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Tony Yoka, le champion olympique de boxe sera de retour sur le ring le 17 mai prochain à l'Adidas Arena à Paris.

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00:00La boxe Mathieu, c'est un sport comme la moto, d'ailleurs, que vous avez découvert.
00:03Vous l'avez dit sur le tard à l'occasion d'un film, sparring dont on entend la bande originale.
00:07Pour ce rôle, vous n'avez pas voulu être doublé.
00:09C'est comme cela que vous avez enfilé les gants, c'est ça ?
00:12Oui, oui.
00:13Tu as eu un film avant aussi ?
00:15Je ne sais plus. J'avais fait beaucoup de boxe style, mais en amusement.
00:18Et puis là, j'ai eu l'occasion de travailler avec Souleymane Mbaye,
00:23qui était un champion du monde et qui était mon partenaire de jeu.
00:27Et donc, je lui ai dit, moi, je vais t'apprendre à jouer la comédie, toi, tu m'apprends de la boxe.
00:31C'est vrai que vous avez un ring de 3 sur 3 dans votre garage ?
00:33Oui, je vais récupérer celui de Le Banner, il m'avait filé.
00:37Tony, c'est bon ? Vous savez où vous vous entraînez maintenant, quand vous venez sur Paris ?
00:41Il est trop grand pour un 3 sur 3.
00:43Ça fait quelques années que je sais quand même qui fait de la boxe.
00:46Alors, tout à l'heure, vous avez échangé en antenne,
00:49vous avez découvert un super tatouage sur le bras de Tony, Mathieu Kassovitz.
00:53Oui, Tony est un, je peux le dire, un petit de Chantoulé Vigne, là où on a tourné la haine.
01:00Et donc, il s'est tatoué un des symboles du film sur le bras, quoi.
01:04C'est, voilà, en plus, c'est sur le gauche ?
01:07C'est sur le bras droit.
01:08Sur le bras droit, donc c'est pour mettre des patates, c'est pour éteindre les autres.
01:13La boxe, c'est quoi dans votre vie, Mathieu Kassovitz ?
01:15C'est devenu vraiment une pièce importante de ma vie, parce que j'ai découvert l'univers,
01:21j'ai découvert des gens comme Tony et des sportifs de très haut niveau
01:26qui sont d'une humilité et d'une humanité qui me bouleversent à chaque fois que je les vois combattre
01:33ou que j'interagis avec eux.
01:36Et j'ai envie de faire partie de cet univers, j'ai envie de savoir si je suis capable
01:39de marcher sur leur bras, quoi.
01:43Vous avez fait quelques combats, hein ?
01:44J'ai fait des combats, ça fait dix ans que je fais de la boxe, maintenant.
01:48Et je commence tout juste les sparrings.
01:50Parce que, avec la peur au ventre, mais avec le fait de se dire,
01:54bon, c'est là qu'on voit...
01:57Enfin, la boxe, c'est fait pour ça, c'est fait pour s'affronter à quelqu'un d'autre.
02:01Et voilà, moi, je me suis dit, je vais être le plus parfait possible
02:05en me faire casser la gueule.
02:06Et là, je me rends compte que tout ce que j'ai appris,
02:08c'est en faisant des sparrings que tu te rends compte qu'en fait,
02:13à la boxe, t'as bon faire du sac, de la leçon, ce que tu veux.
02:19C'est le sparring, la vérité.
02:22Moi, je connais des champions du monde du sac.
02:23Une fois que t'es sur le ring, c'est différent.
02:25Après, aussi, je connais énormément de gens qui ont commencé la boxe sur le tard.
02:29Et le fait d'avoir fait des sparrings, ils avaient peur,
02:31ils avaient cette boule au ventre et je leur ai dit,
02:34tu vas te rendre compte que t'es pas en sucre.
02:36Et tu vois que tu peux prendre des coups et en redonner.
02:38Et à ce moment-là, il y a plein de mecs qui m'ont dit,
02:40mais purée, je pensais pas que je pouvais que j'avais ça au fond de moi.
02:44Il a pris de la masse, Tony Yoka, Mathieu, là.
02:47Bah, Tony n'a jamais été un petit gars.
02:48Non, mais là, on voit.
02:50Ça approche le combat, Tony.
02:5217 mai, ça fait longtemps qu'on vous avait pas vu.
02:54Dans cinq semaines, exactement.
02:55Vous vous entraînez toujours en Angleterre ?
02:57Toujours à Londres avec mon coach, Don Charles.
02:59Qu'est-ce que ça vous apporte ?
