concentrer à ces moments-là sur les points clés.
00:14:47Souvent, on se donne un peu des points clés, des points de repère.
00:14:49On sait qu'il va falloir être solide en réception.
00:14:52On a un caillou, etc.
00:14:54Et c'est vrai qu'en deux minutes, je pense qu'on utilise beaucoup d'énergie.
00:14:58Et notre cerveau, il fuse bien.
00:15:00Il y a de la peur aussi ?
00:15:02Oui, sur cette face, quand même, parce que c'est assez raide.
00:15:06Et les conditions de neige, elles étaient très changeantes.
00:15:09Donc, on était à l'aise.
00:15:10Mais il fallait être méfiant parce qu'une petite erreur pouvait arriver assez vite.
00:15:14Et quand c'est raide comme ça, tu n'as pas trop forcément envie de tomber.
00:15:18Les conséquences peuvent être quand même plus importantes que sur une face qui est moins raide que celle-ci.
00:15:23Et là, le public est tout en bas, au fond, là-bas, au soleil.
00:15:27On les entend quand même ?
00:15:28Alors, on les entend.
00:15:30Mais moi, quand je suis dans mon run, je ne les entends pas du tout.
00:15:32Mais on les entend.
00:15:34Il faut les écouter.
00:15:35Voilà, exactement.
00:15:36Il faut avoir le cerveau disponible pour les écouter.
00:15:39Alors, vous évoquiez effectivement la raideur, la peur de tomber, l'engagement de ce sport.
00:15:45Je faisais parallèle tout à l'heure avec la wingsuit.
00:15:47Parce que le freeride.org est aussi réputé pour ses grosses gamelles,
00:15:51des chutes impressionnantes qui peuvent donner parfois le tournis et aux compétiteurs et à ceux qui les regardent.
00:16:00Vous aviez vu ce type de vidéo, Noémie, avant de décider de passer du slopestyle au freeride ?
00:16:06Oui.
00:16:07Après, c'est vrai qu'en slopestyle, il y a aussi des bonnes chutes.
00:16:11Mais les conséquences sont souvent un peu moins terribles que ce genre d'image.
00:16:16Et on est conscient de tout ça.
00:16:19Mais malgré tout, on se dit que ça va faire.
00:16:22Que ça ne va pas nous arriver.
00:16:24Quand vos proches regardent ces vidéos, parce qu'on les trouve assez facilement.
00:16:27Votre maman, qu'est-ce qu'ils pensent de votre discipline ?
00:16:32Ils essayent de ne pas me transcrire cette peur.
00:16:34Mais je sais que ma mère, tout le monde lui demande.
00:16:36Mais tu n'as pas peur pour ta fille ?
00:16:38Mais ils essayent de ne pas me transcrire ça.
00:16:40Parce que je pense que si tu as ça au fond de toi, ça peut t'arriver.
00:16:45Ou ça peut un peu moins bien se passer que si tu es vraiment concentrée.
00:16:49Et que tu sais à 100% ce que tu fais normalement.
00:16:52Ça n'arrive pas trop.
00:16:53Aujourd'hui, on a des sacs airbags pour protéger en cas d'avalanche.
00:16:57Il n'y a pas le même système pour des chutes comme ça ?
00:17:00Finalement, souvent quand tu prends des chutes comme ça.
00:17:04Il y a tellement d'impact que l'airbag s'ouvre tout seul.
00:17:08Il y a une manette, il faut tirer.
00:17:10Et finalement, souvent ça s'ouvre.
00:17:13C'est pas mal aussi pour ça l'airbag.
00:17:15Ça vous est déjà arrivé d'avoir des gamelles comme ça, rebondir dans tous les sens ?
00:17:18Non, franchement non.
00:17:19Ça ne m'est pas encore arrivé.
00:17:20Je croise les doigts, je touche du bois.
00:17:23On prend moins de risques en biathlon Maya quand même.
00:17:26Oui, oui.
00:17:27Et je suis très contente.
00:17:29Moi, ça me fait peur quand je regarde.
00:17:32En tout cas, c'est impressionnant.
00:17:33Et on se rend compte effectivement, quand on voit les chutes, qu'il y a de la pente.
00:17:37Et que s'arrêter, ce n'est pas forcément évident une fois qu'on a...
00:17:41Oui, on a un casque bien évidemment et une dorsale.
00:17:44Casque et dorsale et après justement le sac airbag.
00:17:47Mais c'est tout.
00:17:48Et il n'y a pas trop d'accidents dûs aux conditions ?
00:17:53En compétition, non parce que tout est hyper encadré.
00:17:58Mais après en entraînement, ça peut arriver.
00:18:01Donc c'est pour ça qu'il faut toujours être en groupe et encadré.
00:18:05Et tu fais ça en ayant des connaissances et des compétences.
00:18:09Alors quand on gagne le titre mondial à 24 ans, dès sa première année sur le circuit,
00:18:16le World Talk est le plus haut niveau.
00:18:19Qu'est-ce qui peut encore motiver une athlète comme vous ?
00:18:22Moi, j'ai encore plein de motivations.
00:18:24Et je pense que je suis motivée parce que mon niveau de snowboard,
00:18:28je pense que je peux encore énormément progresser sur plein d'aspects.
00:18:31Et c'est ça surtout qui me motive.
00:18:33C'est plus de progresser dans le snowboard qu'entre guillemets des titres.
00:18:37Donc du coup, je me dis juste que ce titre, c'est une petite confiance en plus.
00:18:42Ça va me permettre plein de nouvelles choses.
00:18:45Mais c'est surtout une motivation en plus pour progresser et surpasser mon niveau.
00:18:50Et puis aussi booster un peu le niveau du snowboard féminin.
00:18:54Il y a eu une autre championne du monde ici en Isère qui était de Chamrousse, Marion Aherty,
00:18:59qui a quelques années de plus que vous, qui revient de temps en temps faire quelques compétitions.
00:19:05Il y a un petit défi de génération entre les deux ?
00:19:08Oui, bien sûr. Notamment, elle a fait l'étape à Val Thorens,
00:19:11qu'elle a gagnée avec un très, très beau run.
00:19:14Et j'ai terminé deuxième.
00:19:15Et donc pour moi, c'était déjà vraiment un honneur de faire une compétition avec elle,
00:19:19je dirais plus que contre elle.
00:19:21Mais du coup, c'est hyper cool de voir aussi le niveau qu'elle a encore.
00:19:26Et moi, je me dis, j'ai encore du taf.
00:19:29Et c'est hyper motivant, justement, de pouvoir rider contre des personnes comme Marion.
00:19:36Bon, je disais que le World Tour, c'était le plus haut niveau,
00:19:38parce qu'il n'y a pas de Jeux Olympiques en freeride.
00:19:41On ne peut pas vous voir dans les prochaines années sur ce type de compétition.
00:19:45C'est un regret ou c'est ce que tu as appris ?
00:19:48Pas du tout.
00:19:50Enfin, il y a peut-être des chances que ça soit au JO de 2030.
00:19:55Mais en tout cas, ce n'est pour l'instant pas un objectif,
00:19:59dans le sens où étant donné que ce n'est pas du tout concret,
00:20:01je ne me mets pas à ça comme objectif.
00:20:03Mais si j'ai la chance peut-être de faire les JO en freeride, pourquoi pas ?
00:20:07On verra où ça mène.
00:20:09On vous retrouvera en tout cas sur le circuit l'année prochaine.
00:20:12Maya, vous, les JO, j'imagine que vous y pensez peut-être un peu plus que Noémie,
00:20:17quand on fait du biathlon.
00:20:18Un petit peu.
00:20:19C'est sûr que ça me trotte dans la tête depuis peut-être 23 ans.
00:20:25Un peu moins, mais c'est le gros et prochain objectif.
00:20:30Vous sortez d'une saison pleine sur la coupe du monde de biathlon,
00:20:34avec notamment une 8e place au championnat du monde de sprint.
00:20:38Vous étiez là sous les couleurs de la Belgique.
00:20:41Bien que vous soyez grenobloise, vous allez nous expliquer un peu votre parcours atypique.
00:20:46Vous faites du snowboard en parallèle du biathlon ?
00:20:49Pas du tout.
00:20:50Je fais un peu de ski de rando en alpin, mais le snowboard,
00:20:55j'ai un peu peur de me faire les poignées et d'avoir mal aux fesses.
00:20:58En fait, les images qu'on a vues là, ça ne va pas forcément vous motiver.
00:21:02Avant le ski de fond, vous avez démarré par le ski alpin,
00:21:05comme beaucoup de jeunes grenoblois.
00:21:06Oui, j'ai fait mes étoiles en ski alpin à l'Anse en Vercors.
00:21:10Mais j'ai vite aussi fait le ski de fond.
00:21:12Bizarrement, alors que tout le monde aimait le ski alpin souvent quand elle était petite,
00:21:15moi j'aimais bien le ski de fond.
00:21:16Du coup, après j'ai continué là-dedans.
