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00:00Gabriel Cluzel est arrivé dans ce studio, bonsoir Gabriel Cluzel, on est en train de parler, je vous le dis, chers auditeurs européens, des inconvénients pour ceux qui ne couraient pas du marathon de Paris.
00:11Aujourd'hui on se demandait comment étiez-vous venu dans le studio d'Europe 1.
00:15Philippe Guibert, vous avez été embêté par le marathon, vous aussi, bonsoir.
00:18Oui, bien sûr, je regrette tous ces gens qui courent comme ça, à se faire du mal.
00:23Je trouve qu'ils se font...
00:24Vous savez qu'il y a plein de fans, hein ?
00:25Oui, oui, bien sûr, mais j'ai souffert pour eux, je les ai regardés courir, et certains, c'était pas joli à voir, pardon, je dis rien.
00:33Bon, bon, ne dites rien, ne dites rien.
00:35Axel Ronde, bonsoir, porte-parole du syndicat CFTC Police, merci d'être avec nous dans ce studio.
00:39On voulait évidemment revenir avec vous sur les chiffres qui ont été donnés par Laurent Nunez.
00:43Aujourd'hui, le préfet de police au Europe 1 est sur CNews.
00:46C'est vrai qu'on a toujours tendance à entendre parler de délinquance en hausse.
00:49Là, les chiffres baissent à Paris dans sa petite couronne.
00:52Alors bon, il y a des chiffres qu'il faut lire différemment.
00:54Il y a une baisse des cambriolages de plus de 20%, baisse des vols avec violence dans les transports en commun.
01:02Comment l'explique-t-on ? Est-ce que vous avez un début d'explication ?
01:06Alors, on peut l'expliquer par, déjà, un dispositif renforcé des fonctionnaires de police.
01:12Il y a plus de policiers sur le terrain ?
01:13Alors, il ne sait pas qu'il y a plus de policiers, c'est qu'il y a une réorganisation des services de police.
01:17Il y a des priorités sur certaines missions à mettre en place.
01:24Maintenant, il faut quand même rester très prudent parce qu'il y a eu la météo.
01:29Il ne faut pas se mentir.
01:30Quand il fait froid, les délinquants ne sortent pas non plus.
01:34Il y a moins d'actes de délinquance.
01:35Mais il y a aussi, ce qu'il y a eu, c'est le préfet de police, mais aussi le ministre de l'Intérieur qui a donné des nouvelles instructions depuis le mois d'octobre.
01:47C'est-à-dire qu'il y a plus de fermeté ?
01:49Il y a plus de fermeté, mais il y a surtout plus de moyens mis à disposition du préfet de police.
01:56Il y a énormément de missions comme de type place net XXL qui existe toujours au final, même si on n'en parle plus.
02:04Expliquez aux auditeurs d'Europe 1 en quoi consiste cette plate-nête.
02:07Ça consiste de cibler un endroit qui est criminogène et on va déployer massivement des effectifs de police pour démanteler s'il y a des trafics en tout genre,
02:19que ce soit la drogue ou le trafic de cigarettes ou de pièces détachées de véhicules volés.
02:23Et voilà, on va essayer d'investir au maximum ces zones pour, si vous voulez, récupérer et interpeller les individus qui sont recherchés.
02:34Mais au-delà de ça aussi, marquer notre territoire, marquer notre présence, montrer que les policiers sont présents, sont là, on ne lâche pas le terrain.
02:42Et ça donne de l'efficacité puisqu'on le voit sur certains items qui diminuent.
02:48Au-delà de ça aussi, on ne va pas se mentir, il y a certaines personnes qui sont découragées de déposer plainte.
02:53Vous savez, quand ce sont des petits vols simples ou même des escroqueries sur Internet.
02:58Moi, je connais des personnes âgées qui se sont fait dérober 500, 600 euros, mais ne vont pas déposer plainte parce que c'est extrêmement compliqué pour eux de déposer plainte en ligne.
03:08Mais est-ce que la délinquance ne s'est pas délocalisée ?
03:09Peut-être aussi un peu, parce qu'on parle beaucoup des villes de province, vous savez, où effectivement la délinquance est en forte augmentation,
03:16notamment à cause des trafics de drogue. Est-ce que ce n'est pas tout simplement que les délinquants sont partis ailleurs ?