03:01Déjà, avant, j'étais aux Etats-Unis.
03:03Là, le fait d'être à Londres, je suis plus proche.
03:06Donc, je peux rentrer un peu quand je veux,
03:08pour voir les enfants, pour voir ma famille.
03:10C'est vrai que le fait d'être à neuf heures de décalage horaire,
03:13à douze heures d'avion, c'était un petit peu trop pour moi
03:15de partir de trois mois.
03:15Ça ne me convenait pas dans ma vie familiale.
03:19Là, je suis à côté.
03:20Je peux revenir quand je veux.
03:22Je m'entraîne très bien.
03:23J'ai pris une année un petit peu où je me suis éloigné.
03:28Pas des réseaux, mais un petit peu des télés, etc.
03:31J'ai pris une année pour moi, pour prendre du poids.
03:33J'ai pris dix kilos de muscles.
03:35J'ai beaucoup travaillé.
03:36J'ai fait deux combats en Angleterre,
03:38pour reprendre la confiance.
03:41Réapprendre, en fait, à aimer mon sport.
03:42Et là, ça fait quelques temps que je suis heureux dans ma vie.
03:46Je suis heureux dans mon sport.
03:47Je m'entraîne bien.
03:48Je suis content.
03:49J'ai vraiment envie de retrouver mon public parisien.
03:52Vous vous êtes pris des coups, des critiques,
03:54comme il y en a des fois au cinéma.
03:56Bien sûr.
03:57C'était dur ?
03:58C'était dur.
03:59Après, ça fait partie de la vie du sportif ou de la vie d'artiste.
04:02C'est comme ça.
04:02Il faut faire avec.
04:03Parfois, quand tu es tout en haut, tu acclames.
04:06Quand tu perds, il y en a pas mal qui te marchent dessus.
04:08Mais il faut toujours essayer de relativiser.
04:10Moi, je dis toujours qu'il faut prendre les bons côtés.
04:14Si tu regardes sur les commentaires que tu as, par exemple,
04:16on va dire sur les réseaux sociaux,
04:18tu vas avoir un ou deux, trois commentaires qui ne vont pas te plaire.
04:21Et généralement, tu zappes les commentaires positifs.
04:23Alors, tu as énormément de personnes qui t'envoient des messages de force.
04:27Et généralement, on ne les voit pas ça.
04:29On voit ceux qui te critiquent et on reste focalisé là-dessus.
04:32Alors que non, il faudrait être focus sur les gens qui t'envoient des ondes positives.
04:36Alors, ça n'a pas été facile, les derniers combats.
04:38Là, il y a quand même un sacré bonhomme en face de vous, un russe,
04:41Arslan Yalev, 28 ans, il est invaincu.
04:4416 combats, dont 10 par KO.
04:47Ça fait peur ?
04:48Non.
04:48Ce sera à la Vidas Arena, ce sera le public français.
04:51On sait que c'est le dernier combat avec Canal, notamment.
04:55Il y a une envie de prouver que Tony Yoka, il est toujours là,
04:58champion olympique de 2016 et qu'il faut compter sur lui.
05:01Je suis quelqu'un d'hyper fier.
05:05J'ai à cœur de prouver à mon public que je ne suis pas mort.
05:09J'ai juste reculé pour mieux sauter.
05:11Et je pense que j'en avais besoin.
05:13Il y a pas mal de gens qui ont douté un petit peu du fait que je parte en Angleterre,
05:19que je refasse des petits combats dans des salles où il n'y a pas grand monde,
05:21mais j'en avais besoin.
05:23Et aujourd'hui, je me sens bien et j'ai envie de leur montrer que je suis de retour.
05:26Mathieu ?
05:27Ce n'est pas facile, il s'est fait pas mal critiquer.
05:34L'humilité chez un boxeur, c'est essentiel à son succès.
05:39Il n'y a que Floyd Mayweather qui peut se permettre d'être un sale con,
05:43mais le reste, tout le monde est obligé d'être étonné à une carrière absolument incroyable.
05:48Il faut savoir qu'il y a combien de boxeurs sur la planète ?
05:51On est exigeant aussi en France.
05:52Oui, mais regardez, il y a combien de millions de boxeurs dans le monde ?
05:55Il y a combien de millions de poids lourds qui sont capables de boxer ?
05:59Il y en a combien au top ?
06:00Il y en a une dizaine.
06:01Tony a fait partie de ces dix-là pendant dix ans.
06:04Il fait partie de cette élite-là.
06:06Et le fait qu'ils se remettent en question,
06:10moi, ça me donne envie de voir le combat.