00:21:19Vous avez bien fait d'ailleurs de continuer dans le ski de fond.
00:21:23Là, c'est vous, le Dossard 45, c'est ça ?
00:21:26Exactement, toujours à fond.
00:21:28Vous étiez un tout petit peu plus jeune là.
00:21:30Déjà grande, mais un peu plus jeune.
00:21:31Oui.
00:21:33Pourquoi le biathlon ?
00:21:35Parce que le ski de fond, c'est aussi une activité que beaucoup de jeunes pratiquent.
00:21:38Le biathlon, c'est un peu plus spécifique.
00:21:40Il y a déjà une arme.
00:21:41Quand on a une dizaine d'années, ce n'est pas forcément ce vers
00:21:46qu'on se tourne naturellement.
00:21:49On commence tous avec le ski de fond déjà.
00:21:51Une fois par semaine, quand on était jeunes, j'étais au club du Grenoble.
00:21:56On faisait du tir à 10 m d'abord.
00:21:58C'est vraiment le côté ludique.
00:22:00On s'amuse avec ça.
00:22:02Après, à 15 ans, il faut faire un choix entre le ski de fond et le biathlon.
00:22:05Moi, c'est vrai que l'aspect un peu mental du tir et le fait que pas tout se joue 100%
00:22:10sur la VO2 et le physique, ça m'a plu en biathlon.
00:22:13Même si j'adorais le ski classique qui n'est que en ski de fond.
00:22:17J'ai choisi le biathlon.
00:22:19Aujourd'hui, ça me passionne.
00:22:23Un bon choix.
00:22:24Vous avez dit que vous êtes née avec les Jeux olympiques en rêve.
00:22:27Dès votre première année de vie, ça s'est poursuivi.
00:22:30Vous avez fait un sport étude à l'endroit où de grands champions sont passés,
00:22:35au lycée de Villars-de-Lens.
00:22:37Oui, c'est ça.
00:22:39C'est vrai que c'est un truc qui te motive.
00:22:42Tout le monde te parle des Jeux olympiques depuis que tu es petite.
00:22:44J'ai vu un certain champion et une certaine qui sont passées par le lycée de Villars,
00:22:53comme Marie ou Martin.
00:22:55Ça fait rêver, ça donne envie.
00:22:57On a cinq ou six épreuves de biathlon au JO.
00:23:04Ça fait envie.
00:23:06Scolarité un peu particulière.
00:23:07J'imagine que les horaires sont aménagés là-bas pour pouvoir faire du biathlon,
00:23:10notamment l'hiver.
00:23:11Oui, c'est vraiment bien fait.
00:23:12C'est vrai qu'on était encore jeunes, mais dès 15 ans,
00:23:15d'avoir tous les après-midi libérés pour s'entraîner,
00:23:17d'avoir des semaines de stage où on pouvait partir l'hiver,
00:23:20c'était incroyable.
00:23:21D'ailleurs, c'est au lycée que j'ai participé à ma première expérience olympique,
00:23:26avec le Festival Olympique de la Jeunesse Européenne, les FAUGES.
00:23:30C'était vraiment un super événement, puisque c'était en Bosnie.
00:23:34Là-bas, pour le pays, c'était déjà un petit JO.
00:23:40Ça m'a montré que c'est ça et ça m'a poussé à continuer.
00:23:47Pour les jeunes de l'agglomération, il y a aussi des belles installations
00:23:50juste à côté, au col de porte, avec un stade de biathlon
00:23:54qui permet déjà de faire comme les grands.
00:23:57Oui, vraiment.
00:23:58Le stade au col de porte est incroyable.
00:24:00Il y a 30 cibles, une petite piste de ski-roue.
00:24:03Il y a tout ce qu'il faut pour s'entraîner été et hiver.
00:24:06C'est vrai qu'avec le club, on allait souvent là-bas.
00:24:09Après aussi dans le Vercors, forcément.
00:24:12C'est à 25 minutes de Grenoble, donc c'est une chance.
00:24:15On s'entraîne plus au tir qu'au ski de fond.
00:24:18Quand on est biathlète, comment on répartit la dose d'entraînement
00:24:21entre les deux disciplines ?
00:24:22C'est vraiment les deux.
00:24:24Ça ne sert à rien de faire que du ski.
00:24:27On ne fait pas une journée ski, une journée de tir, par exemple ?
00:24:29Non, c'est vraiment les deux.
00:24:30Comme on voit sur les images, on va s'entraîner physiquement
00:24:33en ski-roue ou en ski.
00:24:35Et on s'arrête chaque tour pour faire un tir.
00:24:39À part au printemps où on va vraiment travailler le tir au repos
00:24:43pour poser les bases, on va dire.
00:24:45Mais du mois de juin au mois de mars, c'est à chaque fois
00:24:49ski de fond et tir.
00:24:50Parce que la grosse difficulté, c'est vraiment d'arriver
00:24:53à tirer essoufflé.
00:24:54Alors qu'au repos, on va dire que ça devient facile.
00:24:57Donc on s'entraîne à tirer le plus essoufflé possible
00:25:00et le plus souvent.
00:25:01Je passe un petit clin d'œil à Éric Larose qui a fait ces images
00:25:04il y a quelques années, qui avait réalisé un documentaire
00:25:08sur vous, Maya.
00:25:09Et puis Zélie qui était une copine de club.
00:25:11Ils sentaient à l'époque que vous aviez un potentiel
00:25:14pour réussir.
00:25:15Ça, ce sont des images d'entraînement avec le Guxki.
00:25:17Mais pas ici à Grenoble, mais sur les glaciers de Savoie.
00:25:21Oui, c'était à Tignes.
00:25:22Et quand je vois les images, je me dis que c'était vraiment
00:25:24un chouette projet qu'a fait Éric.
00:25:27Ça rend vraiment bien.
00:25:28Donc ça date un peu, mais ça me fait très rire de voir ça.
00:25:33C'était un beau projet.
00:25:34On sait que le glacier, ça permet de skier pas loin de la maison.
00:25:39Votre rêve au-delà des JO, c'était de rentrer aussi en équipe de France.
00:25:43Oui, vraiment.
00:25:44C'est un peu ce qui nous motive tous au lycée à Villars.
00:25:46C'est d'essayer de rentrer en équipe de France.
00:25:49On sait que les places sont très chères.
00:25:50On est à peu près 24 athlètes sur les quatre années.
00:25:55Et il y en a peut-être deux ou trois qui vont rentrer.
00:25:58Moi, ça m'est arrivé après le lycée en équipe de France Junior.
00:26:01Donc c'était une grande chance et un premier rêve.
00:26:06Championne du monde junior, je crois, en 2020, c'est ça ?
00:26:10Oui.
00:26:11Avec l'équipe de France.
00:26:12Donc ça vous fait un point commun avec Noémie.
00:26:14Vous avez toutes les deux un titre mondial.
00:26:17Et puis, vous l'avez cité, Marie, c'est Marie Dorin,
00:26:20qui a été élève au lycée de Villars-de-Lens,
00:26:23qui a été une des stars de l'équipe de France de biathlon
00:26:26pendant de nombreuses années.
00:26:28Vous avez eu la chance de courir avec elle
00:26:30pour ce qui était la dernière course officielle de sa carrière.
00:26:34Oui, c'est ça.
00:26:35C'est drôle parce que j'ai les rappels,
00:26:37juste il n'y a pas longtemps sur Facebook,
00:26:38d'il y a cinq ans ou six ans, je ne sais pas.
00:26:40Ce sont les images qu'on voit.
00:26:41Le dernier relais, c'était vraiment cool.
00:26:44J'étais encore en U16, la première catégorie.
00:26:50Il y avait tellement de vent en plus ce jour-là.
00:26:54C'était les championnats de France.
00:26:55Les championnats de France.
00:26:56Il y a une jeune, une cadette,
00:27:00ensuite une junior qui était moins de 19 ans
00:27:03et une senior par région.
00:27:05Nous, c'était le Dauphiné.
00:27:06Avec Marie pour sa dernière,
00:27:08il y avait Adèle qui était là sur les épaules de Louis.
00:27:14On ne se connaissait pas vraiment.
00:27:17Mettons, je la connais peut-être un peu plus,
00:27:18mais à ce moment-là, j'étais encore fan.
00:27:20On sent, vous êtes un petit peu impressionnée
00:27:22alors que vous êtes dans la même équipe,
00:27:23vous venez de faire la même course.
00:27:26Adèle, c'est la petite-fille de Marie Dorin
00:27:29qui a grandi depuis ces images.
00:27:32On était en 2018, si ma mémoire est bonne.
00:27:37Je rajoute à ce parcours un titre de championne de France
00:27:41en 2022 et moins de 23 ans.
00:27:44La voie pour intégrer l'équipe de France senior
00:27:46semblait toute tracée.
00:27:48Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:27:50C'est vrai que j'ai eu une saison un peu compliquée
00:27:52et quand on voit la densité qu'il y a en équipe de France,
00:27:54ça ne pardonne pas.
