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Télématin reçoit la comédienne Isabelle Nanty à l'occasion de la sortie du film "Doux Jésus".

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Transcription
00:00Il est 9h11, et bien ça va bien, on est en train de prendre soin de notre invité.
00:05Regardez, on lui serre son petit café, c'est Marco qui s'en occupe.
00:08Son petit thé, bonjour Isabelle Nanty !
00:10Bonjour !
00:11Ça nous fait trop plaisir de vous recevoir aujourd'hui,
00:13aux côtés de Camille Deran, qui est toujours là.
00:15Ça va et vous ?
00:16Je suis très contente d'être ici.
00:18Ça nous fait plaisir aussi.
00:19Pas complètement réveillée je crois.
00:20On va le faire ensemble.
00:21Il est quand même 9h11.
00:22On va vous aider, on va vous aider Isabelle Nanty.
00:24Ça nous fait plaisir de recevoir Mère Henriette sur ce plateau quand même,
00:27parce que vous êtes à la quenne droite.
00:29Alors voilà, pour faire Mère Henriette, il faut se tenir effectivement droite.
00:32Il faut serrer les fesses et se tenir droite.
00:34Ne pas avoir l'air très aimable, puisque vous êtes dans Don Jésus,
00:38un film de Frédéric Kering qui sort mercredi.
00:41Dis donc, c'est pas la première fois que vous jouez une bonne sœur ?
00:43Non.
00:44C'est votre truc ça, vous ? C'est pas possible.
00:46Vous avez joué dans Fais pas ci, fais pas ça.
00:48Oui, mais là on se marrait bien.
00:50Là aussi.
00:51On se marrait bien parce que c'était une folle en fait.
00:54C'était une fausse bonne sœur.
00:56Elle était complètement déjantée.
00:58Donc là, je me suis beaucoup inspirée, là, dans ce rôle-là,
01:02des sœurs que j'ai connues, puisque je suis allée chez les sœurs
01:06du CP à la cinquième.
01:09Et là, vous parlez de quel rôle ? De celui-ci ?
01:11Dans Fais pas ci, fais pas ça, vous étiez déjantée ?
01:13Oui, elle était plus déjantée que sœur Henriette.
01:16Sœur Henriette, il fallait une base de crédibilité pour que l'évasion…
01:21La voici.
01:22Voilà.
01:23La voici, sœur Henriette.
01:24Oui, regardez.
01:26Elle est revêche.
01:28Elle est hyper autoritaire.
01:30Elle tient tout le monde un peu à la baguette.
01:32Il est un peu faux cul.
01:34Je n'aurais pas osé le dire.
01:36C'est un ingrédient nécessaire.
01:38Je n'aurais pas osé le dire, mais elle a un bon cœur.
01:40Mais ça, on le découvre un peu plus tard dans le film.
01:42C'est vrai que la douceur qu'on voit sur la photo
01:45qui vient d'être montrée ne correspond pas tout à fait
01:47à ce qu'on voit dans le film.
01:49Regardez quelques extraits.
01:51Vous partagez l'affiche, on le rappelle, avec Marie-Lou Béry
01:54et qui, après 20 ans dans le même couvent que vous,
01:56se retrouve à l'extérieur.
01:58Elle découvre un monde qui s'ouvre à elle
02:00et ça va avoir plein de conséquences là-bas en avance.
02:02Il est triste ce jardin.
02:04Quelques fleurs, ce serait si joli, vous ne trouvez pas ?
02:06Vous pourriez aussi y mettre une buvette, un barbecue,
02:08vous ferez des brochettes.
02:09Il y a un groupe de gogo-danseurs aussi pendant qu'on y est.
02:11Danger à 11h, on tourne la tête !
02:15Qu'est-ce qui vous est passé par la tête ?
02:18Bon, par contre, si vous n'achetez rien,
02:20vous êtes sûr.
02:21Oh patate !
02:24Une de mes brebis s'est égarée, je compte bien la ramener à la bergerie.
02:32Tu te trimbales avec 7000 euros en cash
02:34et les préservatifs.
02:35Mais t'es religieuse ?
02:36C'est exactement ça.
02:38Sœur Lucie, elle est où ?
02:39J'ai pas pensé à leur demander.
02:41Non, mais alors là, seigneur, excusez-moi,
02:43mais elle est complètement con.
02:48Ça sort mercredi en salle,
02:50et ça s'appelle « Doux Jésus ».
02:51Vous l'avez dit, vous aviez fait une partie de votre scolarité
02:53chez les Bonnes Sœurs.
02:54Ce n'était pas le paradis quand même à ce moment-là.
02:56Non, mais moi j'aimais bien les garçons,
02:58donc il n'y avait pas de garçons chez les Bonnes Sœurs.
03:00C'était même pas mixte ?
03:01Bah non.
03:02Ah oui, d'accord.
03:03Donc jusqu'en cinquième,
03:05ou finalement à la fin de la cinquième,
03:07elles se sont débarrassées de moi.
03:10Je n'ai vécu qu'entre filles.
