Erik Tegner revient dans "Morandini Live" sur la demande de Mathilde Panot d'interdire l’accès à l’Assemblée nationale aux journalistes du magazine "Frontières"
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00:00C'est passé hier, les Insoumis ont demandé d'interdire l'accès à l'Assemblée Nationale des journalistes du magazine Frontière.
00:05C'est pas très tolérant, c'est moins qu'on puisse dire.
00:07On est avec Eric Tecner qui est le patron du magazine Frontière.
00:10Bonjour Eric, merci d'être avec nous.
00:12Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé ?
00:14Parce que c'est un peu surprenant de vouloir interdire l'accès à des journalistes à l'Assemblée Nationale
00:19qui normalement est ouverte à tous.
00:21Merci de votre invitation Jean-Marc.
00:23Effectivement, moi je suis tombé de ma chaise hier quand j'ai appris ça.
00:27C'est très simple.
00:27Mathilde Panot, vous savez, c'est la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale.
00:31Et donc hier, en bureau des présidents, elle a demandé à Yaël Brandpivet l'interdiction d'accès des journalistes de frontière
00:39qui ont une carte de presse à l'Assemblée Nationale.
00:42Moi honnêtement, je n'y croyais pas à ce moment-là, c'est historique, ça ne s'est jamais fait.
00:46Vous savez, il y a un endroit dans lequel les journalistes en France qui ont une carte de presse
00:50ont le droit absolu de se rendre aujourd'hui, c'est l'Assemblée Nationale.
00:53Et aujourd'hui, Mathilde Panot a voulu nous interdire d'accès.
00:57Dans le même temps, elle a voulu aller encore plus loin parce qu'effectivement,
01:00ce matin, on sort un magazine sur la France Insoumise parce que c'est ça qui les dérange.
01:04Ce qui les dérange, c'est qu'on parle d'eux, qu'on fasse des révélations sur eux,
01:07qu'on fasse des enquêtes sur eux.
01:08Et donc, ils ont aussi exigé que notre magazine ne soit plus vendu dans le kiosque de l'Assemblée Nationale.
01:14C'est-à-dire cet endroit où pourtant, on est censé représenter quand même la diversité des opinions politiques.
01:19Qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec la ligne éditoriale de Frontière, ils considèrent qu'il faut bannir un média.
01:25Et moi, je vais vous dire, Jean-Marc, ça m'a révolté et ça m'a scandalisé parce qu'à un moment,
01:29ils ont voulu interdire C8, ils ont eu l'interdiction de C8.
01:32Ils ont voulu interdire une candidate à l'élection présidentielle et ils ont eu gain de cause.
01:36Et maintenant, ils veulent tout simplement interdire d'accès à l'Assemblée Nationale et interdire un magazine,
01:41tout simplement parce qu'on ose parler d'eux, parce qu'on ose faire une enquête sur eux.
01:46C'est quand même notre devoir, en fait, de faire ce type de travail.
01:50Aujourd'hui, je ne les entends pas, moi, se plaindre lorsque l'ensemble du service public,
01:54l'ensemble des médias lors des campagnes aux élections législatives vont commencer à enquêter,
01:59à faire des listes sur le cousin de la cousine du collaborateur du Rassemblement National.
02:05Et c'est ça, moi, qui me révolte.
02:06Et ce que je note, c'est qu'aujourd'hui, il y a CNews qui en parle,
02:10mais tous les journalistes de la corporation, où est-ce qu'ils sont aujourd'hui ?
02:14Où est-ce qu'ils sont ?
02:15– Éric Talinard, quel argument a-t-elle avancé pour demander
02:18à ce que les journalistes ne rentrent pas à l'Assemblée ?
02:20C'est ce que j'ai du mal à comprendre, parce que qu'est-ce qu'elle peut avancer comme argument ?
02:24C'est là où je ne comprends pas.
02:25– Alors c'est ça, nous, on a fait une enquête sur les collaborateurs de la France Insoumise,
02:31donc ceux qui travaillent, les assistants parlementaires avec les députés,
02:34donc qui ont un rôle politique.
02:36Et on a montré comment, en dehors de leurs activités à l'Assemblée nationale,
02:40ils font partie pour certains de groupes d'ultra-gauche, ultra-violents,
02:43que d'autres ont souhaité, par exemple, prendre la défense du chef du Hamas
02:47une fois qu'il a été tué par les forces israéliennes.
02:50Et on a enquêté pendant des semaines sur ces collaborateurs.
02:53Évidemment, ça les dérangeait.
02:54Ils nous ont bloqués, ils ont fait tout un cleaning sur les réseaux sociaux.