06:13On t'invite le 17 mai à l'aréna de Paris.
06:18On sera tous là.
06:19Tony, quand vous regardez dans le rétroviseur,
06:21est-ce qu'il y a des choses que vous auriez aimé faire autrement ?
06:24Non, moi, je ne vis pas pour les regrets.
06:25Je ne suis pas comme ça.
06:26J'avance, j'apprends de mes erreurs.
06:29Et il faut toujours regarder de l'avance.
06:30Tu commences à avoir des regrets, surtout en sport, tu ne t'en sors pas.
06:33Donc, il y a des défaites qui, forcément, m'ont fait mal.
06:36Mais elles m'ont appris.
06:37Elles m'ont appris.
06:38Il fallait que je change de coach.
06:40Il fallait que je prenne du poids.
06:41Il fallait ci, il fallait ça.
06:42Et je suis quelqu'un de...
06:43Je relativise toujours et je suis hyper positif.
06:46Moi, je sais que, quoi qu'il arrive, j'ai une grande destinée.
06:49Ça a toujours été le cas.
06:50Quand j'ai perdu aux Jeux Olympiques 2012, j'ai toujours cru en moi.
06:53J'ai été champion de l'appui en 2016.
06:55Là, je me dis que j'ai perdu ces derniers combats.
06:56Ce n'était pas pour rien.
06:58Donc, voilà, je me suis remis en question.
06:59J'ai travaillé deux fois plus.
07:01Et pour moi, je sais que l'avenir est encore meilleur.
07:03C'est ce que je me dis.
07:05Et je sais que, voilà, j'ai un grand destin.
07:08Et je vais aller le chercher à la force de mes points.
07:10Timothée ?
07:11Aujourd'hui, comment vous évaluez votre niveau ?
07:13Est-ce que vous pouvez retrouver votre meilleur niveau en carrière ?
07:16Ou ça va être compliqué ?
07:17Moi, pour moi, je sais que j'arrive à un âge en poids lourd.
07:21En fait, c'est très compliqué en France.
07:23Parce qu'on n'y connaît pas grand-chose.
07:24C'est le poids de la maturité ?
07:26Moi, j'arrive à la maturité maintenant.
07:28J'ai 32 ans.
07:29Mes plus belles années, elles arrivent maintenant.
07:31Elles arrivent entre 32 et 37-38 ans.
07:35Donc moi, si vous voulez un titre comparatif,
07:38dans ma catégorie, pour ceux qui s'y connaissent un petit peu,
07:40tu as des gars comme Philippe Ergovic, Joseph Parker,
07:42qui arrivent maintenant au top.
07:45Et on a le même âge.
07:46Donc c'est pour vous dire que je ne suis pas du tout en retard.
07:49C'est juste que j'étais limite.
07:50Moi, j'étais précoce.
07:51J'ai été champion olympique très tôt.
07:53À 24 ans, mon adversaire, en finale des JO,
07:56aujourd'hui, il a 40 ans.
07:57Tu vois, à l'époque, il avait déjà 30-32 ans à l'époque des JO.
08:01Il faut convaincre aussi les sponsors de vous suivre encore.
08:06Dernier combat avec Canal.
08:07C'est important de leur faire voir qu'ils ne se sont pas trompés dans la conquête ?
08:12Non, c'est important de montrer à tout le monde que Tony Haka, il est encore là.
08:16Je suis encore là pour un moment.
08:18Je pense que, comme j'ai dit, j'ai reculé pour me sauter.
08:21Je suis en pleine confiance.
08:23J'ai fait deux combats à Londres.
08:24Ça m'a permis d'être un petit peu à l'écart de cette pression médiatique française que j'avais ici,
08:30de repartir à zéro, de repartir surtout sur des victoires.
08:32Et maintenant, je suis prêt à revoir mon public, refaire face à cette pression, on va dire,
08:38mais que je prends de manière positive.
08:41Rendez-vous le 17 mai à l'Adidas Arena.
08:43Ce sera aussi sur Canal+.
08:44Qui retransmettra une semaine avant, d'ailleurs, le combat de votre pote sous les mains de Sisoko.
08:49Il y a une belle victoire à aller chercher.
08:51C'est une demi-finale mondiale pour aller chercher...
08:53Une demi-finale, oui.
08:54Pour devenir challenger officiel pour la ceinture mondiale.
08:57Il peut le faire.
08:58Ce serait le premier de la team solide à avoir une chance pour un titre de champion du monde.
09:04Donc, on lui cède vraiment tout le mal possible.

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