03:13Ça a dû être une découverte de dingue après.
03:15C'était l'éclate.
03:16Quand je suis allée au lycée,
03:18en quatrième de transition,
03:21parce que je n'avais pas le niveau,
03:23donc j'étais avec beaucoup de garçons.
03:26C'était génial.
03:27Ah bah là, c'était un petit peu comme Marie-Lou.
03:30Marie-Lou Béret qui sort au bout de 20 ans de vie un peu recluse.
03:35Oui, parce qu'elles sont recluses en fait.
03:37Elles ne sortent que pour aller chez le médecin,
03:39et donc elles ont loupé 20 ans de progrès.
03:43Exactement.
03:44Et tout d'un coup, c'est le monde moderne qui lui éclate.
03:48Au moment où vous avez découvert les hommes,
03:50Isabelle Nanty, votre vie a changé.
03:52Il y en a plein qui ont jalonné votre vie,
03:53à commencer par le réalisateur de films d'ailleurs,
03:55Frédéric Kiering, qui est votre copain depuis 30 ans, 35 ans.
03:59Pourquoi ça a pris aussi longtemps de faire un film avec lui ?
04:02C'est vrai, parce que d'abord Frédéric, il est acteur,
04:05très bon acteur,
04:06et puis il s'est mis à faire des films il y a une quinzaine d'années.
04:11Mais moi, j'ai envie maintenant de travailler avec mes copains.
04:15Oui, on a envie de s'amuser.
04:16Enfin, je l'ai fait beaucoup déjà avec Pef, avec Édouard Berthe,
04:20mais là, tous ceux avec qui je n'ai pas encore tourné,
04:24c'est le moment.
04:26En plus, son monde est très tendre, très, très drôle.
04:30C'est quelqu'un qui est extrêmement drôle dans la vie.
04:33Et j'ai été très surprise à la lecture de ce scénario,
04:37où il y a vraiment une grâce, un questionnement sur...
04:43Est-ce qu'on fait les bons choix ?
04:45Est-ce qu'on passe à côté de sa vie ?
04:47Oui, il y a une profondeur derrière la comédie.
04:49C'est vrai qu'il y a tous ces questionnements.
04:51Frédéric Kiering est donc l'un des hommes qui a jalonné votre vie,
04:53mais il y en a eu plein d'autres.
04:54Vous avez commencé à les citer.
04:55Et Camille Dahan, elle va faire ressurgir justement certains de ses visages
04:59qui ont marqué votre vie, masculin, qui ont marqué votre vie et votre carrière.
05:02C'est ça, c'est parti pour l'interview.
05:05Evidemment.
05:06Et dans les bobs de votre vie, Isabelle Nanty, il y a Louis Dufnes.
05:10J'ai voulu le mettre parce que ça a été plus qu'un coup de foudre,
05:12ça a été un coup de fou rire que vous découvrez sur scène dans Oscar.
05:17Oh là là, mais j'ai été traversée.
05:21Et alors, les gens se sont plaints parce que vous riez trop fort.
05:24Trop fort, oui.
05:25Alors, je donne un conseil aux gens qui vont voir une comédie au théâtre.
05:30C'est fait pour rire.
05:33Si quelqu'un rit trop fort, c'est pas grave.
05:36C'est fait pour.
05:37C'est bien ce que vous dites parce que d'aucuns pensent qu'aller au théâtre,
05:40c'est assister à une pièce, il y a quelque chose de sacré.
05:43Ce que vous nous dites, c'est que les comédiens ont besoin de se sentir boostés
05:46par ce qui se passe dans la salle et qu'il ne faut pas s'en priver finalement.
05:49Exactement. En fait, on joue ensemble, le public et les acteurs.
05:53On joue les acteurs ensemble et le public.
05:56Et ils nous emmènent, moi je me souviens d'un fou rire
05:59qu'on a pris avec Yvan Le Boloc sur scène parce qu'il avait failli m'assassiner.
06:05Et les gens ont ri.
06:07Avec un stylo qui a fait un vol, mais vraiment comme ça.
06:11Qui s'est planté là.
06:13Et j'ai dit, il veut me tuer.
06:15Et là, tous les gens ont ri pendant une demi-heure.
06:18Et dès qu'on se ressaisissait, ils repartaient et tout.
06:21C'est vivant, c'est unique. On s'en souvient toute sa vie.
06:25Est-ce que vous avez réagi Louis de Funès à cette gamine de 9 ans
06:28qui rigolait comme une malade dans la salle ou pas ?
06:30Je ne crois pas. Il était plus fort que moi.
06:32Il menait la danse quand même.
06:34C'était dingue, mais dingue l'inspiration.
06:37Et cet homme qui, des pieds à la tête, n'était que créativité en fait.
06:43Que jazz, que impro, que précision aussi.
06:48Mais pour moi, ça m'a traversée vraiment.
06:54Je pense qu'il y en a un autre qui vous a traversé aussi.
06:56C'est Jacques Prévert.