00:27:56J'avais aussi toujours dans la tête
00:27:58que je savais que je pouvais aller avec la Belgique
00:28:00quand j'avais envie.
00:28:02Justement, avec ce rêve de faire les JO
00:28:04où il n'y a que quatre places par nation,
00:28:06je me suis dit, est-ce que ça va être possible
00:28:08de faire les Jeux avec la France ?
00:28:10Je me suis vite rendue compte qu'avec la Belgique,
00:28:13j'avais peut-être beaucoup plus de sens,
00:28:15de chance et surtout un peu moins de pression.
00:28:19Je pense que ça me correspond très bien.
00:28:22J'ai décidé de continuer avec l'équipe de Belgique
00:28:24pour justement accéder au circuit Coupe du Monde,
00:28:26au meilleur circuit mondial,
00:28:28pour objectif de faire les JO 2026.
00:28:31Je suis très contente de ce choix aujourd'hui,
00:28:33surtout quand je vois les copines en équipe de France
00:28:35qui sont à un extrême niveau,
00:28:39mais du coup, il y a de la concurrence.
00:28:41Vous êtes née en 2002,
00:28:43c'est la même année de naissance que Jeanne Richard
00:28:45et Océane Michelon.
00:28:47Pour ceux qui suivent un peu le biathlon,
00:28:49ces deux jeunes biathlètes qui, elles,
00:28:51sont en équipe de France,
00:28:53ont terminé cinquième et sixième mondiale
00:28:55dès cette saison.
00:28:57Effectivement, c'était une génération
00:28:59un peu de surdouée.
00:29:01Oui, il y a vraiment un truc de génération.
00:29:03On le voyait déjà dans les années cadettes
00:29:05où on était 7-8 à chaque fois à se battre
00:29:07pour des sélections et vraiment du même niveau.
00:29:09Aujourd'hui, il y a Jeanne et Océane
00:29:11qui sont montées en Coupe du Monde
00:29:13et qui font des résultats vraiment exceptionnels
00:29:15pour leur âge.
00:29:17Je ne sais pas si on se rend compte.
00:29:19C'est une chance que je puisse aller avec elles
00:29:21en Coupe du Monde avec la Belgique.
00:29:23Mais c'est drôle parce qu'on se retrouve
00:29:25là-bas et c'est vraiment chouette.
00:29:27Vous avez quel type de relations
00:29:29comme des anciennes copines,
00:29:31des adversaires ?
00:29:33On est vraiment copines.
00:29:35Le premier podium de Jeanne ou d'Océane,
00:29:37ça me fait vraiment quelque chose
00:29:39parce que je les vois
00:29:41au meilleur niveau mondial.
00:29:43Je me dis que c'est possible aussi pour moi
00:29:45et on soutient.
00:29:47France-Belgique, on est vraiment amies.
00:29:49Mais d'ailleurs, toutes les nations du biathlon.
00:29:51Je ne sais pas si je suis un peu
00:29:53dans un monde de bisounours,
00:29:55mais pour moi, on est toutes copines.
00:29:57Ça reste du sport de haut niveau.
00:29:59Il n'y a qu'une place sur la prix haute marche
00:30:01du podium de toute façon.
00:30:03Oui, c'est ça.
00:30:05On est concurrentes, mais en vrai,
00:30:07on est vraiment contentes.
00:30:09Ça montre aussi un peu le chemin
00:30:11que les 2002 peuvent aller jouer
00:30:13avec les filles qui ont plus de 30 ans.
00:30:15Du coup, c'est cool.
00:30:17Vous dites que vous avez la chance
00:30:19de pouvoir courir pour la Belgique.
00:30:21Ce n'est pas donné à tout le monde.
00:30:23Il faut avoir la double nationalité.
00:30:25Oui, complètement.
00:30:27Mon papa est belge.
00:30:29Il est venu travailler à Grenoble.
00:30:31Plotin, ce n'est pas très dauphinois.
00:30:33Du coup, il est flamand.
00:30:35Je suis née avec les deux nationalités.
00:30:37Je savais que je pouvais faire ce choix
00:30:39à un moment.
00:30:41Aujourd'hui, l'équipe de Belgique
00:30:43est en équipe de France.
00:30:45Je suis très contente de ce choix.
00:30:47La suite, ce n'est pas fini.
00:30:49C'est que le début du chemin.
00:30:51Il y a un autre Français
00:30:53qui est en équipe de Belgique.
00:30:55Il s'appelle Florent Claude,
00:30:57dont les deux petits frères
00:30:59sont en équipe de France.
00:31:01C'est un peu compliqué à suivre.
00:31:03Est-ce qu'il y a des vrais Belges
00:31:05dans cette équipe de Belgique
00:31:07ou c'est que des doubles nationalités
00:31:09qui profitent de l'opportunité
00:31:11sur le circuit international ?
00:31:13Il y a beaucoup de binationaux.
00:31:15On est tous Belges.
00:31:19Il y a Thierry Langeur
00:31:21qui est avec moi dans le relais mixte.
00:31:23On a fait 7e à Oberhof.
00:31:25Il commence à jouer avec les grandes nations
00:31:27qui lui sont 100% Belges.
00:31:29Il y a aussi Marek Makkels
00:31:31qui court en Coupe du Monde.
00:31:33Il y a un groupe de jeunes juniors
00:31:35qui s'entraînent sur un stade de biathlon
00:31:37et une piste de ski-roues en Belgique.
00:31:39J'espère que les athlètes binationaux
00:31:41et seniors peuvent montrer la voie
00:31:43aux plus jeunes en Belgique
00:31:45pour que ça se développe.
00:31:47C'est l'objectif de la fédération.
00:31:49Vous ne vous entraînez pas en Belgique ?
00:31:51En étant à Grenoble, au milieu
00:31:53de toutes ces montagnes ?
00:31:55De temps en temps, on va faire un stage là-bas.
00:31:57Une à deux semaines par an.
00:31:59En août, il y a les championnats d'été
00:32:01de Belgique de biathlon.
00:32:03On en profite pour faire un stage.
00:32:05C'est à côté du parcours
00:32:07Liège-Bastogne-Liège.
00:32:09Il y a des petites montagnes.
00:32:11C'est un peu des collines.
00:32:13Ça peut ressembler au Vosges.
00:32:15L'été, pour faire du ski à roulettes
00:32:17sur des petites routes,
00:32:19c'est parfait.
00:32:21Je pense que c'est important
00:32:23d'avoir un lien avec le pays
00:32:25et de ne pas se dire qu'on s'entraîne
00:32:27à Grenoble.
00:32:29Pour être déconnectée,
00:32:31dans les Ardennes, je ne suis pas sûre
00:32:33qu'on peut faire un peu de ski de fond.
00:32:35Ça devient compliqué.
00:32:37Avant, il y avait quand même
00:32:39beaucoup de neige pendant 2-3 mois.
00:32:41À chaque fois, les anciens de là-bas
00:32:43nous disaient ça.
00:32:45Pour le Freeride,
00:32:47il faut oublier.
00:32:49Je ne pense pas qu'il y ait
00:32:51une coupe du monde là-bas.
00:32:53Je ne sais pas s'il y a une équipe
00:32:55de Freeride belge.
00:32:57Ça ne vous parle pas ?
00:32:59Il y a des skieurs alpins.
00:33:01Peut-être par la suite.
00:33:03Comment s'entraînent
00:33:05les belges de l'équipe belge ?
00:33:07Oui, les vrais belges.
00:33:09Comment ça se passe ?
00:33:11Tout l'été, on s'entraîne
00:33:13en course à pied, vélo,
00:33:15ski à roulette en Belgique.
00:33:17Après l'hiver,
00:33:19on déplace sur les compétitions.
00:33:21Il y a des stages organisés
00:33:23pendant les vacances en France
00:33:25ou dans les Vosges.
00:33:27Dès qu'ils ont de la neige,
00:33:29ils mettent les skis.
00:33:31Ils s'entraînent beaucoup
00:33:33en ski à roulette.
00:33:35Ça va jusqu'à un certain âge,
00:33:37jusqu'aux catégories jeunes.
00:33:39Après, il y a un cap à passer.
00:33:41S'ils veulent continuer au niveau
00:33:43en biathlon, ils ont intérêt
00:33:45à déménager dans les montagnes.
00:33:47De toute façon,
00:33:49entre les franco-belges de France
00:33:51qui vont en équipe de Belgique
00:33:53et les belges qui,
00:33:55de toute façon, ont à peine le choix
00:33:57de venir s'entraîner en France
00:33:59ou en Belgique.
00:34:01En vrai, c'est un peu ça.
00:34:03Thierry est parti en Allemagne
00:34:05pour s'entraîner.
00:34:07Marek est parti en Suède
00:34:09pour faire ses études et s'entraîner.
00:34:11Après, quand on court
00:34:13dans les circuits internationaux,
00:34:15on bouge beaucoup l'hiver.
00:34:17On n'est pas si souvent à la maison.
00:34:19C'est surtout l'été
00:34:21que le lieu d'entraînement
00:34:23importe beaucoup.