03:21Ça peut être une possibilité. Alors, il faudra voir les détails en chiffres et faire une enquête plus approfondie, de sociologie même,
03:30au-delà des chiffres du ministère de l'Intérieur.
03:33Mais oui, on voit bien une explosion en province de la délinquance. En tout cas, nous, on le ressent, policiers, sur la voie publique, on le voit.
03:41Il y a énormément de faits à constater. Mais je vous dis, il manque quand même cruellement des effectifs de police.
03:49Parce que si on mettait la même dynamique qu'on l'a mis sur la préfecture de police...
03:53La faute à qui ? Est-ce qu'il y a un problème de recrutement ?
03:56Tout simplement, moi, je pense qu'aujourd'hui... Pardon, mais moi, j'admire. Je ne sais pas ce que vous en pensez, Gabriel Trudel et Philippe Guibert.
04:01Moi, j'admire les policiers. J'admire les jeunes qui se disent, tiens, si je faisais des études pour devenir policier.
04:06C'est pas un métier, c'est un sacerdoce.
04:09Oui, de plus en plus. Actuellement, on a une crise des vocations.
04:14Ça devient de plus en plus difficile d'avoir des policiers qui veulent devenir un policier.
04:18Parce que, déjà, on travaille dans des conditions assez difficiles.
04:22Et puis, on ne va pas se mentir, c'est aussi mal payé.
04:23On n'est pas très très bien payé. On n'est pas reconnu non plus.
04:26ou, en tout cas, on est reconnu par une partie de la population, une grande majorité, d'ailleurs, de la population.
04:31Mais c'est toujours cette minorité qui nous emploisienne.
04:33Mais les Français aiment les policiers, aiment les formes de l'ordre.
04:34Oui, bien sûr, ils nous le disent, ils nous le disent.
04:36Mais, malheureusement, vous avez cette caisse de résonance de ce petit pourcentage
04:41qui a, on a l'impression, qui domine l'espace, pas politique, mais des médias alternatifs, un petit peu,
04:50qui vont nous critiquer en permanence, critiquer l'action de la police.
04:54Certains partis politiques, aussi, font un petit peu leur fond de commerce de cette haine anti-police.
05:01Donc, on est vraiment... Oui, ça ne donne pas forcément envie.
05:06Maintenant, on est extrêmement motivés et on le continuera de mettre.
05:09Non, non, mais c'est admirable.
05:10C'est admirable.
05:11Merci.
05:11Mais, voilà, c'est effectivement, on manque de force de police, de policiers.
05:16Oui, on en manque.
05:17On en manque cruellement parce que, ces dernières années, il y a eu la réforme des retraites
05:20dont beaucoup de policiers sont partis aussi parce qu'ils ont eu peur de...
05:24C'est, c'est fatigant d'arriver à...
05:26Non, non, mais ce sont des métiers pénibles.
05:27C'est des métiers pénibles.
05:29C'est ce qu'on appelle la pénibilité.
05:30On reconnaît ça, il n'y a pas de sujet.
05:31Ils sont partis et puis ne sont pas remplacés ou alors les postes sont vacants et on est
05:35toujours, on manque toujours autour de 10 000 policiers en France.
05:38C'est incroyable, 10 000 policiers, c'est énorme.
05:40Oui, non, mais écoutez, moi, c'est vrai que je suis toujours admirative de voir des jeunes,
05:43j'en connais, qui s'engagent dans la police, même dans les forces de l'ordre de façon
05:49générale parce que c'est vrai que c'est mal rémunéré, on est corvéable à Merci
05:54parce qu'en plus, plus il y a une pénurie de personnel et plus ceux qui sont là sont sollicités.
05:58Et puis, quand même, on est une corde raide parce qu'on le sait, vous savez, ce slogan
06:04de la police, en fait, contre la police, il est vrai aussi pour d'autres, c'est de dire
06:08un bon flic est un flic mort.
06:10Moi, j'ai remarqué que quand il y a un flic qui se fait tuer, alors tout le monde va
06:15à l'hommage et évidemment, c'est légitime, tous les politiques sont là à verser leurs
06:20larmes.
06:21Mais quand il faut les défendre, quand ils ont été, alors là, il n'y a plus grand monde.
06:26Moi, je me souviens quand même de l'affaire Naël où le président de la République a jugé
06:31avant même que la justice intervienne.