06:58Et j'ai décidé de vous offrir parole parce que je crois savoir que page 60,
07:01il y a un des poèmes Rue de Seine que vous adorez.
07:04Je l'adore et je vous l'aurais lu si j'avais eu mes lunettes.
07:08Non, mais c'était pas prévu. Vous inquiétez pas.
07:11Je n'ai pas mes lunettes.
07:13Je ne vois rien.
07:15Vous l'irez chez vous, c'est pour vous.
07:17Parce que je sais que ça apaise l'âme Jacques Prévert.
07:21Rue de Seine, particulièrement, c'est comme un petit court-métrage.
07:24C'est comme les chansons de Piaf qui racontent une histoire.
07:27C'est magnifique.
07:29Il y a une musique chez Prévert.
07:31Oui, il y a une chanson qui amène l'émotion.
07:35Mais on est un peu troublés par Prévert parce qu'on en a appris à l'école.
07:44Quelque chose d'un petit peu scolaire et enfantin.
07:48C'est de la grande puissance émotionnelle.
07:51C'est quand même l'auteur des Enfants du paradis.
07:58Je suis contente, du coup ça a marché.
08:00Merci beaucoup.
08:01Je vous en prie.
08:02Il y en a un autre que j'étais obligée de mettre.
08:04C'était votre époux du cinéma, Jean-Paul Rouve.
08:07C'est votre mari depuis des années dans l'étuche.
08:09Ça fait 35 ans que vous vous connaissez.
08:11Vous vous êtes rencontré au cours Florent ?
08:13Oui.
08:14C'est dingue.
08:15Et ça a duré ?
08:16Après, on a joué ensemble dans La Troupe des Robins des Bois
08:19quand on a fait la pièce Robins des Bois d'Alexandre Dumas.
08:23On ne s'est pas vus pendant à peu près dix ans.
08:27On s'est retrouvés.
08:28C'est Chantal Lobby qui devait réaliser le premier Tuche
08:32et qui nous a mis en couple.
08:34C'est elle qui a eu cette idée-là ?
08:35Oui.
08:36C'est un bon mari alors ?
08:37Elle a bien flairé.
08:38C'est un chouette mari de cinéma ?
08:40Je lui fais un bisou à Chantal pendant que j'y suis.
08:42C'est un bon mari.
08:44Jeff, c'est un mari qui me donne du fil à retordre.
08:48C'est un mari qu'il faut tenir un petit peu,
08:51qu'il faut un petit peu secouer.
08:53Mais il est tellement tendre comme mari.
08:57De tuche, il est gourmand aussi.
09:00Et il me rend assez heureuse.
09:03Vous avez su tout de suite que c'est les cartonnées comme ça, les tuches ?
09:05Oh non.
09:06Aucun film qu'on fait qui cartonne,
09:08on sait qui va le cartonner à l'avance.
09:10C'est une rencontre avec un moment.
09:14Et puis des gens qui ont besoin de rencontrer cet humour-là,
09:18à ce moment-là.
09:20Mais je dois dire que les tuches se renouvellent quand même un peu à chaque fois.
09:25Il y a des sujets de société.
09:28Il y a plus de fond qu'il n'y paraît.
09:32L'auteur, créateur des tuches, qui s'appelle Philippe Mechelin,
09:36c'est un ancien auteur des guignols.
09:39Donc il a deux temps d'avance sur l'époque.
09:43Et d'ailleurs, quand on a fait celui qui se passe à l'Élysée,
09:47c'était avant les Gilets jaunes et avant l'élection d'Emmanuel Macron.
09:51Donc ils sont visionnaires un peu.
09:53Isabelle, on a une petite surprise pour vous.
09:56Parce qu'il y en a un qui ne vous a pas oublié.
09:57Regardez.
09:59Bonjour Isabelle.
10:00La petite surprise, c'est moi.
10:03Je me souviens.
10:041978.
10:06Répétition à la foliole.
10:09Je te propose un rôle dans la cantatrice chauve.
10:13Madame Smith était là.
10:16Et un an après, Antigone, Danouille.
10:19Tu dis toujours que je t'ai sauvé la vie.
10:21Mais non, c'est un échange.
10:23Tu dis vouloir arrêter.
10:25Mais impossible.
10:27Rejoins-nous en meuse.
10:28Les arbres t'attendent.
10:30Et il y a toujours une place pour toi parmi les compagnons de la foliole.
10:34Les compagnons de la foliole à Bar-le-Duc.
10:37Jean-François Schaaf.
10:39C'est lui que vous avez sauvé.
10:42Incroyable.
10:44Son enthousiasme, sa drôlerie, sa culture.
10:48Mon AP.
10:51Et grâce à lui, j'ai découvert que quand on est sur scène,
10:55c'est un événement physique, métaphysique, spirituel.
11:01Et une vraie communion.
11:03Et quand on est à côté de Camille Desrands, c'est exactement pareil.
11:06On va la retrouver dans quelques instants.
11:09On va prendre le petit-déj tous ensemble.
11:11Grâce à Camille.
11:13On part en pub avec une chanson que vous aimez bien.