00:34:25Il y a une snowboardeuse
00:34:27qui a participé plusieurs fois
00:34:29aux JO en snowboardcross
00:34:31avec l'équipe de France
00:34:33avant de rejoindre son autre pays.
00:34:35J'imagine qu'elle avait la double nationalité anglaise.
00:34:37Elle est devenue championne du monde,
00:34:39non pas pour la France,
00:34:41mais pour l'Angleterre.
00:34:43Ça vous motive aussi,
00:34:45cette petite revanche ?
00:34:47Je ne sais pas si c'est le cas
00:34:49par rapport au staff tricolore.
00:34:51J'ai juste envie d'aller
00:34:53le plus haut possible,
00:34:55ce n'est pas du tout contre
00:34:57l'équipe de France.
00:34:59Aujourd'hui, j'ai l'opportunité
00:35:01de le faire avec la Belgique.
00:35:03L'équipe grandit et on a tous les moyens
00:35:05pour faire bien.
00:35:07Je pense l'avoir montré
00:35:09avec les bons résultats de cette année.
00:35:11Le but, c'est d'aller le plus haut possible.
00:35:13Je ne me fixe pas de limites.
00:35:15Je rêve d'aller là-haut.
00:35:17Je pense que j'ai encore
00:35:19une marge de progression
00:35:21parce que je suis encore jeune
00:35:23et je ne me fixe pas de limites.
00:35:25Vous avez été championne du monde en relais
00:35:27pour la France quand vous étiez junior.
00:35:29C'est un des meilleurs souvenirs.
00:35:31On en parle encore.
00:35:33Vu que c'est les premiers souvenirs internationaux
00:35:35et un peu marseillaise,
00:35:37ça marque.
00:35:39Si vous voulez être championne olympique,
00:35:41il faudra l'abattre aussi.
00:35:43Ce n'est pas une mince affaire.
00:35:45Oui, il y a du niveau.
00:35:47Il faut être bon le jour J.
00:35:49Vous avez réussi la meilleure performance
00:35:51de l'équipe longue belge cet hiver
00:35:53avec une 8e place
00:35:55lors des sprints des championnats du monde.
00:35:57C'était un objectif
00:35:59ou ce jour-là,
00:36:01tout s'est bien goupillé pour réussir cette perf ?
00:36:03Oui, en vrai, j'en rêvais.
00:36:05Mais de là à le faire,
00:36:07et le jour J,
00:36:09quand tout le monde est à 100%
00:36:11et tout le monde veut aller le chercher,
00:36:13j'avoue que je ne m'y attendais pas du tout.
00:36:15Il se trouve que ce jour-là, il y a eu un peu de vent.
00:36:17Il y a eu un peu plus de tirs ratés.
00:36:19Je pense que j'étais en forme.
00:36:21Du coup, ça paye.
00:36:23J'avoue que je ne m'y attendais pas.
00:36:25Mais ça m'a un peu ouvert des portes.
00:36:27C'est possible d'aller jouer devant
00:36:29parmi les meilleurs.
00:36:31Je suis assez contente de ça.
00:36:33Vous avez confirmé
00:36:35quelques jours après
00:36:37avec la Mastart, la course reine.
00:36:39Les 30 meilleurs biathlètes partent en même temps.
00:36:41La première qui passe la ligne
00:36:43l'emporte.
00:36:45C'est un autre type de course
00:36:47que le sprint où on est contre le chronomètre.
00:36:49Dans le sprint, on est dans sa bulle.
00:36:51On fait vraiment sa course.
00:36:53Ici, on est en confrontation tout le temps.
00:36:55Moi, j'aime bien. Ça permet de jouer avec les autres,
00:36:57d'essayer de prendre l'esquive des meilleurs.
00:36:59Au tir, c'est aussi
00:37:01vraiment un autre duel.
00:37:03Déjà, de prendre part à la Mastart,
00:37:05j'étais super contente.
00:37:07En plus, ça s'est bien passé. Les deux Belges
00:37:09ont tiré avant.
00:37:11Normalement, je dépasse un peu.
00:37:13C'est l'avantage d'être très grande.
00:37:15On ne le voit pas sur le plateau.
00:37:17On vous remarque.
00:37:19C'était la sixième course
00:37:21en 12 jours.
00:37:23J'étais complètement cuite
00:37:25en ski ce jour-là.
00:37:27J'ai bien tiré.
00:37:29Très contente de ça.
00:37:31Si on m'avait dit ça au début de la saison,
00:37:33j'aurais dit n'importe quoi.
00:37:35C'est un peu comme Noémie.
00:37:37C'est votre première vraie saison
00:37:39complète sur la Coupe du Monde.
00:37:41C'est exactement ça.
00:37:43J'étais encore junior l'année dernière.
00:37:45J'avais alterné les circuits.
00:37:47C'était la première saison complète en Coupe du Monde.
00:37:49C'est vraiment un défi d'arriver à faire...
00:37:51On enchaîne vraiment les week-ends
00:37:53avec trois courses par semaine.
00:37:55On se met mal à l'arrivée.
00:37:57On est complètement mort.
00:37:59C'était un peu le défi de fin de saison.
00:38:01D'arriver à tenir la forme jusqu'à la fin.
00:38:03C'est le défi des prochaines années.
00:38:05C'est devenu très populaire,
00:38:07très grand public, le biathlon,
00:38:09grâce aux retransmissions.
00:38:11On se met toute la saison en direct
00:38:13avec des très gros scores d'audience.
00:38:15C'est vrai que...
00:38:17Je pense que c'est bien, ça plaît au public.
00:38:19Tous les gens qui ne connaissent pas forcément,
00:38:21qui disent qu'un jour, on est tombé dessus
00:38:23un dimanche, et depuis, on regarde tous les dimanches.
00:38:25Je crois que ça plaît.
00:38:27Nous, on ne s'en rend pas trop compte.
00:38:29Surtout quand on fait sa course.
00:38:31Il y a certains sites où il n'y a pas forcément beaucoup de monde.
00:38:33De se dire qu'il y a des millions de gens
00:38:35qui regardent derrière la télé,
00:38:37c'est un peu étrange.
00:38:39C'est le sport, ça le fait vivre.
00:38:41C'est très ludique, donc ça plaît.
00:38:43Vous parliez du tir, 10 sur 10 sur le sprint,
00:38:4520 sur 20, je crois, sur la maze start.
00:38:47Ce n'est pas ton point fort, le tir ?
00:38:49Oui, en vrai, cette année, en tout cas,
00:38:51c'est ce qui m'a permis d'aller chercher les bons résultats.
00:38:53Après, de toute façon, aujourd'hui, il n'y a pas de secret.
00:38:55Il faut être bon en tir et en ski.
00:38:57Mais voilà,
00:38:59aujourd'hui, je ne suis pas du tout la meilleure
00:39:01sur les skis, et j'ai encore une marge de progression.
00:39:03C'est les bons tirs qui m'ont permis
00:39:05d'aller me placer devant.
00:39:07Je pense que c'est ma force.
00:39:09C'est jamais acquis, les tirs,
00:39:11donc il faut encore refaire ça.
00:39:13Il y a la vitesse de tir qui joue beaucoup.
00:39:15J'ai encore une marge d'amélioration.
00:39:17Mais en tout cas, c'est la force de l'équipe de Belgique.
00:39:19Le tir, en tout cas.
00:39:21Vous êtes toujours licenciée
00:39:23ici, à Grenoble, au Guxki ?
00:39:25Oui, bien sûr.
00:39:27Ma maman est toujours présidente du Guxki,
00:39:29donc elle ne me le sera pas comme ça.
00:39:31En vrai, ça fait toujours plaisir de revenir
00:39:33et de voir aussi le club qui se développe
00:39:35et d'être dans les montagnes.
00:39:37De toute façon, vous êtes étudiante,
00:39:39vous faites des études ici ?
00:39:41Oui, je suis étudiante. Je suis de retour en cours
00:39:43depuis hier à la fac.
00:39:47C'est l'heure de s'y remettre.
00:39:49Il y a un rythme un peu différent.
00:39:51Vous aussi, Noémie, vous êtes à GEM,
00:39:53Grenoble Ecole de Management ?
00:39:55C'est ça. Je finis là en juin,
00:39:57donc j'ai hâte de finir toutes ces années d'études.
00:40:01Vous vous projetez après les études
00:40:03à l'université de Grenoble ?
00:40:05Je ne sais pas si on gagne sa vie en biathlon.
00:40:07J'ai vu qu'il y avait 9,3 millions d'euros
00:40:09de primes sur une saison de biathlon.
00:40:11Pour tous les athlètes, forcément,
00:40:13en fonction des résultats, c'est plus ou moins important,
00:40:15mais il y a de l'argent maintenant dans ce sport.
00:40:17Oui, il y a des primes jusqu'au top 30,
00:40:19donc c'est quand même assez accessible.
00:40:21Ça permet d'avoir des petits compléments.