06:33Donc, je suis très, très admirative de ceux qui ont cette vocation-là.
06:38Philippe Guibert.
06:39Oui, et ce qui m'a frappé, je suis d'accord avec vous, je crois que c'est à Marseille où
06:43le nombre de policiers est le même aujourd'hui qu'en 2017, alors même qu'il y a eu les plans
06:48pour Marseille avec des ouvertures de postes.
06:51Et donc, les difficultés de recrutement sont très concrètes, très pratiques, y compris
06:55dans une ville, on parlait de Paris, puisque le préfet donnait les chiffres sur Paris, mais
07:00à Marseille, la crise de vocation est assez importante.
07:04Oui, on constate, effectivement, vous avez tout à fait raison de le souligner, il y a des
07:08problèmes de recrutement en province.
07:12Il y a manque de policiers qui veulent venir, qui veulent de jeunes, qui veulent devenir
07:18policiers, même si on en a, mais il en manque toujours, et c'est toujours à peu près
07:22ces 10 000 postes, même si on va faire des recrutements assez massifs, mais il manquera
07:26toujours ces 10 000 postes qui ne sont pas pourvus, et c'est ça qui nous empêche d'avancer.
07:32Si vous le permettez, je voudrais qu'on revienne aux chiffres.
07:34Il y a aussi, alors, une hausse des interpellations des étrangers en situation irrégulière,
07:38par 9%.
07:39Le nombre de retraits de titres aux étrangers menaçant l'ordre public a bondi de 169%,
07:46dont 167% d'OQTF.
07:49Donc là, on sent bien qu'il y a un tour de vis qui a été donné.
07:52Bien sûr, c'est le ministre de l'Intérieur, M. Rotaillot, c'est sa politique, et d'ailleurs,
07:57on voit bien qu'elle donne des résultats sur la voie publique, puisqu'en écartant
08:00ces individus étrangers qui commettent des méfaits, et bien, au lieu de, après
08:07quand ils sortent de prison, on va les placer en centre de rétention pour, après, les expulser
08:12dans leur pays d'origine.
08:14Oui, ça porte ses fruits, on le voit bien.
08:16C'est vrai que ça enlève de la délinquance sur la voie publique, cette politique qu'il
08:20a mis en place.
08:22Juste, ce qui m'a frappé dans les propos du préfet ce matin sur Europe 1, c'était
08:27l'insistance qu'il a mise sur le trafic de drogue, en disant, à un moment, non seulement
08:32il y a les délinquants qu'on interpelle pour trafic de drogue, mais que la violence
08:37des trafics contamine d'autres catégories de crimes et de délits, et que derrière
08:43les séquestrations, il y a souvent des trafics de drogue, derrière les faits de violence,
08:47il y a souvent des trafics de drogue.
08:49Est-ce que sur le terrain, vous confirmez ce que dit le préfet ?
08:52Oui, bien sûr, avec les règlements de compte, d'ailleurs, on le voit bien au quotidien,
08:56d'ailleurs, votre média le rappelle souvent, toutes ces tueries qu'il peut y avoir entre
09:01ces individus qui se font la guerre, qui c'est une lutte acharnée pour gagner des parts
09:07de marché, parce que c'est un peu comme ça qu'on peut l'appeler, pour gagner des
09:11territoires et pour pouvoir continuer ce trafic qui explose.
09:15D'ailleurs, vous voyez les chiffres, on montre que ça explose, malgré les amendes
09:20forfaitaires pour consommation de produits typifiants qui ne rentreront pas dans ces
09:24chiffres, donc forcément, ces chiffres sont encore plus inquiétants sur la consommation
09:29de drogue, mais sur le trafic de drogue et cette mafia qui s'installe de plus en
09:33plus dans notre pays et qui génère toute une délinquance et toute une délinquance
09:38de voie publique.
09:39Et là, on revient en ville moyenne, on a parlé de ce sujet souvent.
09:41Parce qu'on est moins préparé à cela, on ne va pas se mentir, parce qu'il y a
09:44beaucoup moins de policiers à la base, déjà, en termes d'effectifs prévus.
09:49Ils sont plus tranquilles dans les villes moyennes.
09:50Parce que moi, je me souviens, quand je suis rentré il y a 20-25 ans dans la police,
09:55quand on partait en province, c'était un petit peu la retraite.