02:58Et donc c'est ce qui dérange aujourd'hui Mathilde Panot,
03:00c'est ce qui dérange les députés de la France Insoumise et les collaborateurs.
03:04Et donc aujourd'hui, ils essayent d'expliquer qu'on les mettrait en danger.
03:07Mais encore une fois, ça ne les dérangeait pas lorsque Le Monde, Libération, Street Press,
03:12commençait justement à essayer de faire la même chose sur les collaborateurs du Rassemblement national.
03:17Et donc ce matin, qu'est-ce qui se passe ?
03:18Je pense que Julien Oudoul le verra une fois arrivé à l'Assemblée nationale.
03:22On voit les gens de la CGT, de la CFDT, sous ces syndicats qui sont alliés à LFI,
03:26tractés au sein de l'Assemblée nationale.
03:28Ils sont en train d'organiser, Jean-Marc, un rassemblement à 13h30,
03:32cet après-midi, au cœur de l'Assemblée nationale, pour demander notre interdiction.
03:37Et ça, c'est vraiment quelque chose qui est absolument scandaleux.
03:40Et vous le savez, vous avez reçu Jordan Florentin chez vous, c'était hier.
03:44C'est dans un contexte où moi, franchement, je suis désespéré.
03:48Ça fait trois semaines que dès que mes journalistes vont en manifestation
03:51pour couvrir la France Insoumise, je suis désormais obligé de prendre
03:55et de payer un service de sécurité.
03:57J'ai des journalistes aujourd'hui qui, objectivement, ils sont très courageux,
04:00mais ils ont peur quand ils vont se rendre sur le terrain.
04:02Je suis obligé de prendre six, sept agents de sécurité pour les accompagner.
04:06Quand ils se retrouvent violentés à côté du député LFI Sébastien Delogu,
04:10Delogu ne bronche pas, ils les insultent.
04:13Et encore une fois, on n'entend personne aujourd'hui parler de ce type de choses.
04:16Je trouve ça scandaleux qu'on soit en France,
04:18que les journalistes qui soient violentés,
04:21qu'on ne les défende pas tout simplement parce qu'ils ont les mauvaises opinions,
04:24et qu'ils sont de droite.
04:25À un moment, je suis désolé, mais il faut que ça suffise.
04:27Il faut qu'on s'arrête.
04:29Parce que là, la France Insoumise, ils vont beaucoup trop loin.
04:31Et on les laisse faire.
04:33Et ils se disent qu'on va réussir à interdire frontières,
04:35à interdire les journalistes.
04:36La fois d'après, ça sera quoi ?
04:38On entend votre colère.
04:41Et on la comprend.
04:42Alors nous, nous, journalistes, encore plus.
04:44Mais Karima Katim, vous qui êtes de LFI,
04:46je ne vais pas vous demander, sur le principe quand même,
04:49que les journalistes, qu'ils soient de l'humanité ou qu'ils soient de frontières,
04:52c'est normal qu'ils aient le droit d'aller à l'Assemblée.
04:54Je pense que vous serez d'accord avec ça.
04:55Oui, d'ailleurs, je n'étais pas au courant de la demande de Mathilde Panot.
04:59Mais franchement, pour moi, c'est un non-sujet.
05:04Ah, c'est un sujet.
05:04Excusez-moi, interdire à des journalistes d'en fait à l'Assemblée nationale ?
05:07Oui, mais ça n'a pas été interdit.
05:08Ça a été refusé.
05:09Oui, mais le fait de le demander, c'est un état d'esprit quand même.
05:11Mais même le demander, mais en même temps,
05:13j'ai l'impression que l'action de frontières,
05:16c'est pour noyer un petit peu la polémique de Marine Le Pen.
05:19Ah, ça y est, ça revient.
05:19Mais c'est la vérité.
05:20Mais c'est toujours un action.
05:23On va vous dire, il fait beau aujourd'hui, vous êtes vous parler de Marine Le Pen.
05:25Mais si, c'est la vérité.
05:26C'est la vérité.
05:26Mais vous ne parlez pas de LFI aujourd'hui, je ne comprends pas.
05:28Mais parce que c'est où vous vous demandez, pourquoi on en parle.
05:30C'est un total d'État.
05:30Non, mais attendez.
05:31Non, non, mais ne dites pas n'importe quoi, Karima.
05:33Karima, ne dites pas n'importe quoi.
05:34Non, mais vous n'allez pas me dire ce que vous avez envie que je dise.
05:36Non, mais ne dites pas n'importe quoi.
05:37Je ne dis pas n'importe quoi.
05:38C'est logique.
05:39Vous me demandez pourquoi on parle de LFI.