00:40:23Après, il y a une énorme différence
00:40:25entre quand on est junior et qu'on doit même
00:40:27payer pour rentrer en équipe de France, par exemple,
00:40:29et après, quand on est champion du monde
00:40:31là, il n'y a aucun souci d'argent.
00:40:33C'est le sport de haut niveau.
00:40:35Il faut être le meilleur mondial,
00:40:37mais ça permet d'avoir un peu de sérénité.
00:40:39Pour l'instant, ça me permet d'en vivre
00:40:41au jour J, l'année, on va dire,
00:40:43mais pas du tout au long terme.
00:40:45C'est pour ça que je fais des études
00:40:47et que je prépare la suite.
00:40:49Je ne compte pas vivre toute ma vie du biathlon.
00:40:51Jeanne Richard, qui est de votre génération,
00:40:53150 000 euros de primes, rien que de primes,
00:40:55cette saison. Plus de 300 000 pour Loujean Monos.
00:40:57Ça commence à être...
00:40:59Oui, c'est ça.
00:41:01Je ne suis pas encore à leur niveau, mais c'est quand même...
00:41:03Après, il faut faire attention parce que des fois,
00:41:05les montants qu'on voit comme ça,
00:41:07il n'y a pas les taxes et tout.
00:41:09Ce n'est pas ce qu'on reçoit sur le compte, bien sûr,
00:41:11mais oui,
00:41:13c'est aussi ce qui permet de développer le sport
00:41:15et donner envie.
00:41:17C'est une petite motivation, même si je pense qu'il faut...
00:41:19Je ne fais vraiment pas ça pour l'argent.
00:41:21Jusqu'à l'année dernière, je n'avais jamais gagné de primes
00:41:23de ma vie et du coup, je faisais ça vraiment parce que j'aimais le sport
00:41:25et je pense que c'est vraiment important de garder
00:41:27ça comme un bonus et pas comme une motivation
00:41:29à faire le sport.
00:41:31Il y a un peu moins d'argent
00:41:33dans le freeride aujourd'hui.
00:41:35Un peu moins d'argent, oui.
00:41:37On gagne quand même des primes quand on est championne du monde ?
00:41:39On gagne des primes pour les étapes, pas pour le titre de championne du monde,
00:41:41mais au final, c'est que tu as gagné
00:41:43un peu le plus d'étapes.
00:41:45Pour se contenter du trophée. Voilà.
00:41:47Joli au demeurant.
00:41:49Et puis, je précise,
00:41:51Maïa, qu'on peut vous soutenir
00:41:53grâce à une plateforme qui a été créée par des grenoblois
00:41:55qui permet comme ça
00:41:57de s'abonner
00:41:59à des comptes d'athlètes.
00:42:01C'est ça le principe ?
00:42:03Oui, c'est ça. Et de collectionner des fan cards.
00:42:05Les fan cards permettent d'accéder
00:42:07à des récompenses
00:42:09mises en place par les athlètes.
00:42:11Par exemple, du matériel, des moments
00:42:13à venir essayer le biathlon
00:42:15avec moi.
00:42:17Et donc, en gros, le but,
00:42:19c'est de mettre en relation les fans et les athlètes
00:42:21et d'être un moyen
00:42:23de soutenir les athlètes mais aussi de soutenir les fans
00:42:25en les récompensant
00:42:27avec...
00:42:29Une petite communauté dédiée à chaque athlète.
00:42:31Oui, c'est très cool
00:42:33parce que c'est grenoblois. Il y a plein d'athlètes
00:42:35internationaux, français, dans plein de sports
00:42:37rugby, foot. Il y a aussi
00:42:39des grandes stars.
00:42:41Ça se développe. Allez jeter un coup d'œil
00:42:43si vous aimez un peu l'esprit gaming.
00:42:45C'est vraiment sympa.
00:42:47Ils ont misé sur vous comme une future grande star.
00:42:49Ils ont très bien fait. J'ai cherché Noémie.
00:42:51Vous ne l'avez pas vu dans Genesis ?
00:42:53Non, vous ne connaissiez pas forcément.
00:42:55Si, je connais. Je sais qu'un des étudiants de ma classe
00:42:57aime bosser pour Genesis.
00:42:59Je connaissais bien.
00:43:01Allez, on va finir cette émission
00:43:03en prenant un peu de hauteur
00:43:05avec Freddy Montini,
00:43:07wingsuiter, poète, musicien.
00:43:09Un peu rêveur aussi,
00:43:11Freddy, des fois.
00:43:13Ça fait plus de 20 ans que vous pratiquez
00:43:15le best job, la wingsuit.
00:43:17C'était un rêve d'enfant de voler ?
00:43:19Oui, bien sûr,
00:43:21complètement, comme beaucoup de mes collègues.
00:43:23Je m'en aperçois d'ailleurs
00:43:25de plus en plus en discutant
00:43:27que souvent les pratiquants des sports aériens
00:43:29rêvaient déjà de voler enfant.
00:43:31Ça fait pas 20 ans
00:43:33que je pratique le best job,
00:43:35ça fait 20 ans que je vole en parapente.
00:43:37Et les disciplines volantes
00:43:39se sont accumulées
00:43:41au fur et à mesure des expériences.
00:43:43J'ai vu que quand vous étiez petit,
00:43:45vous vouliez devenir un batteur volant.
00:43:47Je l'ai fait.
00:43:49J'ai même les images.
00:43:51Génial.
00:43:53C'était quoi ce délire ?
00:43:57Je ne saurais même plus dire maintenant
00:43:59ce qui se passait dans ma tête d'enfant,
00:44:01mais j'avais un peu envie
00:44:03de tout faire voler.
00:44:05J'étais marqué aussi
00:44:07par les peintures,
00:44:09le surréalisme,
00:44:11l'absurde,
00:44:13et beaucoup par
00:44:15les contraires,
00:44:17et notamment dans le dessin animé Fantasia,
00:44:19ces hippopotames avec ses tutus
00:44:21qui dansent
00:44:23le côté
00:44:25les choses lourdes et grosses
00:44:27qui peuvent être légères,
00:44:29et flotter dans le ciel.
00:44:31Je rêvais déjà de faire
00:44:33des spectacles de rues aériens
00:44:35comme du cirque
00:44:37avec des choses qui volent.
00:44:39Maintenant, je ne sais vraiment plus dire
00:44:41d'où ça peut venir.
00:44:43J'ai vu des images, des spectacles,
00:44:45c'est sûr,
00:44:47mais j'avais envie de jouer en l'air.
00:44:49Pas que jouer,
00:44:51on a vu des images statiques,
00:44:53mais il y a eu un peu d'action aussi.
00:44:55Vous continuez à garder le rythme dans ces moments-là ?
00:44:57Il y a un petit moment de trou quand même.
00:44:59Il ne faut pas lâcher les baguettes.
00:45:01Il y a un petit moment d'accroche.
00:45:03Les baguettes sont scotchées à mes poignets.
00:45:07On voit les attaches.
00:45:09Il y a des petits scotches.
00:45:11C'est du bricolage,
00:45:13mais c'est suffisant.
00:45:15C'est du spectacle.
00:45:19Le moment de la chute,
00:45:21j'essaye toujours de garder le rythme.
00:45:23Ce n'est pas toujours facile.
00:45:25C'est l'image issue d'un film
00:45:27qui s'appelle Métronomique de Vlad Selier
00:45:29qui avait été diffusé
00:45:31au Rencontre Cinémontagne à Grenoble
00:45:33il y a quelques années.
00:45:35Vous faisiez partie d'un collectif
00:45:37qui s'est fait remarquer par sa créativité
00:45:39et son originalité,
00:45:41les Flying Frenchies.
00:45:43C'est pour Noemi.
00:45:45Il a réussi à faire surfer
00:45:47des Wingsuiters dans le Vercors
00:45:49au-dessus du Cirque de Bourgnion.
00:45:53Je m'imagine que vous vous souvenez
00:45:55de ces images assez spectaculaires.
00:45:57Ce n'est pas forcément un snowboard.
00:45:59C'est plutôt un surf d'eau.
00:46:01Mais bon, ça reste du surf.
00:46:03C'est inspiré du surf
00:46:05avec tout un système de contrepoids,
00:46:07etc.
00:46:09Il y a eu beaucoup de recherches là-dessus.
00:46:11Vous l'avez testé, ce surf ?
00:46:13Oui, je suis passé
00:46:15un petit peu dessous.
00:46:19Pas tant.
00:46:21Mais il y avait du monde.
00:46:23Ça a attiré un peu la communauté.
00:46:25Vous n'êtes pas en reste
00:46:27en termes de créativité.
00:46:29Comme je le disais en lancement
00:46:31d'émission, vous vous êtes fait remarquer
00:46:33l'an dernier avec cette vidéo
00:46:35très originale.
00:46:37Un hommage à Aladin
00:46:39et son tapis volant.
00:46:41Le héros du conte des Mille et Une Nuits.
00:46:47Ça fait partie des vieux mythes
00:46:49qui traînent dans ma tête depuis petit.