09:58Voilà, c'était un petit peu cela.
10:00On était en pré-retraite.
10:01Au jour d'aujourd'hui, ce n'est pas du tout ça.
10:03C'est le feu.
10:04Mes collègues, ils n'arrêtent pas.
10:06C'est vraiment extrêmement marquant l'explosion qu'il y a eu en province de la délinquance.
10:15Est-ce que, justement, dans le sillage des Jeux Olympiques, il n'y a pas eu un effet patate chaude,
10:19si vous me permettez de me passer l'expression, ce que vous disiez tout à l'heure, Pascal ?
10:23C'est-à-dire qu'un certain nombre de trafiquants ont été, par une politique centrifuge,
10:28évacués dans d'autres villes, de grandes banlieues, de provinces,
10:32ce qui a permis peut-être d'avoir plus de tranquillité à Paris.
10:35Mais est-ce que ce n'est pas un effet vaste communiquant ?
10:38Premier point.
10:39J'avais peut-être une deuxième question.
10:40C'est qu'il y a les statistiques et puis il y a les faits.
10:43Et donc, six mois, ça fait octobre, si je comprends bien.
10:48Écoutez, moi, je pense à Philippines, je pense à Elias.
10:51Vous savez, les Parisiens qui ont des enfants,
10:54on peut leur montrer toutes les statistiques que l'on veut sur les cambriolages.
10:57Je peux vous dire qu'ils ne sont pas du tout tranquilles de laisser leurs enfants,
10:59et je sais de quoi je parle, circuler dans Paris-Toire.
11:02Oui, bien évidemment.
11:03On a eu tous ces drames.
11:06Pour nous, c'est un peu un échec.
11:08On ne va pas se mentir, nous, policiers, en tout cas, policiers de terrain,
11:11ça nous fait toujours quelque chose quand il y a des enfants qui meurent,
11:15qui meurent et surtout dans des conditions atroces.
11:18Mais c'est ça aussi qui nous anime à continuer à poursuivre et à ne rien lâcher
11:23et à se lever le matin en se disant, on va essayer d'interpeller ces individus,
11:28on va essayer de retirer ces criminels de la voie publique
11:31pour pouvoir rendre notre cité plus sûre.
11:34Mais malheureusement, vous savez, vous avez toujours ces individus-là
11:39qui sont imprévisibles et qui attendent finalement leur proie pour passer à la...
11:44Et nous, on est là pour les interpeller au plus vite.
11:47J'aurais qu'on parle de... parce qu'on parlait du trafic de drogue.
11:50Le narco-trafic, il y a une loi qui en passe d'être votée, vous le savez, au Parlement.
11:54Le texte sera définitivement adopté à la fin du mois au Sénat, puis à l'Assemblée.
11:58Que dit le texte ?
12:00Le projet de loi prévoit que les préfets pourront prononcer une interdiction
12:03de paraître d'un mois maximum dans les lieux liés à des activités de trafic de stupéfiants
12:07pour les personnes qui y participent, l'instauration d'un parquet spécialisé
12:11et un nouveau régime d'isolement, le recours à la surveillance téléphonique par algorithme.
12:17Est-ce que ces nouveaux moyens qui pourraient être mis à votre disposition
12:21vont permettre vraiment de faire avancer les choses ?
12:24Ou alors, est-ce que les trafiquants vont toujours plus vite ?
12:27Oui, voilà, je voulais faire une petite loi, Axel Ronde.
12:29Malheureusement...
12:30Je le savais, je le savais !
12:32Ils ont toujours un coup d'avance, on ne va pas se mentir.
12:35Maintenant...
12:35Non, ça va vous aider quand même.
12:37Ça va nous aider si cette loi n'est pas vidée de sa substance,
12:40puisque de toute façon, on voit bien qu'elle a déjà été amendée pas mal
12:44au cours du débat politique.
12:47Nous, on a besoin d'avoir des nouveaux outils,
12:50mais aussi on a besoin d'avoir du matériel performant,
12:52des logiciels de procédure,
12:54parce que mes collègues de la police judiciaire travaillent avec des logiciels
12:57complètement obsolètes.
13:01Les mises à jour ne sont toujours pas effectuées.
13:03On est obligés de finir, si vous voulez, les procès, les PV à la main,
13:08rajouter des choses à la main.