05:46On parle de LFI parce que c'est LFI qui a demandé hier à ce que les journalistes de frontières
05:50sont interdits.
05:51C'est pour ça qu'on parle de LFI.
05:53Est-ce que vous trouvez une telle demande normale ?
05:56Vous rigolez, moi.
05:57Est-ce que vous trouvez une telle demande normale ?
05:58Mais ils le font tout autant de l'autre côté.
06:00Non, c'est pas vrai.
06:00Jamais.
06:01Jamais.
06:02Mais venez au manif, Jean-Marc.
06:04Non, je vous parle de l'Assemblée nationale.
06:06Non, voilà.
06:07Je vous parle de parler.
06:07Je ne vous dis pas qu'ils ont été interdits sur une manif.
06:09Mais je vous parle de l'Assemblée nationale.
06:11Elle a fait une demande.
06:11Mais elle a fait une demande.
06:13Elle a fait une demande parce que...
06:14C'est scandaleuse.
06:15Non, mais d'après...
06:16C'est scandaleuse.
06:16C'est scandaleux.
06:17C'est scandaleux.
06:17C'est scandaleux.
06:17C'est scandaleux.
06:18Vous l'enfermez aux journalistes d'Assemblée.
06:19C'est scandaleux.
06:20Elle a fait une demande.
06:21C'est scandaleux.
06:21C'est scandaleux.
06:22Aujourd'hui, il y a une manif.
06:23C'est protesté contre le fait.
06:24C'est ça en train de faire une polémiquée sur le fait qu'elle a fait une demande.
06:27Mais parce que son...
06:27Mais elle n'a pas une injonction.
06:30Mais c'est grave.
06:31Un dernier mot.
06:33Tout le temps.
06:34Mais vous mélangez tout.
06:35Je ne mélange pas tout.
06:36Arrêtez de dire que je mélange tout.
06:38Mais parce que vous mélangez tout.
06:39Comme si j'étais à côté de la plage.
06:40Mais là, vous êtes à côté de la plage.
06:42Mais vous désolé.
06:42C'est même sujet.
06:43On est en train de noyer le poisson sur ce qu'a fait Marine Le Pen.
06:46On n'en parle pas.
06:47On n'en parle pas.
06:48Mais par exemple, c'est quoi alors ?
06:50Demain, je vais vous dire qu'il va pour moi.
06:52Vous allez me dire que c'est la faute à Marine Le Pen.
06:53Karima, je suis désolé.
06:58Effectivement, vous êtes à côté de la plaque.
06:59Cette enquête sur la France insoumise, ça fait 4 mois qu'on est sur le sujet.
07:03Personne ne s'attendait à ce que Marine Le Pen soit condamnée.
07:06Il faut arrêter en fait.
07:07On a envoyé notre magazine chez l'imprimeur avant qu'il y ait la condamnation.
07:10On aurait préféré une enquête approfondie sur Marine aussi.
07:13Il y a une réalité, c'est qu'il y a une volonté de censure.
07:15Et Patrick Panot comme président de l'Ouveletie, avec un bureau qui est à gauche.
07:19Oui, il y a une possibilité qu'à un moment, on prenne ce type de décision de censure.
07:23Et moi, ça me surprend que vous ne soyez pas scandalisés.
07:26Vous parlez des LFI comme s'ils gouvernaient le pays, ils ont fermé ces news.
07:30C'est pas vrai !
07:31Moi, j'ai l'humanité là qui veut faire un article sur moi à notre gauche.
07:33Je sais que ça va être beaucoup de diffamation.
07:34Vous savez ce que j'ai fait ?
07:35Je leur ai répondu, madame.
07:37Je leur ai répondu.
07:38Parce que c'est ça, la liberté de la presse.
07:40Je suis désolé, on est habitué à voir les Cyril Heldin, quotidiens,
07:43qui sont aux 4 colonnes de l'Assemblée nationale.
07:46Et ça ne dérange pas.
07:47Et moi, je me souviens, il y a une dizaine d'années,
07:49quand il y avait aussi des meetings du Rassemblement national,
07:53un parapluie devant la presse.
07:55Et bien ça, ça a fait la une de tous les médias pendant des semaines.
07:58Et on en parle encore dans les documentaires
08:00qui tendent à montrer que le Rassemblement national, il est fasciste.
08:02Mais la vérité aujourd'hui, je suis désolé,
08:05c'est que c'est la France insoumise qui est fasciste
08:07avec ce type de décision et de souhait
08:09de vouloir interdire des journalistes et de les mettre en danger.
08:12Merci beaucoup, Eric Taguère.
08:13Merci.