00:46:51Et longtemps,
00:46:53depuis toujours, je me demande
00:46:55ce qu'il y a derrière le rideau,
00:46:57la montagne, la colline.
00:46:59Et quelle part
00:47:01de mythes réels
00:47:03il y a dans les histoires,
00:47:05les légendes, les contes qu'on nous raconte.
00:47:07Maintenant adulte, on sait
00:47:09qu'il y a tout un tas d'interprétations,
00:47:11d'initiation, d'éducation, etc.
00:47:13Mais finalement,
00:47:15derrière une histoire de tapis volant,
00:47:17mon petit esprit...
00:47:19Ça, c'est beau.
00:47:23Tant que ça passe, c'est beau.
00:47:25Mon esprit fouineur
00:47:27a envie de gratter.
00:47:29Il a gratté, on pensait avoir tout vu
00:47:31en termes d'images de Winsoul.
00:47:33Ça reste toujours des images impressionnantes,
00:47:35mais on avait fait un peu le tour ces dernières années.
00:47:37Et là, vous avez quand même apporté une nouvelle touche.
00:47:39C'est ça, c'est qu'on commençait à faire le tour.
00:47:41Et moi compris,
00:47:43on s'aperçoit que
00:47:45ça se répète,
00:47:47les choses se répètent.
00:47:49L'âge d'or a été dans les années
00:47:512014, 15, 16.
00:47:55Il reste de la fraîcheur,
00:47:57plus dans les acrobaties,
00:47:59dans...
00:48:01Ouais, dans le jeu dans le ciel.
00:48:03On reprend un peu
00:48:05le jeu dans le ciel,
00:48:07plus qu'aller forcément chercher,
00:48:09aller frôler les arbres
00:48:11et les rochers.
00:48:13Alors, ce tapis volant,
00:48:15il est facile
00:48:17à amadouer ?
00:48:19Pas du tout.
00:48:21Parce que quand on voit les images, on a l'impression que ça vole tout seul.
00:48:23Alors là, on voit
00:48:25un saut un peu ancien,
00:48:27le tapis n'est pas fini, on voit que ça flappe.
00:48:29Ça bouge dans tous les sens.
00:48:31Ça m'a pris une trentaine de sauts
00:48:33pour vraiment
00:48:35maîtriser un petit peu ce tapis.
00:48:37Qui en plus, c'est un tapis
00:48:39vraiment standard, ordinaire,
00:48:41original,
00:48:43souple, en laine.
00:48:45Et du coup, il est vraiment moelleux
00:48:47et j'ai mis une trentaine de sauts
00:48:49à le maîtriser, à faire plusieurs tests
00:48:51par endroit, le rouler sur les bords.
00:48:53Je l'ai shapé comme
00:48:55un surfeur shape sa planche de surf
00:48:57ou comme on courbe
00:49:01un snowboard.
00:49:03Ça aurait été dommage de ne pas l'avoir.
00:49:05C'est ça, le shapage.
00:49:07Voilà.
00:49:09Là, on a le tapis de Freddy.
00:49:11Les mains, je suis devant.
00:49:13Ça, c'est les trous pour les pieds.
00:49:15Je suis à l'envers. Mais bon, je ne suis pas un wingsuiter,
00:49:17donc on m'excuse.
00:49:19Je confirme, c'est un tapis,
00:49:21tout ce qu'il y a de plus classique.
00:49:23Vous l'avez acheté, celui-là ?
00:49:25Je les achète en général,
00:49:27soit dans des friperies, des Emmaüs
00:49:29ou sur Le Bon Coin.
00:49:31Celui-là, ce n'est pas celui de la vidéo.
00:49:33Il est un peu plus petit.
00:49:35Il est un peu plus facile à voler.
00:49:37Il m'a permis de faire des sauts
00:49:39un peu plus engagés ou de sauter délicat.
00:49:41J'ai essayé plusieurs tapis,
00:49:43plusieurs tailles, plusieurs matières,
00:49:45plusieurs épaisseurs,
00:49:47plus modernes,
00:49:49synthétiques en carton
00:49:51ou plus originales en laine.
00:49:55Ce qu'il faut savoir,
00:49:57c'est que pour faire un essai,
00:49:59ça prend un peu de temps.
00:50:01Il faut monter, sauter,
00:50:03débriefer, remonter éventuellement.
00:50:05Si on a le temps, ça ne se fait pas aussi facilement que ça.
00:50:07Il faut que les conditions soient là aussi.
00:50:09Toute ma phase d'entraînement
00:50:11s'est faite à la maison
00:50:13dans les gorges de la Bourgne,
00:50:15H Orange, dans le Vercors.
00:50:17On a une belle falaise-école pour s'entraîner
00:50:19où pas mal de gens
00:50:21viennent débuter là-bas.
00:50:23Les images qu'on voit sur cette montagne,
00:50:25c'est la Croix des Têtes en Morienne.
00:50:27C'est un saut à 2200m
00:50:29d'altitude.
00:50:31Il y a 1000m de rando à faire.
00:50:33Il faut marcher deux heures
00:50:35avec le tapis sur le dos,
00:50:37le sac.
00:50:39C'est une aventure.
00:50:41Pendant un moment, je me disais
00:50:43que je suis en train de me faire mon sacerdoce.
00:50:45Après avoir sauté
00:50:47un an ou deux avec du matériel
00:50:49ultra-minimaliste,
00:50:51je me ramène avec un tapis sur le dos.
00:50:55Ce n'est pas léger non plus.
00:50:57L'autre est beaucoup plus lourd.
00:50:59Les copains qui marchaient avec moi
00:51:01étaient compatissants.
00:51:05Il y a une approche minimaliste.
00:51:07Il y a une philosophie
00:51:09derrière cette vidéo,
00:51:11derrière ce tapis volant.
00:51:13Il y a le petit clin d'œil à Aladin.
00:51:15C'est une conception un peu différente
00:51:17que vous voulez insuffler
00:51:19à cette discipline,
00:51:21la wingsuit,
00:51:23qui est une discipline où la combinaison
00:51:25qui permet de voler est normalement
00:51:27très technologique. Elles sont de plus en plus
00:51:29élaborées.
00:51:31Une petite image qui va montrer
00:51:33une des vedettes
00:51:35du moment de cette discipline.
00:51:37C'est un
00:51:39Peter Salzman, je crois qu'il est autrichien,
00:51:41qui est détenteur du plus long vogue en wingsuit,
00:51:43et lui, il est vraiment dans l'hyper-technologie
00:51:45sur sa combinaison.
00:51:47Complètement. On a la démarche
00:51:49exactement opposée. C'est hyper intéressant.
00:51:51Et en même temps,
00:51:53il a fabriqué,
00:51:55il a réalisé des choses auxquelles on a pensé
00:51:57il y a 10 ans, puisqu'il y a 10 ans,
00:51:59on était encore dans ce truc-là.
00:52:01Lui, il a mis son aileron en dessous. Moi, il y a 10 ans,
00:52:03je pensais à le mettre au-dessus. Et je me disais
00:52:05que puisqu'on ne peut pas élargir
00:52:07notre envergure, enfin, on pourrait,
00:52:09mais c'est compliqué. Peut-être qu'on peut rajouter des plans
00:52:11comme les biplans des années 30,
00:52:13les triplans, etc. Effectivement,
00:52:15c'est une piste possible.
00:52:19Mais qui nécessite aussi des moyens,
00:52:21de la recherche, de la science, des ingénieurs,
00:52:23tout ça. Peter a eu
00:52:25une formation d'ingénieur. Il a un cerveau
00:52:27bien câblé. C'est un vrai sportif.
00:52:29Il s'entraîne. Il est rigoureux.
00:52:31C'est pas mon cas.
00:52:33Donc vous êtes parti dans une autre voie.
00:52:35Mon cas, c'est d'être
00:52:37plutôt un petit enfant rêveur
00:52:39qui saute partout,
00:52:41qui n'est pas très stable,
00:52:43qui ne s'entraîne pas régulièrement,
00:52:45qui a un autre genre de discipline.
00:52:47Et au final,
00:52:49j'ai trouvé ma régularité
00:52:51de l'entraînement
00:52:53justement dans l'irrégularité
00:52:55de l'outil.
00:52:57Et ce qui me plaît
00:52:59beaucoup et ce que je voulais faire, c'était de
00:53:01changer de vêtements plus souvent,
00:53:03de combis, comme on pourrait changer de paire de skis
00:53:05ou quoi. Sauf qu'en wingsuit,
00:53:07c'est plus compliqué, ça coûte cher,
00:53:09il faut se la faire faire sur mesure, etc.
00:53:11J'aurais pu me mettre
00:53:13à fabriquer des wingsuits,
00:53:15mais mon esprit est un petit peu
00:53:17un mélange entre
00:53:19écolo, rêveur, simpliste,
00:53:21peut-être un peu manche
00:53:23de mes mains aussi,
00:53:25ou qui a envie que ce soit
00:53:27rapide, facile et accessible.