13:09Mais c'est pas possible de travailler dans ces circonstances-là.
13:11Moi, j'ai toujours été trappés.
13:13Et quand il y a des carreaux de fenêtres...
13:15Moi, je me souviens avoir déposé plainte une fois,
13:16il y avait une serviette de bain qui servait de store sur une fenêtre.
13:21C'est quand même déplorable.
13:22Oui, oui, mais ça, c'est surtout l'outil de travail
13:25qui nous pose problème.
13:27Il y avait le renouvellement du parc automobile.
13:29Ça, je me souviens, le renouvellement du parc automobile,
13:31il est assez récent, non ?
13:32Oui, il date de l'après-Covid.
13:35C'était le plan, justement, de relance,
13:37où les policiers en ont bénéficié.
13:39Mais on ne va pas se mentir, au jour d'aujourd'hui,
13:41ça, on va redevenir un petit peu la même chose,
13:43puisque ces véhicules sont utilisés tous les jours,
13:4724 heures sur 24, et dans des conditions dégradées,
13:52on les utilise, et ils commencent à devenir vieillissants,
13:56parce que, prématurément, ça vieillit plus vite
13:58qu'un véhicule de M. Tout-le-Monde.
13:59Donc, Philippe Guibert.
14:00Il y a tout de même eu une loi de programmation
14:02qui a été votée, et je crois qu'elle n'a pas été touchée
14:04dans le cadre des économies budgétaires,
14:06du budget 2025.
14:08Alors, ici, il y a eu quand même beaucoup de choses
14:10qui ont été rabotées, et justement,
14:12ce sont surtout sur le petit matériel,
14:13sur l'entretien bâtimentaire, qu'on constate
14:16qu'il y a moins de budget, moins de crédit.
14:20Alors, sur l'opérationnel, normalement,
14:22on n'est pas touché, mais c'est surtout
14:24sur tout ce qui est bâtimentaire,
14:26qui va, encore une fois, on va encore avoir
14:29des bâtiments qui vont se dégrader,
14:31et comme je vous dis, on est ouvert 24 heures sur 24.
14:33D'ailleurs, c'est souvent le seul service public
14:35qui est ouvert 24 heures sur 24
14:36dans certaines communes ou dans certains territoires.
14:40et voilà, donc, il y a une usure prématurée
14:45et il faut l'entretenir, et ça, ça devient problématique.
14:48Non, non, mais c'est vrai que ce n'est pas possible
14:50de travailler face à des délinquants,
14:51notamment dans le cadre du trafic de drogue,
14:53qui ont tous les moyens nécessaires
14:54pour mener la vie dure.
14:56Tous les moyens nécessaires.
14:57C'est quoi le truc le plus dingue que vous ayez vu,
15:00Axel Ronde, dans votre carrière, justement,
15:02en lien avec le narcotrafic ou les moyens...
15:04Vous savez, c'est cette puissance financière
15:06cette puissance financière qu'ils ont,
15:07qu'ils peuvent corrompre des policiers eux-mêmes,
15:11des agents de l'administration.
15:13Bien sûr, on en connaît,
15:14enfin, on vous en citait souvent dans vos médias,
15:17de temps en temps.
15:17Non, pas souvent, heureusement, mais...
15:19Ah oui, des cas de corruption, en fait, ils achètent.
15:22Ça peut être des agents de l'administration pénétentiaire,
15:23ça peut être des personnes de l'administration de la justice,
15:27enfin, vous savez, vous avez...
15:28Voilà, malheureusement, c'est cette puissance,
15:33et c'est pour ça qu'on parle de mexicanisation,
15:34finalement, de la société,
15:36parce que le Mexique, c'est surtout touché par la corruption,
15:40et c'est ça qui nous inquiète le plus possible,
15:42parce que quand vous avez un État
15:44qui commence à vaciller face à cette puissance
15:47de la mafia et de la corruption,
15:49et ça va très loin,
15:50et nous, ça nous fait extrêmement peur,
15:52parce que pour faire marche arrière,
15:53c'est très, très difficile.
15:55Merci beaucoup, Axel Ronde.
15:56Merci de votre présentation.
15:57Non, je vous en prie,
15:58merci par parole du syndicat CFTC Police
16:00d'avoir été avec nous sur le plateau d'Europe 1.
16:02Il est 20h28.