00:53:29Éventuellement pas cher,
00:53:31low-tech, recyclé, etc.
00:53:33On peut
00:53:35y mettre
00:53:37beaucoup d'étiquettes derrière l'idée
00:53:39d'aller chercher un peu de
00:53:41simplicité.
00:53:43Là, vous êtes avec une combisienne wingsuit
00:53:45sur ce plateau. Ça ne paraît pas comme ça,
00:53:47mais...
00:53:49J'ai déjà volé avec une chemise et puis là,
00:53:51j'avais trop chaud, donc j'ai fait tomber ma veste.
00:53:53Effectivement, si je
00:53:55remets ma veste...
00:53:57Voilà, c'est une veste qui vole.
00:53:59J'ai des critères
00:54:01très très très très exigeants pour
00:54:03choisir les vestes. Déjà,
00:54:05c'est de la seconde main,
00:54:07c'est acheté à la friperie du village, en général,
00:54:09ou à la friperie du village d'à côté.
00:54:11Et mon critère
00:54:13principal que je regarde, c'est la
00:54:15largeur des manches,
00:54:17puisque beaucoup de vestes sont un peu
00:54:19slim, comme ça.
00:54:21Et grâce à cette largeur de manche,
00:54:23en fait, j'ai juste reproduit
00:54:25ce qui a été fait... Je suis reparti
00:54:27de ce qui a été fait au début du best-of,
00:54:29dans les années 90,
00:54:31pour pouvoir mettre des tendeurs et des ficelles
00:54:33dans des vêtements hyper larges,
00:54:35dans le but de rajouter
00:54:37un peu de surface.
00:54:39Alors là, vous m'avez amené ce qui pouvait ressembler
00:54:41à des vêtements usagés,
00:54:43mais non, c'est vos tenues
00:54:45de vol. Alors là, on a
00:54:47un pantalon XXL,
00:54:49assez large.
00:54:51Là, ça...
00:54:53Je ne suis pas sûr qu'il y ait grand monde
00:54:55qui pourrait imaginer que c'est une tenue de wingsuit
00:54:57pour se jeter dans le vide.
00:54:59Alors, je ne sais pas si je la tiens dans le bon sens.
00:55:01Ça, c'est le bas, voilà.
00:55:03C'est comme ça, là ? Ouais.
00:55:05Bon.
00:55:07Je ne sais pas si moi... Je n'oserais
00:55:09pas y aller. Tu peux mettre tes manches dedans.
00:55:11Ah oui, je peux mettre mes... En haut.
00:55:13Là, pas là. Tu veux que je t'aide ?
00:55:15Hein ? Je l'ai mis dans le mauvais sens.
00:55:17Je ne suis pas
00:55:19très doué.
00:55:21C'est le prototype de la wingsuit
00:55:23la plus légère du monde.
00:55:25Ah, mais oui !
00:55:27Voilà l'extrême simplicité.
00:55:29C'est une baguette pour enfants.
00:55:31Et là, je peux y aller ?
00:55:33Tu mets tes petits bâtons là.
00:55:35Tu lèves tes coudes. Tu lèves un peu tes coudes.
00:55:37Pour mettre un peu de...
00:55:39Ça, ça va vers le bas.
00:55:41Tu lèves tes coudes là.
00:55:43Tu prends tes baguettes ici.
00:55:45Mets de la tension. Là aussi.
00:55:47Et ça fait juste une surface volante.
00:55:49Et là, je suis parti.
00:55:51Bon. Sur le plateau, je ne risque pas grand-chose.
00:55:53Mais avec
00:55:55ta foiria, vous avez fait des sauts
00:55:57qui ont dû surprendre
00:55:59un peu le milieu
00:56:01de la wingsuit. Notamment, vous êtes allé faire
00:56:03les poubelles pour trouver des idées
00:56:05de combinaisons.
00:56:07Ouais. Mais en fait,
00:56:09c'est à force de vouloir...
00:56:13Ça vole.
00:56:15Ça vole. En fait, ce qu'on veut, c'est de la surface.
00:56:19On n'est pas complètement obligé
00:56:21d'aller chercher un profil aérodynamique.
00:56:23Une wingsuit, ça reste en
00:56:25forme de fer à repasser, comme un
00:56:27avion de chasse.
00:56:29Donc, ça a un maximum technologique
00:56:31assez limité.
00:56:33Et donc, un max de finesse assez limité.
00:56:35Les constructeurs savent très bien
00:56:37que
00:56:39l'effet aérodynamique de la wingsuit,
00:56:41c'est pas aussi pointu
00:56:43qu'un parapente ou une aile.
00:56:45Quand on dit que ça porte 70% par
00:56:47aspiration et
00:56:4930% par pression du dessous,
00:56:51nous, en wingsuit, on sait qu'on vole
00:56:53plus comme une plaque d'égout.
00:56:55Il y avait une team très connue
00:56:57hollandaise qui s'appelait
00:56:59Fly Like a Brick. Donc, vole comme
00:57:01une brique. Puisqu'on sait que
00:57:03on ne pourra jamais
00:57:05avoir des vraies performances de vol.
00:57:07Donc, au final, ce profil n'est pas
00:57:09si important. Ce qui est vraiment important,
00:57:11c'est la surface. Et ce qui vraiment
00:57:13nous fait voler, c'est
00:57:15vraiment l'augmentation de la surface.
00:57:17Et ensuite, comme toutes les
00:57:19conceptsions, l'équilibre entre le haut
00:57:21et le bas, donc le vent arrière
00:57:23quand on vole, et puis les côtés.
00:57:25Donc, une balance de centrage
00:57:27à avoir. Plus on va
00:57:29augmenter les ailes en haut au niveau
00:57:31des bras, plus on va devoir augmenter celles des jambes
00:57:33et inversement.
00:57:35Vous avez testé différentes formules. Le sac poubelle
00:57:37qui a l'air de bien fonctionner.
00:57:39Ça, c'est quoi ?
00:57:41C'est une tenue de chantier presque ?
00:57:43C'est une tenue de chantier. C'est un ciré jaune et un
00:57:45pantalon très très large.
00:57:47Il y a aussi l'idée
00:57:49d'aller jouer.
00:57:51Il y a un certain pied de nez quand même. Il y a un côté
00:57:53moqueur, taquin, arrogant. Il ne faut pas
00:57:55l'oublier. En bon français,
00:57:57provocateur.
00:57:59Je suis présent.
00:58:03En fait, j'ai démarré.
00:58:05J'ai repris le base jump au début.
00:58:07J'ai constaté en le faisant
00:58:09que je n'avais pas le projet de révolutionner le base jump
00:58:11ni d'aller appuyer
00:58:13là où ça fait mal.
00:58:15Et il s'est avéré qu'en
00:58:17revenant, en voulant justement
00:58:19lever le pied sur la wingsuit,
00:58:21en revenant aux bases,
00:58:23en reprenant un peu ce qui avait été fait au début,
00:58:25des bouts de ficelle,
00:58:27des élastiques,
00:58:29en ayant quelques inspirations,
00:58:31mon ami Léon qui déjà
00:58:33à l'époque
00:58:35s'était fabriqué des manches un peu
00:58:37larges, avec des caouets un peu larges, avec des bâtons
00:58:39et qui
00:58:41étaient extraordinaires à l'époque.
00:58:43J'ai discuté un peu avec des anciens qui déjà
00:58:45utilisaient des grosses
00:58:47salopettes de Meccano par exemple
00:58:49avec des élastiques dedans.
00:58:51Il y a eu déjà du travail de fait.
00:58:53A l'arrivée des wingsuits, il y a ce
00:58:55concept de vêtements gonflants
00:58:57qui est arrivé. Les gars ont voulu
00:58:59tout gonfler d'un coup.
00:59:01Personnellement, j'estime qu'ils ont
00:59:03malheureusement fait fausse route
00:59:05et qu'ils sont partis dans
00:59:07une dérive technologique
00:59:09qui les a sortis des vraies règles
00:59:11aérodynamiques.
00:59:13Ils ont vendu du vent les fabricants.
00:59:15Ils se sont mis à fabriquer
00:59:17des combinaisons
00:59:19avec des jambes rondes,
00:59:21des boudins.
00:59:23En vrai, quand on y repense,
00:59:25dans le parcours que j'ai fait,
00:59:27j'ai retrouvé au final
00:59:29des lois, des valeurs
00:59:31de conception aérodynamique
00:59:33qui reviennent aux bases.
00:59:35Un bord d'attaque, un bord de fuite.
00:59:37Pour ceux qui douteraient de l'efficacité
00:59:39de votre technologie,
00:59:41on va dire, maison,
00:59:43vous avez sauté
00:59:45près de chez nous, de la Danckroll,
00:59:47qui est un spot où il faut
00:59:49une finette suffisante pour arriver à passer
00:59:51le plateau de scintillère du Touvet
00:59:53pour aller se poser dans la vallée du Grézy-Vélan.
00:59:55Et avec cet altirail maison,
00:59:57ça fonctionne.
00:59:59C'est carrément la suite du tapis volant
01:00:01où j'ai continué
01:00:03parce que l'idée, c'est vraiment un processus.
01:00:05Je suis un espèce de
01:00:07Gaston Lagaffe fouineur.
01:00:09Et du coup, de mon tapis volant,
01:00:11je l'ai agrandi,
01:00:13je l'ai fait en bâche pour qu'il soit plus léger.
01:00:15J'ai testé plusieurs tailles
01:00:17et celui-là était assez
01:00:19fiable,
01:00:21pilotable, efficace.
01:00:23J'ai fait pas mal de vols aussi,
01:00:25de travail, jusqu'à arriver à
01:00:27avoir à la fois la performance
01:00:29et la régularité
01:00:31pour pouvoir me permettre de m'engager dans cela.
01:00:33Vous avez des retours des fabricants
01:00:35quand ils voient ce type d'image,
01:00:37ce type de vol ?
01:00:39Je suis pas sûr qu'ils applaudissent des deux mains.
01:00:41J'ai des retours des sautants, des volants.
01:00:43Souvent,
01:00:45mes retours principaux, c'est
01:00:47« Mais mec, t'as cassé le jeu en fait. »
01:00:49« On fait quoi après ? »
01:00:51Mais en vrai,
01:00:53j'en ai contacté
01:00:55et j'aimerais bien
01:00:57passer à la production
01:00:59de ce que t'as porté.
01:01:01C'est un nouveau design de vêtements
01:01:03qui a en fait l'extension
01:01:05du sac poubelle ou de la veste retournée.
01:01:07Alors ça, ça reste un proto
01:01:09basique, mais on peut faire quelque chose
01:01:11de vraiment propre et de vraiment efficace.
01:01:13Pour pas cher, ça, on dirait
01:01:15de la toile de tente.
01:01:17Tout ça, c'est de la récup'.
01:01:19C'est comme
01:01:21quelqu'un qui se remettrait à faire
01:01:23ses skis en bois
01:01:25à la maison,
01:01:27voire même pas en bois, avec des
01:01:29lambris ou des lattes de
01:01:31parquet, de la récup'.
01:01:33Peut-être que ça peut être une idée pour les futurs snowboards
01:01:35de Noémie.
01:01:37On termine par une dernière séquence d'image
01:01:39Freddy, parce que vous cherchez aussi
01:01:41de l'esthétisme dans la prise d'image
01:01:43en travaillant avec un droniste.
01:01:45J'imagine que pour ce type de
01:01:47saut, ce n'est pas évident de bien se coordonner.
01:01:49C'est hyper intéressant
01:01:51de travailler avec le drone.
01:01:53Il y en a très, très, très peu.
01:01:55Il y a une poignée de dronistes au monde
01:01:57qui vraiment ont les capacités de suivre
01:01:59des wingsuits.
01:02:01Ça, c'est Olivier Bastien-Maltès
01:02:03de MLT Drone Pilot.
01:02:05On a Kola en France
01:02:07et quelques autres, mais c'est vraiment tout petit.
01:02:09Ça, ce sont des vieilles images.
01:02:11Ce sont les premières vraies belles images
01:02:13de drones avec des wingsuits.
01:02:15Par chance,
01:02:17il y a eu une synchro
01:02:19au moment où ces drones de course
01:02:21ont atteint des puissances et des vitesses suffisantes.
01:02:23Et nous, avec des combis
01:02:25vraiment très, très grosses, on a pu voler
01:02:27lentement tout en gardant une certaine finesse.
01:02:29Donc là, je suis toujours un petit peu en frein.
01:02:33Je ne vais pas à fond.
01:02:35Je garde
01:02:37l'esprit de pouvoir se suivre.
01:02:39On se communique.
01:02:41On a soit au téléphone, soit en
01:02:43Bluetooth radio.
01:02:45Et puis, on synchronise sur le départ.
01:02:47Il y a toute une logistique
01:02:49qui est hyper intéressante. J'aime beaucoup.
01:02:51Le résultat est réussi, autant que la vidéo
01:02:53du tapis volant, quand on a
01:02:55autant d'images, autant d'originalité dans une discipline.
01:02:57Est-ce qu'il y a un projet
01:02:59derrière d'en faire profiter
01:03:01le grand public par un film, par exemple ?
01:03:03C'était le but, c'était le but, c'était le but.
01:03:07Bien sûr, moi, je suis
01:03:09dans la partie rêveur
01:03:11bricoleur.
01:03:13Je ne suis pas très, très bon à la partie
01:03:15réalisation, travail,
01:03:17finalisation.
01:03:19J'avais bien l'intention d'en faire
01:03:21un beau petit film, un beau petit documentaire.
01:03:23Ce n'est pas encore le cas.
01:03:25Je galère un peu.
01:03:27En tout cas, je ne m'y prends pas
01:03:29très bien.
01:03:31Mais entre
01:03:33utiliser les réseaux sociaux,
01:03:35un truc moderne,
01:03:37faire un beau documentaire
01:03:39comme à l'époque, j'avoue,
01:03:41je suis quand même attiré par un beau film,
01:03:43une belle œuvre d'art, un objet
01:03:45fini comme un album d'un groupe.
01:03:47On a beaucoup de monde qui regarde cette émission,
01:03:49notamment dans le milieu de la montagne.
01:03:51Il y a des réalisateurs qui sont en train de se dire
01:03:53là, il y a un truc, il y a un personnage,
01:03:55il y a un concept et il y a aussi
01:03:57des images qui font rêver.
01:03:59J'espère que ça se concrétisera.
01:04:01Freddie, merci en tout cas d'être venu
01:04:03faire votre marché ici sur Télévlog.
01:04:05J'en ai d'autres.
01:04:07Freddie nous a amené toutes ces combinaisons.
01:04:09Ça, c'est le pantalon de ville transformé
01:04:11en pantalon
01:04:13de Wingsuit. Si vous avez envie d'essayer,
01:04:15les filles, il n'y a aucun problème.
01:04:17Je vous prête le matériel de Freddie.
01:04:19La chose arrangeante, c'est que c'est hyper
01:04:21simple à fabriquer.
01:04:23Tout le monde peut se le fabriquer.
01:04:25Tu vois, dans un sac
01:04:27de course,
01:04:29j'ai déjà 5, 6, 8, 10
01:04:31combinaisons différentes.
01:04:33C'est ce qui me plaît vraiment.
01:04:35C'est aussi un peu comme
01:04:37peut-être dans le côté freeride,
01:04:39justement, cette adaptabilité.
01:04:41Ce que tu disais tout à l'heure,
01:04:43le rush
01:04:45de l'adaptabilité tout le temps,
01:04:47d'être vraiment présent
01:04:49à ce qu'on fait.
01:04:51Il n'y a plus de routine, en fait.
01:04:53Est-ce que tu contrôles ta trajectoire
01:04:55ou tu l'adaptes ?
01:04:57Non, on contrôle la trajectoire.
01:04:59Tu contrôles vitesse ?
01:05:01Oui, on peut contrôler la vitesse.
01:05:03Ça nous permet de voler à plusieurs
01:05:05et de faire
01:05:07des virages dans les arbres
01:05:09et des choses.
01:05:11C'est vrai qu'il y a un mythe
01:05:13de se dire, mon Dieu, les gars,
01:05:15ils sont complètement fous,
01:05:17ils se jettent sur un truc incontrôlable.
01:05:19Non, pas du tout.
01:05:21On pilote les machines.
01:05:23Il y a un gauche-droite, haut-bas,
01:05:25devant-derrière, bien sûr.
01:05:27Ce qui est même hyper intéressant
01:05:29avec les wingsuits et ce qu'ils volent là,
01:05:31justement, on appelle ça le vol humain.
01:05:33On vole vraiment avec notre corps
01:05:35et avec une combinaison.
01:05:37Déjà, en vrai, la wingsuit,
01:05:39c'est déjà un des trucs
01:05:41les plus minimalistes pour voler.
01:05:43On ne peut pas aller en dessous.
01:05:45Avant, je disais, je suis dans le contre-courant
01:05:47du contre-courant.
01:05:49Je suis un peu revenu dans le courant,
01:05:51dans le sens où ça se rapproche un peu
01:05:53du quotidien,
01:05:55mais ça se pilote.
01:05:57C'est une machine volante.
01:05:59Merci, Freddy, en tout cas,
01:06:01de nous avoir fait rêver quelques instants
01:06:03et d'être dans la tendance du moment.
01:06:05On recycle, on ne jette plus
01:06:07et on essaye de se faire plaisir.
01:06:09Bonne continuation à toutes les deux aussi
01:06:11pour votre prochain hiver.
01:06:13Les Jeux olympiques, c'est l'année prochaine.
01:06:15Maya, on suivra ça avec intérêt.
01:06:17Et puis, nous, on se retrouve sur
01:06:19Aux Grandes Terres avec d'autres invités
01:06:21pour d'autres aventures très prochainement.
01:06:23Merci à tous.

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